• le mois dernier
Évry, Lyon, Rotterdam…en l’espace de quelques semaines, Levis E. a attaqué plusieurs SDF avec des blocs de béton. Il est soupçonné de deux meurtres et deux tentatives de meurtre.
Michel Mary décrypte l’affaire 🕵️‍♂️
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Transcription
00:00Bonjour et bienvenue sur ma minute judiciaire du Nouveau Détective.
00:05Aujourd'hui je vais vous faire partager mon incompréhension liée à une réforme pourtant
00:12décriée par l'ensemble des fonctionnaires de la police judiciaire française.
00:16Retour sur l'affaire du tueur au parpaing. L'homme est interpellé dans un train entre
00:36Marseille et Toulon par hasard sans lien avec plusieurs enquêtes en cours. En réalité l'homme
00:45mardi soir dernier vient de se faire arrêter et rechercher pour un meurtre comme il avait à Lyon
00:53et 4 tentatives de meurtre, une à Dijon, une à Strasbourg, Évry et enfin Rotterdam. 4 services
01:03de police judiciaire français différents en plus de la police des Pays-Bas. Le problème c'est
01:09qu'aucun lien officiel n'a été fait et encore moins transmis entre les différents services de
01:16police. Aberration administrative conséquence d'une réforme récente qui était censée améliorer
01:24l'efficacité de la police judiciaire. Avant la réforme pour chaque affaire les policiers rédigeaient
01:33une note confidentielle, l'expédiaient le jour même à la DCPJ, direction centrale de la police
01:39qui redistribuait la dite note à l'ensemble des services. Revenons un instant sur la chronologie
01:47des faits. Le 25 juillet une infirmière de 42 ans est prise à partie sans raison par un individu
01:53qui lui porte plusieurs coups de pierre au visage. Les images de la vidéosurveillance confirment les
02:00faits mais la police ne parvient pas à l'identifier. On dispose donc d'un signalement d'un individu en
02:08fuite. Le 22 octobre les faits se déroulent à Evry sur le parvis de la gare RER. Là encore on ne
02:16dispose que de l'enregistrement de la vidéosurveillance où l'on aperçoit un homme vêtu
02:22de noir et de chaussures à lacets orange en train de fracasser la tête d'un SDF qui est dormait au
02:30sol. Deux détails importants, les lacets orange et sa tenue vestimentaire, l'homme n'est pas
02:36identifié, il est en fuite. Le 31 octobre c'est à Strasbourg que les choses se déroulent, cette
02:42fois une agression identique avec une pierre, même signalement de l'agresseur. Le quatrième fait se
02:49déroule à Rotterdam dans la nuit du 4 au 5 novembre, le même agresseur s'attaque à un SDF
02:56de 37 ans à coup de tuile sur le crâne. Et quelques jours plus tard le 11 novembre nous
03:02sommes à Lyon, cette fois c'est un SDF moldave allongé sur le sol proche de la gare qui est
03:09tué d'un coup de parpaing en pleine tête pendant son sommeil, même signalement les lacets orange
03:16et la tenue noire. A chacune de ces agressions la police judiciaire départementale intervient
03:23et investigue. Mais on l'a vu, le tueur en série à la pierre voyage, bouge beaucoup, sans doute en
03:31train. Chaque service de police judiciaire travaille sur son affaire sans obtenir de résultat, pas de
03:37réitération des faits sur le département. Et finalement un homme est interpellé dans un train
03:43à la suite d'une cinquième affaire sans lien apparent, mardi 12 novembre dans un train entre
03:50Marseille et Nice, une jeune femme de 26 ans est frappée sans raison par un individu dont le visage
03:56est dissimulé par une capuche noire. L'homme lui porte plusieurs coups de poing et de pied avant de
04:02s'éloigner tranquillement. La victime signale la situation au contrôleur du train, fournit le
04:08signalement du suspect, de son agresseur, que les contrôleurs vont retrouver dans le wagon qui est
04:15situé à la tête du train. Il s'agit d'un homme de 32 ans, camerounais, Lewis c'est son prénom,
04:21voyage sans papier et bien évidemment sans titre de transport. On apprendra plus tard qu'il était
04:28sous OQTF depuis le mois de juillet 2024. Il est finalement bloqué par les contrôleurs dans le
04:35train qui le remettent au policier de Toulon qui vienne le prendre en charge à la gare de la ville
04:41de Toulon. Mais à ce moment là aucun policier est au courant du palmarès de l'homme qu'ils
04:47viennent d'interpeller. Il l'interpelle pour des faits de violence commis dans le train et il
04:53l'aurait sans doute remis en liberté assez rapidement après l'avoir entendu. Et c'est tout
04:59le problème. Par chance un des policiers présents au commissariat de Toulon a vu passer sur les
05:06réseaux sociaux une vidéo relatant plusieurs agressions commises ces derniers jours, commises
05:12par un SDF sur des SDF. Et le signalement vestimentaire et le signalement physique et
05:19notamment la couleur des lacets ça colle. Et ce jeune policier l'évoque auprès de ses collègues.
