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"Jamais on n'est entendue avant qu'il ne soit trop tard et tout le monde est triste quand on est morte", estime la chanteuse Lio, engagée depuis des années sur le sujet des violences faites aux femmes.
Transcription
00:00Pour la société, une bonne femme est une femme morte, je le dis avec toute la douleur
00:28du monde, mais je le remarque. Jamais on n'est entendu avant qu'il soit trop tard, et tout
00:35le monde est triste quand on est morte, alors qu'on a donné l'alerte tellement de fois
00:42avant, et aussi auprès des gens qu'on aime et qui sont censés nous aimer, mais oui c'est
00:51lent, c'est très lent, et il ne faut pas lâcher. Pour moi, il y a deux choses très
00:58douloureuses, c'est de voir que malgré tout, les choses avancent un peu, les lignes bougent
01:05un peu, les féminicides ne reculent pas, on n'a pas plus de solidarité avec nous,
01:13mais ce dont je m'aperçois, c'est que même moi qui avais le nez dedans, je n'ai mis le
01:20bon mot sur ce qui m'est arrivé et qui m'a réellement démoli, que très tard, le mot
01:29viole, je ne l'avais pas dit. J'avais une notion que c'était dans un climat incestuant,
01:41mais je n'avais pas le mot pour le dire. La nouvelle génération de filles met les mots
01:47sur les mots, c'est que moi j'ai cherché les mots, comment ça s'appelle, d'où ça vient.
01:54Ce travail, il est fait quand même un peu, mais moi depuis le départ, j'étais très surprise de
02:02voir à quel point il y avait peu de solidarité avec mes frères en fait. Je pense que de toute
02:07façon la misogynie est le nucléus de toutes les injustices, toutes.

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