Un déjeuner partagé avec Aurélie Trouvé, députée LFI de Seine-Saint-Denis et présidente de la Commission des affaires économiques, pour parler de la colère des agricultrices et agriculteurs partout en France, qui revient moins d'un an après leur mobilisation historique, après les promesses non tenues et l'éventuelle signature d'un accord avec les pays du Mercosur. Au menu également: nous verrons quelles solutions existent pour mieux manger dans les établissemnts de santé ou dans les EPHAD.
Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.
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Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.
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NewsTranscription
00:00Musique et bruits d'ingrédients
00:18Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans PolitiKatal.
00:21Vous avez bien sûr réservé la meilleure table du PAF,
00:24alors installez-vous tranquillement pour déguster notre cuisine fusion
00:28entre politique et gastronomique.
00:30Nous avons le plaisir de partager aujourd'hui avec Aurélie Trouvé.
00:32Bonjour.
00:33Bonjour.
00:34Et bonjour à vous, Jean-Pierre Montaner.
00:35Bonjour Valérie, bonjour Aurélie Trouvé.
00:36Bonjour.
00:37Aurélie Trouvé, vous fendez votre coquille en Picardie
00:40et c'est sous le soleil du Gard que vous grandissez.
00:43Nourrie au grain alter mondialiste, vous devenez présidente,
00:46puis porte-parole de l'Association pour la Taxation des Transactions Financières
00:50et pour l'Action Citoyenne, mieux connue sous l'acronyme d'ATAC.
00:53Ingénieure du génie rural.
00:55Quelle belle formule.
00:56Du génie rural, des eaux et des forêts.
00:58Vous soutiendrez, quelques années plus tard,
01:00une thèse sur les politiques agricoles européennes
01:03et vous deviendrez maîtresse de conférences en économie.
01:06Un terreau fertilisé d'actions militantes
01:08qui fera pousser en vous l'envie d'intégrer l'hémicycle
01:12dans le sillon de la France insoumise.
01:14En 2022, vous récoltez la 9e circonscription de Seine-Saint-Denis, réélu cet été.
01:18Vous êtes aujourd'hui chef de la Commission des Affaires Économiques,
01:21militantisme, ruralité et gestion des ressources.
01:24Voilà les ingrédients qui composent votre parcours
01:27et le menu du jour, n'est-ce pas Jean-Pierre ?
01:29Exactement. Au menu, un couscous, mais pas n'importe lequel.
01:32Un royal, s'il vous plaît.
01:34Et en dessert, une tarte au noix et au caramel.
01:37Dans le dessous des plats, nous écouterons la colère des agricultrices
01:40et agriculteurs un peu partout en France
01:42qui revient moins d'un an après la mobilisation historique,
01:46après les promesses non tenues
01:48et l'éventuelle signature d'un accord avec les pays du Mercosur.
01:51Est-on condamné à mal manger dans les hôpitaux et dans les EHPAD ?
01:54Vous allez voir que non.
01:56Des solutions existent pour relever ce défi.
01:58Reportage à suivre.
02:00Voilà pour le menu maintenant.
02:02On passe à table et je vous propose de nous ouvrir l'appétit
02:04avec Cuisine et Confidence.
02:12Ne le prenez pas mal, Aurélie Trouvé.
02:14Souvent, on moque le côté prévisible des députés LFI
02:17qui sont souvent là où on les attend.
02:19Mais dans ce cas de figure, avec le couscous,
02:21vous êtes en fait très prévisible.
02:23Ce n'est pas possible.
02:24Vous vous êtes donné le mot.
02:25Chaque fois qu'on a un député ou un artiste de gauche à cette table,
02:28on a droit à cette petite graine.
02:30Alors on nous a déjà demandé un couscous végétarien.
02:33Pourquoi pas un couscous multiculturel avec Sandrine Rousseau ?
02:37C'est un concept car le couscous est déjà universel, républicain.
02:42C'est l'un des plats préférés des Français.
02:43Et pour vous, l'ex d'attaque, la militante alter mondialiste,
02:46vous avez choisi un couscous, accrochez-vous bien, royal.
02:50Carrément.
02:51Comment, Valérie ?
02:52Ici, c'est Versailles ?
02:53Bah peut-être !
02:54Inattendu, non !
02:55Et puis quel symbole !
02:56Et oui, le royal, c'est le champion de la trace carbone.
02:58Il y a toutes les viandes, y compris des merguez, un sacrilège.
03:01Et du bœuf, la pire viande.
03:02Le pompon, pour une députée qui assume sa fibre verte.
03:05Et puis alors, Aurélie Trouvé, fin du fin,
03:07le couscous royal n'est ni marocain, ni algérien, ni berbère.
03:11Il n'est donc pas racisé, ce qui pourrait vous déflairer,
03:14mais bien français.
03:16Sans doute inventé par des Blancs, les Pieds-Noirs,
03:18à leur retour d'Algérie.
03:19Bon, avec tout ça sur la table,
03:21vous votez toujours pour votre couscous monarchique ?
03:24Tout à fait !
03:25Bravo !
03:26Je vais vous expliquer pourquoi, si vous voulez !
03:28Ah bah bien sûr !
03:29Vous êtes là pour ça !
03:30On est là pour vous taquiner !
03:31On va le goûter en même temps, ce couscous.
03:33Alors dites-nous, pourquoi ce choix ?
03:35Le couscous, vous l'avez dit, c'est quelque part un peu
03:38ce qui montre la créolisation de notre culture.
03:42Vous l'avez dit, moi, j'ai grandi en Picardie,
03:45puis dans le Gard, et depuis 15 ans, je suis en Seine-Saint-Denis.
03:48Et puis, je veux dire, dans ma vie, j'ai été baignée
03:51de toutes ces cultures.
03:52Bon, ça n'a pas été dit, mais j'ai fait aussi 15 ans
03:54de sport à très haute dose, de haut niveau en demi-fond,
03:58et c'est une pratique dans laquelle, voilà,
04:01il y a toutes les origines, les cultures aussi,
04:05et ça a été une école de la vie pour moi.
04:08J'ai été enfant, adolescent, et j'ai vécu...
04:10Voilà, j'ai vécu aussi dans une petite cité
04:12où, voilà, on était de multiples, je vous le dis,
04:16cultures, religions, etc., et j'ai gardé ça,
04:19et je crois que ça fait partie, aujourd'hui,
04:21de mes convictions profondes que, en fait,
04:23notre pays, notre culture, elle est riche
04:25de tous les croisements qu'il y a eu.
04:27Voilà ce que Jean-Luc Mélenchon, d'ailleurs,
04:30appelle la créolisation, et je crois qu'aujourd'hui,
04:34moi, je considère les migrations, si vous voulez,
04:37non seulement, on dit qu'il faut un accueil digne
04:40parce que la solidarité, etc., c'est vrai,
04:43c'est l'accès pour toutes et tous aux droits humains fondamentaux,
04:46mais moi, je considère même les migrations
04:48comme une richesse essentielle pour notre culture,
04:50notamment, voilà, et le couscous en est...
04:52Mais t'as honte, ce couscous ? Pourquoi le royal, quand même ?
04:54Pourquoi le royal ?
04:55Alors, il faut le goûter, ce couscous, surtout.
04:57Ça me permet de parler...
05:00De la viande.
05:01La question de la viande.
05:02Moi, j'aime la viande, mais j'aime en manger,
05:05et j'ai appris à en manger rarement,
05:08mais quand elle est bonne, et j'espère que vous l'avez,
05:11que c'est de la viande locale,
05:14qui, peut-être, a été produite dans des élevages herbagés...
05:17Sûrement, préparée par le Bourbon, en général,
05:19ils sont très bons sur la passabilité.
05:21En tout cas, quand je sais que la viande est bonne
05:23et j'en mange avec grand plaisir,
05:25mais j'en mange peu, de très bonne qualité.
05:27Alors, goûtez-la, et dites-nous si ce couscous,
05:30il est à votre goût, s'il est comme vous aimez le manger,
05:33s'il vous rappelle, peut-être, aussi, vos souvenirs d'enfance,
05:37là où vous le dégustiez aussi, chez vous...
05:40Ah, alors...
05:41Est-ce qu'il est aussi bon que dans le 93 ?
05:45Écoutez, oui, je...
05:47Oui, on va dire.
05:50J'ai quelques restaurants sympathiques de couscous dans le 93,
05:54d'ailleurs, bon.
05:55Voilà, mais c'était pour vous expliquer aussi,
05:58peut-être, l'importance de l'élevage en France.
06:01Bien sûr.
06:02En même temps, oui, il y a nécessité, aujourd'hui,
06:05de consommer de moins en moins de viande.
06:08Ça ne veut pas pour autant dire
06:10qu'on va tous devenir végétariens.
06:12Moi-même, j'adore la viande.
06:14Il faut diminuer notre empreinte écologique,
06:17liée, entre autres, à cela,
06:19mais je vais vous dire, surtout, qu'il faut transformer la qualité.
06:23Et on a des élevages de très haute qualité, en réalité.
06:26Vous savez que, par exemple, nos élevages à l'étang,
06:29c'est l'essentiel des prairies en France.
06:31Et le fait qu'on mette en danger, aujourd'hui,
06:34l'élevage par une concurrence internationale
06:37et des usines animales, j'appelle ça comme ça,
06:40qui viennent du Brésil...
06:42On en reparlera tout à l'heure.
06:44C'était pour entrer en la matière et vous dire que...
06:47C'est pas parce qu'on est pour un élevage, justement, herbagé,
06:51et avec des forts standards agroécologiques
06:54qu'on est contre l'élevage.
