Quand l'abbé Pierre appelait ceux qui ont un toit à sauver du froid ceux qui n'en ont pas… C'était il y a 70 ans, le 1er février 1954.
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00:00L'abbé Pierre a appelé tous ceux qui ont un toit, à l'aider à sauver du froid de la longue nuit d'hiver, ceux qui n'en ont pas.
00:07Et il a eu du monde à son rendez-vous du Panthéon.
00:10Je gribouillais à toute vitesse les dix lignes, mes amis au secours, etc.
00:15Mais sans aucune préparation.
00:17Je n'ai pas pris une demi-heure à réfléchir.
00:20C'est venu comme ça, parce que c'était ce qu'on vivait.
00:23On ne pouvait plus.
00:25Dès le soir, les paquets de couverture de vêtements affluaient.
00:29Et ce ne sont pas seulement des riches qui ont donné quelque chose.
00:32Et la nuit, l'abbé Pierre et ses compagnons s'en sont allés ramasser tous ceux qui dans les rues traînent jusqu'au matin, parce qu'il n'a pas de maison.
00:40Tant qu'il en restera une famille logée comme des cochons, le combat devrait être le même.
00:47Et on pourrait presque dire de manière paradoxale, moins il y en a, plus on est coupable.
00:53Parce que quand il y en avait la moitié des Français, on disait qu'il faudrait très longtemps.
00:59Mais plus on approche d'un petit nombre, plus c'est possible d'en sortir.
01:04Chaque nuit, a-t-il dit, ils sont plus de 2000 recroquevillés sous le gel, à la rue, sans toit, sans pain.
01:12Plus d'un presque nu.
01:14On n'y avait pas pensé.
01:16Il a fallu se foutre d'abbé Pierre pour nous en faire souvenir.
01:19Mais maintenant, il ne faut plus l'oublier.
01:22La volonté politique est politique d'abord dans l'opinion publique.
01:27Parce que Dieu, bien sûr, est en démocratie.
01:29Et en démocratie, les élus, les ministres, les candidats, ils font ce que veulent le plus grand nombre.
01:37Or, comme heureusement, en France, ce n'est pas le plus grand nombre qui est dans la misère,
01:43on ne s'occupe pas de ceux qui sont dans la misère.