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Movember, pendant masculin d'octobre rose, est destiné à sensibiliser sur les cancers masculins. En France les hommes sont trop négligents sur leur santé selon Roman Rouzier, le directeur général du Centre anticancéreux François Baclesse à Caen

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00:00Jusqu'à 9h, ici Matin, sur France Bleu Normandie.
00:048h17, notre invité ce matin à l'occasion du mouvement Movember,
00:09Romain Rousier, directeur général du centre de traitement du cancer, François Baclès, à camp en compagnie de Didier Charpin.
00:15Bonjour Romain Rousier. Bonjour. Movember, le port de la moustache pour
00:20encourager la sensibilisation au cancer masculin, on peut dire le pendant docteur Brevros pour les femmes, mais est-ce que les hommes sont
00:27enclins à surveiller leur santé ?
00:29Finalement moins que les femmes, c'est un constat, si on prend un dépistage
00:33mixte comme le cancer du côlon, on voit qu'il y a 4 points de moins
00:37d'adhésion au dépistage chez les hommes que chez les femmes, 28 chez les hommes et 32 chez les femmes,
00:41dans ce qui veut bien dire que les hommes finalement font moins attention à leur santé que les femmes. On peut l'expliquer ?
00:45Oui, on peut l'expliquer par des tabous, on peut l'expliquer par
00:49une réticence à aller voir son médecin, on sait très bien que l'espérance de vie est différente chez les femmes et chez les hommes,
00:54elle est plus longue chez les femmes que chez les hommes.
00:55Est-ce que c'est le cancer de la prostate qu'il faut absolument mettre en lumière ? C'est plus de
01:0060 000 cas par an en France ? Oui, c'est plus de 60 000 cas par an chaque année, donc c'est un peu plus que les cancers
01:06du sein, c'est pas tout à fait la même
01:08épidémiologie, c'est des cancers qui surviennent chez des hommes qui sont plus âgés que l'âge moyen du cancer
01:13du sein chez la femme, c'est 62 ans chez la femme et 74 ans chez l'homme pour la prostate,
01:17on voit bien que c'est deux cancers un petit peu différents avec des évolutions aussi qui sont différentes. On va faire un peu de pédagogie,
01:22quels sont les symptômes de ce cancer ?
01:24Quels sont les dépistages possibles aussi ? Alors c'est un cancer qui est assez frustre, bien entendu il peut y avoir des signes urinaires pour le cancer de
01:31la prostate, mais qui correspondent plus à l'hypertrophie, donc ça veut dire une glande, une prostate qui est plus grosse que la normale avec
01:38des signes urinaires.
01:40Finalement c'est un cancer sur lequel on va faire le diagnostic assez tardivement
01:46sur une prise de sang ou sur un bilan d'imagerie,
01:50mais bon c'est un cancer qui a
01:52un très bon traitement avec beaucoup de progrès ces dernières années.
01:54Est-ce que la France a eu un petit peu de retard en termes de sensibilisation ? Movember a commencé en Australie au tout début du siècle,
02:012012 en France il y a eu dix ans,
02:03on est moins sensible, on a été moins sensible à ça. Il y a eu dix ans mais finalement on a quand même inclus en France la
02:08majorité des cancers dans notre calendrier, que ce soit octobre pour le cancer du sein, mars bleu pour le cancer du côlon,
02:14septembre sur ouest pour les cancers gynécologiques et Movember pour le cancer de la prostate. On ne peut pas tout faire d'un coup mais c'est bien que
02:20finalement le tout venant soit sensibilisé au dépistage, à la prévention primaire,
02:25éviter des facteurs de risque, à la prévention secondaire,
02:28participer au dépistage pour pour certains cancers quand c'est indiqué.
02:31Romain Rousy, notre invité ce matin, directeur général du centre de traitement du cancer François Baclès à Caen. On va parler des soins
02:38maintenant, comment guérir, comment traiter ces cancers.
02:42Au centre Baclès, vous êtes assez novateur, de nouveaux traitements récents en tout cas sont
02:48utilisés désormais ? Bien sûr, il y a deux aspects au centre François Baclès. Il y a un aspect traitement et un aspect accompagnement.
