Au cinéma, elles incarnent une mère et sa fille dans "Toni, en famille". En vrai, ce sont deux actrices de deux générations différentes qui se sont particulièrement bien entendues sur le tournage. Camille Cottin et Julianne Lepoureau racontent comment on s'y prend pour rendre crédible une famille à l'écran.
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Court métrageTranscription
00:00Je veux vraiment te dire merci du fond du cœur, parce que je le pense.
00:03Et merci d'avoir été là pour nous, de nous avoir soutenus, encouragés,
00:07même pour tout ce qu'on faisait.
00:09Tellement de bienveillance aussi de ta part. Merci beaucoup.
00:12Merci à toi.
00:14Dans le film, Tony Infamy, vous incarnez une mère et sa fille.
00:19Juliane, toi t'as réagi comment quand on t'a dit
00:22ta maman ça va être Camille Pottin ?
00:24J'étais trop contente franchement, parce que t'es une actrice que j'aime beaucoup
00:28dès là, à la base, j'avais pu lire des projets que t'avais fait et j'étais vraiment trop contente.
00:34Sur le tournage, entre vous, avec les autres,
00:37est-ce que vous avez partagé vos expériences, vos vécus ?
00:40Camille vous le disait, Juliane, c'est pas du tout ton premier film.
00:44Est-ce que vous avez échangé ce que vous vous êtes dit parfois ?
00:47Sur le métier.
00:48Ça pouvait être très bienveillant ou juste quelques petites anecdotes,
00:52mais c'était pas nos plus grands sujets de conversation.
00:57Moi j'ai adoré les voir improviser, par exemple,
01:00à un moment la maman va faire son coming out sur son choix de vie,
01:06et donc ils sont dans la cuisine, ils sont tous en train de parler,
01:10et la situation telle que c'est écrit dans le scénario,
01:13c'est Tony essaye de prendre la parole mais les enfants ne l'entendent pas,
01:17parce qu'ils sont dans leur conversation.
01:19Donc ils se sont mis à improviser sur la discussion.
01:23Mais moi je buvais du petit lait, j'aurais pu les laisser parler pendant des heures.
01:27Ils sont brillants, j'avais fait un stage d'impro il y a très longtemps,
01:31ils disaient que le principe de départ de l'impro, c'était de toujours dire oui à ce qu'on propose.
01:36Mais voilà, pour faire une bonne impro, je pense qu'il faut être très conscient des autres,
01:41laisser la place, écouter rebondir, renvoyer la balle,
01:46et eux ils le faisaient vraiment, moi ça aurait pu durer des heures,
01:50ça faisait des heures à les regarder,
01:53et je trouve que Juliane elle est très pro,
01:58mais en plus il y a quelque chose de par son âge, sa maturité, sa sensibilité,
02:06de tellement spontanée, pas truquée, je dirais elle a de la technique,
02:12mais il y a quelque chose de très beau, de très pur dans sa façon de jouer,
02:19qui place à un endroit, quand on est adulte, qui est assez unique.
02:26Une des choses qui m'ont frappée dans le film, c'est à quel point elle a l'air vraie cette famille,
02:31à quel point on y croit, aussi bien entre les frères et soeurs que vous,
02:35avec Juliane et avec tous les autres, comment ça se construit cette relation là ?
02:39C'est vrai que dans la vraie vie, on était tous très proches,
02:42il y avait une alchimie vraiment forte entre nous,
02:45et un lien très fort qui s'est créé très vite, nous on a tourné un mois et demi,
02:49où un mois et demi on était tout le temps ensemble, le soir on se retrouvait, on mangeait ensemble,
02:54et en fait on a vraiment créé comme une famille,
02:57et même avec Camille c'était pareil, on était très très proches.
03:00Ils étaient tous à fait au camping, un camping en dur,
03:06et Nathan était beaucoup avec eux, Nathan le réalisateur avait 22 ans,
03:13donc il était assez proche d'eux, même en âge,
03:17et c'est vrai qu'il a passé beaucoup de temps avec vous tous les soirs,
03:21et les jeux, les pétanques, les unos, il y a eu beaucoup de jeux,
03:25et moi ce qui me frappait quand on se retrouvait sur le plateau,
03:29c'était la bienveillance entre eux.
03:32Et vous cette mère, vous êtes allée la chercher exclusivement dans le scénario,
03:35ou vous êtes allée la chercher ailleurs ?
03:38J'ai une famille, j'ai une grande fratrie,
03:41on est une famille recomposée, mais j'ai 4 frères et soeurs,
03:44et j'ai 24 ans d'écart avec ma dernière soeur,
03:47donc presque plus que l'écart entre Tony et sa grande-fille.
03:53Donc comme je suis l'aînée de cette fratrie,
03:58j'ai pu aller chercher un peu dans ce vécu-là.
04:04Voilà, ma belle-mère qu'on a élevée 3,
04:08je pense qu'à partir de 3 on peut commencer,
04:11dès que les adultes passent en minorité, on peut commencer à parler de famille nombreuse.
04:14Donc j'ai un peu observé, j'ai des amis qui élèvent toutes seules leurs enfants,
04:18donc je me suis un peu inspirée de tout ça.
04:23Et puis de mon expérience de maternité aussi, de mère,
04:29je suis très touchée par la solitude de cette femme aussi.
04:34Elle épaule beaucoup, mais elle n'est pas très épaulée,
04:37et c'est normal, c'est comme ça.
04:40Mais je trouve ça touchant de raconter ça,
04:43et voilà, j'ai repensé à ma maman.