• il y a 3 jours
L'actualité du jour décryptée avec les journalistes et les invités de CNEWS

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00:00:00avec Rémi et Séverine, venez auprès de nous, merci d'être avec nous en direct sur CNews.
00:00:04Rémi, Séverine, vous me disiez que vous êtes venu de Nancy pour assister à cette cérémonie, pourquoi, pour quelles raisons ?
00:00:09Oui tout à fait, nous avons notre fils Mathieu, 16 ans, qui est à l'école des Mousses à Brest, l'école navale ou lycée naval,
00:00:16et c'est son premier défilé, donc c'était important pour nous d'être là,
00:00:19alors notamment pour moi qui fait partie de la génération des gens qui ont fait leur service militaire,
00:00:25et puis pour mon papa, le grand-père de Mathieu, ancien combattant d'Algérie,
00:00:28qui est à cette heure-ci en commémoration, qui ne peut pas le regarder, donc je suis venu aussi un petit peu pour lui.
00:00:33Petite question à la maman, Séverine, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette école des Mousses,
00:00:37et peut-être l'émotion ressentie quand on est maman et que son fils Mathieu, de 16 ans, va participer à cette cérémonie ?
00:00:42Alors au niveau de l'émotion, c'est quelque chose quand même de très important,
00:00:47Mathieu a eu un petit parcours scolaire un petit peu compliqué, donc en fait son souhait était d'être pompier,
00:00:55et donc nous sommes allés au CIRFA l'année dernière, et puis il a été recruté,
00:01:00et donc maintenant il fait partie effectivement de l'école des Mousses, où il est extrêmement fier de cette école, il y est même très attaché.
00:01:07C'est pour devenir marin, c'est bien cela ?
00:01:08Pour l'instant, donc voilà, lui son souhait est de devenir marin-pompier.
00:01:12Et puis peut-être, ça c'était pour le côté parent, une petite question aux Français, patriotes que vous êtes, qu'est-ce que ça vous fait ?
00:01:18C'est la première fois, vous me disiez que vous allez assister à une cérémonie du 11 novembre, après un de l'armistice, à Paris qui plus est.
00:01:24Beaucoup d'émotions, de fierté, un devoir de mémoire, racontez-nous ce qui prédomine aujourd'hui.
00:01:27Bien sûr, très important, les deux conflits mondiaux, celui-ci principalement aujourd'hui, mais les deux conflits mondiaux, ne pas oublier,
00:01:35peu importe les raisons pour lesquelles ils ont éclaté, il ne faut pas oublier les gens qui sont morts,
00:01:40qui se sont sacrifiés, première et deuxième guerre mondiale, aussi en Algérie, pas oublier les guerres de la France.
00:01:46Et puis ne pas oublier les personnes, les dommages collatéraux, les morts des deux côtés aussi.
00:01:54Voilà, donc c'est important, je pense, d'être là pour faire ce travail de mémoire, rappeler aux gens ce qui s'est passé.
00:02:04On l'oublie trop souvent.
00:02:05Effectivement, c'est très important, cela. Rémi, on le rappelle, 1 400 000 morts lors de la Grande Guerre, la première guerre mondiale entre 1914 et 1918.
00:02:13Vous le disiez, un travail de mémoire. On sait aussi que l'actualité internationale est un peu compliquée, il y a pas mal de guerres aux portes de l'Europe.
00:02:20C'est un message de paix aussi qui va être délivré aujourd'hui par le président Emmanuel Macron, c'est important ?
00:02:24Oui, bien sûr, il faut essayer de la maintenir cette paix. C'est vrai que l'équilibre est fragile, c'est un peu bancal.
00:02:31Ça peut péter à tout moment. Quand on voit au Proche-Orient, partout en Ukraine, c'est tendu.
00:02:38Donc voilà, on compte sur ces gens-là pour trouver des solutions, pour éviter de nous envoyer vers un conflit mondial.
00:02:44On ne met pas nos enfants dans l'armée seulement pour qu'ils aillent faire la guerre. C'est un métier, c'est un beau métier.
00:02:49Il faut entretenir nos ustensiles de guerre, il faut entretenir notre armée.
00:02:54Et puis, on compte sur ces gens-là. Et puis, s'il y a un conflit, ces gens-là iront se battre pour nous.
00:02:59Mais c'est important, en tout cas, d'essayer de préserver la paix le plus possible.
00:03:03Une dernière question à tous les deux. Je ne sais pas si vous le savez, mais aujourd'hui, c'est l'amitié franco-britannique qu'on célèbre,
00:03:08avec notamment la présence du Premier ministre, M. Keir Starmer, le travailliste.
00:03:13On sait qu'il y a eu beaucoup de différends historiques avec nos meilleurs ennemis, les Anglais.
00:03:16En quoi c'est important, selon vous, de mettre un point d'honneur à célébrer cette amitié franco-britannique aujourd'hui ? Qui veut répondre ?
00:03:22Oui, moi, je veux. Oui. Non, non, mais c'est important, bien sûr, malgré les différends économiques qui nous opposent souvent avec nos amis anglais.
00:03:32Mais il ne faut pas oublier qu'ils sont venus pour nous défendre de la Première guerre mondiale.
00:03:35Ils sont venus aussi pendant la Deuxième guerre mondiale pour se battre à nos côtés.
00:03:39Et donc, il ne faut pas oublier notamment tous ces jeunes gens de la Première guerre et de la Deuxième guerre mondiale qui sont morts pour nos libertés, quoi.
00:03:47Donc, c'est important de marteler ça et de conserver ça, de ne pas l'oublier, de ne jamais l'oublier.
00:03:53Eh bien, merci beaucoup, Rémi et Séverine. On va vous laisser profiter de la cérémonie sous une fluie persistante, mais pas de quoi retâcher votre morale et votre fierté aujourd'hui.
00:04:01Voilà, cher Thierry, alors que la cérémonie devrait débuter aux alentours de 11h15, 11h30 ici, donc, sous l'Arc de Triomphe à Paris.
00:04:09Merci, merci, merci beaucoup, mon cher Mathieu. Bonjour, soyez les bienvenus.
00:04:15Merci de nous accueillir. Pas de Jean-Marc Morandini en ce lundi, mais une émission spéciale.
00:04:21On vous l'a dit, nous sommes le 11 novembre, une date ô combien symbolique et importante pour la France et pour les Français.
00:04:27Aujourd'hui, c'est le 106e anniversaire de l'armistice de 1918, au lendemain de la Grande guerre, avec mes invités qui m'accompagnent.
00:04:35On va vous faire vivre ces cérémonies. Emmanuel Macron, Mathieu, vous l'avez dit, préside ces cérémonies.
00:04:40Et cette journée est placée sous le signe de l'amitié franco-britannique avec la présence du Premier ministre du Royaume-Uni, Keir Starmer.
00:04:48Nous retrouverons nos équipes sur place du côté des Champs-Elysées, Elodie Huchard et Noémie Hardy et Mathieu Devez et Florian Doré.
00:04:57Et avec moi sur ce plateau, une équipe XXL pour commenter, décrypter et nous rappeler l'histoire.
00:05:03Oui, nous rappeler l'histoire, c'est important. On parlera d'histoire, oui, mais aussi de notre armée française, des enjeux de demain pour elle,
00:05:11dans un contexte international particulièrement difficile, avec, vous le savez, de nombreux conflits, hélas.
00:05:16Donc à mes côtés pour ce 11 novembre, je vous le disais, un plateau XXL.
00:05:20C'est avec beaucoup de plaisir que j'accueille Pierre Lelouch, ancien ministre spécialiste des questions internationales.
00:05:25On aura besoin de vos éclairages, évidemment. Véronique Jacquier, journaliste, soyez à la bienvenue.
00:05:30Bonjour Thierry, bonjour à tous. Je le disais, il ne faut pas oublier l'histoire et c'est important.
00:05:34Nous avons un historien, ça tombe bien, Jean-Marc Albert, historien. Bonjour, soyez bienvenue.
00:05:39Et pour l'éclairage, pour tout savoir, le général Jean-Marc Marie, le général de Brigade d'Ausas et historien aussi.
00:05:46Et j'accueille avec beaucoup de plaisir le chef de bataillon Charles, on dit commandant Charles.
00:05:51Soyez le bienvenu. Nous sommes ensemble pour vous faire vivre cette cérémonie.
00:05:56Commençons par le début, d'ailleurs. On va commencer avec vous.
00:05:59Faisons un petit peu d'histoire. Que s'est-il passé, justement, le 1er novembre 1918 ?
00:06:05Monsieur l'historien.
00:06:06Vous vouliez dire le 11 novembre.
00:06:07Le 11 novembre.
00:06:09À Rotonde, dans la matinée, même très tôt dans la matinée, les représentants français Foch, Végan,
00:06:17les représentants anglais de mémoire Mariotte et Hoppe, militaires d'ailleurs,
00:06:23et les représentants allemands qui, eux, n'étaient pas des militaires, qui étaient des civils, ce qui n'est pas totalement innocent,
00:06:29ont décidé de mettre un terme au combat.
00:06:32Ça veut dire qu'ils mettent fin à la guerre. Ça veut dire qu'ils signent un armistice.
00:06:35Un armistice, ce n'est pas une capitulation.
00:06:38On met en silence les armes et puis on en ouvre la longue période de négociation des traités de paix qui débouchera sur le traité de Versailles.
00:06:48La vraie fin de la guerre, en fait, ce n'est pas le 11 novembre 1918.
00:06:52D'ailleurs, c'est la fin sur le front occidental, mais on continue de se battre sur le front oriental.
00:06:57Alors, on va prendre la direction des Champs-Élysées et retrouver l'une de nos équipes.
00:07:02Je vous le disais, Elodie Huchard et Noémie Hardy.
00:07:04Bonjour, chère Elodie.
00:07:07Quel est le programme de prévu ?
00:07:09Racontez-nous.
00:07:13Eh bien, Thierry, vous l'avez dit, évidemment, ce 11 novembre est placé sous le signe de l'amitié franco-britannique.
00:07:18D'abord, à 9h30, il y a eu un entretien bilatéral entre Emmanuel Macron et Keir Stammer.
00:07:22Et puis ensuite, on va suivre une cérémonie classique, mais à chaque fois avec des petits ajouts, évidemment, britanniques.
00:07:28Puisque comme chaque année, la cérémonie débute au pied de la statue Clémenceau.
00:07:31Mais avant de remonter complètement les Champs-Élysées, les deux hommes vont d'abord se rendre devant la statue de Winston Churchill.
00:07:37Et puis ensuite, ils vont arriver ici.
00:07:38On va vous montrer avec Noémie Hardy parce qu'on est au plus près.
00:07:41Évidemment, ils viendront ici devant l'Arc de Triomphe.
00:07:44Évidemment, ils vont passer les troupes en revue tout au long, tout autour de la place de l'étoile.
