Keir Starmer et Emmanuel Macron effectuent une revue des troupes sur la place Charles-de-Gaulle, à Paris lors des commémorations de l'Armistice du 11 novembre.
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00:00C'est vrai que cette revue des troupes, c'est un moment solennel.
00:03On parlait tout à l'heure de l'héritage, et bien la revue des troupes, c'est un héritage avant du chef qui passait en revue ses troupes avant d'engager le combat.
00:11Donc c'est un moment où les regards se croisent.
00:14Le chef qui va venir sonder les regards de ses subordonnés, mais c'est également important de rappeler que c'est un moment où les subordonnés regardent le chef.
00:23C'est un moment très important pour les soldats.
00:26Puisque le président de la République est le chef des armées.
00:29Et donc cette solennité, c'est également un moment de rappeler ces valeurs, parce que ça marque.
00:35Moi je me souviens, j'étais à la place de certains de ces troupes en 2011, sous l'Arc de Triomphe.
00:44Qu'est-ce qu'on ressent justement, racontez-nous.
00:46C'est un moment solennel, et j'ai le président Sarkozy à l'époque qui est passé juste devant moi.
00:51Et donc du coup on sent le poids de l'histoire, la responsabilité que c'est quand on s'engage dans l'armée pour défendre la France.
00:58Et voilà, donc on a les élèves Saint-Cyrien qui passent à l'image.
01:02Donc j'ai une pensée pour ces Saint-Cyrien qui s'engagent.
01:05Parler de la jeunesse, voilà un exemple de jeunesse qui s'engage, qui a soif d'engagement, qui est animée par des valeurs de service pour autrui.
01:16Et donc ce moment, cet échange, notamment dans leur regard, symbolise ces valeurs-là.
01:23Jean-Marc Albert, je vous ai coupé dans votre élan, pardonnez-moi évidemment, mais nous suivons en direct cette cérémonie.
01:29Vous aviez deux, trois petites choses à nous apporter.
01:31Je voulais, de ce qu'a dit Pierre Lelouch, on sera d'accord pour dire qu'en effet une partie de la population c'est totalement désaffilié du socle commun historique.
01:39Je crois malheureusement que c'est encore plus profond que ça, le mal, vis-à-vis du 11 novembre.
01:43C'est que c'est la société tout entière qui s'est réfugiée dans une espèce de confort qui peine à comprendre ce qu'a été le sacrifice de ces personnes placées dans des conditions physiques et morales extrêmes.
01:56Et puisqu'on parle de l'Angleterre, puisque c'est eux qui ont la focale aujourd'hui, ça m'a rappelé un détail qui n'est pas si anodin mais qui interroge encore les historiens.
02:06Jusqu'au 1er janvier 1916, deux millions de soldats britanniques sont venus sur le sol français.
02:12Vous allez me dire que c'est la même chose en France, à une différence près, c'est qu'ils étaient tous volontaires.
02:18Il n'y avait pas de conscription obligatoire.
02:20Deux millions de jeunes acceptent d'aller se faire tuer sur le sol français.
02:25C'est dire ce que c'était que l'esprit de sacrifice, l'esprit de solidarité et l'esprit tout simplement de service.
02:30Je crois qu'en effet on peut réapprendre la Mercedes, on peut réapprendre à mettre le drapeau français dans les classes et réapprendre ce que c'est que ce sens de l'engagement aujourd'hui.
02:39Ce serait à mon avis déjà la première mâche, le premier socle sur lequel on peut s'appuyer pour faire diffuser l'esprit de défense.
02:48Oui on a parlé de l'esprit de sacrifice de ces poilus, de ces jeunes gens, mais il faut signaler aussi quand même l'esprit de sacrifice des parents, des familles.
02:56Parce que c'était des familles entières qui étaient décimées, des familles qui perdaient mais plusieurs fils.
03:01Le général de Castelnau qui a été un grand général de cette première guerre mondiale, il a perdu trois fils.
03:07C'est pas rien quand même, vous vous rendez compte, c'est absolument inouï.
03:10Est-ce qu'on imagine maintenant des familles se tenir dignement debout en enterrant trois garçons ?
03:16Et c'était malheureusement monnaie courante durant ces années-là.
03:21Et combien de veuves d'ailleurs sont restées non seulement veuves parce qu'elles avaient perdu leur mari mais parce qu'elles avaient perdu des fils.
03:29Et on a dû ensuite refaire la France avec ces gens complètement amputés d'une partie d'eux-mêmes, disons les choses quand même quand vous enterrez vos garçons.
03:38Juste une précision, on a vu en gros plan le Premier ministre Michel Barnier.
03:41Il va se rendre cet après-midi à Mons où il y a un musée de la Grande Guerre.