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Mobilisations et colère des agriculteurs

Invités:
-Julien Dive, député Apparenté "Droite Républicaine" de l'Aisne
-Cyrielle Chatelain, présidente du groupe "Écologiste et Social" à l'assemblée

Invités:
-Bryan Masson, député "Rassemblement National" des Alpes-Maritimes
-Erwan Balanant, député Les Démocrates du Finistère

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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.

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Transcription
00:00Bonjour à tous. On se retrouve dans un instant sur LCP pour les questions au gouvernement.
00:06On va parler de la crise agricole. A tout de suite.
00:21Et bienvenue pour les questions au gouvernement.
00:24La séance est à suivre comme chaque mardi en direct et en intégralité à partir de 15h.
00:29On va parler aujourd'hui d'agriculture, comment le gouvernement entend-il répondre à la crise agricole.
00:36Pour tout comprendre de l'actualité parlementaire, nous serons dans la salle des 4 colonnes avec Stéphanie Despierres et Marco Pommier.
00:43Nous serons également dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale avec Clément Méric qui connaît les questions des députés.
00:49Quelques minutes avant 15h, nous vivrons en direct l'arrivée du Premier ministre et des membres de son gouvernement.
00:55Stéphanie Despierres, je le disais, vous êtes dans la salle des 4 colonnes. Quelle est l'ambiance aujourd'hui à l'Assemblée ?
01:01Alors les thèmes d'actualité du jour, on en a parlé, c'est les agriculteurs et le Mercosur.
01:05Le gouvernement a annoncé ce matin qu'il y aurait un débat dans les allées de l'Assemblée.
01:10On en parlait beaucoup, débat prévu pour le 10 décembre et en fait les députés voudraient qu'il soit avancé.
01:15Et puis on parle aussi également des collectivités locales.
01:19Vous le savez, c'est le salon des maires cette semaine et beaucoup de députés d'ailleurs sont en visite avant ou après ces questions au gouvernement, au salon des maires.
01:27Et ils relaient la parole de ces maires pour demander plus de budget pour les collectivités locales.
01:32Merci beaucoup Stéphanie Despierres. Clément Méric à présent, vous êtes déjà dans les tribunes de l'Assemblée nationale, dans l'hémicycle.
01:39Quels thèmes vont être abordés par les députés ?
01:43Ceux qui évoquaient Stéphanie, celles des 4 colonnes, figurez-vous, ça va être beaucoup de questions d'agriculture effectivement.
01:49Avec cette mobilisation des agriculteurs depuis hier contre ce projet d'accord commercial entre le Mercosur et l'Union européenne.
01:57Il faut savoir que cette opposition au Mercosur, elle est relayée ici à l'Assemblée par l'intégralité des groupes politiques.
02:03C'est suffisamment rare pour le souligner.
02:05Il y aura donc au moins 4 questions qui porteront sur ce thème aujourd'hui.
02:08Il y aura aussi des questions posées par le Rassemblement national, la droite républicaine, Ensemble pour la République et les écologistes.
02:13Et puis Stéphanie vous l'a dit d'un mot, Michel Barnier l'a annoncé ce matin.
02:17Il y aura un débat avec vote sur ce projet d'accord commercial ici même à l'Assemblée, a priori au mois de décembre.
02:23Merci beaucoup Clément.
02:25On va parler d'agriculture, on sera bien dans le thème aujourd'hui.
02:28J'ai le plaisir d'accueillir Cyriel Chatelain.
02:30Bonjour. Vous êtes président du groupe écologiste et social à l'Assemblée, élu dans l'ISER.
02:35Bonjour Julien Dive. Bonjour.
02:37Vous êtes député apparenté au groupe droite républicaine et vous êtes élu de l'Aisne.
02:41Vous étiez d'ailleurs auprès des agriculteurs hier.
02:44Alors on va essayer de tout comprendre sur les enjeux de cette crise agricole.
02:47On parle beaucoup du Mercosur.
02:49Marco Pommier, vous êtes salle des 4 colonnes, c'est l'information de la matinée.
02:52Il y aura un débat et un vote ici à l'Assemblée sur ce traité.
02:56Oui, un débat suivi d'un vote à l'Assemblée nationale.
02:58Le gouvernement a proposé la date du 10 décembre, Stéphanie Despierre en parlait.
03:02Mais depuis ce matin, plusieurs groupes politiques réclament que la date de ce débat soit avancée au 26 novembre, mardi prochain,
03:08car tout pourrait s'accélérer en Uruguay entre le 5 et le 7 décembre.
03:13L'ensemble de la classe politique française est opposée à ce traité de libre-échange.
03:18Avec ce débat et ce vote, Michel Barnier veut donc envoyer un signal politique à l'Europe.
03:23Et donc, hostilité dans la classe politique française, mais aussi du côté des agriculteurs.
03:27Pourquoi ? Qu'est-ce qui coince Marco ?
03:29D'abord, rappelons-le, le Mercosur, c'est un traité de libre-échange entre l'Union européenne et plusieurs pays de l'Amérique du Sud.
03:35Un accord qui prévoit de supprimer la majorité des droits de douane sur les importations entre les deux continents.
03:42Mais les agriculteurs français redoutent une arrivée massive de denrées alimentaires.
03:46Par exemple, 99.000 tonnes de viande de bœuf, 180.000 tonnes de volaille.
03:53Le traité dénonce une concurrence déloyale, coût du travail moins élevé dans les exploitations sud-américaines et des normes environnementales et sanitaires moins exigeantes.
04:02Malgré des garanties, certains redoutent l'arrivée de viande aux antibiotiques et aux hormones de croissance,
04:08des produits pourtant interdits dans la production de viande bovine dans l'Union européenne.
04:13Les agriculteurs exigent une réciprocité des normes de production.
04:18Merci beaucoup, Marco. On va revenir évidemment sur ce que pensent les agriculteurs de ce traité.
04:23Première question, Cyrielle Chatelain. Un débat à l'Assemblée.
04:26Est-ce qu'il est nécessaire que les parlementaires puissent s'exprimer et voter sur ce traité ?
04:30Il est absolument nécessaire que les parlementaires puissent s'exprimer, puissent voter et puissent envoyer un signal très fort à l'Europe
04:38de notre position en tant que pays, et pas n'importe quel pays en Europe,
04:42c'est-à-dire un pays qui aujourd'hui contribue fortement à la souveraineté alimentaire.
04:46Quelle est notre position sur le Mercosur ?
04:48Julien Dives, Marco le disait, il y a une unanimité de la classe politique française.
04:52Le résultat du vote, il est connu. C'est symbolique ce débat à l'Assemblée ?
04:55Non, c'est un signal fort qui est envoyé.
04:57Nous, avec la droite républicaine, avec les 47 députés autour de Laurent Wauquiez,
05:01on a voulu demander justement qu'il y ait ce débat.
05:03Pour une raison forte, c'est tout simplement d'envoyer un message puissant à Bruxelles.
05:08On a compris que le Mercosur, aujourd'hui, le seul moyen de l'arrêter,
05:11c'est qu'il y ait une minorité de blocage composée d'un certain nombre de pays
05:14représentant 35% des habitants de l'Union.
05:16Et avant d'arriver à cette minorité de blocage et de savoir convaincre nos pays voisins,
05:21il faut aussi montrer qu'on est présent dans la position hostile à ce traité.
05:25Donc il y a bien sûr la position de l'État français en tant que gouvernement.
05:29Michel Barnier l'a dit la semaine passée à Madame van der Leyen.
05:32Puis après, il y a l'expression du Parlement.
05:34J'imagine à aucun instant que Madame van der Leyen s'assoit sur la décision du peuple souverain
05:39exprimée par le Parlement.
05:41Alors, on reviendra justement sur ce que peut faire la France
05:43et comment il est possible ou non de bloquer cet accord.
05:46Mais est-ce que c'est vraiment sur ce traité du Mercosur
05:49que se base la colère des agriculteurs ?
05:51On le voit dans énormément de villes.
05:53Ils en parlent énormément, ils sont contre ce traité, Cyril Châtelain.
05:56On a connu quand même des mois de contestation agricole
06:01qui prennent racine quand même sur toute une partie des agriculteurs
06:05qui n'arrivent plus à vivre de leur travail.
06:07Aujourd'hui, je pense que cette colère vient de là.
06:09C'est-à-dire cette impression d'énormément travailler,
06:12avoir l'impression de ne pas pouvoir...
06:14Et on y reviendra aussi sur cette question des revenus.
06:16Et donc pourquoi est-ce que le Mercosur vient augmenter l'inquiétude ?
06:19Il y a eu l'exemple qui a été donné sur les viandes bovines.
06:22Aujourd'hui, chez moi, les agriculteurs bovins, ils ne s'en sortent plus.
06:25Que ce soit pour le lait, que ce soit pour la viande, c'est extrêmement compliqué.
06:28Quand on leur explique qu'il y a 99 000 tonnes de viande en plus qui va arriver,
06:33c'est effectivement la crainte de moins vendre,
06:36d'avoir des produits de moindre qualité qui viennent en concurrence,
06:39alors que leur travail soit de nouveau dépressé et qu'ils vivent encore moins de ceci.
06:43Julien Diff, je le disais, hier, vous étiez auprès des agriculteurs de votre circonscription.
06:47C'est leur premier mot d'ordre, ce Mercosur, c'est leur source d'inquiétude ?
06:50Non, le Mercosur, c'est la provoque. En fait, c'est la goutte d'eau.
06:53Le vase est déjà très plein, il y a à la fois l'excès de normes,
06:57les entraves qui existent dans l'agriculture,
06:59et en fait, c'est ce qui crée finalement une crise structurelle.
07:02L'agriculture française, qu'elle soit en polyculture à élevage, qu'elle soit en céréales,
07:05qu'elle soit en fruits et légumes, elle est traversée par une crise structurelle
07:08de manière générale, pour la question du revenu notamment.
07:10Et puis, il y a une crise conjoncturelle.
07:12On l'a vu avec l'année qui était quand même une année 2024 catastrophique,
07:15que ce soit en céréales, en betteraves, en élevage, avec les crises sanitaires.
07:19Trop de pluie là, cette fois aussi.
07:21On voit bien que tout est morose.
07:23Et à ça, on ajoute un traité de libre-échange,
07:25moins dix ans pour l'agriculture française,
07:27qui vient en plus la mettre en concurrence directe,
07:29sur des standards que nous, on se refuse.
07:31Donc évidemment, c'est le mot qu'ils ont à la bouche.
07:34Non, Mercosur, mais pas uniquement.
07:35Il ne faudrait pas que ce soit l'arbre qui cache la forêt
07:37de revendications du monde agricole.
