Tous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00Et voilà, vous venez de suivre en direct en intégralité cette séance de questions au gouvernement sur LCP.
00:05Dans une dizaine de minutes, ce sera le vote de la partie recette du budget que l'on diffusera évidemment sur notre antenne.
00:12Marco Pommier et Stéphanie Despierre sont celles des 4 colonnes.
00:15Ils ont évidemment tout suivi de cette séance des questions au gouvernement.
00:18Et Marco Pommier, vous retenez plusieurs échanges, plusieurs séquences assez tendues sur la question de l'antisémitisme.
00:24Oui, ambiance extrêmement tendue dans l'hémicycle.
00:28Tout à l'heure, Aurore Berger, députée Ensemble pour la République, a accusé les Insoumis de placer, je cite,
00:34des cibles dans le dos de nos compatriotes juifs, les rendant responsables de la situation humanitaire à Gaza.
00:41Vous avez totalement raison, lui a dit le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
00:46annonçant au passage qu'il avait signalé le tweet d'une députée insoumise, Marie Messmer,
00:51qui a justifié, selon lui, le lynchage des supporters israéliens la semaine dernière à Amsterdam.
00:57De quoi piquer au vif les Insoumis qui criaient leur colère sur les bancs et qui demandaient aussi,
01:04pardonnez-moi, l'annulation du match France-Israël.
01:07David Guiraud, c'est lui qui a demandé cette annulation.
01:10Il ne sera jamais ni moral, ni anormal, ni même raisonnable d'accueillir Israël les bras ouverts pendant un génocide,
01:18signalant au passage qu'à Gaza, il n'y avait plus de terrain de foot et que les frappes étaient israéliennes.
01:24Merci beaucoup, Marco Pommier.
01:26Pour débriefer cette séance de questions au gouvernement, Céline Calves, bonjour.
01:30Députée Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine, Jordan Guiton, bonjour.
01:34Député Rassemblement National de l'Aube, il a donc été question de l'antisémitisme.
01:39Écoutez la réponse du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
01:42Oui, l'antisémitisme le plus débridé, le plus décomplexé est désormais de retour.
01:48Il a deux visages. Le visage, d'abord, le visage de cet islamisme.
01:53Un islamisme radical. Le visage aussi de toutes celles et tous ceux qui instrumentalisent la cause palestinienne
02:00pour des fins uniquement politiciennes.
02:04Vous avez cité les événements d'Amsterdam, la ville d'Anne Franck.
02:12Des juifs ont été pourchassés parce qu'ils étaient juifs pour ce qu'ils sont,
02:20et non pas pour ce qu'ils font.
02:21C'est la définition même de l'antisémitisme.
02:25Eh bien, je pense que c'est inacceptable.
02:28Céline Calvel, il faut s'inquiéter d'une flambée de l'antisémitisme depuis le conflit au Proche-Orient.
02:34Bien sûr qu'il faut s'en inquiéter parce qu'elle a été vraiment très vive.
02:37Et nous en avons vu des actes.
02:40C'est parfois des mots, c'est parfois du physique, et effectivement il faut pouvoir se dresser.
02:44Il y a un an, exactement, on défilait contre l'antisémitisme
02:48à l'initiative des deux présidents, Assemblée nationale et Sénat.
02:52Et je pense que là où on a pu montrer que nous nous mobilisions,
02:55il faut aussi que l'ensemble de nos citoyens, de nos concitoyens,
02:58puissent être aux côtés de la communauté juive qui vraiment subit des attaques et qui se sont libérés.
03:05Quant à l'instrumentalisation dans le débat public de l'antisémitisme,
03:08c'est vraiment quelque chose d'abject et que je condamne.
03:11J'appelle à tous ceux qui veulent montrer à la communauté juive qu'elle a tout à fait sa place en France
03:17à rappeler qu'on est à leurs côtés.
03:20Jordan Guiton, même question sur cette condamnation de l'antisémitisme.
03:24Un match va se tenir jeudi, le match France-Israël au Stade de France.
03:27Est-ce qu'il y a des inquiétudes à avoir ?
03:29Oui, il y a des inquiétudes à avoir.
03:30Et c'est pour cela notamment que la question que nous avons voulu poser à Michel Bernier,
03:35c'est est-ce qu'on va être capable tout simplement d'organiser un match de foot France-Israël dans notre pays ?
03:38Donc on a demandé des garanties, des forces de l'ordre.