06:57Bien au contraire.
06:58Moi, je crois qu'il faut une complémentarité élevage-culture.
07:01On a besoin de l'élevage, notamment,
07:03pour la fertilisation organique de nos cultures.
07:06Et on a besoin des cultures pour nourrir les élevages.
07:09Mais il y a plein d'endroits en France,
07:11notamment nos pâturages et en montagne,
07:13où, notamment, l'agro-pastoralisme joue un rôle essentiel.
07:17Et aujourd'hui, malheureusement,
07:19l'élevage familial est en danger et il faut le protéger.
07:22On va, évidemment, en reparler tout au long de l'émission.
07:26Mais pour revenir sur ce plat,
07:28que vous avez spécifiquement choisi,
07:30un plat politique, on vient de le comprendre, évidemment.
07:33Est-ce que vous êtes capable de le faire, vous, le couscous ?
07:36Très mal.
07:37Vous avez déjà essayé ?
07:39Oui, plusieurs fois, même.
07:43Mes enfants vous diront que je le cuisine très mal.
07:46Le plus dur, c'est la semoule.
07:49Si on veut vraiment une semoule fine et la rouler,
07:52il y a une vraie technique.
07:54On se brûle les doigts.
07:56Après, le bouillon, c'est pas très compliqué.
07:58Est-ce que vous l'aimez qui baigne dans le bouillon
08:00ou un peu plus sec ?
08:02Qui baigne dans le bouillon.
08:04Et là, il est un peu sec.
08:06C'est ce que j'allais vous dire.
08:08La semoule a bu un petit peu le bouillon.
08:10Peut-être parce que c'est plus compliqué à transporter.
08:12C'est vrai que c'est une alchimie,
08:14en parlant entre la semoule, le bouillon et les viandes.
08:16Est-ce que vous avez le souvenir
08:18d'un couscous qui vous a marqué ?
08:20Souvent, quand on mange quelque chose qu'on aime bien
08:22et qui est très bon, on s'en souvient.
08:24Est-ce que vous vous souvenez d'un petit boui-boui
08:26dans le 9.3 d'un de vos voyages ?
08:28Un couscous dingue.
08:30Dans ma circonscription,
08:32au Lilac, il y a un restaurant,
08:34je ne dirai pas lequel,
08:36parce que je ne veux pas rendre tout le monde...
08:38Au contraire, on peut les citer si vous avez l'envie.
08:40Il y a un excellent restaurant qui fait un couscous
08:42une fois par semaine,
08:44qui est excellent.
08:46J'ai eu plaisir d'ailleurs à aller en manger un,
08:48je vous le dis régulièrement dans ma circonscription.
08:50Voilà.
08:52En fait, depuis que je suis petite,
08:54je mange le couscous.
08:56Je le déguste avec plaisir dans tous les petits restaurants
08:58de la Seine-Saint-Denis.
09:00On a senti dans votre discours que, finalement,
09:02le couscous, c'était un plat un peu politique.
09:04Est-ce que c'est le symbole de l'antiracisme, le couscous ?
09:06Je crois que c'est un des symboles, oui.
09:08Ça montre, en fait,
09:10ça prouve bien, puisque c'est un des plats
09:12préférés des Français, vous le savez,
09:14ça prouve bien le fait qu'en fait,
09:16il n'y a pas, comme on le pense,
09:18une culture française
09:20qui serait la même depuis des millénaires.
09:22En réalité,
09:24à chaque instant,
09:26on fait évoluer notre culture
09:28et elle est enrichie de multiples
09:30endroits et origines.
09:32Moi, je n'ai pas
09:34cette image figée.
09:36J'aime d'ailleurs le croisement,
09:38le croisement de tout cela.
09:40Vraiment, je trouve
09:42qu'aujourd'hui, il y a cette idée
09:44qu'il y aura un danger à être influencé
09:46par autrui et par l'autre.
09:48Voilà, par l'autre, tout simplement.
09:50Ce qui est...
09:52Dans le fait que
09:54le couscous reste un des plats préférés des Français,
09:56donc du coup, il y a peut-être
09:58de l'espoir aussi dans tout ça.
10:00Bien sûr, et moi, en tout cas,
10:02je garde chevillé au corps
10:04ce combat contre l'extrême droite,
10:06ce combat contre tous les fascismes et les racismes.
10:08Et voilà,
10:10ce couscous prouve bien que
10:12les migrations,
10:14le mélange des cultures
10:16de partout dans le monde
10:18et depuis des millénaires,
10:20c'est ce qui fait notre richesse.
10:22C'est bon, et c'est bon surtout.
10:24Je ne vous l'ai pas proposé, mais sur la table,
10:26on a mis un peu d'harissa.
10:28Est-ce que...
10:30Déjà, est-ce qu'il vous en faut dans votre couscous ?
10:32J'aime bien en mettre un peu, oui.
10:34Je vous l'amène tout de suite.
10:36Est-ce que manger épicé,
10:38ce n'est pas quelque chose
10:40qui vous dérange ? Moi, je ne supporte pas,
10:42par exemple. Mais vous,
10:44vous aimez bien relever un peu ?
10:46J'aime bien relever.
10:48C'est peut-être en lien avec ma vie,
10:50qui est quand même bien tonique.
10:52Donc vous mettez toujours
10:54un peu d'épices, même au-delà du couscous,
10:56dans tous vos plats.
10:58Vous aimez bien les relever un peu ?
11:00Oui, tout à fait, comme beaucoup.
11:02Là aussi, c'est des cultures
11:04et des goûts différents.
11:06C'est dans la nature de LFI aussi.
11:08Vous êtes assez pimentée, je dirais, à l'Assemblée.
11:10Ce n'est pas étonnant ?
11:12Je ne dirais pas comme ça.
11:14Je dirais qu'on est convaincue
11:16et engagée,
11:18peut-être parfois même obstinée
11:20à vouloir la justice,
11:22à vouloir aussi
11:26ne pas transiger avec nos valeurs.
11:28Voilà. Et c'est ce qui fait
11:30que, eh bien oui,
11:32quand on dit, par exemple, qu'on veut mettre en oeuvre
11:34l'ensemble de notre programme,
11:36c'est parce qu'on pense que
11:38si on commence
11:40à négocier
11:42pour l'édulcorer
11:44dès le départ,
11:46quelque part,
11:48eh bien déjà,
11:50on recule
11:52un petit peu.
11:54C'est cette idée. Je voudrais arriver là-dessus.
11:56Quand on dit qu'on est radicaux,
11:58c'est quoi, être radical ?
12:00C'est la racine du système.
12:02Je viens du mouvement
12:04intermondialiste.
12:06Cela fait 30 ans que ce mouvement dit
12:08qu'un autre monde est possible.
12:10Je l'ai retrouvé dans mes engagements
12:12dans la France insoumise et le Nouveau Front Populaire.
12:14Quand on dit cela,
12:16dans le mouvement intermondialiste,
12:18c'est l'idée qu'on ne peut pas
12:20s'en sortir aujourd'hui avec des petits aménagements
12:22du système.
12:24Je vais vous prendre.
12:26Ce qui est génial, c'est qu'en partant de la question alimentaire
12:28et agricole...
12:30Il faut parler de ce qu'il y a dans l'assiette,
12:32de votre rapport à la nourriture.
12:34Je vais parler de l'alimentation.
12:36Est-ce que vous aimez cuisiner ?
12:38J'aime cuisiner,
12:40mais je ne suis pas
12:42la meilleure cuisinière du monde du tout.
12:44J'aime aussi que mes proches
12:46cuisinent et cuisinent bien.
12:48Justement, je suis arrivée à la question de la cuisine.
12:50On dit
12:52qu'il faut davantage cuisiner.
12:54C'est vrai. Il faut du temps pour cuisiner.
12:56Le partage du temps pour cuisiner,
12:58c'est le partage du temps de travail.
13:00C'est demain aller vers les 35, voire les 32 heures.
13:02En Seine-Saint-Denis,
13:04je vois plein de mamans isolées,
13:06célibataires,
13:08avec leurs enfants, qui sont obligées
13:10d'avoir deux boulots dans la semaine
13:12et qui travaillent 70 heures par semaine,
13:14qui partent à 5h du matin
13:16et qui rentrent parfois
13:18à 23h. Elles n'ont pas le choix.
13:20Elles partent de Bondy-Nord,
13:22elles prennent les transports en commun,
13:24elles vont faire le ménage à la Défense
13:26tôt le matin et elles reviennent
13:28très tard le soir. Du coup, leurs enfants
13:30laissent une pizza à cuisiner.
13:32En fait,
13:34c'est ces conditions de vie qui font
13:36que l'on n'a pas la possibilité
13:38de manger de façon saine
13:40et suffisante même, parce que je vous rappelle
13:42qu'il y a un Français sur six aujourd'hui
13:44qui déclare ne pas manger à sa faim.
13:46Non seulement, on ne mange pas de façon
13:48suffisamment saine, mais pas de façon suffisante.
13:50C'est un droit humain fondamental
13:52auquel je suis profondément attachée.
13:54Et quand on part des besoins,
13:56c'est-à-dire de ce besoin élémentaire
13:58de se nourrir de façon suffisante et saine,
14:00il faut refaire le système.
14:02Il faut, par exemple,
14:04pouvoir travailler 35 voire 32h
14:06et se garder ce temps.
14:08Pour cuisiner, entre autres.
14:10S'occuper de ses proches, etc.
