• l’année dernière

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00France Blumen. Ici Matin. Actu locale. Musique et bonne humeur.
00:058h moins le quart. Yann Lastenet. Les agriculteurs repassent à l'action.
00:09Hier, des membres de la FDSEA et des GIA, principaux syndicats agricoles, ont déversé des déchets devant la cité administrative au Mans.
00:17Ils dénoncent pas le même les lourdeurs administratives, le poids des normes environnementales et le traité de libre-échange avec les pays sud-américains, le fameux Mercosur.
00:26Bonjour Jean-Marc Roussel. Vous êtes coordinateur du GAP72, groupement des agriculteurs bio de la Sarthe, qui célèbre ses 30 ans cette année, on va y revenir.
00:35Mais d'abord, que pensez-vous de ces actions de la FNSEA ?
00:39Alors, les agriculteurs bio ne sont pas forcément en accord avec toutes les manifestations,
00:44étant donné que, par rapport au Mercosur en particulier, en agriculture biologique, on prône plutôt l'achat local.
00:52Donc effectivement, là, on peut être en accord avec eux sur ces manifestations.
00:56Par contre, la réduction des normes environnementales, évidemment, on n'est pas favorable,
01:02puisqu'effectivement, en agriculture biologique, on essaye de favoriser le respect de l'environnement.
01:07Donc effectivement, nous ne sommes pas pour le retrait de certaines normes environnementales.
01:11Oui, ils dénoncent ces contraintes qui pèsent sur leurs exploitations.
01:15Vous vous dites, non, il faut les respecter ces normes ?
01:20Déjà, quand on est en agriculture conventionnelle, c'est un peu moins restrictif que quand on est en agriculture biologique.
01:26Nous, on prône au contraire un respect encore plus important de l'environnement.
01:29Et sur les lourdeurs administratives qu'ils dénoncent, est-ce que vous aussi vous y êtes confronté ?
01:34Oui, effectivement. L'État ne favorise pas l'aide à l'agriculture de manière générale,
01:42voire en agriculture biologique, par exemple, cette année, on a eu des retards de paiements,
01:47des aides accordées au bio de plusieurs mois de retard avec des problèmes de trésorerie,
01:52avec en plus une année qui n'était pas très favorable à l'agriculture.
01:55Donc, c'est très très gênant, oui, tout à fait.
01:57Est-ce que la météo capricieuse, c'est le moins que l'on puisse dire, a mis en difficulté,
02:01en plus des retards, vous le disiez, de paiements ou de subventions,
02:04à certains agriculteurs bio du département ?
02:06Beaucoup, beaucoup, des maraîchers, des arboriculteurs, des viticulteurs,
02:11puisque même en Sarthe, on a de la viticulture dans le sud de la Sarthe,
02:14qui a été très très impactée par l'agriculture un peu défavorable et pluvieuse de cette année.
02:19Puisqu'en agriculture biologique, on met beaucoup moins de produits,
02:22on ne met que des produits d'origine naturelle, et c'est encore plus compliqué
02:24quand il y a une météorologie capricieuse.
02:26Et quand il y a une année catastrophique comme celle-ci, on peut remonter la pente ?
02:30C'est compliqué. Les agriculteurs essayent d'utiliser leur trésorerie un peu d'avance pour faire face.
02:38A une année difficile, on peut s'en remettre.
02:42Plusieurs années difficiles, ils ne pourront pas s'en remettre.
02:44Donc il y a eu des aides, des plans d'urgence pour l'agriculture biologique,
02:48heureusement qui ont permis un petit peu de les aider, mais c'est compliqué.
02:51Notre invité ce matin est Jean-Marc Roussel, coordinateur du GAP 72,
02:54le groupement des agriculteurs biologiques de la Sarthe.
02:57Jean-Marc Roussel, qu'est-ce qui a changé en 30 ans ?
03:00En 30 ans, l'agriculture biologique, heureusement, a beaucoup progressé.
03:04Il y a eu de plus en plus d'agriculteurs qui se sont installés, y compris en Sarthe.
03:08Aujourd'hui, il y a 430 agriculteurs en Sarthe,
03:11ça fait à peu près 10% des agriculteurs qui sont installés sur le département.
03:15Donc il y a eu une progression importante, une petite stagnation depuis 2 ans,
03:21et qui repart cette année maintenant.
03:23Oui, parce qu'il y a eu quand même un gros coup de frein avec cette inflation notamment,
03:29qui a beaucoup nuit au bio.
03:32Vous le sentez aussi sur l'activité des exploitations ?
