Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, était l'invitée d'Apolline de Malherbe sur RMC et BFMTV, ce mercredi 13 novembre.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Il est 8h32, vous êtes bien sûr RMC et BFM TV. Bonjour Valérie Pécresse.
00:04Bonjour.
00:05Merci d'être face à moi ce matin pour répondre à mes questions.
00:07Vous êtes la présidente LR de la région Île-de-France.
00:10Il y a de nombreuses questions aussi sur le budget, votre budget.
00:14Le budget de la région va être réduit.
00:16Mais je voudrais commencer par vous interroger sur le match.
00:19Parce qu'il y a ce match demain soir au Stade de France.
00:22France-Israël, est-ce que vous y serez ?
00:24Oui absolument j'y serai.
00:26J'y serai parce que j'ai été bouleversée, choquée comme beaucoup de Français
00:31par les images de cet antisémitisme débridé
00:35qui s'est manifesté à Amsterdam contre les supporters israéliens.
00:38Et parce que aussi la République ne se laisse pas intimider.
00:42Il s'agit d'une rencontre sportive.
00:44Le sport doit être protégé de la géopolitique.
00:47Et donc cette rencontre doit avoir lieu, elle doit avoir lieu pas à huis clos.
00:52Elle a lieu en Île-de-France, dans ma région.
00:55Et dans ma région, les supporters sont accueillis et protégés.
00:58Valerie Pécresse, le nombre d'actes antisémites, les chiffres ont été révélés hier,
01:02a encore considérablement augmenté plus de 192% par rapport à la même époque il y a un an.
01:07Et en particulier chez les plus jeunes, les plus jeunes dès l'école, mais aussi au lycée.
01:13Vous êtes vous-même en charge des lycées, puisque c'est la région qui en a la charge.
01:17Est-ce que vous voulez aller plus loin dans la lutte, dans l'enseignement de la laïcité,
01:21dans la lutte contre l'antisémitisme ?
01:24Alors aujourd'hui, nous sommes malheureusement, vous le savez, à une date d'anniversaire terrible.
01:28La date anniversaire des attentats islamistes du Bataclan.
01:32Et donc la région va se mobiliser avec les lycées partenaires, les lycées qui le souhaiteront,
01:37pour faire, dans cette année 2025, qui est aussi l'anniversaire de la loi sur la laïcité, la loi de 1905,
01:46nous allons nous mobiliser avec une association qui est très proche de Charlie Hebdo,
01:50qui s'appelle Dessiner Liberté.
01:53Nous allons travailler sur la question du dessin de presse.
01:56Pourquoi ? Parce que c'est en Ile-de-France qu'on a assassiné Samuel Paty.
01:59Et bien on ne peut pas mettre la poussière sous le tapis, on ne peut pas passer ça sous silence.
02:03On doit aujourd'hui assumer que la liberté d'expression, le droit de caricaturer, c'est un droit français.
02:08Et donc nous allons faire, nous allons mettre en place un projet pédagogique,
02:12avec un certain nombre de caricatures qui vont être données,
02:15des caricatures qui ont fait l'histoire de France, et des caricatures plus contemporaines.
02:20Et nous donnerons aux professeurs ces caricatures, avec un programme pédagogique de deux heures,
02:25pour expliquer ce que c'est que le droit de l'humour.
02:28Y compris des caricatures qui représentent le prophète, par exemple ?
02:33Ce sera des caricatures où il y aura la question des religions.
02:38Est-ce que vous allez aller jusqu'à montrer aux élèves ce qui a provoqué Charlie Hebdo ?
02:47On le sait, c'est la représentation de Mahomet, ce qui a provoqué...
02:52Alors ça, c'est un autre sujet, c'est le musée du dessin de presse,
02:58qui est un projet que nous soutenons, c'est un projet qu'on faisait avec Maryse Wolinsky,
03:02que nous soutenons avec l'État, et dans lequel nous montrerons les caricatures de Charlie Hebdo.
03:07Là, l'objectif...
03:09Ça veut dire quoi ? Parce que la question se pose quand on dit qu'on va montrer des caricatures.
