7info est la première chaîne d'information en continu en Côte d'Ivoire. Retrouvez ici en replay nos programmes et restez informés en temps réel en vous abonnant à nos différentes plateformes :
Site web : https://www.7info.ci
YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCYHo...
Dailymotion : https://www.dailymotion.com/7info
Facebook : https://www.facebook.com/7infoci/
Twitter : https://twitter.com/7info_ci
#7INFO #VUDECOTEDIVOIRE
Site web : https://www.7info.ci
YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCYHo...
Dailymotion : https://www.dailymotion.com/7info
Facebook : https://www.facebook.com/7infoci/
Twitter : https://twitter.com/7info_ci
#7INFO #VUDECOTEDIVOIRE
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Une image, un talent, une figure du cinéma ivoirien s'en est allée. Stéphane Zabavi n'était pourtant
00:07pas prédestiné à une carrière dans le cinéma, lui qui a consacré une bonne partie de sa vie
00:13aux études. Mais la passion a finalement pris le dessus. En novembre 2021, l'acteur a accordé à
00:20cette info l'une de ses meilleures interviews. Un moment de télé et de cinéma que nous vous
00:26proposons de revivre. Nous recevons aujourd'hui Stéphane Zabavi alias Kingflame. Il est acteur,
00:39auteur-compositeur, interprète et animateur radio. Il débute le cinéma en 2014 dans le film Amisa
00:46de Yacinthe Unzu, nominé au festival du film panafricain de Cannes. Il fera ensuite Hopeland
00:53en 2015, l'interprète en 2016 et Aphasie qui a reçu un prix spécial du jury au FESPACO 2017
01:00et celui de la meilleure série africaine au festival Écran Noir de Yaoundé. Primé meilleur
01:06interprète masculin aux African Talent Awards 2017, 2019, 2020. Stéphane Zabavi est par ailleurs
01:13titulaire d'un master en business administration. Bonjour monsieur Zabavi. Bonjour. Alors dites-nous
01:19comment êtes-vous arrivé dans l'industrie cinématographique ? Alors comment est-ce que je
01:24suis arrivé dans l'industrie cinématographique ? On va dire que c'est par un concours de circonstances.
01:29J'ai un ami qui était dans le milieu, qui travaillait sur un projet pour lequel il m'a fait
01:36appel et dans le même temps il y avait le réalisateur Yacinthe Unzu qui était à la recherche de
01:43quelqu'un qui pourrait camper un personnage. Je pense que le projet c'était pour le projet Amisa,
01:49le casting était déjà bouclé mais le personnage qu'il avait sous la main au niveau de la présence
01:55physique par rapport à l'âge à l'écran ça le gênait un peu donc il avait besoin de quelqu'un
01:59qui pourrait camper le personnage et il a fait appel à mon ami qui m'a donné l'information et je me
02:06suis rendu au casting tout simplement et c'est de là que c'est parti en 2014. Alors aujourd'hui
02:11vous êtes un acteur reconnu à l'échelle nationale et internationale, que pensez-vous de l'évolution
02:17du cinéma en Côte d'Ivoire ? Je pense que le cinéma en Côte d'Ivoire est en train de faire son
02:26petit bonhomme de chemin. Il faut dire aussi que dans le temps, dans la sous-région, on était
02:32quand même à la place de numéro un si je peux m'exprimer ainsi et après les choses ont un peu
02:37changé parce qu'il y a eu une baisse de régime au niveau de nos productions et ça a peut-être
02:43entraîné le fait que les autres prennent de l'avance dans la sous-région mais depuis quelques
02:47années on assiste à un regain de vigueur, on assiste à un retour je dirais triomphal du cinéma
02:55ivoirien du cinéma en Côte d'Ivoire et c'est à saluer. Donc pour moi on a beaucoup de travail
03:01encore à faire mais le chemin qu'on a parcouru déjà n'est pas mal non plus. Alors dans votre
03:07parcours vous avez certainement rencontré des difficultés, est-ce qu'on pourrait un peu en
03:11parler ? Les difficultés que moi j'ai rencontrées dans le milieu, est-ce que j'ai vraiment rencontré
03:20des difficultés en tant que tel ? Parce que moi je suis un élève de la science, pour moi c'est des
03:25aléas naturels, dans un milieu rien ne peut être forcément parfait donc je ne prends pas les
03:32choses comme étant des difficultés mais plutôt comme des leçons à tirer pour les prochaines
03:38fois. Donc j'ai pas vraiment rencontré de difficultés en tant que tel, pas vraiment. D'accord
03:43alors on le sait le parcours de la cinématographie en Côte d'Ivoire se fait en Indonésie, une minorité
03:50d'acteurs sont révélés à l'étranger, que pouvez-vous dire de la volonté politique en matière de
03:55promotion du cinéma ivoirien ? Ce qui concerne cette question là, je pense qu'il y a
