Les chroniqueurs du Cercle débattent autour d'un film sortant en salles ou en diffusion sur CANAL+
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00:00Attendu depuis un quart de siècle, et oui, la suite de Gladiator nous ramène dans la Rome antique.
00:07Le nouveau héros, Lucius, est interprété par Paul Mescal et comme son prédécesseur Maximus,
00:12il va se battre contre le pouvoir impérial, cette fois au service d'un marchand d'armes joué par Denzel Washington.
00:19Alors est-ce que c'est la même recette, Philippe ?
00:21Eh bien oui, c'est la même recette. Vingt ans après, l'histoire, c'est pareil.
00:26On prend un officier qui va être battu et qui, de coup, de fil en aiguille, se retrouve esclave.
00:32La seule chose que je peux vous dire, c'est qu'il y a un lien très étroit avec le 1, un lien narratif.
00:37On ne te fatigue pas, c'est dans la bande-annonce.
00:39Oui, mais tout le monde ne voit pas les bandes-annonces, donc on ne va pas spoiler.
00:43Et ce n'est pas pour autant qu'on n'a ressuscité personne.
00:47Mais simplement, comme dit Ridley Scott, c'était là, devant nos yeux, il suffisait de se baisser pour le rembourser.
00:54Et donc voilà, on se retrouve avec ce gars, effectivement barbare, peu importe,
00:57et qui va se retrouver dans l'arène et qui va devoir de l'arène continuer pour porter la libération des esclaves.
01:04Parce qu'on est quand même dans un film d'esclaves, de gladiateurs, c'est toujours pareil.
01:07C'est la révolte des esclaves qu'on nous donne à voir.
01:11La différence avec le film, c'est beaucoup moins lyrique, beaucoup moins romantique, ça je le regrette,
01:17mais ça se lâche beaucoup plus dans les scènes d'action et dans les scènes d'arène.
01:22Parce que l'idée, c'est qu'effectivement, comme c'est la même recette, il faut être monsieur plus.
01:27Parce qu'on a tous entamé le gladiateur, on l'a revu, ça nous a toujours plu.
01:31Donc là, il faut aller dans le fantasme.
01:35En parlant de fantasme.
01:37Un de mes fantasmes très avouables était de voir des batailles nautiques dans l'arène.
01:43Vous voyez, c'est très avouable comme fantasme.
01:45C'est dans votre checklist des fantasmes.
01:47C'est hyper pervers en réalité.
01:49Je ne connais pas de films de gladiateurs qui montraient les scènes navales.
01:54Alors que ça a existé.
01:56Oui, bien sûr, l'énomachisme a existé, mais le cinéma n'avait pas représenté ça pour des raisons évidentes.
02:00C'est que c'est très compliqué.
02:02Alors là, ça y va.
02:04On a des animaux exotiques et on a même des requins dans la scène nautique des batailles navales.
02:08C'est vraiment au petit poil.
02:10Ça vous donne une idée que tout est possible.
02:14Et c'est pour ça qu'on va voir Gladiateur 2.
02:16On ne va pas voir Gladiateur 2 pour avoir une leçon d'histoire.
02:20Marie, vous l'avez perdue avec l'histoire des requins.
02:24Bien avant déjà.
02:26Non, mais c'est du grand spectacle.
02:28C'est du grand blockbuster ludique.
02:30Non, ce n'est pas ludique du tout.
02:32Si on parle de fantasme, j'en ai plusieurs dans ce film-là.
02:38On peut tous se dire Marie Pénomé.
02:40Il s'appelle Pedro Pascal, il s'appelle Paul Mescal, il s'appelle Denzel Washington.
02:44Moi, je me disais, tu réunis ces trois-là avec un peu d'homo-érotisme et un peu de jupette dans l'arène.
02:52Ça pourrait me faire tout à fait plaisir.
02:54C'est très joli au Frédéric à côté.
02:56Cette dimension est absente du film en réalité.
02:58Ce que je trouve tragique, c'est que c'est vraiment faire la même chose, comme tu le disais,
03:04en poussant tous les curseurs via un numérique qui est vraiment moche, qui est vraiment bâclé.
03:10Et du coup, le film est à peine regardable en réalité.
03:14Il n'y a pas un combat qui soit décryptable à l'œil nu quasiment.
03:20On ne voit rien.
03:22Est-ce que je n'ai pas fait exprès cette chose ?
03:24Je pense que le film a… En tout cas, l'idée de serial ou l'idée un petit peu de continuer le premier,
03:31de pousser les curseurs, ce que vous avez dit, je pense que le film essaye de l'assumer pendant trois quarts d'heure.
03:37Pendant trois quarts d'heure, je me suis dit…
03:38Du début à la fin.
03:39Non, en fait, ça va très vite.
03:41Ça va très vite.
03:42C'est un peu délesté de parfois cette gang un peu solennelle de certains films hollywoodiens de Ridley Scott.
