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Lundi 18 novembre 2024, 4GOOD reçoit Joséphine Bouchez (Co-fondatrice et Directrice Générale, Ticket for Change) , Marie Eloy (Présidente, Femmes des Territoires, Bouge ta Boite, Bouge ton Group) et Caroline Neyron (Directrice Générale, Mouvement Impact France)

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00:00Et on commence par le top avec Joséphine. De quelle coopération fructueuse nous parles-tu,
00:10Joséphine ? Alors moi, je suis trop contente de vous parler d'une coopération entre une
00:14entreprise, une association, un institut de recherche. C'est la coopération qui a eu lieu
00:19entre Yuka, Foodwatch et la Ligue contre le cancer. Ils ont coopéré, ils se sont alliés
00:25pour essayer de gagner une bataille, enfin pour gagner d'ailleurs, une bataille juridique contre
00:32la Fédération Nationale de l'Industrie de la Charcuterie. Ils se sont regroupés pour essayer
00:40d'enlever des produits de la charcuterie, les sels nitrités, où le risque est avéré sur la santé,
00:47avéré scientifiquement. Donc ils ont mené cette bataille juridique depuis bientôt 2017,
00:53pour essayer de gagner cette bataille pour la santé du plus grand nombre. Et je trouve que
01:02c'est intéressant de voir à quel point à la fois l'objectif commun est for good, comme on en parle
01:12là. Et aussi sur le type de coopération entre des acteurs qui agissent de façon différente,
01:19qui représentent différents mondes aussi. Je trouve que sur l'exemple que ça donne d'alliances
01:25entre des acteurs très différents, c'était une superbe expérience. Et on sait combien de temps
01:30ça a duré cette opération ? On sait que ça a commencé en 2017, ils ont gagné leur troisième,
01:38parce qu'il y a eu plusieurs étapes juridiques, des appels, je sais plus comment on dit exactement
01:45le terme juridique, mais ils ont eu leur troisième victoire en appel il y a bientôt un an. Donc c'est
01:52un exemple justement, dont on parlait tout à l'heure, du temps que ça peut prendre aussi pour
01:58se mettre en place. Je trouve que ça fait écho à quelque chose qui s'est passé très récemment
02:03dans le même univers, dans l'alimentaire, avec pour le coup 4 acteurs même extrêmement similaires,
02:10qui sont tous positionnés sur l'alimentation et les alternatives végétales, qui se retrouvent au
02:16cœur d'une bataille qui est l'appellation et les autorisations d'appellation de l'alimentation à
02:22base de végétaux, pour ce qu'on appelle de la charcuterie historiquement, les saucisses, le
02:27steak, etc. Avec les steaks de soja, vous savez, il y a eu là-dessus notamment, au niveau de l'état
02:32des discussions, pour savoir si on pouvait autoriser ces marques-là à appeler les saucisses ce qui
02:36était d'origine végétale. Et il s'est passé un truc extraordinaire, c'est qu'il y a 4 marques,
02:40donc il y avait Happy Vore, Eura, La Vie, et il m'en manque une qui est Accro, qui ont décidé de
02:50lancer une campagne d'affichage dans le métro parisien, en l'occurrence, et peut-être au-delà,
02:55mais ça je l'ai moins vu, où on avait 4 affiches qui étaient les unes à côté des autres, pour
02:59expliquer tout le cheminement qui arrivait à leur conclusion, qui était en réalité, si vous nous
03:05empêchez d'appeler nos aliments saucisses ou steaks, de toute façon on changera une lettre,
03:10ou on trouvera un contournement, et finalement ça a concouru à quelque chose d'intéressant,
03:16c'est que ça a fait sortir le débat bien au-delà des sphères dans lesquelles ils se trouvaient au
03:19départ, notamment auprès du grand public, jusqu'à finalement un rétro-pédalage du gouvernement sur
03:23cette appellation, et finalement aujourd'hui, ils peuvent continuer d'appeler leurs produits,
03:26steaks, saucisses, etc. Mais c'est vrai que sur ce secteur de l'alimentation, il y a beaucoup de
03:33choses qui bougent, et on voit que quand on arrive à faire de la coopétition, c'est-à-dire à
03:38collaborer avec finalement ses concurrents, c'est un peu la spécificité des acteurs de l'impact qui
03:43marche là sur nos amis du Végétal, qui a marché aussi sur les acteurs du gaspillage alimentaire,
03:49qui ont fait pareil campagne commune pour supprimer une confusion qui était à l'origine de 20% du
03:55gaspillage alimentaire, c'est que sur les paquets, il y avait confusion entre la date de limite de
