C'est dans un contexte inédit que se déroule actuellement l'élection présidentielle au Sénégal. Report, candidatures rejetées et un vote qui a lieu en plein mois du ramadan. Edouard Berenger Gning, journaliste pour Brut, est sur place, il nous raconte tous les enjeux de cette élection, prévue ce dimanche 24 mars.
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00:00Salut tout le monde, c'est Edouard pour Brut, alors je suis actuellement au Sénégal pour couvrir
00:03l'élection présidentielle dont le premier tour aura lieu ce dimanche 24 mars. Une présidentielle
00:08qui se déroule dans un contexte inédit car ici nous sommes en pleine période du ramadan,
00:13un moment très calme dans un pays qui compte 94% de musulmans et cela impacte d'ailleurs
00:18fortement l'engouement autour de cette campagne sur le terrain. Ce qu'il faut savoir c'est que
00:22l'élection présidentielle était prévue à l'origine le 25 février dernier mais à la surprise générale
00:26quelques jours avant le début de la campagne officielle, l'Assemblée nationale a voté le
00:30report de l'élection en l'absence de certains partis d'opposition qui ont été expulsés de
00:35l'hémicycle par les forces de l'ordre, une décision qui a provoqué un tollé dans le pays.
00:38Au terme de plusieurs semaines de crise politique, de manifestations violentes qui
00:52ont fait quatre morts sous la pression de la communauté internationale et de ses
00:55opposants, le président Macky Sall a cédé et a accepté d'organiser les élections dans les
01:00meilleurs délais. Ce qui est particulier pour cette élection c'est que deux camps polarisent
01:03les débats, deux camps représentés par deux hommes qui n'ont pas pu être candidats. D'un côté
01:08l'actuel président Macky Sall à qui la constitution ne permet pas de briguer un troisième mandat et de
01:13l'autre son opposant historique Ousmane Sonko dont la candidature a été rejetée par le conseil
01:17constitutionnel. Officiellement ce sont donc l'ex-premier ministre Amadou Ba, le candidat
01:22du pouvoir et Bassiroujo Maïfahi pour le parti d'Ousmane Sonko qui s'affrontent. Sur place le
01:26climat est calme surtout depuis la promulgation de la loi d'amnistie adoptée par l'assemblée
01:31nationale qui a entraîné la libération d'Ousmane Sonko et de Bassiroujo Maïfahi. Les deux hommes
01:35étaient emprisonnés depuis des mois, le premier pour corruption de la jeunesse, le second pour
01:39propagation de fausses nouvelles et insultes à magistrats. Leur libération a suscité des scènes
01:44de liest dans les rues de Dagar. Si l'on en croit ce que j'entends ici c'est ce camp qui remporte
01:52les adhésions des jeunes. Il faut dire que le camp d'Ousmane Sonko apparaît comme le parti du
01:56changement. Il souhaite notamment une rupture avec la France et n'exclut pas de sortir du France-EFA.
02:01Mais le camp présidentiel n'a pas dit son dernier mot. L'ex-premier ministre Amadou Ba apparaît
02:06comme un homme d'expérience qui peut séduire de nombreux autres électeurs ici à moins qu'une
02:10candidate ne crée la surprise. Anta Babacar Ngom, la seule femme en lice pour cette présidentielle.
02:15Anta Babacar Ngom est la patronne d'un des principaux groupes agroalimentaires du Sénégal.
02:20Elle est novice en politique mais pourrait bien créer la surprise avec sa campagne axée sur les
02:25jeunes et les femmes. Bref, ici tous les jeux sont ouverts. Fin du suspense dimanche donc où un peu
02:30plus de 7 millions d'électeurs sénégalais sont appelés à choisir le cinquième président de leur histoire.