03:13Évidemment, on se dit, est-ce qu'on va oser montrer des caricatures
03:17qui sont celles qui ont mis le feu aux poudres aux yeux des élèves ?
03:22Est-ce qu'il faut aller jusque-là ? Est-ce que vous n'osez pas le faire,
03:25parce que vous vous dites, les profs, on va les mettre en danger ?
03:27Est-ce qu'au fond, cette question s'est posée ?
03:29On a choisi des caricatures qui sont des caricatures intéressantes,
03:32parce qu'elles sont à la fois très parlantes, y compris sur la question des religions,
03:37le droit de caricature et les religions, ce sera dans les dessins,
03:40mais il y a aussi une caricature qui me plaît beaucoup,
03:43c'est une caricature qui défend aussi les professeurs,
03:47parce que c'est une caricature dans laquelle on a un professeur qui est attaqué,
03:51et les élèves se mettent derrière le professeur,
03:53et le professeur est devant, et c'est lui qui prend tout,
03:55et les élèves sont derrière, et il dit, monsieur, protégez-nous.
03:58Donc si vous voulez, c'est les caricatures qui sont là pour faire réfléchir,
04:02c'est les nouvelles caricatures, c'est pas les caricatures qu'on a déjà vues,
04:05mais c'est les caricatures qu'il faut réfléchir.
04:07On a déjà commencé à les tester dans les lycées,
04:09et ce qui est intéressant, c'est que les lycéens sont très intéressés
04:13par cette notion de qu'est-ce que c'est que la laïcité, qu'est-ce que c'est que le droit de se moquer.
04:17Pardon d'insister, mais c'est la représentation de Mahomet
04:20qui, aujourd'hui, est incomprise par une partie des élèves.
04:23J'imagine que quand même, vous vous êtes posé cette question,
04:27et est-ce que vous vous êtes dit, on va pas sur ce terrain-là ?
04:30On ne présentera pas une caricature du prophète dans le cadre de ce programme,
04:34mais on présentera des caricatures pour montrer qu'on peut se moquer
04:37des religions dans la République de manière tout à fait, j'allais dire, sereine.
04:45L'objectif est que ce soit serein.
04:47La question de la représentation, elle est à nouveau au cœur d'un problème dans les Yvelines,
04:53c'est donc dans votre région, il y a une professeure de français menacée,
04:56qui est en arrêt maladie depuis, ça s'est passé en octobre,
04:59lors d'un cours de français sur les représentations de l'enfer en classe de seconde.
05:03L'un des élèves lui lance, je cite,
05:06« Madame, vous voulez dire que vous avez vu le prophète avec des femmes en enfer ? »
05:10et il ajoute en menaçant, « Vous finissez à quelle heure aujourd'hui ? »
05:13Je pense que les mardis, vous finissez plus tôt, c'est ça ?
05:16Et les jeudis aussi, faites bien attention à vous en rentrant ce soir.
05:19Depuis, l'élève a été convoquée pour un conseil de discipline
05:23et la professeure n'arrive pas à retourner en classe.
05:26Alors moi, ce qui m'inquiète, je vais vous le dire,
05:29c'est la montée très inquiétante des violences vis-à-vis de nos enseignants.
05:34Alors effectivement, il y a ce que vous dénoncez,
05:37c'est-à-dire la montée d'un islamisme radical
05:40qui se traduit par des actes de menace sur les enseignants
05:44dans la région de Samuel Paty.
05:47Donc c'est évidemment un sujet d'angoisse épouvantable chez les professeurs,
05:52mais au-delà même de ces actes,
05:54qui sont des actes abominables et qu'il faut condamner,
05:57il y a aussi une violence au quotidien,
06:00qui est une violence que certains pourraient penser moins grave,
06:03mais qui ne l'est pas, qui est en réalité cette élève
06:06qui crache à la figure de sa professeure d'EPS
06:09et qui la gifle parce qu'elle lui demande d'enlever une tenue inappropriée.
06:15Donc c'est quand même sur une question qui est déjà,
06:18quand vous dites tenue inappropriée, je n'ai pas cet exemple en tête,
06:21c'est une question quand même de tenue islamiste ?
06:24Ce n'est pas très clair.
06:26Est-ce qu'il y a une question de religion ?
