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“Je ne suis pas fan de moi dans mes films en général”

Sa conception du métier d’acteur, ses performances ratées, sa vision des réseaux sociaux… Pierre Niney se confie à Brut très librement dans un entretien long format, à l’occasion de la sortie du “Comte de Monte-Cristo” au cinéma.
Transcription
00:00Est-ce que vous avez déjà eu peur, comme acteur ?
00:03Toutes les veilles de tournage, tous les tournages.
00:07Je crois que ça fait partie du job quand même, d'avoir un minimum de trac.
00:11Au théâtre je l'avais beaucoup, c'est aussi une des raisons pour lesquelles je me suis un peu éloigné du théâtre
00:14et j'y reviendrai sûrement, j'adore ça.
00:16Mais c'est vrai que je gérais moins bien je pense mon trac à l'époque, je le gérerais mieux aujourd'hui.
00:23Le premier jour de tournage sur Montecristo, on avait une grosse scène en plus,
00:25où je devais dire tout simplement, je suis une conte de Montecristo pour la première fois du film.
00:29Et on se retrouve avec Matt et Alex, les réalisateurs, et on se regarde et littéralement on a dit
00:35« bon, on a tous dormi trois heures quoi ».
00:38Et chacun a dit « ouais, moi deux heures et demie je pense, moi trois heures, moi quatre heures grand max ».
00:42Et vraiment, on était tous comme trois gamins, sur-excités et apeurés.
00:47Ça fait partie du job quoi, et puis après on rentre les premières scènes, ça se passe bien,
00:50et on rentre dans le bain, et puis après on est tellement épuisé.
00:52Moi j'avais 150 heures de maquillage sur le film, réparties sur 75 jours ou 80 jours.
00:57J'étais explosé, donc tu dors quoi, après tu dors.
01:00C'est marrant ça, parce qu'à Cannes par exemple, moi je vais pas vous mentir, je dors peu,
01:03parce qu'il y a les intervalles le jour et puis la place le soir.
01:05Ouais, je vous sens de nature nerveuse aussi.
01:07Ah ouais ? Ah merde !
01:08Non, non, mais c'est comme ça, on a tous des natures.
01:10Je vais respirer un peu plus.
01:11Non, non, c'est la jambe, le bras.
01:14Non, vous observez quand même.
01:15Ah bah bien sûr, c'est mon job pour le coup.
01:17Mais est-ce qu'il y a une hygiène de vie quand on est sur un tournage ?
01:19Est-ce qu'on peut se coucher tard et être bon le lendemain ?
01:21Il y a des gens qui savent le faire, ouais.
01:23Il y a des gens qui savent le faire.
01:24Moi, je suis un peu adepte des insomnies, donc je le fais aussi, mais sans faire la fête.
01:27Juste au côté moins fun.
01:29Mais il faut une hygiène de vie.
01:31Moi, c'est vrai qu'il y a un professeur de théâtre au cours Florent, justement,
01:35qui s'appelle Jean-Pierre Garnier, qui nous avait dit
01:39il y a une grande partie du job, c'est apprendre votre texte, être bon bien sûr,
01:41mais attention, attention, 70% du job, c'est aussi bien dormir.
01:45Si vous dormez pas bien, vous travaillez mal, vous êtes pas créatif,
01:48vous pouvez pas proposer des choses.
01:51Et en fait, à partir de ce moment-là, j'ai décomplexé sur le fait de prendre au sérieux mon sommeil,
01:55que ce soit quelque chose de sérieux.
01:57Alors vous, vous avez commencé assez jeune, acteur.
02:00Vous avez fait le cours Florent, vous avez fait plein de trucs.
02:02La comédie française, vous étiez le plus jeune à la comédie française.
02:05Qu'est-ce que vous avez appris dans ces cours ?
02:08J'ai appris à ne pas avoir peur du ridicule,
02:12à projeter la voix quand on est au théâtre.
02:15J'ai appris à ne pas avoir peur d'embrasser des rôles, des personnages.
02:21J'ai appris la patience aussi, la patience pour avoir les rôles qu'on désire plus,
02:28des rôles plus importants.
02:30Et surtout, un des trucs importants, c'est se sentir légitime quand on joue quelque chose,
02:35se sentir légitime d'être sur un plateau de théâtre ou d'être dans un film.
02:38Ça, c'est la confiance en soi, quoi ?