00:07:48Ensuite, ils vont se rendre, évidemment, pour le ravivage de la flamme du soldat inconnu.
00:07:53Et puis, on voit déjà en attendant, on vous montre ça avec Noémie, les invités qui s'installent.
00:07:57Vous voyez les premiers ministres placés au premier rang.
00:07:59On voit la ministre de la Justice.
00:08:00On voit le ministre de la Sécurité du Quotidien, le ministre également, la ministre de la Culture, Rachida Thierry.
00:08:05Alors, tout ce beau monde avec un parapluie parce qu'on est sur un beau temps britannique.
00:08:10Il faut le reconnaître, Thierry.
00:08:11Et puis, il y aura aussi les deux hymnes qui vont retentir.
00:08:14D'abord, l'hymne britannique, God Save the King, avant qu'on entende la marseillaise.
00:08:19Merci beaucoup, Elodie Richard.
00:08:21À compagnie de Noémie Hardy, on vous retrouvera tout au long de cette émission spéciale.
00:08:24Alors, on porte tous, j'ai vérifié, on porte tous le bleuet.
00:08:29Qui nous raconte cette histoire de bleuet ?
00:08:32Commandant Charles.
00:08:33Oui, très bien, mais il faut le rappeler, c'est le bleuet de France.
00:08:36C'est avant tout une œuvre caritative pour soutenir les blessés des conflits armés.
00:08:43Son origine date de 1925.
00:08:45C'est à l'origine de deux femmes.
00:08:48Charlotte Malterre, la fille du commandant de l'Hôtel national des Invalides, et de Suzanne Lennart, une infirmière.
00:08:54Et en 1925, ces deux femmes vont faire coudre des bleuets en tissu de la part des nombreux blessés qui,
00:09:00forcément, issus de la Première Guerre mondiale, logent aux Invalides pour leur donner une activité et puis pour récolter des revenus.
00:09:07Et puis, cette œuvre va connaître un engouement et va s'élargir.
00:09:13En 1991, elle est intégrée à l'Office national des anciens combattants et des victimes de guerre.
00:09:18Et le but aujourd'hui, c'est à travers des appels de dons, notamment le 11 novembre et le 8 mai,
00:09:23c'est de collecter des fonds pour soutenir les blessés, leurs proches de tous les conflits
00:09:28et également de soutenir les pupilles de la nation.
00:09:31Puisque, comme vous le savez sans doute, la France soutient les fils de ceux qui sont morts et puis les pupilles de la nation.
00:09:38Donc, voilà l'œuvre du bleuet de France.
00:09:41Cette couleur, le bleuet, rappelle plusieurs choses.
00:09:45Non seulement la couleur bleue, horizon des jeunes poilus qui partaient au front, l'uniforme français,
00:09:52mais c'est également une fleur française du souvenir qui poussait dans les tranchées avec le coquelicot qui est son pendant britannique.
00:10:00Et donc, voilà un petit peu la signification de ce bleuet de France que nous portons aujourd'hui.
00:10:05Moi, j'aime bien quand on est très pédagogique.
00:10:07Question, vous avez utilisé le terme poilu.
00:10:09C'est important également pour les jeunes qui nous regardent.
00:10:11Pourquoi on dit poilu ?
00:10:13Qu'est-ce qui répond à cette question ?
00:10:15Historien que vous êtes ?
00:10:17Alors souvent, on pense que poilu, c'est une expression qui est née dans les tranchées parce qu'ils ne savaient pas se raser.
00:10:22Ou en tout cas, parce qu'ils n'avaient pas le temps de se raser et qu'ils se sont laissé pousser la moustache aussi de manière un peu virile.
00:10:27Il y avait l'anti poilu, c'était l'embusqué, celui qui ne faisait pas la guerre.
00:10:31En fait, c'est une expression que vous retrouvez chez Stendhal, que vous retrouvez chez Bazac.
00:10:35C'est une expression qui date des guerres napoléoniennes.
00:10:37Il y avait le soldat qui était moustachu, avait quelque chose de viril qu'il fallait exposer à l'adversaire.
00:10:44Et l'expression poilu est née de là.
00:10:46Puis ça s'est transmis comme ça par, on va dire, contagion littéraire et populaire jusqu'à devenir l'image même du soldat de la Grande Guerre.
00:10:55Alors Elodie nous le disait, le Premier ministre britannique, Kirsten Mayer, participe à ces cérémonies.
00:11:02Et c'est la première fois depuis Winston Churchill.
00:11:06C'est important, c'est tout un symbole, Pierre.
00:11:10Oui, les Anglais ont payé aussi le prix fort dans cette première guerre mondiale qui a été.
00:11:16Il faut réfléchir aux causes de cette guerre. Aujourd'hui, nous sommes empêtrés dans une guerre en plein centre de l'Europe depuis 3 ans.
00:11:28Et si la guerre n'a pas heureusement encore débordé les frontières, c'est parce qu'il y a quelque chose qui s'appelle la dissuasion nucléaire.
00:11:39En 1914, il n'y avait pas de dissuasion nucléaire. Il y avait des jeux d'alliances et des somnambules en pouvoir qui se sont laissés entraîner dans cet escalade effroyable
00:11:51qui a coûté la vie à des millions de gens. 1,5 million de jeunes Français sont morts, 4 millions de blessés.
00:11:59Beaucoup sont morts assez vite après la guerre parce que leurs poumons étaient littéralement détruits par les gaz.
00:12:08Je pense très souvent à ces jeunes hommes qui sont oubliés aujourd'hui. L'autre jour, il y a eu un sondage qui a montré qu'à peu près 7 personnes sur 10
00:12:18s'interrogeaient dans la rue et ne savaient même pas ce que c'est que le 11 novembre, sauf un week-end gratuit où on ne va pas travailler.
00:12:24Oui, mais c'est pour ça, vous voyez, que dans cette émission, j'aime qu'on rappelle l'histoire pour les jeunes qui nous regardent.
00:12:28Vous avez mis le poids avant et c'est pour ça que je suis venu ce matin.
00:12:32Moi, je pense souvent à ces jeunes hommes qui sont morts, qui ont laissé derrière eux des familles. Beaucoup, il y avait des intellectuels,
00:12:40il y avait toutes sortes de gens très sophistiqués qui sont morts, mais il y avait plein de gens très pauvres qui venaient des campagnes,
00:12:46qui laissaient leur femme ensuite aller à l'usine ou tenir la ferme comme ils pouvaient. Ça a été une dévastation, cette guerre.
00:12:53Une dévastation pour la France. Le drame aussi, c'était les conditions de sortie. Ce que vous disiez est très important.
00:13:01L'armée allemande n'a pas considéré qu'elle a été vaincue. Elle a été accueillie par le chancelier allemand socialiste Friedrich Rehbert en disant
00:13:10« Aucune armée ne vous a surpassé ». Ça a donné quoi ? Ça a donné la renaissance du nationalisme allemand et du militarisme allemand qui était invaincu.
00:13:20Personne n'est entré sur le territoire allemand. Les Allemands n'avaient pas vu ce que nous, nous avons vu en France.
00:13:26C'est toute cette histoire. Aujourd'hui, on pense à la guerre en Ukraine et aux conditions de sortie de cette guerre. Il faudrait éviter...
00:13:33Jacques Benville avait tout compris en 1919 quand il a écrit ce livre formidable que chacun relise, « Les conséquences politiques de la paix », 1919.
00:13:42Et il avait très bien vu ce qui allait se passer, c'est-à-dire la résurgence de la guerre et du nationalisme allemand.
00:13:50Il ne faut pas refermer la plaie en Ukraine en laissant l'infection dedans. Donc, il faut fabriquer une paix durable. C'est ça, le sujet aujourd'hui.
00:14:00Et c'est pour ça que cette journée est très importante. On parle beaucoup de, et je le souhaite, de négociations pour mettre fin à cette boucherie
00:14:09parce que ça a déjà coûté 1 million de victimes, l'Ukraine. 300 000 morts, 700 000 blessés. 1 million de victimes.
00:14:17Donc, il faut arrêter cette boucherie, mais faire en sorte que nous ne soyons pas à nouveau entraînés dans un autre cycle de guerre.
00:14:25Voilà la question qui est posée à nos gouvernants aujourd'hui.
00:14:28– Et ce chiffre que Vincent Herouet a rappelé tout à l'heure dans l'émission de Pascal Praud, en moyenne, c'était 900 jeunes français
00:14:36qui mouraient chaque jour sur les champs de bataille. C'est pas anodin. Il faut que les jeunes qui nous regardent aient cela en mémoire.
00:14:42Je vous donne la parole dans quelques instants, en général, puisque Véronique Jacquet, vous savez, elle avait le doigt.
00:14:47Et donc, elle avait le doigt avant vous, donc je lui donne la parole, Véronique Jacquet.
00:14:51– Oui, non, je voudrais juste apporter une précision sur le bleué de France et sur cette association.
00:14:55Le bleué se porte du côté gauche parce que c'est le côté du cœur.
00:14:58Et il ne faut pas oublier que cette association, elle a bien entendu servi pour la guerre de 14-18,
00:15:05pour employer les soldats blessés de l'époque et pour apporter un soutien moral et financier
00:15:11à ceux qui restaient après la première guerre mondiale, mais elle sert aussi pour les guerres d'aujourd'hui.
00:15:16Elle sert pour les veuves, elle sert pour les enfants.
00:15:18– Bien sûr, c'est important de le rappeler.
00:15:19– C'est quand même très très important de le rappeler.
00:15:22Et ensuite, quand on parle des guerres d'hier et d'aujourd'hui,
00:15:24je pense que la commémoration du 11 novembre, comme l'a dit Pierre Lelouch, plus personne ne sait ce que c'est.
00:15:30– Mais non.
00:15:31– Je me souviens juste que c'est un jour férié.
00:15:33Mais à l'école, au collège, au lycée, on devrait transmettre cette mémoire et surtout cette exigence,
00:15:39pourquoi pas, tous les 11 novembre, de se rendre devant un monument aux morts ou dans une nécropole
00:15:45pour se souvenir du sacrifice et de l'engagement de ces hommes qui sont morts pour la France.
00:15:50On ne sait plus ce que ça signifie.
00:15:51– Non, plus mourir, plus du tout.
00:15:53Et d'ailleurs, au moment où vous parlez du bleuet, je pense que je l'ai mis un petit peu haut, moi,
00:15:56sur le verre de ma veste, il n'est pas tout à fait sur mon cœur.
00:15:59Et j'espère que vous ne m'en voulez pas.
00:16:01Il est un petit peu trop haut.
00:16:02J'ai bien remarqué, mais Pierre Lelouch, si je puis me permettre, il est un peu plus bas.
00:16:04– Oui, mais il est à l'auteur du cœur.
00:16:06– Il est à l'auteur du cœur, donc c'est moi qui l'ai mis beaucoup trop haut.
00:16:08Général.