04:01consommation et la date de durée minimum, et finalement en fait, on avait une date de durée
04:06minimum et on pouvait en fait manger beaucoup plus tardivement le produit au-delà de cette
04:14date, et donc ils se sont fédérés pour proposer aux industriels d'ajouter un logo pour inciter les
04:24consommateurs à sentir, toucher, goûter pour faire reculer cette date, donc se caler sur la
04:33date maximum, qui est vraiment la date qui est recommandée, et pas faire une date préférentielle
04:39de consommation, et en plus recommander qu'au-delà de cette date, il faut sentir, goûter, toucher,
04:46parce qu'on peut consommer ces aliments beaucoup plus tardivement dans la grande majorité,
04:52et cette victoire, ce qui est beau aussi, c'est que ce n'est pas une victoire de leur business,
04:57parce que finalement, ça ne change pas le business de ces acteurs du gaspillage alimentaire, même
05:02peut-être que s'il y en a moins, ce n'est pas obligatoirement bon pour leur business, mais c'est
05:07tellement des acteurs d'intérêt général et qui connaissent aussi la chaîne, parce qu'ils sont
05:11dans ces chaînes, ils connaissent les industriels, ils connaissent les distributeurs, qu'ils ont pu
05:17faire changer de manière hyper pragmatique les choses, et là du coup, on n'est pas dans une loi
05:20qui change, on est dans des pratiques qui changent, dans des inscriptions consommateurs,
05:24et finalement des pratiques qui changent, donc c'est beau de voir aussi comment leur manière
05:29de fonctionner, elle est finalement à 360 degrés différente dans leur manière de faire équipe,
05:36et finalement de faire changer les choses, qui ne sont pas des choses qui vont leur rapporter
05:41directement, mais qui sont en phase avec l'objet de leur entreprise sur le fond.
05:48Moi j'ai appris un nouveau mot, c'est la compétition, c'est ça ? C'est absolument
05:51canon, c'est la stratégie des alliés. Des alliés compétiteurs, mais alliés quand même,
05:57parce qu'ils ont besoin finalement de grandir ensemble pour vraiment répondre à leur enjeu
06:03d'intérêt général, et finalement c'est au bénéfice de tous, et d'abord d'eux,
06:10et finalement c'est en faisant ensemble qu'ils arrivent à vraiment faire grandir leur cause.
06:14Marie, c'est toi qui te chargeais du flop, et tu regrettes le manque de réseau pro chez les femmes.
06:22Ça rejoint ce que vient de dire Caroline, ensemble on est tellement plus fort et plus
06:27forte, et moi en fait mon flop c'est une alerte, nous les femmes on est extrêmement douées pour
06:34réseauter au niveau perso, donc les bons plans, le médecin, baby-sitter, il n'y a aucun sujet,
06:40aucun souci, je pense qu'on est toutes au point. Les hommes ont beaucoup à apprendre sur ce sujet-là,
06:45par contre au niveau professionnel, qu'on soit salarié ou entrepreneur, on va dire qu'on a
06:51beaucoup beaucoup de progrès à faire dans le réseautage professionnel. On estime qu'on n'a pas
06:57le temps, que c'est trop cher, qu'on ne sait pas trop ce qu'on va y faire, qu'on n'est pas forcément
07:00légitime, en plus c'est souvent tôt le matin, tard le soir, et en fait on se rend compte que ça soit
07:06côté carrière ou que ça soit côté entreprise, entrepreneuriat, c'est la vraie différence entre
07:12les femmes et les hommes, en tout cas moi à travers les réseaux d'entrepreneurs qui sont des TPE,
07:17des petites entreprises, c'est les deux plus gros réseaux féminins en France, par exemple Bouge ta
07:23boîte on est dans 163 villes, en fait je me rends compte que la vraie différence entre femmes et
07:28hommes c'est que les hommes vont réseauter de façon formelle ou informelle, donc ils vont connaître
07:33les aides, les prêts au démarrage, ils vont améliorer leur stratégie, ils vont être mieux en relation, ils vont
07:37être recommandés, ils vont avoir des contrats, faire plus de chiffres d'affaires, améliorer leur stratégie,
07:42avoir plus d'impact les uns grâce aux autres, et dans les réseaux mixtes il y a très très peu de femmes,
07:47on se rend compte qu'il n'y en a pas beaucoup, c'est pour ça que j'avais créé Bouge ta boîte, et chez
07:52les femmes pas du tout, on va rester dans notre coin, isolé, sans demander d'aide, en essayant de faire
07:57tout seul, tout toute seule, en se disant mais en fait c'est de ma faute. Pourquoi, est-ce qu'il y a des facteurs que t'as identifié ?