03:41Évidemment, il y a un climat d'anxiété vis-à-vis de nos compatriotes juifs.
03:44Il représente environ 1% de la population française
03:47et presque 60% des agressions religieuses dans notre pays.
03:51Donc c'est quelque chose qui inquiète,
03:52qui est instrumentalisé en face par les bancs de la France insoumise, malheureusement.
03:56Et donc, effectivement, il faut lutter contre cet antisémitisme.
03:59Il faut que le match jeudi prochain se passe dans de bonnes conditions.
04:01En tout cas, c'est ce que nous avons demandé, nous, au gouvernement.
04:03Je vous pose la question parce qu'au Rassemblement national,
04:06pendant la campagne, il y a eu certains candidats aussi qui ont été accusés d'antisémitisme chez vous,
04:10des candidats aux législatives.
04:11Non, je pense qu'on ne peut pas dire ça.
04:13Tout comportement déviant dans notre mouvement politique a été condamné et exclu.
04:17Et d'ailleurs, c'est toujours la réponse des partis politiques qu'il faut voir.
04:19Et en face, je peux vous dire que ce n'est pas le cas.
04:20Donc je pense que les Français, les confessions juives, savent de quel côté on les soutient.
04:24France-Israël, le match peut se tenir dans de bonnes conditions.
04:26Il doit se tenir au Stade de France.
04:28C'est important, c'est l'incalvèse sur le symbole.
04:30Mais pour moi, au-delà du symbole,
04:32ce serait d'ailleurs tragique qu'on y renonce.
04:34On a une rencontre sportive entre deux nations
04:38qui a tout à fait sa place au Stade de France.
04:40Les moyens d'assurer la sécurité aussi bien des spectateurs que des joueurs
04:45sera assuré avec le déploiement de 4000 forces de l'ordre.
04:49Je crois qu'on doit justement se tenir, en fait, comme le match doit se tenir.
04:53On doit se tenir.
04:54Dans quelques minutes, vous allez voter sur la partie recette du budget.
04:58Il y a une mesure qui est cette fois dans le budget de la Sécurité sociale,
05:01mais qui avait fait énormément parler sur le gel de l'indexation des retraites.
05:04Écoutez le Premier ministre qui réagissait à l'annonce faite hier par Laurent Wauquiez.
05:09Cette revalorisation tiendra compte de la forte baisse de l'inflation.
05:18Et comme vous, comme d'autres groupes,
05:20je souhaite en particulier que les retraités dont la pension n'est pas élevée ou est très faible,
05:25il y en a beaucoup, soient protégés.
05:28Vous avez proposé de prendre en compte comme référence le montant du SMIC net.
05:33C'est une référence qui parlera à tous les Français.
05:36Je la reprends volontiers.
05:38Cela concerne près de la moitié des retraités, 44% pour être exact.
05:48Nous sommes prêts à nous engager à ce que les retraités dont le niveau de pension basse
05:53et complémentaire compris est inférieur à l'équivalent d'un SMIC net
05:58bénéficient au mois de juillet 2025 d'une seconde revalorisation pérenne,
06:04mais aussi d'une compensation du manque à gagner du premier semestre de l'année prochaine.
06:11Céline Calves, sur la méthode,
06:13c'est Laurent Wauquiez qui annonce hier avoir obtenu une victoire politique sur OJT.
06:19Ensuite, le Premier ministre qui réexplique ce qui s'est passé,
06:22ça a fait grincer des dents un peu dans votre camp,
06:24le fait que cette annonce soit faite par le patron des députés de la droite républicaine.
06:28Ce qui a surtout fait grincer des dents,
06:30c'est que là où le président du groupe droite républicaine semble apporter une solution,
06:36ce n'en est pas une. Pourquoi ?
06:37C'est qu'on rajoute encore un milliard de dépenses
06:40qui ne seront pas compensées par ce qui a été proposé de pouvoir revoir...
06:44Lutte contre la bureaucratie ou les agences de l'Etat.
06:47Moi je veux bien, mais c'est un milliard de plus.
06:49Nous on s'est posé la question de la revalorisation des retraites
06:52avec l'exigence d'avoir ces 4 milliards d'économies.
06:54Est-ce qu'il fallait le faire dès le début de l'année ?
06:56Est-ce qu'il fallait sous-indexer les retraites les plus hautes
06:59pour garder une facilité d'indexation dès le 1er janvier ?
07:02On s'est posé ces questions, mais on n'a pas commencé à dire
07:05on va dépenser un milliard en plus.