00:16:09– Oui, je voulais apporter une petite touche sur le problème de la gestion de la victoire de 1918
00:16:14qui a été faite sous contrainte, puisque les Français avaient bien compris
00:16:18que les États-Unis, lorsqu'ils sont rentrés en guerre,
00:16:21avaient des objectifs politiques très éloignés de ceux des Français.
00:16:25Et si on n'a pas fait perdurer le conflit, c'est parce que la puissance américaine
00:16:30devenait de plus en plus lourde sur le champ de bataille,
00:16:32alors qu'ils avaient très peu participé au combat en tant que tel,
00:16:35puisqu'ils ont eu moins de 100 000 morts pendant la Grande Guerre,
00:16:37et que les Français voulaient imposer une paix qui leur convenait
00:16:42compte tenu des sacrifices qui avaient été consentis.
00:16:44Donc en fait, on n'a pas perduré sur les conflits,
00:16:47enfin sur le champ de bataille, les combats,
00:16:49pour éviter que les Américains soient trop forts au traité de Versailles.
00:16:53– Alors je vous écoute avec une grande attention,
00:16:55mais je surveille également l'écran de contrôle
00:16:57pour ne rien manquer de cette cérémonie.
00:17:01Commandant Charles, qu'est-ce qui va se passer très précisément
00:17:06dans quelques instants ?
00:17:09– Eh bien, c'est le début du parcours mémorial.
00:17:11– C'est le début ?
00:17:12– C'est ça, du Président Macron et du Premier ministre Keir Starmer.
00:17:16Ils vont commencer par se rendre à la statue de Georges Clemenceau
00:17:21pour rendre hommage à cet homme politique français
00:17:25qui, rappelons-le, était ministre de la Guerre et président du Conseil
00:17:28de novembre 1917 à 1920, et qui a réinsufflé un esprit de défense,
00:17:35une volonté de combattre au moment où, justement, en 1917,
00:17:39les armées françaises et le peuple français
00:17:41étaient durement éprouvés par trois ans et demi d'une guerre
00:17:44dont l'issue semble toujours plus incertaine.
00:17:47Et finalement, je crois que les deux hommes politiques
00:17:51que ces hommes politiques vont honorer aujourd'hui,
00:17:55c'est finalement ça, parce que Winston Churchill,
00:17:57c'est l'étape d'après, c'est aussi un homme politique
00:17:59en mai 1940 qui insuffle à nouveau un esprit de défense,
00:18:03une volonté de combattre.
00:18:05Et c'est ce qu'il faut retenir, je crois, c'est ça,
00:18:08c'est que l'esprit de défense, la résilience d'une nation
00:18:11dépend de la volonté de toute sa nation,
00:18:13en commençant par ses hommes politiques.
00:18:15Les deux ont été remerciés, d'ailleurs, à l'issue de la guerre,
00:18:19puisque Clemenceau n'a pas été président de la République.
00:18:24La classe politique s'est assurée de venir battre,
00:18:27et Churchill lui-même, après avoir gagné la guerre pour l'Angleterre,
00:18:31pour sauver l'Europe, attendu pendant un an et demi
00:18:35que les Américains veuillent bien revenir,
00:18:37Churchill a été tout aussi remercié pendant la guerre.
00:18:41Voilà, ça c'est le destin des grands hommes
00:18:43par rapport à la classe politique ordinaire du temps de paix.
00:18:46Exactement, on ne fait pas référence non plus
00:18:48à la classe politique actuelle.
00:18:50Ne cherchez pas de comparaison,
00:18:52elle serait toujours fortuite, naturellement.
00:18:54Mais je vous connais, Pierre Lelouch, général.
00:18:57Oui, Winston Churchill était premier lord de l'Améroté
00:19:00pendant la Grande Guerre,
00:19:02et c'est lui qui avait lancé la désastreuse campagne de Gallipoli,
00:19:05où non seulement on a eu des grosses pertes,
00:19:07mais on a alerté les Turcs sur notre volonté d'opérer dans les Dardanelles,
00:19:13ce qui a fait qu'ils ont renforcé leur défense.
00:19:15Les Allemands les ont aidés tactiquement à établir leur ligne de défense,
00:19:21ce qui fait que ça va aboutir à une guerre très sanglante
00:19:24pour l'armée d'Orient à Salonique.
00:19:29On ne peut pas dire que Churchill était responsable de Gallipoli.
00:19:33C'est un raccourci un peu...
00:19:35Oui, mais c'est comme un vrai raccourci,
00:19:37parce qu'il est juste ce raccourci.
00:19:39C'est lui qui a forcé tout le monde à faire cette opération à Gallipoli,
00:19:42et il manquait de préparation et de moyens, et notamment au final.
00:19:45Alors on va vivre cette cérémonie.
00:19:58La Marseillaise
00:20:28La Marseillaise
00:20:58La Marseillaise
00:21:29La Marseillaise
00:21:32La Marseillaise
00:21:56La Marseillaise
00:22:02La Marseillaise
00:22:12La Marseillaise
00:22:18La Marseillaise
00:22:26La Marseillaise
00:22:32La Marseillaise
00:22:42La Marseillaise
00:22:52La Marseillaise
00:23:02Voilà, c'était The God Save the King,
00:23:06enchaînée avec La Marseillaise,
00:23:08suite à ce dépôt de gerbe.
00:23:10Vous le savez, c'était un hymne français au départ,
00:23:14que les Anglais nous ont un tout petit peu piqué,
00:23:16mais qui était composé pour le roi de France.
00:23:20Dieu sauve mon roi, en version originale.
00:23:22Nous sommes dans l'harmonie la plus complète,
00:23:24avec nos amis britanniques.
00:23:26Ne nous fâchez pas, Pierre Lelouch,
00:23:28avec nos amis britanniques.
00:23:30C'est la sonnerie qu'on a entendue avant,
00:23:34c'était The Last Post.
00:23:36Vous avez raison de le préciser.
00:23:38Question bête, mais il n'y a pas de question stupide,
00:23:40me semble-t-il.
00:23:42Ça représente quoi, en 2024,
00:23:44pour vous, militaires,
00:23:46ce 11 novembre 1918 ?
00:23:48D'abord, c'est une journée de mémoire.
00:23:50Nous devons honorer la mémoire
00:23:52et la mort des soldats
00:23:54qui sont morts pour la France,
00:23:56ceux de 1914-1918, évidemment.
00:23:59C'est élargi à tous les soldats
00:24:01qui ont donné leur vie
00:24:03pour la patrie, pour la France,
00:24:05depuis 1914.
00:24:07C'est également un moment
00:24:09de rassemblement de la nation,
00:24:11un moment où il y a une rencontre
00:24:13entre les armées et la nation.
00:24:15Plus particulièrement,
00:24:17je l'espère, sa jeunesse.
00:24:19Ce 11 novembre,
00:24:21c'est un jour férié,
00:24:23mais ce n'est pas juste pour s'opposer.
00:24:25Il faut, comme on le disait tout à l'heure,
00:24:27s'éveiller, justement,
00:24:29à ce que c'est que le prix de la liberté,
00:24:31le sens de l'engagement.
00:24:33C'est en faisant mémoire autour
00:24:35de nos monuments morts,
00:24:37en allant à la rencontre des soldats
00:24:39qui sont présents aujourd'hui en uniforme
00:24:41autour de ces monuments,
00:24:43qu'on peut éveiller notre pays
00:24:45à ces engagements et au prix
00:24:47de ces libertés que nous défendons.
00:24:49C'est aussi
00:24:51la célébration de ce qu'a été
00:24:53la France en tant que grande nation,
00:24:55la grande nation.
00:24:57Depuis 1918,
00:24:59il faut reconnaître que
00:25:011940 a un peu
00:25:03entaché
00:25:05cette notion
00:25:07de la grande France
00:25:09et qui fait qu'aujourd'hui,
00:25:11c'est vraiment le dernier éclat
00:25:13de ce qu'a été la France
00:25:15et son armée.
00:25:17Je disais hier,
00:25:19ici même d'ailleurs,
00:25:21j'ai une pensée vraiment profonde
00:25:23pour ces jeunes
00:25:25qui sont morts à l'époque, il y a 100 ans,
00:25:27un peu plus de 100 ans.
00:25:29Et je me dis,
00:25:31là où ils sont, au fond de leur tombe
00:25:33ou dans les cieux,
00:25:35et qui regardent la France d'aujourd'hui,
00:25:37avec ses problèmes,
00:25:39avec sa vie politique actuelle,
00:25:41avec les changements de notre société,
00:25:43avec les problèmes
00:25:45insolubles de drogue et autres,
00:25:47ils doivent se demander
00:25:49pourquoi ils sont morts.
00:25:51Et je dis ça
00:25:53devant un jeune officier,
00:25:55moi j'ai beaucoup d'admiration,
00:25:57beaucoup d'affection pour notre armée.
00:25:59Ceux qui s'engagent aujourd'hui
00:26:01ont presque encore plus de mérite
00:26:03parce que la société française va vraiment pas bien,
00:26:05sa classe politique
00:26:07est bloquée, son économie va mal,
00:26:09on est au devant d'une situation
00:26:11en Europe qui est très très compliquée
00:26:13et on n'a pas les réponses,
00:26:15faute de volonté, faute de mobilisation
00:26:17du corps social.
00:26:19Je pense à ces jeunes qui sont morts il y a 100 ans
00:26:21qui n'imaginaient pas que le pays
00:26:23puisse décliner à ce point.
00:26:25Le moment est venu d'un vrai sursaut dans notre pays.
00:26:27Je le dis avec beaucoup de gravité.
00:26:29Un vrai sursaut.
00:26:31Justement, on va vous enchaîner parce que c'est la question
00:26:33que j'avais envie de vous poser aux uns et aux autres.
00:26:35Est-ce que vous avez le sentiment que les Français mesurent encore aujourd'hui ?
00:26:37Vous avez en partie répondu
00:26:39mais j'ai envie d'entendre Véronique Jacquier
00:26:41et notre ami
00:26:43historien, est-ce que vous avez le sentiment que les Français
00:26:45mesurent réellement le sacrifice
00:26:47fait par notre armée ?
00:26:49Mais vous avez déjà répondu.
00:26:51Véronique.
00:26:53Je pense que non, les Français ne mesurent plus
00:26:55parce qu'ils ne savent même plus
00:26:57ce que c'est que l'événement de sacrifice et d'engagement.
00:26:59On le voit, c'est quand même de plus en plus
00:27:01compliqué
00:27:03de transmettre ces valeurs.
00:27:05A mon sens, ça commence déjà
00:27:07sur les bancs de l'école.
00:27:09Il faudrait remplacer quand même certains
00:27:11programmes et plutôt que de choisir
00:27:13certaines thématiques, choisir de diffuser
00:27:15ces valeurs. Et à partir de ces valeurs,
00:27:17on expliquerait, on illustrerait
00:27:19certains types d'engagement
00:27:21pour que les jeunes justement se souviennent
00:27:23que si la France a été
00:27:25ce qu'elle a été, c'est parce que des jeunes se sont
00:27:27sacrifiés et se sont engagés.
