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00:00Il est très exactement 8h15, ici c'est France Bleu, Belfort Montbéliard, après Octobre Rose, en novembre on fait le Movember,
00:07un mouvement pour les hommes qui se laissent pousser la moustache pour socialiser aux maladies masculines.
00:13Alors selon vous, est-ce qu'on en parle suffisamment de ces maladies ? Cancer, de la prostate ou des testicules ?
00:19Dites-le franchement, vous avez la parole en direct, on veut vous entendre ici au 0384 22 82 82 Flora.
00:24Et pour en parler, ce matin je reçois un urologue de Belfort. Bonjour Christian Manéa.
00:29Bonjour, bonjour à tous. Déjà pour rappel, l'urologie concerne tout l'appareil urinaire, reproducteur,
00:36donc cancer de la prostate, de la vessie, incontinence, trouble de l'érection, tout cela vous concerne dans votre domaine de compétences.
00:43Alors est-ce que ce sont des maladies encore taboues aujourd'hui docteur ?
00:48Oui, mais nous avons plusieurs maladies qui sont encore taboues, spécialement pour les gens de cancer testiculaire.
00:57Mais non, au Movember, c'est pareil pour le cancer de la prostate et le cancer testiculaire.
01:01Mais pour le cancer du testicule, il est un cancer dont on ne parle pas, ou très rarement.
01:09Et c'est donc tout l'intérêt de Movember ? C'est tout l'intérêt de Movember par exemple, c'est l'occasion d'en parler ?
01:15Oui, c'est l'occasion d'en parler du cancer du testicule et parler du cancer de la prostate.
01:21Pourquoi c'est encore sensible ? Comment est-ce que vous expliquez qu'on n'a pas encore tellement évolué finalement ?
01:28Mais je pense que c'est encore sensible parce que le cancer du testicule peut toucher des hommes jeunes.
01:35Et ça c'est pour l'instant, il y a une petite difficulté de discuter de la part génitale, mais ça c'est depuis tout le temps.
01:44Et les hommes ont du mal à franchir le pas de votre porte pour faire de la prévention ?
01:50Mais plusieurs fois il arrive que c'est déjà un peu trop tard, ça c'est le problème.
01:57Et normalement c'est simple pour dépuster, très simple pour dépuster, c'est ça.
02:03Quand il fait la douche, il faut faire la palpation des testicules, qu'il sente les petites boules au niveau des testicules.
02:09Comme ça quand il a quelque chose qui ne va pas et qu'il sentait qu'il était un peu différent, il faut voir avec le médecin traitant.
02:16Et après, une condition soulignée pour ces cas, une fois que nous avons le cancer du testicule identifié,
02:23il faut s'orienter rapidement vers des experts pour cette maladie dans un service de référence régionale.
02:29Parce qu'on peut le traiter.
02:31Et le cancer de la prostate cette fois, reste le plus fréquent chez l'homme aujourd'hui, vous le confirmez docteur ?
02:38Oui parce que chaque année par exemple, nous avons chaque année plus de 1,4 millions de cas de nouveaux cas.
02:44En France, plus de 50, 55 000.
02:47Et malheureusement, nous avons plus de 8 300 par an de décès à cause de ce type de cancer.
02:53Et on peut le traiter pareil.
02:55Et vous diriez que c'est finalement globalement plus tabou que les maladies propres aux femmes chez les hommes ou pas nécessairement ?
03:03Oui, parce que les femmes, je pense, je veux ça que les femmes discutent plusieurs choses.
03:07Et c'est pas la réticence de discuter par cette maladie.
03:12Pour les hommes, c'est un peu difficile, la prostate et la part genitale.
03:15Je pense que c'est la mentalité.
03:17Docteur Christian Manéa, nos auditeurs ont la parole tous les matins sur France Bleu.
03:20Voici quelques questions pour vous.
03:22D'abord celle de Christophe, auçonnois de 60 ans.
03:25Comme il m'est jamais rien arrivé, la prostate et tout ça.
03:28Je veux dire, oui, maintenant j'ai un peu peur, comme je vois autour, qu'il m'arrive un truc grave d'un seul coup.
03:33Quels sont les signes ?
03:34À part de se relever 15 fois dans la nuit, c'est tout.
03:38Docteur Manéa, quels sont les signes d'un cancer ?
03:43Mais ça c'est une très bonne question, parce que plusieurs femmes n'ont pas de signe pour cancer la prostate.
