Valérie Brochard, Hugo Couturier & Antonin Marin reçoivent cette semaine :
- La députée "Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires" (LIOT) du Loiret, Constance de Pélichy
- Suivi de la députée écologiste de la Drôme, Marie Pochon
Chaque mercredi en direct sur Twitch, après les deux séances de Questions au gouvernement de la semaine, deux personnalités politiques se succèdent pour répondre aux questions de deux streamers : Hugo au Perchoir chaque semaine, accompagné de Sasha Beckerman en alternance avec un autre streamer. Les invités répondent également aux questions des internautes exprimées dans le chat et relayées par Valérie Brochard, en alternance avec Maël Morin une fois par mois.
- La députée "Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires" (LIOT) du Loiret, Constance de Pélichy
- Suivi de la députée écologiste de la Drôme, Marie Pochon
Chaque mercredi en direct sur Twitch, après les deux séances de Questions au gouvernement de la semaine, deux personnalités politiques se succèdent pour répondre aux questions de deux streamers : Hugo au Perchoir chaque semaine, accompagné de Sasha Beckerman en alternance avec un autre streamer. Les invités répondent également aux questions des internautes exprimées dans le chat et relayées par Valérie Brochard, en alternance avec Maël Morin une fois par mois.
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00:00:00Et bonjour, bonjour à tous et bienvenue dans Légistream,
00:00:04le stream sur Twitch de la chaîne parlementaire,
00:00:08avec mes compagnons du jour,
00:00:10donc Antonin, Antonin Ducrayon,
00:00:12ça te va si on te présente comme ça ?
00:00:14Et les Pépites de France, également.
00:00:16C'est vachement bien, faut aller voir les Pépites de France.
00:00:19Et puis Hugo Auperchoir, Hugo Couturier.
00:00:22C'est vachement bien, faut aller le voir aussi.
00:00:25Bien sûr, faut suivre, s'abonner.
00:00:27Et tous les trois, nous avons le plaisir d'accueillir Constance de Pellichy.
00:00:31Vous êtes députée Lyott du Loiret,
00:00:33membre de la commission du développement durable ici,
00:00:36à l'Assemblée nationale.
00:00:38On va revenir évidemment sur l'écologie, la COP 29, tout ça.
00:00:42Mais d'abord, je voulais préciser un petit détail.
00:00:46Vous abritez dans votre circonscription la maison secondaire
00:00:49de Michel Barnier.
00:00:50Vous le croisez souvent le week-end ?
00:00:52Alors, moi, maintenant, bien sûr.
00:00:55Mais effectivement, Michel Barnier a été connu
00:00:57pour aller faire ses courses au supermarché,
00:00:59à la boulangerie, chez le Buraliste.
00:01:01Qu'est-ce qu'il prend ?
00:01:02Qu'est-ce qu'il prend ?
00:01:04Normalement, il fait son panier de courses comme tout le monde.
00:01:07Il passe au tabac presse plutôt pour prendre la presse
00:01:10que pour prendre le tabac.
00:01:12Mais après, il prend des pâtes, des légumes.
00:01:15C'est vraiment le caddie de monsieur tout le monde.
00:01:17Information exclusive, bien sûr.
00:01:19Sur Twitch, bien sûr.
00:01:21Il doit se nourrir le Premier ministre.
00:01:23Vous avez présidé l'association des amis de Guillaume Pelletier.
00:01:27Vous vous encartez ensuite chez Les Républicains
00:01:30jusqu'à l'arrivée d'Éric Ciotti, à la tête du parti.
00:01:35Pourquoi Lyott et pas plutôt Horizon ?
00:01:38Pourquoi Lyott et pas plutôt EPR,
00:01:40Ensemble pour la République Aujourd'hui,
00:01:43ou Ensemble avec Macron, ou les non-inscrits ?
00:01:45Pour moi, la question s'est plutôt posée
00:01:49d'être soit non-inscrite, soit chez Lyott.
00:01:52Je me suis jusque-là pas vraiment retrouvée
00:01:54dans la politique conduite par le président de la République.
00:01:58Je l'ai souvent dit sur mes réseaux sociaux,
00:02:00je l'ai souvent dit pendant la campagne.
00:02:02Il y a un exercice du pouvoir dans lequel je me retrouvais pas.
00:02:06Et donc, j'ai pas souhaité aller vers un des partis
00:02:09qui faisait partie de la coalition présidentielle jusque-là.
00:02:13Et par ailleurs, d'un point de vue économique,
00:02:16je suis pas du tout portée sur tout ce qui est libéralisme.
00:02:20Je trouve qu'on a la chance, en France,
00:02:22d'avoir un socle de services publics qui est important
00:02:25sur les domaines de la santé, de l'éducation,
00:02:27de l'enseignement secondaire.
00:02:29A mon sens, ce sont des sujets à vraiment garder
00:02:32dans le régalien, et j'utilise le terme
00:02:35régalien volontairement.
00:02:37C'est un terme qu'on utilise exclusivement aujourd'hui
00:02:40sur les questions de justice, sécurité, défense.
00:02:42Mais le régalien, c'est aussi l'éducation de nos enfants,
00:02:46c'est aussi le droit à la santé pour tous.
00:02:48Et sur ces sujets-là, j'avais la crainte
00:02:50qu'on aille plutôt vers une libéralisation de la santé,
00:02:54alors que je suis très attachée à garder une santé
00:02:57directement gérée par l'Etat.
00:02:59C'est une question d'affinité politique ?
00:03:01Est-ce qu'il y a quelqu'un, chez Liot,
00:03:03qui vous a convaincue de venir ?
00:03:05Non, pas spécialement.
00:03:07Alors, j'ai eu un parcours un peu bizarre
00:03:10pour un député qui débarque.
00:03:11Mais...
00:03:13C'est votre premier mandat.
00:03:14C'est mon premier mandat, mais c'est aussi lié
00:03:17au contexte de ces élections.
00:03:18Moi, j'étais plutôt dans l'optique
00:03:21de raccrocher la politique,
00:03:23de me dire, voilà, j'ai fait deux mandats de mairie,
00:03:27mais j'ai des petites filles, j'aspire à autre chose,
00:03:30j'ai pas envie d'être financièrement dépendante
00:03:33de la vie politique, donc, 2026,
00:03:35ce sera ma retraite politique
00:03:37et je partirai faire autre chose de ma vie.
00:03:39Jamais eu d'ambition particulière à l'Assemblée nationale,
00:03:42j'avais pas une très belle vision de ce mandat non plus,
00:03:46et donc, j'étais plutôt dans l'objectif
00:03:48de travailler sur ma reconversion professionnelle.
00:03:51J'avais même trouvé un cabinet qui devait m'accompagner
00:03:54dans cette optique-là, qui venait de me sortir un devis
00:03:57que je devais signer.
00:03:58Très bien. Voilà le contexte.
00:04:00-"J'ai décidé de dissoudre l'Assemblée nationale."
00:04:03-"J'ai décidé de dissoudre l'Assemblée nationale."
00:04:06J'étais à Tulle pour les commémorations
00:04:08qui sont liées au 99 pendu de Tulle.
00:04:11Donc, franchement, vous apprenez.
00:04:14Le résultat des élections européennes,
00:04:16avec l'énorme score du Rassemblement national.
00:04:19Alors que vous venez de défiler dans la ville de Tulle,
00:04:21vous avez des gerbes de fleurs accrochées à tous les balcons
00:04:25et les lampadaires à chaque endroit précis
00:04:27où on a retrouvé un pendu dans la ville de Tulle,
00:04:30pendu par les divisions SS.
00:04:33C'est particulier comme contexte, quand même.
00:04:35Là-dessus, vous apprenez la dissolution
00:04:38et le lendemain matin, vous êtes pour les commémorations
00:04:41à Auradour-sur-Glane,
00:04:42où le président de la République, juste après avoir dissous
00:04:45et donc de mettre aux portes du pouvoir
00:04:48le Rassemblement national,
00:04:50qui est quand même un parti fondé aussi par des ex-nazis...
00:04:54Euh...
00:04:55C'est ce combat contre le Rassemblement national
00:04:57qui vous a fait vous engager ?
00:04:59C'est exactement ça, en fait.
00:05:01Moi, j'étais sur une circonscription
00:05:03où l'élu sortant était un député Rassemblement national,
00:05:07en l'occurrence Mathilde Paris.
00:05:09Euh...
00:05:10On va en reparler.
00:05:11On s'est beaucoup posé la question,
00:05:13le lundi, le mardi, qu'on suivit la dissolution,
00:05:16qui était le plus à même dans le département
00:05:19de mettre en danger le Rassemblement national.
00:05:21On est arrivés à la conclusion que c'était moi
00:05:24et on voit bien que c'est un accord global.
00:05:26Au niveau du département, il y avait les sénateurs,
00:05:29le président du département,
00:05:31les maires des principales communes
00:05:33de la circonscription.
00:05:34Toute sensibilité politique confondue.
00:05:36On est globalement dans le loiré d'y vers droite,
00:05:39on ne peut pas se mentir.
00:05:41On est arrivés à cette conclusion
00:05:43que j'étais la plus à même de remporter l'élection
00:05:45avec le maire de Giermes,
00:05:47mais lui était frappé d'incompatibilité
00:05:49et étant nouveau maire, ne souhaitait pas se présenter.
00:05:52Ce qui m'a poussée à me présenter aux législatives,
00:05:55c'était vraiment de dire...
00:05:57En fait, moi, une France RN, c'est pas possible.
00:06:00Et j'estime que ça ne doit être possible pour personne.
00:06:04Il y a tout un tas de raisons
00:06:06qui font qu'on en est arrivés là
00:06:07et on se doit chacun de faire le bilan
00:06:10des raisons qui font qu'on en est arrivés là,
00:06:12mais néanmoins, on a chacun notre rôle à jouer
00:06:15dans la lutte contre l'extrémisme,
00:06:17contre les populismes.
00:06:18Sauf qu'on n'a pas tous les mêmes cartes en main
00:06:21pour lutter contre l'extrémisme et les populismes.
00:06:24J'étais une maire bien implantée,
00:06:25qui jouissait d'une réelle notoriété sur mon territoire
00:06:29avec une bonne image.
00:06:30J'ai considéré que ma responsabilité
00:06:32n'était pas la même que celle du citoyen lambda
00:06:35et que je ne peux pas me plaindre
00:06:38d'avoir un gouvernement RN
00:06:40si, moi-même, je n'ai pas pris mes responsabilités à ce moment-là.
00:06:44Justement...
00:06:45C'est vrai que votre élection a été un peu surprenante.
00:06:48C'était la surprise.
00:06:49J'ai souvenir de tweets qui disaient
00:06:51que Mathilde Paris a fait 45 % au premier tour,
00:06:54s'est pliée pour son opposante.
00:06:56Justement, une question sur le sujet.
00:06:58Mathilde Paris a déposé un recours
00:07:00contre vous au Conseil constitutionnel.
00:07:02Très rapidement, qu'est-ce qu'elle vous reproche ?