07:38Justement, on reviendra aussi sur ces revendications.
07:40Emmanuel Macron, le président de la République,
07:42dit que la France ne signera pas en l'état ce traité.
07:45Est-ce qu'il ne faut pas le signer en l'état ?
07:47Est-ce qu'il ne faut pas le signer du tout, Cyrille Chatelain ?
07:49Non, il ne faut pas le signer du tout.
07:53Cet accord, il vient, non seulement, on l'a dit,
07:56mettre en concurrence et fragiliser les agriculteurs,
07:58mais en plus, c'est un accord qui, environnementalement, n'est pas bon.
08:02C'est-à-dire qu'il va créer plus de 700 000 hectares de déforestation
08:06en Amérique latine.
08:07C'est plus que la surface de la France.
08:09Et je voudrais revenir sur ce que vous avez dit,
08:11les problématiques conjoncturelles que connaissent les agriculteurs.
08:14Ça ne sera plus conjoncturel.
08:16En fait, l'impact du réchauffement climatique,
08:18c'est les grêles tardives, c'est les sécheresses.
08:20En fait, c'est aujourd'hui.
08:22Le réchauffement climatique impacte les cultures.
08:25Et donc, ça ne deviendra plus conjoncturel, mais structurel.
08:28C'est pour ça qu'on doit se battre.
08:30On ne peut plus accepter des accords qui détruisent notre planète et notre climat.
08:33Julien Dix, vous vous dites quoi ?
08:34Pas en l'État ou pas du tout, le maire Caussure ?
08:36Moi, j'ai une position très claire, c'est pas du tout.
08:38J'ai voté contre le CETA, à l'époque, le Parlement français, en 2019.
08:42C'était l'accord de libre-échange, cette fois, avec le Canada.
08:44Un autre accord de libre-échange.
08:45J'ai voté contre pour des raisons identiques,
08:47pour éviter d'avoir une concurrence déloyale,
08:49avec notamment les élevages français, sur le bœuf.
08:51Et de la même manière, je suis contre cet accord du maire Caussure.
08:54Donc pour vous, il ne faut même pas négocier ?
08:56Ce n'est pas être contre les accords de libre-échange,
08:57parce qu'il y a des accords de libre-échange, on sait en avoir,
08:59dès lors que les règles du jeu sont équitables.
09:00Là, sur le maire Caussure, les règles du jeu ne sont pas équitables.
09:02Alors justement, on dit qu'on peut essayer de négocier des clauses miroirs,
09:06c'est-à-dire d'avoir les mêmes demandes environnementales et sanitaires
09:09que l'on a avec les produits français.
09:11Vous y croyez ça ou pas, Julien Dix ?
09:12Je l'entends, et je pense que la question des clauses miroirs,
09:14c'est vraiment la mer des batailles sur ces accords de libre-échange,
09:17de manière générale.
09:18Mais je me souviens que déjà, dans le précédent quinquennat,
09:21ce débat sur les clauses miroirs, on l'avait.
09:24J'étais dans l'hémicycle, j'avais mené cette bataille,
09:27à l'époque, contre les CETA, puis après sur d'autres sujets,
09:30de traités de libre-échange.
09:32On parle aujourd'hui du maire Caussure,
09:34mais aussi avec la Nouvelle-Zélande, sur les O20, bref.
09:36Donc à chaque fois, cette question des clauses miroirs
09:38revient sur le devant de la scène, comme finalement la solution miracle.
09:41Mais il y en a très peu qui se sont concrétisées.
09:43Donc avant de pouvoir aller plus loin,
09:46mettons-nous autour de la table à tous les États membres,
09:48assurons-nous qu'on est prêts à faire une part de protection,
09:51pas du protectionnisme, mais de protection de notre sécurité,
09:54de notre souveraineté alimentaire, et ensuite on ira sur les marchés.
09:56Mais Cyriel Chatelain, on en importe de la viande bovine, par exemple,
10:00ou au niveau de la volaille, on en importe énormément,
10:02on ne produit pas suffisamment en France de viande bovine ou de volaille.
10:05Est-ce qu'on ne peut pas dire, ok, on doit en importer, importons-en,
10:09mais on peut peut-être mettre des clauses miroirs,
10:11c'est-à-dire définir un certain nombre de normes sanitaires
10:13et environnementales au niveau des pays du Mercosur ?
10:16Le problème des clauses miroirs, c'est quelle traçabilité ?
10:19Aujourd'hui, est-ce qu'on est en capacité d'avoir la traçabilité
10:21sur les clauses miroirs ? Je ne le pense pas.
10:23La deuxième chose, c'est qu'en fait, on va importer,
10:26notamment si c'est de la viande,
10:29des produits dont on connaît déjà les conditions d'élevage.
10:33Vous savez qu'aujourd'hui, une exploitation d'élevage au Brésil
10:35est 50 fois plus grande que les élevages en France.
10:40Et on va nous faire croire que les conditions d'hygiène,
10:42les conditions seraient exactement les mêmes.
10:44Ce n'est pas vrai. En fait, vu cette taille d'élevage,
10:46ça veut dire des antibiotiques, ça veut dire beaucoup de choses
10:49qui vont impacter la qualité de la viande et le bien-être animal.
10:53Donc en fait, croire qu'on peut faire des clauses miroirs,
10:55il y a déjà au Brésil des conditions d'élevage
10:58qui ne sont pas les mêmes que chez nous.
11:00Donc oui, on doit d'abord faire du protectionnisme.
11:02Et deuxièmement, je le redis, la question de la traçabilité.
11:04Et je le dirai très vite, la question quand même de la consommation de viande.
11:08C'est-à-dire que vous me dites qu'il n'y a plus assez pour ce qu'on consomme.
11:12Moi, je pense qu'il faut consommer mieux, consommer français, mais consommer moins.
11:16Alors, critique sur l'Union Européenne, crise agricole.
11:19On va voir ce que pense le Rassemblement National de cette question.
11:21Jordan Guyton est au micro de Marco Pommier, celle des quatre colonnes.
11:25Oui, Jordan Guyton, le Rassemblement National est opposé à ce traité de libre-échange.
11:29Pourtant, il pourrait profiter à la France, à l'Europe.
11:32Il pourrait exporter plus facilement nos voitures, nos vins, nos fromages aussi.
11:37Le problème, si vous voulez, c'est qu'aujourd'hui, on importe déjà plus de 300 000 tonnes de viande par an de bœuf.
11:42On importe déjà un poulet sur deux dans la consommation française.
11:44Et donc, on ne peut plus se permettre d'accueillir, si on lit les traités du Mercosur,
11:48plus de 100 000 tonnes de viande de nouveau dans notre marché.
11:51La filière sucre aussi, la filière betterave est très inquiète avec l'éthanol et le sucre qu'on pourrait importer.
11:55Donc non, ce traité ne nous favorise pas.
11:57Nous ne sommes pas contre l'exportation au Rassemblement National de nos produits à l'international.
12:00Mais il faut des clauses, notamment en miroir, sur des produits qu'on importerait, qui auraient les mêmes normes
12:05et vraiment la même direction que ce qu'on donne comme obligation à nos agriculteurs en France.
12:10Et je peux vous dire que, pour être allé dans la rue hier soir, dans ma circonscription à Troyes,
12:13les agriculteurs sont vent debout contre le Mercosur.
12:15Le gouvernement propose un débat avec vote à l'Assemblée Nationale.
12:19Vous dites merci à Michel Barnier ?
12:20Écoutez, je dirais que ce débat, il a déjà eu lieu.
12:22On a déjà voté une résolution en juin, je crois en plus, à l'unanimité, si mes souvenirs sont bons.
12:26Le Rassemblement National en avait proposé dans notre niche parlementaire, là aussi,
12:29de débattre du Mercosur par une proposition de résolution européenne.
12:32Ça a été refusé à l'ordre du jour de l'Assemblée.
12:34Donc, j'ai envie de dire, ça a encore une fois un coup de communication dans l'eau.
12:37Nous, ce qu'on veut, c'est des actes très concrets.
12:39Et c'est pour cela que je vais poser une question au gouvernement tout à l'heure.
12:41Merci beaucoup, Jordan Guiton.
12:42Et on écoutera votre question au gouvernement, qui concerne d'ailleurs l'ensemble de la colère agricole
12:46et pas seulement le Mercosur.
12:47Merci beaucoup.
12:48Merci beaucoup.
12:49Marco le disait, on a l'impression que la France est complètement perdante sur ce traité du Mercosur.
12:54Mais s'il y a des questions sur la question agricole, sur l'industrie, c'est plutôt bénéfique pour la France.
13:00Est-ce qu'on parle beaucoup de réindustrialisation ?
13:02Il ne faut pas aussi regarder si, finalement, la France ne pourrait pas être gagnante de ce côté-là, Cyrielle Châtelain.
13:07L'enjeu, si on veut protéger l'industrie française, qui connaît aujourd'hui une vague de plans sociaux extrêmement forte,
13:13qui montre quand même qu'on a un vrai sujet sur la réindustrialisation,
13:17ça doit passer, comme pour l'agriculture, par des mesures de protection.
13:20C'est-à-dire qu'on doit avoir des mesures qui garantissent les mêmes conditions sociales,
13:24qui garantissent les mêmes conditions environnementales,
13:27parce qu'il faut aussi arrêter ce dumping environnemental et social au niveau de l'industrie.
13:32Je parle par exemple de l'exemple des vêtements.
13:34Il faut arrêter la fast fashion.
13:36Mais là, pour le coup, ce serait nous, exporter nos produits, notre savoir-faire.
13:39Oui, mais en fait, moi, je vous dis, on peut réindustrialiser.
13:41En plus, environnementalement, on en a besoin.
13:43Industrialiser en créant ici ce dont on a besoin ici.
13:47Et on a aussi besoin d'un certain nombre d'objets qui sont créés par de l'industrie.
13:52Si on prend l'exemple du Doliprane, en fait, on fait les médicaments en France qu'on utilise en France et en Europe.
13:57Moi, j'avoue que j'ai une perspective européenne sur ce sujet-là.
13:59Julien Dive, on regarde beaucoup la question agricole.
14:01Est-ce qu'il faut regarder aussi le volet industriel ?
14:03Ou même au-delà de ça, nos exportations de vins, de produits laitiers, de fromages, ça compte aussi ?
14:08Bien sûr que ça compte.
14:09Mais en fait, il ne s'agit pas d'opposer les filières l'une avec l'autre.
14:11Moi, je viens d'une région qui a connu l'effondrement industriel à la Haute-France.
14:15C'est la région qui a subi de manière la plus violente qu'il soit la désindustrialisation sur les 40 dernières années
14:20avant qu'il y ait un regain de réindustrialisation, de repositionnement et de relocalisation.
