• le mois dernier
Transcription
00:00Marie-Lou, on est ici devant l'AMASA d'Iran pour une manifestation. Pourquoi on est ici ?
00:05On est ici pour soutenir Aouda Hiraï et toutes les femmes oppressées et pour demander sa libération.
00:11C'est quoi les dernières nouvelles de la madame ?
00:15Les dernières nouvelles qu'on a, qui ne sont pas totalement officielles, c'est qu'elle a été internée dans un hôpital psychiatrique,
00:20mais depuis, honnêtement, on n'a plus du tout de nouvelles, depuis son arrestation.
00:24Donc vous êtes ici pour montrer votre solidarité, pour aider le combat ?
00:29Exactement, pour faire porter sa voix, pour ne pas qu'on l'oublie, parce qu'on en a marre en fait.
00:34On a 19 ans, pour la plupart, pas toutes, mais on est quand même majoritairement des jeunes,
00:39et on ne sait plus comment s'y prendre, on ne sait pas comment faire.
00:41On veut un meilleur avenir pour elle, pour nous, pour toutes les femmes,
00:44mais en particulier, on demande vraiment la libération d'Aouda Hiraï.
00:48C'est pour ça qu'on est devant l'AMASA d'Iran et qu'on s'est mis en sous-vêtements pour la soutenir.
00:53La liberté, ce n'est pas la nudité, mais la liberté, c'est d'avoir le choix.
00:57Et c'était un signe de détresse qu'elle a...
01:00Elle a dû se déshabiller pour un signe de détresse, et ce n'est pas être folle de demander ses droits.
01:05Vous êtes en collectif ou juste des jeunes femmes ?
01:07On est vraiment juste des jeunes femmes.
01:09Je n'appartiens à aucun collectif, et je ne correspond à aucun parti politique.
01:15J'en ai juste un peu marre des actualités,
01:19et celle-ci particulièrement, j'avais envie de l'aider, afin de porter sa voix du mieux que je pouvais.
01:26Beaucoup m'ont suivi, et je suis assez contente de ça.
01:28Est-ce que vous croyez que cette manifestation va aider Dariaï à Iran ?
01:35Ça va être dur.
01:36Ça va être dur, c'est un combat sur la durée, ce n'est pas en une manifestation.
01:41Je ne suis pas naïve, je me doute que ce qu'on fait ne va pas la libérer directement,
01:47mais pour moi c'est important d'en parler, de sensibiliser,
01:50et de ne pas la laisser seule et d'en oublier.
01:53Et ça va être un combat de jour en jour.
01:56Vous avez envoyé cette invitation pour la manifestation à des étudiants, des collègues étudiants.
02:01Il y avait aussi des hommes qui ont remarqué des choses, qui ont dit des choses.
02:05C'est quoi ?
02:08Hier j'ai envoyé sur un des groupes de mon université,
02:12et il y a certains hommes qui ont réagi de manière pour moi hyper grave, hyper problématique.
02:19Même ici en Belgique, les plus proches de nous peuvent être vraiment monstrueux de mon sens.
02:25Dire que ça s'est passé en Iran et que du coup ça ne nous concerne pas nous en tant que Belges,
02:30pour moi c'est hyper problématique d'avoir des propos comme ça.
02:33On se doit d'être solidaires, on est sur une planète toutes ensemble,
02:38et ça nous concerne en fait, on doit l'aider du mieux qu'on peut.
02:43Ça m'a énormément choquée, je ne m'attendais absolument pas à ça comme retour.
02:47Normalement il y en a eu quelques-uns, mais pas que, il y a eu énormément de bons retours,
02:50et énormément de femmes qui sont présentes aussi dans cette université.
02:54Mais voilà, ça c'était pour moi très choquant,
02:57et voilà pour moi il y a des idées qui ne sont juste plus possibles en 2024,
03:02comme ça dans des situations pareilles.
03:04Et comment améliorer la situation des femmes ici en Belgique ?
03:07Ah ça c'est encore une autre question, c'est très compliqué.
03:12Il ne faut pas se laisser faire en fait, on est des femmes,
03:16il y a encore trop de patriarcat,
03:20trop de jugements sur notre manière de faire,
03:23de s'habiller, même de parler.
03:26Honnêtement je me pose ces questions-là moi aussi,
03:29de savoir comment s'y prendre.
03:32Je pense qu'il n'y a pas de meilleure manière de faire,
03:35chacun peut faire son possible à sa manière.
03:38Et pour moi sensibiliser, en parler c'est le plus important,
03:42en tout cas dans la mesure du possible de ce que je peux faire moi.
03:46Et qu'est-ce que les hommes belges doivent faire ?
03:48Nous soutenir, en fait on a besoin d'eux.
03:51La question de la présence des hommes à cette manifestation a été compliquée,
03:55je voulais les inviter de base, et je ne veux pas les exclure,
03:58s'il y en a qui sont là il n'y a pas de soucis, qui restent là.
04:01C'est juste que moi là je voulais faire un regroupement de femmes,
04:04parce qu'on comptait se mettre en sous-vêtements,
04:07et je pense qu'ils se mettent en sous-vêtements, ils n'ont pas de problème avec ça.
04:10Les hommes oui, on a besoin d'eux, on a besoin de leur soutien clairement,
04:14mais on veut représenter les femmes, pour les femmes, par les femmes, et pas les hommes.

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