• il y a 3 jours
L'entrée en classe de seconde représente une étape importante. Entre pression scolaire et découverte d'un nouvel environnement, les adolescents doivent s'adapter pour ne pas se perdre.
Pour échanger autour de cette étape de vie, Jean-Pierre Gratien reçoit François Chevré, journaliste et réalisateur de la série documentaire « Génération 2008 », Delphine Rideau, présidente de l'association nationale des Maisons des ados, et Yaëlle Amsellem-Mainguy, sociologue.

LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.

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Transcription
00:00:00Générique
00:00:02...
00:00:16Bienvenue à tous.
00:00:17C'est un débat d'octobre pas tout à fait comme les autres
00:00:20auxquels nous vous convions avec le cinquième épisode
00:00:24d'une série exclusive initiée par notre chaîne
00:00:26intitulée Génération 2008, qui seront-ils demain ?
00:00:30Son réalisateur, François Chevret, suit le parcours
00:00:33de cinq jeunes issus d'un collège de Rennes.
00:00:36Ils s'appellent Colline, Lilou, Maël, Mohamed et Rewan.
00:00:40Il les a rencontrés pour la première fois,
00:00:42voilà maintenant cinq ans, et il entend les retrouver
00:00:45chaque année pendant une décennie, histoire de mieux capter
00:00:48l'itinéraire d'une génération.
00:00:50Nos cinq collégiens entrent ici, vous allez le voir,
00:00:53en classe de seconde, autrement dit au lycée.
00:00:56Je vous laisse les retrouver, puis François Chevret
00:00:59sera sur ce plateau, en compagnie de la sociologue
00:01:02Yaël Amsolem-Mangui et de la présidente
00:01:05de l'Association nationale des maisons des ados
00:01:08Delphine Rideau. Avec eux, nous évoquerons l'étape
00:01:11que constitue l'entrée au lycée pour cette jeunesse
00:01:14âgée aujourd'hui de 15 ans. Bon doc.
00:01:26Je t'attends à quoi, Stel ?
00:01:28Je sais pas, plus de travail qu'au collège.
00:01:31C'est tout.
00:01:33Je sens juste que je vais avoir un gros emploi du temps.
00:01:46Salut, Maxime. Ça fait longtemps.
00:01:48Ça fait longtemps, ouais.
00:01:50Ça fait longtemps qu'on ne se voit pas.
00:01:54Salut, Maxime. Ça fait longtemps.
00:01:56Ouais.
00:01:57Bonjour, Anne-Lise.
00:01:59Bonjour, Marie-Marie.
00:02:00Bonjour, Thomas.
00:02:02T'as ta vie au quartier d'art, toi ?
00:02:04Ouais.
00:02:11T'es là, Milena.
00:02:13D'accord.
00:02:14On est ensemble.
00:02:15Yes !
00:02:23Vous mettez votre classe là-bas, maintenant.
00:02:26Et des inconnus.
00:02:30Le but du premier mois, c'est de trouver un groupe de potes.
00:02:33Ouais, clairement.
00:02:34D'ailleurs, je n'ai même pas vu si on était avec Mohamed.
00:02:47Bonjour à toutes et à tous.
00:02:48Vous avez normalement pris le temps de repérer
00:02:52la classe dans laquelle vous êtes.
00:02:54Donc, on fait ça rapidement.
00:02:55Vous montrez que vous êtes en capacité de vous organiser très vite.
00:02:59Je vous présente votre professeur principal.
00:03:01Il vous accompagne en classe pour prendre contact avec vous
00:03:04et vous rencontrer pour lancer l'année.
00:03:10Seconde 4.
00:03:18Allez, vous repouvez deux par deux, rapidement, s'il vous plaît.
00:03:21Votre professeur principal est M. Launay.
00:03:24Je vous invite à le suivre.
00:03:27À tout de suite.
00:03:32Seconde 2.
00:03:36Votre professeur principal, Mme Derrien.
00:03:39Si vous la suivez en phase apprente,
00:03:42montrez-nous que vous savez faire ça rapidement.
00:03:45Allez, c'est parti.
00:03:47Ça suit, là-bas ?
00:03:52Après les années collège, s'ouvre la page du lycée.
00:03:55Cela fait cinq ans que Mohamed, Colline, Maël, Riwan et Lilou
00:04:00nous accordent leur confiance pour les voir grandir.
00:04:03Le lycée, c'est leur nouveau monde,
00:04:05celui de la pression et de l'exigence,
00:04:07des premiers choix de vie qu'il faut engager.
00:04:13Place à la seconde générale et peut-être...
00:04:17à la fin de l'enfance.
00:04:19On est très heureux de pouvoir vous accueillir
00:04:23au lycée Châteaubriand.
00:04:24Vous l'avez choisi il y a un mois et demi.
00:04:27Vous n'aspiriez qu'à une chose,
00:04:29c'est quitter le collège pour arriver au lycée.
00:04:33Cette fois, on y est.
00:04:34C'est à vous de devenir lycéens.
00:04:37Nous ne pouvons absolument rien faire sans vous.
00:04:42C'est la première fois que vous nous accueillez au lycée.
00:04:45Nous ne pouvons absolument rien faire sans vous.
00:04:48Si vous pensez que venir au lycée et apprendre,
00:04:51c'est mettre un casque sur les oreilles
00:04:53et attendre que le temps passe, vous vous trompez.
00:04:56Ca ne fonctionne pas.
00:04:57Faire seconde générale, ça implique quoi ?
00:05:00Je suis en train de parler.
00:05:02Si vous avez cru que vous pouviez bavarder comme vous voulez,
00:05:05vous êtes trompé.
00:05:06Le programme est tellement conséquent
00:05:08que je ne peux pas me permettre de perdre des minutes
00:05:11à vous dire de vous taire.
00:05:13Il faut anticiper davantage votre travail personnel.
00:05:15On n'attend pas pour faire un exercice et apprendre la leçon.
00:05:19Et surtout pas pour réviser un devoir.
00:05:21Il faut donner un peu plus de temps et anticiper davantage.
00:05:24On ne doit pas systématiquement vous proposer des choses
00:05:27qui vont vous plaire.
00:05:29Le plaisir, souvent, il naît dans l'effort.
00:05:33Voyez ? Le plaisir de se creuser la cervelle,
00:05:36de se confronter à certaines difficultés,
00:05:38certains obstacles, et je dépasse ces difficultés-là.
00:05:41Mais, mon Dieu, qu'est-ce que c'est passionnant de travailler,
00:05:45de s'ouvrir à des choses complexes.
00:05:47On aime réfléchir, on aime se cultiver,
00:05:50on aime beaucoup écrire, argumenter, raisonner.
00:05:54Appréhender le monde, le mieux le décrypter.
00:05:57Parce que quand on a les mots, on peut faire valoir son opinion.
00:06:02On peut faire valoir ce qu'on pense.
00:06:04Non seulement vous grandissez en tant qu'élève,
00:06:07mais à fortiori, vous grandissez en tant que citoyen.
00:06:10Des citoyens capables de raisonner,
00:06:12des citoyens intelligents qui mettent en perspective
00:06:15des problématiques sociétales.
00:06:17Vous allez apprendre à analyser le monde.
00:06:19Ajoutez votre pierre à l'édifice social, par exemple.
00:06:22Vous voyez ce que je veux dire ?
00:06:23L'avenir, c'est vous.
00:06:26Qu'on a trois fois 36 semaines pour que vous nous quittiez.
00:06:30Aujourd'hui, c'est déjà demain.
00:06:33Trois fois 36 semaines pour que vous quittiez vos parents.
00:06:37Pour que vous vous trouviez dans la position
00:06:39où vous allez vous retrouver seul dans un logement,
00:06:41dans un enseignement supérieur,
00:06:43et avoir dit à vos parents que vous alliez faire vos études
00:06:46dans telle formation. C'est vous qui aurez décidé.
00:06:49Voilà.
00:07:02Regarde, j'ai fait un sticker de Discord.
00:07:05Attends, il y a tout le monde.
00:07:06Pourquoi t'as un sticker de Discord ?
00:07:08Il y a que Nathan.
00:07:09Il y a que Nathan. C'est abusé.
00:07:11Sur Insta, il y a un truc où tu peux mettre un thème.
00:07:14C'est chiant.
00:07:15Il y a des activités pour moi, ça se retrouve.
00:07:18Et pour le talent.
00:07:19Mais t'es trop méchant. Pourquoi tu fais ça ?
00:07:21Moi, je voulais voir.
00:07:23Le lycée, il est hyper grand.
00:07:25C'est hyper beau, en fait.
00:07:27Et dans les couloirs, il y a des plantes très boisées, quoi.
00:07:30Et ça change, en fait, des autres lycées en ville, à Rennes.
00:07:36Et la rentrée, comment la journée s'est déroulée ?
00:07:39Premier jour du lycée, c'est quelque chose pour un lycéen.
00:07:42Je voulais rentrer comme les autres élèves,
00:07:45où ça se passe bien.
00:07:46Le matin, je me lève, et ma mère arrive et fait...
00:07:48Mais Lilou, tu sais, j'ai reçu un mail du lycée,
00:07:53il y a Gabriel Attal et Elisabeth Borne qui viennent.
00:07:56Moi, je suis en mode... Ah, OK, c'est ouf.
00:08:01On va reculer un peu,
00:08:02parce que là, vous êtes devant les jeunes qui présentent les projets.
00:08:06Ils étaient juste derrière nous.
00:08:07Madame, madame.
00:08:08Bonjour.
00:08:10Madame la ministre.
00:08:11Bonjour.
00:08:12Bonjour.
00:08:13Madame la ministre.
00:08:14Bonjour.
00:08:15Il y a le principal qui arrive, qui est en mode,
00:08:18oui, il y a les ministres qui sont là, etc.
00:08:20Soyez exemplaires, etc.
00:08:22Mais c'est vrai qu'il nous a pas dit pourquoi ils étaient là.
00:08:26Bref, peu importe.
00:08:27Mais il avait l'impression qu'il savait pas non plus lui.
00:08:30On est arrivés à la dernière minute, les profs étaient un peu tous stressés.
00:08:37Ils nous ont fait un tour de l'établissement,
00:08:39mais il y avait plein de gardes partout.
00:08:41Allez, on y va.
00:08:42Moi, j'ai même pas compris ce qu'on était en train de voir,
00:08:45parce qu'il y avait tellement de choses qui se passaient
00:08:48qu'on n'avait pas une rentrée comme les autres élèves.
00:08:51On va se rendre sur le hall EAC.
00:08:53Après, du coup, ils nous ont amenés dans le hall où...
00:08:56C'était pour une oeuvre que le club Art Plastique avait faite.
00:09:00Alors, bonjour à tous.
00:09:01Nous sommes ici pour témoigner de la chance que nous avons
00:09:05d'avoir accès à l'art au lycée,
00:09:07et notamment des opportunités qui nous sont distribuées par le lycée,
00:09:11avec notamment le théâtre, l'orchestre,
00:09:15les graves justibles si présents, et juste derrière aussi.
00:09:18Donc, c'est des artistes de Nantes.
00:09:21Nous, on comprenait pas trop pourquoi ils parlaient du club Art Plastique.
00:09:24Ça devait être s'ils étaient intéressés par le truc.
00:09:26Enfin, tu vois, il y avait rien entre eux.
00:09:28Il y avait une ambiance bizarre.
00:09:29Après, je vais pas non plus critiquer le gouvernement ou je sais pas quoi.
00:09:32Ça m'énerve que nous, c'est notre rentrée.
00:09:34On est censés déjà se sociabiliser avec d'autres personnes,
00:09:36et là, il y a des ministres qui nous empêchent et tout.
00:09:41Bonjour.
00:09:42Ils étaient juste là, avec toutes les caméras autour d'eux.
00:09:45Il y a tout un truc de télé-réalité autour,
00:09:47et je pense que c'est un bien de voir, pour bien comprendre un peu.
00:09:54Tout ça pour ça, je trouve que...
00:09:57Bref, ça m'a un peu saoulée.
00:09:59Allez, on y va.
00:10:06C'est une niche qu'on a fait.
00:10:07C'est sûr que comparer un truc de Harina est pas...
00:10:10Mais elle, elle, elle... Elle, elle travaille.
00:10:13Elle, elle travaille.
00:10:15Le collège, c'est vraiment mixte.
00:10:18Il y a des gens de tous les milieux.
00:10:20Photosynthesis avec plein de trucs et choses. OK ?
00:10:23Au lycée Châteaubriant, c'est un peu moins mixte.
00:10:27On y voit même beaucoup moins.
00:10:28Il y a assez peu d'origines différentes.
00:10:30Oui, on peut voir ça.
00:10:32Qu'est-ce que ça représente ?
00:10:33Les cinq étapes de l'évolution d'une plante.
00:10:36Oui, très bien.
00:10:38Un château, parce que c'est quand même un lycée
00:10:41où il y a un excellent niveau.
00:10:43C'est bon pour moi.
00:10:44Quelqu'un d'autre ?
00:10:46C'est vous qui êtes les acteurs de votre futur.
00:10:49Travaillez, travaillez, persévérez.
00:10:51Fixez-vous des objectifs.
00:10:53Montrez que vous pouvez faire ça.
00:10:56Montrez que vous pouvez en tout cas
00:10:58atteindre le maximum de connaissances,
00:11:01de savoir, de tout ce que vous voulez.
00:11:03Il y a quand même un peu plus de travail.
00:11:05C'est plus studieux.
00:11:07En cours, il faut être plus concentré aussi.
00:11:11Le rythme est quand même assez soutenu.
00:11:13Après, c'est quelque chose qui me convient
00:11:15parce que je déteste m'ennuyer.
00:11:17Il y a les quatre D qui sont très importants.
00:11:20Désir, décision, détermination et discipline.