14:24Et ce combat-là, on doit le mener au quotidien.
14:26Et de la même manière, je ne veux pas vivre la désagriculturation de mon territoire
14:29comme la question de la désagriculturation du territoire national.
14:33Pour autant, exporter des biens industriels, ça n'est pas comparable avec de l'alimentaire.
14:37Et il ne faut surtout pas faire en sorte que l'alimentaire, et notamment les produits, les denrées alimentaires et agricoles,
14:43soient la variate d'ajustement de ces accords, de ces traités sur l'industrie,
14:46qui a un enjeu sur les véhicules électriques dans l'Amérique du Sud
14:51parce qu'on est en concurrence directe avec les pays asiatiques.
14:53C'est un sujet, mais la variate d'ajustement, ça ne peut pas être la vie de nos éleveurs
14:57et la vie de nos agriculteurs au quotidien.
15:00Alors, il y aura un débat en vote ici à l'Assemblée, mais la classe politique, elle est unanime.
15:04C'est assez rare d'avoir vraiment personne ici pour défendre le Mercosur.
15:07Cyriel Chatelain, que doit faire la France ?
15:10Julien Dive le rappelait, on n'a pas forcément la possibilité de mettre un veto.
15:14La technicité est un peu compliquée, mais en tout cas, il faut trouver d'autres pays, convaincre d'autres pays.
15:19Est-ce que la France peut le faire ?
15:21Je l'espère. Je pense que la France a une voie particulière en Europe, et oui, c'est un devoir.
15:26Elle l'a encore ?
15:27C'est une des questions. Effectivement, la présidence d'Emmanuel Macron a fortement affaibli le poids de la France
15:33à l'Europe, mais à l'international, donc ça va être un peu un test.
15:37Je pense que la France devrait y arriver. On va voir si la voix d'Emmanuel Macron porte encore.
15:44Et j'espère que nos agriculteurs, qu'elle le portera. En tout cas, nous, on fait notre travail
15:47pour donner à cette parole tout son poids, par les votes, par les mobilisations,
15:51et qui sont des mobilisations historiques pour les écologistes.
15:53Julien Dive, c'est un test pour Emmanuel Macron. On voit l'Allemagne, l'Espagne poussent, eux, pour ce Mercosur,
15:58et finalement n'ont pas l'air d'écouter franchement les critiques françaises.
16:01Ils ont d'autres intérêts, mais on voit qu'il y a aussi des pays qui sont à l'écoute.
16:03La Pologne est en train de s'engager contre le Mercosur.
16:06De la même manière, on a vu des déclarations de responsables politiques italiens,
16:10qui ont changé d'avis, apparemment, et c'est en train d'évoluer.
16:13Maintenant, moi, j'ai une arme de dissuasion massive sur le sujet.
16:16Emmanuel Macron peut très bien mettre un chantage en place face à madame von der Leyen.
16:21Soit vous stoppez le Mercosur tout de suite, soit on mettra en deuxième lecture le CETA.
16:25Le CETA, c'est un autre tété que j'évoquais tout à l'heure, qui en fait est en cours aujourd'hui.
16:29L'Assemblée nationale l'avait adopté à l'époque, encore une fois, dans un autre équilibre de l'Assemblée.
16:33Le Sénat l'a rejeté. Il devrait y avoir théoriquement une deuxième lecture.
16:36On a vu que le CETA s'applique avec des protections pour nos élevages.
16:39Ça n'a pas eu trop d'impact. Bon, ça reste à voir pour l'instant.
16:42Mais ça pourrait être une monnaie d'échange, de chantage.
16:45Attendez, madame von der Leyen, si vous allez au bout de votre affaire, moi, je remets en deuxième lecture.
16:49Et là, je ne vous garantis pas que ça passe.
16:51Sauf que vous disiez, Julien Dive, le CETA, une partie est déjà en cours d'application,
16:55et ce n'est pas la catastrophe annoncée.
16:57Est-ce que là, on a le sentiment qu'il y aura des milliards de tonnes de boeuf aux hormones
17:01qui vont déferler sur la France ?
17:03Finalement, quand on rapporte à la production, à la consommation de l'inorépine, ce n'est pas autant le cas.
17:07Parce que sur le CETA, il y a eu un niveau de sécurité, de demande, d'exigence
17:11qui a été beaucoup plus élevé que sur le Mercosur.
17:13On voit que, de toute façon, la question du traité du Mercosur est beaucoup plus lâche que celle du CETA.
17:17Moi, j'étais foncièrement contre l'outil du CETA, la mise en place du CETA,
17:21parce que je savais qu'on ouvrait la boîte de Pandore.
17:23C'était la pelote de laine qu'on tirait.
17:25Là, c'était le CETA hier. Aujourd'hui, le Mercosur. Et demain, ce sera un autre.
17:28Et donc, en fait, à un moment, il faut savoir dire stop.
17:30On remet le jeu à armes égales.
17:32C'est vrai que c'est traité. Ça fait 25 ans qu'on négocie le Mercosur.
17:35On a l'impression qu'on n'est plus du tout dans le même équilibre, dans la même mentalité d'esprit.
17:39Il faut arrêter avec ces grands accords négociés dont on connaît à peine les textes.
17:43Cyrille Chatelain ?
17:44Ça fait 25 ans que les écologistes sont contre.
17:46Donc, ça fait 25 ans qu'on a cette position parce qu'on savait à quoi ça aboutirait,
17:51c'est-à-dire à fragiliser l'agriculture locale,
17:54mais même à fragiliser globalement nos tissus économiques,
17:58à mettre en danger notre santé parce qu'on n'a pas de traçabilité sur les produits utilisés.
18:02Et je le redis, d'un point de vue climatique et environnemental,
18:05c'est catastrophique. Produisons locales, consommants locales.
18:08Alors, on avance, puisque vous étiez tous les deux d'accord pour dire
18:11que le Mercosur était aussi l'arbre qui cachait un peu la forêt.
18:14Il y avait avant la dissolution un projet de loi d'orientation agricole.
18:17Il sera au Sénat mi-janvier.
18:19Mi-janvier ? C'est un peu tard, c'est pas un peu dommage ?
18:22Julien Dives, là, vous auriez pu expliquer aux agriculteurs que le gouvernement,
18:25que les députés du socle commun, travaillaient sur un texte pour améliorer leurs conditions.
18:29Attendez, il y a deux choses. D'abord, la LOA, elle a failli ne pas passer.
18:32Parce que la responsabilité des Républicains, du groupe Les Républicains,
18:35à l'époque, sous l'égide des Marmettes, qui avait été poussée,
18:38et on avait voté ce texte, la loi d'orientation d'agricole.
18:41Si on ne le votait pas, ça n'allait pas à son terme.
18:43C'est pas nous qui avons décidé la dissolution. Il y a eu une dissolution.
18:46Ce texte a perdu des mois. On est en train, et Annie Genova récupère le bébé,
18:50avec des mois de retard, qui vont être présentés au Sénat.
18:53Mais qui est en train de menacer aujourd'hui une censure ?
18:56C'est bien les députés du NFP et du RN qui menacent une censure.
18:59Et s'ils censurent avant la fin d'année, qu'est-ce qui se passera ?
19:01Il n'y aura même pas de loi d'orientation d'avenir agricole à la fin d'année,
19:04ni en début d'année prochaine, parce qu'on repartira pour un nouveau cycle de nomination.
19:07Donc à un moment, vous serez responsable.
19:09Ce que dit Julien Dives, si vous censurez le gouvernement,
19:11ça veut dire pas de loi d'orientation agricole.
19:13La loi d'orientation agricole ne répond pas à deux sujets principaux.
19:16Les revenus, le foncier.
19:17Moi, ce que j'attends, il y a eu une prise de parole d'Emmanuel Macron sur les prix planchers.
19:21Ça a été adopté par cette Assemblée dans une proposition de loi portée par Marie Pochon,
19:26membre du groupe écologiste et social.
19:28C'est simple. Le texte, il existe.
19:30Il aurait pu être pris par nos collègues au Sénat. Aujourd'hui, il ne l'est pas.
19:34La ministre de l'Agriculture devrait les mettre en place maintenant.
19:38Ça fait des mois qu'on nous balade sur ces questions des revenus.
19:41Ce n'est même pas une question de dissolution.
19:43En fait, depuis septembre, qu'est-ce qu'il y a eu pour avancer ce sujet-là ?
19:48Faire croire que la loi d'orientation agricole va régler les problèmes, c'est un mensonge.
19:52La loi d'orientation agricole contient un certain nombre de mesures.
19:54Ça ne répond pas à tout. Je suis d'accord, j'étais le premier à le dénoncer.
19:56Et vous étiez le premier à le dénoncer.
19:57Tout à fait. Je ne change pas d'avis sur le sujet.
20:00Par contre, un tiers vaut mieux que deux, tu l'auras.
20:02Et donc, dès qu'on a un bout du sujet, des réponses au monde agricole,
20:05il faut savoir aller au bout d'un terme.
20:06Et c'était le sujet.
20:07Et à côté à la proposition de loi, nous avons des textes qui sont déposés au Sénat
20:11et qui reviendront à l'Assemblée nationale pour compléter,
20:13notamment sur les entraves qui existent au monde agricole aujourd'hui,
20:16portées par les sénateurs du Parlement.
20:18Un tiers vaut mieux que deux, tu l'auras.
20:19Est-ce que le projet, la proposition de loi sur les revenus agricoles,
20:22qui a été adoptée par la Sénat...
20:23Sur la question ?
20:24Non, non, sur les revenus planchers.
20:26C'est nécessaire, les prix planchers.
20:28On n'a pas le même vision énergétique sur le sujet.
20:30Sur cette question du travail à perte, moi, je protège les agriculteurs
20:34qui travaillent à perte, ce n'est pas acceptable.
20:36Alors, justement, on va vous reposer la question.
20:38Ne parlez pas en même temps.
20:39Ne parlez pas en même temps.
20:40En plus, les visiteurs arrivent.
20:42Il y a du bruit dans cette salle des pas perdus.
20:44Justement, sur cette question de philosophie,
20:46il faut que les agriculteurs puissent vivre de leurs revenus.
20:48La gauche, en général, dit qu'il faut des prix planchers.
20:51Le président de la République s'est engagé parce qu'on a besoin...
20:54Lors du Salon de l'Agriculture, il est revenu un petit peu sur cette déclaration.
20:56Pourquoi est-ce que c'est une demande des agriculteurs ?