02:39C'est la confiance en soi, c'est aussi l'impression qu'on a quelque chose à dire.
02:42Donc, être sûr qu'on a quelque chose à apporter à un personnage pour se sentir légitime.
02:48Évidemment, ça construit notre confiance aussi, mais il y a un truc aussi de se dire
02:52pourquoi je fais ce métier, pourquoi j'ai envie de raconter des histoires,
02:55savoir pourquoi on est à cet endroit-là.
02:56Je pense qu'au final, ça peut se sentir aussi dans les prestations.
02:59Est-ce que vous avez déjà été mauvais dans un film ?
03:00Oui.
03:01Dans plusieurs films ?
03:03Ouais, au moins deux.
03:05Et comment ça se passe quand on fait un film, qu'on pense avoir été mauvais,
03:09et que le film reste après ?
03:11Non, ça va.
03:12C'est bon.
03:13Moi, j'ai eu la chance que c'était quand j'étais jeune.
03:15N'allez pas chercher, arrêtez là, c'est pas la peine.
03:18C'était quand j'étais jeune, donc je vais mettre ça sur l'inexpérience,
03:21sur le dos de l'inexpérience, bien que je m'en veux quand même.
03:24Mais il y a au moins deux films où je suis mauvais.
03:26Il y en a un que les gens ne retrouveront jamais,
03:28un autre, possiblement, qui est quand même un peu là, que tu peux retrouver en VOD.
03:32Ah, on m'appelle, je dois y aller.
03:34Un autre en VOD qui est malheureusement retrouvable, je pense.
03:37Mais je vois les problématiques, je vois ce que je ne fais pas bien,
03:41donc ça, ça me rassure.
03:42Parce que je me dis, ok, ce n'est pas un truc insondable,
03:43où je suis genre en mode, putain, mais pourquoi je suis aussi nul ?
03:46Après, je ne suis pas fan de moi dans mes films.
03:47En général, je ne les re-regarde jamais.
03:49Je les vois à des avant-premières comme ça, et puis je ne les revois jamais.
03:51Mais il n'y a pas une frustration ?
03:52Parce qu'entre le moment où on est sur le tournage et le montage,
03:55les choix de mise en scène, du réalisateur,
03:57est-ce que ça vous est arrivé aussi de regretter que telle prise a été choisie au montage,
04:02alors que vous auriez aimé une autre ?
04:03Complètement. C'est pour ça que j'adore le théâtre.
04:04C'est que tu es ton propre metteur en scène au bout d'un moment.
04:06C'est frustrant parfois, bien sûr.
04:08Au cinéma, c'est frustrant parfois.
04:09Tu as l'impression qu'on coupe tes rythmes, en fait.
04:11Par exemple, tu as un petit temps de silence avant de répondre,
04:13une petite réflexion, tu regardes, et puis tu réponds,
04:16et c'est important parce que c'est chargé.
04:17On te parle de quelqu'un de ta famille, on te parle d'un passé difficile,
04:20et on te coupe ce silence en se disant, il faut qu'il rentre dedans, c'est plus efficace.
04:23Ah, mais en fait, tu dis, ça ne raconte plus du tout la même chose, quoi.
04:25Il y a moins de passifs, il y a moins de traumas, il y a moins de...
04:29Voilà, j'essaie de donner un exemple un peu comme ça, spontanément,
04:32mais bien sûr, parfois, tu as l'impression qu'on te sac un peu tes rythmes.
04:36Possiblement, c'est ça dans le montage qui peut frustrer les acteurs.
04:39Prendre un temps avant de parler ou répondre tout de suite,
04:41c'est deux choses très, très, très différentes.
04:44Ça, ça s'apprend avec l'expérience ou c'est juste du feeling inné ?
04:47Les deux.
04:48Bah, les deux.
04:49L'expérience, je dirais plus, c'est comment la caméra réagit avec toi.
04:52Parce qu'en fait, il y a une alchimie avec la caméra qui est assez imprévisible.
04:55Tu peux être incroyable en cours de théâtre et on te dit,
04:58ah, t'es parfait, tu vas être super au ciné.
04:59Et d'un coup, avec la caméra, il y a un nouvel élément qui arrive.
05:01La caméra, il y a un truc magique et mystérieux quand même,
05:04de l'ordre de l'insondable et de l'imprévisible.
05:06Elle adore des gens, elle aime moins des gens.