06:27Ce n'était pas forcément une question de religion,
06:29c'était une question de cours d'EPS,
06:31mais c'est de la violence contre les professeurs.
06:34C'est la remise en cause de l'autorité des professeurs.
06:37Moi, je crois qu'on ne peut plus rester indifférent,
06:39qu'on ne peut plus détourner les yeux.
06:41Déjà, à la région, nous avons créé des brigades régionales
06:44de sécurité pour les lycées.
06:45Nous allons doubler leurs effectifs cette année.
06:47Nous aurons 100 personnes qui viendront faire la sécurité des lycées.
06:501400 interventions l'année dernière de ces brigades de sécurité dans les lycées
06:54pour éviter les rixes, les intrusions et les attaques aux professeurs.
06:58Mais plus généralement, il faut une loi.
07:00Il faut une loi avec des sanctions sur les parents et sur les élèves.
07:04Sur les parents, parce que c'est eux qui doivent surveiller leurs enfants.
07:08Un enfant ne peut pas agresser un professeur.
07:10Un enfant ne peut pas insulter un professeur.
07:12C'est inacceptable.
07:13Donc, il faut pénaliser les parents.
07:15Il faut des amendes sur les parents, des amendes dissuasives.
07:17On trouvera le montant, mais dissuasives.
07:19Et par ailleurs, il faut des mesures éducatives aussi sur les jeunes.
07:24Ils sont mineurs, c'est l'équivalent des travaux d'intérêt général,
07:29des mesures éducatives qui soient exercées.
07:31Moi, je suis prête, à la région de France, à prendre les jeunes
07:34qui seraient en mesure éducative pour qu'ils viennent
07:37et qu'on fasse un travail avec eux pédagogique.
07:39Parce que ça n'est pas acceptable.
07:40Ces violences sont inacceptables.
07:42Il faut réagir très vite, tout de suite.
07:44Parce qu'un jeune qui commence à 14 ans ou à 15 ans à insulter un professeur,
07:47c'est un jeune qui va finir perdu pour la République.
07:50Valérie Pécresse, est-ce que vous aurez les moyens de faire tout ça,
07:52puisque le budget est en cours d'examen ?
07:55Le volet, d'ailleurs, recette, a été finalement rejeté hier à l'Assemblée.
08:01Il repart au Sénat.
08:02Mais ce qui est sûr, c'est que le gouvernement s'apprête à demander
08:055 milliards d'économies aux collectivités territoriales
08:09et en particulier à la vôtre.
08:11Baisse donc des aides de l'État.
08:13Vous allez faire comment ?
08:14D'abord, soyons très clairs, il faut que ce budget soit adopté.
08:17Rien ne serait pire que de ne pas avoir de budget.
08:20La France doit voter son budget.
08:22Le gouvernement a choisi de faire faire des économies aux collectivités locales.
08:27Moi, ce que je regrette beaucoup, c'est que cette confiscation de recettes
08:31s'est faite sans aucune prime à la bonne gestion.
08:34Je trouve ça très injuste.
08:36Je trouve ça très injuste parce que 12% des retenues sur les collectivités locales
08:40vont se faire sur l'île de France.
08:42Or nous, nous avons fait depuis 10 ans des économies...
08:45C'est parce que proportionnellement, vous êtes celle qui a le plus gros budget.
08:48Oui, bien sûr, mais aucune.
08:50Mais on a aussi 12 millions d'habitants.
08:52C'est pour ça qu'on a un gros budget.
08:53On a moins de budget par habitant que la moyenne des autres régions.
08:56100 euros de moins.
08:57Parce qu'on fait ce qu'on appelle la paire-équation,
08:59c'est-à-dire qu'on prend 1 milliard à la région île de France
09:01pour le donner aux régions plus pauvres.
09:02Ça, c'est de la justice.
09:04Mais aujourd'hui, le sujet, il est clair.
09:06Nous, on a fait 20% d'économies en 10 ans.
09:11Moi, j'ai supprimé 15 structures.
09:13J'ai supprimé 500 agents au siège de la région.
09:15J'ai déménagé à Saint-Ouen.
09:17Donc vous trouvez ça assez injuste ?