00:07:05Dernièrement, elle a déposé hier, je ne sais pas si vous l'avez vu,
00:07:09un tweet sur votre participation à l'Assemblée nationale
00:07:12où elle vous accuse d'être dans les 30 députés
00:07:14qui participent le moins à l'Assemblée.
00:07:16Qu'est-ce que vous lui répondez ?
00:07:18Pour la petite histoire, le mari de Mathilde Paris
00:07:21est le chargé de groupe RN dans la commission
00:07:24dans laquelle je siège.
00:07:25Donc, il y a des infos...
00:07:29Voilà, qui sont directement téléguidées
00:07:32dans ce qu'est une opération de trolling,
00:07:34comme il y en a d'autres à d'autres moments.
00:07:36Mais votre présence à l'Assemblée,
00:07:38quelle qu'elle soit, elle est toujours...
00:07:41Moi, je suis là toutes les semaines.
00:07:43Vous le voyez dans les conduits de commission.
00:07:45Elle vous reproche de ne pas avoir assez voté ?
00:07:48Elle me reproche de ne pas avoir assez voté dans l'hémicycle.
00:07:51J'ai porté un rapport pour avis sur le budget.
00:07:54Vous êtes les premiers à savoir que le travail parlementaire,
00:07:57malheureusement, il ne se fait pas exclusivement dans l'hémicycle
00:08:01et que tout s'enchaîne et se superpose.
00:08:03Par ailleurs, on est dans un moment très particulier,
00:08:06qui était celui de l'exercice du budget,
00:08:08mais où on a eu essentiellement des séances de nuit,
00:08:11des séances le week-end,
00:08:12et où vous ne pouvez pas être présent en circonscription
00:08:15et dans l'hémicycle en même temps.
00:08:17En revanche, ça pose une question fondamentale,
00:08:20sur laquelle j'ai commencé à parler à quelques-uns,
00:08:23y compris à quelques journalistes,
00:08:25c'est comment on organise le travail parlementaire.
00:08:28C'est n'importe quoi.
00:08:29Vous regardez l'ordre du jour de l'Assemblée ces derniers jours,
00:08:32c'est l'ordre du jour de la veille,
00:08:34avec 2 500 amendements qui sont déposés.
00:08:37Vous ne savez jamais quand ils vont passer,
00:08:39lesquels vont être votés, quand, ce que vous avez à défendre.
00:08:43On vous dit qu'il va falloir revenir le week-end,
00:08:45en fait, non, peut-être pas ce week-end-là,
00:08:48mais peut-être le suivant.
00:08:49C'est pas possible de s'organiser comme ça.
00:08:52Les gens ont besoin de vous voir sur le terrain.
00:08:54J'ai organisé plein de visites d'entreprises sur le terrain
00:08:57parce que je veux connaître ma circonscription correctement.
00:09:01J'ai organisé toutes les auditions dans le cadre de mon rapport.
00:09:04J'ai la plupart des temps de parole de mon groupe
00:09:07dans le cadre de mon travail en commission parlementaire.
00:09:10On ne peut pas tout faire en même temps.
00:09:12Je m'étais dit, les recettes, je me consacre
00:09:14sur mon rapport et du travail en circonscription,
00:09:17et sur les dépenses, j'organise mon agenda autrement.
00:09:20Le fait est que la procédure est quelque peu bouleversée.
00:09:23Globalement, des statistiques faites aujourd'hui,
00:09:26c'est à peu près aussi crédible que de dire un enfant de CP
00:09:29à la Toussaint, toi, t'auras jamais ton bac.
00:09:32C'est quelque chose qui se regarde sur le temps long
00:09:35et dans lequel on doit prendre en considération
00:09:37l'ensemble du travail parlementaire.
00:09:40Là, la manière dont c'était fait,
00:09:42vous voyez tout de suite qu'on est sur une opération trolling,
00:09:45mais de la même manière que le recours qui a été fait,
00:09:48c'est une manière de faire de la presse
00:09:50et de se poser en victime.
00:09:52Ca recoursait quoi, concrètement ?
00:09:54Elle me reproche quoi ?
00:09:55Elle m'attaque en diffamation
00:09:57pour avoir dit qu'elle était anti-IVG
00:10:00et avoir repris ses tweets de 2018
00:10:02où elle comparait l'IVG à la Shoah.
00:10:04Ca rentre dans les recours au CC ?
00:10:06Oui, parce qu'il est indiqué
00:10:08que ça aurait pu changer la perception des lecteurs.
00:10:11Vous avez dû le faire juste avant la date butoir.
00:10:14Non, même pas. Je l'ai sorti une semaine avant ce tract.
00:10:17Mais en même temps, elle me reproche des tracts
00:10:20que je n'ai jamais vus et dont je ne sais pas d'où ils viennent.
00:10:24Elle dit qu'ils sont mon fait et qu'ils sont diffamatoires.
00:10:27Je ne connais pas ces tracts, je ne sais pas qui les a faits.
00:10:30Bon, on y va.
00:10:31Prête à repartir en campagne ?
00:10:33Oui, comme tout le monde.
00:10:35On est là pour des sujets importants.
00:10:37Vous parliez du budget à l'instant.
00:10:39Donc, hier, dans l'hémicycle, vous avez voté contre.
00:10:43Sur le budget ?
00:10:44Oui.
00:10:45Comme beaucoup.
00:10:46C'est pour ça qu'il a été rejeté ?
00:10:48Non, mais c'est un travail.
00:10:50C'est totalement inédit.
00:10:52C'est déconcertant.
00:10:53Alors, expliquez-moi.
00:10:54On arrive là,
00:10:55dans un contexte où, en plus, alors, je siège chez Liot,
00:10:59qui est officiellement dans l'opposition,
00:11:01mais qui, en fait, est un groupe qui se veut
00:11:04ni de majorité ni d'opposition,
00:11:06mais qui travaille sur des majorités de projets.
00:11:09Avec un rapporteur du budget, d'ailleurs.
00:11:11Avec un rapporteur général au budget,
00:11:14qui est Charles de Courson.
00:11:15Pour comprendre la procédure budgétaire,
00:11:18il faut se lever de bonheur, c'est pas si simple.
00:11:21Je vous vois sourire.
00:11:22Franchement, c'est pas évident.
00:11:24J'ai essayé de faire quelques vidéos de vulgarisation,
00:11:27mais c'est pas simple.
00:11:28Et puis, derrière, le budget,
00:11:30au gré de votes de circonstance,
00:11:32où les uns se retrouvaient, les autres se déchiraient, etc.,
00:11:36on arrive à un budget qui n'a plus aucun sens.
00:11:39Il y a des dispositions anticonstitutionnelles.
00:11:42Vous pensez à quoi ?
00:11:44Par exemple, la demi-part pour les veuves,
00:11:46c'est pas constitutionnel.
00:11:48Ca a déjà été retoqué par le Conseil constitutionnel.
00:11:51Exactement.
00:11:52Il y a la question de la participation financière
00:11:55à l'Union européenne.
00:11:57Dire comme ça, dans le budget, et donc en faire force de loi,
00:12:00que nous, on ne participera plus à l'Union européenne,
00:12:04qui, soit dit en passant, paye les agriculteurs,
00:12:06qui, soit dit en passant, à travers la PAC,
00:12:09paye un grand nombre d'investissements en France
00:12:12à travers les fonds structurels.
00:12:14On disait que la France ne donnait plus d'argent à l'Union européenne.
00:12:18Il y a eu un amendement du RN
00:12:19qui baissait de 5 milliards d'impôts,
00:12:21de la contribution.
00:12:23L'amendement a été adopté grâce à l'abstention des Insoumis.
00:12:26Et du coup, la gauche et la Macronie
00:12:29ont voté contre cet article amendé de telle façon
00:12:32qu'il supprimait de 5 milliards, etc.
00:12:34Et du coup, l'article 40 a été rejeté.
00:12:36Il sortait de l'intégralité.
00:12:38Il reviendra probablement par la porte au Sénat
00:12:41avec un amendement du gouvernement.
00:12:43Comme le dit une des personnes qui vous suit,
00:12:46il y a aussi tout le contexte
00:12:48autour des collectivités territoriales.
00:12:51Quand on a été maire pendant 10 ans
00:12:53et qu'on sait à quel point les mairies
00:12:55sont hyper impliquées
00:12:57dans le maintien du service public de proximité,
00:13:00on est à portée d'engueulade.
00:13:02On cherche toujours des solutions pour tout le monde.
00:13:05Le coup de rabot est hyper important et super angoissant.
00:13:08Bref, tout ça fait qu'on est arrivé
00:13:10à une situation qui n'était pas du tout tenable.
00:13:13Et ça nous a amené à...
00:13:15En tout cas, moi, ça m'a amené à préférer
00:13:18rejeter la partie recette du budget,
00:13:21quitte à ce qu'on ne puisse pas être saisi des dépenses.
00:13:24Parce que c'est ça.
00:13:26C'est ça, l'idée.
00:13:27C'est ça qui se joue.
00:13:28Ce qu'il y a derrière aussi,
00:13:30c'est qu'on rentre vite dans la technique.
00:13:32Sans passer par la technique, très bien.
00:13:34Vous vous êtes arrêtée au bon moment.
00:13:37Ce qui veut dire que...
00:13:39Vous le dites vous-même, je prends le risque,
00:13:41en tout cas, j'assume le fait de voter contre,
00:13:44et avec ce que ça coûte.
00:13:47Mais du coup, ça coûte quoi ?
00:13:49Ca va coûter un 49-3 ? Ca va coûter...
00:13:52Qu'est-ce que vous attendez derrière ?
00:13:54Comment ça va se passer ?
00:13:56J'ai beaucoup hésité entre m'abstenir et voter contre.
00:14:01Franchement, le choix n'est pas évident parce que...
00:14:04Derrière s'abstenir, c'est laisser faire.
00:14:08Et derrière voter contre,
00:14:10c'est admettre qu'on se dessaisisse du sujet.
00:14:13Mais en l'occurrence,
00:14:15j'ai pas trouvé qu'on était à la hauteur de l'exercice.
00:14:19Et si on n'est pas à la hauteur de l'exercice au niveau recettes,
00:14:23on ne sera pas plus au niveau des dépenses.
00:14:26Ce qui se profilait n'était pas d'être plus à la hauteur
00:14:30au niveau des dépenses.
00:14:31D'autant plus qu'on est limité par le temps.
00:14:34On savait qu'on allait pouvoir étudier
00:14:362, 3, 4 programmes de dépenses,
00:14:38mais qu'on allait étudier un quart du budget sur les dépenses
00:14:41et que, de toute façon, on allait être coupé par le temps
00:14:44et que ça passerait comme ça au Sénat.
00:14:47Eh bien, dans ces cas-là,
00:14:48franchement, autant assumer jusqu'au bout
00:14:50de dire que ce qu'on a fait, ça ne tient pas debout
00:14:53et ça ne tiendra pas plus debout dans les dépenses.
00:14:56Donc, on s'arrête là.
00:14:57Et le texte part au Sénat.
00:14:59Le Sénat rendra sa copie.