07:07Donc en fait, au-delà de la méthode, c'est en fait le fond.
07:11Ce qu'on prouve en plus, c'est que c'est une sous-indexation
07:14qui ne dit pas son nom et qu'à la fin de l'année, en décembre,
07:17la partie de la pension dont on pourra faire la base pour la réévaluation de 2026,
07:23elle sera plus basse que celle que le gouvernement proposait dans sa copie initiale.
07:27Donc en fait, c'est une sous-indexation qui ne dit pas son nom.
07:30Jordan Guiton, le Rassemblement national faisait de cette question
07:33une des lignes rouges pour le budget.
07:35Est-ce que la solution proposée, qui n'est pas tout à fait parfaite selon Céline Calvestre, vous convient ?
07:39Est-ce que vous dites là-dessus, c'est bon ?
07:41En tout cas pour nous, on a fait sauter une de nos lignes rouges.
07:43Alors non, pas du tout, puisque ce qu'a dit Laurent Wauquiez hier soir
07:45et ce qu'a redit Michel Bagnol aujourd'hui, je suis d'accord avec vous, chers collègues,
07:48c'est une sous-indexation déguisée des retraites.
07:50Donc il n'y a pas du tout l'indexation des retraites sur l'inflation,
07:55donc ça va poser un problème de pouvoir.
07:57Alors les retraités, on commence tous une augmentation au 1er janvier
08:00et au 1er juillet, les plus faibles retraites...
08:02Ça prendrait plusieurs minutes à expliquer, mais si on calcule très bien
08:05en fonction de l'indexation sur l'année d'avant,
08:07je peux vous dire que les retraités vont encore avoir une baisse
08:09de leur pension vis-à-vis de l'inflation.
08:11Donc ça ne nous convainc pas du tout, et nous n'avons absolument pas confiance
08:14à ce gouvernement qui, depuis le départ, voulait sous-indexer les retraites
08:17sur l'inflation et faire des économies sur le dos des retraités,
08:19qui est le fruit d'un travail, d'une vie.
08:21Donc nous, en relation nationale, nous l'avons combattu,
08:23et nous le combattrons toujours, en deuxième lecture et au vote final.
08:25Alors justement, les retraites, c'est dans le budget de la Sécurité sociale,
08:28mais on parle aussi du budget comme un tout.
08:30Dans quelques instants, Marco Pommier, les députés vont se prononcer
08:33sur la partie recette du budget, et en toute logique,
08:36le texte devrait être rejeté.
08:38Et bizarrement, c'est ce que souhaite le gouvernement.
08:40Oui, un rejet très probable avec un vote à front renversé,
08:45car si la gauche devrait bien voter ce qu'elle appelle
08:48un budget NFP compatible, la coalition qui soutient le gouvernement
08:52votera contre boucherie fiscale, matraquage, boîte de pandore.
08:57Le camp présidentiel a dénoncé un budget largement remanié par la gauche.
09:01Un texte difficilement votable aussi pour le groupe Lyot,
09:04dans lequel on s'abstiendra ou on votera contre majoritairement.
09:08Restent les troupes de Marine Le Pen en position d'arbitre
09:11qui devraient aussi s'opposer au texte.
09:14Si tout cela se confirme, le texte sera considéré
09:17comme rejeté par l'Assemblée, et vous le disiez, Elsa,
09:21le gouvernement pourrait s'en arranger, car à ce moment-là,
09:24cela mettra fin à l'examen du texte dans l'hémicycle de l'Assemblée,
09:29et il arriverait ensuite au Sénat, et dans ce cas,
09:32c'est la version initiale du texte du gouvernement
09:36sur laquelle plancheront les sénateurs.
09:41Il n'y aura pas de partie dépense à l'Assemblée,
09:44pas de débat sur ces dépenses, parfois des coupes douloureuses.
09:47Vous nous le confirmez, le RN va voter contre le texte.
09:50Vous écouterez mon collègue lors de la discussion générale
09:53dans quelques minutes.
09:54Ce que je note sur ce budget, c'est que les macronistes et les LR
09:57ont été complètement absents, et seul le groupe RN s'est opposé
10:00à toutes les dingueries fiscales du nouveau Front populaire.
10:03Heureusement qu'on a été là pour essayer de sauver une partie du budget,
10:06mais malheureusement, l'Etat, ce budget ne nous convainc pas.
10:09Un mot là-dessus, puisqu'on a beaucoup parlé de l'absentéisme
10:12des députés du socle commun.