05:25Bien évidemment après la police de Toulon va se rapprocher de différents autres services,
05:33notamment sur l'affaire d'Evry où les policiers disposent d'un ADN et à partir de là le lien va
05:41être fait. A ce moment là seuls deux faits sont connus dans la presse, l'affaire de Lyon et celle
05:49de Rotterdam. Alors qu'on sait aujourd'hui qu'il y a Evry, Strasbourg et Dijon. Le problème c'est
05:55qu'aucune synthèse ou fiche de signalement ou encore une note confidentielle n'a été effectuée
06:02par la hiérarchie policière soit la direction nationale de la police judiciaire. Les faits sont
06:09restés sur le plan départemental et non national. En gros l'information ne circule pas. Et dans les
06:17coulisses un policier des Yvelines échange avec une de ses collègues de Lyon, prend connaissance
06:23de l'affaire de la gare où le SDF est décédé à coups de parpaing. Les détails de l'affaire circulent
06:31sur le réseau interne de la NPJ qui est l'association nationale de la police judiciaire. Le
06:37dialogue associatif est lu par une policière de Strasbourg qui signale avoir une affaire similaire
06:44sur sa zone alsacienne de compétences. Les deux policiers de Lyon et de Strasbourg s'appellent,
06:50échangent leurs informations et c'est encore les policiers de Strasbourg qui font le rapprochement
06:55avec le dossier de Rotterdam car un policier avait vu un résumé sur un fil whatsapp. Et au sein de
07:03la police judiciaire l'ambiance est évidemment en berne. Avant cette réforme les policiers de
07:10police judiciaire, les hommes de la police judiciaire faisaient ce qu'on appelle une note confidentielle
07:15le jour même dès qu'ils étaient saisis d'un dossier ou qu'ils avaient interpellé un individu.
07:20Cette note partait à la direction de la police judiciaire qui distribuait instantanément les
07:26informations à l'ensemble des services de police judiciaire de France. J'ajoute que cette note
07:32était enrichie au fur et à mesure de l'évolution des investigations. Donc ils avaient un regard
07:38général sur toutes les investigations en cours en France. Aujourd'hui ce qui change c'est simple,
07:44les policiers rédigent toujours la note confidentielle, l'envoient à leur direction et
07:50elle n'est pas redistribuée aux différents services. L'information qui ne circule plus
07:56pose de graves difficultés à la police judiciaire. On a voulu par cette réforme qui vise à
08:03départementaliser la police au lieu de la nationaliser. Or à l'heure où la criminalité
08:10organisée gagne du terrain chaque jour et qu'elle dépasse largement les zones départementales voire
08:17nationales, il faudrait peut-être que la communication entre les services spécialisés
08:24aille vers plus de fluidité et c'est exactement le contraire qui est en train de se produire.
08:30Dans ce dossier si le policier de Toulon n'avait pas fait le rapprochement,
08:34s'il n'avait pas vu ce site whatsapp de la NPJ, il aurait sans doute après quelques heures de
08:43garde à vue remis en liberté le fameux Lewis. Voilà entre autres les conséquences d'une
08:52réforme qui selon l'ensemble des policiers de la police judiciaire n'a fait qu'empirer
08:58les choses au lieu de les améliorer. C'était ma minute judiciaire du Nouveau Détective,
09:04je vous dis à la semaine prochaine pour un nouveau dossier.

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