00:15:01Derrière, on a toujours la possibilité,
00:15:03reste à voir ce que voudra le gouvernement,
00:15:06mais en fonction de comment ça se passe au Sénat,
00:15:08d'avoir une CMP, une commission mixte paritaire,
00:15:11donc le texte arrive...
00:15:13Elle peut être conclusive ou pas.
00:15:14Entre les deux chambres, on essaie de se mettre d'accord.
00:15:17On y arrive, on n'y arrive pas.
00:15:19Et à ce moment-là, arrive le 49-3.
00:15:21Quand Eric Werth dit qu'on perd du temps,
00:15:24tout ce blabla pour rien, vous êtes d'accord avec lui ?
00:15:27Franchement, là-dessus, il y a de ça,
00:15:29parce que je ne sais plus combien de centaines d'heures de débat,
00:15:32mais il faut voir aussi la mobilisation
00:15:35en termes de temps
00:15:37pour toute la machine qu'il y a derrière, en fait.
00:15:41C'est là où on arrive, je trouve,
00:15:43à une forme de perversité du système
00:15:45qui m'interpelle beaucoup et qui m'intéresse beaucoup.
00:15:48On en parlait tout à l'heure sur le fait
00:15:50qu'on ne peut pas être présent dans l'hémicycle en permanence.
00:15:54On a un système qui est un peu embolisé.
00:15:56On observe aussi chez certains
00:15:58qu'il y a une forme de déresponsabilisation.
00:16:00On sait qu'il y aura le 49-3,
00:16:02on sait que le gouvernement nous présentera
00:16:05ce qu'il voudra garder et enlever.
00:16:07Finalement, allez, j'y vais,
00:16:08et puis je distribue les milliards à qui je veux,
00:16:11puis, pfff, de toute façon,
00:16:13ce ne sera pas gardé par le gouvernement,
00:16:15mais...
00:16:17C'est déresponsabilisant, en fait.
00:16:19J'y vais, voilà, je fais plaisir à mon électorat,
00:16:22je fais plaisir aux causes qui m'intéressent.
00:16:24Tout est jeu de dupoi.
00:16:25De toute façon, ça ne restera pas,
00:16:27donc c'est pas grave si c'est voté.
00:16:29C'est perturbant comme système.
00:16:31Hugo, tu voulais...
00:16:32Il y a une question pour vous sur votre circonscription.
00:16:35C'est Christelle, qui dit...
00:16:47C'est un sujet à l'Assemblée.
00:16:48Il y avait eu l'année dernière une proposition-loi
00:16:51pour interdire la chasse à courre et la chasse le dimanche.
00:16:54Votre position sur la chasse à courre et la chasse le dimanche ?
00:16:58Ces deux choses, pour moi, sont très différentes.
00:17:00La chasse à courre et la chasse le dimanche.
00:17:03Sur la chasse à courre,
00:17:04il y a quelque chose qui me semble devoir s'appliquer à tout le monde,
00:17:08c'est le respect de la propriété privée, déjà.
00:17:10Qu'on fasse de la chasse à courre dans sa propriété,
00:17:14c'est une chose.
00:17:16Je comprends que ça puisse choquer certaines personnes
00:17:19par rapport à la pratique de cette chasse,
00:17:21mais ça reste chez soi.
00:17:23Aller chez les autres et avoir une pratique
00:17:26qui vient troubler l'ordre public chez les autres,
00:17:29ça n'est pas acceptable,
00:17:31au même titre que d'autres troubles à l'ordre public
00:17:34qui ne sont pas acceptables.
00:17:35Il n'y a pas de sujet là-dessus.
00:17:37Sur la question d'interdire la chasse le dimanche,
00:17:40je pense qu'il y a un sujet fondamental en France,
00:17:44qui est d'arrêter de cliver fortement
00:17:49les populations entre ceux qui chassent,
00:17:54et chez les chasseurs, il y a le bon et le mauvais chasseur,
00:17:57et ceux qui voudraient pouvoir profiter
00:18:01de ces espaces naturels.
00:18:03Il y a un consensus à trouver,
00:18:05et est-ce que ça doit passer
00:18:07par l'interdiction de la chasse le dimanche ?
00:18:10Est-ce que ça doit passer par des semaines
00:18:12pendant les vacances scolaires où on ne chasse pas ?
00:18:17J'en sais rien, mais à un moment donné,
00:18:19on se parle et on arrête de se taper dessus
00:18:23et de dire que les chasseurs s'emmerdent,
00:18:27et qu'à côté, les chasseurs disent
00:18:29que les randonneurs font n'importe quoi
00:18:31et qu'ils rentrent dans nos propriétés.
00:18:33On régule la population de gibier en France.
00:18:35La différence entre un bon et un mauvais chasseur ?
00:18:38Vous dites ça en rigolant, mais elle est essentielle.
00:18:42Il y a, pour moi, un sujet qui est important dans la chasse,
00:18:46c'est qu'il y a beaucoup d'élevages,
00:18:49notamment sur la plume, ce qu'on appelle la plume,
00:18:52donc faisans, perdris, etc.,
00:18:53et du lâcher de faisans et du lâcher de perdris,
00:18:57qui ne savent pas voler,
00:18:58qui ne savent pas survivre en milieu naturel, etc.,
00:19:01et qui sont là pour permettre aux chasseurs
00:19:03de faire des gros tableaux,
00:19:05où vous pouvez avoir, sur une seule matinée de chasse,
00:19:081 000 oiseaux qui sont tués au cours de la même matinée de chasse.
00:19:12Là, franchement, c'est du mauvais chasseur.
00:19:14On est sur un remake de la chasse à la galinette cendrée,
00:19:17et ça n'est pas acceptable.
00:19:19En revanche, le chasseur qui se lève à 5h du matin,
00:19:23qui vient traquer un animal et qui, une fois sur deux,
00:19:26à la fin de sa journée de chasse, repart bredouille
00:19:29parce qu'il n'a pas eu l'animal,
00:19:31parce qu'il n'a pas eu cette chance,
00:19:33parce qu'il l'a raté, etc.
00:19:34C'est en nombre d'animaux tués qu'on dit
00:19:36si on est un bon ou un mauvais chasseur.
00:19:39Qu'est-ce qu'on en fait après ?
00:19:40Il y a... Qu'est-ce qu'on en fait derrière ?
00:19:43On a un souci en Sologne où, clairement,
00:19:45pour certains, l'objectif, c'est de faire des gros tableaux de chasse,
00:19:49parce que, je sais pas si c'est viril,
00:19:51je sais pas si c'est l'adrénaline ou quoi,
00:19:53mais on fait des gros tableaux de chasse et on ne le mange pas.
00:19:57Là, il y a quand même une relation biaisée aussi
00:19:59par rapport à ce qu'on fait.
00:20:01Donc, on a une entreprise de valorisation de gibier
00:20:04qui vient d'ouvrir et ça va permettre
00:20:06au moins de trouver une filière de sortie
00:20:08et de faciliter la valorisation de ce gibier.
00:20:11Dans votre circo, ça ouvre.
00:20:12Donc, la vente de viande, de gérine, de pâté,
00:20:16de saucisson, de viande fraîche, etc.
00:20:18Et tant mieux, puisque, paradoxalement,
00:20:20on ne mange pas ce qu'on chasse, mais on importe ce qu'on mange.
00:20:23Donc, ça n'a aucun sens.
00:20:25Vous auriez voté pour les amendements
00:20:27qui voulaient re-augmenter le...
00:20:29Alors, j'ai plus le droit de chasse,
00:20:31j'ai oublié le nom, mais le permis de chasse,
00:20:33qui était à 200 euros, qui a été baissé à 45 euros
00:20:36par Emmanuel Macron, il y a eu des amendements
00:20:39pour re-augmenter le prix, sachant qu'en Sologne,
00:20:42il y a pas mal de chasseurs. Vous auriez pu le voter ?
00:20:45Pour être honnête, c'est un sujet sur lequel
00:20:47je n'ai jamais été interpellée pendant mes dix années de mairie
00:20:51et donc auquel je ne me suis absolument pas intéressée.
00:20:54Sur le papier, ça peut paraître pertinent,
00:20:56sauf qu'en fait, j'ai aucune idée
00:20:58de ce que ça peut amener comme conséquence
00:21:01d'un côté comme de l'autre.
00:21:02J'essaye de lire en même temps tous vos commentaires,
00:21:05qui sont super intéressants, et c'est un vrai sujet,
00:21:08la chasse, qui intéresse tout le monde.
00:21:10Je lis...
00:21:15C'est ce que vous constatez sur le terrain ?
00:21:18La Sologne, c'est votre circo.
00:21:20C'est exactement ça. La Sologne est privée,
00:21:22ça, c'est vrai, mais elle ne se privatise pas
00:21:24de plus en plus dans le sens où elle était déjà privée.
00:21:27Je ne sais plus, c'est...
00:21:29Plus de 95 % de la forêt en Sologne
00:21:32appartient à des propriétaires privés.
00:21:34En revanche, là où on a un gros sujet,
00:21:37c'est la question de l'engriagement,
00:21:39et c'est peut-être ce que la personne voulait dire
00:21:42derrière la privatisation de la forêt.
00:21:44Il y a une proposition de loi qui a été adoptée en France en 2023.
00:21:48C'est le fruit, franchement,
00:21:50d'au moins cinq années de discussions compliquées
00:21:53sur le sujet de l'engriagement.
00:21:55C'est un sujet qui est moins simple qu'il y paraît.
00:21:57On peut rappeler, c'est du coup,
00:21:59mettre des grillages dans les zones qui nous appartiennent.
00:22:03En gros, j'ai une propriété, j'ai le droit de la clôturer.
00:22:06Ca pose problème pour la circulation des animaux.
00:22:09Tout le monde se dit qu'il a le droit de clôturer son jardin.
00:22:12Celui qui a 500 ou 600 hectares a envie de dire
00:22:14que c'est son jardin, il a envie de le clôturer.
00:22:17Le problème, c'est que déjà,
00:22:19c'est pas de la petite clôture, du petit grillage.
00:22:21Ca peut monter à plus de 2 m de haut.
00:22:24Parfois, il y a des barbelés avec.
00:22:25En termes de paysage, d'accueil, etc., c'est horriblement laid.
00:22:29Quand vous vous retrouvez sur des chemins de randonnée publics
00:22:32avec un grillage de 2 m d'un côté et de l'autre,
00:22:35c'est pas génial.
00:22:36Mais surtout, et vous le disiez à juste titre,
00:22:39ça pose un vrai problème
00:22:41par rapport au gibier de deux types.
00:22:43Le premier, c'est qu'on n'est plus sur du gibier sauvage
00:22:47s'il reste enfermé.
00:22:48Et on empêche les migrations.
00:22:50Par exemple, les cerfs migrent régulièrement
00:22:53et on empêche les migrations naturelles de gibier.
00:22:56On crée de la consanguinité. Ca pose des soucis de ce type.
00:23:00Mais en plus, le gibier se blesse,
00:23:02parce que lui, il a beau avoir un grillage,
00:23:05il va quand même essayer de passer.