03:48C'est un peu, on va dire aussi, de ce sous-texte shakespearien qui parfois plombe un peu les souliers.
03:54Et pendant trois quarts d'heure, il y a des singes complètement aberrants qui…
03:57C'est dément.
03:58C'est presque des aliens.
03:59Non, mais il y a un moment donné…
04:01On s'amuse, on s'amuse.
04:02Non, non, c'est une weed leather.
04:04Attends, Philippe.
04:05Pendant trois quarts d'heure, il y a ça.
04:07Et puis, soudain, il voudrait mettre des enjeux politiques.
04:10Je ne raconte pas.
04:11Et à ce moment-là, ça devient, en termes d'écriture, qui a compris de quoi ça parlait ?
04:16Et ensuite, la bouillie visuelle apparaît.
04:18Moi, je me demande si Ridley Scott est vraiment sur le plateau ou si c'est un label aujourd'hui Ridley Scott.
04:22Je ne vois pas où elle mettait en scène.
04:24Moi, je pense que c'est de la jalousie.
04:25Non, mais tu dis que ça va très vite.
04:26Moi, je pense que ça va trop vite.
04:27C'est un peu ça le problème.
04:28J'ai l'impression qu'il y a un problème de découpage dans le film.
04:30Parce qu'en fait, le film ne ménage aucun suspense.
04:32Toutes les scènes de combat sont sur le même plan.
04:34Elles font la même durée.
04:35Elles sont à des intervalles réguliers.
04:37Et il n'y a aucune gradation d'intensité ou de durée dans le film.
04:40Il n'y a pas de point culminant en fait dans ce film.
04:42Tout est sur le même registre pendant 2h30.
04:44Et donc forcément, au bout d'un moment, ça l'assiente un peu.
04:46Après, c'est un film popcorn quand même.
04:48C'est un film commercial comme il en existe d'autres en réalité dans la filmographie de Ridley Scott.
04:53Évidemment que ce n'est pas un film qui marque un tournant dans l'histoire du cinéma comme Blade Runner, comme Alien,
04:59comme même le premier Gladiator en réalité qui était quand même au moment de sa sortie une déflagration.
05:05Un revival du premier Gladiator.
05:07Exactement. Le péplum renaissait quand même de ses cendres.
05:11Là, je suis d'accord avec vous sur un point.
05:13C'est qu'en fait, c'est un film qui reproduit les problèmes du vieux monde en permanence.
05:17Et il y a 16 ans qui séparent l'action du premier et du deuxième volet.
05:21Et en réalité, rien n'a changé.
05:23Rome est toujours entre les mêmes mains pourries.
05:25Tout est déliquescent, dégénéré.
05:27On donne plus de jeux que de pain évidemment au peuple.
05:31Et on a toujours les mêmes icônes, idoles qu'on prie.
05:35En l'occurrence, l'ombre de Maximus pèse sur tout le film.
05:38Et le film est comme ça prisonnier de son système de reproduction.
05:41Ce qui fait qu'au bout d'un moment, il n'invente aucune image.
05:44Il est prisonnier aussi de l'affection qu'on peut avoir pour le premier.
05:48Je trouve que c'est ça qui lui fait le plus de tort.
05:51Il n'y a aucune émotion, il n'y a aucun charme.
05:54Et que donc constamment, tu essaies de te palmélire.
05:59Et le charme du méchant.
06:01Il y a des acteurs.
06:04Il joue, il joue, il s'amuse, il s'éclate.
06:08Il s'amuse, il gabotine à mort.
06:10La moindre syllabe, il la fait entendre.
06:12Il joue avec les mots, il les embrasse.
06:14Les regards aussi.
06:16Les regards sont très forts.
06:17Et Paul Mescal décale complètement.
06:19On n'est pas du tout dans quelque chose qui était lourd et un peu solennel qu'avait Russell Crowe.
06:24Mais parce que ce n'est pas le même rapport à la virilité non plus.
06:27C'est ça qui est intéressant.
06:29Il n'en fait rien après.
06:30Il se lance une candeur un peu juvénile que Paul Mescal amène.
06:33C'est surprenant de le voir.
06:35C'est bienvenu.
06:37On n'a pas des gagnateurs comme ça dans l'histoire du cinéma.
06:40C'est pour ça que ça fait du bien de le voir comme ça.
06:42C'est dommage qu'il débute dans le blockbuster chez le Roi des Pompiers.
06:45Mais ce n'est pas un si mauvais démarrage.
06:48Un dernier mot pour aller voir ce film.
06:51Philippe.
06:53Le Roi des Pompiers, non.
06:55Je ne suis pas d'accord.
06:57Il y a quand même un plaisir communicatif.
06:59Les acteurs se sont amusés.
07:01On peut s'amuser à les voir jouer.
07:04Je vais aller chercher le rhinocéros pour venir en finir.