00:11:25Il suffit juste d'avoir la volonté.
00:11:27Regardons ce qu'il en est dans le cas du Rwanda.
00:11:32Un pays qui se trouve au marge de l'Afrique australe
00:11:36où on va notamment s'intéresser à la question du génocide.
00:11:39Le dernier génocide.
00:11:41Là, au lycée, il faut vraiment s'y mettre.
00:11:43Il faut être encore plus rigoureux
00:11:46parce que sinon,
00:11:48ce n'est pas possible d'avoir des bonnes notes.
00:11:51Entre avril et juillet 1994,
00:11:54le génocide est très rapide.
00:11:56Le bilan est effroyable.
00:11:57Entre 800 000 et 1 million de morts,
00:11:59c'est 77 % de la population tout-ci enregistrée au plan total.
00:12:05Il y a quoi en exigence, en plus, pour le collège ?
00:12:07L'implication qu'on doit y mettre, je dirais.
00:12:10Au collège, on pouvait un peu survoler tout ça,
00:12:12et ce n'était pas très grave.
00:12:13C'est bon ?
00:12:15Donc, je vous rends le devoir.
00:12:19Moi, Mède.
00:12:21Raisonnement.
00:12:2211 sur 11. Très bien.
00:12:25Et connaissance à 1,5 sur 9.
00:12:30Donc, ça veut dire que tu as un super raisonnement,
00:12:34donc tu comprends plein de choses très vite.
00:12:36Si tu me mettais un coup de collier au niveau de l'apprentissage
00:12:39dans l'exactitude des connaissances,
00:12:42ça décollerait.
00:12:43Voilà.
00:12:45Mais c'est pas mal, hein ?
00:12:48Je vous libère.
00:12:49Je pense que ce n'est pas le manque de révision.
00:12:51Genre, je révisais plutôt bien,
00:12:54mais mes révisions n'étaient pas assez qualitatives, je pense.
00:12:57Tu sais, c'est comme quand tu t'entraînes à un sport.
00:12:59C'est bien de s'entraîner souvent,
00:13:01mais il faut s'entraîner bien, surtout.
00:13:03Je pense que c'est ça.
00:13:04Après, je ne peux m'en vouloir qu'à moi-même, comme on me dit.
00:13:06...
00:13:21Alors, on sera efficaces
00:13:23que si vous avez travaillé seul au préalable, d'accord ?
00:13:26Donc, je veux que vous mettiez en perspective
00:13:28le sujet de dissertation.
00:13:30Il s'agit donc de tracer des axes,
00:13:34de vous assurer de la compréhension,
00:13:35et on parlera de projets de lecture ou de problématiques
00:13:38pour ceux qui ont choisi le sujet de dissertation
00:13:41qui porte sur la question de la médiocrité.
00:13:43...
00:13:44Attends, j'ai une idée.
00:13:45...
00:13:47Pour le grand 1, on cherche à confirmer
00:13:49que Flaubert, il écrit du médiocre.
00:13:52Dans l'idée, ça amène au grand 3, justement.
00:13:56...
00:13:59Madame Bovary, c'était dur parce que c'est long.
00:14:03On a l'impression qu'il n'y a rien qui se passe,
00:14:05et c'est sur 400 pages.
00:14:06Moi, personnellement, je me suis ennuyé en lisant ce livre.
00:14:09...
00:14:11On devrait faire une liste de tout ce qu'il y a de médiocre
00:14:13dans Madame Bovary.
00:14:14Genre, un rêve, d'abord, une vie de rêve.
00:14:16Genre, est-ce que c'est médiocre, ça ?
00:14:17Ouais, je sais pas, en fait.
00:14:19Je pense qu'un jour a dit le prof,
00:14:21tout est bon si tu te développes mieux.
00:14:23Il a dit un truc comme ça.
00:14:24...
00:14:25Le livre, il m'avait pas du tout conquis.
00:14:28J'étais pas du tout dedans.
00:14:29Il veut parler de quoi dans Madame Bovary ?
00:14:31De quel thème ?
00:14:32De tout ce qui est pathétique.
00:14:34Alors, le pathétique, c'est intéressant.
00:14:36Flaubert, c'est intéressant, il dit
00:14:37je veux bien écrire le médiocre.
00:14:40Voilà, c'est un projet.
00:14:41C'est un projet d'écriture.
00:14:42Autrement dit, le médiocre, c'est même une esthétique.
00:14:46...
00:14:48Tu vois ce que je veux dire ?
00:14:49Donc, c'est-à-dire qu'il y a quelque chose d'intéressant
00:14:51dans la médiocrité.
00:14:53Monsieur Le Nez est génial.
00:14:54Plutôt drôle,
00:14:55encourageant,
00:14:57et il nous pousse à faire le meilleur.
00:14:59Comment, en fait, Flaubert parvient à transcender le médiocre ?
00:15:03À le sublimer.
00:15:04C'est à partir de ça qu'il faut travailler.
00:15:06C'est à partir de ce point-là.
00:15:07Il est à fond, quoi.
00:15:09Il a un peu ce don,
00:15:10on a l'impression qu'on n'est presque jamais perdus avec lui.
00:15:14On démarre de Charles, d'accord ?
00:15:16Vous appuyez sur Charles, d'accord ?
00:15:20Vous allez décrire, vous avez le personnage que vous allez analyser,
00:15:23pour ensuite étudier la dégradation du personnage d'Emma
00:15:27sur le plan psychologique.
00:15:29Il est très vivant.
00:15:30Il se donne à fond dans son cours.
00:15:33À la base, il y a un problème avec Charles.
00:15:35OK, donc la question du regard sur le mari,
00:15:38c'est indispensable, d'accord ?
00:15:40Et on renoue avec quelque chose de très important chez Flaubert,
00:15:43c'est la question des points de vue.
00:15:45Monsieur Le Nez, est-ce que tu comprends tout ce qu'il dit ?
00:15:47Oui, c'est assez clair, ce qu'il raconte.
00:15:52En tout cas, moi, ce que me dit le prof,
00:15:54j'arrive à le comprendre et à l'interpréter, à ma manière.
00:15:57Vous voyez, il se portait bien, il avait bonne mine.
00:16:01Il n'y a rien qui vous dérange,
00:16:02sachant qu'on a étudié le style flaubertien au préalable.
00:16:06Il parle de Charles comme si c'était un gamin.
00:16:08Ce n'est pas mal, on va dire que ce n'est pas mal.
00:16:10Donc rebondissez là-dessus
00:16:12et voyez comment elles apparaissent dans ce passage.
00:16:28Il n'y a pas que des mangas où les gens se tapent dessus.
00:16:36C'est souvent assez violent, mais ça reste une histoire.
00:16:47Il y a une grosse part de géopolitique
00:16:51et on peut faire facilement des choses.
00:16:54Alors...
00:16:59Discord, c'est le réseau social que j'utilise le plus,
00:17:03souvent attribué aux nerds, aux geeks, aux gamers,
00:17:09aux gens qui n'ont pas d'intérêt.
00:17:11Il y a des gens qui ont pas d'intérêt,
00:17:14mais il y en a qui ont un intérêt.
00:17:15Je pense qu'il y a un intérêt pour les gens qui n'ont pas d'intérêt.
00:17:18Souvent attribué aux nerds, aux geeks, aux gamers, tout ça.
00:17:25Là, c'est moi.
00:17:27Là, c'est des amis à moi.
00:17:28Ou alors, c'est des amis d'amis.
00:17:31Il y a quelques personnes avec qui on a fait ami-ami sur d'autres serveurs,
00:17:37avec qui j'aime bien jouer à certains jeux
00:17:41ou même juste discuter des fois, c'est un peu marrant.
00:17:46Yo, Loris, ça va ?
00:17:49Tranquille.
00:17:52Moi, l'utilisation principale, c'est communiquer avec mes amis.
00:17:58Quand je joue à un jeu vidéo avec mes amis,
00:18:00on n'est pas en vocal sur le jeu, mais dans Discord.
00:18:07Tu fais ce que tu veux sur Discord,
00:18:09c'est pas un algorithme qui va te proposer du contenu.
00:18:13Là, c'est vraiment juste de la discussion.
00:18:22Tu sais pourquoi on est là ?
00:18:23Les notes, toujours les notes. Pourquoi les notes ?
00:18:27Tu t'en tires pas mal, hein ?
00:18:32Alors, par matière.
00:18:34Les mathématiques, ça va, c'est bien, j'aime bien.
00:18:36La physique, c'est bien aussi.
00:18:38D'accord, physique, chimie, ça a l'air pas mal aussi.
00:18:43L'éducation physique, c'est bon, le français, c'est plutôt bien.
00:18:46Aussi, très bien.
00:18:48L'économie sociale, il va falloir bosser un petit peu.
00:18:51C'est pas terrible.
00:18:54Après, c'est...
00:18:56Five in English ?
00:18:59Tu te prends un gros ticket, là.
00:19:01Quand les autres, ils ont 14, toi, t'as rien du tout.
00:19:05Une bulle, presque.
00:19:07Mais non, c'est pas...
00:19:08Deux-cinq.
00:19:10Deux-cinq, ça va.
00:19:11Elle a voulu être gentille.
00:19:12Avec toi, t'as preuve d'anglais ?
00:19:14Non.
00:19:15Thauré, tu vas me faire la morale combien de fois ?
00:19:18Combien de fois tu me fais la morale pour une note ?
00:19:22C'est pas une, là, c'est trois.
00:19:26Un cinq, un deux, un dix, quand les autres, ils ont 15.
00:19:29La moyenne de la classe, c'est 15.
00:19:32L'écrit, en anglais, je suis pas bon.
00:19:35L'anglais, passons, parce qu'après, c'est...
00:19:37C'était juste l'expression écrite, là, c'était pas terrible.
00:19:40Après, l'oral, ça passe.
00:19:43Moi, je trouve que t'as une belle moyenne, d'accord ?
00:19:47La moyenne que t'as, là.
00:19:49Mais j'aurais voulu qu'elle soit plus proche de la moyenne générale.
00:19:54Moi, je pense que tu manques un petit peu, quand même,
00:19:56de travail personnel.
00:19:59Mais toujours, tout le monde pense que je manque de travail personnel.
00:20:02Ben oui.
00:20:04Et du coup, pour ça, je vais t'enlever du temps d'ordinateur.
00:20:07Mais arrête, papa !
00:20:08J'arrive dans ton bureau, t'as Discord,
00:20:11t'es en train de jouer à je sais pas quoi à côté.
00:20:14Je te vois pas travailler.
00:20:16Mais j'ai fini mes devoirs !
00:20:18Moi, je veux que les résultats soient là.
00:20:20Donc, en anglais, je veux plus de notes comme ça.
00:20:25À 22h, t'es couché, tu lis un livre, tu fais ce que tu veux,
00:20:28je m'en fiche, t'es plus devant un écran.
00:20:36Oh, Thomas !
00:20:38Viens, Fortnite !
00:20:39Il y a un nouveau mode de jeu à skip.
00:20:44Moi, perso, je préfère être sur Discord
00:20:48à juste discuter avec mes amis
00:20:52que de scroller sur TikTok ou sur Instagram.
00:20:56On va liker, commenter.
00:20:58On va en zone.
00:20:59J'aime pas les autres réseaux sociaux en général.
00:21:02Oh !
00:21:02Là, c'est vraiment juste de la discussion.
00:21:05Vas-y.
00:21:08En vrai, t'es bien au niveau du stuff, là.
00:21:12Il y en a qui diront qu'ils jouent aux jeux vidéo
00:21:16pour se déconnecter de la réalité.
00:21:21Oui, ça a déployé mon planère.
00:21:24Ça peut être un refuge.
00:21:28Moi, perso, je vais jamais utiliser comme ça.
00:21:32Personnellement, je joue pour me détendre.
00:21:35Ça m'amuse.
00:21:37Viens là, toi.
00:21:41Ça fait le malin, mais quand il faut se battre,
00:21:44on n'est plus là.
00:21:46En général, je me sens peut-être plus proche
00:21:48d'une personne du lycée
00:21:51que d'une personne que je connais pas
00:21:53et qui joue aux mêmes jeux vidéo que moi.
00:21:56Sniper.
00:21:59Oh, appuyez-le.
00:22:01En fait, j'arrive à sortir,
00:22:04à aller voir mes amis dans la vraie vie.
00:22:06J'arrive à étudier correctement.
00:22:10J'ai...
00:22:13En soi, je trouve que j'ai réussi
00:22:16à plutôt bien équilibrer tout ça.
00:22:31C'était comment, l'année en Angleterre ?
00:22:33Je suis revenue en...
00:22:36Début juillet.
00:22:38J'ai appris plein de trucs, c'était cool.
00:22:40On a visité pas mal de trucs, c'était très joli.
00:22:43On s'est même baigné en Écosse.
00:22:45C'était froid, mais c'était super bien.
00:22:48L'année dernière, quand tu y étais,
00:22:50t'étais pas très heureuse.
00:22:52Ouais.
00:22:53Et maintenant, tu trouves ça enrichissant ?
00:22:54En fait, quand t'es en plein dedans, t'as pas de recul.
00:22:57T'es juste en mode, ah, c'est la merde.
00:23:01Je repartirais bien,
00:23:02mais pour faire autrement, tu vois ?
00:23:05C'était la merde,
00:23:06mais j'ai quand même appris des trucs, tu vois,
00:23:10sur moi, sur les autres.
00:23:11You ready ? Let's go !
00:23:13J'ai appris à parler anglais.
00:23:14Three balls !
00:23:18J'ai appris à bosser aussi,
00:23:20parce qu'au collège, je bossais pas vraiment,
00:23:23je révisais pas les cours.
00:23:24Sauf que l'année dernière, il a fallu que je bosse mon brevet toute seule,
00:23:27qui m'a servi pour s'adhérer.