05:08Et parfois, certaines optiques, c'est-à-dire un gros plan ou un plan plus large,
05:13te sied plus ou moins.
05:14Il y a des gens, ils connaissent leurs optiques.
05:16Ils disent, moi, j'ai besoin d'un 70 mm, moi, j'ai besoin d'un 50 mm.
05:19Et du coup, ça, c'est l'expérience.
05:20C'est que l'expérience au fur et à mesure des films.
05:22Vous parlez de technique.
05:24Pour porter la voix, c'est quoi les techniques au théâtre
05:27et en quoi elles sont différentes des techniques du cinéma ?
05:30Disons que comme on n'a pas le zoom et le gros plan au théâtre,
05:33il y a peut-être l'idée de parfois accentuer et décupler un peu
05:38certaines intentions, certaines émotions, certains regards et porter la voix.
05:42Parce que quand on est à la Comédie française,
05:44je crois que c'est une salle de 900 places et quelques.
05:46Ça va là-haut jusqu'à 60 mètres au-dessus de votre tête.
05:50Les gens qui ont payé pour être là-haut ont le droit d'entendre
05:52autant que les abonnés qui sont juste devant vous.
05:54Donc, démocratiquement, il faut porter la voix et c'est un très bon exercice.
05:59Porter le regard aussi, distribuer le regard dans la salle
06:01pour occuper l'espace, occuper le spectateur ou qui soit.
06:07Donc, tout ça, c'est de la technique.
06:09Après, il y a de la technique au cinéma aussi.
06:11Là, il y a des marques par terre là où on est.
06:13Quand on tourne, il y en a beaucoup aussi.
06:14Il faut savoir marcher, s'arrêter au bon endroit de la marque
06:16parce qu'il y a quelqu'un qui va faire le point sur vous.
06:19Si vous n'arrêtez pas au bon endroit, il est foutu.
06:21Ça peut être flou et tout ça.
06:22Il y a aussi au cinéma plein de petites choses à savoir
06:24par rapport aux différentes optiques, aux différents trucs.
06:27C'est passionnant aussi.
06:28C'est aussi assez infini. Tu peux te plonger là-dedans et voilà.
06:31Donc, c'est des métiers techniques quand même les deux.
06:33Mais le théâtre, pour un acteur, demande plus de responsabilité quand même.
06:39Alors, s'il y a des techniques différentes entre théâtre, cinéma,
06:42est-ce qu'on peut imaginer qu'il y ait des techniques propres à YouTube,
06:47à les vidéos sur Internet, des acteurs finalement qui jouent différemment
06:50parce que c'est YouTube ?
06:52Non. Pour de la fiction sur YouTube, non.
06:55L'idée, c'est de jouer, de faire comme si, de jouer le mieux possible,
06:57c'est-à-dire de faire croire qu'eux, donc se faire croire qu'eux d'abord
07:00et ensuite, pour mieux faire croire aux autres.
07:02Donc ça, c'est toujours le même ressort.
07:04Théâtre, cinéma, films d'horreur, comédie, thriller et vidéos
07:08qu'elles soient sur YouTube ou un autre support.
07:10Après, pour les influenceurs, faire un vlog ou une vidéo
07:15où tu racontes une histoire d'un truc, une anecdote ou un fait divers.
07:19Oui, je pense que là, il y a des grammaires différentes
07:21effectivement pour capter l'attention.
07:22Le montage est différent par exemple.
07:23Le montage est différent, beaucoup plus dynamique.
07:26Et puis, ils vont aller chercher avec leur miniature,
07:28avec effectivement le fait de changer de plan souvent
07:31pour continuer d'entertainer le cerveau humain.
07:34Voilà, il y a plein d'autres petites techniques évidemment
07:36qui sont en fait dérivées toujours de ce qu'on fait à l'image,
07:38donc de ce qu'on fait depuis des années et des années au cinéma.
07:42Mais là, qui est encore plus vitaminé pour les influenceurs.
07:45Je pense que vous êtes l'acteur le plus populaire auprès du public de Brut.
07:49En grande partie parce que vous êtes présent pas mal sur les réseaux sociaux.
07:54Et donc, ça crée peut-être une proximité et tout ça.
07:55Mais je me pose la question, est-ce que c'est bien ?
07:58Est-ce que finalement, vous n'êtes pas trop proche du public
08:00qui ne vous découvre pas au cinéma ?