14:12Je ne veux pas faire l'avocat du diable,
14:14mais travailler moins, on est déjà un des pays qui travaillent le moins.
14:16Il faut produire de la richesse pour produire de la croissance
14:18et pour essayer d'exister.
14:20Vous avez une vision très radicale des choses,
14:22mais est-ce que c'est possible d'entretenir
14:24en même temps un pays et de travailler moins ?
14:26Le problème, monsieur,
14:28c'est qu'on a des millions de chômeurs
14:30et de chômeuses qui n'accèdent pas
14:32à un emploi digne.
14:34On a moins qu'avant des chômeurs.
14:36Non, pas du tout.
14:38Il faut savoir que la moitié des emplois
14:40soi-disant créés dans les trois dernières années,
14:42c'est de l'auto-entreprenariat
14:44et pour l'apprentissage.
14:46Vous savez que l'apprentissage,
14:48vous gagnez entre grosso modo, je crois,
14:50500 et 1200 euros.
14:52Oui, j'en ai bien 900 en moyenne.
14:54Donc, ce n'est pas un emploi digne.
14:56Je suis désolée.
14:58Par ailleurs, on est reparti
15:00sur une très forte hausse, vous le savez.
15:02On va sans doute passer à 8 % l'année prochaine.
15:04Donc, on a un vrai problème de chômage
15:06et de chômage structurel de masse
15:08depuis maintenant des dizaines d'années,
15:10en réalité.
15:12Il faut s'y attaquer clairement et nettement.
15:14Moi, je suis pour le partage
15:16du temps de travail, que ce ne soit pas
15:18certains qui sont obligés de travailler
15:20de façon exploitée et avec des salaires
15:22de plus en plus faibles, parce que les salaires réels
15:24ont diminué depuis trois ans,
15:26et d'autres qui sont au chômage.
15:28Et là, je vais vous dire une anecdote,
15:30pas qu'une anecdote personnelle,
15:32quelque chose qui est important dans ma vie
15:34et qui fait que je suis attachée à cette question-là.
15:36J'ai eu un papa au chômage pendant des dizaines d'années.
15:38Des fois, il travaillait, des fois, pas.
15:40Comme des millions de Françaises et de Français.
15:42Et ce n'est pas vrai qu'il ne voulait pas travailler.
15:44Vraiment, cette idée qu'il faut juste traverser là.
15:46Vraiment, quand le président Macron
15:48a sorti cette phrase...
15:50Oui, qu'il suffit de traverser la rue pour trouver du travail.
15:52Je vous le dis, et y compris, ça me touche.
15:54Voilà, ça me touche.
15:56Je voulais vous demander, au-delà du couscous,
15:58comment vous, vous faites vos courses ?
16:00Est-ce que vous allez spécifiquement
16:02dans des magasins bio, dans des épiceries spécialisées,
16:04où vous n'avez pas le temps de le faire ?
16:06Comment vous faites pour faire vos courses
16:08en Seine-Saint-Denis ?
16:10Déjà, je fais mon marché à Romainville.
16:12J'y vais tous les dimanches matin,
16:14autant que je peux.
16:16Moi, j'ai mes petites habitudes, je sais,
16:18comme beaucoup de Françaises et de Français.
16:20Je prends ce temps.
16:22Le dimanche matin, c'est vraiment...
16:24Pour toute la semaine, alors, vous faites votre marché ?
16:26Oui, pour toute la semaine, j'essaye.
16:28Et puis, après,
16:30je vais aussi dans des petites surfaces.
16:32Par ailleurs, oui, parce que
16:34j'ai peu de temps.
16:36De proximité, pour ma part.
16:38Voilà.
16:40Et ensuite, j'achète
16:42quasiment que bio.
16:44Alors, j'y arrive.
16:46Moi, je vous dis, j'ai les moyens
16:48de manger bio. Ce n'est pas le cas de tout le monde.
16:50Et ça, c'est un vrai problème.
16:52Comment on fait, quoi ?
16:54Par ailleurs,
16:56avant d'être députée, jusqu'à il y a 2 ans et demi,
16:58j'avais un salaire de prof.
17:00Même avec un salaire de prof,
17:02je vois les difficultés que ça peut être.
17:04Et je ne vous raconte même pas
17:06quand vous gagnez le SMIC.
17:08Il est faux de dire que tout le monde peut manger bio.
17:10Ce n'est pas vrai.
17:12Donc, comment on fait ?
17:14D'abord, je pense qu'il faut
17:16absolument soutenir le bio.
17:18C'est une question de nécessité vis-à-vis des écosystèmes.
17:20Il faut poursuivre
17:22dans le développement du bio.
17:24Par ailleurs, on a dit
17:26qu'il y a des dizaines de milliers
17:28d'agriculteurs qui se sont engagés dans le bio.
17:30Et il faut qu'ils puissent poursuivre.
17:32Malheureusement, ils sont en train de se déconvertir
17:34pour un certain nombre. Pourquoi ? Parce que les prix du bio se sont effondrés.
17:36Vous savez qu'un éleveur
17:38qui produit du lait bio en ce moment,
17:40il est parfois moins payé pour son litre de lait
17:42que l'éleveur
17:44en conventionnel.
17:46Ils voient son lait bio partir dans la même
17:48cité vente que le lait normal.
17:50C'est pas terrible.
17:52C'est décourageant.
17:54Il faut créer des débouchés pour le bio.
17:56Comme depuis 3 ans, je l'ai dit,
17:58les salaires réels ont diminué.
18:00Comme depuis 3 ans, le pouvoir d'achat
18:02a diminué,
18:04et il se trouve qu'ils achètent moins du bio.
18:06Mais pas seulement.
18:08Toutes les appellations d'origine protégée
18:10sont quand même en difficulté, parce que tout ça
18:12coûte un peu plus cher. C'est vrai que de manger
18:14de la qualité,
18:16ça peut coûter plus cher.
18:18Donc il faut d'abord, un,
18:20créer des débouchés
18:22par la restauration collective.
18:24Parce que là, c'est de la dépense publique.
18:26C'est un vrai débouché pour l'agriculture.
18:28Comment ça se fait que dans les cantines,
18:3070% du poulet soit importé ?
18:32On en parlera plus tard,
18:34après le sujet.
18:36Deux, il faut
18:38encore davantage
18:40aider les bio directement,
18:42parce qu'il se trouve que, par ailleurs,
18:44c'est des répercussions en matière de coûts,
18:46enfin, c'est des répercussions positives
18:48sur la santé, etc.
18:50En vrai, ça coûte moins cher, in fine,
18:52de manger bio pour la nature,
18:54pour la santé, etc.
18:56Il y a un cercle vertueux
18:58qu'il faut retenir.
19:00J'arrive au cœur du programme
19:02de la France Insoumise et du Nouveau Fonds Populaire.
19:04Il faut augmenter la demande populaire,
19:06ça sera bon pour tout le monde,
19:08et donc le pouvoir d'achat.
19:10Pour ça, il faut augmenter les salaires,
19:12augmenter les minimas sociaux.
19:14Nous, on est pour l'indexation des salaires...
19:16Il faut aussi éduquer les gens,
19:18parce que...
19:20À bien manger !
19:22Et avoir conscience que le bio, c'est meilleur.
19:24Je sais qu'on va en parler tout à l'heure,
19:26mais la première étape,
19:28c'est l'école.
19:30Et là, il y a des collectivités locales
19:32qui sont pionnières et qui se battent.
19:34Mais il faudrait généraliser.
19:36Je vous propose d'arrêter de pédaler dans la semoule.
19:38On passe aux trois choses
19:40à savoir avec vous, Jean-Pierre.
19:42Un petit cours de cuisine pour Aurélie Trouvé,
19:44qui a envie de se lancer dans la fabrication du couscous.
19:46Pour l'agneau,
19:48si vous faites un couscous royal, choisissez
19:50l'épaule ou le collier. Pour le bœuf, du pâle rond.
19:52Mais attention, ça cuit assez longtemps.
19:54Vous faites cuire ces viandes très longtemps,
19:56dans le bouillon, avec des légumes.
19:58Ensuite, une fois que la viande est cuite,
20:00rien ne vous empêche de donner un petit coup de grill
20:02à l'agneau. Ça va le faire caraméliser.
20:04On la cuit comment, la viande ?
20:06D'abord, le bœuf et l'agneau dans le bouillon,
20:08très longtemps. Je vous raconterai
20:10ce qu'on met dans le bouillon ensuite.
20:12Et à la fin, vous pouvez très bien faire griller un peu votre agneau.
20:14Les merguez, ça, on les met
20:16dans la poêle au dernier moment, ou au four.
20:18Et puis le poulet, on prend des hauts de cuisse.
20:20Et on peut soit les faire retirer,
20:22soit les faire cuire dans le bouillon.
20:24Le bouillon, ça dépend un peu des saisons.
20:26Il n'y a pas de dogme. Là, vous voyez, on a des navets, des carottes.
20:28On peut tout à fait faire un couscous.
20:30Faire un couscous de saison, avec les légumes du jour.
20:32Et puis le modifier selon les saisons.
20:34On peut mettre, par exemple, du potiron
20:36dans un couscous, du céleri,
20:38du cardon aussi, qui est très peu connu,
20:40mais qu'on trouve surtout
20:42sur les marchés de Saint-Denis, parce que
20:44les populations... C'est quoi le cardon ?
20:46C'est une plante, et les populations
20:48d'Afrique du Nord, notamment les Algériens, le consomment
20:50beaucoup. On le consommait aussi à Lyon.