04:04beaucoup à faire, autant au niveau des politiques comme vous l'avez dit ou de la volonté politique
04:11comme vous l'avez dit, qu'au niveau des acteurs et des participants même du cinéma. En tant
04:19qu'acteur on a le devoir de chercher à s'exporter, de chercher à toucher d'autres cieux donc peut-être
04:29qu'il faudrait qu'on ait un peu plus d'ambition, une plus grande vision plutôt que de se cantonner
04:36à ce qu'on a sur place. On devrait penser que ce qu'on a autour de nous, c'est-à-dire le cinéma
04:44dans notre pays ou le public qu'on a dans notre pays ne devrait être qu'un tremplin pour pouvoir
04:49se projeter à l'extérieur parce qu'on a beau être talentueux mais si ça reste sous cap,
04:59si je peux m'exprimer ainsi, ça sert à rien en fait. Mais plus on le fait sortir, plus on le montre,
05:06plus on l'extériorise et plus ça recueillera des lauriers qui seront favorables à la nation
05:14elle-même. Donc voilà au niveau des acteurs je pense qu'il faut un peu plus de formation,
05:21un peu plus de hargne, essayer de briser les barrières de langue parce que c'est un des
05:26problèmes qui fait qu'on ne s'exporte pas vraiment parce qu'en général quand on sort,
05:31si c'est pas dans les pays francophones, c'est tout de suite des pays anglophones et l'anglais
05:35est une langue qui pose beaucoup de problèmes à certains de nos acteurs. Donc peut-être qu'il
05:39faudrait au cours de la formation chercher à intégrer cet élément, cet aspect-là et puis
05:45capitaliser là-dessus par la suite. Maintenant en ce qui concerne la volonté politique, moi je
05:49pense que pour que les choses puissent aller de l'avant, il faudrait peut-être donner l'opportunité
05:55aux participants, aux acteurs du milieu cinématographique d'avoir accès à des formations,
06:01à des cours à l'extérieur, ne pas simplement rester enfermés, ne pas simplement rester dans
06:06notre carcan. Voilà, on devrait pouvoir offrir des bourses pour permettre aux différents acteurs,
06:12aux différents producteurs, aux différents réalisateurs d'aller se former à l'extérieur.
06:16C'est en se frottant à ce genre de milieu-là qu'on finit par les intégrer, qu'on finit par justement
06:21créer le pont entre l'international et ce qu'on a ici au plan national. Alors est-ce qu'on ne devrait
06:26pas parler aussi de professionnalisme parce que beaucoup de personnes se font appeler aujourd'hui
06:30acteurs ? Parler de professionnalisme, bon, beaucoup de personnes se font appeler acteurs,
06:37c'est vrai que ce serait bien de structurer le milieu. Après moi je pense qu'on doit faire un
06:49distinguo entre des gens qui font vraiment du cinéma, qui font vraiment ça par vocation et
06:57des personnes qui le font juste comme passe-temps. Parce qu'il y a des gens qui le font comme
07:01passe-temps, il y a des gens qui créent des petits sketchs, qui font des petites vidéos et qui les
07:06balancent sur les réseaux sociaux et tout. Et on a tendance à confondre un peu tout le monde dans
07:12le même sac. Justement, comment les reconnaître ? Comment reconnaître un bon acteur de celui qui
07:16ne l'est pas ou un professionnel de celui qui ne l'est pas ? Je pense que déjà le travail parle
07:26de lui-même. En général, quand on a quelqu'un qui le fait de façon professionnelle, la qualité
07:31des projets dans lesquels cette personne-là est repérée, je pense que ça marque tout de suite la
07:36différence. En général, c'est des projets qui vont apparaître dans des salles de cinéma, c'est
07:41des projets qui vont aller dans des festivals, ce genre de choses-là. Sans compter le fait de se
07:49régulariser même vis-à-vis des autorités. Quand je dis par des autorités, c'est-à-dire avoir sa
07:55carte d'acteur, être inscrit, être immatriculé, tout ça. C'est ces petites choses-là qui font la
08:02différence entre ceux qui le font le dimanche et ceux qui le font par vocation. Justement,
08:08pour vous, c'est qui un bon acteur ? Un bon acteur ? Pour moi, un bon acteur,
08:13c'est une personne, un acteur qui a la capacité de s'effacer soi-même pour pouvoir camper le
08:21personnage pleinement, c'est-à-dire cesser d'exister soi-même pour faire exister le personnage,
08:27et ce, quel que soit le personnage. Pour moi, c'est ça un bon acteur. Et le faire le plus
08:33naturellement possible, afin que les émotions qui sont dans la vision du réalisateur soient
08:40transcrites de façon palpable pour que le public qui regardera l'oeuvre soit touché directement.
