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"Les gens en situation de handicap, c’est 10 % de la population en France. On les entend jamais, on les voit pas assez, du coup j’avais envie de les mettre sur le devant."

Pour son premier film "Un p’tit truc en plus", l’acteur et humoriste Artus a décidé de donner la réplique à une dizaine de comédiens amateurs en situation de handicap. On l’a rencontré avec Ludovic, l’un d’eux.

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Transcription
00:00L'histoire du film, en fait, c'est un truc en plus.
00:04Un petit truc en plus, je vais peut-être l'appliquer de temps en temps.
00:07Avec un truc en plus, ouais.
00:08Un petit truc en plus.
00:09Et le titre du film, en fait, c'est un père et un fils qui va dans une banque.
00:15À la bijouterie.
00:16À la bijouterie, ouais.
00:17Et qui lui font un braquage.
00:18Qui lui font un braquage, ouais.
00:21Et c'est tout ? C'est une soirée de l'âle, le film ?
00:23Non.
00:24Et qu'ils se cachent, et qu'ils cherchent un endroit pour se cacher,
00:26et qu'ils trouvent un adulte, un bus.
00:28Et après, il y a les valises et quand ça fait clic, clic, clic, clic, et pam, pam, pam.
00:32Voilà.
00:33J'espère que vous avez compris.
00:34Parce que si vous avez compris, voilà, consultez.
00:38Et non, ils cherchent un endroit pour se cacher,
00:40et ils vont trouver un bus rempli d'adultes en situation de handicap mental.
00:44Et moi, je vais me faire passer pour un handicapé mental pour me cacher avec vous.
00:48C'est ça.
00:49Ouais.
00:50Voilà.
00:51Les gens sont effrayés par ce qu'ils connaissent pas
00:53et par ce qui est différent.
00:55Et du coup, ils pensent que...
00:58Et honnêtement, il y a plein de gens, c'est pas méchant,
01:00il y a plein de gens qui savent pas comment s'adresser à une personne porteuse de trisomie 21,
01:04un autiste, un machin.
01:05Et du coup, plutôt que d'y aller et d'être maladroit, ils y vont pas.
01:08Faut que les gens vraiment se disent qu'il vaut mieux être maladroit que de pas y aller.
01:11Franchement, il vaut mieux aller voir quelqu'un et peut-être dire une connerie,
01:15peut-être dire voilà, mais que de pas aller vers eux.
01:17Parce qu'en plus, vous allez vous rendre compte qu'en fait, c'est simple.
01:21Les gens en situation de handicap, tout type de handicap confondu,
01:24c'est 10% de la population en France.
01:26On les entend jamais, on les voit pas assez.
01:28Donc ça me paraissait normal.
01:31En tout cas, j'avais vraiment envie de les mettre sur le devant.
01:34Et surtout, ils ont un imaginaire et une folie dans le bon sens du terme
01:38qui est jouissive et je comprends pas qu'on les voit pas plus
01:41parce que c'est du caviar.
01:43Pourquoi tu m'as pris, moi ?
01:44C'est quoi tes qualités ?
01:45Mes qualités, c'est de dire des insultes.
01:49Mais c'est pas que dire des insultes.
01:51C'est parce que t'es rigolo.
01:53Parce que je suis rigolo, oui.
01:54T'es jovial.
01:55Je suis jovial, ouais.
01:56T'es quoi ?
01:57Je suis jovial, ouais.
01:59T'es lumineux.
02:00Je suis lumineux, ouais.
02:02Ouais.
02:03Après, vous remettrez les lettres dans l'ordre.
02:05Mais voilà, et t'as cette bouille.
02:08Et t'es de bouille, ouais.
02:10Est-ce que du coup, ça t'a donné envie de faire d'autres films, Ludovic ?
02:13Oui.
02:14C'est vrai ?
02:15Oui.
02:16T'as des idées précises de films que tu souhaites faire ?
02:18De la comédie, du drame ?
02:20Famille Adams.
02:21Non, pas Famille Adams, non.
02:24C'est Oncle Fétide.
02:26C'est Oncle Fétide.
02:28Cherchez pas.
02:29S'il y a un rôle, c'est Oncle Fétide.
02:31Artus !
02:32Mais regarde.
02:33Cette folie, ce coup, c'est Oncle Fétide.
02:35Ouais.
02:36Ça parait que t'as de la moquerie, presque, de ton personnage.
02:38Enfin, il peut être perçu comme de la moquerie.
02:40En fait, c'est à partir du moment où on fait un personnage...
02:42Moi, je trouve que...
02:44C'est toujours ce truc, aujourd'hui, de...
02:46Est-ce qu'on se moque quand on fait un accent ?
02:48Non, moi, je trouve que c'est juste rire des différences
02:50qui sont là et qui sont présentes et qu'il faut assumer.
02:52En fait, on est différents.
02:54Et c'est beau, au contraire.
02:56C'est cool de...
02:58Ça te dérange, toi, quand je suis filmeur, quand je suis handicapé ?
03:00Pas du tout.
03:02Tu le fais très bien.
03:04Merci.
03:06Ah, non, tu le fais très bien.
03:08T'as un comédien qui est très bien.
03:10Tu le fais très bien.
03:12Merci.
03:14Très bien, Artus.
03:16Merci, mon Ludo.
03:18Voilà, la réponse, elle est là.
03:20Et j'espère que ça le sera toujours
03:22à partir du moment où on sait qu'il n'y a pas de fond.
03:24Évidemment, si demain, on apprend que je suis homophobe
03:26et que le sketch du québécois, il n'aura plus du tout la même saveur,
03:28on se dira, ah ouais, cette vanne-là, c'est marrant,
03:30parce que, du coup, je ne l'interprète plus de la même façon.
03:32Si on se rend compte que je suis handiphobe,
03:34on se dira, ah ouais, le perso de Sylvain, en fait,
03:36il était... Ah ouais, non, pas beau.
03:38Moi, le but, c'est qu'on sorte du film en oubliant le handicap
03:40et qu'on se dise juste, j'ai vu une bande de gars
03:43avec qui j'avais envie d'être, avec qui j'avais envie de me marrer
03:45et voilà, et j'ai oublié le handicap.
03:47C'est pour ça que ce n'est vraiment pas le sujet du film.
03:49Le sujet, c'est...
03:51C'est ces deux braqueurs, mais c'est...
03:53C'est vraiment...
03:55Le handicap n'est pas le sujet.
03:57J'ai les acteurs qui ont un petit truc en plus,
03:59en situation de handicap, mais...
04:01Mais... T'es d'accord ?
04:03Moi, je suis d'accord, ouais.

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