02:53L'aspect traitement, cancer de la prostate est un cancer pour lequel on a beaucoup de traitements. Ça peut être une chirurgie pour les cancers
02:59très localisés, une radiothérapie, ce qu'on pratique au centre avec soit une radiothérapie externe, soit ce qu'on appelle une curithérapie qui consiste à amener
03:07des grains d'or au niveau de la prostate pour délivrer une radiothérapie extrêmement localement. Et puis les autres traitements,
03:14la chimiothérapie, pas très intelligent, la chimiothérapie, ça tape sur toutes les cibles pour les faire dans le corps.
03:19Plus intelligent, l'hormonothérapie, parce que finalement le cancer de la prostate, c'est un cancer qui va se nourrir d'androgènes
03:24et on peut supprimer les androgènes avec des anti-androgéniques, avec plusieurs générations.
03:28C'est là que l'on a des traitements un petit peu novateurs sur le centre François Baclès. Et enfin un traitement encore plus novateur qui est la
03:33radiothérapie interne vectorisée, qui consiste finalement à utiliser la biologie et la radiothérapie.
03:38Le PSA, on entend souvent parler du PSA qui est le marqueur du cancer de la prostate, mais il y a une cible et on peut
03:44donner un traitement qui va cibler les cellules qui expriment le PSA, donc les cellules de la prostate,
03:48et on va y coupler du technétium qui est un élément radioactif et qui va délivrer la radiothérapie encore plus précisément
03:54au sein même des cellules. Et qu'elle soit située au niveau de la prostate
03:57ou dans d'autres organes, ce qu'on appelle les métastases.
04:00Est-ce qu'on peut résumer d'une façon un peu simple
04:03une tumeur a besoin de carburant, de nourriture pour grossir et vous coupez le cercle alimentaire ?
04:07Exactement, la majorité des cancers de la prostate vont avoir besoin d'androgènes, alors ils peuvent après
04:14devenir résistants aux hormones, mais dans un premier temps ils sont sensibles aux hormones et donc
04:18avoir une action sur les hormones c'est une façon de le priver de sa nourriture, de son fuel,
04:23pour que les cellules arrêtent de croître et puis finalement aussi puissent régresser.
04:27Les chances de l'espérance de vie, les chances de survie au cancer de la prostate, elles sont à quel niveau ?
04:32Elles sont très bonnes, elles sont au-delà de 90%, donc c'est un cancer finalement que l'on sait très bien prendre en charge.
04:37Mais ça veut dire aussi que c'est une maladie chronique, comme une hypertension sur la tête ou un diabète, donc on a besoin de traitements
04:42en permanence.
04:43Et puis ça veut dire, alors il peut y avoir une surveillance active sur les cancers qui sont en dehors.
04:47Vous dites traitement en permanence, je ne remets jamais totalement.
04:50En fait ça veut dire que vous avez, comme quand vous avez une hypertension sur la tête, vous prenez un traitement tous les jours,
04:54un diabète, vous prenez de l'insuline tous les jours, et bien là il faut un traitement anti-androgénique à intervalle régulier.
04:58Et ça veut dire aussi qu'il faut accompagner les patients, parce qu'il n'y a pas beaucoup de traitements qui n'ont pas d'effet secondaire,
05:03et c'est le cas aussi évidemment des traitements anti-androgéniques, et donc on a un parcours de soins de support que l'on met en place
05:10pour aider les patients à adhérer au traitement en termes de fatigue, en termes de baisse de la libido,
05:17ce qui est un des traitements évidemment, un effet secondaire assez classique des traitements anti-androgéniques.
05:21Donc c'est pour ça que l'on va donner, qu'on va faire ce parcours spécifique pour le cancer de la prostate.
05:26Donc on le disait au début de l'entretien, pas assez de sensibilisation chez les hommes, là-dessus vous les appelez vraiment à être vigilants en ces périodes de Movember ?
05:34Bien sûr, que ce soit pour des symptômes qui apparaissent de l'anacertage, ça n'est pas normal, il faut consulter son médecin traitant,
05:41et c'est finalement comme ça qu'on diagnostique les choses toujours un peu plus tôt,
05:45et plus on diagnostique les choses tôt, plus on a des chances de guérison, d'avoir moins d'effet secondaire des traitements.
05:50Le message est donc passé ce matin, merci beaucoup Romain Rousier, chirurgien et directeur général du centre François Battless.
05:56Merci à vous.
05:57Bonne journée.
05:58Merci messieurs, un entretien réécouté si vous le souhaitez, en longueur sur francebleu.fr

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