00:27:29Ça me paraît absolument primordial.
00:27:31Ça l'est d'autant plus que quand on dit
00:27:33qu'aujourd'hui c'est un jour de mémoire,
00:27:35il ne faut pas obliger que la mémoire
00:27:37implique un héritage. Nous sommes tous
00:27:39les héritiers du sacrifice
00:27:41et de l'engagement
00:27:43de ces jeunes gens. Or, nous vivons
00:27:45dans un monde de relations choisies.
00:27:47Plus de relations
00:27:49reçues et dont on assume
00:27:51l'héritage. Et ça, ça me paraît
00:27:53extrêmement grave. C'est-à-dire que
00:27:55les jeunes générations vous disent mais moi ça m'est
00:27:57complètement égale. Moi, je choisis mes amis
00:27:59via Facebook, via les réseaux sociaux,
00:28:01je choisis de m'engager ou pas. D'ailleurs, c'est pour ça
00:28:03qu'on ne s'engage plus, ni
00:28:05dans une relation durable, ni
00:28:07dans le travail. On en parle souvent quand même
00:28:09de cette valeur travail qui est complètement
00:28:11mise à sac. On est un peu perdus, c'est vrai,
00:28:13vous avez raison. Ces journées-là,
00:28:15devraient vraiment servir, comme
00:28:17sur 11 novembre, à passer des messages
00:28:19très très très forts. Or, là, on a
00:28:21le sentiment, politiquement, presque
00:28:23militairement d'ailleurs, qu'on est dans un geste
00:28:25mémoriel, mais qu'il n'y a pas derrière
00:28:27de fécondité. Et c'est bien ce qui manque
00:28:29finalement dans ce que transmet notre pays,
00:28:31c'est qu'on ne transmet plus rien. Je vous donne la parole
00:28:33de Pierre, vous ne pouvez pas le dire.
00:28:35Tout ça est aggravé par
00:28:37les changements de notre société aussi.
00:28:39Ce n'est plus la même France.
00:28:41On a eu des vagues migratoires
00:28:43considérables, et quand il rentre 500 000
00:28:45personnes par an en France,
00:28:47qui n'ont aucune espèce
00:28:49de relation avec cette histoire,
00:28:51et qui ne la connaissent pas, pour la plupart des gens
00:28:53qui arrivent en France, l'histoire commence
00:28:55avec leur arrivée. Ils ignorent
00:28:57absolument tout
00:28:59de ce qui se passe avant, de ce qui s'est
00:29:01passé avant. Et ce travail à l'école
00:29:03n'est pas fait, il n'y a plus de services
00:29:05militaires pour encadrer les gens, donc ils
00:29:07sont dans une société du guichet.
00:29:09On vient ici
00:29:11parce que l'argent arrive, parce que c'est facile,
00:29:13et parce qu'on vit mieux que là-bas.
00:29:15Mais est-ce qu'il y a un affect
00:29:17par rapport à cette terre, comme
00:29:19avaient donné des centaines
00:29:21de milliers de gens qui venaient de régions entières ?
00:29:23Le chiffre
00:29:25que j'ai en tête, c'est celui de la Bretagne.
00:29:27Presque un million de jeunes Bretons
00:29:29ont été envoyés
00:29:31au feu.
00:29:33Il suffit de se promener dans la France
00:29:35pour voir que la France est couverte d'églises,
00:29:37mais elle est couverte de nécropoles.
00:29:39C'est ça le sujet. Or,
00:29:41moi je regarde les gens passer
00:29:43devant ces monuments, ils ne regardent même pas.
00:29:45Ils ne regardent même pas, c'est comme si
00:29:47c'était abstrait. Et c'est ça qui est
00:29:49profondément choquant. C'est là qu'on voit qu'il y a une vraie
00:29:51faillite de l'éducation
00:29:53dans notre pays. Le fait de ne pas savoir
00:29:55l'hymne national, de ne pas savoir
00:29:57ce que c'est qu'un drapeau national, de ne pas
00:29:59l'avoir dans les écoles, ça c'est une grande faillite.
00:30:01Que vous ne trouvez pas aux Etats-Unis. Il y a
00:30:03le drapeau, il y a l'hymne national,
00:30:05il y a une référence constante à l'histoire.
00:30:07Et c'est ça qu'il faut réintroduire dans le pays
00:30:09pour commencer à espérer
00:30:11que demain on peut reconstituer
00:30:13une nation dans ce qui est devenu
00:30:15un pays complètement disparate.
00:30:17Pensez que
00:30:19des centaines de villes de France
00:30:21ont été agressées pendant un mois.
00:30:23Des mairies, des commissariats
00:30:25ont été brûlés, il n'y a toujours pas eu
00:30:27de rendu de pourquoi, du comment
00:30:29on est arrivé là. C'est cela que je pense
00:30:31aujourd'hui. Et on va écouter
00:30:33Pierre Lelouch, déroulement de la cérémonie
00:30:35puisque le Président de la République et le Premier
00:30:37Ministre du Royaume-Uni sont allés place de
00:30:39l'étoile. Que va-t-il se passer
00:30:41Commandant Charles ?
00:30:43Eh bien là, le Président de la République
00:30:45et le Premier Ministre viennent de saluer le
00:30:47gouverneur militaire de Paris et puis le chef d'état-major
00:30:49des armées. Il va y avoir
00:30:51les honneurs au drapeau, voilà, qui sont
00:30:53en train de se dérouler à l'écran.
00:30:55Et après ces honneurs, eh bien
00:30:57les autorités vont effectuer la revue
00:30:59des troupes.
00:31:29...
00:31:47...
00:32:15...
00:32:43...
00:33:01Voilà, donc le Président de la République
00:33:03va monter dans son commande-car pour
00:33:05effectuer la revue des troupes et donc
00:33:07vous savez que cette revue des troupes, c'est un
00:33:09moment solennel. On parlait
00:33:11tout à l'heure de l'héritage, eh bien
00:33:13la revue des troupes, c'est un héritage avant du chef
00:33:15qui passait en revue ses troupes, avant d'engager
00:33:17le combat. Donc c'est un moment
00:33:19où les regards se croisent
00:33:21entre le chef qui va venir sonder
00:33:23les regards
00:33:25de ses subordonnés mais c'est également important
00:33:27de rappeler que c'est également un moment où
00:33:29les subordonnés regardent le chef.
00:33:31C'est un moment très important pour les soldats.
00:33:33Puisque le Président de la République est le chef
00:33:35des armées et donc cette
00:33:37solennité, c'est également un moment
00:33:39justement de rappeler ces valeurs parce que
00:33:41ça marque et
00:33:43moi je me souviens, j'étais à la place
00:33:45de certains de ces troupes
00:33:47en 2011 sous l'Arc
00:33:49de Triomphe.
00:33:51Qu'est-ce qu'on ressent justement, racontez-nous.
00:33:53C'est un moment solennel et j'ai
00:33:55le Président Sarkozy à l'époque qui est passé
00:33:57juste devant moi et donc du coup
00:33:59on sent le poids de l'histoire, la responsabilité
00:34:01que c'est quand on
00:34:03s'engage dans l'armée pour défendre
00:34:05la France et voilà donc on a les
00:34:07chefs sincériens qui passent à l'image
00:34:09donc j'ai une pensée pour ces
00:34:11sincériens qui s'engagent. Parler
00:34:13de la jeunesse, voilà un exemple de jeunesse qui
00:34:15s'engage, qui a soif
00:34:17d'engagement, qui est
00:34:19animée par des valeurs de service
00:34:21pour autrui et
00:34:23donc ce moment, cet échange
00:34:25notamment dans leur regard, symbolise
00:34:27ces valeurs-là.
00:34:29Jean-Marc Albert,
00:34:31je vous ai coupé dans votre élan,
00:34:33pardonnez-moi évidemment mais nous suivons
00:34:35en direct cette cérémonie, vous aviez
00:34:37deux ou trois petites choses à nous apporter.
00:34:39Ce qu'a dit Pierre Lelouch,
00:34:41on sera d'accord pour dire qu'en effet une partie de la population
00:34:43s'est totalement désaffiliée du socle
00:34:45commun historique.
00:34:47Je crois malheureusement que c'est encore plus profond que ça, le mal
00:34:49vis-à-vis du 11 novembre. C'est que c'est
00:34:51la société tout entière qui
00:34:53s'est réfugiée dans une espèce de confort
00:34:55qui peine à comprendre
00:34:57ce qu'a été le sacrifice de ces
00:34:59personnes placées dans des conditions physiques
00:35:01et morales extrêmes.
00:35:03Et puisqu'on parle de l'Angleterre,
00:35:05puisque c'est eux qui ont la focale
00:35:07aujourd'hui, ça m'a rappelé
00:35:09un détail qui n'est pas si anodin
00:35:11mais qui interroge encore les historiens.
00:35:13Jusqu'au 1er janvier 1916,
00:35:15deux millions de soldats
00:35:17britanniques sont venus sur le sol français.
00:35:19Vous allez me dire c'est la même chose
00:35:21en France, à une différence près, c'est qu'ils étaient
00:35:23tous volontaires.
00:35:25Il n'y avait pas de conscription obligatoire.
00:35:27Deux millions de jeunes
00:35:29acceptent d'aller se faire tuer
00:35:31sur le sol français. C'est dire ce que c'était
00:35:33l'esprit de sacrifice, l'esprit
00:35:35de solidarité et l'esprit tout simplement de service.
00:35:37Je crois que, en effet,
00:35:39on peut réapprendre la Mercedes, on peut réapprendre
00:35:41à mettre le drapeau français dans les classes,
00:35:43et réapprendre ce que c'est que ce sens
00:35:45de l'engagement aujourd'hui,
00:35:47ce serait à mon avis déjà la première mâche,
00:35:49le premier socle sur lequel on peut s'appuyer
00:35:51pour faire diffuser
00:35:53l'esprit de défense.
00:35:55On a parlé de l'esprit de sacrifice
00:35:57de ces poilus, de ces jeunes gens,
00:35:59mais il faut signaler aussi
00:36:01l'esprit de sacrifice des parents,
00:36:03des familles, parce que c'était des familles
00:36:05entières qui étaient décimées.
00:36:07Des familles qui perdaient plusieurs fils.
00:36:09Le général de Castelnau, qui a été un grand général
00:36:11de cette première guerre mondiale, il a perdu
00:36:13trois fils. C'est pas rien
00:36:15quand même, vous vous rendez compte, c'est absolument
00:36:17inouï. Est-ce qu'on imagine maintenant
00:36:19des familles se tenir
00:36:21dignement debout en enterrant
00:36:23trois garçons ? Et c'était malheureusement
00:36:25monnaie courante
00:36:27durant ces années-là. Et combien
00:36:29de veuves, d'ailleurs,
00:36:31sont restées non seulement veuves
00:36:33parce qu'elles avaient perdu leur mari, mais
00:36:35parce qu'elles avaient perdu des fils. Et on a dû
00:36:37ensuite refaire la France
00:36:39avec ces gens complètement
00:36:41amputés d'une partie d'eux-mêmes, disons les choses
00:36:43quand même, quand vous enterrez vos garçons.