00:23:29C'était...
00:23:30C'était un peu comme...
00:23:32Pour s'adhérer.
00:23:34C'était...
00:23:37enrichissant.
00:23:45Bonsoir.
00:23:46Bonsoir.
00:23:47Bonjour.
00:23:50Alors, Coline a très bien commencé son année en anglais.
00:23:54On a une excellente moyenne,
00:23:57qui est de 18,15,
00:23:59avec des très bonnes notes dans toutes les compétences.
00:24:03Elle a un très bon anglais, un excellent anglais,
00:24:06oral, écrit, l'accent est très, très bon.
00:24:10Elle est sérieuse, elle participe, elle fait toujours beaucoup d'efforts.
00:24:14L'ensemble est excellent.
00:24:17Vous avez attrapé l'accent de Manchester par Coline ?
00:24:20Non, je ne le perçois pas.
00:24:21J'entends un petit accent qui n'est pas l'accent du sud de l'Angleterre,
00:24:25du sud-ouest, tout à fait,
00:24:26mais c'est naturel.
00:24:30On entend l'accent anglais, l'accent naturel anglais,
00:24:34donc très bien.
00:24:35On continue comme ça, on prend notre travail.
00:24:38Bonne soirée, au revoir.
00:24:42Il n'y a pas de Maureen, non ?
00:24:46Mohamed ?
00:24:47Oui, c'est moi.
00:24:48Il n'est pas là.
00:24:49Il n'est pas là, Mohamed ?
00:24:51C'est dommage. On peut commencer l'entretien.
00:24:53On va rentrer dans le dur.
00:24:55On va...
00:24:56Donc, voilà.
00:24:57Élève intéressé, élève qui me semble motivé,
00:25:00il aime travailler en groupe, je le trouve attentif en classe,
00:25:03le point de vigilance se situe à l'écrit.
00:25:06Il va falloir que Mohamed travaille la rigueur
00:25:10et l'approfondissement de la réflexion.
00:25:12C'est comme ça qu'il va avancer, je pense.
00:25:15D'accord. On va travailler dessus.
00:25:17Je vais essayer encore de l'accompagner.
00:25:19Moi aussi, je vais jouer mon rôle.
00:25:21Il a vraiment très mal commencé l'accliné,
00:25:23aussi bien en termes d'attitude qu'en termes de résultats scolaires.
00:25:27Il n'était pas du tout attentif en classe,
00:25:29un peu dans le déni en pensant qu'il comprenait tout,
00:25:31alors qu'en fait, il ne comprenait pas tout.
00:25:34Donc, son attitude n'était pas encore l'attitude d'un lycéen.
00:25:37Là, je trouve qu'il a radicalement changé.
00:25:39C'est vraiment nettement mieux qu'en début d'année.
00:25:42Il ne discute plus du tout, il participe.
00:25:44La 2e note a été meilleure, ça lui a donné confiance.
00:25:47Il y avait peut-être un problème de confiance.
00:25:54Dans ma tête, j'étais peut-être encore trop au collège.
00:25:57Et du coup, ça fait que j'étais beaucoup moins concentré.
00:26:00Il a peut-être mis un peu trop de temps à m'adapter.
00:26:03Pour ce début d'année, il y a eu des moments un peu compliqués,
00:26:07des périodes où il fallait que je fasse un peu la police
00:26:12pour le recadrer un peu.
00:26:15Après, je ne faisais pas de bêtises.
00:26:17Encore que oui, peut-être, je bavardais un peu,
00:26:19mais ça ne veut pas dire que je faisais non plus n'importe quoi.
00:26:22Mais genre, 1er trimestre,
00:26:24là, je sentais que j'étais un peu la tête en l'air, quoi.
00:26:27Il a des bases qui sont un peu fragiles.
00:26:29Il a eu un 5, il a eu un 15, un 9,5,
00:26:31donc tout ça, c'est un peu vague pour moi.
00:26:33Je n'arrive pas encore tout à fait à situer son niveau.
00:26:36Est-ce qu'il travaille beaucoup à la maison ?
00:26:39À la maison, je suis derrière.
00:26:41Oui.
00:26:43Est-ce que tu penses lui mettre une pression ?
00:26:45Oui, des fois, je pense.
00:26:46Mais c'est pour lui, je veux vraiment qu'il réussisse, en fait.
00:26:50Donc, des fois, ça ne se passe pas bien entre nous.
00:26:54Il n'est pas content.
00:26:56Donc, vous vous engueulez un peu ?
00:26:57Oui. Prise de tête, à l'adolescence.
00:27:03Je ne sais pas, il se dit, je n'ai pas d'examen.
00:27:06Tu lèves un peu le pied, mais non.
00:27:09Moi, j'attends de voir, mais il faut vraiment qu'il se mette au travail
00:27:11et qu'il se rende compte que là, quand même,
00:27:13s'il n'augmente pas plus que ça, ça va être difficile.
00:27:16J'espère qu'il va maintenir le cap, c'est nettement mieux,
00:27:18mais je ne suis pas sûre qu'il ne rechute pas, en fait.
00:27:23C'est vrai, j'ai l'impression que c'est plutôt des phases chez moi.
00:27:25Il y a des moments où je peux être giga-autonome
00:27:27et d'autres moments où je suis incapable de me débrouiller tout seul.
00:27:30Je pense que ce qui me manque, c'est juste être constant sur toute une année.
00:27:35Qu'est-ce qu'il a envie de faire, Mohamed, après ?
00:27:36Pour l'instant, il ne sait pas.
00:27:38Il ne sait pas ce qu'il veut faire.
00:27:40Tu lui laisses le réfléchir.
00:27:42D'accord. Il a le temps. Il a le temps de mûrir.
00:27:45C'est très difficile de demander à un élève, dès le début de seconde,
00:27:47qu'est-ce qu'il a l'intention de faire.
00:27:49C'est très difficile, mais il faut quand même qu'il ait une petite idée
00:27:51au moins d'un domaine ou des matières qui lui plaisent
00:27:54pour qu'il puisse choisir l'année prochaine les spécialités qui lui conviennent
00:27:58et qui pourraient lui rendre service après dans l'enseignement supérieur,
00:28:01par rapport aux études qu'il veut mener.
00:28:03Est-ce que vous avez des questions de l'autre côté ?
00:28:04Non.
00:28:07Très bien, je vous remercie.
00:28:08Merci beaucoup.
00:28:10Bonne fin de soirée.
00:28:17Je sais que c'est important,
00:28:19mais j'ai l'impression que c'est toujours les mêmes questions.
00:28:21Le fait qu'il faut repenser à l'avenir, des trucs comme ça.
00:28:27Ce qu'on veut faire plus tard.
00:28:30Par exemple, si j'ai telle note, il faut que je la rattrape, etc.
00:28:37D'accord. Et qui est-ce qui te la met, cette pression ?
00:28:40Ma mère, en premier plan.
00:28:42L'école, en général.
00:28:44Parce que c'est vrai que le système éducatif peut nous mettre cette pression.
00:28:48Alors, vous aviez deux exercices à faire là-dessus.
00:28:50Est-ce que vous avez réussi ?
00:28:52Ça va ?
00:28:54Mais ça, il faudrait réussir à le faire de tête, quand même.
00:28:56A, B et C, D ne sont donc pas collinéaires.
00:29:03Bon, vous êtes capables de faire tout seul, maintenant ?
00:29:05C'est bon ? Alors, à vous de jouer.
00:29:10Quand on sait que, par exemple, l'année prochaine,
00:29:12presque tout ce qu'on fera comptera dans le parcours sup, etc.
00:29:16Ouais.
00:29:20C'est tendu, ça, hein ?
00:29:21Ouais, mais bon, comme je dis,
00:29:23si on se laisse submerger par la pression, on ne va pas y arriver.
00:29:28Ça saute aux yeux que c'est une configuration de Thalès.
00:29:32Ça marche ?
00:29:38Laissez-moi encore un peu de temps, s'il vous plaît.
00:29:42Bon, on démarre.
00:29:44On commence, cinq minutes d'attention, et puis après, je vous laisse faire.
00:29:47Alors, est-ce que vous pouvez juste rappeler ce que vous avez à faire, normalement ?
00:29:51En fait, j'idéalais beaucoup l'arrivée au lycée, quoi.
00:29:54Je m'attendais vraiment à un truc de ouf.
00:29:56C'est ça.
00:29:57Donc, vous avez choisi des territoires, vous devez répondre aux questions,
00:30:00et après, vous allez aller dans le lycée,
00:30:02et vous allez voir comment ça va se faire.
00:30:03C'est ça ?
00:30:04Et, en fait, dans ma tête, tout allait se faire naturellement, en fait.
00:30:09Je ne connaissais presque personne, en fait, dans ce lycée-là.
00:30:13Il a fallu s'adapter au rythme de la vie,
00:30:16et je crois que éventuellement,
00:30:17au fond de l'idée que c'est le quartier où tu as un lycée,
00:30:20ce qu'il a beaucoup de persos,
00:30:21c'est pas le quartier où tu as toutes les personnes qui sont présentes.
00:30:24J'avais rien vu chez moi au lycée.
00:30:25Et je me disais à quel point c'était joli d'aller au lycée.
00:30:28C'est ça ?
00:30:30Alors, on va voir si je peux me faire un peu d'assistance.
00:30:31Il a fallu s'adapter au rythme des cours et en même temps essayer de sociabiliser et de se faire de nouveaux amis.
00:30:37Comment protéger là et en Grande-Bretagne pour limiter la pollution en fait ?
00:30:43En fait, c'est les cochons.
00:30:45En fait, c'est à cause du litier que ça crée les algues de verre ?
00:30:47Oui.
00:30:48On va les rajouter.
00:30:49C'est vrai que quand j'ai eu le début de mauvaise note et que je me suis rendue compte que là, c'était pas des blagues quoi.
00:30:57C'était vraiment des notes pas satisfaisantes quoi.
00:31:01Je me suis mis un peu dans un mode où, ah ouais, j'ai pas des bonnes notes, de toute façon, je m'en fous en fait.
00:31:08Je m'en foutais des notes, je m'en foutais d'aller en cours, franchement.
00:31:17L'entrée en seconde, ça a été tumultueux, ça a été chaotique.
00:31:21Beaucoup de vagues à affronter.
00:31:25S'adapter à un nouvel environnement.
00:31:30Je savais que si les notes m'atteignaient, j'allais dégringoler en fait.
00:31:35Donc je me suis mis un peu dans un mode survivre, survivre, survivre, mais c'est hyper malsain parce que t'en parles à personne.
00:31:43Je pense que pour Lilou, ça a été peut-être un petit peu trop.
00:31:48Et la seconde, c'est exigeant.
00:31:57C'est pour faire un petit bilan, début d'année.
00:32:00Si on regarde, surtout les résultats, pour l'instant, c'est fragile.
00:32:03Sur ce premier trimestre, il faudra voir comment ça va se passer.
00:32:07En fait, je me sentais plus trop à ma place parce que j'avais l'impression que tout le monde avançait et que moi, j'y arrivais pas.
00:32:12Et que je me suis complètement découragée.
00:32:14En fait, à un moment de difficulté, je me suis dit, c'est mort de toute façon.
00:32:18T'as lâché un petit peu, du coup.
00:32:19Voilà, c'est ça.
00:32:22Le mois de décembre a été un mois blanc.
00:32:25C'était tombé très, très bas.
00:32:27Je me suis dit, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:32:33Le mois de décembre a été un mois blanc.
00:32:35C'était tombé très, très bas.
00:32:39Elle n'arrivait plus à aller au lycée.
00:32:40Elle n'arrivait plus, en tout cas, en classe, à suivre.
00:32:43Ça a beaucoup changé parce qu'elle a toujours été plutôt assez bonne élève, sans trop travailler.
00:32:49Dans le bulletin, t'as vu, il y avait aussi de la concentration qui arrivait dans les remarques.
00:32:52Est-ce que, justement, des fois, t'as du mal à te poser en classe ?
00:32:54Oui, j'ai énormément de mal à me poser, à me concentrer en classe.
00:32:57Il y a plein de bruits dans ma tête qui arrivent.
00:32:59C'est vrai qu'entre le prof qui parle, entre les gens qui parlent autour,
00:33:03c'est vrai que ça rentre dans ma tête d'un coup.
00:33:06Et en fait, j'arrivais plus à comprendre un peu ce qui se passe autour de moi.
00:33:10Et donc, c'est hyper compliqué de pouvoir suivre le cours normalement.
00:33:13Le rythme au lycée, c'est normal.
00:33:14Il est plus rapide qu'au collège.
00:33:16Donc, je pense que l'axe de travail, il est principalement là-dessus.
00:33:18C'est-à-dire, en sortant d'un cours, il faut vraiment que t'augmentes ton pourcentage de compréhension.
00:33:23Donc, la concentration.
00:33:24Oui, c'est ça.
00:33:26J'ai complètement perdu pied, en fait.
00:33:28J'ai un peu sombré, je dirais.
00:33:31Moi, maman, je n'ai absolument pas vu venir et absolument pas compris.
00:33:35En tout cas, elle s'est prise un mur et elle s'est effondrée.
00:33:38Littéralement.
00:33:40C'est au creux de l'hiver.
00:33:42Elle n'a plus voulu aller en cours.
00:33:43Elle n'a plus pu pouvoir aller en cours, même.
00:33:48Quand je perds vraiment pied, c'est extrême, en fait.
00:33:51Je n'arrivais plus à trouver une raison pour laquelle me lever le matin.
00:33:56Je n'arrivais pas à prendre soin de moi.
00:33:58Mes parents, en fait, ils ont pris ça comme...
00:34:00Ouais, Lilou doit travailler beaucoup plus, etc.
00:34:02En fait, ils ne savaient pas que c'était à cause du fait que j'étais complètement mal-être.
