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"On peut ne pas avoir les moyens de se procurer de l'art, c'est important pour moi que même un étudiant puisse commencer sa collection."

Alors à 22 ans, Aurore Guez expose et offre ses toiles dans la rue. Une galerie à ciel ouvert pour "garder sa liberté" et rendre l'art plus accessible. On l'a rencontrée sur un bout de trottoir, au milieu de ses œuvres.
Transcription
00:00Mais vous savez ce que j'adore par-dessus tout, je crois, c'est m'exposer à l'indifférence générale.
00:05Là, je vois des petits vieux, des gens qui s'arrêtent, qui s'en fichent un petit peu de ce que je suis en train de faire.
00:09Et à la fois, je trouve ça intéressant, parce que du coup, je ne sais pas, ça me permet de conquérir de nouvelles cibles, finalement.
00:16J'ai envie de faire mon propre truc.
00:18Mais sans indiscrétion, vous avez le droit ?
00:20Non, on n'a pas le droit, on n'a pas l'autorisation.
00:23Alors ça, vous avez encore plus de mérite.
00:25Voilà, exactement.
00:26Je suis une jeune artiste de 22 ans.
00:28Ça fait 3 ans que j'ai commencé la peinture.
00:30Aujourd'hui, je vous accueille dans mon exposition « Dans la rue ».
00:32C'est une initiative qui me tient vraiment à cœur.
00:34Je sais qu'on peut ne pas avoir les moyens de se procurer de l'art.
00:37Et pour moi, c'est important que chacun, enfin même un étudiant, puisse commencer sa collection.
00:42Je ne vois pas pourquoi ce ne serait forcément que les gens qui ont les moyens, qui pourraient avoir accès à l'art.
00:47Et c'est un peu tout le principe de la démarche d'aujourd'hui.
00:50Le plus de cette exposition, c'est que j'offre des toiles à toutes les personnes qui sont venues depuis mon Instagram.
00:55Alors, qu'est-ce qu'il me reste ?
00:57Il me reste celle-ci ou celle-ci ?
00:59C'est incroyable.
01:00Ah, celle-là, les couleurs, les yeux et tout, j'adore.
01:03Ben écoute, si tu l'aimes, c'est cadeau.
01:06Ça va être mon choix.
01:07C'est cadeau.
01:08Comme ça, tu peux commencer à collectionner.
01:09C'est ça le but aussi.
01:10Avec grand plaisir.
01:11En offrant mes toiles « Dans la rue », je m'oppose aussi un petit peu à ce truc élitiste
01:17de « On est obligé d'exposer en galerie pour réussir dans l'art ».
01:20Et moi, je dis « Non, je veux garder ma liberté ».
01:23Et en fait, la rue, c'est le meilleur endroit où garder sa liberté.
01:27J'ai commencé à peindre pendant le confinement parce que, pour tout vous dire, j'ai commencé à être dépressive.
01:32Le fait de peindre, ça m'a permis notamment de soigner un des troubles qui a commencé à me gagner,
01:38qui était le truc de dépersonnalisation.
01:40C'est quand on a l'impression que notre corps et notre esprit ne sont plus connectés.
01:45Le moment où je peignais, c'était vraiment le moment où je me sentais connectée entre mon esprit et mon corps.
01:50Ça m'a un peu sauvée et j'ai compris que c'était ça que je voulais faire de ma vie.
01:54Donc, j'ai arrêté mes études d'économie-gestion pour démarrer une carrière artistique.
01:58Avant ça, je n'avais jamais peint de ma vie.
02:01J'ai vraiment découvert toute seule.
02:02Certains diront que ça se voit.
02:05Et d'autres diront que du coup, c'est l'instantanéité du truc qui fait aussi le charme de ma peinture.
02:10Ça, c'est Vincent Van Gogh, mais adapté aujourd'hui.
02:14J'aimais bien le faire un peu travailleur, mais du 21e siècle.
02:17Je trouvais ça marrant.
02:18Quand on n'a pas de budget, quand on n'a pas de moyens, j'ai envie de faire passer ce message aussi.
02:22Allez juste dans la rue, montrez ce que vous savez faire.
02:24Et vous allez vous rendre compte que finalement, les gens s'intéressent.
02:27Ou alors c'est deux repros.
02:30Allez, c'est cadeau.
02:41C'est ça la rue !

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