00:36:45Juste une précision, on a vu en gros plan
00:36:47le premier ministre Michel Barnier,
00:36:49il va se rendre cet après-midi à Mons,
00:36:51où il y a un musée de la Grande Guerre.
00:36:53Il va inaugurer
00:36:55une reproduction
00:36:57de tranchées
00:36:59telles que les connaissaient
00:37:01les poilus de l'époque.
00:37:03Il va être accompagné par Jean-François Copé,
00:37:05qui est le maire actuel de Mons,
00:37:07bien entendu. Et il va justement
00:37:09prononcer un discours, une adresse
00:37:11à la jeunesse, où il dit,
00:37:13qu'il veut transmettre
00:37:15l'histoire.
00:37:17Il veut aussi
00:37:19faire revivre l'idée
00:37:21que l'Europe
00:37:23doit faire corps
00:37:25par rapport à cette idée de sacrifice et d'engagement.
00:37:27Et donc le premier ministre
00:37:29souhaite aussi souligner la capacité
00:37:31de sursaut de la France autour
00:37:33de valeurs. Donc autour de la table, on est tous
00:37:35d'accord pour dire qu'il faut le faire.
00:37:37Maintenant, le mettre en route, c'est plus difficile.
00:37:39C'est comme beaucoup de choses. Il y a beaucoup d'annonces en ce moment,
00:37:41mais il faut des actions.
00:37:43Moment important, je vous donne la parole
00:37:45juste après, Général.
00:37:47Commandant Charles.
00:37:49Oui, nous allons honorer
00:37:51la mémoire, très concrètement maintenant,
00:37:53des morts. Je crois que c'est le moment
00:37:55qui est arrivé pour raviver la flamme.
00:37:57Et donc, peut-être qu'il serait utile
00:37:59de le rappeler, mais face
00:38:01justement à l'hécatombe dont on parlait
00:38:03en 1916, va germer l'idée
00:38:05de rendre un culte
00:38:07à tous les soldats morts
00:38:09sur le champ de bataille à travers
00:38:11l'inhumation
00:38:13d'une dépouille d'un soldat au connu
00:38:15choisi au hasard.
00:38:17Et on va expliquer tout ça,
00:38:19on va laisser vivre un petit peu la cérémonie, si vous me le permettez,
00:38:21Commandant Charles, et on va
00:38:23raconter l'histoire de ce soldat inconnu dans quelques instants.
00:38:49...
00:39:17...
00:39:45...
00:40:13...
00:40:41Présentez armes !
00:40:47Aux morts !
00:40:49...
00:41:05...
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00:44:11Présentez armes !
00:44:17Repos !
00:44:19Repos.
00:44:33Comment dans Charles ?
00:44:35On a entendu le God Save the King, celui de la Marseillaise, par le cœur de l'armée française.
00:44:41Que va-t-il se passer dans la tradition de ces cérémonies ?
00:44:46Peut-être qu'on peut expliquer, pendant que le Président de la République et le Premier ministre britannique saluent les invités, ce qui vient de se passer.
00:44:53Il y a eu un dépôt de gerbe suivi du ravivage de la flamme sous l'arc de triomphe.
00:44:57Et donc, comme je le disais, devant l'ampleur de l'hécatombe de 14-18, c'est l'idée de rendre un culte de manière solennelle.
00:45:06Gerbe pendant la Première Guerre mondiale et en 1920, une loi du Sénat va instituer l'inhumation d'une dépouille d'un soldat inconnu sous l'arc de triomphe.
00:45:15Et puis, quelques temps après, pour éviter l'oubli, un journaliste, Gabriel Boissy, lance l'idée d'une flamme du souvenir.
00:45:23Et donc, c'est en 1923, le ministre de la guerre de l'époque, André Maginot, qui un certain 11 novembre, va pour la première fois raviver la flamme sous l'arc de triomphe.
00:45:33Et donc, ça fait 101 ans aujourd'hui que tous les soirs à 18h30, il y a le ravivage de la flamme.
00:45:41Et ce ravivage de la flamme est la responsabilité d'une association qui s'appelle la Flamme sous l'arc de triomphe, Flamme de la Nation.
00:45:48Bien connue.
00:45:49Bien connue et qui, en fait, regroupe de nombreuses associations, dont le président depuis 2012 est le général d'armée Bruno Dari.
00:45:59Jean-Marc Albert.
00:46:00À cette instant, il y a une double idée dans l'histoire du soldat inconnu.
00:46:05D'abord, vous l'avez dit, c'est une association, ce n'est pas l'État.
00:46:09La prise en charge du deuil, parce que le 11 novembre, c'est d'abord une journée de deuil avant d'être même une journée de mémoire.
00:46:15C'est-à-dire celui, puisque le mot sacrifice a été souvent employé, de ces jeunes qui sont morts.
00:46:20C'est une affaire collective, mais c'est à l'échelle de la commune, c'est à l'échelle des associations qu'on a décidé de raviver cette flamme.
00:46:28Et puis, de l'autre côté, c'est le choix du soldat inconnu qui est intéressant.
00:46:31C'est Auguste Teint, qui est le jeune homme, le jeune combattant volontaire de l'infanterie du 132ème régiment,
00:46:38qui a eu l'honneur et la lourde responsabilité de choisir parmi les huit cercueils qui étaient présentés dans l'ossuaire de Verdun,
00:46:46et qui avait symboliquement choisi le sixième cercueil, parce qu'il avait fait l'association 132ème régiment, ça faisait 1 plus 3 plus 2,
00:46:55et puis il dépendait de la sixième armée.
00:46:58Et lui-même ayant un père, ayant combattu.
00:47:02Et vous avez raison, c'est que l'idée du soldat inconnu, qui n'est pas innocente, encore une fois, c'est une manière de refermer un conflit.
00:47:08Quand on enterre quelqu'un, les Anglais font la même chose, et les Allemands, eux, n'ont pas de soldat inconnu à ce moment-là.
00:47:14Le caveau est vide, parce que dans leur esprit, la guerre continue.
00:47:17Nous, on a refermé ce cycle de guerre.
00:47:19Enfin, à ce moment-là, on pense que c'est refermé.
00:47:22Pierre, Pierre-Luc.
00:47:24Moi, j'ai beaucoup d'émotion en regardant ces images, parce que j'en connais bien, cette association, c'était ma circonscription.
00:47:30J'ai fait ce ravivage de la flamme avec eux, plein de fois, et on vient à ce qu'on a dit tout à l'heure,
00:47:39pendant qu'on ravive la flamme, les voitures tournent, les touristes regardent.
00:47:44Qu'est-ce qu'on fait ?
00:47:46Que se passe-t-il ?
00:47:48On ne sait pas.
00:47:49Et c'est là qu'il y a un vrai travail, parce que ça prend au cœur, quand on pense aux souffrances de ces gens,
00:47:56qui ont vécu dans des conditions absolument effroyables.
00:47:59Aucune personne, aujourd'hui, ne peut imaginer ce que c'est que de vivre dans des tranchées avec des rats,
00:48:05sous le bruit constant de la mitraille, des shrapnels qui tombent.
00:48:09C'est quelque chose de proprement épouvantable, et même rentrer chez eux, pendant des années, ils ne pouvaient plus en parler.
00:48:15Les vies ont été brisées.
00:48:18Et ça a eu des conséquences extrêmement lourdes pour notre pays,
00:48:21parce que d'abord, on a subi un coup de hachoir démographique terrible,
00:48:26qui venait après celle de Napoléon, d'ailleurs.
00:48:30Et ça a donné une France très différente.
00:48:34Travaillée par le pacifisme, qui ne s'est pas préparée à ce qui arrivait de l'autre côté du Rhin,
00:48:40qui a cru que l'île Maginot suffirait,
00:48:43et qui s'est trouvée dans la défaite.
00:48:46Et je repense à Marc Bloch, dans L'étrange défaite,
00:48:49quand il dit que cette défaite, elle est d'abord une défaite intellectuelle.
00:48:53Et aujourd'hui c'est pareil, on recommence avec les mêmes maladies,
00:48:56on ne veut pas comprendre...
00:48:58On n'a pas su tirer les enseignements du passé, on ne sait pas.
00:49:00...ce qui est en train de se passer, ni se préparer.
00:49:03On parle d'économie de guerre, et je la vois toujours pas.
00:49:06On parle de remontée en puissance, de souveraineté européenne,
00:49:09je la vois toujours pas.
00:49:10Et je me dis, mais quand est-ce que ces gens vont prendre les décisions nécessaires
00:49:14et arrêter de se payer de mots ?
00:49:16Et c'est ça qui m'angoisse, parce que pour avoir un tout petit peu,
00:49:19comme vous, étudié ces périodes, je me dis, mais ça recommence,
00:49:22et on n'est toujours pas prêts.
00:49:24Et c'est ça qui est angoissant.
00:49:26Vous savez, je suis, moi, en tant que journaliste,
00:49:28je suis très honoré de vous présenter chaque année, sur cette antenne,
00:49:31ces cérémonies, parce que j'avais un père qui était enseignant et proviseur,
00:49:35et je trouve que la nécessité de transmettre est essentielle,
00:49:40à mes yeux, pour surtout ne pas oublier.
00:49:42On parlera de ce qui se passe dans le monde,
00:49:44on a un peu évoqué tout à l'heure avec vous, mon cher Pierre,
00:49:47mais c'est important de transmettre et d'expliquer aux jeunes,
00:49:50et d'être peut-être, vous allez me dire, oui, peut-être trop pédagogue,
00:49:54mais je pense que c'est bien de réinsister sur le symbole bleuet,
00:50:00l'histoire, le soldat inconnu, raconter l'histoire
00:50:05à nos jeunes qui nous regardent.
00:50:07Général.
00:50:08Je boue d'impatience.
00:50:09Pardonnez-moi.
00:50:10En fait, le musée de Meaux répond à beaucoup de choses,
00:50:14parce qu'ils ont créé un système de tranchées,
00:50:16qui évoque à la fois la deuxième ligne et la première ligne,
00:50:19avec des bruitages, qui permet aux gens de circuler dans les tranchées,
00:50:23et qui ont été remarquablement reconstituées,
00:50:26c'est ce que va inaugurer, je crois, le Premier ministre,
00:50:28et qui permet à un Français de s'imaginer au plus près
00:50:31de ce qu'a pu être la vie dans les tranchées,
00:50:33puisque tout y est reconstitué, les zones abris, les postes d'observation,
00:50:39le poste de secours, etc.