20:52Et puis,
20:54pour le bouillon, on peut aussi mettre des pois chiches
20:56et des raisins secs, si on aime bien le côté un peu
20:58sacré-sûlé,
21:00sucré-salé.
21:02Et enfin, choisir le grain.
21:04Moi, je vous dis, si vous voulez vraiment faire
21:06une vraie semoule, prenez plutôt un grain moyen,
21:08parce que le grain fin est très compliqué
21:10à manier, et il faut le faire
21:12cuire trois fois, il faut que la vapeur passe
21:14au-dessus de votre couscoussier. C'est quand même
21:16assez compliqué, donc le mieux, c'est d'aller voir
21:18des gens qui savent très bien faire ça
21:20en oeuvre trois, et puis prendre des pois.
21:22J'ai une humidité à m'aider de mon temps.
21:24Je sais pas si je peux vous le dire, j'ai oublié une super anecdote
21:26autour du couscous. Je n'avais même pas pensé
21:28en proposant le couscous. Allez-y !
21:30En fait, c'était il y a un an,
21:32je suis allée voir
21:34une association en bas d'immeubles,
21:36les très grands immeubles de
21:38Bondy Nord, qui est une grande cité,
21:40et là, il y a une association de mamans
21:42qui font le couscous pour
21:44tout le quartier, et notamment
21:46tous ceux qui ont du mal, justement, à se nourrir.
21:48Ce que je voulais vous dire aussi, moi, c'est l'attachement
21:50que j'ai à la Seine-Saint-Denis,
21:52et j'y vis maintenant depuis 15 ans,
21:54c'est que, malgré les difficultés,
21:56le fait qu'il y ait quand même un abandon
21:58de l'Etat en partie,
22:00en tout cas, il y a
22:02toutes ces initiatives, ces associations
22:04de solidarité, ces gens, voilà,
22:06ces mamans qui, déjà, ont des difficultés
22:08elles-mêmes, mais qui font le couscous
22:10pour tous ceux qui ont
22:12des difficultés dans le quartier, et
22:14notamment pendant le Covid.
22:16C'est ça qu'il faut expliquer, c'est que ce n'est pas
22:18un plat solitaire.
22:20J'y ai pensé, là, en vous regardant manger.
22:22Je me suis dit, mais oui,
22:24j'ai cette image-là qui me revient.
22:26Personne ne fait le couscous pour une personne,
22:28on le fait toujours pour plusieurs.
22:30Et donc, c'est aussi un symbole du partage, en fait.
22:32Et pour accompagner ce plat, vous nous avez apporté
22:34un petit bout de votre enfance, un petit bout de votre adolescence
22:36aussi, parce que c'est un pain qui vient du
22:38sud, c'est ça ? Alors, c'est quoi ?
22:40Ça vient d'où ? Expliquez-nous.
22:42Eh bien, d'abord, je l'ai
22:44eu chez mon caviste de Romainville.
22:46Déjà, pour vous dire qu'on trouve
22:48des très bons vins chez les cavistes.
22:50Bien sûr. Et que c'est important de
22:52continuer à y aller.
22:54C'est un vin assez abordable, puisqu'il est
22:56à 12 euros chez mon caviste, n'est-ce pas ?
22:58Mais de très bonne qualité.
23:00Enfin, abordable.
23:02Oui, ça reste 12 euros.
23:04Mais c'est un vin, en tout cas, occasionnel,
23:06dans des grandes occasions.
23:08C'est un vin bio ?
23:10Un vin, je vais y arriver, avec un
23:12des cépages que j'adore, qui est le Grenat.
23:14Ce sont les cépages du sud.
23:16C'est avec un peu un goût de
23:18fruits, des bois, et voilà.
23:20J'avoue,
23:22j'aime beaucoup
23:24boire des bons vins
23:26et en mangeant bien.
23:28Et surtout,
23:30effectivement, c'est un vin bio.
23:32Je reviens au bio,
23:34qui aujourd'hui, malheureusement,
23:36le bio est en crise.
23:38Pour la première fois,
23:40la surface a diminué en bio.
23:42Et on est...
23:44Je trouve ça vraiment catastrophique,
23:46parce qu'en réalité, face
23:48à la crise écologique,
23:50aux écosystèmes
23:52qui vont de plus en plus mal,
23:54le bio, c'est quand même
23:56ce qui permet aujourd'hui
23:58de sortir de l'ornière
24:00et de ne plus utiliser
24:02notamment de phytosanitaires
24:04chimiques demain.
24:06Et donc,
24:08c'était important pour moi
24:10qu'il y ait ce vin bio. Je dis aussi que c'est important
24:12pour la santé humaine,
24:14de manger sans pesticides. Et ça me fait dire
24:16que demain, j'espère qu'on en reparlera,
24:18mais que toutes les cantines
24:20seront en 100% bio
24:22et bio et local.
24:24Parce que le bio, ici, en France,
24:26n'est pas le même, souvent,
24:28que le bio importé.
24:30Et que là,
24:32il faut une volonté politique.
24:34Or, depuis
24:36les années 70 de présidence Macron,
24:38les aides au maintien en bio ont été supprimées
24:40et il n'y a pas véritablement
24:42aujourd'hui de réponses face à la crise du bio.
24:44Donc, ça ne va pas.
24:46Grâce à vous, Aurélie Trouvé, on cultive.
24:48Notre palais, je vous propose maintenant
24:50de cultiver notre esprit avec le quiz.
24:56Il n'y a pas que le business
24:58qui est dans le pré-titre de l'un de vos livres,
25:00Aurélie Trouvé, il y a aussi l'agneau
25:02de présalé.
25:04Pouvez-vous nous dire si ces affirmations
25:06sont vraies ou fausses ?
25:08Ces agneaux se nourrissent d'algues
25:10en bordure de mer.
25:12Je devrais le savoir, en plus.
25:14Je vais me planter
25:16à chaque fois.
25:18Et en plus, je ne vais pas me planter, parce qu'après, on va dire
25:20regardez-moi cette prof
25:22qui se plante.
25:24Ces agneaux, c'est pour ça qu'on les appelle comme ça,
25:26se nourrissent d'algues en bordure de mer.
25:28Vrai ou faux ?
25:30Je ne saurais pas dire.
25:32Vous avez une chance sur deux.
25:34Je ne vais pas dire quand je ne sais pas.
25:36C'est faux, parce que ce ne sont pas des algues
25:38que ces agneaux mangent, mais c'est le prés
25:40qui est salé par les eaux
25:42qui remontent.
25:44Puisqu'ils sont en bordure
25:46de mer. Les agneaux
25:48de la baie du Mont-Saint-Michel
25:50et de la baie de Somme bénéficient
25:52d'AOP,
25:54appellation d'origine contrôlée.
25:56C'est les deux seuls endroits
25:58en France. La baie du Mont-Saint-Michel,
26:00avec ses marées, donc il y a des agneaux.
26:02Les eaux de mer viennent
26:04saliner,
26:06apporter un peu d'iode sur ces pâturages
26:08qui sont ensuite mangés par les agneaux.
26:10Il y a une autre AOP européenne au Pays de Galles.
26:12C'est les moines du Mont-Saint-Michel
26:14élèvent des agneaux depuis le 15e siècle.
26:16Je crois que c'est vrai.
26:18Non, c'est faux, bien avant.
26:20En revanche, c'est dans le 15e siècle
26:22que les agneaux sont apparus dans la baie de Somme.
26:24Je savais que c'était une histoire de moines.
26:26C'est souvent des histoires de moines.
26:28La durée d'élevage
26:30de l'agneau de présalé,
26:32c'est une question aussi de prof,
26:34est comprise entre 8 et 14 mois.
26:36Je dirais que c'est vrai.
26:38Non, c'est faux.
26:40Ça veut dire 4 à 6 mois.
26:42C'est un tout petit agneau.
26:44C'est terrible.
26:46Deuxième quiz.
26:48Vous qui êtes née dans le Gard,
26:50vous devez connaître ce plat typique,
26:52les grillades.
26:54Vous allez me dire si ces informations
26:56sont vraies ou fausses.
26:58C'est une recette à base
27:00exclusivement de viande de bœuf.
27:02Il me semble qu'on peut faire des grillades.
27:04Non ? Les côtes d'agneau, c'est pas des grillades ?
27:06Non, c'est...
27:08C'est les grillades.
27:10Avec un L apostrophe.
27:12Les grillades.
27:14On peut la faire avec du taureau,
27:16de la viande de taureau aussi.
27:18C'est un plat du Gard.
27:20La viande mijote des heures
27:22dans du vin rouge.
27:24Non, c'est dans du vinaigre.
27:26C'est dans du vinaigre.
27:28Le mot aigriade provient du fait
27:30qu'il faut faire griller la viande au préalable.
27:32Ça vous parle ou pas ?
27:34Je vous dis, je ne connais pas.
27:36Vous allez tout nous apprendre.
27:38Ça vient du fait
27:40qu'elle cuit dans des produits aigres,
27:42d'où aigriade.
27:44Pour relever ce plat, la viande est mélangée
27:46avec des anchois.
27:48On va dire oui.
27:50Vous avez raison.
27:52C'est la pure chance.
27:54C'est votre ADN du Gard qui a parlé.
27:58Je me suis dit les anchois.
28:00Et parce que chaque plat
28:02est un voyage dans le temps,
28:04on va se balader ensemble dans vos souvenirs
28:06dans la brève de comptoir.
28:12Pour préparer cette émission,
28:14on vous a demandé de plonger dans votre mémoire
28:16et de retrouver un souvenir qui mêle cuisine
28:18et politique.