00:23:07Donc, on se retrouve avec des problématiques
00:23:09de bien-être animal assez préoccupantes.
00:23:12Mais en même temps, on peut aussi comprendre
00:23:15qu'on est des propriétaires, qu'on est ras-le-bol
00:23:18de voir la France entière aller chercher les champignons chez eux,
00:23:21et ils sont responsables des accidents
00:23:23que les gens peuvent avoir chez eux.
00:23:25Bien sûr. On va continuer à élargir un peu cette discussion.
00:23:29La chasse, l'environnement,
00:23:32c'est des domaines, évidemment,
00:23:33que vous maîtrisez à travers ce que vous faites.
00:23:36Je voudrais rebondir à l'un des sujets.
00:23:38Les corpots de chasseurs,
00:23:40ça fait partie de la bourgeoisie locale en milieu rural,
00:23:43qui fait la foi, la météo, la morale et la loi.
00:23:45Oui.
00:23:46Ca, vous n'aimez pas...
00:23:48Non, j'aime pas ça du tout.
00:23:50Euh... Alors...
00:23:52Je peux entendre la question autour du lobby des chasseurs,
00:23:55mais dans le monde rural, vous avez les grandes chasses,
00:23:58les chasseurs bourgeois, ce que vous voulez.
00:24:00Mais vous avez aussi les petits chasseurs.
00:24:03Et franchement, les populations de rabatteurs,
00:24:05les petits chasseurs du dimanche,
00:24:07c'est aussi issu des milieux beaucoup plus populaires.
00:24:10OK.
00:24:11Ces chasseurs-là ne sont pas dans les fédérations de chasseurs.
00:24:14Pas trop.
00:24:15La fédération de chasseurs s'est vachement mobilisée
00:24:18contre l'engriagement des grands propriétaires.
00:24:21Je voulais qu'on parle de l'environnement,
00:24:24de l'écologie, plus globalement.
00:24:26La COP 29 a démarré, là, il y a deux jours.
00:24:29On a quelques questions, Antonin, sur le sujet.
00:24:32C'est intéressant. Quand on parle de chasse,
00:24:34de la biodiversité et d'écologie,
00:24:36vous avez embrayé sur la propriété privée.
00:24:38Je me pose la question de vous, en tant que député,
00:24:41sur vos priorités sur les enjeux climatiques.
00:24:43On voit la COP 29.
00:24:44On sait que vous avez été proche de Michel Barnier.
00:24:47On en a parlé au tout début.
00:24:49Ni Michel Barnier ni Emmanuel Macron ne se rendent à la COP 29.
00:24:52Ni la ministre.
00:24:53Ni l'annoncée tout à l'heure.
00:24:55C'est pas du tout une priorité pour vous,
00:24:57en fait, les enjeux climatiques.
00:24:59C'est terrible de dire ça comme ça.
00:25:01C'est très bien réduit, et pour le coup, hein.
00:25:04C'est terrible de dire ça comme ça.
00:25:06Je me suis interrogée...
00:25:09Tout à l'heure, vous m'avez dit
00:25:11qu'on parlera peut-être de la COP 29.
00:25:13Et là, je vous ai dit que j'ai rien lu sur la COP 29
00:25:16et que je ne me suis pas du tout intéressée
00:25:19à la COP 29 jusque-là.
00:25:20Et en y réfléchissant,
00:25:22je me suis intéressée à des COPs plus anciennes.
00:25:25Et finalement, jusqu'à la COP qui s'est passée en Écosse,
00:25:30et depuis, j'ai perdu le fil.
00:25:32Je trouve que c'est symptomatique en un sens.
00:25:34Alors que vous êtes députée.
00:25:36Oui, en même temps, on était en pleine procédure budgétaire.
00:25:39Enfin, bref, il y a aussi de l'actualité locale.
00:25:42Mais alors que la COP devrait être un temps fort,
00:25:46effectivement, de l'enjeu climatique
00:25:49et de la capacité, au niveau mondial,
00:25:52à définir une stratégie
00:25:53autour de l'enjeu climatique et de l'écologie.
00:25:57Mais une COP à Bakou, ça n'a aucun sens.
00:26:01Ca, on n'avait déjà pas, franchement,
00:26:03en Arabie saoudite auparavant.
00:26:05Et ce qui me perturbe aussi,
00:26:09c'est qu'on en revient beaucoup aux accords de Paris,
00:26:12qui définissaient une feuille de route
00:26:14qui était ambitieuse,
00:26:17qui était capée dans le temps,
00:26:19qui était chiffrée,
00:26:20et sur laquelle, je crois que c'est la dernière COP ambitieuse
00:26:24sur laquelle on a réussi à se mettre d'accord.
00:26:26Et aujourd'hui, tout ce qu'on peut dire,
00:26:29c'est que finalement, c'est un échec.
00:26:31On n'arrive pas à atteindre les objectifs de la COP 21,
00:26:34je crois, la COP de Paris.
00:26:35La COP de Paris, COP 21.
00:26:37Et quel sens on donne encore à ces COPs ?
00:26:40L'Institut Copernicus dit que l'année 2024
00:26:42sera la plus chaude jamais vécue.
00:26:45Comme les COP ne servent plus à rien, selon vous,
00:26:48il faut les boycotter et on ne regarde plus ce qui se passe.
00:26:51Non, mais l'Azerbaïdjan, ça pose sérieusement la question
00:26:54sur la capacité à travailler sur une diplomatie
00:26:58par rapport à la COP.
00:26:59Je pense que la COP est à réinventer.
00:27:01Après, on est en train de voir qu'au niveau géopolitique,
00:27:04il y a des choses assez graves qui se mettent en place
00:27:07où obtenir un accord mondial
00:27:09va devenir, à mon sens, totalement impossible.
00:27:13Est-ce qu'on ne peut pas continuer de discuter avec eux
00:27:16et rencontrer les chefs d'Etat ?
00:27:18Comment vous discutez avec Trump, avec Poutine,
00:27:21avec Xi Jinping ?
00:27:22On ferme les yeux, on ne les regarde plus.
00:27:24Ce n'est pas ce que je dis,
00:27:26mais est-ce que vraiment, ça vaut le coup
00:27:29d'aller déplacer des centaines de tonnes de carbone
00:27:32à Cabou, à Bakou,
00:27:34pour aller faire les guignols et dire
00:27:36qu'on se parle pour n'arriver à rien ?
00:27:39Est-ce que c'est ça, aussi, une COP ?
00:27:41Ou travailler sur des sujets hyper ambitieux
00:27:44au niveau européen avec les partenaires
00:27:47avec lesquels on arrivera à monter des choses ?
00:27:49Comment y arriver quand l'argument de l'écologie punitive
00:27:52est répété à tout coup, alors qu'il faut une écologie ?
00:27:55Vu le mur qui s'approche, quand même,
00:27:58il va falloir qu'on mette des tour-de-vices.
00:28:00Pour vous citer un exemple, je suis maire,
00:28:02et je me suis beaucoup... Enfin, j'étais maire,
00:28:05je ne le suis plus depuis juillet,
00:28:07et je me suis beaucoup intéressée à l'artificialisation des sols
00:28:11à travers la loi ZAN.
00:28:12J'ai été coprésidente de la commission aménagement
00:28:15du territoire de l'Association des maires de France.
00:28:18J'ai fait partie des rares à défendre,
00:28:20devant des associations départementales de maires ruraux,
00:28:24que, dans le ZAN, tout n'était pas acheté
00:28:26et qu'il fallait absolument garder
00:28:28cette trajectoire de sobriété foncière.
00:28:31C'est pas ce qu'on entend dire de la part des maires.
00:28:34C'est quelque chose qui est essentiel.
00:28:36Mais là, avec, par exemple, ce qui s'est passé à Valence,
00:28:39dans la région de Valence, en Espagne,
00:28:41je pense que c'est l'évidence.
00:28:43Pas du tout.
00:28:44A Blois, ce qui s'est passé...
00:28:46En tant que Vendôme, on a eu des inondations majeures.
00:28:49À cause de l'artificialisation des sols.
00:28:51Oui, mais ça n'est pas encore perçu comme tel par beaucoup d'élus,
00:28:55parce qu'on a un système d'aménagement du territoire
00:28:58qui est beaucoup conçu autour du développement,
00:29:01de la concurrence entre les collectivités,
00:29:04qui est organisée au niveau fiscal,
00:29:06au niveau des services publics,
00:29:08dans votre classement dans la presse, etc.,
00:29:10tout est fait pour vous pousser
00:29:12à développer l'urbanisation de votre collectivité.
00:29:15Vous avez le sentiment qu'on vous contraint à mourir
00:29:18si vous ne permettez pas la création d'une zone d'activité,
00:29:22d'un lotissement, etc.
00:29:23Donc, moi, c'est un sujet qui me passionne.
00:29:25Vous me demandiez mes priorités en termes d'écologie.
00:29:28C'est un sujet sur lequel j'ai vraiment envie de m'investir
00:29:32pour dire que peut-être que la loi est mal faite.
00:29:34En tant que maire, elle était hyper complexe à appliquer
00:29:37et je ne vois pas comment on arrivait à l'appliquer
00:29:40telle qu'elle était construite.
00:29:42En revanche, se dire qu'on a une obligation
00:29:45de parvenir à un zéro artificialisation en 2050,
00:29:48c'est essentiel.
00:29:49On a une urgence à travailler complètement différemment
00:29:52de l'aménagement de nos territoires.
00:29:55Et ça va vous manquer de plus vous rendre au congrès de l'EMF,
00:29:58je ne sais plus si c'est cette semaine ou la semaine prochaine.
00:30:01J'interviens justement dans les EMF sur la question
00:30:04de l'artificialisation, mardi matin.
00:30:06En tant que députée, du coup.
00:30:08Très bien. Merci.
00:30:09Merci beaucoup d'avoir participé à cet échange
00:30:12avec nous ici et avec toutes celles et ceux qui nous suivent
00:30:15et qui nous écrivent.
00:30:17Merci beaucoup, Constance de Pellichy.
00:30:19Je vous laisse regagner les couloirs de l'Assemblée nationale.
00:30:23Et la région-centre.
00:30:24Oui, aussi, les couloirs du temps.
00:30:26Merci infiniment. A très bientôt.
00:30:28Au revoir.
00:30:29Merci pour votre invitation.
00:30:31Merci à vous. On va accueillir notre prochain invité.
00:30:34Merci beaucoup.
00:30:35Marie Pochon.
00:30:36Bonjour.
00:30:37Attention aux chats, n'écrasez pas.
00:30:40Tout va bien.
00:30:41N'écrasez pas. Il est là.
00:30:42D'accord.
00:30:44Comment ça va ?
00:30:46Bienvenue chez nous.
00:30:48Bienvenue dans l'Egistream,
00:30:50le stream de la chaîne parlementaire sur Twitch.
00:30:54Vous connaissez le principe ?
00:30:56Vous avez regardé nos précédents numéros ?
00:30:58Elle est déjà venue au perchoir.
00:31:00Bien sûr.