08:46Alors on le sait, le Nigéria et l'Afrique du Sud sont les deux pays en tête du peloton
08:51cinématographique africain. Donc vous, comment avez-vous fait, comment avez-vous réussi à
08:56asseoir votre notoriété dans ce flot concurrentiel d'acteurs étrangers ?
09:00Alors comment est-ce que moi j'ai fait ? Déjà, il faut noter une chose, et c'est ce dont je parlais
09:07à l'entame, c'est que moi j'ai le petit plus d'être parfaitement bilingue. Du coup, c'est
09:13facile pour moi d'aller me soumettre à des castings ou à des auditions dans ces pays-là,
09:18étant donné que je n'ai pas de barrière de langue. Donc déjà, c'est un gros plus pour moi. Ça m'a
09:26permis de tourner dans des productions ghanéennes, nigérianes, camerounaises et autres, et j'en
09:31passe. Donc je pense que ça, c'est un point. Et le second point, c'est peut-être chercher à se
09:38mettre à la lumière pour que ces personnes-là puissent vous remarquer. Ça prend une certaine
09:43organisation, ça prend un travail au niveau de son image, ça prend un travail au niveau de son
09:48management. Voilà, il faut avoir des personnes ressources, il faut avoir des contacts, il faut
09:53aller au contact des gens. Je me rappelle, je peux donner par exemple cette anecdote, comment
09:59est-ce que moi je me suis retrouvé par exemple en tant que tournoi au Nigeria, j'ai pris sur moi
10:03d'aller à un festival qui se déroulait à Lagos. Et c'est comme ça que j'ai rencontré les différentes
10:09personnes qui prenaient part à ce festival-là. Et j'ai pu rencontrer des réalisateurs avec qui
10:14j'ai échangé, à qui j'ai donné ma carte de visite, à qui j'ai montré mes « showreel » comme
10:18on dit au cinéma. Et par la suite, j'ai été contacté parce qu'avec les informations que je
10:24leur ai données, ça leur a mis la puce à l'oreille et ils sont allés faire leur recherche eux-mêmes.
10:28Donc ils ont passé des coups de fil pendant que moi je ne savais pas, pendant que j'étais au Nigeria,
10:33ils ont passé des coups de fil dans mon dos ici pour demander qui j'étais, ce que je faisais,
10:38s'enquérir un peu de ce qui se passait à mon niveau. Et ils ont eu les réponses et ça les
10:43a motivés à travailler avec moi. Donc ils m'ont fait la proposition par la suite. Et quand le
10:48projet m'a été soumis, j'ai accepté naturellement et j'ai frappé le plus fort possible en termes de
10:55professionnalisme, en termes de jeu. J'ai donné le meilleur de moi-même et ça a attiré leur
11:01attention. Du coup, ça a fait qu'on m'a rappelé après et ainsi de suite.
11:05On est déjà au terme de notre entretien. On va terminer avec ces dernières questions. Alors
11:09selon vous, qu'est-ce qu'il faut de façon concrète au cinéma ivoirien pour connaître
11:14une ascension internationale ? Pour que le cinéma ivoirien connaisse une ascension
11:20internationale, je pense déjà qu'il faut doter le cinéma ivoirien d'un plus grand fond. C'est
11:30vrai qu'on a le fond SIC, on a l'ONAXI, le fond SIC qui sont déjà en place avec un fond,
11:36mais c'est très peu. Figurez-vous qu'on est doté d'un fond de 400 millions pour l'année en Côte
11:43d'Ivoire, alors que 400 millions, c'est à peine le budget d'un seul film à l'international. Vous
11:49voyez qu'il y a un gros déficit. Et à côté de ça, les privés doivent, je pense, s'imprégner
11:58de la chose, doivent venir rejoindre les artistes et essayer de les soutenir. C'est vrai qu'à ce
12:03niveau-là, on a un problème parce que l'industrie n'est pas vraiment assise. Du coup, les privés ont
12:08peur de sondager parce qu'ils ne voient pas de rentabilité. On n'a pas assez de salles dans
12:13lesquelles projeter nos œuvres. Donc, il n'y a pas de retour sur l'investissement. Donc, je pense
12:17que c'est cette petite chose-là qu'on devrait chercher à régulariser, avoir un peu plus de
12:21salles, établir un vrai circuit de distribution qui permet une rentabilité quand on fait une
12:26œuvre, avoir un circuit de communication qui permet de mettre la lumière sur les œuvres
12:31qu'on produit de sorte à ce qu'elles puissent toucher le maximum de personnes possibles. Et
12:35c'est comme ça que je pense qu'on pourra amener notre cinéma sur les plateformes internationales.
12:40Nous sommes au terme de notre entretien. Merci d'avoir accepté de répondre à nos
12:45questions, monsieur Zabavi. C'est moi. L'information continue sur cette info.
12:56Zabavi s'en est allé, mais son œuvre demeure. Cette info présente ses condoléances
13:02à ses proches et surtout à la grande famille du cinéma ivoirien.