20:58Moi, dans ma circonscription, parce qu'effectivement,
21:00ça fait deux mois qu'on les rencontre et qu'on discute,
21:02il y a des agriculteurs, notamment des agriculteurs laitiers,
21:04qui travaillent à perte.
21:05Ce n'est pas possible parce qu'on a un monopole.
21:07On a un monopole, notamment de Lactalis et autres,
21:10qui font...
21:11Le grand géant du lait.
21:12Des prix qui sont extrêmement bas.
21:13Tu l'indiques.
21:14On ne peut pas mélanger tous les laiteries dans le même panier.
21:17C'est pas tout à fait exact.
21:18Il y a des laiteries qui paient.
21:19Pourquoi vous n'êtes pas pour des prix planchers ?
21:21C'est vrai qu'Emmanuel Macron avait repris cette idée.
21:23Emmanuel Macron, il a dit ce qu'il a voulu au Salon de l'Agriculture
21:25à un moment qui était un autre.
21:26Moi, je ne suis pas là pour défendre le président de la République.
21:28J'ai une autre vision.
21:29Je ne suis pas de sa famille politique.
21:30Je le dis très clairement.
21:31On peut calculer à peu près à quel prix il faut payer les choses
21:35pour que les agriculteurs puissent vivre dignement.
21:37Vous savez ce qu'on demande ?
21:38C'est le prix en marche avant.
21:40C'est la construction du prix en marche avant.
21:41Et là-dessus, en plus, on peut s'entendre.
21:42Ce n'est pas le prix plancher.
21:43Le prix plancher, ça finira en premier plafond.
21:45Par contre, c'est la construction du prix en marche avant.
21:47Et la construction du prix en marche avant, c'est ce qu'il n'y a pas.
21:49Malheureusement, ça a été dévoyé dans les lois et Galim.
21:52Et c'est ce que nous demandons.
21:53Et d'ailleurs, unanimement, j'ai des collègues, à la fois au Modem,
21:55mais à la fois aussi...
21:56Alors, quelle est la différence entre un prix en marche avant
21:58et prix plancher ?
21:59En fait, on part du prix de la ferme.
22:01À combien ça reprend ?
22:02Au lieu de dire, quand vous êtes acheteur,
22:03moi, je veux ça dans mon rayon comme prix,
22:05et maintenant, vous vous débrouillez pour me le donner.
22:06Non, on part de l'inverse.
22:07Combien ça coûte en ferme ?
22:08Et on construit le prix.
22:09Le transformateur jusqu'au distributeur,
22:11et ensuite, en fond de rayon.
22:12C'est exactement notre proposition pour définir les prix planchers.
22:14Je suis très heureuse de voir qu'on se rejoint.
22:23C'est-à-dire qu'il peut aussi être après,
22:25pour les agriculteurs, je ne te paye pas plus que ça,
22:27alors qu'en fait, on pourrait mettre quelques euros de plus.
22:29Ce qu'ils appellent le prix en avance,
22:30c'est exactement la manière dont on réfléchit.
22:32On sait aujourd'hui définir les coûts de production
22:35sur un certain nombre de produits.
22:37Donc, la question, c'est comment on travaille par filière,
22:39parce qu'il faut bien sûr un travail,
22:41les filières sont différentes,
22:42pour définir un coût minimal.
22:44Aujourd'hui, on a, je le redis,
22:46des agriculteurs qui travaillent à paire.
22:48Mais ça veut dire aussi que ceux qui font de la marche
22:50sur les produits agricoles,
22:52notamment les intermédiaires,
22:53mais aussi quelques gros industriels de l'agriculture,
22:56doivent apprendre à partager.
22:58Plus de contrôle, c'était la volonté des lois Egalim,
23:00et la transparence.
23:02Sur un équilibre dans les relations commerciales.
23:04Oui, la transparence.
23:05Mais moi, je l'ai demandé,
23:06et j'ai eu cette discussion avec la ministre Gennevard,
23:08c'est d'avoir une nouvelle loi Egalim qui est en cours.
23:10D'ailleurs, on est en train de travailler sur l'existant,
23:12parce qu'il y a des rapports qui vont sortir sur ce qui a marché,
23:14ce qui n'a pas marché.
23:15Ça a été sorti en octobre dernier.
23:16Non, ce qui est sorti, c'est un rapport d'autres députés.
23:18Nous, on est en train, ici, l'Assemblée nationale s'empare.
23:20D'ailleurs, ce ne sont plus des députés qui ont fait un rapport.
23:22Nous, on est en train de faire un rapport
23:24sur le fonds des lois Egalim 2,
23:26de manière à tirer un certain nombre de conclusions,
23:28sur ce qui a marché et ce qui n'a pas marché,
23:30de manière à avoir une nouvelle loi sur les négociations commerciales.
23:32Julien Dives, Cyriel Chatelain,
23:34qu'est-ce qu'on dit aux consommateurs ?
23:36Est-ce qu'on est capable de leur dire,
23:38pour mieux manger, ça vous coûtera un peu plus cher ?
23:40Quand on sait que certains sont à 1-2 euros près
23:42quand ils font leur coût,
23:43est-ce que c'est un discours qu'on peut tenir, Cyriel Chatelain ?
23:45Aujourd'hui, je le redis,
23:47il y a des gens qui se sont fait beaucoup d'argent pendant la crise.
23:49C'est-à-dire que les agriculteurs
23:51ont été moins payés pour leurs produits,
23:53et les consommateurs ont payé plus cher dans les rayons.
23:55C'est ce système-là qu'il faut casser.
23:57Il faut aller chercher là où il y a des marches injustes
23:59et indues qui sont faites,
24:01pour que, effectivement,
24:03le consommateur ne paye pas plus
24:05et que l'agriculteur soit rémunéré.
24:07Il y a des gens, dans le système,
24:09aujourd'hui, qui se font indument de l'argent.
24:11On peut payer aussi cher.
24:13Il ne faut pas payer un petit peu plus cher
24:15pour avoir une agriculture de qualité.
24:17C'est ce que beaucoup d'agriculteurs disent.
24:19Il faut que certains acceptent de mettre un tout petit peu plus d'argent
24:21pour mieux manger.
24:23C'est peut-être vrai dans certains produits,
24:25mais on peut aussi avoir une agriculture de qualité et accessible
24:27pour beaucoup de nos compatriotes,
24:29à condition qu'on fasse tomber
24:31les charges qui existent aujourd'hui
24:33dans l'exploitation.
24:35Et dans les charges, il y a les normes
24:37qui pèsent beaucoup,
24:39qu'elles soient sociales, sanitaires et environnementales.
24:41Et là, vous avez une grande part de responsabilité.
24:43Et c'est aussi les charges fiscales
24:45qui pèsent et qui viennent
24:47alourdir le compte d'exploitation
24:49de nos exploitations.
24:51Vous allez répondre, évidemment,
24:53puisqu'il y a aussi des critiques, parfois,
24:55envers les normes environnementales
24:57que vous, les écologistes, défendez.
24:59Premièrement, sur qu'est-ce qu'on peut réduire
25:01et qui coûte cher ?
25:03Les pesticides.
25:05Aujourd'hui, ça coûte très cher.
25:07On a une expérimentation à Chizé
25:09où le nombre de pesticides, on gagne de l'argent
25:11parce que la production ne baisse pas,
25:13mais par contre, on en achète moins qu'en agriculture
25:15et qu'on gagne de l'argent.
25:17Donc, oui, on peut déjà gagner
25:19en utilisant moins de pesticides, c'est vertueux.
25:21La deuxième chose, c'est, je pense,
25:23que là où tous les agriculteurs seront d'accord,
25:25c'est-à-dire les agriculteurs, les paysans
25:27qui exploitent leurs terres,
25:29qui vivent sur leurs terres,
25:31c'est qu'on a besoin de biodiversité,
25:33on a besoin de l'eau dans les sols,
25:35on a besoin d'une terre qui vit.
25:37Aujourd'hui, par contre, on est contre l'industrie agricole
25:39qui détruit nos terres,
25:41l'industrie agricole qui entasse les animaux.
25:43Ne laissez pas penser,
25:45parce qu'il y a des agriculteurs
25:47qui seraient encore en conventionnel,
25:49qui utiliseraient certains produits
25:51pour protéger leur culture,
25:53ne prennent pas soin de la biodiversité.
25:55C'est inexact.
25:57Ils sont très responsables dans leur usage.
25:59Ce n'est pas ce que j'ai dit.
26:01J'ai dit qu'on pouvait faire des économies.
26:03Vous me donnez l'occasion de préciser.
26:05Je parle des fermes-usines
26:07où il y a des centaines de milliers d'animaux
26:09qui sont entassés.
26:11En France, il y a 3000 fermes-usines.
26:13En France, c'est un modèle
26:15qui détruit notre agriculture.
26:17Nous, on défend une agriculture paysanne,
26:19une agriculture qui défend et protège la terre.
26:21Sur la question phytosanitaire,
26:23certains agriculteurs disent
26:25que c'est la forte augmentation
26:27des produits phytosanitaires
26:29qui peut entamer leurs revenus.
26:31Est-ce que la décision ne serait pas
26:33prise par l'utilisation des produits phytosanitaires ?
26:35Rien ne leur a imposé.
26:37S'ils utilisent aujourd'hui,
26:39c'est pour se prémunir contre des ravageurs,
26:41des insectes,
26:43des champignons,
26:45des maladies qui se développent.
26:47C'est d'abord pour protéger la culture.
26:49Pourquoi les cultures sont attaquées aujourd'hui ?
26:51Parce qu'il y a des outils qui existaient
26:53qu'on a interdits en France et en Europe.
26:55On utilise d'autres solutions
26:57avec plusieurs passages.
26:59C'est là que ça coûte très cher.
27:01C'est un phénomène de dépendance
27:03à ces produits phytosanitaires.
27:05On a perdu cette souveraineté.
27:07On doit être capables de protéger
27:09cette souveraineté en termes
27:11d'approvisionnement phytosanitaire.
27:13Vous avez été en accord
27:15pour mieux réfléchir
27:17à la rémunération des agriculteurs.
27:19On va parler du budget.
27:21Les textes sont au Sénat,
27:23mais ce n'est pas pour ça que les négociations
27:25entre groupes parlementaires de l'Assemblée
27:27ne continuent pas.
27:31Stéphanie Despierres,
27:33vous êtes celle des 4 colonnes.
27:35Chaque groupe du socle commun
27:37veut des modifications au budget
27:39avec peut-être à la clé moins d'économies
27:41pour Michel Barnier.
27:43Ces négociations sont au point mort
27:45entre Ensemble pour la République
27:47et Matignon.
27:49Ensemble ne veut pas d'augmentation
27:51du coût du travail.
