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"Je ne pensais pas que ça existait, des associations comme ça."
Visiter le château de Versailles, retrouver sa maison de famille… Des rêves simples mais impossible à réaliser pour des personnes malades, en soins palliatifs. Condamnée par une leucémie depuis 2022, Nadine rêvait de voir la mer une dernière fois, entourée de sa famille. On l’a accompagnée à Deauville avec l'association L’ambulance des rêves.

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Transcription
00:00Faiseur de rêves.
00:01C'est ça, c'est moi le faiseur de rêves.
00:03J'ai une leucémie, je ne suis pas partie en vacances en 2023
00:07parce que j'étais en train de faire des chignons.
00:10J'attends juste de mourir, voilà.
00:17Je surprends certains médecins qui pensaient que je serais partie plus tôt.
00:21C'est ce qu'ils m'avaient annoncé d'ailleurs, que j'allais partir plus tôt.
00:25Et puis je suis toujours là.
00:27Pour aller à Deauville manger des moules avec l'ambulance des rêves.
00:32La tour Eiffel, on ne la voit plus, elle est dans le brouillard.
00:37Je suis contente, c'est vraiment quelque chose d'extraordinaire.
00:40Je ne pensais pas que ça existait, des associations comme ça.
00:44Quand on m'a proposé ça, tout de suite, j'adore la mer, j'aime la mer.
00:47Pour moi, les vacances, c'est la mer.
00:49Ça y est, Deauville, c'est beau.
00:55On arrive au parking, là, on arrive.
00:57Voilà, tout de suite.
00:59Alors on va retrouver mon mari, ma fille, mon beau-fils et mon petit bébé, l'amour de ma vie.
01:07Ce qui m'a fait tenir quand j'ai eu ma leucémie, on me l'a annoncé le 13 octobre 2022.
01:14Et mon petit-fils, il est né le 5 octobre 2022.
01:17Donc ça a été mon leitmotiv pour vivre.
01:21Ça fait deux ans qu'elle n'est pas partie en vacances et que c'est probablement la dernière fois.
01:27Ça permet aux patients vraiment condamnés, malheureusement, en fin de vie, en soins palliatifs,
01:32de sortir de l'hôpital, d'avoir un moment en famille comme aujourd'hui.
01:36J'ose rêve, permet cet instant hors de l'hôpital, hors de la maladie.
01:41Il y a un chien qui court après.
01:44C'est une cause qui est quand même assez belle.
01:46C'est hyper sympa, je trouve, le concept de pouvoir faire aux gens leurs derniers rêves.
01:50Et puis, c'est vrai qu'on est quand même dans un milieu où on se rapproche de la santé,
01:53donc pouvoir déjà s'extirper un petit peu de ça et de voyager avec eux.
01:57Et de ce moment-là, c'est vrai que c'est assez magique.
01:59C'est super beau.
02:02Être faiseur de rêve, parce qu'il y a le côté de faire, de faire un rêve.
02:05On accompagne les patients, on les sort de l'ambulance.
02:08Il y a du manuel, il y a de l'accompagnement psychologique, il y a du soutien.
02:12Et on fait le rêve avec eux.
02:16Depuis qu'on a créé Ambulances des rêves, on est un peu déçus parce qu'on sait imaginer
02:20que les gens, les derniers rêves vont vouloir monter à la Tour Eiffel, aller sur le Mont-Blanc.
02:23Pas du tout.
02:24À 99%, c'est des moments en famille.
02:26C'est des moments tout simples, c'est des moments tendres, des moments de retrouvailles.
02:30Et ça, l'hôpital le permet, mais c'est de sortir des murs de l'hôpital.
02:34Il y a toujours un moment où on les laisse, toujours sous notre surveillance avec le médecin.
02:38Mais on se met en retrait pour qu'ils restent vraiment en famille.
02:41Et ça, c'est très important.
02:42Excusez, on valide.
02:45Ah, j'ai des mots.
02:46On va y aller ?
02:47Ah oui, oui, oui.
02:48Franchement, le Molle-Frites, excellent.
02:52Franchement, c'est un bon moment.
02:54Vous avez ce qu'il faut faire, hein ?
02:55Bah oui, j'ai...
02:58Je t'aperçus.
03:02Moi, je ne sais pas conduire, je n'ai pas le permis.
03:05Bon, bah attends, vous m'amenez le cappuccino ?
03:09Il y a des rêves qu'on prépare quand on voit le patient à l'hôpital,
03:12qui se projettent déjà.
03:14Déjà, le rêve commence à ce moment-là.
03:15Je me souviens d'un patient qui avait un superbe jardin.
03:19Et il disait, ouais, ouais, superbe, on dirait, ils vont m'emmener.
03:21Je sais qu'on va descendre le chemin.
03:23Là, il y a des rosiers à faire, à tailler.
03:25Et il était déjà parti, quoi.
03:26Il avait oublié sa patteau.
03:28Il nous parlait de son jardin comme s'il y était.
03:30Là, on a peut-être amené une petite étincelle.
03:32Et même si ça ne va pas jusqu'au bout, on a déjà fait quelque chose.
03:40Merci, merci à tous.
03:41Merci.
03:43Ça, c'est...
03:46Un immense plaisir, en fait, ici.
03:49Tu es avec qui, là ?
03:51Tu es avec mamie ?
03:52Au bord de la mer ?
03:54Oui.
04:01Tout va très bien.
04:03C'est des rêves, ça fait du bien.
04:05On vit ici, on est contents.
04:07Et là, c'est quoi, cette grosse voiture jaune ?
04:09Alors, c'est ce qu'on appelle un tir à l'eau.
04:11On découvre qu'en allant, j'ai des patients dedans.
04:14On les emmène jusqu'à la plage.
04:15C'était super.
04:17Je suis très heureuse, franchement.
04:22Avant, la maladie était cachée.
04:24Et les passants décédés étaient encore plus cachés.
04:27Quand vous allez à Jeanne-Carnier, qui est un des plus grands centres européens des soins palliatifs,
04:31vous avez des murs de 3 mètres et les gens ne savent pas ce qu'il y a derrière.
04:34On cache la mort.
04:35Et donc, du coup, nous, on sort les brancards,
04:36on sort les patients et on va suivre ce modèle-là.
04:40C'est en train de progresser, tout doucement.
04:42Mais effectivement, de voir la mort en dehors de l'hôpital, on n'est pas encore habitués.

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