08:02Vous le voyez en fait tous les jours sur son téléphone portable,
08:04à travers les stories, tout ça.
08:05Comment vous vous positionnez ?
08:06Qu'est-ce que vous pensez de ça ?
08:07C'est une très bonne question.
08:08Je pense qu'effectivement, il faut arriver à entretenir le désir du public
08:12et son propre désir pour ce métier.
08:13C'est déjà un travail et être trop exposé, c'est une problématique.
08:18Être pas assez exposé, ça peut être aussi une problématique aujourd'hui
08:22où il y a beaucoup de films, beaucoup de propositions sur les plateformes.
08:25Moi, c'est vrai que naturellement, mon plaisir naturel m'emmène
08:28à communiquer avec ma communauté, principalement sur Instagram, un peu sur TikTok.
08:33Et en fait, naturellement, quand j'ai envie de poster un truc,
08:36c'est vrai que je le poste parce que j'aime bien ce rapport direct sans...
08:39Désolé, mais journaliste entre nous et entre moi et eux.
08:42Je ne suis pas sûr d'en être un.
08:43Sans attaché de presse, sans ce filtre-là.
08:48Aujourd'hui aussi, je pense qu'il y a une valeur à notre parole directe
08:52dans un moment où la nuance existe de moins en moins,
08:55où c'est difficile de nuancer les propos, surtout sur les réseaux sociaux.
08:58Du coup, c'est vrai que les filtres, moi, parfois, me font un peu peur.
09:02L'idée que la parole soit un peu changée, tronquée
09:04et qu'il arrive des fausses informations dans ce melting pot-là.
09:10Donc, c'est vrai qu'avoir un lien direct avec les gens qui ont envie de me suivre,
09:13encore une fois, ils ne sont pas forcés,
09:14ils peuvent se désabonner et il n'y aura pas de problème.
09:18Moi, j'aime bien ce lien.
09:19Là, on se parle, il y a plein de gens autour, c'est ce qu'on appelle un junket.
09:24Vous avez enchaîné je ne sais pas combien de journalistes,
09:25il y en a je ne sais pas combien qui vont passer après.
09:28En général, les journalistes ne sont pas très imaginatifs,
09:30ils posent les mêmes questions, vous faites les mêmes réponses.
09:32C'est un peu le cirque, quoi.
09:34Comment vous vivez la promo, c'est un devoir, c'est un plaisir, c'est quoi ?
09:37Ça dépend de l'interview.
09:39Ça dépend de l'interview, c'est vrai.
09:40Parfois, quand on répète ce qu'on a dit, qui est déjà dans le dossier de presse,
09:43qui est un peu le truc où on a déjà répondu aux questions principales,
09:47on va dire pourquoi vous avez voulu faire ce film, comment vous avez préparé.
09:50Oui, c'est un peu redondant pour nous, on ne va pas se mentir.
09:53Le service après-vente n'est pas ce que je préfère dans l'acte artistique
09:57parce que j'ai toujours aimé l'idée que les artistes proposent une oeuvre
10:00et qu'elle parle d'elle-même.
10:01Cependant, c'est normal.
10:03Moi, je produis un peu encore une fois, j'ai réalisé des petits trucs.
10:06C'est normal de vouloir aussi faire parler du truc, le faire connaître.
10:08Il y a tellement de propositions aujourd'hui.
10:10Ce n'est pas comme il y a 40 ans au cinéma où il y avait deux films
10:12et à la télé, il y avait trois chaînes.
10:14Et en fait, le divertissement, c'était plus concentré sur quelques trucs,
10:18quelques projets, quelques films.
10:20Là, évidemment, l'offre est tellement grande qu'il faut que les gens,
10:23au moins, ça leur parvienne l'information de quoi ça parle et qu'on leur donne envie.
10:26C'est naturel, mais ce n'est pas forcément naturel pour nous de le faire.
10:30Il y a des gens qui aiment plus ou moins.
10:31Moi, je ne suis pas réticent à l'exercice.
10:32J'aime bien quand il y a des questions qui sortent un tout petit peu de la routine
10:36parce qu'évidemment, on est plus spontanés, nous aussi.
10:38Donc, c'est plus agréable pour les gens à regarder.
10:41Voilà, ce n'est pas ma partie préférée du job.
10:42En même temps, j'accepte volontiers.
10:45Et parfois, je fais des promotions où je m'éclate carrément.
10:47Il y a même des...