27:53Le Premier ministre veut toucher
27:55les exonérations de charges
27:57sur les bas salaires pour récupérer
27:59de l'argent.
28:01Ensemble menace de faire échouer
28:03la future commission mixte paritaire
28:05sur le budget.
28:07Les troupes de Gabriel Attal
28:09ont discuté ce matin
28:11en réunion de groupe.
28:13Ils ont fait planer la menace
28:15face à Laurent Saint-Martin,
28:17ministre des Comptes publics.
28:19Le groupe EPR en décidera
28:21la semaine prochaine.
28:23La droite républicaine
28:25et Laurent Wauquiez
28:27ont annoncé la semaine dernière
28:29que le gouvernement renonce
28:31au gel des pensions de retraite.
28:33Mais Matignon renonce à une partie
28:35des économies annoncées au départ.
28:37La facture s'alourdit
28:39pour le budget de l'Etat.
28:41Au lieu de demander 5 millions
28:43d'économies collectives et locales,
28:45le gouvernement n'en demande plus que 3.
28:47Cette semaine, c'est le salon des maires.
28:49Le gouvernement va devoir lâcher du lest.
28:51Michel Barnier va recevoir
28:53tous les groupes parlementaires
28:55pour discuter du budget.
28:57On verra si ça tient
28:59à la fin du budget.
29:01Votre but de guerre,
29:03c'était le gel de l'indexation
29:05des retraites.
29:07Vous savez comment financer
29:09ce que vous avez demandé au gouvernement
29:11et ce qu'en face vous avez proposé
29:13des économies supplémentaires.
29:15Il y a eu la proposition
29:17qui a été faite sur la bureaucratie
29:19et les organismes qui sont en doublon.
29:21Ensuite, il y a l'ingénierie
29:23des parlementaires.
29:25Chaque parlementaire du Nouveau Front Populaire
29:27a su imaginer 60 milliards de taxes.
29:29On va compter sur l'ingénierie des sénateurs
29:31pour mettre de la justesse dans tout ça.
29:33Vous serez en tant que présidente
29:35du groupe écologiste et social
29:37reçu par Michel Barnier la semaine prochaine.
29:39Vous ne voterez pas la copie finale
29:41du gouvernement.
29:43Vous pensez qu'il y a des marges de négociation possibles?
29:45Nous ne voterons pas ce budget
29:47qui a des coupes qui vont avoir
29:49des conséquences désastreuses
29:51pour la santé.
29:53On en est à dérembourser une partie
29:55des médicaments et de la consultation
29:57chez le médecin.
29:59Nous n'en voterons pas.
30:01Par contre, nous avons été en soutien
30:03du gouvernement sur toutes les mesures
30:05de justice fiscale.
30:07Contre l'avis des collègues
30:09de la coalition gouvernementale
30:11qui auraient mieux fait d'être en séance
30:13plutôt que d'aller faire
30:15un bras de fer avec le gouvernement.
30:17C'est un autre sujet.
30:19On voit qu'on n'est pas dogmatique.
30:21Ce qui va dans le bon sens
30:23de la justice sociale, on le défend.
30:25Nous attendons la même chose.
30:27On avait un certain nombre de propositions
30:29notamment pour une plus grande justice fiscale,
30:31de la justice qui présède notre environnement.
30:33Nous espérons pouvoir avoir
30:35un gouvernement qui n'est pas dogmatique.
30:37Un dernier mot à chacun.
30:39J'aimerais vous entendre sur la probabilité
30:41d'une motion de censure.
30:43On n'y croyait pas trop pour la fin de l'année.
30:45Le Rassemblement national hausse le ton.
30:47Je suis d'autant plus à l'aise
30:49de parler de motion de censure que j'ai censuré
30:51Elisabeth Borne sur la réforme des retraites.
30:53J'avais mes raisons.
30:55On est dans un autre contexte
30:57avec un équipe totalement différente.
30:59Chacun prendra sa part de responsabilité.
31:01On a découvert dans quel état
31:03étaient les comptes publics.
31:05Ils sont beaucoup plus graves
31:07que ce que chacun l'imaginait.
31:09La commission d'enquête parlementaire
31:11fera peut-être la lumière sur ce qui n'a pas été
31:13dévoilé à la représentation nationale.
31:15Sur la question de la censure,
31:17j'espère que chacun aura la raison
31:19de permettre aux pays d'avancer.
31:21Le NFP veut censurer le gouvernement.
31:23Jusqu'à présent, on n'y croyait pas du côté
31:25du Rassemblement national.
31:27Là, il y a un vrai risque pour le gouvernement.
31:29Seriez-vous à l'aise de faire tomber
31:31le gouvernement grâce aux voix de Marine Le Pen?
31:33Si ce gouvernement existe,
31:35c'est grâce aux voix de Marine Le Pen.
31:37C'est ça.
31:39Marine Le Pen a donné son soutien
31:41tacite pour qu'il n'y ait pas
31:43la première motion de censure.
31:45Tout ce qu'a fait ce gouvernement,
31:47c'est avec l'aval du Rassemblement national.
31:49C'est à cause d'eux que nous avons encore
31:51la réforme des retraites.
31:53Aujourd'hui, on l'avait dit
31:55dès le début à Michel Barnier,
31:57un jour, il y aura un revirement politique
31:59de son allié de circonstance.
32:01Ça arrivera peut-être,
32:03mais c'est la faute de Michel Barnier
32:05d'avoir accepté le soutien de Marine Le Pen
32:07et de ses députés.
32:09Merci beaucoup.
32:11Merci à vous Cyriel Châtelain.
32:13Merci à Julien Diff
32:15de nous avoir accompagné pendant la première partie
32:17de cette émission.
32:19On rejoint Stéphanie Despierre,
32:21celle des 4 colonnes.
32:23Quelle est l'ambiance ?
32:25On est à quelques mètres l'une de l'autre.
32:27Beaucoup de journalistes aux 4 colonnes
32:29et quelques députés qui commencent à arriver
32:31avant la session de questions au gouvernement.
32:33On parle évidemment du Mercosur
32:35et du débat annoncé par le gouvernement
32:37qui devrait avoir lieu en décembre
32:39dans ces questions au gouvernement.
32:41On continuera aussi de parler budget,
32:43notamment un budget de la Sécurité sociale
32:45puisque la ministre de la Santé, vous le savez,
32:47a annoncé une baisse des remboursements
32:49de certains médicaments.
32:51Bienvenue à vous.
32:53Si vous nous rejoignez sur LCP,
32:55nous sommes à 25 minutes de la séance
32:57des questions au gouvernement.
32:59Une séance à suivre en direct
33:01et en intégralité à partir de 15h.
33:03Vous retrouverez tout au long de cette émission
33:05Stéphanie Despierre et Marco Pommier
33:07dans la salle des 4 colonnes.
33:09Passage obligé pour les députés.
33:11Clément Méric est dans l'hémicycle
33:13de l'Assemblée nationale.
33:15Nous vivrons en direct l'arrivée du Premier ministre
33:17Michel Barnier et des membres de son gouvernement.
33:19Clément, je le disais,
33:21vous avez la liste des questions
33:23que poseront les députés.
33:25Sur quel thème interpelleront-ils le gouvernement ?
33:29Ils vont d'abord relayer
33:31la colère des agriculteurs
33:33contre ce projet d'accord commercial
33:35entre l'Assemblée nationale et l'Union européenne.
33:37Il y a au moins 4 questions
33:39qui seront posées par le Rassemblement national,
33:41la droite républicaine,
33:43Ensemble pour la République et les écologistes.
33:45Il faut savoir qu'ici à l'Assemblée,
33:47tous les groupes politiques s'opposent
33:49à ce projet d'accord commercial.
33:51Michel Barnier compte visiblement
33:53s'appuyer sur ce rejet unanime
33:55pour faire pression sur la Commission européenne
33:57puisqu'il a annoncé ce matin
33:59qu'il y aura bien un débat avec vote
34:01à l'Assemblée sur ce sujet courant décembre.
34:03Est-ce qu'il y aura d'autres thèmes abordés par les députés ?
34:07Deux autres thèmes, Elsa,
34:09qui semblent se dégager pour cette séance d'aujourd'hui.
34:11D'abord, cette annonce d'une hausse
34:13de 5% du ticket modérateur
34:15qui porte à la fois sur les consultations médicales
34:17et sur les remboursements de médicaments.
34:19Une annonce faite hier par la ministre de la Santé.
34:21Deux questions porteront sur ce sujet.
34:23Elles seront posées par les groupes GDR et écologistes.
34:25Et puis au moins 4 questions
34:27vont porter sur les collectivités territoriales
34:29et sur leur santé financière,
34:31alors que le gouvernement leur demande
34:33de participer à l'effort budgétaire
34:35et alors que se tient en ce moment même
34:37à Paris le congrès annuel des maires de France.
34:41Merci beaucoup, Clément.
34:43Et dans cette salle des pas perdus,
34:45qui se prépare à l'arrivée de la présidente de l'Assemblée,
34:47la garde républicaine, les visiteurs ?
34:49J'ai le plaisir d'accueillir deux députés.
34:51Erwann Balanant, bonjour.
34:53Député Les Démocrates du Finistère,
34:55Brian Masson, bonjour.
34:57Député Rassemblement national des Alpes-Maritimes.
34:59On va parler du budget de la Sécurité sociale
35:01et cette annonce de la baisse du ticket modérateur
35:03dans le cadre des consultations
35:05et aussi des médicaments.
35:07Yannick Monnet, député communiste,
35:09est au micro de Stéphanie Despierre,
35:11salle des Quatre Colonnes.
35:13Il nous pose en avant-première sa question.
35:15Bonjour. Qu'allez-vous demander au gouvernement ?
35:17Je vais interroger la ministre de la Santé
35:19sur l'augmentation de 5% du ticket modérateur
35:21pour les consultations et pour les dépenses de médicaments.
35:23Aujourd'hui, 6 Français sur 10
35:25renoncent à des soins.
35:27En augmentant le ticket modérateur,
35:29c'est pas sérieux, c'est d'une violence inouïe
35:31pour les populations et pour les patients en général
35:33et pour les plus vulnérables notamment.
35:35On sait aussi que les Français sont des gros consommateurs
35:37de médicaments, que parfois on en consomme trop
35:39et pas à bon escient. Est-ce que ce ne serait pas un moyen
35:41de responsabiliser et les médecins et les Français ?
35:43Non mais d'abord, les Français consomment
35:45ce qu'on leur prescrit, ça c'est la première chose.
35:47Et puis les besoins de santé sont tels qu'aujourd'hui
35:49c'est pas un problème de dépenses, c'est un problème de recettes.
