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00:00Il y a 80% des Français qui disent avoir vécu un deuil qui les a marqués et qui sont prêts à en parler.
00:05J'ai accompagné une amie dont je suis très proche qui a fait face à un deuil
00:11et je me suis retrouvée en l'aidant à organiser les obsèques.
00:14J'ai été assez choquée par l'archaïsme des solutions, le fait que les agents soient tristes,
00:21que ce soit si compliqué de transmettre des informations alors qu'on fait face à l'urgence.
00:26C'est un moment où on a besoin que ce soit fluide, que ce soit simple.
00:30On a besoin d'être soulagée, on a besoin de se concentrer sur sa peine
00:33et j'étais privée de ça tellement l'expérience est élaborieuse.
00:36La première partie de ma vie professionnelle, je n'étais pas dans l'accompagnement de la fin de vie
00:40donc c'était un choix audacieux.
00:41C'est une société de pompes funèbres et c'est aussi une société à mission.
00:44Et la mission qu'on a fixée dans nos statuts, c'est que la mort soit moins taboue dans notre société.
00:49On a une conviction profonde, c'est qu'en parler, ça apaise.
00:54Ça apaise parce que ça permet de partager ses angoisses, ça permet de partager ses souhaits,
01:01ça permet aussi d'être plus solidaire les uns avec les autres.
01:04Ça permet aussi peut-être d'être moins timide face au deuil.
01:08C'est vrai que les endeuillés souvent nous témoignent de leur solitude.
01:11On a choisi de passer d'un métier de commerçant à un métier de service à la personne.
01:15C'est très important pour nous, vraiment le prendre soin de la famille,
01:19le prendre soin du défunt et de son hommage.
01:21On ne reçoit pas les familles dans des boutiques.
01:23On a décidé que nos agences seraient toujours dans des beaux bâtiments anciens des villes,
01:29dans un étage élevé pour préserver l'intimité des familles,
01:33créer vraiment une bulle de confort, les rassurer,
01:36pour les aider aussi à faire leur choix par rapport aux obsèques.
01:39La deuxième chose, ça concerne l'offre qu'on propose aux familles.
01:42On a à la fois choisi de sélectionner l'essentiel, c'est le cas notamment pour les cercueils.
01:47On ne propose pas aux familles un catalogue de 40 cercueils comme c'est le cas ailleurs
01:51parce que ça ne fait pas de sens, ce n'est pas ce qu'elles attendent.
01:54On se concentre autant sur la personnalisation de l'hommage,
01:57sur ce qui va compter pour la famille.
01:59Une des choses qui nous différencie aussi, c'est le temps passé aux côtés des familles,
02:03bien sûr le jour des obsèques, mais aussi avant le jour J et après pour que l'accompagnement soit complet.
02:09Je me sens vraiment à ma place, c'est vraiment une vocation.
02:13C'est très fort d'avoir cette chance d'accomplir une vocation.
02:16Pourquoi cette vocation ? Je pense d'abord parce que j'aime être utile face à la souffrance.
02:20Accompagner les obsèques, c'est aussi célébrer les vies.
02:22Donc quand on est très attaché à la vitalité, à la fragilité, à la chance de la vie,
02:27qu'on a beaucoup de reconnaissance pour ce qui est vécu,
02:29c'est une jolie place puisqu'on peut permettre à chacun de raconter, de se souvenir.
02:35Et je crois profondément que la cérémonie d'obsèques, c'est un point final à une vie vécue
02:39et c'est aussi un premier pas sur le chemin du deuil.
02:42Il y a ce rôle de passeur qui nous anime et qui, j'espère, fleurit ensuite sur le chemin du deuil.