00:34:06Ils m'ont mis de la pression et ça a empiré totalement la situation.
00:34:10Et en fait, j'avais beaucoup de crises d'angoisse, en fait.
00:34:13Crises d'angoisse, crises d'anxiété, des peurs, en tout cas, moi, que je ne comprenais pas.
00:34:18Et qu'elle ne m'a pas exprimé de toute façon, parce qu'on ne parle plus de ce genre de choses à sa maman.
00:34:22Comme eux, ils me mettaient de la pression, je me mettais de la pression.
00:34:25Et en fait, ça a juste empiré mon état, en fait.
00:34:29Donc, il faut vraiment avoir confiance en toi, trouver ton projet.
00:34:32Donc, le but, justement, c'est de prioriser.
00:34:34Si ça s'arrêtait là, à l'instant, tu sais, tu ferais quoi l'année prochaine ?
00:34:38Il y a la STMG qui m'intéresse.
00:34:40Travailler dans le commerce ou de la gestion, etc., ça m'intéresse.
00:34:43Donc, second trimestre, concentre-toi.
00:34:45Si tu sens qu'il y a trop de choses, regarde ton projet.
00:34:48Et à partir de là, on affine.
00:34:50S'il y a des matières, on doit insister peut-être un peu plus.
00:34:52Oui, c'est ça.
00:34:53Des fois, on ne peut pas tout travailler en même temps. Il y a trop de choses.
00:34:56Oui, c'est sûr.
00:34:57On va l'accompagner, en tout cas, là-dessus.
00:34:59Il écoute, d'être à son écoute.
00:35:01Et prendre confiance en toi.
00:35:03Oui, c'est ça.
00:35:04T'es capable de réussir pleinement ?
00:35:06Donc, vas-y.
00:35:08Oui.
00:35:09La priorité, c'est toi.
00:35:11Merci.
00:35:24Les matières importantes pour moi, par exemple, l'ASVT et la physique,
00:35:29je fais des fiches avec les informations essentielles
00:35:32pour que ce soit plus simple à relire.
00:35:53En fait, le but, ce n'est pas de me surcharger le cerveau avec des informations.
00:35:57C'est de m'apprendre à bosser pour que, quand j'aurai vraiment besoin de bosser,
00:36:00que je puisse le faire sans être trop en galère.
00:36:03En fait, je préfère m'adapter maintenant que de devoir m'adapter l'année prochaine.
00:36:07Du coup, je les garde après.
00:36:08Ça me permettra de revoir ce que j'avais fait un peu chapitre par chapitre.
00:36:12Par exemple, c'est quoi ta moyenne, là ?
00:36:14J'avais une moyenne de 16,80, je crois, au premier trimestre.
00:36:1717,30 au deuxième.
00:36:19Et avec une moyenne comme ça, tu ressens le besoin de faire des fiches ?
00:36:22C'est parce que je fais des fiches que j'ai une moyenne comme ça.
00:36:28Je le lui ai dit plusieurs fois, je trouve qu'elle s'occupe trop de sa moyenne.
00:36:34Surtout que je sais que c'est quelque chose qui va devenir un sujet de préoccupation
00:36:38avec des vrais enjeux, en fait, dans les années qui viennent.
00:36:42Le système de parcours sup fait que, malheureusement,
00:36:44ils sont quand même beaucoup sous pression au niveau des moyennes et des notes.
00:36:48Et j'espère qu'elle ne va pas se mettre trop de pression
00:36:50parce que Colline, elle se met quand même assez vite la pression toute seule.
00:36:54Et parfois, on sent qu'elle s'en demande trop, quoi.
00:36:59C'est de la pression ou c'est de l'ambition ?
00:37:04Je pense que d'abord, c'est de l'ambition.
00:37:05Et que du coup, comme je veux réussir, je me fous de la pression.
00:37:09Bonjour !
00:37:11Bon, vous pouvez y aller.
00:37:12Tout le monde est là ?
00:37:14Allez, on y va.
00:37:15Installez-vous.
00:37:17Je vais vous donner les consignes.
00:37:20Merci.
00:37:29T'es prête ?
00:37:30Hein ?
00:37:31T'es prête ?
00:37:32Ouais.
00:37:33T'as la vitesse ?
00:37:34Non.
00:37:35Si, c'est un petit peu.
00:37:37Pas assez, sans doute.
00:37:41T'es confiante ?
00:37:45Bon, alors on est parti.
00:37:50Je m'en sors sans être submergée de travail.
00:37:53Il n'y a pas encore trop de raisons de bosser tout le temps.
00:37:56Donc, ça sert à rien.
00:38:01Si tu travailles en cours, que tu fais les exercices en cours,
00:38:04les devoirs, parfois, je les ai déjà finis en cours.
00:38:08En fait, il n'y a pas trop besoin.
00:38:10On a bien le temps de regarder les documents, de les comprendre.
00:38:16Je compte faire médecine et du coup, il va falloir que je bosse un peu.
00:38:20Un peu beaucoup, mais bon.
00:38:22En fait, j'ai su très tôt ce que je voulais faire.
00:38:25Même avant le collège, je savais que ce n'était pas facile et tout ça.
00:38:29Comme je sais où je veux aller, je sais les efforts que j'aurai à fournir pour y arriver.
00:38:35Pensez bien à m'appeler à chaque compétence.
00:38:39Idéalement, une petite dizaine de minutes pour finir.
00:38:42T'as combien de moyennes, là ?
00:38:4417-20.
00:38:46Sans presque bosser à la maison ?
00:38:47Oui.
00:38:48Tu bosses plus ou moins qu'au collège ?
00:38:51Quand même un peu plus.
00:38:54Mais c'est franchement pas très différent.
00:39:00À partir de la première, je vais me mettre à bosser plus quand même,
00:39:03parce que ça va commencer à compter pour les dossiers, les SP, c'est plus important.
00:39:07Pour l'instant, je ne mets pas trop la pression.
00:39:11Là, tu profites de ta jeunesse ?
00:39:13Voilà.
00:39:19Au revoir, bonne fin de journée.
00:39:25T'as pensé à l'été ?
00:39:27Oui. Plus facile que prévu.
00:39:29Non, c'était facile.
00:39:31À part à la fin, on a un peu speedé, mais sinon, ça va.
00:39:34T'as bien fait de pas réviser ?
00:39:36Ouais, j'ai révisé, mais...
00:39:39Je pensais que ça ne suffirait pas, mais ça suffit. Donc tout va bien.
00:39:49Après, à la maison, j'avoue que je ne suis pas celui qui bosse le plus.
00:39:56Je fais mes devoirs, quoi.
00:39:58Après, les révisions, c'est parfois rapide.
00:40:04Il y en a qui bossent certainement plus que toi et qui ont moins de bonnes notes.
00:40:08Bien sûr. Moi, évidemment, j'ai des facilités.
00:40:11Je suis dans un environnement qui est assez propice au travail.
00:40:15Mes parents sont profs.
00:40:17Ils peuvent m'aider quand j'ai besoin.
00:40:19Il n'y a pas mal de livres, j'ai accès à Internet, à la culture.
00:40:26Donc, ça vient naturellement, quoi.
00:40:32J'ai lu, donc, Le Rouge et le Noir.
00:40:35Toi, tu lis Le Rouge et le Noir par plaisir ?
00:40:38Oui, ben voilà, pour faire une petite culture classique.
00:40:41C'est intéressant.
00:40:43Et sinon, Madame Bovary, c'était très bien, aussi.
00:40:48C'est plus des lectures d'enfants, quoi.
00:40:49Il faut arrêter de lire Harry Potter, à un moment, quoi.
00:40:52Ceux qui ne passent leur vie à regarder et lire Harry Potter en boucle,
00:40:57ils sont un peu grincés, quand même.
00:41:00Et donc, sinon, t'as refait ta chambre ?
00:41:02Ouais, c'était un peu, ben un peu vite, quoi.
00:41:05Là, il y a un peu tous mes centres d'intérêt, quoi.
00:41:08Les Beatles, donc la musique.
00:41:09J'adore le rock, tout ça, j'écoute pas mal.
00:41:14Des disques Radiohead.
00:41:17Là, c'est les voyages.
00:41:20Des cartes postales, marque-pages, tickets de musée,
00:41:24qui viennent de New York et Barcelone.
00:41:28Un dollar.
00:41:29Quand je suis allée à New York, cet été, c'était trop bien.
00:41:32On est arrivés, il y avait une boutique d'affiches.
00:41:34C'était que des vieilles affiches,
00:41:36où il fallait fouiller pour trouver des affiches.
00:41:39Et il y avait des couvertures du New Yorker,
00:41:42avec des joueurs de basket dessus.
00:41:44Ah, ben ça, c'est une bonne idée.
00:41:48Là, il y a une place pour mon idole absolu, Al Pacino.
00:41:52Mais je trouve pas l'affiche que je veux.
00:41:54Tu veux pas ?
00:41:56Serpico.
00:41:59Un jour, je vais la trouver et je vais la mettre là.
00:42:02À ses côtés, mon autre acteur favori, Robert De Niro dans Taxi Driver.
00:42:07C'est un de mes films préférés.
00:42:09Et excellent, ce rôle.
00:42:11Et voilà, j'ai fait une période où je regardais que Al Pacino,
00:42:16ensuite que Robert De Niro.
00:42:20Je suis en train de regarder Peaky Blinders, là.
00:42:23Je regarde avec les ouïes, c'est en anglais.
00:42:33J'en suis à la saison 4, je crois.
00:42:37Très, très bien.
00:42:39C'est un peu difficile de trouver une vraiment bonne série,
00:42:43mais ça, c'est vraiment pas mal.
00:42:45Et du coup, c'est assez addictif.
00:42:49Donc toi, le vendredi après-midi, t'as pas cours.
00:42:52Tu t'en profites pas pour travailler ?
00:42:54Non.
00:42:56Non, non, le vendredi, je travaille pas parce que...
00:42:59C'est sacré.
00:43:02En général, je rentre vers 15h, je me pose.
00:43:05Soit je regarde un film ou autre.
00:43:08Et mon sac, je ne l'ouvre pas.
00:43:10Il reste dans un coin.
00:43:12Comme je me débrouille comme ça et que ça fonctionne, voilà.
00:43:27Oh, vous êtes à l'heure, hein ?
00:43:30Bon, bah suivez-moi. Hop.
00:43:35Vous venez avec moi ?
00:43:37Vous me suivez bien parce qu'il faut faire attention avec les terristes, avec les chariots.
00:43:41On a des zones où...
00:43:44Donc là, c'est notre zone de réception.
00:43:49C'est quoi ton stage ?
00:43:51C'est dans une entreprise de sous-traitants.
00:43:58On compte du mal à en rester parce qu'avec le passage des chariots, ça a tendance à...
00:44:02Il y a de l'industrie, essentiellement de l'industrie, vachement.
00:44:06Si vous avez des questions, vous hésitez pas.
00:44:09Est-ce que ça te plaît, ce stage ?
00:44:12Ça va.
00:44:15Je vous présente Coline.
00:44:17Stagiaire d'observation, c'est en seconde.
00:44:21On va lui raconter un peu ce qui vous arrive.
00:44:23Je fais un stage chez le kiné-ostéopathe à côté de chez moi.
00:44:28J'avais demandé à ma mère de demander au kiné s'il prenait des stagiaires, il a dit oui.
00:44:34Qu'est-ce que, Coline, t'as envie de savoir ?
00:44:37Pourquoi vous êtes ici ? Qu'est-ce qui vous a amené à faire de la kiné, tout ça ?
00:44:41J'ai un problème d'arthrose au niveau...
00:44:44Elle fait amour au pâtelaire.
00:44:46C'est quand même moi qui ai fait la démarche d'envoyer ma convention.
00:44:50J'ai envoyé les motivations.
00:44:53L'objectif, c'est peut-être kiné ?
00:44:56Oui.
00:44:58C'est pas un hasard.
00:45:00Mais c'est une vue sport, oui.
00:45:02Il y a plein de pistes, en fait.
00:45:04J'avoue que c'est un peu mon plan B. Je savais qu'il y avait un kiné, déjà.
00:45:08Et que c'était quelque chose qui m'intéressait et que c'était plus facile d'accès que, par exemple, les hôpitaux.
00:45:12Parce que les hôpitaux publics ne prennent pas de stagiaires de seconde en observation.
00:45:17Déjà, t'auras un certain regard, au bout de deux semaines, sur l'ensemble des patients que tu auras pu suivre.
00:45:25Fais le travail du côté.
00:45:27OK.
00:45:31J'aime bien le sport, j'aime bien le rapport aux gens, j'aime bien comprendre comment notre corps fonctionne.
00:45:37Comment est-ce qu'on peut résoudre des problèmes sans forcément passer par le médicament, les choses comme ça.
00:45:46Comment on peut résoudre des problèmes naturellement avec des gestes qui sont parfois plutôt simples.
00:45:54Voilà, c'est une autre façon de venir mettre en charge si on n'a pas de presse, par exemple.
00:45:59On fait 10 à 90 et on ne montera pas plus que 90.
00:46:05Il est super sympathique. Il prend vraiment le temps de m'expliquer, il prend vraiment le temps avec ses patients.
00:46:11Pas de douleur ? Pas de douleur.
00:46:13Il est vraiment génial parce qu'il considère vraiment ses patients comme des humains et pas comme des cas cliniques.
00:46:19La presse, c'est intéressant pour remettre de la charge progressivement sur le genou.
00:46:26Au bout de 6 mois, je suis persuadé qu'il sera en train de reprendre le foot tranquillement.
00:46:34J'ai bien perçu que ça ira pour la reprise je pense dans 3 mois.
00:46:40Tu vas voir ce que tu vas découvrir cette semaine.
00:46:43Je vais essayer de te montrer vraiment ce que c'est que le métier.