35:51On a besoin de recettes nouvelles
35:53pour combler les manques d'accès à la santé
35:55que l'on connaît à travers le pays.
35:57Merci beaucoup.
35:59Merci beaucoup. Alors on le savait,
36:01le gouvernement réfléchissait
36:03à la hausse du ticket modérateur
36:05sur les consultations, ce sera aussi 5%
36:07sur les médicaments, 5-5.
36:09Marianne Masson, votre réaction à cette annonce ?
36:11Écoutez, on est scandalisés, scandalisés et choqués
36:13parce qu'aujourd'hui, on le sait, 3 Français
36:15sur 10 n'arrivent pas à se soigner pour des raisons
36:17financières. C'est une de ces réalités
36:19aujourd'hui de notre pays, c'est qu'il y a des Français
36:21qui refusent de se soigner parce qu'ils n'ont pas les moyens.
36:23Infliger ça dans le portefeuille
36:25des Français, alors que le soin
36:27est un droit en soi,
36:29est profondément choquant et scandaleux.
36:31D'autant, et ça, c'est Marine Le Pen
36:33qui l'a dit il y a quelques jours,
36:35d'autant que dans le budget, on va augmenter
36:37de 10% l'aide médicale d'Etat
36:39pour les clandestins, le chiffre
36:41monte à 1,5 milliard d'euros.
36:43Donc on ne peut pas dire, on assure
36:45gratuitement la santé des clandestins
36:47et de l'autre, on demande aux Français
36:49de se serrer la ceinture pour se soigner.
36:51C'est un scandale et nous allons le dénoncer.
36:53Alors on verra, puisque le gouvernement tendait à peut-être revenir sur cette hausse.
36:55Erwann Balanant, la ministre de la Santé,
36:57Geneveve Dariussek, fait partie de votre mouvement politique.
36:59C'est une annonce difficile
37:01mais elle est nécessaire ?
37:03Non, c'est une annonce extrêmement difficile
37:05qui n'est pas agréable, mais je crois
37:07qu'il faut reprendre les chiffres et c'est peut-être
37:09avant de pousser des grands cris, je pense
37:11qu'il faut regarder un certain nombre de choses.
37:13Le député qui va poser la question a bien dit
37:15que ce n'est pas un problème de dépenses,
37:17c'est un problème de recettes.
37:19C'est un peu ce qu'on est en train de faire là,
37:21en mettant 5% plus cher,
37:23c'est-à-dire qu'au lieu d'être remboursé,
37:25on sera remboursé 5% de moins.
37:27Je rappelle qu'en France,
37:29on est le pays au monde où on rembourse plus,
37:31jusqu'à 80%.
37:33Vous avez plein de pathologies,
37:35toutes les ALD, les affections de longue durée,
37:37c'est 100%, c'est 13 millions de personnes en France.
37:39Toutes ces personnes-là, ça ne bougera pas.
37:41Pour les autres, effectivement,
37:43parfois, ça sera un petit peu plus cher.
37:45Mais ce un petit peu plus cher,
37:47c'est la question qu'il faudrait poser à la ministre.
37:49C'est ça la vraie question.
37:51Si ça permet de financer un réarmement de l'hôpital,
37:53que l'hôpital fonctionne mieux,
37:55que l'on arrive à déployer des médecins
37:57dans nos campagnes,
37:59je crois que c'est la bonne solution.
38:01Et juste pour finir,
38:03on a une politique en France de santé
38:05qui est une politique qui est basée
38:07sur le remboursement du soin.
38:09Essayons aussi
38:11d'avoir une politique de prévention
38:13et de rembourser la question de la santé.
38:15Je vais repondre sur ce qu'il a dit.
38:17C'est intéressant, monsieur Balanant.
38:19Vous dites qu'en France,
38:21on est le pays où il y a le plus de remboursement
38:23de soins et de médicaments.
38:25C'est la question que j'allais vous poser.
38:27On est le pays de l'OCDE
38:29où les Français sont le plus prélevés.
38:31On paye des impôts, des charges de soins,
38:33des cotisations pour avoir un accès aux soins
38:35à la hauteur.
38:37C'est le modèle français.
38:39C'est notre contrat social de payer des impôts
38:41et d'être remboursé.
38:43Quand on va à l'étranger,
38:45quand certains ont des amis
38:47qui vont à l'étranger,
38:49quand ils comparent
38:51avec le système de santé français à l'étranger,
38:53on peut réfléchir à deux fois
38:55avant de se rendre dans un hôpital.
38:57En France, on est très largement remboursé.
38:59Est-ce qu'il n'y a pas des marges de manoeuvre
39:01là-dessus?
39:03Certains disent que c'est responsabilisé
39:05d'une certaine façon les gens.
39:07Non, la santé n'est pas 100% gratuite.
39:09La France est un exemple
39:11en matière de santé.
39:13Quand on part à l'étranger,
39:15et c'est le cas de nombreux d'entre nous
39:17et de nos compatriotes,
39:19ils sont contents de retrouver la France
39:21pour cet accès aux soins, cette sécurité sociale.
39:23C'est une fierté française.
39:25Par contre, on l'a payé.
39:27On l'a payé chez nos chercheurs.
39:29On l'a payé dans l'hôpital public.
39:31Aujourd'hui, il y a des fractures,
39:33des fissures. L'hôpital public va mal.
39:35Les soins vont mal.
39:37Avant de vouloir taper dans le portefeuille des Français,
39:39il faut réfléchir à comment.
39:41Est-ce que l'argent va aller mieux dans l'hôpital public?
39:43C'est ça la réflexion de base.
39:45Je pense que M. Balanant est d'accord avec moi.
39:47La réflexion de base, c'est comment...
39:49Erwann Balanant dit qu'il faut un peu plus d'argent,
39:51donc un peu moins dépensé aussi.
39:53On a quand même un désaccord.
39:55Est-ce que les Français, à votre avis,
39:57sont prêts déjà sur cette méthode?
39:59Le budget de la sécurité sociale
40:01était à l'Assemblée.
40:03On n'avait pas encore apparemment tous les arbitrages.
40:05On parlait de 10% sur les consultations.
40:07Dans votre circonscription,
40:09vous pensez que les Français vont comprendre?
40:11J'ai eu une discussion récemment sur ce sujet
40:13avec une dame qui me dit
40:15qu'elle a les moyens
40:17de payer les 5% en plus.
40:19Par contre,
40:21ce que je veux,
40:23c'est que l'hôpital continue à tourner
40:25et que les services soient bien rendus.
40:27La question est là.
40:29On voit bien qu'en France,
40:31la santé, le remboursement par rapport aux autres pays,
40:33il n'y aura pas un député
40:35qui pourra dire qu'on n'est pas le pays au monde
40:37où on rembourse le plus.
40:39Il faut continuer à avoir cette politique
40:41de santé forte
40:43avec un certain nombre d'ajustements.
40:45Dans notre pays,
40:47il faut savoir que deux tiers des dépenses de santé
40:49correspondent à un tiers de l'âge.
40:51Le dernier tiers de la vie.
40:53C'est normal en vieillissant.
40:55Mais on est beaucoup moins bon que dans d'autres pays.
40:57En France, on n'a pas une bonne politique de prévention.
40:59Pourquoi on n'a pas une bonne politique de prévention?
41:01Parce que ce n'est pas dans notre culture.
41:03Je pense que la culture de la prévention
41:05permettra aussi de faire des économies énormes.
41:07Pour finir,
41:09il faut rappeler qu'on a un modèle de santé solide.
41:11Les Français râlent.
41:13Ils ont raison.
41:15C'est en râlant qu'on le garde de qualité.
41:17Dans ma circonscription,
41:19on va construire un hôpital nouveau.
41:21Neuf à 70 millions d'euros.
41:23Dépenser moins, dépenser mieux.
41:25Revoir un peu notre modèle.
41:27On ne va pas changer du tout.
41:29Mais faire un petit effort sur les dépenses de santé,
41:31ça peut permettre dans un autre côté
41:33de moderniser notre hôpital.
41:35Je n'y crois pas.
41:37Je crois qu'il faut dépenser mieux.
41:39La France est un pays qui a de l'argent.
41:41C'est le pays qui taxe le plus sa population.
41:43On est le pays de l'OCDE qui prélevons le plus
41:45chez nos concitoyens.
41:47Il faut simplement rediriger l'argent.
41:49Quand on augmente l'aide médicale d'Etat de 10%,
41:51on monte à 1,5 milliard d'euros.
41:53Encore une fois, le gouvernement
41:55entendait revenir sur cette augmentation.
41:57J'attends de voir.
41:59C'est ce qui est inscrit par le gouvernement
42:01et par Michel Barnier.
42:03Je l'ai rappelé tout à l'heure,
42:05il y a 3 Français sur 10
42:07qui n'arrivent pas à soigner pour des raisons financières.
42:09Si on continue à augmenter et à faire payer
42:11sur eux ce qui ne va pas dans l'hôpital public,
42:13j'ai peur que ce chiffre augmente
42:15et qu'on passe de 3 à 4, à 5, voire 6.
42:17Ce n'est pas un progrès.
42:19Ce n'est pas du tout un progrès.
42:21Est-ce qu'il y a un risque d'augmentation
42:23des mutuelles, par exemple,
42:25et d'avoir une santé à deux vitesses
42:27pour ceux qui sont intégralement remboursés?
42:29C'est le sujet sur lequel il faut veiller.
42:31Nous, le groupe démocrate,
42:33on sera très vigilants
42:35sur cette question.
42:37La santé, c'est sérieux.
42:39C'est des sommes
42:41considérables d'argent.
42:43Le discours habituel
42:45du RN de dire
42:47que c'est la faute des étrangers
42:49parce qu'on touche à l'AME,
42:51c'est tout simplement
42:53du soin pour que
42:55nous aussi, les Français,
42:57ne tombions pas malades.
42:59C'est tout simplement de la santé publique.
43:01Il y a l'aide médicale d'urgence que nous préconisons
43:03à la place de l'aide médicale d'Etat.
43:05Un milliard, un milliard et demi,
43:07c'est un tout petit pourcentage
43:09dans le budget de la Sécurité sociale.
43:11Vous êtes contre cette hausse du ticket modérateur
43:13pendant que le projet de loi de finance
43:15du RN était contre la hausse
43:17de la taxe sur l'électricité.
43:19Comment vous en faites, vous, des économies?
43:21On a présenté un contre-budget
43:23qui fait 15 milliards d'économies.
43:2515 milliards d'économies sur l'aide au développement,
43:2715 milliards d'économies sur, en effet,
43:29la question de l'immigration.
43:31Il ne faut pas qu'on ait de tabou sur cette question-là.
43:33Le gouvernement dit qu'on en a besoin
43:35de 60 milliards d'économies.