10:14Est-ce que vous n'avez pas un peu baissé les bras sur ce budget ?
10:17Non, déjà un, on ne l'a pas baissé, parce que même pour la catégorie
10:20de dépenses, on l'a travaillé en commission.
10:22Quand on regarde le résultat final, on a 57 milliards de prélèvements
10:27en plus, alors que nous, dans notre essence, on est plutôt
10:30dans l'abaissement de ces prélèvements.
10:32Il y a quelque chose, en tant que Bloc central très attaché
10:36aux questions européennes, on ne peut décemment pas voter
10:39en faveur d'une partie du budget qui ne fait pas contribuer
10:43la France à l'Union européenne.
10:45L'article sur la contribution française a été supprimé.
10:48Vous auriez préféré un 49-3 plus rapide, plutôt que ces discussions
10:51perdent des articles, voire la facture augmentée ?
10:54Non, parce que j'ai l'impression que les discussions éclairent
10:58les positions de chacun des groupes.
11:00Elles servent quand même à ça.
11:02On peut déplorer le résultat auquel nous aboutissons,
11:05mais nous savons qu'ont été démontrés ceux que chacun conçoit
11:09de sa politique économique ou fiscale.
11:11Et donc ça, c'est toujours très intéressant de l'avoir.
11:13Jordan Guiton, ce n'est pas la fin du processus législatif.
11:17Si le texte est rejeté, on va rester au conditionnel
11:20parce qu'on n'est pas à l'abri de surprises.
11:21La partie dépense n'est pas examinée, ça va au Sénat.
11:23Mais ensuite, il faut quand même une lecture définitive
11:25ici à l'Assemblée. 49-3, pour vous, c'est déjà écrit ?
11:28Je pense. De toute façon, il n'y a pas de majorité parlementaire
11:32pour adopter le budget en l'état.
11:34Et demain, il n'y aura pas non plus de majorité parlementaire.
11:37Depuis la dissolution d'Emmanuel Macron, il n'y a pas de majorité.
11:39Est-ce qu'il y aura une majorité pour faire tomber le gouvernement ?
11:42Si un 49-3, la gauche a déjà prévenu motion de censure,
11:45est-ce que vous, le RN, vous la voterez ?
11:47Encore une fois, nous, au RN, on est pragmatique.
11:49Depuis qu'on a un groupe politique en 2022,
11:51on vote en fonction de l'intérêt des Français.
11:53Si dans ce budget, il y a une augmentation du budget de l'immigration,
11:55une augmentation des prix de l'électricité pour les Français,
11:58une sous-indexation des retraites sur l'inflation,
12:00comme ça reprend la direction, alors oui,
12:02on se laisse la possibilité de censurer.
12:04Mais tout cela dans l'intérêt des Français.
12:06On ne veut pas contribuer à déséquilibrer le pays.
12:08Nous, ce qu'on veut, c'est, évidemment,
12:10défendre l'intérêt général de nos compatriotes.
12:12Céline Calvez, l'examen du budget,
12:14ce qu'il faut bien que les Français comprennent,
12:16c'est que ça nous amène quasiment quelques jours avant Noël.
12:18Vous imaginez, il y a un risque aujourd'hui
12:20pour que le gouvernement de Michel Barnier tombe à la veille de Noël ?
12:23Je ne sais pas, on n'en est pas là.
12:25Ce n'est pas la question.
12:27Et puis, de savoir si c'est à Noël ou pas,
12:29ce n'est jamais une très bonne nouvelle que des gouvernements tombent.
12:31Nous, ce qu'on a à coeur,
12:33c'est pouvoir maintenant, quand ça va aller au Sénat,
12:35pouvoir montrer que dans les commissions,
12:37on avait pu combattre et avoir ces victoires-là,
12:39quelles qu'elles soient.
12:41Donc c'est avec le sénateur, et c'est aussi avec le gouvernement,
12:43qu'on peut faire que les débats qu'on a eus à l'Assemblée,
12:45ils trouvent aussi des manières d'exister.
12:47Vous pouvez négocier encore, vous,
12:49ensemble pour la République,
12:51sur les exonérations de cotisation,
12:53par exemple, dans le budget de la Sécurité sociale ?
12:55Pour nous, c'est essentiel.
12:57Donc on négociera jusqu'au bout.
12:59Je suis désolée, priorité évidemment à l'examen de la partie recette dans l'hémicycle.
13:03C'est l'heure du vote !