00:50:41C'est extrêmement bien fait et je recommande très chaudement ce musée,
00:50:45parce qu'il répond à toutes les questions que nous sommes posées
00:50:49aujourd'hui sur ce plateau.
00:50:50La deuxième chose, c'est un spécialiste de doctrine
00:50:54qui va vous assommer, mais je ne suis pas du tout d'accord
00:50:57sur l'analyse que l'on fait de la défaite intellectuelle de 1940.
00:51:02En fait, l'armée française s'était préparée à faire
00:51:06un combat défensif, appuyé sur la ligne Maginot,
00:51:09parce que les politiques voulaient que la souffrance dans les tranchées
00:51:13ne soit plus comme celle qu'avaient vécues les poilus
00:51:16de la Première Guerre mondiale.
00:51:18Et nous avions conçu une doctrine qui s'appuyait sur 12 000 canons
00:51:23avec une attrition de l'ennemi par le feu,
00:51:26ce que cherchent à faire d'ailleurs les Ukrainiens aujourd'hui,
00:51:29pour arriver à ce que l'adversaire, lorsqu'il arrive sur les positions
00:51:34françaises, il soit usé.
00:51:36Mais dans la doctrine française, la percée était toujours
00:51:40à l'ordre du jour, parce qu'on savait que quand on fait effort
00:51:43quelque part, on arrive toujours à percer.
00:51:45Et donc on avait constitué des unités dynamiques,
00:51:48comme les divisions curacées, les divisions légères de cavalerie,
00:51:50pour contrer cette percée que l'on attendait.
00:51:54Le problème, c'est que le général Gamelin envoyait toutes ses forces
00:51:57qui étaient destinées à la contre-attaque en Belgique,
00:51:59pour tendre la main à nos amis belges et hollandais,
00:52:02puisque c'était l'hypothèse d'Ille-Breda.
00:52:04Et en fait, lorsque les Allemands ont percé,
00:52:06il n'y avait plus rien derrière.
00:52:07Donc c'est une erreur intellectuelle d'un chef,
00:52:09mais ce n'est pas une erreur de doctrine.
00:52:11Puisque quand on regarde ce qu'ont fait les Allemands,
00:52:14ils ont réinitialisé la ligne Siegfried,
00:52:19ils ont créé le mur de l'Atlantique.
00:52:21Donc cette notion de protéger les défenseurs dans du béton
00:52:24et avec de l'artillerie réparée, reste.
00:52:27Et c'est ce que font les Ukrainiens.
00:52:29Les Ukrainiens font des lignes de défense très puissantes
00:52:32pour pouvoir arrêter la progression des Russes.
00:52:35Donc en fait, la doctrine militaire française de 1940,
00:52:38si elle avait été appliquée, ça aurait été une autre guerre.
00:52:40Mais elle n'a pas été appliquée.
00:52:41Donc ce n'est pas une défaite intellectuelle.
00:52:43On va y revenir.
00:52:44Quand on en sera là, décrivez-nous un peu les images.
00:52:46Oui, les autorités poursuivent leur salutation des invités.
00:52:51Je crois que c'est des blessés de guerre, britanniques notamment,
00:52:56qui sont en train d'être salués par les autorités politiques et militaires.
00:53:00Peut-être qu'on pourrait revenir.
00:53:02Je parlais de l'étrange défaite.
00:53:04Jusqu'à cet été, j'étais instructeur dans un camp d'entraînement
00:53:08dans l'Est de la France.
00:53:09Et on parlait également des tranchées.
00:53:11Finalement, je voudrais quand même dire que l'armée française
00:53:14se prépare pour les guerres de demain.
00:53:16Et on redécouvre ce que c'est que la guerre de tranchées
00:53:19aujourd'hui en 2024.
00:53:21C'est un enseignement qui nous vient de l'Est, évidemment.
00:53:23Mais dans le camp d'entraînement où j'étais, j'ai vu ces changements,
00:53:26ces transformations.
00:53:27L'armée de terre est dans un cycle de transformation.
00:53:29Mais également son entraînement pour préparer la guerre de demain,
00:53:32pour gagner la guerre avant la guerre.
00:53:34C'est quelque chose qui tient à cœur à notre chef d'état-major.
00:53:37Eh bien, on redécouvre le combat de tranchées.
00:53:39Et donc, dans ce cadre-là, non seulement il y a des adaptations
00:53:42au niveau des matériels, des tactiques.
00:53:44Mais c'est également, pas remettre parce que ça ne l'a jamais quitté,
00:53:48mais renforcer encore la place des forces morales.
00:53:52Parce qu'on voit ce que c'est que le combat de tranchées.
00:53:55Il n'y a pas que ça.
00:53:56Et le combat urbain, corps à corps.
00:53:58Finalement, la guerre d'aujourd'hui, c'est non seulement une guerre
00:54:01de haute technologie, on le voit.
00:54:02Mais ça cohabite avec les formes les plus archaïques du combat
00:54:06qu'on a pu voir en 1914-1918 dans les tranchées.
00:54:10Et tout revient finalement.
00:54:12Mais ce sont les récents conflits qui nous ramènent à l'histoire.
00:54:15C'est ça.
00:54:18C'est ça qui est terrible.
00:54:19C'est ce que disait Pierre Lelouch.
00:54:20C'est-à-dire qu'on n'a pas su tirer les enseignements du passé.
00:54:25On est dans un environnement qui bouge énormément,
00:54:28qui est très intéressant d'essayer de tirer les leçons
00:54:32de ce qui est en train de se passer à l'Est.
00:54:34Parce qu'on voit un mélange, en effet, de tranchées,
00:54:37de technologies ultramodernes.
00:54:40Pensez au rôle d'Elon Musk et de ses satellites Starlink
00:54:47qui permettent à l'armée ukrainienne...
00:54:49C'est un opérateur privé qui a permis à l'armée ukrainienne
00:54:53d'opérer ses transmissions.
00:54:57Et Starlink, d'ailleurs, a été repris par...
00:55:00Il se trouve que les Russes ont réussi à mettre la main
00:55:02sur ces dishes, sur ces assiettes satellites.
00:55:06Pensez au rôle des drones qui changent radicalement la guerre.
00:55:10Donc on est dans une espèce de curieux mélange
00:55:12entre, en effet, cette souffrance terrible dans les tranchées
00:55:16et en même temps une instantanéité immédiate de la guerre.
00:55:22C'est-à-dire que chaque fois que vous bougez une oreille
00:55:24en dehors de la tranchée, vous êtes immédiatement repéré
00:55:27et immédiatement détruit.
00:55:29Tout ça alors que l'intelligence artificielle arrive
00:55:32et qu'on assiste.
00:55:34Vous avez en Ukraine en ce moment même
00:55:37les boîtes les plus performantes de l'IA américaine
00:55:40qui sont sur place.
00:55:41Pensez à des entreprises comme Palantir, Google et autres
00:55:44qui mettent au point des systèmes autonomes d'armement.
00:55:48Donc on est au seuil d'une transformation radicale de la guerre
00:55:53à laquelle il faut se préparer.
00:55:55De même qu'il faut aussi essayer de tirer les conséquences,
00:55:58c'est ce que je décris dans mon livre,
00:56:01des leçons nucléaires de cette guerre.
00:56:04Parce que la très mauvaise nouvelle quand même
00:56:07c'est que vous avez une guerre de très haute intensité en Europe
00:56:10dans un territoire qui est couvert par l'arme nucléaire.
00:56:13On découvre que l'arme nucléaire ne vous protège pas nécessairement de la guerre.
00:56:17C'est comme si on avait cette immense ligne Maginot à nouveau
00:56:20et qu'on découvre que ça ne marche pas.
00:56:22Donc il va falloir repenser la coordination entre le conventionnel et le nucléaire.
00:56:27Il y a tout un champ pour les militaires, pour les stratèges
00:56:31et pour les hommes politiques
00:56:34pour essayer de recomposer une politique de défense crédible
00:56:37pour les années à venir.
00:56:38C'est très difficile à faire.
00:56:39Ce qui me marque, je vais vous donner la parole dans quelques instants,
00:56:43en général, c'est ce que dit le commandant Charles,
00:56:46c'est qu'on se remet au combat de tranchée en 2024.
00:56:52Et quand on fait évidemment le parallèle que vient de faire Pierre Lelouch
00:56:56avec cette technicité ou combien, c'est incroyable.
00:57:00Véronique Jacquet, vous savez tout le monde lève la main pour...
00:57:03J'essaie de distribuer la parole en vertu de l'ordre.
00:57:08Ça me fait penser à cette phrase qui vient de nos amis les Romains,
00:57:14si tu veux la paix, prépare la guerre.
00:57:16Mais on n'est jamais suffisamment préparé à se préparer à la guerre.
00:57:20Il y a une part de notre humanité qui ne veut pas du sang et des larmes,
00:57:23comme le disait Winston Churchill, sincèrement.
00:57:26Surtout à notre époque où on aimerait qu'il n'y ait que des guerres propres
00:57:31avec les drones, avec des choses qui se jouent d'une façon technologiquement,
00:57:35moralement compatibles avec nos valeurs.
00:57:38Et on se rend bien compte qu'on répugne à préparer la guerre
00:57:41ou même à l'envisager, ne serait-ce que parce qu'on n'a plus de valeurs
00:57:45qui s'y réfèrent. On n'est plus capable de penser le mot patrie.
00:57:48Le mot patrie, ça veut dire la terre de nos pères.
00:57:51Mais comme l'a très bien dit Pierre Lelouch, quand on a 500 000 personnes
00:57:54qui viennent sur le sol de France chaque année,
00:57:57qui n'ont pas du tout la même idée de la patrie,
00:57:59et même qui s'en moquent, disons les choses,
00:58:01et quand nos propres enfants, nous ne leur inculquons pas
00:58:03ces valeurs de patriotisme et donc de défense plus tard de leur patrie,
00:58:08il ne faut pas s'étonner qu'on ait tant de mal à penser
00:58:12les années qui viennent en termes de stratégie militaire
00:58:15ou même en termes dans le champ politique, j'entends,
00:58:17parce que les militaires savent la préparer, la guerre.
00:58:19Mais dans le champ politique, il ne faut pas s'étonner
00:58:21qu'on ait tant de mal à penser les choses en amont.
00:58:24Maintenant, quand même, petite lueur d'espoir,
00:58:26même si ça n'a rien à voir, ce n'est pas au même degré,
00:58:29on a souligné quand même le rôle magnifique des associations,
00:58:32que ce soit les anciens combattants, que ce soit l'association du bleué,
00:58:35il faut aussi quand même souligner le rôle de l'association du souvenir français.
00:58:3990 000 bénévoles qui, d'une façon très humble, très discrète,
00:58:45prennent soin des tombes, des poilus et de la part tombe en déshérence,
00:58:50et donc il y a des bénévoles dans les communes, que ce soit grandes...