43:37J'entends ce que dit le gouvernement,
43:39mais je vous dis ce que nous, nous préconisions.
43:41On n'a pas été entendus par le gouvernement.
43:43On n'était aussi bien seuls.
43:45Le Bloc central n'était pas présent
43:47lors de ces débats sur le budget.
43:49On a laissé l'extrême-gauche
43:51un nombre inexplicable,
43:53inexpliqué de taxes zinzins
43:55dans cet hémicycle qui a fait un trou
43:57énorme dans le budget de la France.
43:59Nous, on a 15 milliards d'économies
44:01à préconiser pour la France.
44:03On l'a proposé, on n'a pas été entendus, c'est bien dommage.
44:05Mais aujourd'hui, on n'a pas envie
44:07que les Français paient encore davantage
44:09les erreurs de 40 années de gouvernement
44:11et d'errance de gouvernement.
44:13Erwann Balanant, vous pensez qu'il y a une négociation
44:15possible? On a vu que le gouvernement
44:17était revenu sur le gel de l'indexation
44:19des retraites, avec une mesure en plusieurs temps.
44:21Je pense que c'est
44:23le parlementarisme
44:25nouvelle génération,
44:27cette configuration.
44:29La négociation entre des gens qui veulent
44:31dans l'esprit de nos valeurs
44:33républicaines, transformer les choses,
44:35améliorer les choses, je crois que
44:37tout le monde doit s'y mettre.
44:39Je note qu'il y a quand même, dans cette
44:41assemblée,
44:43l'extrême-droite qui est très
44:45éloignée des valeurs républicaines françaises.
44:47Je suis désolé, j'entends dire
44:49qu'on va arrêter l'aide au développement.
44:51L'aide au développement, c'est historique en France.
44:53C'est ce qui permet d'avoir des accords de partenariat
44:55avec des pays. Il y a déjà beaucoup de coupes dans ce budget.
44:57Il y a déjà, à mon sens, trop de coupes.
44:59Donc en fait, monsieur Balanant, vous êtes un ultra-conservateur.
45:01Vous ne voulez que rien ne change.
45:03Dernière question, messieurs, puisque j'aimerais
45:05qu'on passe à la question agricole, mais je voulais vous entendre,
45:07Brian Mason, sur la question de la motion de censure.
45:09Vous paraissez particulièrement mécontent de ce budget.
45:11On a le sentiment que votre
45:13groupe, votre parti, hausse le ton.
45:15Allez-vous, oui ou non, censurer le gouvernement
45:17avec le nouveau Front Populaire en décembre ?
45:19Nous sommes en réflexion.
45:21Nous sommes en réflexion sur cette motion de censure
45:23parce qu'à l'heure où je vous parle, le gouvernement
45:25ne nous a pas entendus, ne nous a pas écoutés
45:27et derrière nous, c'est 11 millions de Français qui ont été
45:29méprisés. On est totalement mécontents
45:31de ce budget parce qu'il n'est pas à la hauteur
45:33aujourd'hui des efforts économiques nécessaires
45:35mais surtout de la préservation de la souveraineté française.
45:37Il y a trop de choses qui ne vont pas dans le bon sens
45:39et donc, en effet, nous réfléchissons
45:41fortement à une censure du gouvernement.
45:43Réflexion forte du côté du RN,
45:45Erwann Balanant pourrait se retrouver avec un
45:47gouvernement barnier censuré quelques jours
45:49avant Noël ? C'est la vie parlementaire.
45:51Si ça arrive, c'est
45:53la vie parlementaire et
45:55nos institutions permettent le
45:57rebond et il y aura des négociations
45:59et il y aura la constitution d'un nouveau gouvernement
46:01mais chacun prendra ses responsabilités
46:03aussi parce que censurer
46:05un gouvernement au plein
46:07milieu d'un budget, ça pose
46:09quelques questions sur la volonté peut-être
46:11dans un moment particulier
46:13de la famille politique du Rassemblement
46:15National de Bord-Élysée.
46:17Bord-Élysée puisque Marine Le Pen risque d'être condamnée ?
46:19C'est ce que dit Erwann Balanant
46:21entre les lignes. Déjà, Marine Le Pen est totalement
46:23innocente. La justice va trancher.
46:25Nous allons mener ce combat.
46:27C'est pas un contre-feu de faire tomber le gouvernement ?
46:29Moi, j'ai même pas parlé de ça. Pourquoi vous en parlez ?
46:31J'ai pas parlé de ça. Le moment particulier
46:33dont vit le groupe ?
46:35Non, je pensais pas du tout à ça. C'est assez étonnant.
46:37C'est très révélateur.
46:39Absolument pas, puisque c'est une question
46:41de madame la journaliste.
46:43Je pensais que vous suggériez cette situation,
46:45Erwann Balanant, mais je vous pose la question
46:47puisque, effectivement, votre parti connaît
46:49un moment particulier. Moment particulier
46:51aussi pour les agriculteurs
46:53puisque les manifestations
46:55se multiplient. Des questions
46:57vont être posées lors de la séance des questions au gouvernement.
46:59Nicole Lepay, députée du Morbihan,
47:01elle est au micro de Marco Pommier dans la salle
47:03des Quatre Colonnes. Oui, Nicole Lepay,
47:05vous allez nous parler des agriculteurs, de leur
47:07colère, mais pas que ?
47:09Mais pas que, parce qu'aujourd'hui,
47:11je vais poser une question à madame la ministre de l'Agriculture.
47:13Comment préserver
47:15une agriculture durable,
47:17résiliente, sans concurrence
47:19déloyale ? Première question.
47:21Sans concurrence déloyale.
47:23Est-ce que vous faites référence, du coup, à l'accord du Mercosur,
47:25qui est l'un des motifs
47:27de mécontentement des agriculteurs ?
47:29Bien sûr. Et j'en ai, pour exemple, avoir
47:31fait un déplacement avec des
47:33chefs d'entreprise sur
47:35l'Argentine, et
47:37j'ai eu, donc, dans mon assiette,
47:39tout simplement,
47:41un restaurant routier, un steak,
47:43je suis pas de Marseille, mais il était comme ça,
47:45voilà, rose, malabar,
47:47bourré d'hormones, sans
47:49nervures, enfin parfait. Et je me dis
47:51qu'un steak parfait, ça n'existe
47:53pas. Sauf que, nous,
47:55en Bretagne, en France, et en Europe,
47:57on travaille depuis les années
47:5980-90 pour pouvoir former
48:01les agriculteurs, pour pouvoir avoir
48:03une marchandise qui est
48:05avec une traçabilité, avec une sécurité
48:07alimentaire, et tout ce travail-là
48:09doit nous permettre, aujourd'hui,
48:11de garder cette agriculture résiliente.
48:13Et pourtant, l'Union Européenne dit qu'elle apportera
48:15des garanties, et qu'elle en apporte déjà
48:17pour éviter, justement, ces viandes
48:19bourrées aux hormones.
48:21Oui, en tout cas, moi, je
48:23ne voterai pas le Mercosur en l'État.
48:25C'est clair.
48:26Merci beaucoup, Nicole Lepay. On écoutera
48:28votre question au gouvernement.
48:30Merci beaucoup, Marco. Vous entendez la sonnerie
48:32qui annonce que la séance se tient dans une dizaine
48:34de minutes. La colère des agriculteurs
48:36est plus large que cette question, mais on entend
48:38évidemment parler du Mercosur.
48:40Erwann Balanant, la France doit
48:42s'opposer absolument,
48:44et peut-elle vraiment le faire au niveau de l'Union Européenne ?
48:46On doit s'opposer
48:48à la version actuelle du Mercosur.
48:50Pas au Mercosur en général ?
48:52Moi, tel que c'est
48:54embarqué, c'est très mal embarqué. Par contre,
48:56je ne m'oppose pas, alors que
48:58j'ai été un des seuls à voter contre le CETA.
49:00Moi, j'ai voté contre le CETA
49:02au moment du CETA. Je pense
49:04qu'on a besoin d'accords.
49:06On a besoin d'accords internationaux
49:08qui soient bien faits, avec des clauses-miroirs,
49:10avec la réciprocité.
49:12Et aujourd'hui, avec la version
49:14actuelle du Mercosur, on n'y est pas du tout.
49:16Et tout le monde est opposé au Mercosur
49:18en France. L'enjeu, c'est
49:20de trouver une coalition au niveau européen.
49:22Je pense qu'il faut convaincre les Italiens.
49:24Et si on convainc les Italiens, on aura convaincu
49:26les Italiens et les Autrichiens. Je crois qu'on sera
49:28pas loin de réussir à repousser cette
49:30version du Mercosur. Et avoir cette minorité de blocage,
49:32Brian Mason, vos rassemblements nationaux,
49:34c'est même pas en l'Etat que vous ne voulez pas signer l'accord.
49:36Tous les accords internationaux, vous dites que c'est non.
49:38Écoutez, moi je veux avoir une pensée
49:40aujourd'hui pour les milliers d'agriculteurs qui
49:42manifestent pacifiquement
49:44pour défendre aujourd'hui la
49:46souveraineté alimentaire de la France.
49:48Aujourd'hui, il n'est plus question de la vie des paysans,
49:50mais de leur survie. Il y a 3 000
49:52exploitations agricoles qui sont en danger.
49:54Et il y a évidemment
49:56tout plein de familles et de vies
49:58qui sont touchées par à la fois cet accord,
50:00mais pas que. On ne parle pas
50:02que du Mercosur. Ce malaise agricole,
50:04il date depuis un moment.
50:06Aujourd'hui, il y a une crise agriculture française.
50:08C'est pour cela que nous, on conteste
50:10cet accord, mais aussi, on a
50:12envie de dire qu'il faut préserver
50:14l'agriculture française, qui est un modèle en Europe.
50:16Aujourd'hui, ce modèle est en train de
50:18s'effondrer, et c'est toute la France
50:20qui en paiera
50:22le prix. Et il n'y a pas de pays
50:24sans paysans. Pardon de rappeler cette version
50:26très simple, mais il n'y a pas de pays sans paysans.
50:28Et nous devons préserver
50:30le modèle de l'agriculture française.
50:32Préoccupations partagées par un certain nombre
50:34de groupes politiques ici à l'Assemblée.
50:36On retourne, celle des 4 colonnes, voir Marco Pommier
50:38à côté d'un nouveau député,
50:40Benoît Biteau, qui va interpeller le gouvernement.
50:42Il est élu de Charente-Maritime.
50:44Et il va interpeller le gouvernement sur
50:46le Mercosur. Qu'allez-vous
50:48demander à ce gouvernement ?