08:01Oui, il y en a plein, et c'est toute notre construction historique et culturelle qui fait
08:06qu'on nous a appris déjà être bonne élève dans notre coin, et à faire les choses qu'on attend de nous,
08:12à pas trop parler d'argent, à pas trop être visible non plus, donc il y a toutes ces choses-là qui font
08:18qu'on n'a pas de culture du réseau, puis ça fait finalement très peu de temps que les femmes sont
08:22dans le milieu professionnel et qu'elles réseautent, et jusqu'à présent le monde économique était,
08:27alors il y a plus d'un siècle, interdit progressivement, il s'est ouvert aux femmes, mais
08:34les femmes étaient exclues du monde économique, donc on n'a pas eu toute cette culture-là, et cette
08:39culture elle est essentielle pour déjà vivre de son activité, on a une entrepreneure sur deux
08:45qui ne vit pas du tout de son activité, c'est-à-dire qu'elle ne se rémunère pas du tout quand elle
08:50est isolée, c'est fou en fait, parce qu'elle, comme je disais tout à l'heure, elle crée toute
08:55l'entreprise pour le sens, je le vois partout, mais si on n'en vit pas, comment notre sens peut
09:01avoir de l'impact ? Il n'y en a pas. Donc numéro un, en vivre, et pour ça c'est la stratégie des
09:07alliés, peu importe le réseau, il y en a des centaines, des milliers même, il y en a forcément
09:11un qui nous correspond, donc nous les femmes, c'est un devoir d'intérêt général d'être entourées,
09:16d'avoir des alliés autour de soi, quel que soit le réseau, donc ça c'est mon flop, c'est vraiment
09:21un appel à tout. Et c'est le retour que vous avez eu des femmes, qu'elles ont du mal à réseauter,
09:29que c'est un frein ? Ah bah c'est pas un retour, c'est le quotidien depuis dix ans, vraiment les
09:34femmes, nous sommes allées les chercher une par une, donc on a enlevé toutes les barrières à
09:40l'entrée, on fait toutes nos réunions de travail, donc c'est des réunions de travail très structurées
09:44pour qu'elles ressortent avec des compétences, des recommandations, du feedback sur leur pitch,
09:50enfin vraiment très structurées, et on fait tout le midi, donc plus d'excuses le matin, le soir,
09:56on est trois fois moins cher que n'importe quel réseau mixte, où encore une fois il y a très
10:01peu de femmes, donc pareil, plus d'excuses, on a même des offres découvertes vraiment très peu
10:06chères pour qu'elles viennent, et puis on travaille aussi beaucoup pour que quand elles arrivent elles
10:11aient juste besoin de venir avec leur pitch et nous on s'occupe de tout, donc c'est pour ça que
10:15tout est minuté, tout est structuré pour qu'elles en ressortent avec le plus de bénéfices possible,
10:20et en fait c'est hyper important qu'on résorte, parce qu'on se rend compte en étant isolées,
10:26le fait que les femmes ne résotent pas et qu'elles ne se rémunèrent pas dans l'entrepreneuriat,
10:31en tout cas peu, comparé aux hommes, c'est à peu près 20 à 25 % de rémunération en moins
10:36qu'un homme en moyenne chez les femmes, mais en fait c'est catastrophique, parce que c'est
10:40catastrophique pour la dirigeante elle-même, mais aussi pour l'impact économique global des femmes,
10:45ça veut dire que nous les femmes si on ne se rémunère pas en tant qu'entrepreneurs, on ne compte
10:50pas dans le monde économique, et pourtant on a un temps d'avance sur tous les sujets d'impact
10:55social, sociétal et environnemental, on sait il y a plus d'éco-conscience chez les femmes, il y a
11:00des études dans le monde entier qui le montrent, dans n'importe quel secteur on se rend compte qu'il
11:04y a un secteur à impact, on se rend compte que proportionnellement il y a plus de femmes, et ça
11:09s'explique parce que dans notre histoire, dans notre construction sociale et culturelle, on a
11:15été davantage en lien avec les petits-enfants, avec les personnes âgées, les personnes malades,
11:19et donc on a une connaissance du lien entre l'environnement et la santé, entre l'alimentation
11:24et la santé, et forcément quand on se lance dans l'impact, quand on se lance dans l'entrepreneuriat,
11:30mais aussi côté salariés aussi, elles sont plus nombreuses à être dans les RSE, et bien on va
11:35forcément avoir envie d'aller sur cet impact-là et de travailler pour qu'il y ait plus de prise
11:43en compte des enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux. Et je vous donne juste un
11:47dernier exemple, quand nous on va faire des ateliers RSE auprès des dirigeantes un peu partout en