00:58:53C'est compliqué pour les communes, on a diffusé un sujet sur CNew,
00:58:56justement, la difficulté...
00:58:58Mais qui s'occupent de ça toute l'année,
00:59:01de rendre de la dignité aux sépultures des poilus
00:59:04qui sont tombés pendant la Grande Guerre.
00:59:06Et ça, il faut quand même le signaler, 90 000 personnes en France,
00:59:09franchement, coup de chapeau.
00:59:11Jean-Alba, pardonnez-moi encore.
00:59:13En fait, je voulais évoquer le rôle de la France
00:59:15et pourquoi le 11 novembre est aussi important.
00:59:17Parce que c'est aussi la victoire de l'armée française,
00:59:20essentiellement la victoire de l'armée française.
00:59:22En 1914, face à l'attaque allemande,
00:59:25il n'y a que 175 000 Britanniques sur le front français.
00:59:28Il faudra attendre 1916 pour que les Anglais
00:59:31aient 180 km de front sur le front français.
00:59:34Et il faudra attendre septembre 1918
00:59:37pour que les Américains aient un tout petit secteur...
00:59:40Je vous interromps, on laisse vivre un petit peu.
00:59:43Je vous redonne la parole, Justapo, et pardonnez-moi.
00:59:58Sous-titrage MFP.
01:00:28...
01:00:57...
01:01:26...
01:01:55...
01:02:24...
01:02:35Commandant Charles.
01:02:37On a assisté au défi du régiment de la Garde républicaine.
01:02:42En ce moment, c'est un petit peu plus tard.
01:02:44Ils ont gagné un peu de l'avance.
01:02:46On voit un échange entre Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy
01:02:49et Keir Starmer.
01:02:53Avec beaucoup de chaleur.
01:02:56Je le vois souvent et c'est toujours un bonheur.
01:03:01Plein de vie, plein de chaleur.
01:03:04D'ailleurs, vous voyez comment ça a détendu
01:03:07notre ennemi britannique immédiatement.
01:03:10Exactement. Je vois où vous voulez en venir.
01:03:13Vous voulez que je vous pose une question ?
01:03:15Je ne vais pas vous la poser.
01:03:17Pardonnez-moi, je donne la parole au général Barel
01:03:20que j'ai coupé dans son élan.
01:03:22Encore une fois, c'était la cérémonie.
01:03:25Je vous donne la parole juste après, commandant Charles.
01:03:28Oui, donc j'étais en train d'expliquer que le 11 novembre,
01:03:31aussi lié au fait que c'est une période qui marque
01:03:34l'apogée au XXème siècle
01:03:38qui commence en 1914 de l'armée française.
01:03:42Elle a un rôle prépondérant dans la victoire.
01:03:45Les Américains sont rentrés en guerre en avril 1917.
01:03:49Mais ils avaient une toute petite armée.
01:03:52C'est l'armée française qui leur a fourni 90% des canons,
01:03:55quasiment 100% des avions, qui leur a fourni 100% des chars,
01:03:58qui les a instruits. On envoyait des coopérants militaires,
01:04:01on dirait ça aujourd'hui, aux Etats-Unis pour les former.
01:04:04Ils ont adopté le système français, l'organisation militaire française
01:04:07en premier bureau, deuxième bureau, troisième bureau.
01:04:10L'armée américaine a été à l'école de l'armée française
01:04:13pendant la Grande Guerre. Son héritage perdure quelquefois
01:04:16de cette façon. Les Américains font la guerre
01:04:19où la planification du feu prime tout.
01:04:22Nous, on faisait un modelage du champ de bataille au niveau d'une armée.
01:04:25Les Américains font un modelage du champ de bataille au niveau d'un pays.
01:04:28Si vous regardez comment ils ont traité l'Irak, par exemple,
01:04:31ou comment ils font la guerre partout où ils sont engagés.
01:04:34Cette attrition par le feu est une attrition
01:04:37qu'ils ont apprise dans les campagnes françaises de 1918.
01:04:43Merci pour ces précisions. Commandant Charles.
01:04:46Tout à fait. Pendant que la garde républicaine
01:04:49effectuait son tour de la place de l'étoile,
01:04:52on a vu le président Sarkozy saluer le Premier ministre britannique.
01:04:55Peut-être que c'est le moment de parler un petit peu de la relation
01:04:58qui nous lie à nos amis anglais.
01:05:01On fête cette année les 120 ans de l'entente cordiale.
01:05:04C'est important de le rappeler aussi.
01:05:07Le président Sarkozy a signé en 2010
01:05:10les accords de Lancaster House.
01:05:13C'était un élément important de cette relation bilatérale
01:05:16entre nos ennemis anglais et nous.
01:05:19L'entente cordiale 1904,
01:05:22ça met fin à plus ou moins 1000 ans de guerre intermittente
01:05:25avec nos meilleurs ennemis anglais.
01:05:28Ça va significativement améliorer les relations
01:05:31entre les deux pays et on va en tirer les fruits
01:05:34pendant la Première Guerre mondiale.
01:05:37Aujourd'hui, l'armée française a des liens très forts
01:05:40avec son homologue, la British Army.
01:05:43Les accords de Lancaster House,
01:05:46signés en 2010 par Nicolas Sarkozy
01:05:49et le Premier ministre britannique, David Cameron,
01:05:52ont resserré encore plus les liens
01:05:55entre les deux armées sur beaucoup de niveaux.
01:05:58Dialogue politico-militaire,
01:06:01dialogue politique-militaire,
01:06:04construction capacitaire,
01:06:07entraînement et opération.
01:06:10Il faut souligner que malgré le Brexit,
01:06:13la coopération stratégique avec l'Angleterre reste la même
01:06:16pour des raisons simples.
01:06:19Nous sommes les deux seuls pays européens
01:06:22encore membres du Conseil de sécurité.
01:06:25Il y a beaucoup de gens qui voudraient nous éjecter
01:06:28et vous verrez de plus en plus.
01:06:31Il y a beaucoup de points communs
01:06:34mais il y a aussi des budgets de défense
01:06:37qui ne suffisent pas.
01:06:40Les Britanniques ont des problèmes considérables
01:06:43pour armer leur propre porte-avions
01:06:46ou leur propre marine.
01:06:49Nous aussi, nous avons des problèmes d'argent
01:06:52et il faut relancer tout ça
01:06:55si on veut être à la hauteur des défis qui sont devant nous.
01:06:59Il n'y a pas de préemption.
01:07:02Je voulais rebondir sur les propos du Général.
01:07:05Je pense que le cœur est là.
01:07:08On a parlé de dilution de l'esprit du 11 novembre.
01:07:11Comment se ressaisir de l'esprit du 11 novembre ?
01:07:14C'est d'abord de rappeler,
01:07:17parce qu'on l'a galvaudé au nom d'une célébration
01:07:20d'une sorte de vivre ensemble européen,
01:07:23que c'est d'abord une victoire militaire.
01:07:26Je repense à la polémique de 2018
01:07:29où, parce que Mme Angela Merkel était présente
01:07:32aux cérémonies du centenaire de la Grande Guerre,
01:07:35l'Elysée avait fait un communiqué extrêmement sibyllin
01:07:38pour expliquer qu'on n'allait quand même pas célébrer la victoire.
01:07:41Je ne sais pas ce que c'est d'autre que le 11 novembre 1918.
01:07:44On ne va pas s'excuser d'avoir mis en péril
01:07:47les fonds natifs d'hégémonie de l'empereur allemand.
01:07:50Je pense que ça fait partie aussi de ce discours.
01:07:53Il y a peut-être un défaut scolaire.
01:07:56Il y a aussi un manque de cohérence par en haut.
01:07:59Alors qu'on était dans la commémoration de ce centenaire
01:08:02qui avait mobilisé tous les historiens, tous les intellectuels.
01:08:05Mais on n'arrivait pas à donner un nom,
01:08:08en tout cas à donner un sens précis à ce 11 novembre.
01:08:11C'est d'abord la célébration d'une victoire,
01:08:14celle qui nous a permis de rester libres.
01:08:17On voit Emmanuel Macron saluer tous les invités.
01:08:20On voit Sarkozy et Pierre Lelouch avec beaucoup de chaleur.
01:08:23J'aime bien regarder dans ce grand rendez-vous
01:08:26les petites images, les poignées de main.
01:08:29Je trouve que la gestuelle dit beaucoup de choses.
01:08:32Ce n'est pas la politique que vous êtes
01:08:35qui est allée me contredire.
01:08:38Quand vous avez beaucoup d'invités,
01:08:41tout le monde observe tout le monde.
01:08:44La longueur de la poignée de main,
01:08:47tout le monde est très jaloux.
01:08:50Tout le monde est très attentif.
01:08:53Ça fait partie de la mise en scène politique
01:08:56de ce genre de moment.
01:08:59On est en avance sur la cérémonie.
01:09:02Tout était parfait, évidemment.
01:09:05Mais c'est vrai qu'il y a eu une petite avance.
01:09:08Ce sera l'occasion pour le Président
01:09:11de saluer plus en longueur ses invités.
01:09:14Je crois qu'il va consacrer quelques minutes
01:09:17aux poignées de main.
01:09:20C'est bizarre que François Hollande n'y soit pas.
01:09:23Il disait ça entre nous.
01:09:26Vous disiez des choses fort justes
01:09:29sur le rôle des Américains très modestes
01:09:32dans cette guerre à la fin.
01:09:35Il faut se rappeler qu'au départ,
01:09:38il y a eu la faillette à la création des Etats-Unis.
01:09:41Et que la France y était pour quelque chose.
01:09:44Sans la France,
01:09:47ce serait une autre histoire.
01:09:50Parlons d'un sujet d'actualité.
01:09:53Les cérémonies sont en train de se terminer.
01:09:56Bruno Retailleau s'est dit favorable
01:09:59à la création d'établissements militarisés
01:10:02afin de reciviliser les jeunes délinquants.
01:10:05Il y avait à l'époque des maisons de redressement
01:10:08qui étaient mises en droit chemin.
01:10:11Si vous les laissez en liberté
01:10:14et qu'ils sont convoqués 6 mois ou 1 an après
01:10:17pour avoir une peine symbolique,
01:10:20ne vous étonnez pas de voir les violences continuer.
01:10:23Il faut reprendre ça en main.
01:10:26On endossit beaucoup de choses à l'armée.
01:10:29C'est un choix.
01:10:32J'étais dans la commission Séguin
01:10:35On a entendu ce qu'il s'est passé à l'époque.
01:10:38Moins d'argent, les dividendes de la paix.
01:10:41On expliquait que ça ne servait plus à rien.
01:10:44D'autre part, il y avait des militaires
01:10:47qui disaient qu'ils ne pouvaient pas faire 2 métiers à la fois,
01:10:50avoir une force de projection et former 3 ou 400 000 jeunes par an.
01:10:53Donnez-moi l'argent, faites quelque chose.
01:10:56Du coup, ils n'ont pas eu l'argent.