00:46:46Il y a plein de choses sympas.
00:46:47Tu vois que tu t'intéresses à l'humain encore une fois et du côté sport, tu vas être servi.
00:46:57Donc, il y a une partie facture et une partie bordereau.
00:47:03On agrafe. Vous avez chacun votre tas.
00:47:07Si jamais vous avez une question, vous m'appelez, j'arrive tout de suite.
00:47:11Quand tu as appris qu'il fallait faire un stage cette année, tu as réagi comment ?
00:47:13C'était chiant parce que je ne voyais pas l'utilité.
00:47:19Au début, j'ai cherché et je n'ai pas trouvé.
00:47:24Je l'ai laissé en début parce que tout le temps, c'est pour lui.
00:47:28À un moment donné, c'est à lui de faire.
00:47:31Si tu n'as pas de réseau, ce n'est pas facile de trouver.
00:47:35Il ne faut pas rester bloqué sur ça.
00:47:37Pour aller faire des demandes, déposer ton CV, etc.
00:47:40Ce n'est pas facile parce qu'il y a beaucoup de demandes.
00:47:44En même temps, il n'y a pas eu de réponse.
00:47:48Je me demandais comment faire.
00:47:50C'est là où j'ai pensé que les gens vont aimer mon travail.
00:47:56Et ils ont dit oui.
00:47:59Mais bon.
00:48:01On prend ce qu'on a.
00:48:02Et de ce que tu as vu là, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'intéresse ?
00:48:05Je ne sais pas.
00:48:07Je suis un enfant de 15 ans qui cherche encore des repères.
00:48:11Je ne sais pas.
00:48:14Pour l'instant, on prend juste des petites idées.
00:48:22Tu aurais fait quoi si tu n'avais pas fait ça ?
00:48:25Je ne sais pas.
00:48:27Je ne sais pas.
00:48:29Tu aurais fait quoi au lieu d'aller en stage ?
00:48:32J'aurais été en vacances plus tôt.
00:48:35Parce que le ministre de l'éducation de l'époque a mis ça en place pour vous occuper.
00:48:40Oui, le ministre de l'éducation de l'époque tient à dire que je sais très bien m'occuper tout seul sans stage.
00:48:59La seconde, c'est un défi.
00:49:05C'est un défi parce que ce n'est pas du tout comme le collège.
00:49:08Et il y a énormément de pression.
00:49:12J'ai fait les efforts pour pouvoir réussir mon année, être fière de moi.
00:49:16Et pouvoir réussir parce que c'est ce qui m'intéresse le plus.
00:49:19C'est ce qui m'intéresse le plus.
00:49:21C'est ce qui m'intéresse le plus.
00:49:23C'est ce qui m'intéresse le plus.
00:49:24Et pouvoir réussir parce que la seconde c'est difficile.
00:49:29Le deuxième trimestre elle a remonté la pente.
00:49:32Le troisième trimestre c'était plus court.
00:49:34Elle a un peu lâché là.
00:49:38Elle a réussi à se donner une stratégie pour reprendre confiance en elle scolairement.
00:49:43Elle savait qu'elle ne pouvait pas être partout.
00:49:46Et elle a remonté la pente au deuxième trimestre.
00:49:49C'était pas parfait partout.
00:49:50au deuxième trimestre, alors c'était pas parfait partout, effectivement.
00:49:54En même temps, je me dis peut-être que j'aurais pu faire plus,
00:49:56mais est-ce que j'en aurais été capable à certains moments de ma vie ?
00:49:59Je ne pense pas.
00:50:02J'ai failli avoir même une phobie scolaire, etc.
00:50:04Et je sais à quel point c'est difficile, en fait,
00:50:06et que c'est pas une question d'envie, c'est vraiment un truc de...
00:50:09la peur un peu de tout ce qui a rapport avec les cours, etc.
00:50:13La pression, c'est compliqué à expliquer, mais évidemment, en seconde,
00:50:16c'est quelque chose...
00:50:17Faut être courageux et c'est pas facile, en fait.
00:50:20Bien, alors, je vais vous donner un corpus de textes.
00:50:23Vous vous mettez en groupe de quatre,
00:50:25vous m'expliquez pour chaque extrait de quoi ça parle.
00:50:29La goutte.
00:50:30Oui, la goutte, oui, vraiment la goutte.
00:50:34J'accuse.
00:50:35Et après...
00:50:36C'est une lettre, quoi.
00:50:37C'est écrite une lettre à monsieur Félix Faure.
00:50:40C'était le président, en fait, monsieur Félix Faure.
00:50:42J'avais pas compris.
00:50:45J'ai fait des choix.
00:50:46Comme moi, l'année prochaine, je vais en techno,
00:50:47il y a des matières que je révise beaucoup moins.
00:50:49J'essaie de plus réviser en SES, en histoire-géo, en français, en maths.
00:50:53En gros, il a envoyé ça au président et il l'a mis dans son journal, à mon avis.
00:50:56Un truc comme ça.
00:50:58On va dire ça.
00:51:00J'ai envie de faire des études un peu de marketing, de communication,
00:51:04parce que c'est quelque chose qui m'a toujours attirée depuis que je suis petite,
00:51:07un peu comment les publicités fonctionnent,
00:51:09comment tu donnes envie.
00:51:10Même les choses historiquement, les propagandes,
00:51:12comment Hitler a convaincu presque toute la population.
00:51:17Presque toute l'Allemagne, que les Juifs étaient mauvais,
00:51:19qu'il fallait tous les exterminer.
00:51:20Ensuite, Candide, ça parle beaucoup.
00:51:23Candide, il dénonce le fait de la religion et tout.
00:51:25Oui, c'est ça.
00:51:26Mais du coup, il dénonce à travers le roman,
00:51:27parce qu'à l'époque, il pouvait pas dire les choses clairement,
00:51:30parce qu'à cause du bourgeois et tout.
00:51:32La communication, même politique, que ce soit Jordan Bardella,
00:51:35je crois qu'il est hyper connu sur les réseaux sociaux et tout.
00:51:37J'essaie de comprendre comment il communique quelque chose
00:51:39et comment plein de gens y croient,
00:51:41comment l'extrême droite, elle monte en pique,
00:51:45et comment ça fonctionne, en fait.
00:51:46Comment ils réussissent ?
00:51:47C'est quelque chose qui m'intéresse énormément.
00:52:01Faire un STMG, c'est le mieux pour moi.
00:52:03Ça m'intéresse énormément.
00:52:04Je connais mes capacités et je sais que j'en suis capable.
00:52:07Du coup, en sachant ça, je me dis que si je fais tant d'efforts,
00:52:09je peux y arriver.
00:52:16Tu l'aimes ?
00:52:47Génération 2008, qui seront-ils demain ?
00:52:50Cinquième épisode d'une série ambitieuse,
00:52:52puisque son réalisateur, François Chevret,
00:52:55entend suivre les cinq jeunes que nous venons de voir
00:52:58chaque année pendant dix ans,
00:53:00histoire au final de mieux capter le parcours d'une génération.
00:53:04Bienvenue dans Débat Doc, François Chevret.
00:53:06Vous êtes journaliste, réalisateur,
00:53:07et c'est donc à vous que notre chaîne a confié la réalisation
00:53:11de ce très beau projet.
00:53:12Ce projet, vous l'avez donc entamé, voilà, cinq ans.
00:53:15Nos collégiens faisaient alors leur entrée en sixième
00:53:17et c'était, il faut s'en rappeler, en pleine crise de la Covid.
00:53:21Et cette fois, c'est donc la rentrée de Colline, Lilou,
00:53:25Maël, Mohamed et Riwan au lycée.
00:53:27Et nous allons bien sûr y revenir ensemble
00:53:29dans un instant lors de cet échange avec Delphine Rideau.
00:53:33Bienvenue à vous, Delphine Rideau.
00:53:34Vous êtes directrice de la Maison des Ados de Strasbourg
00:53:36et présidente de l'Association nationale des Maisons des Ados.
00:53:40Il en existe 125 en France.
00:53:44Qu'y trouve-t-on ?
00:53:45Que fait-on dans ces Maisons des Ados, très rapidement ?
00:53:47On y trouve des professionnels de formation très variées,
00:53:51des psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux, infirmiers,
00:53:56et des ados de 11 à 25 ans, en général,
00:54:00et ou leurs parents,
00:54:02et pour tout type de difficultés, c'est très ouvert.
00:54:05Très bien. Et puis enfin, Yael Amselem,
00:54:08Minguit également avec nous, bienvenue à vous.
00:54:10Vous les suivez avec nous, d'ailleurs,
00:54:12ces jeunes, depuis le début de cette série
00:54:15réalisée par François Chevret.
00:54:17Vous êtes sociologue chargée de recherche
00:54:19à l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire.
00:54:23Alors, c'était une date importante,
00:54:27une étape importante pour ces jeunes avec ce cinquième épisode,
00:54:30puisqu'il s'agissait de la rentrée au lycée.
00:54:34Il y avait une appréhension particulière de la part de nos cinq jeunes
00:54:37avant de rentrer soit au lycée Châteaubriand, pour quatre d'entre eux,
00:54:41soit au lycée Simone Veil, pour Lilou,
00:54:44qui faisait sa rentrée à part,
00:54:46par rapport à ce groupe que vous suivez depuis maintenant cinq ans.
00:54:48Il y avait une appréhension ?
00:54:51À les entendre, non.
00:54:52Quand je leur ai posé la question, non.
00:54:53Je pense que peut-être un peu, quand même.
00:54:56Mais il y avait aussi beaucoup d'excitation,
00:54:57parce qu'ils attendaient beaucoup, justement,
00:54:59il y a un changement de population,
00:55:01des gens avec qui, peut-être, ils se sentent plus à l'aise,
00:55:04des gens avec qui ils peuvent découvrir d'autres choses.
00:55:06Donc ça, ça leur donnait beaucoup d'espoir.
00:55:08Et aussi la maturité, du côté de Lilou, par exemple,
00:55:10elle cherchait la maturité chez ses nouveaux camarades.
00:55:12Voilà, on a eu un élément de réponse,
00:55:14de savoir comment ça s'est passé pour elle en seconde.
00:55:16Mais c'était surtout ça qui primait, je crois que c'était l'excitation.
00:55:18L'excitation.
00:55:20Et ils vous en ont parlé, après coup, quelques jours après,
00:55:22quelques semaines après, de cette rentrée.
00:55:25C'est ce qui vous fait dire cela ?
00:55:28Oui, je les ai sentis plutôt tranquilles.
00:55:30Bon, Lilou a eu une rentrée très particulière,
00:55:32avec un gouvernement qui est venu, quand même.
00:55:34On l'a vu sur ces images, la visite de Gabriel Attal,
00:55:37qui était alors ministre de l'Education nationale,
00:55:40auprès d'Elisabeth Borne, qui était à l'époque première ministre.
00:55:43Quand vous dites qu'ils ont senti davantage de mixité, d'ouverture,
00:55:47c'est une réalité ?
00:55:49Le lycée a ouvert les portes, un petit peu, à cette jeunesse,
00:55:51avec une mixité sociale, peut-être,
00:55:53qui n'était pas là dans les collèges ?
00:55:55Justement, il y a moins de mixité sociale.
00:55:57Il y a moins de mixité sociale.
00:55:59Il y a une sorte, un mot qui n'est pas très beau,
00:56:01mais un tri de population, déjà, clairement.
00:56:03Et d'ailleurs, ils le disent eux-mêmes, qu'il y a moins de mixité,
00:56:05quand ils arrivent au lycée, surtout à Châteaubriand.
00:56:07Même si, bon, les deux lycées ont un profil différent.
00:56:10Il y a un lycée assez exigeant, avec des classes préparatoires urbaines.
00:56:14Et pour Lilou, c'est un lycée plutôt rural,
00:56:17donc on a une population un peu différente.
00:56:19Mais, non, dans l'ensemble, moins de mixité,
00:56:22mais, voilà, potentiellement plus de contacts.
00:56:26En fait, comme il y a moins de mixité,
00:56:28c'est des gens qui se ressemblent le plus,
00:56:30donc c'est des enfants qui ont plus de choses en commun.
00:56:32Rentrée assez martiale, si on en juge,
00:56:34en tout cas du côté du lycée Châteaubriand,
00:56:37si on en juge par le discours tenu par le chef d'établissement.
00:56:40Vous avez trois fois 36 semaines pour que vous quittiez vos parents.
00:56:43L'avenir, c'est vous.
00:56:45Et le tout sur un ton assez martial.
00:56:47C'est souvent le cas, d'ailleurs, dans les lycées, aujourd'hui,
00:56:49ce type de rentrée.
00:56:51C'est le genre de discours qu'il faut tenir d'emblée à ces jeunes
00:56:54pour leur montrer que là, il va falloir passer une étape importante ?
00:56:57Je sais pas si c'est très fréquent,
00:56:59je sais pas si c'est nécessaire.
00:57:01En tout cas, moi, j'ai plutôt été surprise.
00:57:06Je suis pas sûre qu'ils aient besoin de ça,
00:57:08parce que dans cette excitation qui était évoquée avant,
00:57:11on sait aussi quand même que l'étape de la seconde,
00:57:14comme l'étape de la sixième,
00:57:16c'est des périodes de transition,
00:57:18elles sont quand même angoissantes par nature.
00:57:20On sent bien aussi toutes les attentes
00:57:22et la pression que mettent implicitement les parents.
00:57:24Je suis pas sûre que ce soit le moment
00:57:26auquel il faut charger la barque.
00:57:28D'emblée, comme ça, à l'accueil.
00:57:31Après, on sait que ça se fait,
00:57:33ça se fait tout au long de la scolarité,
00:57:35et c'est des personnalités d'enseignants,
00:57:37de chefs d'établissement,
00:57:39de professionnels, de parents,
00:57:41mais il y a quelque chose quand même,
00:57:43là, qui est très particulièrement martial, effectivement.