11:52France, quand j'arrive et que je leur dis je vais vous faire un atelier RSE auprès des TPE, bon elles
11:58sont contentes de me voir, mais quand je leur dis atelier RSE, elles se disent ben nous on n'a aucun
12:02impact en fait, on n'est pas concernés par la transition écologique, et j'en dis ben si si si,
12:07donc on travaille leur impact, c'est-à-dire on leur fait réaliser, faire prendre conscience de ce
12:12qu'elles font déjà, et comment en travaillant ensemble elles peuvent aller plus loin. Et ce
12:15dont on se rend compte, c'est que par exemple la fleuriste, elle a quitté son grand magasin de
12:20fleurs pour ouvrir le sien de fleurs locales et de saisons, que l'architecte elle fait de l'éco
12:25conception, que la couturière elle fait avec des chutes de tissus, que la décoratrice elle fait du
12:30sang plastique, donc en fait il y a déjà un temps d'avance chez les dirigeantes d'entreprise, et ça
12:35ça sera perçu que si on résote, et là enfin la force de transformation des dirigeantes en France
12:43sera comprise, parce que là je vous assure que pour l'instant c'est un peu mis sous le tapis.
12:46Qu'est-ce que ça vous évoque ? Moi ça résonne fort parce que dans l'association du mouvement
12:51Bicorps en France que je co-préside, on a 80% de femmes dans l'effectif, et je pense qu'on
12:57est loin d'être le seul, côté Impact France, Ticket etc, c'est vrai qu'on constate une plus
13:02forte présence féminine dans les écosystèmes de l'impact, et autre point c'est que, ça tu
13:06l'as pas mentionné Marie, il y a quelques années j'avais lu une étude sur le continent africain de
13:12l'impact des structures d'intérêt général selon qu'elles soient pilotées par une femme ou par un
13:15homme, et c'était très clair, le constat c'est que quand c'était piloté par une femme il y avait
13:19plus d'impact, et une des conclusions du rapport c'était notamment des questions d'égo,
13:25au-delà de la sensibilité native que tu évoquais, je pense qu'il y a aussi cette dimension-là,
13:28de contribution à une cause, alors je suis peut-être pas bien placé pour en parler moi-même,
13:32même si j'essaie de faire de mon mieux, mais de se délester au maximum des égos pour servir
13:36réellement les causes, parfois quitte à s'effacer un petit peu, quand d'autres peuvent faire bien
13:40mieux que nous. La figure de l'entrepreneur féminin c'est quand même pas une figure
13:43qui est hyper bien reconnue, on a finalement assez peu d'entrepreneurs femmes, on a à peine
13:4820% d'entrepreneurs femmes en France, et aujourd'hui quand on discute avec elles,
13:52elles sont délégitimées très rapidement, et notamment dans leur volonté de passer de la
14:00petite PME à quelque chose de plus grand, et notamment dans les échanges avec les financeurs,
14:07avec les investisseurs, et donc leur capacité à lever des fonds, c'est extrêmement difficile,
14:12et donc aujourd'hui les rapports montrent bien que dans les fonds levés, c'est pas 20% des femmes,
14:20c'est 3%, donc en fait on a aussi cet enjeu fort par le réseau, par leur capacité à déployer leur
14:30leadership, qu'elles puissent aussi agir en coalition pour vraiment convaincre de leur
14:37solidité en termes d'entrepreneuriat, et aujourd'hui si on investit moins dans les entreprises portées
14:46par des femmes, il y a des biais, il y a des biais aussi parce qu'elles ne s'autorisent moins à dire
14:52en fait je vais faire x1000 et attention vous allez voir ce que vous allez voir, c'est vrai
14:56que dans leur leadership il est beaucoup plus humble par la construction de ce qu'on demande
15:05aux femmes d'être et de faire, et donc du coup ça fait potentiellement moins rêver, mais aujourd'hui
15:10la solidité de leur entreprise, elle est prouvée, donc c'est tout un changement aussi de regard et
15:18un changement de elles-mêmes, le regard sur elles-mêmes, ce qu'elles peuvent porter et ce qu'elles
15:24sont en capacité d'accepter ou pas, et qui peut se faire vraiment qu'en sororité, parce qu'on sait
15:32aussi que quand les femmes ont des coups durs, et pour l'avoir peut-être tout éprouvé, les premiers
15:38textos que tu as, c'est souvent celui d'une entrepreneur femme que tu as récemment croisé, qui y pense
15:45bizarrement beaucoup plus que d'autres collègues. Et peut-être un dernier truc, être en tout cas
15:52réseauté, ça permet aussi de s'identifier, tu l'as dit on manque énormément.