03:50Première chose, c'est l'âge. À partir de 50 ans, il faut voir le PSA.
03:54Chaque année, parce que ça change, le risque de cancer s'augmente avec l'âge à partir de 50 ans.
03:59Mais si on discute des signes, ça peut arriver pareil.
04:01La nocturie, quand on fait pipi pendant la nuit.
04:03Ou la difficulté d'uriner, on fait pipi très difficile.
04:07La journée est très faible, il faut pousser.
04:09C'est la gêne, où il faut aller tout de suite.
04:12L'impériosité de faire pipi.
04:14Et quand il arrive au neurologue ou au médecin traitant, on fait le test PSA.
04:18Le résultat, le test est un peu plus élevé.
04:22Et on commence à compléter le bilan diagnostique et ça arrive d'avoir du cancer.
04:25Mais c'est pas obligatoire.
04:27Plusieurs fois, cancer de la prostate au début, il n'y a aucun signe.
04:30C'est ça le danger justement.
04:32Écoutez à présent Karim, Belfortin de 42 ans.
04:35Simplement, est-ce que le cancer de la prostate est guérissable ou non ?
04:38Sachant qu'un homme a le cancer de la prostate,
04:42s'il sait qu'il ne peut pas guérir,
04:44c'est comme être condamné en avance en fait.
04:46Donc ça joue beaucoup en fait.
04:48Docteur, quelles sont les chances de survie du cancer de la prostate ?
04:53La taux de guérison est élevé pour le cancer de la prostate.
04:56Si on fait le dépistage au début,
04:59avec une guérison de plus de 90% de cas.
05:03Oui, c'est beaucoup.
05:05Si on fait au début, au début, au début.
05:08Si on attend que le cancer de la prostate,
05:12on peut plus avancer, négliger la symptomatologie et le PSA,
05:16la guérison est après très difficile avec les métastases osseuses et partout.
05:20Mais on peut le traiter.
05:21Et la recherche progresse encore sur ces maladies et surtout sur les traitements ?
05:25Oui, bien sûr.
05:26Maintenant, nous avons la chirurgie minima invasive assistée par les robots.
05:30Ça commence de faire les tests génétiques.
05:31Maintenant, on peut faire l'immunothérapie ou la thérapie génétique.
05:35C'est pour beaucoup d'études qui sont en cours maintenant.
05:38Mais pour la thérapie, avant il y avait une grande chirurgie, la chirurgie ouverte.
05:42Maintenant, on fait les petites chirurgies.
05:43Pareil, nous avons pour la radiothérapie des nouveaux appareils
05:46qui font cibler la lésion qui peut guérir.
05:49Et la guérison, c'est c'est bon.
05:51Docteur Christian Manéat, je rappelle que vous êtes urologue à Belfort.
05:55Bon, il y a des auditeurs, des téléspectateurs qui nous regardent,
05:57qui nous écoutent là.
05:58Des hommes et qui se disent, oh là là, ces sujets, moi ça me fait peur,
06:01je crains pour ma santé, j'ose pas en parler.
06:04Quel est votre conseil ce matin, votre message que vous voulez leur faire passer ?
06:10Normalement, première chose pour consulter la prostate,
06:13à partir de 50 ans, il faut voir l'urologue,
06:16une fois par an, une fois tous les deux ans, une fois tous les 18 mois,
06:20seulement avec le PSA et la symptomatologie urinaire.
06:23Pour le cancer testiculaire, parce que là,
06:26pour le cancer testiculaire, c'est entre 15 ans et 35-40 ans,
06:29avec une pique de l'âge de 30 ans.
06:31Quand il fait la douche, il fait la palpation des testicules,
06:34ici, il a ce qu'on appelle une petite boule,
06:36anormalement dure, ou quelque chose au niveau des testicules,
06:39il faut voir le spécialiste.
06:40C'est simple.
06:41Et après de là, le spécialiste,
06:43il sait exactement quelles choses, que le test, il faut le faire,
06:46pour compléter le diagnostic.
06:47Et oser en parler aussi, déjà.
06:49C'était peut-être un premier pas dans le traitement de ces maladies.
06:52Merci beaucoup Docteur Christian Manéat.
06:55Je vous rappelle que vous êtes urologue à Belfort.
06:57Bonne journée à vous.
06:58On parlait donc de cette sensibilisation aux maladies masculines
07:01en ce mois de Movember, Stéphane.
07:03Vous allez peut-être laisser pousser votre moustache, Stéphane.