28:20On est à table avec Jean-Luc Mélenchon.
28:22Mon moment où je me décide
28:24de passer quelque part
28:26du militantisme associatif,
28:28de l'engagement associatif,
28:30mais aussi par mon engagement
28:32en tant que prof,
28:34parce qu'en réalité,
28:36quand on est enseignant et chercheur,
28:38on peut avoir un engagement aussi,
28:40d'idées.
28:42Le moment où je décide de passer de cela
28:44à un engagement,
28:46je ne dirais pas politique,
28:48dans le sens large du terme, c'est la vie de la cité.
28:50Je considérais qu'en tant que responsable associatif,
28:52j'avais un engagement politique.
28:54Mais là où je décide de passer dans la vie électorale
28:56et à la France insoumise,
28:58je crois que c'est à ce moment-là.
29:00C'est une discussion, effectivement,
29:02avec Jean-Luc Mélenchon,
29:04que je ne connaissais pas bien, en réalité.
29:06Et en fait, il me convainc
29:08de la convergence de nos idées.
29:12D'ailleurs, ce qui nous amène ensuite
29:14à faire une campagne électorale présidentielle
29:16autour du slogan
29:18Un autre monde est possible.
29:20Je deviens aussi présidente du Parlement de l'Union Populaire.
29:22Ensuite, je passe le pas
29:24d'être candidate aux législatives
29:26en Seine-Saint-Denis.
29:28Tout cela se fait autour d'un repas ?
29:30C'était comment ? Vous avez mangé quoi ?
29:32Je ne me souviens plus ce qu'on a mangé.
29:34Je ne me souviens plus ce qu'on a mangé.
29:36Je me souviens de la discussion intellectuelle.
29:38Et ce moment,
29:40c'était un moment de partage
29:42et de me rendre compte aussi
29:44que mon engagement
29:46pouvait avoir une continuité.
29:52Et le fait de me dire aussi
29:54que j'arrivais à une étape de ma vie
29:56où je pouvais aborder cela
29:58avec cette idée aussi
30:02que les mouvements sociaux
30:04sont déterminants aussi
30:06dans le changement politique.
30:08Et ça, je l'ai toujours pensé.
30:10Je ne regrette absolument rien de ce que j'ai fait
30:12pendant 20 ans en tant que responsable associative.
30:14Mais qu'aujourd'hui,
30:16je le fais dans les institutions
30:18et en même temps dans une force politique,
30:20la France Insoumise,
30:22qui a toujours un peu un pied dans les institutions,
30:24un pied dans la rue,
30:26c'est-à-dire auprès des mouvements sociaux
30:28et au plus près aussi
30:30dans les quartiers populaires.
30:32Et quand je dis quartiers populaires,
30:34c'est tous les quartiers populaires de France.
30:36On va justement revenir
30:38sur les mouvements sociaux.
30:40Vous connaissez avec un dossier
30:42que vous suivez de très près depuis longtemps.
30:44Je vous parle évidemment du traité
30:46de libre-échange avec les pays du Mercosur.
30:48Un accord que les paysans ne digèrent
30:50toujours pas. On en parle maintenant
30:52dans Le Dessous des Plats.
30:58Les tracteurs sont à nouveau
31:00sortis des champs partout en France,
31:02sur les ponts, dans les ronds-points.
31:04Ils déversent leur colère,
31:06allument leurs phares pour mettre un peu de lumière
31:08sur leurs revendications
31:10alors que l'Europe se rapproche chaque jour
31:12un peu plus de la signature d'un accord
31:14de libre-échange avec les pays d'Amérique latine.
31:16Hélène Bonduelle est allée à la rencontre
31:18de ces agricultrices et agriculteurs
31:20qui craignent le pire.
31:22On les écoute tout de suite.
31:24Des blocages de péage
31:26à la frontière espagnole,
31:28au déversement de fumier à Montpellier,
31:30en passant par les feux de la colère
31:32à Châlons en Champagne
31:34ou encore des distributions de fruits
31:36à Orléans.
31:38Les agriculteurs font entendre leur colère
31:40un peu partout en France.
31:44Et les points de rassemblement
31:46n'ont pas été choisis au hasard.
31:48On est au pont de l'Europe,
31:50ici à Orléans.
31:52On attend en gros des décisions de l'Union européenne aussi.
31:54Le pont, est-ce qu'il va nous mener vers
31:56une agriculture pérenne et productive
31:58et de qualité comme on l'entend,
32:00nous, agriculteurs français ?
32:02Ou est-ce qu'elle nous mène sur les portes ouvertes
32:04pour importer des agriculteurs qu'on ne veut pas
32:06avec des fermes-usines ?
32:08Cette agriculture qu'ils redoutent,
32:10c'est celle que l'Union européenne s'apprête à adopter
32:12en signant l'accord sur le Mercosur
32:14et l'arrivée en France
32:16de dizaines de milliers de tonnes de viande.
32:18C'est de la concurrence déloyale.
32:20On va nous envoyer des milliers de tonnes
32:24qui ne seront pas nourries pareil
32:26aux hormones,
32:28avec des céréales OGM.
32:30Et nous, on ne peut pas.
32:32À un moment donné, le coût sera
32:34du jour trop cher et on ne sera pas compétitif.
32:36Moi, je ne suis pas contre les normes
32:38mais alors c'est tout le monde pareil.
32:40On ne nous demande pas de courir à 100 mètres
32:42avec une main dans le dos et un pied attaché.
32:44Le gouvernement a annoncé un débat
32:46à l'Assemblée nationale le 26 novembre.
32:48Une bonne nouvelle pour la FNSEA
32:50mais qui ne suffira pas à calmer la colère
32:52des agriculteurs qui va bien au-delà
32:54du Mercosur.
32:56Dès la semaine prochaine, mardi, mercredi et jeudi,
32:58à l'initiative des départements,
33:00nous serons à nouveau sur le terrain
33:02avec les jeunes agriculteurs
33:04pour dénoncer les entraves
33:06à l'agriculture et tout ce qui
33:08aujourd'hui contraint notre activité,
33:10cette papasserie dont on parle depuis des mois.
33:12De son côté,
33:14la coordination rurale,
33:16faire de lance des manifestations de l'hiver dernier
33:18appelle à durcir le mouvement
33:20avec notamment des blocages
33:22de préfectures ou dans le fret alimentaire.
33:24Aurélie Trouvé, il y aura, vous le savez,
33:26un vote ici, à l'Assemblée nationale
33:28mardi prochain,
33:30sauf qu'il y a déjà eu deux résolutions
33:32en 2023 à l'Assemblée nationale,
33:34au Sénat en 2024, cette année,
33:36pour dire que les conditions
33:38démocratiques, environnementales et sociales
33:40ne sont pas réunies pour la conclusion
33:42de cet accord.
33:44Ca va changer quoi, là ?
33:46Vous savez, on avait voté contre la résolution
33:48d'il y a... de 2023, la France insoumise.
33:50Je vais vous dire pourquoi.
33:52Parce que dans cette résolution,
33:54il était dit qu'on pouvait avoir
33:56un accord vertueux
33:58s'il y avait des conditions mises
34:00comme les fameuses clauses miroirs.
34:02Soi-disant, on pourrait faire rentrer
34:04des dizaines de milliers
34:06de tonnes, par exemple,
34:08de bœuf ou de volaille en plus,
34:10mais on pourrait contrôler
34:12si elles ont été bien produites
34:14de la même façon, en gros,
34:16avec les mêmes normes qu'ici, en France et en Europe.
34:18Ca, c'est complètement faux.
34:20Complètement.
34:22D'ailleurs, les agriculteurs l'ont bien compris,
34:24puisqu'ils disent aujourd'hui qu'on ne veut pas d'accord du tout.
34:26Ils ont raison.
34:28Pourquoi vous ne faites pas confiance, a priori,
34:30aux pays d'Amérique latine ?
34:32C'est scientifique. D'abord, la DG Santé
34:34de la Commission européenne vient elle-même de le reconnaître
34:36en disant qu'il y avait déjà
34:38aujourd'hui des importations
34:40de viande qui proviennent d'animaux
34:42traités avec des hormones de croissance.
34:44Ce qui, je le dis tant passant,
34:46est interdit en France et en Europe
34:48parce que c'est considéré comme nocif
34:50pour la santé
34:52des êtres humains, des consommateurs,
34:54comme des animaux, d'ailleurs.
34:56Pourquoi ça peut rentrer ? Parce qu'en fait,
34:58on est incapable de vérifier, de tracer
35:00le fait que ça a été traité ou pas
35:02avec des hormones de croissance.
35:04Il faudrait des milliers de contrôleurs,
35:06d'inspecteurs envoyés là-bas.
35:08Donc, les contrôles aux frontières et même les contrôles sur place,
35:10promis par Bruxelles, vous n'y croyez pas ?
35:12Mais ce n'est pas que je n'y crois pas, c'est que c'est scientifique.
35:14C'est prouvé scientifiquement et repris,
35:16par la Commission européenne elle-même,
35:18qu'en fait, ça n'est pas possible.
35:20Pour ma part, en tant que chercheuse,
35:22j'ai des collègues qui continuent
35:24ces recherches-là, on a déjà montré
35:26ça avec beaucoup
35:28de spécialistes, donc c'est connu
35:30qu'on ne peut pas le vérifier
35:32et c'est valable, y compris pour d'autres
35:34produits. Donc, ça veut dire que
35:36si on interdit des viandes avec des hormones
35:38dans l'Union européenne, comme c'est le cas,
35:40elles passeront quand même, c'est ce que vous dites ?