50:50Je vais demander au gouvernement s'il est prêt
50:52à reprendre un peu le sujet à la base.
50:54C'est-à-dire que si on en est là
50:56aujourd'hui avec le Mercosur, c'est parce qu'on a
50:58spécialisé les zones de la planète
51:00sur le bloc russo-ukrainien pour
51:02la production de céréales, sur la production
51:04de soja et de viande sur le
51:06continent américain, et que
51:08la conséquence c'est qu'on doit échanger à l'échelon
51:10planétaire. On est très loin de la
51:12souveraineté alimentaire dont on en parle en permanence
51:14avec cette spécialisation des
51:16zones de la planète, qui au-delà du fait
51:18qu'on doit importer d'un peu partout notre production
51:20alimentaire, met en péril
51:22socialement, sanitairement
51:24les producteurs du Mercosur parce qu'ils utilisent
51:26des pesticides réputés dangereux,
51:28met en difficulté socialement,
51:30économiquement, les agriculteurs
51:32de notre continent européen
51:34parce qu'on importe des produits à vide prix
51:36qui ne respectent pas les mêmes standards de production,
51:38et surtout, on menace
51:40durablement la souveraineté alimentaire
51:42parce que quand on importe ces produits
51:44de la zone Mercosur, on importe
51:46aussi le dérèglement climatique qui va avec
51:48la déforestation du poumon de la planète,
51:50on importe aussi l'effondrement de la biodiversité
51:52qui est aussi un paramètre
51:54de l'éloignement de la
51:56souveraineté alimentaire, donc c'est tout
51:58faux, c'est perdant, perdant, et donc je voulais
52:00savoir si enfin la France allait
52:02reprendre le leadership en Europe
52:04de politique agricole qui soit au rendez-vous
52:06de l'histoire sur le sujet du climat, de la santé
52:08et de la biodiversité. Merci Benoît Biteau,
52:10et on écoutera la réponse du gouvernement.
52:12Merci Marco Pommier. La France a-t-elle
52:14suffisamment de leadership ? Erwann Balanon,
52:16Ursula von der Leyen, l'Allemagne,
52:18l'Espagne, elles poussent pour qu'on signe
52:20cet accord au plus vite, ça fait 25 ans
52:22qu'on le négocie. Oui, et ça fait longtemps
52:24que ces pays-là sont favorables
52:26et ça fait longtemps que la France se pose
52:28un certain nombre de questions sur cet accord.
52:30Est-ce qu'on a suffisamment
52:32de poids ? Oui, on a du poids, on est
52:34une puissance agricole, on est une puissance
52:36mondiale, on est une puissance européenne,
52:38il faut parfois le rappeler
52:40parce que
52:42dire tout le temps que la France va mal,
52:44ça nous aide pas aussi à être forts.
52:46Juste sur la question,
52:48j'ai pas dit que ça allait bien, mais
52:50beaucoup de pays, partout dans le monde, il y a des crises,
52:52des grandes mutations aujourd'hui, justement par rapport
52:54à cette crise climatique, par rapport à un certain
52:56nombre de sujets, de rapports de force.
52:58Moi, je rappelle quand même que
53:00sans traités internationaux,
53:02on n'a pas la paix. Alors, il faut faire
53:04très attention, il faut les dénoncer quand ils sont pas bons
53:06et je dénonce fortement le maire
53:08Caussure, je le dis, j'ai
53:10voté contre le CETA parce que moi, les agriculteurs
53:12de ma circonscription m'ont dit que c'était pas un bon
53:14accord pour eux.
53:16Mais, il faut quand même qu'on trouve des moyens
53:18d'avoir des échanges internationaux
53:20qui soient avec des clauses
53:22de reciprocité, des clauses miroir
53:24qui acceptent les conditions
53:26sociales de chacun des pays. Nos agriculteurs
53:28doivent vivre de leur
53:30production. Je rappelle qu'on est
53:32aussi une agriculture
53:34qui exporte, donc on a aussi besoin d'exporter.
53:36Bryan Masson, justement
53:38pour garantir la paix, pour garantir aussi
53:40nos exportations, si
53:42les agriculteurs sont inquiets de ce qu'on pourrait
53:44importer, des industriels,
53:46dans la filière des vins, des spiritueux,
53:48des fromages, des produits laitiers,
53:50eux peut-être se réjouissaient de pouvoir
53:52exporter vers l'Amérique latine.
53:54Vous savez, il y a un principe
53:56de businessman
53:58si je puis dire, qui dit qu'il faut qu'on soit
54:00gagnant-gagnant. Or, avec ce
54:02traité de libre-échange,
54:04qui est l'un des plus gros que l'Union Européenne signera,
54:06c'est un traité de gagnant-perdant.
54:08La France et l'Europe vont perdre sur ce traité.
54:10Même la filière industrielle,
54:12même la filière des vins, des fromages ?
54:14Pardon, mais sur la filière industrielle,
54:16c'est plutôt les Allemands qui sont en train de tirer leur épingle
54:18du jeu et pas les industries françaises.
54:20On le sait, tout le monde en est conscient. D'ailleurs,
54:22les Allemands ont envie de sauter à pieds joints dans cet accord-là.
54:24Et pardon, il y a aussi quelque chose dont
54:26je voulais évoquer tout à l'heure, mais c'est aussi sur les normes.
54:28Est-ce que vous saviez que dans les années 70,
54:30le Code rural faisait à peine 750
54:32pages ? Il en fait aujourd'hui
54:34plus de 3000. Toutes ces normes
54:36qui aujourd'hui, c'est ce qu'on entend de la part
54:38d'un agriculteur, parce qu'il n'y a pas que le Mercosur,
54:40mais il y a aussi cette asphyxie de normes,
54:42est une réalité, et il vaut la dénoncer
54:44dans l'agriculture, mais partout,
54:46mais c'est un vrai sujet que les agriculteurs dénoncent.
54:48Erwan Balanant, ces normes, ce serait de mettre en place
54:50des clauses miroirs, c'est-à-dire demander
54:52les mêmes normes environnementales, sanitaires,
54:54pour pouvoir importer en France.
54:56C'est possible, ça ? Un principe simple,
54:58on ne peut pas accepter ce qu'on n'accepte pas
55:00de produire dans notre pays, en France.
55:02Madame Lepay, qui est agricultrice,
55:04qui connaît très bien ce milieu,
55:06elle élève ses poulets avec des normes
55:08particulières, des normes qui sont
55:10protectrices de sa santé, de la santé
55:12des Français, et de la bonne qualité
55:14de la nourriture qu'elle produit.
55:16Et donc, quand on importe, il faut que ça soit
55:18des produits au même standard, c'est pas plus
55:20compliqué que ça. Et ça, pour le coup,
55:22c'est bon pour la planète, parce que ça oblige
55:24les pays tiers à aussi
55:26changer leur mode de production.
55:28Dernière question, messieurs, en tant que parlementaires,
55:30il va y avoir un débat et un vote ici
55:32sur cette question du traité avec le Mercosur.
55:3410 décembre ou un peu avant, ça va être tranché
55:36normalement très rapidement. Bryan Masson, il est utile
55:38ce débat, est-ce qu'il va servir à quelque chose ?
55:40J'en suis pas convaincu, mais je trouve ça
55:42toujours intéressant et
55:44surtout nécessaire que la France
55:46s'exprime sur ce sujet, et que le Parlement français
55:48s'immiscite
55:50dans ces affaires extrêmement importantes.
55:52Vous savez, nous, on est souverainistes, et on croit
55:54que le Parlement français a son mot à dire,
55:56et c'est pour cela que Marine Le Pen a proposé ce matin
55:58en réunion des présidents, que ce texte
56:00n'arrive pas dans trois semaines,
56:02mais bien la semaine prochaine au Parlement.
56:04Il faut un débat avant le 10 décembre ?
56:06Oui, il faut un débat. Moi, je suis européen,
56:08français et aussi patriote.
56:10Et donc, pour porter les intérêts de la France,
56:12on les portera par l'Europe
56:14et par une voix puissante. Et si les députés
56:16français disent
56:18fortement les choses, ça aura aussi
56:20un écho au niveau européen.
56:22Merci beaucoup Erwann Balanon, merci Bryan Masson.
56:24On retrouve Clément Méric, Cour d'honneur,
56:26quand on parlait, allez, la séance commence dans un peu moins
56:28d'une minute trente.
56:30On va parler
56:32beaucoup d'agriculture et d'opposition à ce
56:34projet d'accord commercial du maire Caussure,
56:36qui fait l'unanimité contre lui, ici à l'Assemblée,
56:38avec au moins quatre questions qui porteront
56:40sur ce thème. On va débattre aussi de cette
56:42hausse de 5% du ticket modérateur
56:44annoncé hier par la ministre de la Santé.
56:46Deux questions sont prévues au moins sur ce thème.
56:48Et puis, dernier thème, celui des
56:50collectivités locales, de leur santé
56:52financière notamment, alors que le
56:54gouvernement leur demande un effort
56:56d'économie, et que se tient actuellement à Paris
56:58le Congrès des maires de France, et bien il y aura
57:00quatre questions qui porteront sur ce thème.
57:02Merci beaucoup Clément Méric,
57:04vous êtes Cour d'honneur,
57:06on va maintenant en salle des quatre colonnes, puisqu'LCP
57:08est partout, juste avant cette séance de questions
57:10au gouvernement. Marco Pommier, quelle est
57:12l'ambiance à moins d'une minute de la séance ?
57:14Eh bien écoutez Elsa, il y a une trentaine
57:16de journalistes dans cette salle
57:18de quatre colonnes, des journalistes qui
57:20attendent cette séance de questions au gouvernement.
57:22On parle beaucoup depuis ce matin
57:24de la colère des agriculteurs, bien sûr, et du
57:26Mercosur, cet accord de libre-échange
57:28entre l'Union Européenne et les
57:30pays de l'Amérique du Sud, et puis
57:32on parle aussi de cette éventuelle motion
57:34de censure qui pourrait être votée
57:36par la gauche et le Rassemblement
57:38National d'ici Noël, pour faire tomber
57:40le gouvernement de Michel Barnier sur le budget
57:422025. Hier, Jordan Bardella
57:44a dit très clairement que
57:46Michel Barnier prenait le chemin d'une
57:48motion de censure.
57:52Applaudissements
58:22Et vous avez suivi en direct
58:24le passage de la présidente
58:26de l'Assemblée Nationale, Yael Broun-Pivet,
58:28qui monte au perchoir pour la séance
58:30de questions au gouvernement.
58:32Colère du monde agricole, inquiétude
58:34côté collectivité territoriale,
58:36voici le menu, on se retrouve juste après
58:38pour le débrief.

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