09:19Nous avons 20% d'agents en moins que la moyenne des autres régions.
09:22Donc c'est injuste, cette confiscation.
09:24Mais je l'assume, puisqu'il faut bien assumer ses responsabilités.
09:28Donc je vais faire un budget qui va être sous grosses contraintes
09:32et avec des choix politiques très forts.
09:34Premier choix politique, on nous baisse de 5%,
09:37on n'augmentera pas les impôts pour compenser ces baisses.
09:40Donc vous ne compenserez pas ?
09:42Je ne compenserai pas.
09:44L'État a choisi de nous priver de nos recettes fiscales.
09:46On n'augmentera pas les impôts en Ile-de-France.
09:49Pour faire face, on va faire des économies.
09:51Ça veut donc dire que vous allez faire des économies.
09:53Sur quoi allez-vous faire des économies ?
09:55Quelles sont les subventions que vous ne distribuerez plus ?
09:57Je ne ferai pas ce que fait l'État.
09:59Parce que je pense que ce n'est pas une bonne politique.
10:01Je ne ferai pas du rabot sur tout.
10:03Le rabot sur tout, c'est...
10:05J'allais dire, ce n'est pas politique.
10:07Ce n'est pas ce qu'il faut faire.
10:09Donc vous allez faire des choix.
10:11Je vais accélérer sur mes priorités.
10:13Et je vais suspendre toutes les politiques
10:15qui sont en cofinancement avec l'État.
10:17Je le rends à l'État.
10:19Tout ce que l'État me demandait de faire pour l'aider.
10:21C'est quoi ça, mon traitement dans la vie des Français ?
10:23Je vais vous le dire.
10:25Mais d'abord, je vais vous dire sur quoi je vais accélérer.
10:27Parce que c'est ça qui est important pour les Français,
10:29pour l'année prochaine, pour les Franciliens.
10:31Je vais accélérer sur tout ce qui fait la cohésion sociale de la région.
10:34Le ticket unique.
10:36Un seul ticket à 2,50€
10:38pour tous les habitants de la région.
10:40Pour le train, le métro, le RER.
10:42De façon à ce qu'il y ait...
10:44C'est-à-dire qu'il n'y aura plus de zonage, en quelque sorte.
10:46Ça veut dire qu'il n'y aura pas ceux qui habitent loin
10:48et qui travaillent loin, qui payent beaucoup.
10:50Et ceux qui sont dans le centre de Paris, qui payent moins.
10:52Alors qu'ils ont tous les transports à disposition
10:54et qu'ils se déplacent moins.
10:56Donc c'est une mesure écologique, sociale,
10:58qui aidera à se passer de la voiture.
11:00Vous avez compris que c'est un peu compliqué
11:02de circuler en voiture dans Paris aujourd'hui.
11:04Vous faites contre mauvaise fortune bancaire.
11:06C'est difficile de circuler. On va aider les autres.
11:08Je fais surtout un projet de cohésion de la région
11:10qui donne une égale dignité
11:12et la liberté de circuler à tout le monde.
11:14Et ce projet fait partie de la révolution
11:16des transports que je veux faire.
11:18Il y a une subvention massive
11:20pour les lycées, pour les politiques éducatives.
11:22On en a parlé tout à l'heure.
11:24J'ai dit tolérance zéro pour les violences aux professeurs.
11:26Mais au-delà de ça, je pense que
11:28j'ai la région la plus jeune de France.
11:30J'ai le deuxième taux de pauvreté
11:32de France métropolitaine
11:34après les Hauts-de-France.
11:36J'ai besoin d'éducation.
11:38On fera 1,7 milliard d'euros sur les lycées,
11:40sur les politiques éducatives.
11:42L'éducation, la sécurité.
11:44Je vous l'ai dit.
11:46Je vais doubler mes brigades de sécurité dans les lycées.
11:48Je vais créer une brigade de sécurité
11:50pour les transports.
11:52Après les jeux,
11:54les dealers ne reviennent pas aux abords
11:56dans les gares.
11:58Je vais continuer toutes mes aides au pouvoir d'achat
12:00des Franciliens.
12:02Je vais continuer.