00:57:47Alors, très vite,
00:57:49c'est l'on ressentit aussi,
00:57:51après avoir vu toute la première partie,
00:57:53notamment du film,
00:57:55il s'agit de travailler autrement,
00:57:57d'appréhender le travail
00:57:59à la maison autrement,
00:58:01de s'organiser autrement, d'anticiper.
00:58:03Voilà les efforts, peut-être ce cap
00:58:05qu'on demande d'emblée à ces jeunes
00:58:07à l'occasion du premier trimestre,
00:58:09pour la prise de température,
00:58:11du lycée en seconde, non ?
00:58:13Mais en fait, c'est quelque chose qu'on leur apprend
00:58:15déjà au collège, progressivement,
00:58:17et donc il y a une mise en scène aussi
00:58:19de maintenant vous arrivez dans un nouvel établissement
00:58:21et les choses vont changer.
00:58:23Et en fait, c'est un peu l'histoire de l'école,
00:58:25c'est changement dans la continuité,
00:58:27c'est que de la rupture, ils seraient tous perdus,
00:58:29elles seraient toutes perdues, là, on voit bien
00:58:31qu'il y a des moments où il faut retrouver ses marques,
00:58:33mais derrière ce discours
00:58:35un peu raide du chef d'établissement,
00:58:37c'est aussi de la mise en scène
00:58:39pour leur dire maintenant vous êtes dans la cour des grands.
00:58:41Ils n'étaient pas dans un collège-lycée avant,
00:58:43ils étaient dans un collège,
00:58:45et maintenant les voilà passés au lycée.
00:58:47Ils ne pouvaient pas observer ce que c'était que le lycée,
00:58:49contrairement à des élèves qui peuvent grandir
00:58:51dans une cité scolaire où ils regardent ce que c'est que le lycée
00:58:53dès la cinquième, en fait.
00:58:55C'est quand même dans le discours,
00:58:57même si on ne l'a pas retenu au moment du montage,
00:58:59il y a quand même toute une partie sur la confiance en soi,
00:59:01sur vous avez le droit à l'échec,
00:59:03mais vous pouvez toujours vous relever
00:59:05et sachez que vous êtes capables de réussir au lycée.
00:59:07Il n'y avait pas que, attention.
00:59:09Toutefois.
00:59:11Il y a tout de même deux règles d'or
00:59:13qu'on semble vouloir inculquer à ces jeunes
00:59:15assez rapidement à l'entrée du lycée,
00:59:17c'est la régularité, d'une part,
00:59:19et l'approfondissement des sujets d'autre part.
00:59:21C'est ça la grosse différence, finalement,
00:59:23et c'est ça qu'ils attendent aussi.
00:59:25C'est ça qu'elles attendent en tant qu'élèves,
00:59:27c'est aussi, enfin, de ne pas être obligées
00:59:29de restituer une leçon pour une leçon,
00:59:31mais aussi d'avoir des éléments,
00:59:33de rhétorique, d'avoir des éléments,
00:59:35de pouvoir discuter des choses,
00:59:37d'avoir des adultes et d'être pris pour des jeunes adultes,
00:59:39progressivement.
00:59:41C'est bien là, on voit bien le moment de l'adolescence
00:59:43où il va s'agir aussi de se positionner
00:59:45autrement et de plus être des petits
00:59:47au sens, on vous dit et vous apprenez
00:59:49et vous n'avez pas votre mot à dire,
00:59:51vous êtes des grands,
00:59:53vous êtes en train de grandir et vous allez avoir
00:59:55un mot, des mots, des réflexions
00:59:57qui sont aussi discutables
00:59:59avec des adultes formés, compétents,
01:00:01qui sont vos enseignants et qui est l'équipe éducative.
01:00:03Le premier point d'étape,
01:00:05il se fait à la fin, assez logiquement,
01:00:07du premier trimestre, pour ces jeunes
01:00:09que vous avez suivis, c'est le cas de Mohamed,
01:00:11on va voir un premier extrait du film.
01:00:13Premier trimestre, là,
01:00:15je sentais que j'étais un peu la tête en l'air.
01:00:17Il a des bases qui sont un peu fragiles,
01:00:19il a eu un 5, il a eu un 15,
01:00:21un 9,5, donc tout ça,
01:00:23c'est un peu vague pour moi, je n'arrive pas encore tout à fait
01:00:25à situer son niveau.
01:00:27Est-ce qu'il travaille beaucoup à la maison, est-ce que vous arrivez à voir ?
01:00:29À la maison, oui,
01:00:31je suis derrière.
01:00:33Est-ce que tu penses lui mettre une pression ?
01:00:35Oui, des fois, je pense,
01:00:37mais c'est pour lui,
01:00:39je veux vraiment qu'il réussisse, au fait.
01:00:41Donc, des fois,
01:00:43ça ne se passe pas bien, en tout cas,
01:00:45il n'est pas content.
01:00:47Oui, prise de tête,
01:00:49à l'adolescence.
01:00:53On retrouve avec plaisir d'ailleurs la mère de Mohamed,
01:00:55qui suit son fils et qui est assez inquiète
01:00:57pour ce que va être
01:00:59le cursus de son fils.
01:01:01Premier trimestre compliqué pour Mohamed,
01:01:03il a, semble-t-il, fait un peu son mea culpa,
01:01:05ce n'est pas bien organisé,
01:01:07il n'a peut-être pas compris tout à fait, Mohamed,
01:01:09qu'il fallait justement passer peut-être
01:01:11à une vitesse supérieure. C'est comme ça aussi
01:01:13que vous l'avez ressenti dans les propos
01:01:15tenus à la fois par Mohamed et sa mère,
01:01:17qui, effectivement, va peut-être
01:01:19lui mettre une petite pression ?
01:01:21Oui, je pense qu'il n'avait
01:01:23peut-être pas forcément les armes pour s'adapter
01:01:25tout de suite, il les a forgées
01:01:27petit à petit dans l'année, ça se ressent
01:01:29dans la suite du documentaire,
01:01:31mais je pense que c'est ça,
01:01:33c'est qu'il est avec sa mère qui n'a pas forcément
01:01:35tous les codes du lycée,
01:01:37donc il n'a peut-être pas forcément préparé,
01:01:39peut-être qu'elle n'a pas la capacité, comme d'autres parents
01:01:41peuvent l'avoir, on voit les parents de Maël
01:01:43et de Coline, par exemple, qui, eux,
01:01:45les ont habitués, dès plus jeunes,
01:01:47à travailler seuls, à les accompagner,
01:01:49mais de loin, à leur faire confiance.
01:01:51On sent que, en fait,
01:01:53Mohamed, depuis le début de la série,
01:01:55depuis cinq ans, on sent que la méthode
01:01:57de sa maman, c'est de lui mettre la pression,
01:01:59c'est de vraiment être derrière, et peut-être qu'il se repose
01:02:01un peu trop là-dessus, je sais pas, mais petit à petit,
01:02:03il prend ses marques.
01:02:05Alors, la pression, est-ce que
01:02:07cette génération subit une pression
01:02:09qu'il n'aurait pas connue les générations
01:02:11avant ? Avec les parents, notamment,
01:02:13il n'y a pas seulement Mohamed, on voit
01:02:15aussi une discussion entre Riwan et
01:02:17son père, où on sent que les choses peuvent devenir
01:02:19un peu tendues. Riwan, c'est un gamer,
01:02:21évidemment, il fait ses devoirs, mais enfin,
01:02:23passer le soir, il pense
01:02:25plutôt aux jeux vidéo. On sent qu'il peut y avoir
01:02:27aussi des tensions dans ses relations à l'issue de
01:02:29ce premier trimestre, avec des parents
01:02:31qui sont un peu inquiets sur
01:02:33le degré de tavoir,
01:02:35le degré d'investissement dans le travail
01:02:37scolaire. C'est assez fréquent.
01:02:39En fait, je trouve que le documentaire
01:02:41illustre bien
01:02:43le fait qu'ils sont à un âge
01:02:45où ils passent d'une
01:02:47situation d'être
01:02:49les objets de la scolarité
01:02:51à devenir
01:02:53les sujets de la scolarité, et à
01:02:55devenir, à s'approprier eux-mêmes,
01:02:57toujours quand même en lien avec leurs parents,
01:02:59et cette
01:03:01excitation dont on parlait
01:03:03tout à l'heure, ce
01:03:05possible investissement personnel
01:03:07dans des choix de
01:03:09matière, dans des choix de perspectives
01:03:11professionnelles, est à la fois
01:03:13nécessaire pour eux
01:03:15et en même temps, possiblement, très
01:03:17angoissant. C'est là où les parents
01:03:19le voient dans
01:03:21les différentes situations,
01:03:23doivent s'ajuster quand même en permanence,
01:03:25parce qu'effectivement, il va y avoir des temps
01:03:27de rappel,
01:03:29voire de pression.
01:03:31C'est là que, parfois, c'est un peu complexe,
01:03:33parce que c'est
01:03:35difficile de les accompagner
01:03:37vers une autonomie,
01:03:39le chef d'établissement le dit aussi,
01:03:41en étant
01:03:43là, en tant que filet, un petit
01:03:45peu autour, que ça ne dépasse pas certaines
01:03:47bornes, et en même temps,
01:03:49en les laissant
01:03:51faire leur chemin, et quitte
01:03:53à ce qu'il y ait, à accepter
01:03:55qu'il y ait des changements
01:03:57d'orientation, des changements
01:03:59d'investissement, et tout ça se croise avec
01:04:01leur vie de tous les jours, leur relation sociale.
01:04:03C'est ça qui est complexe
01:04:05pour les parents, de suivre
01:04:07de loin.
01:04:09On voit, à la fin de cet extrait,
01:04:11c'est l'adolescence, sous-entendu,
01:04:13les affrontements, parfois,
01:04:15ça fait partie des règles du jeu avec
01:04:17un adolescent ou une adolescente, ça reste vrai,
01:04:19j'imagine, aujourd'hui, c'est un âge où les choses
01:04:21peuvent se cristalliser. Lorsqu'on parle de crispation
01:04:23entre, justement, parents,
01:04:25ados, et trouver la...
01:04:27La crispation, elle est sur les priorités.
01:04:29Les parents laissent
01:04:31les ados, tant que les ados, ça roule à l'école,
01:04:33et les parents reviennent dès qu'il
01:04:35commence à y avoir des graviers
01:04:37dans le jeu de l'école. On sait, sociologiquement,
01:04:39que les filles jouent mieux le jeu
01:04:41de l'école, sont des meilleurs
01:04:43élèves, parce qu'elles ont appris à être des meilleurs
01:04:45élèves dès la petite enfance, en fait,
01:04:47par l'école et par leurs parents.
01:04:49Et là, on voit bien les deux parents qui, finalement, cherchent
01:04:51à mettre la pression, c'est les parents des deux garçons
01:04:53qui vont être derrière, le père comme
01:04:55la mère, dans les deux exemples,
01:04:57et qui vont essayer de trouver
01:04:59leur place de parents au regard
01:05:01des priorités de leurs enfants, qui peuvent être les copains,
01:05:03d'un côté, la découverte de la vie
01:05:05du lycée, et donc des à-côtés de la vie du lycée,
01:05:07c'est-à-dire les nouvelles personnes,
01:05:09ce que ça ouvre aussi comme liberté,
01:05:11l'espace du lycée, ou le gaming
01:05:13et le soir, et les soirées Discord,
01:05:15à discuter avec des gens,
01:05:17mais qui viennent finalement en concurrence
01:05:19avec les apprentissages scolaires, et quelque part,
01:05:21le contrat famille
01:05:23jeune, c'est que
01:05:25je te lâche un peu, tant que ça roule
01:05:27à l'école, et on voit bien que les parents,
01:05:29dès que ça ne roule plus si bien que ça à l'école,
01:05:31les parents reviennent, alors que dans le cas
01:05:33des filles, en tout cas, les deux premières
01:05:35qui sont à Châteaubriant,
01:05:37les filles ont appris à répondre à la demande
01:05:39de l'école, et donc les parents n'ont pas besoin,
01:05:41parce qu'ils l'ont déjà fait,
01:05:43d'être aussi prêts et aussi
01:05:45au contact du suivi scolaire.
01:05:47Il y a aussi le cas de Lilou,
01:05:49sa mère, dans ce film, craint
01:05:51un décrochage dès la fin du
01:05:53premier trimestre. Lilou, ça aura toujours été
01:05:55un cas un petit peu particulier par rapport
01:05:57à ces jeunes, peut-être plus d'angoisse.
01:05:59Elle a été, rappelons-le, aussi victime
01:06:01d'une forme d'agression
01:06:03durant le collège, qui l'avait oblige
01:06:05à changer d'établissement à sa demande.
01:06:07On n'est pas très loin de la phobie scolaire
01:06:09du côté de Lilou. On sent que
01:06:11les choses peuvent très vite évoluer
01:06:13dans ce sens, et on sent aussi cette inquiétude
01:06:15très forte de la part de sa mère,
01:06:17qui a l'air un peu perdue, pour le coup.
01:06:19En fait, Lilou a eu un parcours accidenté,
01:06:21un parcours scolaire accidenté.
01:06:23Dès le collège, elle a été
01:06:25victime de harcèlement, on en a parlé
01:06:27dans les épisodes précédents. Elle a fui
01:06:29ses harceleurs, donc elle a changé de collège.
01:06:31L'établissement, oui. Là, elle est partie,
01:06:33elle s'est éloignée de Rennes pour un peu
01:06:35ouvrir une nouvelle
01:06:37page blanche, en fait,
01:06:39pour son avenir dans ce nouveau lycée.
01:06:41Et justement, elle attendait
01:06:43beaucoup du lycée, elle a idéalisé le lycée.