00:31:01Je le rappelle, pour ceux qui ne vous connaîtraient pas,
00:31:04vous êtes députée écologiste de la Drôme,
00:31:07membre également de la commission du développement durable.
00:31:10Vous échangez bien avec Constance de Pellichy ?
00:31:13Un peu, mais elle vient d'arriver dans la commission.
00:31:16Vous avez des trucs à lui apprendre ?
00:31:18On va avoir des échanges intéressants.
00:31:20On n'a pas pu étudier de texte, on a juste vu le PLF,
00:31:23le projet de loi de finances.
00:31:24On va voir comment vont se mener les débats,
00:31:27notamment sur le ZAN.
00:31:28Vous vous retrouvez dans ce qu'elle dit ?
00:31:31Vous avez pu écouter ?
00:31:32J'ai pas pu vraiment entendre.
00:31:34Bon, alors, on...
00:31:36On se quiz la question.
00:31:38Si vous n'avez pas entendu, on va se refaire le truc.
00:31:41J'avais une première question.
00:31:43Trump est élu 47e président des Etats-Unis.
00:31:45Du coup, c'est fini de l'écologie ?
00:31:47Ca va être compliqué,
00:31:49mais je pense que l'élection de Trump n'est pas le seul élément
00:31:52qui montre qu'aujourd'hui, l'écologie subit un backlash
00:31:56absolument terrifiant de par le monde.
00:31:58On le connaît aussi en France,
00:32:00on le connaît dans les discours qui sont menés,
00:32:02l'état du débat politique et médiatique.
00:32:05On le voit dans les réactions et les débats
00:32:07qu'on peut avoir à l'Assemblée nationale.
00:32:09On débattait de la loi d'orientation agricole,
00:32:12censée permettre l'installation, le renouvellement des générations
00:32:15et permettre la transition agricole
00:32:17et l'adaptation de notre agriculture
00:32:19pour faire face au changement climatique.
00:32:22Tout ce volet-là a explosé en plein vol.
00:32:24Ca n'apparaissait plus du tout dans le texte,
00:32:27alors même que pour produire demain en France,
00:32:29on a besoin d'écosystèmes qui sont fonctionnels,
00:32:32de sols qui sont fertiles,
00:32:34d'une biodiversité qui est vivante
00:32:37et de sols qui permettent aussi d'absorber l'eau.
00:32:40Aujourd'hui, quand on fait face au changement climatique,
00:32:43c'est également le sujet de...
00:32:45L'infiltration des eaux est absolument fondamentale.
00:32:48On l'a vu à Valence assez récemment.
00:32:50Donc oui, bien évidemment que c'est une catastrophe
00:32:53pour le climat et pour l'environnement
00:32:56et pour les générations futures.
00:32:58L'élection de Donald Trump,
00:32:59qui dit que le changement climatique est une vaste...
00:33:02Il n'existe pas, quoi.
00:33:04C'est dramatique,
00:33:05mais ces politiciens existent aussi en France.
00:33:07Je pense que ça doit toutes et tous nous alerter
00:33:10et on doit mettre tous nos efforts
00:33:12pour remettre le climat au coeur de l'agenda médiatique.
00:33:15Comment, en tant que députée française,
00:33:17vous pouvez lutter contre les actions
00:33:19qui vont mener à Donald Trump ressortir de l'accord de Paris ?
00:33:23Est-ce qu'aujourd'hui, la France a un impact
00:33:25et peut dire quelque chose ?
00:33:26Ou on ne peut que subir la décision de Trump ?
00:33:29La France, comme la plupart des pays européens,
00:33:31n'a pas intégré dans la loi
00:33:34et dans la légistique française l'accord de Paris en elle-même.
00:33:38La France, non plus, en soi, ne respecte pas, aujourd'hui,
00:33:42ses propres engagements en matière climatique.
00:33:44Elle a été attaquée en justice pour cela,
00:33:46elle a été condamnée.
00:33:48On a, ces dernières années, une baisse des émissions
00:33:51de gaz à effet de serre en France qui s'observe,
00:33:53qui est conjoncturelle, ce que disent tous les experts.
00:33:56C'est lié à l'inflation, qui fait qu'un certain nombre
00:33:59de Français n'ont pas chauffé leur logement,
00:34:01n'ont pas pris leur voiture,
00:34:03ont renoncé à un certain nombre de droits
00:34:08et de choses qui leur permettent de vivre dignement.
00:34:11On parle de quelque chose qui est conjoncturel
00:34:13en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre.
00:34:16On n'a rien fait pour transformer notre modèle de transport,
00:34:20le 1er secteur émetteur de gaz à effet de serre.
00:34:22On ne fait rien en matière agricole, bien malheureusement,
00:34:25alors qu'il faut accompagner les agriculteurs dans la transition.
00:34:29On fait rien en matière de logement,
00:34:31on recule sur la rénovation des logements.
00:34:34En vérité, même en France, on a ce sujet à l'ordre du jour.
00:34:37Pour répondre à votre question,
00:34:39qu'est-ce qu'on peut faire face à Trump ?
00:34:41Il faut s'unir. Je suis profondément pro-européenne.
00:34:44C'est à l'échelle européenne qu'on peut agir
00:34:46et porter ses ambitions climatiques.
00:34:48C'est tous ensemble qu'on peut porter cette ambition.
00:34:51Il y avait cette ambition-là, c'était le pacte vert.
00:34:54Aujourd'hui, ce qu'on constate,
00:34:56c'est qu'on a une alliance des droites
00:34:58et des extrêmes droites au niveau européen
00:35:00de se liguer contre l'écologie.
00:35:02Leur projet est fondamentalement anti-écologique.
00:35:05Ca ne dit pas quelque chose de ce que...
00:35:07Ce sont des personnalités qui sont élues,
00:35:10que ce soit Georgia Meloni, que ce soit Viktor Orban,
00:35:13que ce soit... Enfin, voilà.
00:35:14Pourquoi le message ne passe pas ?
00:35:17Pourquoi les citoyens ne s'emparent pas de ces sujets-là ?
00:35:20Comment vous l'expliquez ?
00:35:22Je crois qu'en vérité, de ce que j'observe,
00:35:24sur ma circonscription et partout où je vais en France,
00:35:27il y a beaucoup de citoyens et citoyennes
00:35:29qui placent la question écologique en premier plan.
00:35:32C'est une des préoccupations majeures
00:35:34de la plupart de nos concitoyens et concitoyennes.
00:35:37On les voit agir au quotidien,
00:35:39on voit des collectivités, des élus au cours,
00:35:42qui mettent en place plein de projets sur les territoires
00:35:45pour adapter, atténuer,
00:35:46qui veulent mettre en place des solutions
00:35:48de transport alternatif à la voiture,
00:35:50qui veulent rénover leurs bâtis.
00:35:52Il faut pas culpabiliser les citoyens.
00:35:54Les citoyens dans les territoires
00:35:56qui ont besoin d'utiliser leur voiture
00:35:58pour vivre, il faut limiter les émissions de gaz à effet de serre,
00:36:02ils en ont besoin pour vivre.
00:36:03Comment on leur dit de changer
00:36:05et de ne plus prendre la voiture ?
00:36:07Il faut de la justice environnementale,
00:36:09de la justice en matière d'application
00:36:11des politiques publiques en matière climatique.
00:36:14Un concitoyen qui est dépendant de la voiture
00:36:17parce qu'on a construit l'ensemble des infrastructures
00:36:20autour de la bagnole individuelle ces 50 dernières années,
00:36:23ne va pas comprendre pourquoi on va lui taxer son carburant
00:36:26qui va devenir de plus en plus cher dans les années à venir
00:36:29tant qu'on ne taxe pas, par exemple, les jets privés
00:36:32ou des usages qui sont absolument récréatifs,
00:36:34qui ne sont absolument pas nécessaires
00:36:37et qui permettent aux extra-riches, finalement,
00:36:39de s'extirper de leurs obligations
00:36:41en matière environnementale.
00:36:43C'est absolument fondamental.
00:36:45Il y a une question de quelqu'un de votre circonscription
00:36:48dans le chat de Cédouche.
00:36:50Question à Marie. Je suis citoyenne
00:36:52de votre circonscription.
00:36:53Comment envisagez-vous,
00:36:55dans vos responsabilités politiques sur la vallée,
00:36:58que le même phénomène qu'à Valence
00:37:00pourrait se produire dans la Drôme
00:37:01et s'est déroulé il y a quatre semaines
00:37:04chez nos voisins Ardèchois ?
00:37:05Pardonnez-moi.
00:37:06Envisagez-vous vos responsabilités politiques sur la vallée ?
00:37:10Qu'est-ce que vous pouvez faire pour accompagner vos concitoyens ?
00:37:13Je présuppose que c'est ça, la question.
00:37:16On a de la chance, dans la Drôme,
00:37:18d'avoir été un département très innovant
00:37:20sur la question de la gestion de l'eau
00:37:22et sur l'anticipation des risques.
00:37:24C'est le département
00:37:25dans lequel la 1re commission locale de l'eau a émergé.
00:37:28On a un vrai dialogue territorial,
00:37:30notamment, j'imagine qu'elle parle de la vallée de la Drôme,
00:37:34dans la vallée, on a un vrai dialogue territorial
00:37:37qui est vivant et qui amène des solutions.
00:37:39Ca n'arrivera jamais ?
00:37:40Ca peut arriver.
00:37:41Aujourd'hui, nous, on est plutôt inquiets,
00:37:44du côté de Romoy, sur la question des sécheresses.
00:37:47Mais bien évidemment qu'on a vu les dégâts du côté Ardèchois.
00:37:50C'est là où il faut agir.
00:37:51C'est pour ça que je rebondis sur la question du ZAN.
00:37:54C'est là où il faut à la fois coupler
00:37:56des efforts d'anticipation et de partage de la ressource
00:37:59à venir.
00:38:00Ca, on y travaille à l'Assemblée nationale,
00:38:03avec les élus locaux.
00:38:04Je veux remercier tout le tissu local
00:38:06qui travaille énormément sur la question dans la Drôme.
00:38:09C'est ultra inspirant pour une députée comme moi
00:38:12qui doit porter des législations à l'Assemblée nationale.
00:38:15Tout le monde n'est pas au même niveau.
00:38:18On a cette chance dans la Drôme d'avoir ces innovations.
00:38:20On doit, avec des efforts d'adaptation,
00:38:23pouvoir lutter contre l'artificialisation des sols,
00:38:26l'urbanisation croissante,
00:38:27qui touche également notre département,
00:38:30préserver les terres agricoles, les terres naturelles.
00:38:33Je le fais en tant que parlementaire
00:38:35en luttant contre des projets routiers inutiles et aberrants,
00:38:38qui coûtent un pognon de dingue,
00:38:40et qui tuent nos terres agricoles, nos terres naturelles
00:38:43et l'infiltration des eaux dans les sols.
00:38:45Pourquoi Europe Écologie Les Verts critique le nucléaire
00:38:48alors qu'il est l'un de nos meilleurs alliés
00:38:51contre le changement climatique ?
00:38:52Ca peut être très long, cette réponse.