12:04Je ne couperai pas les crédits à la recherche.
12:06Les labos de recherche ont commencé leur recherche.
12:08Je vais poursuivre ma pétite innovation.
12:10Quel sont les points
12:12sur lesquels vous dites
12:14que vous n'avez pas les moyens ?
12:16Un budget ambitieux et protecteur d'un côté
12:18sur des priorités régionales.
12:20En revanche, tout ce qui est en cofinancement
12:22avec l'État, tout ce que l'État me demandait
12:24de cofinancer avec lui pour l'aider,
12:26j'arrête.
12:28C'est des décisions difficiles.
12:30Ce qu'on appelle les contrats de plan État-région
12:32avec de l'investissement public,
12:34cette année, année blanche.
12:36On reprendra peut-être si j'ai des recettes supplémentaires
12:38l'année prochaine, mais là, aujourd'hui, je n'ai plus l'argent.
12:40La formation professionnelle,
12:42on faisait de la formation professionnelle
12:44en partenariat avec France Travail.
12:46France Travail fera tout seul.
12:48Le logement social, ce n'est pas la compétence de la région.
12:50On faisait beaucoup de logements sociaux.
12:52On faisait beaucoup de logements étudiants.
12:54Pour faire plaisir à l'État, pour l'aider, l'État le fera tout seul.
12:56C'est sa responsabilité.
12:58Est-ce qu'il y a des subventions ?
13:00Est-ce qu'il y a des associations ?
13:02Est-ce qu'il y a un certain nombre de points culturels, sociaux
13:04qui, cette année, vont devoir se débrouiller tout seuls ?
13:06Non.
13:08Sur les questions de subventions associatives,
13:10on va demander à tout le monde de faire un effort.
13:12Nous, on nous demande de faire moins 5 %.
13:14On demandera à tous les partenaires
13:16avec lesquels la région travaille, elle aussi,
13:18de répercuter ces moins 5 %
13:20sur leur budget, mais on ne coupera
13:22aucune politique régionale.
13:24Les seules que l'on coupe, c'est
13:26ceux qui sont financés par l'État.
13:28L'État se débrouillera tout seul.
13:30Vous l'avez vu, c'est Laurent Wauquiez lui-même qui l'a annoncé.
13:32Il y aura bien une revalorisation des retraites
13:34dès le 1er janvier.
13:36Qui dirige cette coalition, finalement ?
13:38Je pense que cette polémique
13:40est stérile.
13:42Vous avez entendu, c'est notamment un certain nombre
13:44de macronistes qui se sont insurgés,
13:46choqués du fait que ce soit
13:48Laurent Wauquiez lui-même qui annonce
13:50ces mesures à la place du gouvernement.
13:52Moi, j'ai envie de dire,
13:54franchement, la situation du pays
13:56est beaucoup trop grave.
13:58Il faut faire preuve d'un esprit de responsabilité.
14:00Je veux dire, on est tous dans le même bateau.
14:02On est dans le bateau de la France.
14:04Et l'objectif,
14:06et le travail de Michel Barnier
14:08est titanesque, il faut qu'il remette de l'ordre
14:10dans les comptes, à nos frontières
14:12et dans nos rues. Vous imaginez le travail ?
14:14Moi, j'appelle tous
14:16les membres de la majorité à faire bloc
14:18et à se souder pour notre pays.
14:20Vous dites aux macronistes
14:22arrêtez d'être mauvais joueurs
14:24ou vous dites à Laurent Wauquiez
14:26le fait que tu veuilles absolument te mettre en avant
14:28c'est peut-être un peu trop.
14:30Qui doit se calmer ?
14:32Les Français vous regardent.
14:34Ils attendent autre chose de nous.
14:36Ils attendent de nous qu'on soit à la hauteur
14:38de la responsabilité qui nous incombe
14:40de remettre le pays à flot aujourd'hui.
14:42Et effectivement, cet accord sur les retraites
14:44qui permet aux retraités qui touchent moins que le SMIC
14:46d'être mieux protégés,
14:48c'est un accord que tout le monde a demandé.
14:50Soyons satisfaits
14:52que les retraités les plus fragiles soient protégés.
14:54Point final.
