Lors du congrès des maires à Paris, des élus ont exprimé leur colère face à un projet gouvernemental de coupes budgétaires drastiques. Ils dénoncent une gestion aveugle et appellent à un dialogue sur des économies raisonnables, tout en plaidant pour le maintien des budgets communaux.
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00:00Si le budget était voté tel quel, pour vous ça signifie quoi en termes de pertes, en termes de moyens, qu'on comprenne ?
00:08D'abord c'est pas un effort, c'est pas un effort qu'on nous demande, c'est une saignée digne du 18e siècle.
00:14C'est un effort dans le cadre où on a un budget qui est par terre.
00:18C'est pas un effort qu'on nous demande, c'est plus que ça, parce que je vais vous dire exactement ce à quoi ça correspond pour Marseille.
00:23L'année prochaine, si le budget devait être voté en l'état, il manquerait à la ville de Marseille 50 millions d'euros.
00:30Ça correspond à l'intégralité des salaires de tous les policiers municipaux, ça correspond à l'intégralité des repas pour les enfants,
00:3880 000 repas par jour, et à la construction d'une école par an.
00:42C'est-à-dire que si je devais intégrer ce que nous demande le gouvernement en termes de compensation,
00:48je ne pourrais plus payer les policiers, je ne pourrais plus assurer la cantine, et je ne pourrais plus construire d'école.
00:54Je ne le ferai pas, je ne m'y résous pas.
00:57Ça n'est pas possible, ça n'est pas juste.
01:00D'abord c'est fait à l'aveugle, j'ai l'impression que c'est la même chose pour tout le monde.
01:06Vous nous dites que c'est fait aux doigts mouillés en gros, peu importe les situations des villes.
01:09Dans une ville comme Marseille qui connaît un problème de criminalité reconnu...
01:15Si vous ne pouvez plus payer vos policiers, c'est quand même un souci.
01:20Par exemple, mais ça veut aussi dire que je ne peux plus payer mes agents de médiation,
01:24ça veut dire aussi que je ne peux plus payer les gens que je recrute pour faire les devoirs surveillés,
01:29que je ne peux plus recruter des gens dans les écoles.
01:31Vous comprenez bien ce que ça veut dire ?
01:33Vous comprenez bien ce que ça veut dire ?
01:34Un effort acceptable, parce que le président du Sénat, par exemple Gérard Larcher,
01:37dit 2 milliards d'euros d'économies pour les collectivités locales,
01:41on est d'accord pour en discuter et conclure sur ce point.
01:44Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?
01:45Sur 2 milliards d'euros, on est prêt à discuter, à condition que ce ne soit pas fait à l'aveugle.
01:50Vous comprenez bien qu'une commune rurale où il n'y a plus d'argent,
01:53où vous avez vu la colère des agriculteurs, où le maire est le dernier rempart,
01:58on est le dernier maillon de la République.
02:00On prend tout dans la figure.
02:02Aujourd'hui, il y a des maires qui démissionnent tous les jours.
02:04Il y a des centaines de maires qui n'auront pas envie de se représenter.
02:08C'est quand même les maires qui tiennent debout la République.
02:12Et aujourd'hui, au moment où elle va mal, à qui on s'en prend ?
02:15On s'en prend à nos budgets communaux.
02:17Je vous rappelle que nous, nos mairies, je vais au bout, elles sont bien gérées.
02:20C'est que contrairement au budget de l'État, on n'a pas de déficit.
02:24Contrairement à la manière dont l'État a été géré depuis ces 15 dernières années,
02:30et particulièrement depuis ces 10 dernières années.
02:33Qu'est-ce qu'on est en train de voir ?
02:35Ça n'est pas une accusation que je fais sur les différents gouvernements.
02:40Qu'est-ce qu'on est en train de voir ?
02:42On demande aux autres, à ceux qui ont bien géré, de payer la facture.
02:45Mais des communes qui sont très riches...
02:47Est-ce qu'il faudrait le retour de la taxe d'habitation ?
02:49Parce qu'on sait que ça, ça a été une saignée pour les communes.
02:51Oui, mais moi, je n'ai pas non plus envie de faire porter sur la population.
02:54Non, mais ça a été des rentrées en moins.
02:56Pour moi, ça a été des dizaines de millions d'euros de perdus.
03:00Vous vous rendez compte que...
03:02C'est une erreur politique pour vous, de l'avoir supprimée ?
03:04Mais bien évidemment.
03:05La preuve, on a pensé que c'était une idée de génie.
03:07Et aujourd'hui, vous avez vu dans quel État on se retrouve,
03:09dans quelle situation on se retrouve.