35:42En fait, il y a des viandes
35:44provenant d'animaux,
35:46c'est pas la viande qu'on traite, c'est provenant d'animaux...
35:48Parce que, d'autres jours, c'est plutôt des erreurs, effectivement,
35:50dans les contrôles, il y a eu des trous dans la raquette...
35:52Non, c'est qu'on n'a pas les moyens de le faire.
35:54Et ensuite, ça ne règle pas un autre gros problème,
35:56peut-être le problème principal,
35:58c'est que, quelles que soient les conditions que vous mettez,
36:00il restera que, par exemple,
36:02au Brésil ou en Argentine, il y a des
36:04coûts de production qui ne seront jamais
36:06les mêmes que les nôtres, jamais, et j'espère
36:08que ce ne sera jamais le cas. Pourquoi ?
36:10Parce qu'il y a un coût du foncier qui est quasiment égal à zéro
36:14et ces élevages, vous le savez,
36:16la déforestation, elle sert notamment
36:18et en premier lieu
36:20pour l'extension de l'élevage
36:22là-bas. Deuxièmement,
36:24une main d'oeuvre surexploitée,
36:26je veux dire, si on voulait payer la main d'oeuvre
36:28aujourd'hui, en France, au même niveau
36:30que celle au Brésil ou en Argentine,
36:32c'est la misère totale.
36:34On repart des dizaines d'années en arrière.
36:36On repart au XIXe siècle.
36:38Et troisièmement,
36:40c'est aussi des...
36:42Et surtout, c'est des usines
36:44d'engraissement de plusieurs dizaines de milliers
36:46de bêtes qu'on appelle des feedlots.
36:48Alors là, je pose la question. Est-ce qu'on veut ça en France ?
36:50Est-ce qu'on veut tuer tous nos petits éleveurs ?
36:52Par exemple, les abattoirs.
36:54Ce que vous oubliez de dire, c'est qu'il y a très peu de viande
36:56qui vont être importées, 90 000 tonnes.
36:58Alors, ça représente 1,6%,
37:00je crois, de la consommation de viande
37:02en Europe. Un steak par an.
37:04Alors là, je vous fais une petite analyse économique.
37:06Il faut comprendre que, en fait,
37:08dès lors qu'il y a même 1%
37:10en plus qui arrive,
37:12ça va faire pression sur l'ensemble des prix.
37:14C'est malheureusement
37:16la loi du marché mondialisé.
37:18Voilà. Et en plus, ça arrive
37:20sur... Ça vient concurrencer
37:22notamment les morceaux de qualité, là où
37:24les éleveurs font le plus
37:26de valeurs ajoutées. Les morceaux
37:28de qualité, c'est l'arrière
37:30de l'animal.
37:32Et donc, voilà. Donc, ça a des répercussions.
37:34Et ça a été montré par de multiples études
37:36économiques. Ça a des répercussions
37:38en fait sur les prix
37:40qui vont s'effondrer.
37:42Et puis, je le rappelle quand même que,
37:44par ailleurs, c'est pas seulement cet accord...
37:46Très bien que ça va pas faire effondrer les prix,
37:48Madame Troué. Ça peut avoir une pression, mais pas effondrer
37:50les prix. Je vous verrai. Et d'ailleurs,
37:52ils s'effondrent progressivement. Et en tout cas...
37:54Déjà, aujourd'hui, par ailleurs, on a des prix
37:56qui ne couvrent pas les coûts de production. Vous le savez, en France.
37:58Vous savez que dans la plupart,
38:00malheureusement, des fermes de viande,
38:02d'élevage,
38:04qu'on appelle les élevages à laitance,
38:06qui sont utilisés pour
38:08la production de viande,
38:10eh bien, en fait,
38:12si on enlève les aides, les revenus sont négatifs.
38:14Et donc, il y a un problème de prix
38:16déjà aujourd'hui. Et on va rajouter une difficulté.
38:18Et je finirai en disant que
38:20c'est pas seulement cet accord de libre-échange.
38:22Le problème, c'est que c'est un gros accord de libre-échange
38:24qui se rajoute aux dizaines
38:26qui ont été signées par l'Union européenne.
38:28Et il faut savoir qu'en fait, l'Union européenne
38:30est quand même la championne mondiale
38:32des accords de libre-échange. Et qu'en fait,
38:34l'Europe est plus néolibérale
38:36que tous les pays libéraux. On est plus royaliste
38:38que le roi, puisqu'on mange un couscous royal.
38:40Donc, on est plus royaliste que le roi.
38:42Et en fait, à l'heure où les Etats-Unis,
38:44mais aussi, par exemple, la Russie,
38:46et y compris même d'autres pays
38:48comme l'Inde et d'autres, retournent
38:50à une régulation de marché agricole,
38:52ce qui a toujours existé dans l'histoire et dans les grandes puissances
38:54agricoles jusqu'à il y a 40 ans,
38:56à l'heure où ils retournent à cette régulation
38:58des marchés, nous, on est en train de continuer
39:00la dérégulation. Et je vous le dis,
39:02on est à un moment charnière. Et pour le coup,
39:04pour bosser dessus depuis maintenant
39:0625 ans là-dessus, je pense qu'on est
39:08à un moment où notre
39:10agriculture familiale est plus
39:12qu'en sursis, est au bord du précis.
39:14Et ça, on l'entend, on l'entend dans le reportage,
39:16on l'entend dans cette colère qui gronde et qui monte
39:18partout sur le territoire. Pour autant,
39:20on les entend, on entend vos arguments,
39:22mais ça n'y changera rien.
39:24La France n'a plus le poids et la voix
39:26suffisamment fortes
39:28pour porter ce combat-là. Et malheureusement,
39:30est-ce que vous n'avez pas l'impression que
39:32malgré tout, l'Allemagne,
39:34avec Ursula von der Leyen,
39:36fera passer ses intérêts avant
39:38ceux de la France ?
39:40Il est vrai qu'on est très mal embarqués
39:42à cause du président Macron, puisque,
39:44et pas seulement, y compris les présidents
39:46précédents, en fait, c'est une longue...
39:48Les négociations ont
39:5020 ans. Mais oui, bien sûr, c'est pour ça
39:52que je dis que c'est un dossier qu'on a eu très longtemps.
39:54Mais y compris sous Hollande. Ah non, alors
39:56attention, Macron est contre.
39:58Il veut pas le signer en l'Etat. Pendant 7 ans,
40:00on lui a demandé de se retirer des négociations.
40:02Voilà. Oui, ça demande du courage politique.
40:04Oui, ça demande de taper du poing sur la table
40:06européenne. Il ne l'a pas fait.
40:08Il a fait croire depuis 7 ans qu'un
40:10accord vertueux était possible avec des clauses-miroirs.
40:12Il se rend compte, sous la pression des
40:14agriculteurs... Enfin, il se rend compte, en tout cas,
40:16qu'il peut pas continuer comme ça.
40:18Et maintenant, il a tardé,
40:20par ailleurs, à trouver une minorité de blocage,
40:22parce que, oui, si on trouve
40:24une coalition suffisante de pays,
40:26on pourra bloquer. Je rappelle que
40:28l'Autriche est contre, l'Irlande... Et la Pologne ?
40:30Alors, il y a la Pologne qu'on peut faire basculer,
40:32l'Italie qui vient de basculer,
40:34les Pays-Bas, bon, c'est...
40:36Donc, on peut trouver encore une minorité
40:38de blocage, sauf que le président Macron
40:40a tardé énormément, et même jusqu'à...
40:42En fait, je vais vous dire, aujourd'hui même,
40:44vu la situation catastrophique dans laquelle
40:46il nous a mis, il faudrait
40:48maintenant qu'il pèse de tout son poids. Vous l'avez entendu
40:50dire, je suis contre l'accord, je vais me battre,
40:52etc. Non. Il laisse monter
40:54au créneau son Premier ministre
40:56en sursis, qui n'a donc quand même pas
40:58le poids suffisant, c'est lui, c'est le
41:00président Macron qui devrait monter au créneau.
41:02Qu'est-ce qu'il attend, là, pour faire un discours
41:04présidentiel aux 20h et nous dire que
41:06il va s'opposer à l'accord,
41:08non pas, comme il dit, en l'Etat,
41:10qu'il s'oppose à l'accord tout court,
41:12parce que, je vous l'ai expliqué, quelles que soient
41:14les conditions, cet accord sera mauvais,
41:16et même délétère pour l'agriculture familiale.
41:18On vous a entendu aller. Aujourd'hui, on a
41:20la chance d'être généreusement
41:22servi par le Bourbon. Vous l'avez cité
41:24plusieurs fois, Jean-Pierre, un restaurant tout près
41:26de l'Assemblée nationale, mais un quart
41:28des Français déjeunent chaque jour
41:30à la cantine, de la crèche à l'EHPAD,
41:32en passant par les hôpitaux ou les entreprises.
41:34On vous parle de la restauration
41:36collective, tout de suite, dans les Pieds dans le plat.
41:44Autour de cette table, on a tous la vision de ce plateau
41:46repas rachitique, servi à l'hôpital
41:48ou dans un EHPAD, qui souvent ne donne pas
41:50très envie ni aux visiteurs et encore
41:52moins aux patients. Est-ce une fatalité,
41:54Valérie, ou y a-t-il des solutions pour bien
41:56manger dans les établissements de santé ?
41:58C'est un reportage dans la résidence médicalisée
42:00Léopold Bélan de Magnanville, dans les Yvelines,
42:02et c'est signé Marion Becker
42:04et Juliette Prunier.