14:56Réjouissons qu'il y ait eu un accord.
14:58Menace sur l'emploi.
15:00Vous parliez à l'instant de la question de la formation.
15:02On le voit bien, ça va être une des problématiques des semaines
15:04et des mois qui viennent.
15:06Plus globalement, est-ce que vous estimez que ce budget
15:08est à la hauteur ?
15:10David Linard qui est le représentant des maires de France
15:12dit on est en train
15:14de tenter de rafistoler un Titanic.
15:16Est-ce qu'effectivement ça n'est pas suffisant
15:18ou est-ce qu'au contraire vous dites c'est déjà pas mal ?
15:20Je pense qu'il faut aller
15:22beaucoup plus loin.
15:24Mais ça va prendre du temps.
15:26Moi je l'ai fait à la région.
15:28Je vous ai dit que j'avais baissé de 20% mes dépenses de fonctionnement
15:30pour pouvoir réinvestir dans les transports, dans les lycées, dans la transition écologique.
15:32Pour faire ça,
15:34il faut fermer des structures.
15:36Il faut accepter d'évaluer
15:38les politiques publiques.
15:40Moi je l'ai fait. Vous êtes francilienne.
15:42Est-ce que vous savez une seule des quinze structures
15:44que j'ai fermées ?
15:46Eh bien voilà.
15:48Ça veut dire qu'en fait elles n'étaient pas si utiles que ça ?
15:50Ça veut dire qu'en réalité la politique que je mène
15:52n'était qu'utile mais les structures
15:54ne sont pas utiles.
15:56Est-ce qu'on évoque par exemple le CESE ?
15:58Est-ce qu'il faut fermer le CESE ?
16:00Il n'est peut-être pas si utile le Conseil économique et social ?
16:02Mais toutes les questions sont...
16:04Il n'y a aucune question tabou.
16:06Vous le fermeriez ?
16:08Vous diriez franchement ça coûte autant ?
16:10C'est une troisième chambre qu'on a rajoutée ?
16:12Mais pourquoi pas ? Il n'y a pas que le CESE.
16:14Il y a toutes les agences qui sont des démembrements
16:16de l'État qui partent avec leur budget
16:18qui se créent une administration parallèle.
16:20Vous avez le ministre et vous avez l'agence
16:22et on dit cette ligne-là.
16:24On ne va pas juste un peu baisser.
16:26C'est la structure.
16:28On ferme les structures.
16:30Pourquoi il faut faire ça ? Je vous explique.
16:32Moi c'est ce que j'ai fait. Pourquoi il faut fermer des structures ?
16:34Parce qu'on est à l'heure de l'intelligence artificielle.
16:36À l'heure de l'intelligence artificielle
16:38on peut faire du service public meilleur
16:40de très bonne qualité
16:42différemment, avec des process différents
16:44plus simples, avec de la dématérialisation.
16:46Mais c'est très compliqué
16:48de réformer une structure qui existe.
16:50Donc le sujet c'est qu'il vaut mieux fermer.
16:52Moi je suis pour aussi la décentralisation
16:54parce que je pense que plus
16:56on donnera aux collectivités locales
16:58des compétences de proximité, meilleur sera le service.
17:00Mais ça veut dire aussi couper les échelons.
17:02Jusqu'à présent la décentralisation ça se faisait un peu en doublon.
17:04Déjà si l'État lâche prise.
17:06Je prends un exemple.
17:08L'ADEME.
17:10Toutes nos politiques de transition écologique
17:12sont co-financées par les régions.
17:14L'ADEME et la Banque des Territoires. On est trois.
17:16On finance les mêmes projets.
17:18Trois fois. Avec trois services instructeurs.
17:20Un à la Banque, un à l'ADEME, un dans les régions.
17:22À chaque fois.
17:24Si l'ADEME fermait et qu'on nous transférait
17:26à nous les régions la compétence...
17:28Elon Musk.
17:30Vous l'avez vu, il est nommé ministre
17:32de l'efficacité de l'État
17:34avec pour objectif de réduire d'un tiers les dépenses de l'État.