01:06:45Parce que beaucoup lui ont dit
01:06:47tu verras, les gens
01:06:49sont plus matures, sont plus sympas, etc.
01:06:51Finalement, elle était un peu déçue.
01:06:53Et elle a eu des petits
01:06:55incidents
01:06:57de sociabilité avec certains
01:06:59et elle a eu du mal,
01:07:01elle a fait beaucoup d'efforts pour se sociabiliser,
01:07:03ça s'est pas forcément bien passé.
01:07:05En même temps, elle a pas réussi à gérer
01:07:07la partie scolarité, elle a eu une mauvaise note,
01:07:09les parents s'en sont rendus compte,
01:07:11lui ont mis la pression, en voulant faire bien.
01:07:13Et elle a explosé.
01:07:15Et quand on la voit avec le
01:07:17professeur et ses parents au moment de la
01:07:19rencontre, à la fin du premier trimestre,
01:07:21c'est pour trouver une solution,
01:07:23parce qu'en fait, elle était pas loin de la phobie scolaire,
01:07:25et elle était pas loin
01:07:27de rater son année, donc il a fallu faire des choix
01:07:29dans les matières.
01:07:31Elle avait une chance, c'est qu'elle
01:07:33avait choisi d'aller en STMG, donc c'est-à-dire qu'elle avait
01:07:35déjà des matières qu'elle pouvait choisir
01:07:37pour préparer la première.
01:07:39Ça a été une chance pour elle.
01:07:41Ces jeunes, ils sont à la limite,
01:07:43peut-être à la marge
01:07:45du système scolaire, ils ont peut-être plus
01:07:47de difficultés que d'autres à s'y retrouver
01:07:49dans ce système scolaire.
01:07:51Est-ce que c'est une minorité qui ne prend
01:07:53pas de plus en plus
01:07:55d'importance parmi ces jeunes ?
01:07:57La question de
01:07:59de la phobie scolaire
01:08:01ou du, nous, on l'appelle
01:08:03plutôt le refus scolaire anxieux,
01:08:05puisqu'on est vraiment dans
01:08:07une question d'angoisse,
01:08:09elle est plutôt ascendante.
01:08:11On en a plutôt
01:08:13de plus en plus,
01:08:15avec une vraie question
01:08:17pour les professionnels de l'éducation nationale,
01:08:19de comment
01:08:21ils adaptent les choses,
01:08:23parce que l'enjeu,
01:08:25c'est certainement de pouvoir
01:08:27adapter un certain nombre
01:08:29de fonctionnements
01:08:31classiques autour
01:08:33d'aménagements d'emplois du temps,
01:08:35d'espaces dans la vie du lycée
01:08:37qui soient un petit peu plus
01:08:39faciles, un peu plus sécures,
01:08:41de temps donné
01:08:43pour
01:08:45envisager des changements
01:08:47d'orientation, notamment.
01:08:49On a
01:08:51à certains endroits,
01:08:53dans certains départements,
01:08:55des dispositifs qui se spécialisent
01:08:57pour ça, à côté de l'école.
01:08:59C'est le cas à Strasbourg.
01:09:01Ça nous inquiète un peu, parce que
01:09:03l'ampleur est quand même de plus en plus importante
01:09:05et on voit bien la différence
01:09:07entre,
01:09:09comme pour la gestion d'ailleurs, des problématiques
01:09:11de harcèlement,
01:09:13entre des équipes scolaires,
01:09:15collèges et lycées,
01:09:17qui ont la capacité, la souplesse,
01:09:19d'adapter un certain nombre de choses
01:09:21de leur fonctionnement,
01:09:23par rapport à ces jeunes qui manifestent
01:09:25des angoisses dans la poursuite
01:09:27de leur parcours, par rapport
01:09:29à d'autres qui vont plutôt se rigidifier,
01:09:31voire nier
01:09:33la problématique.
01:09:35Donc on a un chemin à parcourir
01:09:37là-dessus. C'est sûr que
01:09:39c'est totalement d'actualité.
01:09:41On dit souvent d'ailleurs que cette génération,
01:09:43parfois, la caractérise comme étant
01:09:45la génération Z, alors c'est plutôt
01:09:47des outils de marketer,
01:09:49la génération Z,
01:09:51ensuite la génération Alpha, mais en tout cas,
01:09:53l'angoisse, d'une manière générale,
01:09:55pour ces jeunes, a l'air tout de même beaucoup plus présente
01:09:57que pour les générations précédentes.
01:09:59C'est vraiment le cas ? A cause de quoi
01:10:01est due cette angoisse
01:10:03davantage ressentie par cette
01:10:05fameuse génération ?
01:10:07C'est toujours compliqué.
01:10:09Comment on mesure tout ça ?
01:10:11Depuis quand on mesure ? Avec quels outils on mesure ?
01:10:13En tout cas, ce qui est sûr, c'est que là,
01:10:15on a une partie des jeunes qui,
01:10:17en tout cas, décrivent une pression,
01:10:19décrivent des inquiétudes sur leur avenir,
01:10:21mais aussi sur leur scolarité,
01:10:23sur leurs résultats scolaires, sur
01:10:25les plateformes qui vont
01:10:27gérer et autogérer leur orientation,
01:10:29mais on ne va pas minorer les effets
01:10:31de parcours sup.
01:10:33Et ça, ce sera pour l'année d'après ?
01:10:35Ça arrive déjà dans les débats.
01:10:37On les sent omnibulés
01:10:39par, effectivement,
01:10:41cette perspective de l'évaluation
01:10:43qui arrive très vite.
01:10:45Mais dès le collège, il y a une partie des jeunes qui,
01:10:47parce qu'ils ont des grands-frères et des grandes-sœurs, se projettent déjà
01:10:49dans, mais mes notes, ça vaudra ou pas
01:10:51pour parcours sup. pour rentrer après.
01:10:53Et du coup, ils et elles ont du mal à se projeter
01:10:55sur le demain, ils et elles ont du mal
01:10:57à se projeter sur le lycée. Lilou, on voit bien
01:10:59qu'elle attend énormément de choses du lycée.
01:11:01C'est une jeune fille qui est très volontaire,
01:11:03elle est hyper réflexive,
01:11:05et en même temps, elle est que déçue de ce qu'elle va retrouver
01:11:07au lycée. Donc,
01:11:09il y a un intérêt pour l'école,
01:11:11elle ne trouve pas un désintérêt,
01:11:13et pourtant, il y a une pression
01:11:15collective sur l'importance de la réussite,
01:11:17l'individualisation de l'échec,
01:11:19qui ne serait que liée à des raisons
01:11:21uniquement personnelles de ne pas avoir réussi
01:11:23à surmonter tous ces éléments-là.
01:11:25Et donc, dans ce contexte-là,
01:11:27la concurrence entre les élèves,
01:11:29la concurrence entre les établissements scolaires,
01:11:31l'orientation,
01:11:33ça induit aussi des effets
01:11:35d'inquiétude des parents, d'inquiétude des adultes,
01:11:37de pression des profs,
01:11:39et d'inquiétude des ados entre eux.
01:11:41Ils s'en sont passés par la crise Covid,
01:11:43bien entendu, ces jeunes.
01:11:45Est-ce qu'on peut dire qu'il y a eu quelque chose d'important
01:11:47qui s'est passé pour ces jeunes ?
01:11:49Vous allez également répondre, bien entendu.
01:11:51Ils vous en reparlent, cette crise Covid,
01:11:53des conditions dans lesquelles ils se sont retrouvés
01:11:55au tout début de leur collège, pour le coup.
01:11:57Vous avez l'impression que ça a pu influencer
01:11:59la suite, François Chevreuil,
01:12:01au poids de ces jeunes, ou c'est vraiment l'histoire passée ?
01:12:03Non, c'est l'histoire passée.
01:12:05Moi, je me souviens surtout que quelques-uns
01:12:07étaient un peu traumatisés d'être restés à la maison et de ne pas avoir les copains.
01:12:09Mais c'est vrai qu'on n'est pas
01:12:11forcément revenus sur cette question-là.
01:12:13Pour certains, ça a été bénéfique.
01:12:15Surtout, oui, une vie sociale normale.
01:12:17Pour les bons élèves, par exemple, Colline, elle,
01:12:19en a profité pour devenir très autonome, très vite.
01:12:21Ça se voit déjà dans le premier épisode
01:12:23de la série, et en fait, on voit
01:12:25qu'elle a continué sur ce chemin-là.
01:12:27Voilà, Maël, lui, a été traumatisé
01:12:29de ne pas pouvoir sortir.
01:12:31Mais non, c'est pas une thématique
01:12:33qui revient avec eux.
01:12:35Parce qu'il y a ça,
01:12:37il y a évidemment
01:12:39les réseaux sociaux, l'omniprésence des réseaux sociaux
01:12:41pour cette génération, et puis c'est vrai,
01:12:43peut-être la crainte d'une société,
01:12:45on va dire, plus hostile, plus imprévisible.
01:12:47Alors là, c'est un environnement général, on va dire.
01:12:49Évidemment...
01:12:51Oui, parce que la crise sanitaire
01:12:53du Covid a été suivie
01:12:55par un certain nombre d'autres crises,
01:12:57et encore aujourd'hui,
01:12:59qui ne les impactent pas forcément
01:13:01toutes très directement.
01:13:03Je pense aux questions
01:13:05climatiques, énergétiques, aux conflits,
01:13:07que ce soit en Ukraine ou maintenant
01:13:09au Proche-Orient.
01:13:11Néanmoins, ça instaure
01:13:13quand même une ambiance, quelque chose
01:13:15qui est...
01:13:17qui infuse, je pense, quand même,
01:13:19pour beaucoup d'entre eux,
01:13:21qui clivent aussi.
01:13:23Je pense, par exemple, récemment
01:13:25aux résultats des élections présidentielles
01:13:27aux États-Unis.
01:13:29D'ailleurs, les dernières
01:13:31législatives chez nous aussi, à un moment donné.
01:13:33Forcément, c'est des sujets qui sont susceptibles
01:13:35de partager, ou en tout cas,
01:13:37sur lesquels ils voient des contenus partagés
01:13:39sur les réseaux sociaux.
01:13:41Certains repartagent. Voilà.
01:13:43Ça fait quand même
01:13:45un certain nombre de sujets de crise
01:13:47qui les mobilisent
01:13:49forcément d'une manière ou d'une autre.
01:13:51Moi, j'aurais envie de poser
01:13:53la question à Yael
01:13:55de la...
01:13:57de l'incidence,
01:13:59même d'une forme d'hypocrisie,
01:14:01finalement, dans laquelle on les fait
01:14:03grandir avec, aujourd'hui,
01:14:05beaucoup de choix d'orientation
01:14:07professionnelle,
01:14:09un sens qu'on donne
01:14:11à leur choix, leur perspective,
01:14:13leur futur, mais dans un contexte
01:14:15où, finalement,
01:14:17peut-être, il y a beaucoup de choses
01:14:19qui sont pas si ouvertes que ça,
01:14:21qui sont difficiles, en fait, pour eux, de se projeter.
01:14:23Donc, c'est assez...
01:14:25Il y a beaucoup d'antagonismes,
01:14:27en fait, dans tout ce qu'on leur demande
01:14:29de prendre en compte pour se projeter.
01:14:31Avec des gros enjeux sur
01:14:33les milieux sociaux et sur les capitaux
01:14:35que les jeunes peuvent détenir par leur famille,
01:14:37par leurs parents, sur le fait
01:14:39d'avoir appris à faire avec,
01:14:41d'avoir appris à produire un discours,
01:14:43avoir des espaces, aussi, de discussion
01:14:45sur les conflits, sur le contexte politique,
01:14:47qu'on a pu voir sur les réseaux sociaux ou pas,
01:14:49parce que, quand on rentre du lycée,
01:14:51on est tout seul ou on n'est pas toute seule,
01:14:53parce que les copains qu'on a autour
01:14:55sont du même milieu social ou pas,
01:14:57et on a beau être sur un des établissements
01:14:59d'élite de Rennes à Châteaubriand,
01:15:01malgré tout, quand on ne fait pas partie de l'élite,
01:15:03comme Mohamed, par exemple,
01:15:05c'est pas si facile de trouver sa place
01:15:07dans la classe, mais aussi dans le lycée,
01:15:09et donc, il faut se construire, d'abord,
01:15:11un espace de vie avant même de construire
01:15:13une carrière scolaire, quelque part,
01:15:15un peu le moment, là, où c'est pas facile
01:15:17de trouver ses marques, c'est pas qu'il met du temps,
01:15:19c'est qu'il faut qu'il se trouve, aussi,
01:15:21dans des espaces en seconde, où il y a
01:15:23moins de classe, et où les élèves vont avoir
01:15:25des options, et donc circuler,
01:15:27et donc se retrouver en groupes différents
01:15:29selon les matières qu'ils et elles vont avoir,
01:15:31alors qu'avant, il y avait davantage
01:15:33de groupes classe, quand ils étaient au collège,
01:15:35on était dans le même groupe tout le temps,
01:15:37excepté les deux, trois options
01:15:39de langue ou d'autres types
01:15:41d'options vraiment minoritaires.
01:15:43Là, on va voir arriver
01:15:45toutes les options qui vont faire exploser en permanence
01:15:47les groupes, et devoir
01:15:49jouer sur la compétence
01:15:51de passer d'un groupe à un autre,
01:15:53et donc sur des compétences de sociabilité,
01:15:55de socialisation avec des enseignants
01:15:57qui ont des méthodes de plus en plus différentes, et ainsi de suite.
01:15:59On va voir un autre extrait du film,
01:16:01c'est la visite de la chambre de Maël.
01:16:05Et donc, sinon, t'as refait ta chambre ?
01:16:07Ouais, c'était un peu... un peu vide, quoi.