01:10:59Les autres ministères ne voulaient pas le faire.
01:11:02On ne voulait pas s'occuper de cette jeunesse-là.
01:11:05L'armée n'a pas fait son travail.
01:11:08Elle n'a pas pu continuer à faire ce travail de creuset républicain.
01:11:11On se retrouve aujourd'hui avec une armée qui est à la fois trop petite
01:11:14par rapport à ce qui se passe dans l'Est d'Europe.
01:11:17Un énorme problème d'intégration à l'intérieur.
01:11:20Il faut reprendre tout ça à la base de façon très forte.
01:11:23Voilà les défis qui sont devant nous.
01:11:26On ferait bien de s'inspirer.
01:11:29Avec les dividendes de la paix, on a vendu nos casernes,
01:11:32nos casernements.
01:11:35On n'a plus de quoi loger cette jeunesse.
01:11:38On a été jusqu'à vendre les casernes.
01:11:41On a vendu aussi les usines qui fabriquaient les obus.
01:11:44La poudrerie de Bergerac, il n'y a plus.
01:11:47Après, on s'étonne qu'il n'y ait plus d'obus.
01:11:50Après, on se retrouve avec 60 canons.
01:11:53C'est quand même un peu juste.
01:11:57C'était la paix éternelle devant nous.
01:12:00Maintenant, ce n'est plus la paix éternelle.
01:12:03Il va falloir expliquer aux Français que le monde a changé.
01:12:06Véronique, très rapidement, au terme de cette émission.
01:12:09Non seulement, ce n'est pas la paix éternelle,
01:12:12mais en plus, ça peut être la guerre au coin de la rue.
01:12:15On s'en rend compte avec le narcotrafic.
01:12:18On a vu le député Karl Olive, député macroniste,
01:12:21qui a dit pourquoi pas l'armée dans les quartiers
01:12:24pour essayer d'endiguer ce narcotrafic.
01:12:27On appelle l'armée pour tout, de toute façon.
01:12:30Je voudrais juste souligner au sujet du 11 novembre
01:12:33qu'il y a une petite polémique qui monte
01:12:36au sujet de la suppression d'un jour férié.
01:12:39Pourquoi a-t-on besoin que le 11 novembre soit férié
01:12:42pour commémorer la mémoire des poilus
01:12:45et aussi des soldats morts en OPEX ?
01:12:48Depuis le quinquennat de Nicolas Sarkozy,
01:12:51il y a pourtant le deuil pour tous ces jeunes hommes
01:12:54qui sont morts en OPEX.
01:12:57Donc, il y a cette polémique qui monte.
01:13:00Est-ce qu'on a besoin d'un jour férié ?
01:13:03On se rend bien compte qu'il n'y a pas 65 millions de Français
01:13:06qui sont en ce moment au pied des monuments aux morts
01:13:09ou qui sont dans les nécropoles.
01:13:12Et d'ailleurs, il me semble qu'après la première guerre mondiale,
01:13:15on célébrait la mémoire des poilus un dimanche.
01:13:18Ce qu'ils avaient dit, c'est qu'on ne va quand même pas créer
01:13:21un jour férié pour la grande guerre.
01:13:24Il a fallu attendre 1922 pour qu'on dise que ce sera bien le 11 novembre.
01:13:27La politique du 11 novembre est même dans la transmission.
01:13:30Quel est le premier grand acte de résistance en France ?
01:13:33C'est le 11 novembre 1940, lorsque des lycéens et des étudiants
01:13:36sont venus raviver la flamme le 11 novembre.
01:13:39Les députés étaient partis malheureusement.
01:13:42Ce sera le mot de la fin.
01:13:45Je vous remercie.
01:14:15Je crois que c'est la première fois que je lui passe l'antenne.
01:14:18C'est notre amie Sonia Roux, puisque normalement, quand elle n'est pas là,
01:14:21je la remplace. Et là, c'est avec beaucoup de plaisir que je lui transmets l'antenne.
01:14:24Sonia, dans quelques instants, mais on va retrouver Elodie Huchard
01:14:27et Nemi Hardy. Elodie Huchard, c'était un 11 novembre
01:14:30un peu particulier, avec un petit peu de pluie en plus
01:14:33et une touche so british.
01:14:36Exactement Thierry,
01:14:39puisqu'un 11 novembre un peu particulier
01:14:42et symbolique avec la présence du premier ministre britannique
01:14:45Keir Starmer. Pourquoi ? Parce qu'il y a une double symbolique.
01:14:48Cette année 2024, nous avons célébré les 120 ans
01:14:51de l'entente cordiale et l'Elysée nous rappelle aussi
01:14:54qu'il y a 80 ans, sous ce même arc de triomphe,
01:14:57c'était Winston Churchill et le général de Gaulle qui célébraient
01:15:00la libération de la France. Donc tout au long de cette cérémonie
01:15:03très calibrée, on a l'habitude de voir les mêmes images chaque année,
01:15:06il y a eu quelques ajouts. Une cérémonie qui a commencé au pied
01:15:09de la statue de Georges Clemenceau, le père de la victoire à l'époque
01:15:12et puis ensuite, avant de nous rejoindre ici
01:15:15à l'arc de triomphe, les deux hommes se sont arrêtés devant la statue
01:15:18de Winston Churchill. Ils ont ensuite remonté
01:15:21comme c'est la coutume, l'avenue des Champs-Elysées avant d'arriver
01:15:24ici à l'arc de triomphe. Beaucoup d'invités étaient présents
01:15:27on a vu l'ancien président Nicolas Sarkozy qui est allé
01:15:30un moment d'ailleurs discuter avec le premier ministre britannique.
01:15:33On a vu aussi évidemment un grand nombre de ministres, le président
01:15:36du Sénat et la présidente de l'Assemblée sont cette année absents
01:15:39car en déplacement en Nouvelle-Calédonie et puis on a vu
01:15:42comme d'habitude évidemment d'abord le passage en revue des troupes
01:15:45un peu plus de troupes cette année d'ailleurs sur la place de l'Etoile
01:15:48il y a eu ensuite le ravivage de la flamme du soldat
01:15:51inconnu et puis on a entendu évidemment les deux hymnes
01:15:54d'abord l'hymne britannique, le God Save the King avant
01:15:57d'entendre la Marseillaise à deux reprises. On a vu
01:16:00les deux hommes dans une ambiance plutôt chaleureuse
01:16:03on a vu aussi qu'ils se sont vus plutôt dans la matinée
01:16:06à 9h30 ils ont eu un entretien bilatéral. On sait aussi
01:16:09que Keir Starmer a rencontré son homologue Michel Barnier
01:16:12car Michel Barnier a posté une photo d'eux sur les réseaux sociaux
01:16:15expliquant qu'il le remerciait d'être aux côtés du peuple français
01:16:18une cérémonie donc qui est en train de se terminer ici
01:16:21le président de la République prend le temps maintenant de saluer les représentants
01:16:24notamment des associations de porte-drapeau.
01:16:27Merci à vous cher Elodie Huchard
01:16:30une cérémonie qui se termine mais ô combien importante
01:16:33des leçons évidemment pour ces commémorations de l'armistice
01:16:36le temps de la mémoire, de l'hommage et aujourd'hui
01:16:39quelles leçons justement dans une période de grande tension ? On va continuer à en parler
01:16:42tout en évoquant tout à l'heure les grands titres dans l'actualité
01:16:45je remercie le chef de bataillon Charles
01:16:48officier de l'armée de terre d'être resté avec nous, je vous remercie
01:16:51Sarah Saldman que je salue, Naïma M. Fadel, merci de votre présence
01:16:54Arthur de Vatrigan nous accompagne
01:16:57je remercie également évidemment Maxime Thiebaud
01:17:00commandant Charles, la France il est vrai
01:17:03et quand on voit ces images d'abord c'est le temps de la mémoire, l'hommage
01:17:06mais aussi quand on veut préparer une guerre
01:17:09et bien c'est évidemment des années voire des décennies
01:17:12auparavant, je vous ai écouté juste avant avec Thierry
01:17:15Cabane évoquer ces guerres à la fois
01:17:18futuristes, les grandes technologies, les nouvelles technologies
01:17:21et puis les guerres de tranchées, ce côté un peu archaïque
01:17:25expliquez-nous comment on peut avoir aujourd'hui dans des mêmes conflits
01:17:28dans des mêmes guerres, ces deux aspects presque antinomiques finalement
01:17:31de conflits ? Oui tout à fait, alors vous savez que
01:17:34l'armée française pour se préparer à de futurs conflits
01:17:37observe ceux qui sont en cours
01:17:40et effectivement on pourrait penser qu'en 2024 la guerre
01:17:43dans sa nature a fondamentalement changé, qu'elle est devenue
01:17:46ultra technologique, que la guerre se fait à distance
01:17:49uniquement avec des armes de précision
01:17:52ce que nous enseigne l'observation des conflits actuels
01:17:55c'est que ce n'est pas le cas ou en tout cas pas totalement le cas
01:17:58en fait oui d'un côté il y a cette évolution technologique
01:18:01et on le voit avec la massification des drones
01:18:04la guerre électronique, l'espace
01:18:07le cyber, donc tout ça ce sont des nouveaux champs
01:18:10que les armées françaises s'engagent résolument
01:18:13dans ces nouveaux champs pour être le plus compétitif
01:18:16possible, être performant dans ces champs mais
01:18:19ces guerres aussi nous ramènent finalement
01:18:22aux fondamentaux du combat qui sont
01:18:25la résilience, la capacité d'encaisser des chocs
01:18:28de durée et ces conflits
01:18:31que ce soit en Ukraine, au sud Liban, Gaza nous montrent
01:18:34que les forces morales
01:18:37le corps à corps, les tranchées, la boue, le sang, les tripes
01:18:40continuent de faire partie de la guerre
01:18:43et que si on veut se préparer aux guerres de demain
01:18:46il faut que nos soldats aujourd'hui se préparent à la fois
01:18:49dans ces nouveaux champs et continuent à
01:18:52renforcer leurs forces morales et leur capacité de durée
01:18:55dans des conditions très difficiles.
01:18:58C'était édifiant ce que vous dites commandant Charles, c'est vrai qu'on entend
01:19:01la boue, le corps à corps, presque les gueules cassées, ça nous renvoie
01:19:04évidemment à un autre temps et j'imagine que vous
01:19:07vous instruisez aussi de jeunes recrues
01:19:10il faut leur apprendre justement aujourd'hui que la guerre ce n'est pas seulement
01:19:13ils le savent parfaitement, ce n'est pas seulement ces nouvelles technologies
01:19:16ce n'est pas la distance avec l'ennemi, c'est aussi parfois
01:19:19dans le regard, comme vous l'avez dit, dans la même tranchée
01:19:22Oui tout à fait, il y a un moment qui m'a marqué
01:19:25cet été, c'était la 6ème minute d'ouverture.

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