03:35Il y a quelques exploitations qui ont eu du mal, il y a quelques exploitations qui ont disparu.
03:39Est-ce que certains sont revenus en conventionnel ?
03:41Certaines grandes fermes sont revenues en conventionnel, en effet.
03:45Ce n'est pas la majorité, c'est anecdotique, mais quelques-unes sont passées.
03:49Ça veut dire que ce n'est pas toujours viable de passer en bio ?
03:52Disons qu'être agriculteur biologique, c'est une question de volonté déjà,
03:55et ce n'est pas toujours facile.
03:57Et donc effectivement, il faut parfois faire face soit à des baisses d'achats de consommateurs,
04:04soit effectivement à des problèmes météorologiques comme on vient de l'évoquer.
04:07C'est vraiment l'inflation qui a posé, qui a fait que les consommateurs...
04:10Depuis 2022, c'est l'effet inflation qui a le plus joué dans la diminution de la consommation.
04:16Mais la consommation repart depuis cette année.
04:18Ça repart, oui.
04:20Vous le disiez, 10% des agriculteurs du département, les agriculteurs bio,
04:256% seulement des terres agricoles.
04:28La Sarthe est le département le moins doté en agriculture bio.
04:33Des pays de la Loire, parce qu'il y a d'autres régions.
04:35Des pays de la Loire, évidemment, de la région.
04:38Pourquoi finalement ?
04:40Les agriculteurs de la Sarthe sont installés parfois sur des grandes fermes.
04:45Les grandes fermes, c'est quelquefois plus compliqué de se convertir au bio.
04:50Et puis, il y a peut-être une habitude, une conservation, on va dire...
04:54Une sorte de résistance.
04:55Une sorte de résistance, voilà, peut-être départementale.
04:57Ah oui.
04:58Et un petit retard.
04:59Parce qu'on s'aperçoit souvent que ce qui se passe dans les autres départements des pays de la Loire,
05:03ça arrive en Sarthe, mais avec un petit retard.
05:06Donc, on croit toujours à l'augmentation à venir.
05:11Le développement des produits bio passe aussi, on le sait, par l'action publique.
05:16Notamment, la loi EGalim, qui prévoit un certain nombre, 20% d'alimentation bio dans les cantines.
05:22Est-ce que c'est le cas ?
05:24Est-ce qu'on atteint justement ce chiffre ?
05:26Non, malheureusement.
05:279% des cantines collectives, des restaurations collectives en Sarthe,
05:32respectent la loi EGalim actuellement.
05:34Seulement 9%.
05:35C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on consomme à peu près 10% de bio dans les cantines scolaires sartheoises
05:40de ceux qui ont déclaré.
05:42C'est quand même relativement faible.
05:43Que vous disent les municipalités qui n'inspectent pas la règle ?
05:47Certains nous disent qu'effectivement, ça coûte plus cher un petit peu,
05:52que c'est compliqué avec les budgets.
05:54D'autres ont la volonté de passer, mais ça met du temps.
05:57On essaye de les aider justement.
05:58J'ai un collègue qui travaille avec les collectivités, qui essaye de les aider dans ce sens.
06:02Rapidement, manger bio, c'est forcément plus cher ?
06:05Pas forcément.
06:06Non, justement.
06:07Quand on achète en circuit local, en circuit plus court,
06:12quand on achète directement au producteur, quand on organise des filières,
06:15quand on a aussi un certain nombre de volumes, ça ne coûte pas forcément plus cher.
06:18Moi, j'achète mes légumes bio à mon producteur local,
06:21et ça coûte moins cher qu'à ma grande surface qui est à côté.
06:24Encore faut-il avoir un producteur bio à côté de chez soi.
06:27Mais quand on fait de la restauration collective, on s'organise,
06:29et ma collègue est là pour justement les aider à s'organiser.
06:31Merci beaucoup Jean-Marc Roussel,
06:33coordinateur du GAB 72, GAB partenaire aussi, je le précise, du deuxième défi
06:40de foyers à alimentation positive.
06:43Ça se passe à louer.
06:44En gros, ça consiste à accompagner pendant 5 mois des foyers
06:48qui veulent faire évoluer leurs habitudes de consommation vers des produits locaux et bio.
06:52C'est bien cela ?
06:53Tout à fait.
06:54Et c'est ouvert à tous les foyers qui veulent s'inscrire.
06:55Les inscriptions, c'est à partir de ce mois-ci.
06:57Enfin, ce mois de décembre plutôt qu'il y a rien.

Recommandations