42:08Aujourd'hui,
42:10Atelier cuisine pour ses résidents.
42:12Ils confectionnent eux-mêmes
42:14leur repas, ils ont choisi
42:16le menu et se sont répartis
42:18les tâches. Madame Prun
42:20s'occupe des pommes de terre.
42:22On fait de la résistance,
42:24on a épluché,
42:26on coupe, on fait tout
42:28l'entrée, le plat
42:30et le dessert
42:32et on mange
42:34ensemble, c'est comme la maison.
42:36Madame Ferré, elle,
42:38confectionne la tarte aux pommes
42:40avec l'aide des professionnels de santé.
42:42On aime bien,
42:44surtout quand c'est la pâtisserie.
42:46C'est mieux que d'éplucher les pommes de terre.
42:48Chez moi,
42:50j'en faisais beaucoup.
42:52Encore hier, elle parlait avec sa petite-fille
42:54et elle lui a raconté ce qu'elle avait préparé
42:56avec elle et s'est changé leur recette du coup.
42:58Ça favorise déjà la motricité,
43:00ça rappelle les gestes qu'ils ont toujours fait
43:02à la maison et en plus, nous, on mange avec eux.
43:04Donc on peut échanger avec eux
43:06et on voit que ça augmente l'appétit et ils mangent mieux.
43:08Bonjour !
43:10Pour la directrice,
43:12ces ateliers ont un
43:14double objectif thérapeutique.
43:16Comment ça va ?
43:18On est concentrés.
43:20Vous êtes en train de terminer la tarte aux pommes ?
43:22Oui.
43:24Avec minutie.
43:26La particontabilité va les inciter à manger plus
43:28parce qu'on est content
43:30de partager quelque chose avec l'autre
43:32mais également le fait d'avoir choisi leur repas,
43:34ça va effectivement
43:36leur permettre aussi de mieux manger.
43:38À quelques pas de là,
43:40c'est l'heure du service.
43:42Ici, le restaurant a été pensé
43:44comme un bistrot pour garder l'envie
43:46et le plaisir de manger.
43:48C'est un moment de détente,
43:50le midi, c'est vrai.
43:52Et ça me rappelle aussi
43:54comme la pomme au four,
43:56ça me rappelle quand ma grand-mère
43:58m'en faisait des pommes au four
44:00que j'aimais bien.
44:02Mais tous les résidents
44:04ne sont pas autonomes
44:06et ne peuvent pas manger de repas classiques.
44:08L'équipe de restauration
44:10doit s'adapter aux besoins médicaux,
44:12mixer les plats.
44:14Tous les soirs,
44:16ils préparent une soupe complète.
44:18C'est le résultat de notre potage
44:20qu'il a cuit en mix.
44:22Notre protéine, c'était les macédaines
44:24qu'on a mixées aussi.
44:26Donc ça, c'est le résultat final.
44:28Vous voyez, ça donne une texture
44:30vraiment lisse
44:32qui tient à la cuillère.
44:34Ça permettrait d'éviter
44:36les risques de décomposition
44:38ou d'avaler à travers.
44:40Ça reste quand même une texture
44:42assez lisse et facile à manger.
44:44L'objectif, c'est de subvenir
44:46à tous les besoins nutritionnels
44:48mais aussi de conserver du goût
44:50pour maintenir l'appétit
44:52des personnes âgées.
44:54On sait que les EHPAD, les hôpitaux
44:56sont déjà en crise. Il n'y a pas de lits,
44:58il n'y a pas de médicaments.
45:00Comment restaurer la restauration
45:02dans ces établissements de santé ?
45:04Vous avez la solution ? Aurélie Trouvé ?
45:06Avant d'arriver aux solutions,
45:08je me permets de dire que
45:10pour moi, la cantine, c'est un sujet
45:12essentiel.
45:14Déjà parce que je...
45:16Comme n'importe quel parent,
45:18j'ai vu mon enfant rentrer le soir
45:20de la cantine et me dire
45:22que j'ai mangé que du pain.
45:24Je pense qu'on a un vrai problème,
45:26c'est-à-dire qu'on nourrit très mal
45:28nos enfants
45:30et les aînés
45:32dans les EHPAD et les malades
45:34dans les hôpitaux. C'est quand même terrible.
45:36C'est peut-être les gens qu'on devrait le mieux nourrir
45:38parce que je considère que l'alimentation,
45:40c'est la première étape de la vie.
45:42C'est...
45:44C'est le besoin humain fondamental.
45:46Et c'est crucial pour la santé,
45:48quand on parle d'établissement de santé.
45:50Y compris pour la santé psychologique.
45:52C'est la santé
45:54dans la tête, la santé du corps.
45:56Et donc,
45:58du coup, je suis révoltée
46:00de ça, en fait.
46:02Voilà, il y a des solutions qui existent.
46:04Est-ce que, pour vous, ce serait reproductible
46:06sur l'ensemble du territoire ?
46:08Je pense que
46:10on doit se donner les moyens.
46:12La France, si on gouverne demain,
46:14c'est quelque chose que je porterai.
46:16On doit se donner les moyens
46:18que toutes les cantines en France,
46:20d'ici quelques années,
46:22soient toutes...
46:24Permettent toutes d'avoir
46:26une nourriture, une alimentation
46:28saine,
46:30bio, locale,
46:32et cuisinée, comme c'est le cas ici.
46:34Et sur place, si possible, évidemment.
46:36Sinon,
46:38on peut faire aussi par le biais
46:40d'une cuisine centrale,
46:42si elle n'est pas trop énorme.
46:44Vous savez très bien que souvent, les cantines,
46:46il y a des appels d'offres derrière,
46:48qui, finalement, peuvent
46:50privilégier plutôt des achats en gros
46:52plutôt que du bio
46:54et du cours.
46:56Il faudrait transformer le système.
46:58C'est là qu'on revient
47:00au fait de changer le système.
47:02Ça demande deux choses.
47:04Par exemple, pour une cantine d'école,
47:06qui dépend d'une commune,
47:08on va prendre le plus simple,
47:10ça demande de remunicipaliser,
47:12de reprendre en régie publique,
47:14d'arrêter de passer par une sorte
47:16d'oligopole de multinationales
47:18qui, par ailleurs, se font des profits monstrueux.
47:20Je pense à Sodexo et à d'autres.
47:22Et qui ne savent plus, en fait,
47:24faire autre chose que de l'ultra-transformer.
47:26D'accord ?
47:28Donc, il faut revenir à des régies publiques,
47:30si possible des restaurants d'école,
47:32mais évidemment, ça coûte de l'argent,
47:34donc ça demande de redonner des moyens aux collectivités locales,
47:36contrairement à ce qui est prévu l'année prochaine,
47:38puisque le budget de l'année prochaine,
47:40le gouvernement prévoit, au contraire,
47:42de réduire fortement le budget des collectivités locales,
47:44ce qui va dégrader encore les cantines,
47:46je le dis.
47:48C'est ça, quand on dégrade les finances
47:50des collectivités locales, en vérité,
47:52on dégrade les services de la vie
47:54de tous les jours. Vraiment, les collectivités locales,
47:56vous voyez avec les cantines des Ehpad,
47:58c'est la vie de tous les jours.
48:00Voilà. Donc, il faut redonner
48:02moyens aux collectivités locales, et moi, je suis pour
48:04une aide substantielle nationale
48:06donnée aux collectivités locales
48:08et conditionnée au fait que, d'ici quelques années,
48:10elle passe en 100%
48:12ou 80% bio et locale.
48:14Ça demande des investissements
48:16de départ.
48:18Pour les aidants, pour les familles...
48:20Oui, tout à fait.
48:22Avec le nouveau Front populaire,
48:24je porte même
48:26le projet qu'on ait des cantines
48:28gratuites, notamment à l'école.
48:30Comment on fait ? Eh bien, il faut trouver de l'argent.
48:32Et on vient de le prouver
48:34dans le débat budgétaire
48:36à l'Assemblée nationale,
48:38nous sommes capables d'aller chercher 75 milliards
48:40d'euros de recettes supplémentaires, au moins.
48:42Au moins. Comment ?
48:44Eh bien, en le prenant, j'ai envie
48:46de dire, là où l'argent s'est concentré,
48:48vous le savez, c'est chez les ultra-riches.
48:50Et dans les surprofits
48:52des multinationales.
48:54Et ça, c'est un choix politique.
48:56Non, l'austérité budgétaire n'est pas
48:58une fatalité. Oui, la première
49:00des choses, c'est de répondre aux besoins des gens.
49:02Et pour y répondre, il faut
49:04de l'argent public. Et cet argent
49:06public, il existe.
49:08Simplement, il est concentré de plus en plus,
49:10je vous le dis, dans quelque part
49:12les poches des ultra-riches et des multinationales.
49:14Enfin, en tout cas, leurs actionnaires.
49:16Alors, passons des cantines qui sont
49:18effectivement un sujet de préoccupation
49:20aux hôpitaux. Ce qui est intéressant
49:22dans les hôpitaux, c'est qu'il faut souvent redonner du goût
49:24aux patients qui ont des traitements
49:26médicamentaux très lourds, notamment pour
49:28les cancers, etc., qui vous coupent l'appétit.
49:30Et ces gens peuvent se désalimenter.
49:32Est-ce que vous avez des solutions ?
49:34Je sais qu'il y a des chefs qui vont de temps en temps dans les hôpitaux.
49:36Si vous étiez
49:38au pouvoir, qu'est-ce que vous feriez
49:40pour essayer de redynamiser
49:42ce goût
49:44dans les hôpitaux ? Comment vous feriez ?
