"Mon objectif, c’est de faire le tour du monde."
Elle c’est Violette Dorange. À seulement 23 ans, elle a décidé de participer pour la première fois au Vendée Globe : la course mythique en solitaire et sans escale. Mais avant de prendre le départ pour 3 mois, c’est aussi entre 200 et 300 kilos de matériel qu’il faut installer sur le bateau. Brut a suivi la plus jeune concurrente de l'histoire en pleine préparation.
Elle c’est Violette Dorange. À seulement 23 ans, elle a décidé de participer pour la première fois au Vendée Globe : la course mythique en solitaire et sans escale. Mais avant de prendre le départ pour 3 mois, c’est aussi entre 200 et 300 kilos de matériel qu’il faut installer sur le bateau. Brut a suivi la plus jeune concurrente de l'histoire en pleine préparation.
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00:00Tout ça, c'est ce que tu vas emmener sur ton bateau ?
00:01Ouais.
00:02Ça, par exemple, c'est toute la pharmacie.
00:04J'ai appris à me faire une intraveineuse.
00:06Ça, c'est tous mes plats.
00:07Je dors en sieste de une à deux heures.
00:10Et le brut, moi, c'est Violette, j'ai 23 ans,
00:13et je vais participer pour la première fois au Vendée Globe.
00:16C'est un tour du monde en solitaire.
00:18Je vais passer trois mois toute seule.
00:20C'est sans escale, c'est-à-dire qu'on part des sables d'Olonne
00:23et on s'arrête jamais, donc on passe au sud de l'Afrique du Sud,
00:27et ensuite au sud de l'Australie, puis au sud de l'Amérique,
00:30et on remonte au sable d'Olonne.
00:31Et c'est sans assistance, c'est-à-dire qu'on n'a pas le droit de m'apporter du matériel
00:35ou de m'apporter des vivres comme de l'eau ou de la nourriture en mer.
00:39Là, on est à Port-la-Forêt.
00:41C'est ici que mon bateau est basé
00:43et que toute mon équipe technique travaille autour du bateau.
00:45On est en train de préparer tout le matériel que j'embarque à bord.
00:49En fait, tout est compartimenté.
00:51Ça, c'est tout ce qui est boot, par exemple.
00:54Ça, c'est tout l'outillage.
00:57Ici, c'est pour réparer les voiles.
00:59Là, il y a de la visserie.
01:01Je ne suis pas une grande professionnelle de tous ces domaines-là,
01:05mais par contre, je sais faire un petit peu tout dans les grandes lignes.
01:08La seule assistance qu'on peut avoir, c'est appeler l'équipe technique et leur dire
01:13« Voilà, j'ai ça qui est cassé, ça me met en danger.
01:15Comment je peux réparer ? »
01:16Et ils peuvent m'expliquer.
01:17Donc ça, par exemple, c'est toute la pharmacie.
01:20Et elle fait à peu près 12 kilos, je pense.
01:22C'est fait avec des médecins.
01:24Dedans, j'ai de quoi tout soigner.
01:26On a des formations médicales.
01:27J'ai appris à me faire une intraveineuse, donc je l'ai faite sur moi.
01:30Tu es capable de te faire des points de suture à toi-même si jamais tu t'ouvres quelque chose ?
01:34À moi-même, je trouve que c'est un peu compliqué,
01:36mais j'ai la technique et je sais comment faire.
01:39J'apprends les gestes d'urgence.
01:40Par exemple, je mange quelque chose dans mon plat
01:43et là, je me rends compte que je deviens allergique
01:45et il faut réagir en cinq minutes parce que ma gorge se gonfle ou quelque chose comme ça.
01:51Là, je sais que j'ai l'adrénaline qui est à l'entrée de mon bateau.
01:54Tout de suite, je plante et ça me sauve d'une allergie, par exemple.
02:00C'est quoi qui va le plus te manquer à bord pendant les trois mois ?
02:03Le pain, du bon pain frais.
02:05La bonne baguette française, là, ça va trop me manquer.
02:08Mais là, par exemple, dans une journée, ça, c'est tous mes plats.
02:13Je peux avoir un petit déj, c'est du muesli comme ça que je réhydrate.
02:21Un plat, là, c'est un curry.
02:23Donc ça, c'est lyophilisé, les deux, et ça, c'est apertisé.
02:26C'est-à-dire que c'est comme dans un bocal, c'est juste mis sous vide.
02:29Pour l'eau, j'ai deux dessalinisateurs.
02:32Là, je récupère juste l'eau de mer et l'eau, elle passe par des filtres et je peux la boire.
02:38Après, elle n'est pas très bonne, mais ça fait largement l'affaire pour trois mois.
02:43Tout ce matériel qui est autour de moi, plus mes habits, plus ma nourriture,
02:47ça va être à peu près 200-300 kg qu'il va falloir que je bouge dans mon bateau.
02:54Pour favoriser la vitesse, il y a des moments où il faut mettre du poids vers l'arrière
02:59ou il faut mettre du poids au vent, donc c'est d'un côté du bateau.
03:02Et du coup, tous les sacs, je les mets d'un côté.
03:04Et ça, c'est quasiment ce qui est le plus physique.
03:07Je dors en sieste de une à deux heures.
03:10Donc en fait, on dort autant la journée que la nuit.
03:14Donc on fait une sieste, on se réveille, on vérifie que tout va bien,
03:17que le bateau avance aussi bien et qu'il n'y a pas de danger de vent.
03:20Par exemple, il peut y avoir des cargos, il peut y avoir des pêcheurs
03:23qui ne sont pas forcément notifiés par le radar.
03:26Et après, on peut redormir.
03:27Mais il faut toujours se réveiller entre chaque sieste.
03:29On est obligé de partir avec des cartes papier.
03:32Et là, du coup, ça va être le passage du Cap Horn.
03:35Donc là, par là.
03:38Et ça, c'est un des passages les plus mythiques.
03:40Bon, quand je serai arrivée là, je serai très, très heureuse, je pense.
03:44Il y a une tradition, c'est ce que vous me demandez, les traditions de tout à l'heure.
03:48Quand on passe le Cap Horn, les marins, ils mettent une petite boucle d'oreille,
03:51comme ça, un petit anneau.
03:52Et c'est quoi ton objectif sur cette course ?
03:54Mon objectif, c'est de faire le Tour du Monde.
03:56C'est vraiment de le boucler parce que c'est mon premier.
03:59Et du coup, ce serait juste incroyable, déjà, si j'arrive au bout.
04:03C'est quoi le meilleur conseil qu'on t'ait donné pour faire le Vendée Globe ?
04:05Vas-y, fonce sur un malentendu, ça peut marcher.