17:36Écoutez, quand j'ai fait
17:38une campagne présidentielle qui n'a pas
17:40vraiment trouvé son public, je dois le reconnaître,
17:42j'avais quand même été lanceuse d'alerte.
17:44J'avais quand même été lanceuse d'alerte.
17:46J'avais dit en 2002
17:48que le gouvernement avait cramé la caisse.
17:50Il avait déjà en 2002
17:52cramé la caisse. On avait 1 000 milliards d'euros
17:54de dettes supplémentaires. Ça n'a fait que croître depuis.
17:56Donc oui, il fallait réduire
17:58les dépenses. Et deuxièmement, j'avais dit
18:00faisons un comité de la H. C'est quoi le comité
18:02de la H ? C'est simplement se dire
18:04évaluons chaque
18:06dispositif, chaque procédure.
18:08On sur-réglemente en France
18:10et ces procédures... Vous savez, vous connaissez
18:12la phrase, je crois qu'elle est de
18:14Clémenceau, il dit en France
18:16on sème des fonctionnaires, on récolte
18:18des impôts. Moi je la reformulerais
18:20je dirais on sème des procédures,
18:22on sème des normes
18:24et donc évidemment on crée
18:26des fonctionnaires pour les contrôler et ensuite ça
18:28se traduit en impôts. Et c'est précisément l'un
18:30des points qui suscite la colère
18:32des agriculteurs. Arnaud Rousseau, le patron
18:34de la FNSE appelle à la mobilisation
18:36dès lundi, vraisemblablement
18:38le point de convergence, ça sera l'île de
18:40France. Est-ce que vous soutenez
18:42cette mobilisation à nouveau des agriculteurs ?
18:44Alors d'abord, la région s'est
18:46massivement mobilisée
18:48pour ses agriculteurs. D'ailleurs c'est une des politiques
18:50que nous maintiendrons. Nous allons donner
18:521500 euros à toutes les exploitations,
18:54à chaque exploitation agricole pour aider à sa
18:56résilience parce que l'année 2016,
18:58l'année 2024 pardon, a été absolument
19:00tragique, aussi tragique que l'année
19:022016 pour nos
19:04agriculteurs. Donc oui bien sûr il faut les aider.
19:06Mais je comprends aussi leur exaspération
19:08sur la surtransposition des directives
19:10européennes. Vous savez,
19:12tout le monde n'en peut plus de cette bureaucratie.
19:14Donc Michel Barnier ferait bien effectivement
19:16de créer un vrai comité de la H,
19:18pour supprimer toutes ces normes
19:20bureaucratiques qui sont
19:22de l'argent, ça nous coûte très cher.
19:24Il peut y avoir aussi beaucoup de découragement, vous le voyez bien,
19:26le Mercosur, personne n'est pour en France,
19:28aucun groupe politique ne le soutient
19:30et pour autant on entend à l'Union Européenne
19:32qu'il va vraisemblablement, malgré
19:34tout, être adopté. Comment c'est acceptable
19:36ça ? Je crois
19:38que le problème c'est qu'on ne respecte
19:40au niveau européen que les pays qui sont forts.
19:42Et la France aujourd'hui est un pays
19:44qui est affaiblie par sa situation
19:46financière. Tant que notre pays
19:48risquera la faillite, et alors
19:50permettez-moi de dire un petit mot quand même
19:52sur le budget tel qu'il a été
19:54présenté à l'Assemblée Nationale au vote,
19:56enfin je veux dire, le programme du
19:58NPF, du Nouveau Front Populaire,
20:00du NFP,
20:02franchement,
20:04c'est la banqueroute et la faillite. Donc on a un
20:06sujet aujourd'hui de rétablissement
20:08de notre santé financière. Le jour où la France
20:10aura rétabli sa situation financière,
20:12le jour où la France pourra dire je suis une
20:14économie solide, je suis le moteur
20:16de l'Europe, puisque l'Allemagne, vous le savez,
20:18est en situation très très difficile,
20:20ce jour-là, on pourra peser sur toutes les décisions
20:22beaucoup plus puissamment. Le comité
20:24de la H, donc pour Valérie Pécresse,
20:26merci d'être venue répondre à mes questions ce matin,
20:28présidente LR de la région Île-de-France.