00:38:55Oui, mais vous pouvez faire très court aussi.
00:38:57Je vais essayer d'être courte,
00:39:01mais c'est un immense sujet.
00:39:03Le mouvement écologique est né de la lutte contre le nucléaire
00:39:06dans les années 70, globalement.
00:39:08Parce que...
00:39:09C'est pour ne pas se renier que vous êtes contre le nucléaire ?
00:39:13Non, pas du tout.
00:39:14Vous savez, moi, je suis une députée
00:39:17qui est assez critique sur l'énergie nucléaire.
00:39:20Pourquoi ?
00:39:21On est en train de relancer le nucléaire.
00:39:23On va installer des EPR dans tous les sens.
00:39:26En France, avec des temps de construction
00:39:28dont on ne connaît pas le temps,
00:39:30mais on a l'expérience flamandville...
00:39:32Ca y est.
00:39:34Après 12 ans de galère.
00:39:35Avec des coûts qui ont été triplés au passage.
00:39:38Tout ça, c'est de l'argent public aussi.
00:39:40On est en train de développer et de relancer le nucléaire
00:39:44où on arrive dans un état de vulnérabilité climatique
00:39:47qui va s'accroître.
00:39:48J'étais assez étonnée, en vérité, il y a 15 jours,
00:39:51quand le gouvernement a annoncé son plan d'adaptation
00:39:54au changement climatique, le nouveau PNAC,
00:39:56qu'on attendait depuis un moment, et qu'ils ont enfin sorti.
00:40:00Dedans, il y avait une mesure où il était demandé,
00:40:03dans ce nouveau PNAC, il va être demandé à EDF
00:40:05de publier un plan de vulnérabilité
00:40:07au changement climatique,
00:40:09donc qu'il fasse état de leur vulnérabilité.
00:40:12En lisant ça, je me suis dit que ce n'était pas prévu.
00:40:15Ca n'existe pas encore.
00:40:16Là, on parle de nouveaux EPR dans le Tricastin,
00:40:19dans ma circonscription.
00:40:20On parle de nouveaux EPR à cet endroit-là,
00:40:23alors même que l'on sait que le débit du Rhône
00:40:25va diminuer d'ici à 2050
00:40:28à à peu près 40 % de son nettiage actuel.
00:40:31A cause du dérèglement climatique.
00:40:33On ne sait pas ce que fera la Suisse,
00:40:35mais à partir du moment où on va avoir des conflits de l'eau,
00:40:39il faut penser à ces questions.
00:40:41On se place nous-mêmes dans des réacteurs
00:40:44qui ne seront potentiellement en fonction que dans 20 ans,
00:40:48dans un climat dont on ne sait prévoir aujourd'hui
00:40:52lequel il sera,
00:40:54avec des conditions...
00:40:56Avec des quantités d'eau dont on ne sait aujourd'hui calculer
00:41:00lesquelles elles seront.
00:41:02On rappelle qu'en 99, il y a failli avoir un incident nucléaire
00:41:05à la centrale du Blais, parce que l'eau est montée trop.
00:41:08Il y a failli avoir un gros incident nucléaire.
00:41:11Est-ce que développer la recherche sur ces sujets-là,
00:41:15ça ne reste pas, malgré tout, la moins pire des solutions ?
00:41:19Un dernier élément, c'est la question démocratique,
00:41:22qui me tient vraiment à coeur.
00:41:24La question nucléaire est de fait opaque, verticale, centralisée,
00:41:27pour des questions de sécurité qui sont normales.
00:41:30Mais je crois qu'on a besoin, dans le débat démocratique
00:41:34qu'il nous faut avoir sur la transition énergétique
00:41:38dans notre pays, il nous faut avoir un débat démocratique,
00:41:41il nous faut faire en sorte que les citoyens et citoyennes
00:41:44s'approprient également les moyens de production
00:41:47d'énergie renouvelable, d'énergie de manière générale.
00:41:50Ce qu'on pousse beaucoup chez les écologistes,
00:41:53c'est des centrales villageoises, la capacité d'autonomie énergétique
00:41:57et de résilience énergétique sur les territoires.
00:42:00C'est quoi une centrale villageoise ?
00:42:02C'est des projets généralement...
00:42:04C'est pas une centrale nucléaire villageoise.
00:42:06J'ai vu la tête de Larry et pensé que c'était une centrale.
00:42:09C'est des projets d'énergie renouvelable,
00:42:12photovoltaïque ou éolien, portés par les collectivités,
00:42:15les associations...
00:42:16L'écologie doit se penser au niveau local ?
00:42:18Les écologistes sont d'abord fédéralistes,
00:42:21à penser l'Europe comme un outil majeur d'action pour le climat
00:42:24et, derrière, de penser la subsidiarité,
00:42:26l'appropriation collective sur les territoires
00:42:29de notre modèle énergétique demain.
00:42:31Pourquoi on la pense pas ? Pour un souci démocratique.
00:42:34Les Français n'ont jamais décidé d'implanter 16 nouveaux EPR
00:42:37dans les années à venir sur nos territoires.
00:42:40C'est une décision verticale d'Emmanuel Macron
00:42:42qu'il a annoncée et que, derrière, il a fait...
00:42:45Si à Paris, on est éclairé par des centrales nucléaires,
00:42:48dans l'Ardèche, il peut y avoir des coupures de courant.
00:42:51Il faut penser la résilience des territoires
00:42:54et l'autonomie des territoires face au défi climatique.
00:42:57On ne sait pas prédire les conditions
00:42:59dans lesquelles nous vivrons d'ici 100 ans.
00:43:02On parle d'un réchauffement à plus 4 degrés pour la France.
00:43:05C'est des conditions dont on sait imaginer aujourd'hui
00:43:08les impacts sur notre modèle économique.
00:43:10Si on veut pouvoir garantir un approvisionnement en énergie
00:43:13qui est sécurisé pour les populations,
00:43:16il faut penser la résilience à l'échelle des territoires.
00:43:20La question de la production, c'est le dernier maillon
00:43:23derrière la question de la sobriété et de l'efficacité énergétique,
00:43:27des sujets qui ne sont pas abordés dans les politiques publiques.
00:43:31En matière de sobriété, le nucléaire est l'ennemi de la sobriété.
00:43:35Le nucléaire pose un niveau de production stable,
00:43:39permanent, et, en fait, il est l'ennemi
00:43:41même de la baisse de la consommation.
00:43:44Il faut penser cette baisse de la consommation
00:43:46de manière structurelle, partir de la consommation
00:43:49pour aller vers la production.
00:43:51En parlant production, mais pas d'énergie,
00:43:53il y a une question dans le chat de Tranche qui dit
00:43:56que les écologistes dénoncent les industries polluantes.
00:43:59La fermeture en France des usines comme Michelin, Cholet et Havanne,
00:44:03leader mondial de la fabrication des pneumatiques,
00:44:06est-ce une bonne nouvelle ?
00:44:07Pour aller plus loin, c'est vrai qu'on parle de la fin du mois
00:44:11et la fin du monde, trouver l'équilibre,
00:44:13mais il y a aussi la fin entre les gens qui travaillent
00:44:16dans ces industries polluantes qui vont perdre leur emploi
00:44:19si on met en place votre politique.
00:44:21Qu'est-ce que vous proposez pour ces gens,
00:44:23ces dizaines de milliers de personnes
00:44:25qui travaillent dans des industries polluantes ?
00:44:28C'est l'exact contraire de ce qui est en train d'arriver
00:44:31chez Michelin et sur les autres plans sociaux
00:44:34qui se passent partout dans le pays.
00:44:36C'est d'une violence absolument...
00:44:38immonde pour l'ensemble des salariés
00:44:40qui sont en train de subir ça,
00:44:42tandis que je vois les députés de la majorité gouvernementale
00:44:46aller sur place en leur disant
00:44:47qu'on a recréé de l'emploi.
00:44:49Comment on peut raconter ça ?
00:44:51J'avais peu vu cette personne-là en hémicycle par ailleurs
00:44:54ces dernières semaines, donc je ne le reconnaissais pas.
00:44:57Il a une chaîne Twitch, il se défendra.
00:45:00Sans doute.
00:45:01Mais voilà, c'est l'exact contraire de ce qu'il nous faut faire.
00:45:04Je pense qu'il faut, effectivement,
00:45:06gouverner, c'est prévoir, c'est anticiper
00:45:09les changements structurels qui vont advenir à la société.
00:45:12Du coup, nous, nous le faisons sur la question du nucléaire.
00:45:15On va se retrouver en 2045-2050 à se dire
00:45:18que c'est des projets qui sont un petit peu risqués
00:45:21au vu du monde dans lequel on est
00:45:23et sur lesquels on va devoir reculer.
00:45:25Nous, on essaie de penser ces transitions à long terme.
00:45:28Je voudrais saluer le travail de mes collègues,
00:45:30notamment celui de Charles Fournier,
00:45:32un collègue de mon groupe écologiste,
00:45:35de Tours, tout à fait,
00:45:36qui a établi qu'on débattait de la loi du PJL
00:45:40sur l'industrialisation verte,
00:45:43qui n'était que greenwashing, en vérité,
00:45:46parce que ça permettait de développer tout type de projet,
00:45:49il n'y avait aucune conditionnalité
00:45:51dans ce qui était développé.
00:45:53C'est une véritable contre-proposition
00:45:55de réindustrialisation verte de notre pays
00:45:58qui permet la relocalisation des emplois,
00:46:00la relocalisation également de notre économie
00:46:03pour produire au maximum ce dont nous avons besoin
00:46:06sur notre territoire, au plus proche des gens.
00:46:09C'est la même logique, autonomie, résilience,
00:46:11en reterritorialisant l'action publique.
00:46:14Il y a un vrai travail qui est fait là-dessus
00:46:17pour pouvoir anticiper et pouvoir former,
00:46:19accompagner la formation et les emplois de demain.
00:46:22On pense qu'avec ce programme écologique,
00:46:25on a la capacité de créer de l'emploi.
00:46:27C'est à la fois bon pour le climat et pour l'emploi,
00:46:30et on a cette vision sur l'avenir.
00:46:32Aujourd'hui même, à Bruxelles,
00:46:34il y a des tracteurs qui ont commencé à débouler
00:46:36en plein coeur de la ville.
00:46:39Le mouvement se prépare...
00:46:43Ces accords du Mercosur,
00:46:44avec les pays du Mercosur,
00:46:46où on en est ?
00:46:48Qu'en pensez-vous ?
00:46:49Qu'est-ce que la France peut faire ?
00:46:51Qu'est-ce que vous craignez ou attendez
00:46:54de ce mouvement des agriculteurs ?
00:46:56La France est officiellement opposée au Mercosur.
00:47:00Stéphane Sejourné l'a redit hier.
00:47:03Pour être précis...
00:47:04Il y a une 622 parlementaires sur les 800 qui sont présents.
00:47:08Vous l'avez voté, d'ailleurs.
00:47:10C'était l'initiative de mon collègue Yannick Liadot,
00:47:13mais j'ai signé toute la tribune qui passe sur ces questions-là.