49:46Effectivement, vous avez raison.
49:48On a quasiment tous vécu ça.
49:50À l'hôpital public, c'est peut-être
49:52un des endroits où on mange le plus mal.
49:54C'est fou. Alors que c'est au moment où on est malade
49:56où on a besoin, au contraire,
49:58de bien manger pour
50:00retrouver la santé.
50:02Je vous le redis, oui, il faut
50:04donner les moyens budgétaires, parce qu'aujourd'hui
50:06les hôpitaux sont complètement
50:08étranglés.
50:10La restauration collective
50:12de façon générale, il faut redonner
50:14les moyens, notamment de faire
50:16ce que vous dites, c'est-à-dire une alimentation
50:18saine et adaptée
50:20aux patients.
50:22D'ailleurs, juste un dernier point, quand je vous dis
50:24qu'il faut changer le système, si par exemple
50:26on veut un cercle vertueux, c'est-à-dire
50:28qu'en plus, dans ces cantines-là,
50:30on utilise des produits locaux
50:32français,
50:34produits selon
50:36les normes qu'on a en France,
50:38qui, c'est vrai, parfois sont plus ambitieuses
50:40que les normes européennes.
50:42Si on veut créer ce cercle vertueux,
50:44alors il faut des appels d'offres,
50:46il faut un approvisionnement
50:48qui soit conditionné au local. Et ça, ça demande
50:50de désobéir à la
50:52sacro-sainte loi
50:54de libre concurrence
50:56européenne, puisque vous savez que normalement,
50:58le droit de la concurrence européenne
51:00l'interdit.
51:02Alors que c'est autorisé aux Etats-Unis
51:04et dans plein de grandes autres puissances.
51:06Pour privilégier son propre territoire.
51:08Mais en Europe, on s'est coupé l'herbe
51:10sous le pied nous-mêmes.
51:12Et ça demande
51:14une certaine dose de désobéissance
51:16aux règles européennes que, vous savez,
51:18nous assumons totalement à la France insoumise.
51:20On ne finit jamais un repas sans une note sucrée.
51:22C'est maintenant l'heure du
51:24Pêcher mignon.
51:28Je ne suis pas sûr, dans les Ehpad, ils aient droit
51:30à une petite tarte au noix et au caramel.
51:32Vous préférez une tarte au
51:34noix ou une tarte au caramel,
51:36ou les deux ? Les deux.
51:38Vous préférez le caramel ou les noix ?
51:40J'aime tout, moi.
51:42Aurélie Trouvé ?
51:44Les noix.
51:46Je vous avoue que j'ai choisi le dessert surtout pour les noix.
51:48Expliquez-nous.
51:50Déjà, on va le goûter, évidemment.
51:52On va goûter cette tartelette.
51:54Est-ce que vous la faites à la maison ?
51:56Non, je ne la fais pas outre-peu.
51:58Mais j'avais envie de manger une tarte au noix.
52:00Je mange des noix,
52:02par ailleurs, dans plein de plats.
52:04Les noix, j'imagine qu'elles viennent de Grenoble,
52:06celles que vous mangez ?
52:08De Grenoble ou de Périgord.
52:10Vous savez qu'il y a deux appellations
52:12d'origine protégée en France.
52:14C'est un secteur qui est en crise.
52:16Je l'ai choisi, vous imaginez aussi,
52:18il y a des raisons politiques à ce choix.
52:20Pas seulement parce que j'aime la noix,
52:22mais aussi parce que la noix
52:24est en crise, comme vous le savez,
52:26notamment du fait, justement,
52:28de cette concurrence absolument déloyale
52:30qui est faite de la part, notamment,
52:32des importations qui viennent des Etats-Unis
52:34et du Chili,
52:36et qui n'ont rien à voir, évidemment,
52:38avec les conditions de production,
52:40ici, d'arboriculture familiale
52:42en France,
52:44et qui utilisent des phytosanitaires
52:46interdits en France, etc.
52:48C'est vrai que j'ai aussi un attachement
52:50à la production de fruits. Je vais vous dire pourquoi.
52:52En fait, je crois que c'est...
52:54Je vais vous raconter comment j'ai basculé,
52:56quelque part, dans la vie électorale
52:58et à la France insoumise,
53:00dans la continuité. En fait, la noix
53:02et les fruits correspondent peut-être
53:04à une de mes premières prises de conscience.
53:06Je vous raconte pourquoi.
53:08Quand j'avais 20 ans, j'ai fait mon premier stage
53:10en exploitation agricole. J'étais en école
53:12d'ingénieur agronome.
53:14J'ai fait mon stage dans le Gard,
53:16dans une exploitation qui est quand même
53:18une grosse exploitation arboricole de 52 hectares,
53:20exactement, je m'en souviens.
53:22Il faisait de la pêche, des abricots et des pommes.
53:24Mais il était assez engagé. Alors, pas en bio,
53:26mais dans ce qu'on appelle la production intégrée.
53:28Et puis, il essayait
53:30d'avoir un engagement aussi
53:32de droit du travail
53:34sur les ouvriers.
53:36Et il se trouve
53:38que deux ans après mon stage,
53:40j'apprends qu'il fait faillite.
53:42L'exploitation s'arrête
53:44et est vendue à une autre très grande exploitation
53:46arboricole.
53:48Et je me souviens qu'il m'a dit
53:50pendant mon stage, mais tu sais, Aurélie,
53:52en fait, demain,
53:54je ne survivrai pas parce qu'il faudrait
53:56que je paye
53:58en partie ma main-d'oeuvre
54:00de façon illégale, au noir, au gris.
54:02Voilà. Et en fait,
54:04je ne peux pas tenir.
54:06D'ailleurs, ça revient à ce que vous disiez
54:08sur les restaurants et la demande
54:10de baisser, entre guillemets,
54:12et j'aime pas ce terme, le coût du travail.
54:14En vérité, il y a un problème.
54:16C'est que des exploitations comme ça ne puissent
54:18pas tenir, notamment
54:20parce qu'elles considèrent que
54:22le coût du travail, entre guillemets,
54:24ne serait pas durable.
54:26En réalité, ce n'est pas le coût du travail.
54:28On a besoin de... Et c'est un droit
54:30humain fondamental, mais on a besoin
54:32d'ouvriers, de salariés bien payés,
54:34parce que c'est ce qui fait qu'ils pourront acheter les noix,
54:36ici. Vous comprenez ?
54:38Bon. Donc on a besoin de cette demande
54:40populaire. Et on a besoin de bons
54:42salaires. Mais du coup, c'est quoi
54:44le problème ? Comment on le résout ?
54:46On le résout avec une protection commerciale.
54:48Et on ne pourra pas faire autrement demain
54:50que de se protéger davantage aux frontières
54:52commerciales. Il n'y a pas le choix.
54:54On vous laisse goûter
54:56cette tartelette qui nous a été préparée
54:58par le Bourbon, avec des noix
55:00que vous aimez tant. Et pour accompagner
55:02ce dessert, vous avez choisi
55:04une chanson, un hymne,
55:06qu'on écoute maintenant.
55:08Debout, fameuses
55:10esclaves,
55:12et brisons
55:14nos entraves.
55:16Debout,
55:18debout, debout...
55:20T'as entendu, non ?
55:22Elle m'aime pas. Alors, dites-nous
55:24pourquoi vous avez choisi cet hymne,
55:26l'hymne du MLF.
55:28C'est en lien avec mes
55:30engagements féministes.
55:32Et...
55:34Je ne m'étais pas dit que j'allais le raconter, mais je vais le faire.
55:36En fait,
55:38ces dernières années, avant de m'engager dans la
55:40France Insoumise, j'étais avec
55:42des amis... Enfin, j'ai créé
55:44avec d'autres copines, ce qu'on appelle
55:46les rosies. Je ne sais pas si vous voyez. C'est ces femmes
55:48qui sont dans les manifestations, qui dansent.
55:50Qui dansent, et qui ont
55:52des chansons très radicales, dont l'hymne
55:54des femmes, qu'on a refait un petit peu.
55:56Et on vient
55:58dans les manifestations pour porter des idées
56:00féministes, et notamment on avait commencé
56:02avec la bataille contre la réforme des retraites.
56:04Vous voyez, déjà. C'est il y a quelques années,
56:06dans une des réformes qui vise à abattre
56:08le système des retraites. En disant que les femmes
56:10allaient être les premières perdantes,
56:12alors que je ne sais plus quel responsable politique
56:14avait dit qu'on serait les grandes gagnantes.
56:16Et je me souviens, d'ailleurs,
56:18qu'au début, presque, on nous a pris
56:20avec dédain, en disant
56:22mais qu'est-ce qu'elles viennent, là, avec leurs déguisements
56:24et tout. Et puis, finalement, on est devenus
56:26un symbole.
56:28Des rosies.
56:30C'est aussi une manière
56:32de dire qu'on peut militer
56:34avec grand plaisir, aussi. Et avec joie.
56:36Et vraiment,
56:38ça a été aussi une histoire d'amitié.
56:40Je leur fais un petit coucou.
56:42On les salue. Merci.
56:44Merci infiniment, Aurélie Follet,
56:46d'avoir partagé ce repas avec nous.
56:48Merci beaucoup, Jean-Pierre. Et puis, on remercie, bien sûr,
56:50le Bourbon qui nous a concocté
56:52ce couscous, cette tartelette aux noix et caramel.
56:54Et nous, on se retrouve très très vite pour un prochain
56:56numéro de Politique à table. A très vite.