16:33Bon, là ce qui me marque dans notre conversation, c'est cette notion d'ego, à la fois l'ego
16:51individuel et l'ego des organisations, quand il s'agit de coopération, je trouve qu'un des facteurs
16:56clés de succès, c'est ça, c'est de savoir aussi mettre cette dimension-là de côté, à la fois à
17:02titre individuel, en tant que dirigeant ou dirigeante d'une organisation qui essaye de
17:07créer de la coopération, comme on a pu citer quelques exemples tout à l'heure, et aussi l'ego
17:14d'une organisation, et donc des équipes associées. Voilà, ça c'est un facteur clé, c'est un sacré
17:22défi aussi de réussir à mettre sur pause, ou entre parenthèses, les logiques traditionnelles de
17:29la vie des organisations, où on va être dans des logiques purement de compétition, et il faut
17:34accepter qu'à un moment l'intérêt propre de l'individu ou de l'organisation est un tout
17:41petit peu mis de côté au service d'une cause plus grande. Sinon on est plus sur une logique
17:52simplement d'efficacité, on va faire des partenariats pour être plus efficaces ensemble,
17:57mais la vraie coopération c'est en fait c'est avoir un but commun qui est plus grand que la
18:04somme des parties d'une certaine façon, et ça, ça demande de mettre un petit peu cet ego-là de
18:09côté. Nous, dans les entrepreneurs qu'on accompagne dans leur tout premier pas de projet à un pacte
18:16social ou environnemental avec Ticket for Change, ou les innovateurs en entreprise, les leaders en
18:22entreprise qu'on accompagne avec Corporate for Change, cette notion et ce travail sur l'ego,
18:28sur les besoins, sur les aspirations, sur tes motivations profondes, sur quelles vont être
18:33tes difficultés aussi, toi, dans un titre individuel, dans un projet collectif et dans
18:38une démarche de coopération, on travaille beaucoup là-dessus. Il y a peut-être, juste pour terminer,
18:43une tendance intéressante que je vois dans tous nos écosystèmes, c'est aussi la recherche d'une
18:49forme d'équilibre, qu'on appelle souvent d'ailleurs la parité, mais si je prends l'exemple de la
18:53coprésidence du mouvement Impact France, on a une femme et un homme, Bicorp c'est pareil,
18:57le centre des jeunes dirigeants aussi, par exemple, choisit des coprésidences paritaires depuis
19:01quelques temps, ça offre des équilibres, et puis aussi au-delà des coprésidences, c'est les conseils
19:06d'administration où on est en train de voir partout des efforts pour faire en sorte qu'il y ait de
19:10plus en plus de parité, donc les choses vont dans le bon sens de ce point de vue-là. Vous savez
19:13combien il y a de pourcentages de femmes médiatisées parmi les personnalités les plus médiatisées dans
19:18notre catégorie patron, business, économie, donc la nôtre ? 1%, et ce chiffre ne bouge pas, donc là
19:28d'avoir des femmes en plateau, ça contribue à bouger les chiffres. C'est le mot de la fin de
19:33cette séquence, c'est parti pour le débat.

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