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00:00Emmanuel Macron avait dit qu'il rêvait que les enfants dans ce pays rêvent de devenir milliardaires.
00:04Moi, je n'aimerais rien qu'un président de la République dise qu'il rêve que les enfants dans ce pays rêvent de devenir
00:09professeurs d'université, instituteurs, infirmières, anesthésistes.
00:22Alors ce livre, il a été écrit sur le constat que depuis des années, le système de santé se dégrade,
00:27qu'on a l'impression que nous, qu'on n'a pas de débat démocratique sur ce sujet.
00:30Pourtant, il y a beaucoup de gens qui sont concernés par le système de santé,
00:33mais aussi par ce système solidaire qui est issu du Conseil national de la résistance.
00:38Et on pense que si on veut garder notre système de soins solidaire, il va falloir que les citoyens s'en occupent.
00:44Et donc, l'objectif de ce livre, c'est de donner des éléments aux non-initiés
00:50pour essayer de comprendre comment marche le système de santé,
00:53quelles sont les forces en présence, et puis quelles solutions on peut proposer pour revenir à un système solidaire.
01:01On aborde déjà comment fonctionne le système de santé, le financement du système de santé.
01:06On parle beaucoup de la crise de l'hôpital, comment on arrivait à ce que l'hôpital,
01:09où on était fier de travailler dans les années 80, qu'on nous enviait un peu dans le monde entier.
01:13Pourquoi aujourd'hui, c'est une telle catastrophe ? Pourquoi les urgences sont fermées ?
01:16Il y a tout le côté de l'histoire de la médecine, en particulier de la médecine libérale,
01:21et comment certains syndicats de la médecine libérale, depuis des années, ont lutté contre les systèmes solidaires.
01:30L'idée, c'est quand même de dire qu'il faut sortir de l'idéologie du marché.
01:33La santé, ce n'est pas un marché, et on a vu que mettre les gens en concurrence, ça ne marche pas,
01:37et ça a des effets pervers énormes, et donc il faut mettre en place un mode de financement
01:42qui conduit à ce que les gens coopèrent ensemble.
01:44Deuxièmement, il faut remettre le besoin de soins, la qualité des soins, au centre du système.
01:49Par exemple, à l'hôpital public, l'idée de dire que l'hôpital était une entreprise a conduit à ce qu'on crée du déficit à l'hôpital.
01:55La variable d'ajustement a été le personnel, et donc les gens aujourd'hui ont l'impression de mal travailler à l'hôpital.
02:01Et donc l'idée, c'est de dire qu'on a besoin d'un nombre fixe de personnel pour pouvoir bien travailler.
02:07Une autre chose qui est importante, c'est de revenir au territoire.
02:10Et donc, il faut considérer que quand on est un soignant, quel que soit notre métier,
02:13on a des droits et des devoirs, et que sur un territoire, il faut arriver à ce que tout le monde ait accès aux soins.
02:18S'il n'y a pas assez de personnes, il faut que l'État prenne la main et crée des centres de santé,
02:23qu'on fasse venir des gens, que ce soit du public, du libéral.
02:26On est en train de monter les médecins de ville contre les médecins des hôpitaux.
02:31Il faut dire les choses clairement.
02:33Il y a des médecins généralistes qui travaillent en secteur 1 dans les déserts médicaux,
02:38et ceux-là font du service public.
02:40Il faut que l'hôpital travaille avec la ville.
02:42On peut dire aux citoyens qu'à chaque fois qu'on met des soins qui sont déremboursés par la Sécu
02:47et qui vont vers les mutuelles ou les complémentaires, finalement, ça leur coûte beaucoup plus cher.
02:50Une des solutions que nous, on propose, c'est de passer au 100% Sécurité sociale.
02:54Quand on donne 100 euros à la Sécurité sociale, il n'y a que 3 euros qui vont pour l'organisation, les frais de gestion.
03:02Par contre, quand on donne aux assurances privées, aux mutuelles, il y a 19 euros sur 100 qui vont pour les frais de gestion,
03:07parce que ça coûte cher d'avoir différentes bureaucraties, de faire de la pub, de se faire de la concurrence.
03:14C'est une ministre dont le nom est très peu connu de la population,
03:17donc on n'a pas l'impression qu'on ait mis un poids lourd à la santé.
03:19Le premier message en arrivant, c'est de dire qu'il va falloir mieux utiliser l'argent.
03:24C'est compliqué à partir du moment où il y a 60% des hôpitaux publics qui sont en déficit.
03:28Malheureusement, je crains que ce gouvernement, qui est fragile politiquement,
03:32ne propose pas de choses fondamentales.
03:38C'est un collectif de soignants de l'hôpital public,
03:41et d'usagers, qui s'est constitué en 2019,
03:43au moment où on a vu que, de nouveau, il y allait avoir un plan de financement de la Sécurité sociale
03:48qui nous promettait du sang et des larmes.
03:50On s'est créé autour de quatre demandes.
03:53La première, c'est d'arrêter de fermer des lits.
03:55La deuxième, c'est de dire qu'il faut sortir de la tarification à l'activité
03:58comme mode de financement principal de l'hôpital.
04:01On a vu que ça a des effets pervers.
04:03On a demandé à ce que les salaires des paramédicaux soient réaugmentés rapidement
04:07pour revenir dans la moyenne de l'hôpital.
04:09On veut qu'il y ait un changement dans la gestion de l'hôpital,
04:12dans ce qu'on appelle la gouvernance.
04:14On pense qu'au lieu d'un chef, directeur, hospitalier, technocrate qui dirige tout,
04:19il faut qu'on arrive à une espèce de démocratie sanitaire.
04:22Il faut que les soignants soient représentés dans les décisions.
04:29J'ai toujours été militant, plutôt à gauche,
04:31et je n'étais pas du tout attiré par le fait de m'impliquer pour les docteurs.
04:35Je considère que quand on est docteur, on est plutôt privilégié.
04:38Mais par contre, le fait que l'hôpital public et notre système de santé
04:41soient en train de se déliter, c'est un problème démocratique très important.
04:45Et je crois vraiment qu'on a besoin de faire passer à la population
04:49que notre système solidaire, qui fait que tout le monde est soigné,
04:53on ne laisse pas des gens mourir parce qu'ils n'ont pas d'argent.
04:55C'est une exception dans le monde et dans l'histoire de l'EMNT.
04:58Et on ne peut pas laisser le système se faire attaquer comme ça sans le combattre.
05:06Le service public, pour moi, c'est quelque chose de très important
05:09dans notre organisation collective.
05:11Moi, je ne me voyais pas avoir des rapports d'argent avec mes patients.
05:14Emmanuel Macron avait dit qu'il rêvait que les enfants dans ce pays
05:17rêvent de devenir milliardaires.
05:19Moi, j'aimerais bien qu'un président de la République dise qu'il rêve
05:22que les enfants dans ce pays rêvent de devenir professeurs d'université,
05:26instituteurs, infirmières, anesthésistes.
05:29La situation est tellement grave qu'on ne peut pas rentrer dans des luttes comme ça.
05:32Il faut que chacun se demande comment on va faire pour améliorer le système
05:35et sortons de nos vieux schémas.
05:37L'heure est grave, donc le temps est à la discussion, à la confrontation d'idées.
05:41Discutons, faisons de la politique.
05:43C'est important de faire de la politique et c'est noble.
05:48Revenons aux basiques.
05:50La solidarité nous coûtera moins cher que la concurrence.
05:53Revenons aux basiques.
05:54La solidarité nous coûtera moins cher que la concurrence.

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