• l’année dernière
🇬🇳 L'ancienne ministre guinéenne et militante des droits des femmes, Aïcha Bah Diallo, rappelle les fondamentaux sur l'importance de l'éducation des filles. Écoutons-la.

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Transcription
00:00Une fois, j'arrive dans une sous-préfecture, je rentre dans la salle de classe, je compte les filles,
00:06je dis mais l'année dernière, il y en avait dix, cette fois-ci, il y en a d'autres.
00:09Eh, madame, elles se sont mariées, je dis ah ah, très bien.
00:14Cette année, oui, oui, pendant les vacances, je dis très bien.
00:17Du coup, je suis allée tout de suite organiser une rencontre avec les parents de les filles.
00:22Et je leur ai dit, je veux récupérer mes filles.
00:25Tout le monde s'est regardé.
00:27Ah, vos filles, je dis oui, celles que vous avez mariées, x, y, z, etc., je les ai énumérées.
00:33Je dis, je souhaiterais rencontrer les parents parce que je veux récupérer les filles et les ramener à l'école.
00:38Elles ont repris l'école.
00:39Je suis Aïcha Ba Diallo et je suis une apprenante tout au long de la vie.
00:44En fait, c'est ce que je préfère qu'on dise et c'est pour but.
00:48On dit que l'éducation des filles et des femmes, c'est vraiment l'épine dorsale du développement global.
00:59Si vous éduquez les filles et les femmes, vous allez avoir moins de problèmes dans le domaine de l'éducation des bébés, des enfants.
01:09Elles sauront mieux prendre en charge la petite enfance, la santé maternelle.
01:16Elles vont à l'été et ça, c'est important.
01:18En construisant des écoles dans les communautés ou tout près des communautés, les filles ont accès.
01:24Du coup, filles et garçons ont accès à l'éducation et il faut qu'il y ait des toilettes séparées pour les filles et les garçons.
01:33Il y a une chose qui est très importante, surtout pour le secondaire, c'est que les jeunes filles,
01:38puisque c'est un tabou de parler de la menstruation, c'est de leur en parler et de leur donner éventuellement des serviettes hygiéniques dans les écoles.
01:49Quant à la qualité, c'est la formation des enseignants pour qu'ils comprennent que tout gosse, fille ou garçon a un potentiel
01:58et qu'il faut répondre aux besoins aussi bien des filles que des garçons, donc ils deviennent sensibles aux genres.
02:05Une chose qui m'avait choquée quand j'étais élève au lycée, c'est qu'on avait licencié une de nos camarades très intelligente parce qu'elle était tombée en grossesse.
02:14Et quand j'ai été nommée ministre, j'ai dit ça, c'est terminé.
02:18Les jeunes filles qui tombent en grossesse, ce n'est pas de leur faute, c'est parce qu'elles n'ont pas eu la formation, ni à l'école ni dans les familles.
02:26Il faudrait que les familles et l'école vraiment assument leurs responsabilités.
02:30Mais pour que je puisse obtenir un arrêté qui accepte la recruse des filles, il a fallu que je fasse une campagne de deux ans.
02:36Parce que même les collègues qui étaient avec moi, les cadres directs qui travaillaient avec moi, disaient non, madame, vous ne pouvez pas faire ça.
02:42J'ai dit merci.
02:43Et pourquoi ils disaient ça ?
02:44Parce qu'ils disaient que c'est encourager les filles à tomber en grossesse, comme si c'était de leur faute.
02:48Alors qu'une fille qui tombe en grossesse, c'est un choc, parce qu'elle ne sait pas ce qui lui arrive.
02:53Il faut lui expliquer.

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