10:49Voilà, c'est pour ça aussi que j'essaie de varier un peu les plaisirs.
10:50Par exemple, là, je suis allé faire une vidéo avec Loris Giuliano sur YouTube
10:54et c'était un vrai plaisir de faire un truc complètement autre.
10:56On faisait du micro trottoir avec les gens pour parler de fiasco.
11:00Mais l'interview de tout de suite est très intéressante aussi.
11:03C'est rare que je parle aussi précisément du métier d'acteur.
11:06Alors, on va parler un peu de Monte-Cristo quand même,
11:08parce que c'est pour ça que vous êtes à Cannes.
11:10On va prendre l'ordre chronologique.
11:12Comment ça se passe, en fait ?
11:13Vous recevez un scénario au début, vous le lisez.
11:17Qu'est-ce que vous vous dites ?
11:18J'ai eu un coup de fil de Dimitri Rassam, qui est le producteur du film,
11:21qui est un producteur du coup assez fou et ambitieux
11:24pour se lancer dans des projets comme le conte de Monte-Cristo.
11:26Et il me dit, voilà, j'ai deux réalisateurs,
11:31Alexandre Delapatellière et Mathieu Delaporte,
11:33qui pensent à toi depuis longtemps
11:35pour jouer Edmond Dantes dans le conte de Monte-Cristo.
11:38J'avoue, c'est un coup de fil dont je me rappellerai toute ma vie, je pense.
11:41Il y en a trois, quatre comme ça, mais celui-là, je m'en rappellerai,
11:43parce que c'est une épopée de dingue.
11:46Et c'est un rôle quand même très noir, très dark,
11:48qui moi m'a toujours attiré, m'a toujours plu,
11:50justement dans l'exploration de la noirceur de l'âme humaine,
11:54d'un être humain qui pense qu'il a tous les droits pour se venger,
11:58qui en a en plus les moyens puisqu'il est l'homme le plus riche du monde.
12:01Donc, il y a quelque chose qui me fascine dans ce roman depuis longtemps.
12:03Et donc, ça a été ce coup de fil qui a lancé le truc pour moi.
12:07Et alors, tout de suite, vous dites oui ?
12:08Oui.
12:09En fait, le coup de fil, je n'ai pas besoin de dire oui,
12:11parce qu'il me dit, est-ce que tu veux rencontrer les réalisateurs
12:13pour qu'ils te parlent du projet ?
12:13Donc, je dis oui.
12:15Évidemment, oh là là, quelle aventure de dingue, machin.
12:18Ouais, ouais, on est comme des fous.
12:19Voilà, l'adaptation est super, mais on te la fera lire quand elle sera prête.
12:22Est-ce que déjà, tu veux les rencontrer sans de scénario ?
12:24Oui.
12:25Et on va au restaurant et on se voit.
12:28Ils m'ont parlé du film, de leur ambition,
12:30du fait qu'ils voulaient des acteurs aussi qui venaient du théâtre
12:32parce qu'ils voulaient un casting qui soit apte
12:36à transmettre aussi la beauté de ce texte-là.
12:38Est-ce que dans Montécristo,
12:39alors on a parlé de la peur,
12:41mais est-ce qu'il y a une scène dans laquelle tu es fier de ta performance ?
12:44Je suis fier, je ne sais pas,
12:47mais je suis heureux d'avoir exploré un nouveau continent
12:49qui était pour moi l'idée d'une maturité pour jouer le comte de Montécristo.
12:53Donc, on va dire l'avatar masqué d'Edmond Dantes
12:55quand il revient à faire sa vengeance terrible.
12:59Et du coup, le comte de Montécristo, je voulais faire un truc
13:02en contrepoint de la fragilité et la fièvre de vengeance dans laquelle est Edmond Dantes.
13:09Lui, au contraire, il est dans une maîtrise.
13:11Il est dans un truc assez centré,
13:13assez charismatique aussi pour charmer son entourage et ses propres ennemis.
13:17Donc, c'était un truc en économie de verbes, en économie de mouvements
13:20et avec une voix plus basse, avec des fréquences plus basses.
13:23Et ça, je ne l'avais jamais exploré.
13:25Et donc, ces scènes-là où je sens qu'il y a un truc plus centré
13:28que ce que naturellement je pourrais proposer,
13:30j'étais content de ce travail-là.
13:32Sous-titrage Société Radio-Canada

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