00:47:17On refait une conférence de presse avec des collègues
00:47:20de tous les bords politiques de l'Assemblée nationale.
00:47:25On est extrêmement mobilisés.
00:47:27C'est pas tout nouveau.
00:47:28On en entend parler de la part des agriculteurs.
00:47:31Les syndicats agricoles ont toujours été opposés,
00:47:34pour tous les syndicats agricoles, à cet accord européen Mercosur.
00:47:38De manière générale, on s'oppose à ces accords de libre-échange
00:47:42qui sont à la fois climaticides, autant se le dire.
00:47:44Les impacts sur la déforestation en Amazonie
00:47:47sont absolument immenses de ce type d'accords.
00:47:50Mais également, ils sont extrêmement dangereux
00:47:54pour nos agriculteurs ici et les paysanneries en Amérique du Sud.
00:47:58Donc, on est sur des accords qui ne correspondent pas
00:48:01à un modèle de juste-échange qu'on devrait développer
00:48:05plutôt qu'à un libre-échange effréné
00:48:07où la course au bas prix, à la compétitivité
00:48:09est en train de détruire notre modèle agricole en France
00:48:12et est en train d'abîmer les agriculteurs là-bas.
00:48:15Pourquoi la France s'y oppose et pas d'autres pays européens ?
00:48:19Il n'y a que la France qui s'y oppose ?
00:48:21Je ne suis pas du tout une spécialiste de ces questions-là.
00:48:24Il y a des pressions internationales.
00:48:26Ce que j'entendais dans la presse ce matin,
00:48:29c'est que si...
00:48:30D'une des négociatrices disait que si l'Union européenne
00:48:33ne signait pas le Mercosur demain,
00:48:35la Chine prendrait la place de l'Europe.
00:48:37On est sur des dynamiques géopolitiques
00:48:40qui font pression là-dessus.
00:48:42Il y a plusieurs journalistes européens
00:48:44que je suis, notamment MEP Assistant,
00:48:46qui est un spécialiste du Parlement européen.
00:48:49Il explique qu'en gros, les partenaires européens
00:48:52ne comprennent pas trop pourquoi la France, en interne,
00:48:55ça gueule autant.
00:48:56Ils expliquent que beaucoup de pays européens,
00:48:59il y a une majorité relative qui est en faveur,
00:49:01on y va.
00:49:03Pour résumer, il y a un accord
00:49:04au niveau de quasiment tous les pays européens.
00:49:07C'est pas contraignant, on y va quand même.
00:49:09Sauf que ça ne correspond pas aux règles de l'Union européenne.
00:49:13Un accord comme celui-là doit être adopté à l'unanimité.
00:49:16S'il y a un pays qui bloque,
00:49:17il peut bloquer l'adoption de cet accord.
00:49:20Ce dont on parle, c'est de la possibilité
00:49:23de scinder l'accord en deux,
00:49:25ce qui permettrait, pour ce volet économique,
00:49:28d'avoir une simple majorité pour le faire avancer.
00:49:31Nous, ce qu'on demande à la France aujourd'hui,
00:49:33c'est de refuser, et on demande ça à Ursula von der Leyen,
00:49:36c'est le but de la tribune signée par plus de 600 parlementaires,
00:49:40de ne pas scinder l'accord en deux.
00:49:42Et que ce choix-là puisse être adopté
00:49:44à l'unanimité des Etats membres.
00:49:46Nous, ce que nous demandons, c'est que cet accord
00:49:49passe devant les chambres nationales.
00:49:51Ce qui n'est pas une obligation dans le cas du Mercosur.
00:49:54C'est une obligation pour aucun des accords, en vérité,
00:49:57des accords de libre-échange signés aujourd'hui.
00:50:00On a eu l'accord sur la Nouvelle-Zélande
00:50:02de la même manière.
00:50:03Il faut se rendre compte qu'aujourd'hui,
00:50:05on n'a pas les termes de l'accord Union européenne-Mercosur.
00:50:09On ne sait pas ce qu'il y a dedans.
00:50:11Le dernier écrit que nous avons des termes de cet accord-là,
00:50:14il date de 1990... Pardon, de 2019.
00:50:17Donc, ça fait 4 ans qu'on ne sait pas ce qu'il y a dans ce document.
00:50:22Et ça, ça pose un problème démocratique absolument majeur,
00:50:26qu'on soit pour, qu'on soit contre, etc.
00:50:28Je pense que ça va à l'encontre du modèle agricole
00:50:30que je peux défendre.
00:50:32Il y a un modèle paysan, familial,
00:50:34qui permet de protéger nos agriculteurs
00:50:36et nos productions, qui sont de qualité.
00:50:38Il y a des normes environnementales et sanitaires
00:50:41qui s'appliquent sur ces productions.
00:50:43Elles sont importantes pour la santé des consommateurs,
00:50:46celles des agriculteurs aussi,
00:50:48mais également pour la préservation de l'environnement.
00:50:51Tout ça, il faut pouvoir le protéger.
00:50:53On ne peut pas, sur un marché ultra-compétitif,
00:50:56sans aucune règle de droit qui s'imposerait...
00:51:01En vérité, ça va à l'encontre de ce modèle-là.
00:51:04Mais d'un point de vue démocratique,
00:51:06c'est dans tous les cas...
00:51:08Je lis un commentaire dans le chat.
00:51:10Le Mercosur va être comme le CETA, non voté,
00:51:12mais appliqué comme d'hab.
00:51:14Le CETA est resté 5 ans au Sénat.
00:51:16Je ne sais plus si c'est les écolos ou les socialos au Sénat
00:51:19qui ont mis ça dans leur niche,
00:51:21parce que le gouvernement ne s'en est pas saisi au Sénat.
00:51:24C'est ce que vous craignez aussi ?
00:51:26Je crois que c'est les communistes
00:51:28qui l'ont remis à l'Assemblée après le texte au Sénat.
00:51:31Si, mais c'est une crainte.
00:51:33Je crois que tout ce qui est signé derrière des portes closes
00:51:37dans des couloirs à Bruxelles
00:51:39construit de la défiance vis-à-vis du projet européen,
00:51:43qui, je crois, est le seul à même, en vrai,
00:51:45de faire face à la fois au défi climatique,
00:51:49mais aussi à cette question d'être une force économique
00:51:53qui puisse l'aider aussi vers un autre modèle économique
00:51:56qui soit plus juste, notamment en matière agricole,
00:51:59qui soit plus rémunérateur
00:52:00et qui soit porteur de plus de valeurs
00:52:02pour notre agriculture,
00:52:04plutôt que d'être sur un modèle du prix le plus bas toujours,
00:52:07qui est en train d'enfoncer la tête sous l'eau
00:52:10pour nos agriculteurs.
00:52:12Je pense que ce serait absolument déplorable,
00:52:14mais effectivement, de ce qu'on entend,
00:52:17on se dirige vers une signature de force,
00:52:19finalement, de cet accord,
00:52:21et je comprends les agriculteurs qui vont reprendre la route,
00:52:25a priori, à partir de lundi,
00:52:27pour se manifester un an, quasi,
00:52:29après les premières mobilisations de janvier et février.
00:52:33Ils ne sont pas tellement européistes,
00:52:35ces agriculteurs-là.
00:52:36Quand on entend leur discours,
00:52:38et notamment quand on voit ces défloriants filippos
00:52:41qui sont derrière à les soutenir,
00:52:43vous, qui avez dit que vous êtes une fédérale européiste,
00:52:46ce ne sont pas des gens qui vont dans votre sens,
00:52:49mais qui haïssent les écologistes.
00:52:51On a l'impression que vous œuvrez pour eux,
00:52:53mais qu'ils ne vont pas voter pour vous.
00:52:56Pour avoir un grand débat sur la relation
00:52:58entre les écologistes et les agriculteurs,
00:53:01le patron de la FNSEA,
00:53:03qui en parlait hier ou ce matin, je ne sais plus,
00:53:06sur France Inter,
00:53:07et qui a annoncé ce mouvement-là,
00:53:10je ne crois pas que la FNSEA soit anti-européiste.
00:53:13La COPAC, au GECA,
00:53:15est le décideur, globalement,
00:53:17qui est la FNSEA à l'échelle européenne,
00:53:20et le grand décideur des politiques publiques
00:53:23en matière agricole à l'échelle européenne.
00:53:25Ils ne sont pas exclus de ces discussions
00:53:28à l'échelle européenne,
00:53:30et je crois que la posture n'est pas celle-là.
00:53:33Je peux avoir de très grands désaccords
00:53:35avec la FNSEA pour autant
00:53:36sur le modèle agricole qu'il nous faut pousser.
00:53:39Sur la protection de notre agriculture
00:53:42et si ça peut avoir des co-bénéfices
00:53:44en matière de protection de l'environnement,
00:53:47de lutte contre la déforestation et pour le climat,
00:53:50là-dessus, on est d'accord,
00:53:52et les écologistes ont toujours mené cette lutte-là
00:53:55contre le libre-échange effréné
00:53:57et pour la protection des écosystèmes,
00:53:59d'une agriculture résiliente sur les territoires.
00:54:01Quand on voit tous ces sujets,
00:54:03est-ce que vous, vous êtes angoissée, à titre personnel ?
00:54:09Oui.
00:54:11Plutôt optimiste ou pessimiste, c'est une bonne question.
00:54:14A quel point ça vous angoisse ?
00:54:16Est-ce que nous, qui vous voyons tous ces sujets,
00:54:19qui travaillons dessus, ça nous angoisse aussi ?
00:54:22Je trouve que la période politique est très particulière
00:54:25et elle n'est pas, en ce moment,
00:54:27porteuse de beaucoup d'espoir, à mon sens.
00:54:32Pour autant, moi, je ne suis pas angoissée
00:54:35et je fonde, moi, mon énergie, en tout cas,
00:54:38et ma détermination dans l'action.
00:54:40J'ai toujours oeuvré dans des associations
00:54:43et maintenant, en politique, en tant que députée de la Drôme,
00:54:46j'en suis extrêmement fière.
00:54:48C'est là où je tire mon énergie en vérité,
00:54:50en rencontrant des gens, en étant dans l'action,
00:54:53en oeuvrant toujours.
00:54:54Il y a des gens qui se sentiraient un peu déprimés en ce moment,
00:54:58assez légitimement, au vu de l'annoncellement des crises,
00:55:01des mauvaises nouvelles,
00:55:02d'un sentiment de beaucoup d'impuissance
00:55:05dans l'état actuel.
00:55:06Je leur encourageais à s'engager, pour le coup...
00:55:09S'engager en politique, par exemple,
00:55:11ou dans des syndicats, ou dans des associations,
00:55:13faire du commun, ne pas rester tout seul face à son angoisse,
00:55:17et agir avec d'autres.
00:55:18Ca donne beaucoup de moteur à l'action.
00:55:20Notre action, elle aura du sens
00:55:22et on pourra changer quelque chose,
00:55:24face à des Donald Trump, des commissions européennes.
00:55:27Donald Trump s'est engagé, il a pris le pouvoir de cette manière.