01:16:09Là, il y a un peu tous mes centres d'intérêt.
01:16:11Les Beatles,
01:16:13donc la musique, j'adore le rock,
01:16:15tout ça, j'écoute pas mal.
01:16:19Des disques Radiohead.
01:16:21Là,
01:16:23c'est les voyages.
01:16:25Des cartes postales, marque-pages,
01:16:27tickets de musée,
01:16:29qui viennent de New York et
01:16:31Barcelone.
01:16:33Voilà, une chambre d'un ado de 15 ans,
01:16:35Maël, qui est un peu l'intello de la bande,
01:16:37finalement.
01:16:39Bon, qu'est-ce qu'elle nous raconte,
01:16:41cette chambre de Maël ?
01:16:43Maël, c'est un jeune qui va
01:16:45être fan de basket, comme beaucoup de jeunes,
01:16:47mais qui, au lieu de mettre un poster
01:16:49grandeur nature d'un joueur de basket,
01:16:51va plutôt prendre des unes du New Yorker.
01:16:53Parce qu'à la fois, il a voyagé,
01:16:55parce qu'à la fois, il a un goût esthétique,
01:16:57et moi, je lui ai dit, et moi, personnellement,
01:16:59j'avais des T-shirts,
01:17:01des posters grandeur nature
01:17:03de Shaquille O'Neal et Michael Jordan,
01:17:05mais lui, il trouve ça pas beau.
01:17:07Il a des références un peu Maël aussi.
01:17:09Bon, il nous cite les Beatles,
01:17:11il nous cite Al Pacino
01:17:13dans le cinéma. C'est marrant,
01:17:15on aurait pu imaginer des références beaucoup plus
01:17:17modernes pour
01:17:19Maël, pourquoi pas.
01:17:21Oui, mais bon, il est dans une famille qui est
01:17:23très curieuse, qui lit beaucoup,
01:17:25qui regarde beaucoup de choses, les parents montrent beaucoup de choses,
01:17:27et c'est vrai qu'il est fan
01:17:29de Radiohead, qui s'est fait connaître
01:17:31à partir des années 90.
01:17:33Oui, c'est ça, c'est pas d'aujourd'hui, Radiohead.
01:17:35Donc il a déjà du recul.
01:17:37Qu'est-ce que ça nous raconte, une chambre d'ados,
01:17:39décorée, non décorée, comme c'est le cas de Mohamed ?
01:17:41On a aussi découvert cette chambre
01:17:43vierge. Qu'est-ce que ça raconte ?
01:17:45La chambre d'ados, c'est le jardin secret, finalement ?
01:17:47Ah bah oui, c'est
01:17:49le lieu de leur intimité.
01:17:51Il y a peu de gens, théoriquement,
01:17:53à part leurs
01:17:55amis proches et leurs familles
01:17:57qui sont
01:17:59invités, et en même
01:18:01temps, on voit bien quand même que c'est
01:18:03l'endroit où on peut montrer des choses,
01:18:05et notamment aujourd'hui,
01:18:07il me semble qu'il y a une forme
01:18:09de possibilité
01:18:11de mise en scène de soi
01:18:13au travers de ce
01:18:15qu'on peut investir dans sa chambre
01:18:17et ensuite photographier,
01:18:19filmer via
01:18:21les réseaux.
01:18:23Je suis pas sûre que ça ne
01:18:25concerne que les filles.
01:18:27La preuve, d'ailleurs, finalement, là
01:18:29est entre une page
01:18:31blanche à écrire ou quelque chose qui est
01:18:33très investi de différentes manières,
01:18:35ça dit quelque chose d'eux et de leur
01:18:37centre d'intérêt, de leurs préoccupations.
01:18:39Il faut savoir le lire.
01:18:41C'est une fierté, aussi, de montrer sa chambre.
01:18:43Moi, à cet âge-là, j'étais très fier
01:18:45de montrer ma chambre avec mes supers posters à mes copains.
01:18:47On a investi
01:18:49à un lieu et on est fiers de le montrer, même si
01:18:51on ne le montre pas à beaucoup de monde.
01:18:53C'est un des rares pas de côté dans ce documentaire,
01:18:55mais c'est volontaire. Vous nous expliquez pourquoi tout à l'heure.
01:18:57En dehors du championnat scolaire,
01:18:59cette visite de...
01:19:01Oui, quelque part, on rentre dans l'intimité.
01:19:03Dans leurs intérieurs.
01:19:05Pourquoi ils ont de l'importance, ces lieux, à cet âge-là ?
01:19:07Parce que c'est leur seul lieu à eux,
01:19:09en fait. En plus, là, on est sur 5
01:19:11adolescentes, adolescents qui ont des chambres
01:19:13exclusivement à eux, ce qui n'est pas le cas de tous les
01:19:15adolescents et les adolescentes, mais en tout cas,
01:19:17c'est leur espace à eux. Ce n'est pas la cuisine,
01:19:19ce n'est pas le salon, ce n'est pas là où les parents circulent.
01:19:21C'est vraiment leur espace de vie perso
01:19:23où ils ont accepté qu'il y ait une caméra.
01:19:25On se doute qu'ils ont rangé des éléments
01:19:27avant, et je leur souhaite, parce que c'est l'objectif
01:19:29aussi, on ne montre et on ne garde
01:19:31que ce qu'on a envie de montrer.
01:19:33À ce moment-là, elles et ils
01:19:35savent que ça sera archivé, donc ça fait partie
01:19:37de leur histoire, mais aussi de leur histoire publique.
01:19:39Ça va passer à la télé, et où,
01:19:41quand elles prennent des images
01:19:43de leurs chambres, on choisit aussi
01:19:45les axes, on choisit la manière de se
01:19:47présenter aux autres, de mettre en scène
01:19:49à la fois son capital culturel, le type de livre
01:19:51qu'on va lire,
01:19:53le type de musique qu'on va écouter, comme on peut le voir
01:19:55dans le cas de Maël, où on voit bien
01:19:57l'imprégnation de la culture
01:19:59de la famille et de la culture des parents sur
01:20:01ses pratiques culturelles à lui. Il s'inscrit en opposition
01:20:03avec les pratiques majoritaires
01:20:05culturelles de sa génération,
01:20:07qui sont très grandes majoritaires.
01:20:09Le rap, même si on n'écoute pas de rap,
01:20:11on sait à peu près ce qu'il en est, on se doute
01:20:13que si on interroge Maël sur le rap, il ira j'aime pas
01:20:15au regard de la manière dont il a de construire
01:20:17sa chambre, de construire son propos,
01:20:19de se placer en opposition
01:20:21par rapport à la culture majoritaire.
01:20:23Si je viens à ce qu'on frise ce que vous nous avez dit
01:20:25l'une et l'autre, on met un peu en scène
01:20:27cette chambre aussi pour les réseaux sociaux.
01:20:29Pour ce qu'on va y mettre sur les réseaux sociaux ?
01:20:31Alors pas que les réseaux sociaux, c'est par rapport
01:20:33à sa famille, par rapport à ses frères et sœurs
01:20:35s'il y en a, par rapport à des gens qui rentrent
01:20:37dans la chambre, et les gens peuvent rentrer physiquement
01:20:39ou par les réseaux sociaux ou par le téléphone.
01:20:41On s'exprime par la chambre
01:20:43et donc toute forme d'expression
01:20:45va être aussi une sorte de mise en scène de soi.
01:20:47Rassurez-nous quand même,
01:20:49pardon je vous ai coupé la parole.
01:20:51C'est juste pour dire que c'est des questions
01:20:53qu'on pose à certains jeunes parfois pour
01:20:55les aider à se décrire
01:20:57comment ils ont des... sans forcément le montrer
01:20:59mais comment ils investissent leur chambre,
01:21:01qu'est-ce qu'ils lisent, qu'est-ce qu'ils écoutent comme musique
01:21:03parce que ça fait des supports de discussion
01:21:05quand parfois ils ont un peu
01:21:07ou elles ont du mal à s'exprimer directement
01:21:09sur ce qui va ou ce qui va pas.
01:21:11C'est vrai que c'est un des rares pas de côté
01:21:13en dehors du champ purement scolaire
01:21:15que vous avez fait là, c'est un choix de votre part
01:21:17mais rassurez-nous, ils ont une vie en dehors de l'école
01:21:19du lycée en l'occurrence, ces jeunes.
01:21:21Oui, ils ont une vie.
01:21:23Ils n'ont pas voulu vous la montrer, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:21:25C'est un choix de votre part.
01:21:27Non, c'était un choix. D'abord c'était un choix
01:21:29qui vient un peu de mon histoire à moi
01:21:31c'est que quand je suis arrivé au lycée
01:21:33en seconde, j'ai pris une énorme claque.
01:21:35J'ai eu une moyenne horrible
01:21:37et ça m'a un peu traumatisé
01:21:39et j'ai voulu voir un peu
01:21:41comment chacun était préparé et de voir
01:21:43le lien aussi avec les origines sociales
01:21:45comment justement des familles
01:21:47qui ont un plus ou moins fort capital
01:21:49social
01:21:51pouvaient les préparer
01:21:53à l'arrivée au lycée, d'autant que
01:21:55quatre d'entre eux sont à Châteaubriant
01:21:57et le lycée Châteaubriant est un lycée
01:21:59vraiment exigeant. Donc c'était
01:22:01cette partie-là qui m'intéressait
01:22:03particulièrement. Et puis après, la vie
01:22:05à l'extérieur
01:22:07finalement, quand on veut vraiment
01:22:09travailler sur l'aspect scolaire
01:22:11il ne reste plus beaucoup de temps, 152 minutes
01:22:13pour parler des cinq dans leur vie personnelle
01:22:15et puis aussi que c'est un petit peu
01:22:17plus difficile parce qu'à leur âge
01:22:19ils ont un peu envie de cacher des choses
01:22:21qu'ils ne cachaient pas auparavant.
01:22:23Donc il y a des choses inavouables, qu'ils n'ont pas osé vous avouer.
01:22:25Voilà, ce n'est pas très inavouable
01:22:27mais ils n'ont pas envie d'en parler pour le moment et il faut savoir respecter ça.
01:22:29Le sport,
01:22:31ça a toujours une valeur, quand on a 15 ans
01:22:33on commence à aller au cinéma
01:22:35évidemment il y a les booms, ce qu'on appelait
01:22:37les booms, il y a maintenant
01:22:39x années, en tout cas
01:22:41des endroits pour se retrouver, écouter de la musique
01:22:43ça existe toujours évidemment
01:22:45ça a toujours
01:22:47la même importance dans la vie d'un adolescent
01:22:49en 2024 ?
01:22:51Oui, je pense qu'ils ont vraiment
01:22:53elles ont des
01:22:55vraies attentes d'avoir
01:22:57à partager d'autres choses ensemble
01:22:59et avec d'autres
01:23:01cercles d'ailleurs que les jeunes qui sont avec eux
01:23:03au lycée, que ce soit
01:23:05effectivement en faisant du sport
01:23:07en partageant des activités
01:23:09plus artistiques ou
01:23:11culturelles,
01:23:13certaines parlent du
01:23:15manque de temps, c'est vrai
01:23:17qu'il y a beaucoup d'objets d'investissement
01:23:19possibles, c'est des formes
01:23:21de contraintes parce que souvent c'est des pratiques
01:23:23notamment de loisirs
01:23:25qui sont rythmées avec des jours
01:23:27des horaires et
01:23:29ça rajoute parfois un peu
01:23:31donc on a des défections, il y a quand même
01:23:33c'est un âge typique où
01:23:35les filles par exemple
01:23:37arrêtent beaucoup le sport
01:23:39il y a
01:23:41des choses qui s'arrêtent à ce moment-là
01:23:43qui reprennent des fois un petit peu plus
01:23:45tard, mais à la
01:23:47faveur aussi de rencontres plus informelles
01:23:49parce que c'est un âge auquel
01:23:51ils et elles acquièrent
01:23:53un petit peu plus de liberté quand même
01:23:55pour se rencontrer
01:23:57en soirée ou pas, mais en tout cas
01:23:59sans être balisé, accompagné
01:24:01par les parents, tel jour, à telle heure,
01:24:03à tel endroit
01:24:05ça s'équilibre. Le mot de la fin
01:24:07sur cette vie extérieure, celle qu'on ne voit
01:24:09pas dans ce documentaire, mais on a compris pourquoi
01:24:11Cette vie extérieure, elle est
01:24:13toujours en négociation avec la vie scolaire
01:24:15c'est-à-dire que vraiment le truc c'est
01:24:17comment faire rouler l'école pour que les parents
01:24:19ne s'occupent pas du reste de la vie, et vraiment la
01:24:21tension elle est là, et tant que l'école ça roule, les parents
01:24:23ne s'occupent pas du reste de la vie
01:24:25et dès qu'il y a un gravier, les parents reviennent dans
01:24:27toutes les vies, y compris le hors scolaire
01:24:29et là c'est plus dur à gérer pour les adolescentes et les
01:24:31adolescents. Bon bah ce sera bel et bien le mot de la fin
01:24:33après le cinquième épisode de votre
01:24:35série, François Chevret
01:24:37on a évidemment hâte d'avoir la suite
01:24:39pour savoir où en seront ces jeunes cette fois en
01:24:41première. Du côté donc de
01:24:43Rennes, dans ses deux établissements, Châteaubriant
01:24:45et Simone Vaès, ses deux lycées
01:24:47vos réactions ça sera sur hashtag
01:24:49débadoc bien entendu, merci
01:24:51aussi à Félicité Gabalda
01:24:53et Victoria Bellé qui m'ont comme à l'accoutumée
01:24:55aidé à préparer cette émission, moi je vous donne
01:24:57rendez-vous pour un prochain débadoc
01:24:59ça sera bien entendu avec son documentaire
01:25:01et son débat. A très bientôt.

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