00:55:31Il faut que toutes celles et ceux qui ne sont pas d'accord
00:55:34avec le message d'un Donald Trump...
00:55:36Il faut que les écolos deviennent des Donald Trump.
00:55:39Qu'ils s'engagent, qu'ils aillent en action.
00:55:41On peut regarder tout ça sur Twitter.
00:55:43C'est vraiment dramatique, le monde actuel.
00:55:46Ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui,
00:55:48les images, on les a toutes, tous et toutes.
00:55:50On a vu les inondations apocalyptiques
00:55:54de la région de Valence, on a vu les épisodes Seven-Elle.
00:55:57Tous les jours, tout le temps, on est confrontés à ça.
00:56:02On ne peut plus dire que ça n'existe pas, on ne peut pas nier.
00:56:05Et pourtant, il y en a.
00:56:07Et pourtant, il y a ceux qui nient quand même
00:56:09et ceux qui se désintéressent,
00:56:11ou qui arrivent même à la tête d'un pays comme les Etats-Unis.
00:56:14On organise une COP à Bakou,
00:56:16dans un pays qui est exportateur de pétrole, de gaz,
00:56:19et on organise une COP là-bas.
00:56:21Comment on explique ce décalage ?
00:56:25Je ne sais pas comment on explique l'état du monde actuel.
00:56:28Je ne peux pas tout expliquer.
00:56:30La bonne nouvelle, c'est qu'en fait, les solutions, on les a.
00:56:34On a toutes les solutions techniques,
00:56:36on a des scientifiques qui font un boulot incroyable.
00:56:38Ce qui nous manque, c'est une volonté politique.
00:56:41On le sait, ça fait 20 ans, on sait ce qu'il faut faire
00:56:44à tous les niveaux, à l'échelle des collectivités,
00:56:47on sait exactement ce qu'il faut faire.
00:56:49On a toutes les solutions,
00:56:51maintenant, il nous faut de la volonté politique.
00:56:54Quand je dis qu'il faut s'engager,
00:56:55oui, il faut au maximum se faire entendre,
00:56:58donc aller voter, s'engager dans des associations,
00:57:01se faire entendre de cette manière-là.
00:57:03Vous dévorez le fait qu'Emmanuel Macron ne se rende pas
00:57:06à la COP ?
00:57:07Je le regrette.
00:57:08Je suis en désaccord avec certains de mon propre parti.
00:57:11Ils ne s'y rendent pas parce que c'est l'Azerbaïdjan
00:57:14et qu'on est soutien de l'Arménie.
00:57:16Il n'est pas hypocrite.
00:57:17Il ira en Arabie saoudite, on a accueilli le Qatar
00:57:20en grande pompe.
00:57:21C'est surtout qu'on est soutien de l'Arménie.
00:57:24C'est des raisons diplomatiques annexes.
00:57:26Les jeux diplomatiques sont souvent...
00:57:28J'ai du mal à les comprendre.
00:57:30Quelques jours après l'attaque du Hamas...
00:57:32Pardon, je suis en temps de sujet total,
00:57:35mais quelques jours après l'attaque terroriste du Hamas,
00:57:38le 7 octobre dernier,
00:57:39on a accueilli en grande pompe le Qatar,
00:57:43qui est le principal financeur
00:57:45de cette organisation terroriste, ici, en France.
00:57:48Donc, les jeux diplomatiques,
00:57:50j'ai toujours eu du mal à les comprendre.
00:57:53Emmanuel Macron, là, ne va pas...
00:57:55Il le réduit, selon vous.
00:57:57A mon sens, c'est aussi la preuve
00:57:59d'une forme de désintérêt pour la question climatique.
00:58:02On le voit bien dans les politiques publiques.
00:58:05Ce n'est plus la priorité du gouvernement.
00:58:07Est-ce que c'est jamais la priorité ?
00:58:09On se dit que l'écologie, ça viendra après.
00:58:12Il faut voter le budget, faire tel truc...
00:58:14Il y a 9 ans après la COP 21,
00:58:16on a l'impression que c'est mort et enterré,
00:58:18l'esprit de la COP 21.
00:58:19Il y a le sentiment, effectivement,
00:58:21qu'on se dirige, dans tous les cas,
00:58:23vers un monde à 3,1 degrés.
00:58:25Ce sera 4 degrés pour la France.
00:58:27Prépare-nous à ces 4 degrés pour la France.
00:58:29Alors même qu'à un moment, il faut se poser et se dire
00:58:32que c'est invivable, 4 degrés.
00:58:34Là, on est à 1,5.
00:58:35On voit les impacts dévastateurs,
00:58:37les milliards d'euros,
00:58:38les assureurs qui reculent de plus en plus aux Etats-Unis.
00:58:41C'est impossible d'assurer sa maison
00:58:43du fait des risques climatiques immenses.
00:58:46On est dans un monde qui se transforme à vitesse grand V.
00:58:49Il faut pouvoir agir.
00:58:50C'est pour ça qu'il y a le renoncement
00:58:52et se dire que tout est perdu,
00:58:54que rien n'y va dans le bon sens,
00:58:56et le repli sur soi.
00:58:57Je crois qu'on n'a pas le choix
00:58:59que de parler encore plus fort,
00:59:02d'oeuvrer encore plus
00:59:04pour lutter face au changement climatique,
00:59:07parce qu'il en va du destin de l'humanité,
00:59:09tout simplement, en vérité.
00:59:11Dans le tchat, ça parle de Patrick Pouyanné,
00:59:13à qui on a donné la Légion d'honneur.
00:59:16Si l'NFP était au pouvoir,
00:59:17retireriez-vous à lui sa Légion d'honneur ?
00:59:20Je vous avoue qu'on ne s'est pas consultées pour en parler.
00:59:23Je ne pourrais pas vous dire,
00:59:25mais je crois que la Légion d'honneur
00:59:27doit symboliser un engagement pour la nation
00:59:31et pour ce qui fonde ses valeurs fondamentales.
00:59:34Je crois que l'action de Patrick Pouyanné
00:59:36ne correspond pas, franchement,
00:59:38aux objectifs et aux engagements
00:59:40pris par la France en matière climatique.
00:59:43Même si on contribue à une croissance économique,
00:59:46on favorise l'emploi en France,
00:59:47ce sont des critères secondaires par rapport à l'écologie.
00:59:51Ce qui est en train d'être fait par Patrick Pouyanné
00:59:54et son entreprise Total, c'est de continuer l'exploration
00:59:57et l'exploitation fossile de nouveaux champs
01:00:00qui ne sont pas encore exploités,
01:00:02ce qui est contraire à tout ce qui est dit
01:00:04par l'ensemble des scientifiques
01:00:06et par l'Agence internationale de l'énergie depuis des années.
01:00:09Il continue à faire ça avec un respect des droits humains
01:00:13qui est aléatoire.
01:00:14J'avais porté une résolution transpartisane
01:00:16contre le projet E-COP qu'il y a en Ouganda et en Mozambique,
01:00:20où on a des atteintes aux droits humains
01:00:22qui semblent être dénoncées
01:00:24par l'ensemble des ONG sur place et les activistes
01:00:27qu'on a pu recevoir à l'Assemblée nationale.
01:00:30Voilà, on n'est pas non plus sur une entreprise
01:00:33qui valorise d'abord l'humain,
01:00:34d'abord la préservation de l'environnement
01:00:37et donc les conditions de vie futures.
01:00:39On est quand même sur un modèle qui, à mon sens,
01:00:42est un modèle du passé.
01:00:43On ne peut tout simplement pas tenir le train de vie
01:00:46que nous promet Total,
01:00:48et il est en train de nous y engager toutes et tous,
01:00:51quelle que soit, nous, notre voie de citoyen et de citoyenne,
01:00:54dans un avenir qu'on ne peut pas tenir
01:00:57et qui met l'ensemble de nos droits en danger.
01:01:01Donc je crois que, non, là,
01:01:03ça ne correspond pas franchement
01:01:05à l'idéal qu'il nous faut porter aujourd'hui.
01:01:08Dernière question.
01:01:10Si il y a une dernière question,
01:01:11très rapidement, vous avez déposé une PPR,
01:01:14une résolution relative à la publication
01:01:16des doléances du grand débat national.
01:01:19Le Premier ministre a annoncé vouloir remettre le nez dedans.
01:01:22Vous proposez d'y aller ensemble ?
01:01:24Non, ce serait étrange.
01:01:26Non, il a proposé que 2-3 de ses conseillers
01:01:29puissent mettre le nez dedans, effectivement,
01:01:32et que le contenu de ces doléances puisse fixer le cap
01:01:35des politiques publiques de son gouvernement.
01:01:37C'est une bonne idée, de s'inspirer de ces doléances.
01:01:40Mais je pense que ça ne peut pas être réservé
01:01:43à que 2-3 conseillers de Michel Barnier.
01:01:45Et ça doit être ouvert à toutes et tous.
01:01:48En vérité, ce qu'on demande avec cette proposition
01:01:50de résolution transpartisane que nous avons déposée,
01:01:54c'est que la promesse présidentielle soit tenue.
01:01:56Emmanuel Macron, quand il a ouvert le grand débat national,
01:01:59a dit que ces doléances seraient restituées,
01:02:02rendues publiques à l'ensemble des Françaises et des Français.
01:02:06Finalement, cette promesse n'a pas été tenue
01:02:08du fait de...
01:02:10Pardon.
01:02:12D'un contexte un peu particulier.
01:02:14La conférence de presse était prévue
01:02:16le jour où Notre-Dame de Paris a brûlé.
01:02:19Là, nous, ce qu'on demande aujourd'hui,
01:02:21c'est que, alors qu'on va réouvrir les portes
01:02:24de Notre-Dame de Paris incessamment sous peu,
01:02:26on réouvre également ces doléances
01:02:28et, finalement, que cette promesse soit tenue
01:02:31et que ce trésor national,
01:02:35comme les chercheurs l'appellent, soit rendu
01:02:38à l'ensemble des Françaises et des Français.
01:02:40Merci beaucoup, Marie Pochon.
01:02:42Merci d'avoir participé à cette discussion.
01:02:45Merci infiniment. Merci à tous les deux.
01:02:47Merci, Antonin, merci, Hugo.
01:02:49Et puis, merci à vous toutes et vous tous
01:02:51qui nous avez écrits, qui nous avez regardés.
01:02:54On se retrouve très vite sur Légistrim,
01:02:56Twitch, LCP.
01:02:58On s'abonne, évidemment. On sub.
01:03:00C'est comme ça qu'on dit ? On sub.
01:03:02On dit bonjour à Schrodi. Au revoir, à Schrodi.
01:03:05Alors, le chat.
01:03:06On m'a proposé dans le chat de ramener mon lapin aussi.
01:03:09J'ai eu la chance d'avoir un petit lapin.
01:03:11Il bouge la queue. Il va bouger la queue, à un moment.
01:03:14Très calme, très bien élevé.
01:03:16Je l'ai déjà vu.
01:03:17Si, si, très bien. Et puis, merci beaucoup à tous
01:03:20et à la semaine prochaine, même heure, même endroit.
01:03:23Salut.