Pour ce premier épisode de la saison 3 d'Au cœur de l'OM avec Randstad, zoom sur Paul et Quentin, les hommes de l'ombre essentiels à la mise en place tactique du coach Roberto De Zerbi.
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00:00Je m'appelle Quentin Neboux, j'ai 24 ans et je suis analyste vidéo avec l'Olympique
00:22de Marseille, l'équipe première.
00:23Je m'appelle Paul Chevalier, j'ai 29 ans et je suis analyste vidéo du groupe pro
00:26de l'Olympique de Marseille.
00:27J'ai tout d'abord commencé par des études dans le management, et à côté de mes études
00:34j'ai toujours entraîné les équipes de jeunes dans mon club amateur de La Rochelle.
00:38Arrivé au niveau de mon bachelor, j'ai eu envie de faire de ma passion mon métier,
00:42d'essayer de devenir analyste vidéo.
00:44J'ai eu une première expérience à l'an avant de Guingamp, avant d'arriver chez les
00:48féminines à l'Olympique de Marseille en tant qu'analyste vidéo, et là c'est ma
00:52troisième saison avec les pros à l'OM.
00:56J'ai commencé par l'université à Clermont, j'ai fait une licence STAPS, entraînement
01:00sportif.
01:01J'avais la chance d'avoir dans cette licence une option football qui était unique en France,
01:06avec un partenariat au Clermont Foot.
01:08Ça m'a permis d'aller voir des matchs à domicile et faire des analyses en direct
01:12pour le staff en place.
01:14C'est ça qui m'a donné goût à l'analyse vidéo, à l'analyse de match.
01:17Après l'obtention de ma licence, j'ai été intégré au Clermont Foot, au staff
01:22de l'équipe Ligue 1.
01:23J'ai passé parallèlement mon diplôme universitaire d'analyse vidéo à Rouen,
01:27et à l'été 2022, je suis arrivé à l'OM à 22 ans.
01:47Notre travail se déroule en plusieurs étapes, donc on a tout d'abord une partie pré-match,
01:50le match et le post-match.
01:52En ce qui concerne le pré-match, ça va être d'apporter au staff et au coach toutes les
01:55informations possibles concernant l'adversaire.
01:57On va tout d'abord rendre un rapport écrit avec les informations les plus générales
02:01sur notre adversaire.
02:02Je leur dis dans les slides, moi quand je suis sur le banc, je me lève, je leur donne
02:05mon noté, je leur donne mon noté, ils me disent oui.
02:07L'enjeu c'est d'être en mesure de répondre aux besoins du staff, des joueurs, de la
02:12direction, sur toutes les personnes qui ont un impact sur l'équipe première, et donc
02:16notamment des besoins d'analyse sur des supports vidéo.
02:21Après on va avoir aussi ce qui est, on travaille sur les coups de pied arrêtés, préparer
02:25tout ce qui est les corners, les coups francs avec un membre du staff pour au mieux anticiper
02:28ce qui peut se passer dans le match.
02:30On ne peut pas prédire tout ce qui va se passer dans un match, mais l'objectif ça
02:33va être de réduire l'incertitude et de donner le plus d'informations au staff pour
02:36pouvoir mettre la tactique en place le jour du match.
02:39Et donc le jour d'après, on a une réunion dans le bureau du coach pour lui présenter
02:45l'adversaire.
02:46On a aussi un point vidéo avant chaque entraînement.
02:49Les joueurs viennent presque systématiquement en salle vidéo où on va leur diffuser des
02:54contenus d'entraînement, des contenus de match sur l'adversaire, sur nos retours de
02:59match à nous, ou même des animations sur l'entraînement qui va arriver, qu'est-ce
03:02qu'on va travailler, comment on va le travailler et tout ça.
03:04Il va y avoir une première vidéo qui est une présentation de l'adversaire de un quart
03:07d'heure qui est présentée au coach, qu'on va diviser en deux phases, une phase offensive
03:10et une phase défensive.
03:11Nos missions liées à l'entraînement prennent environ trois heures par jour.
03:15Chaque entraînement, on va être en responsabilité de la captation vidéo et aussi donc le séquençage
03:21des contenus d'entraînement.
03:31Les jours de match à l'Orange Vélodrome, on est placés au sixième étage de la tribune
03:37Jean-Bouin.
03:38Notre travail, c'est vraiment l'analyse du match en direct.
03:40On a aussi la partie où on doit s'assurer de la bonne captation vidéo du match.
03:45C'est un système qui est livré par la Ligue, qui nous permet en fait à chaque stade de
03:50Ligue 1 d'avoir la même caméra avec la même qualité pour filmer nos matchs.
03:55Il faut savoir qu'on utilise des plans qui sont différents que ce qu'on peut voir à
03:58la télé.
03:59On utilise des plans en fait qui sont très larges et pris de très haut, qui nous permettent
04:03d'avoir tout le temps les dix joueurs de champ des deux équipes, plus le gardien
04:08quand le ballon approche de la surface.
04:11On a cette responsabilité d'analyser le match en direct, en étant toujours en lien
04:15avec le banc de touche via TokiWalki, avec les adjoints, notamment Pancho Bardonado.
04:21Depuis deux ans, on était deux en tant qu'analyste vidéo.
04:24Cette année, on est trois.
04:25On a Robin qui nous a rejoints, il y en a un qui va filmer le match, il y en a un qui
04:28va séquencer le match et il y en a un dernier avec le casque et le TokiWalki en lien avec Pancho.
04:34Et donc là, l'idée, c'est qu'on comprenne notre tactique par cœur.
04:38On a une meilleure vue parce que quand on est sur un banc de touche ou quand on est bas,
04:40on n'a aucune perspective, on ne voit pas les blocs, que les déplacements des joueurs.
04:44Et donc nous, en haut, on va justement apporter cette vue-là au banc de touche.
04:48L'idée, c'est d'échanger avec eux et le moment le plus important, c'est le moment
04:51de la mi-temps.
04:52On descend aux vestiaires, c'est un moment qui va très, très vite.
04:54Il faut apporter le plus d'informations possibles et le plus précises possibles aux
04:59coachs et aux staffs pour éventuellement faire un ajustement tactique qui peut s'avérer
05:03déterminant pour la suite et pour la seconde mi-temps.
05:06En général, on essaye de partir aux alentours de la 40e minute, donc ordinateur à la main
05:11avec notre montage qui est prêt à montrer aux adjoints et aux coachs.
05:15Là, c'est vraiment la course parce qu'on doit très vite descendre au vestiaire, être
05:19là avant le coup de sifflet de fin de première mi-temps pour qu'il y ait tout mis en place
05:24dans le vestiaire, les télés allumés, prêts à être branchés, à montrer les choses
05:28aux coachs puis si besoin, aux joueurs.
05:31Il faut savoir aussi que des fois, selon le match, selon les problématiques qu'on rencontre,
05:35si on a des gros problèmes, on peut avoir un adjoint qui quitte le banc avant la mi-temps
05:39pour avoir plus de temps de réflexion avec nous en regardant nos images et tout ça.
05:43Donc là, c'est vraiment un moment où il y a même la montée d'adrénaline qui vient.
05:55Avant d'être salarié de l'OM, j'étais un supporter, un fan de l'OM et donc une fois
05:58par an, on venait au stade, donc le premier souvenir de la remontée, je crois, 2006-2007,
06:02c'était OM-Le Mans.
06:05J'ai dû gagner 1-0, c'est le premier souvenir marquant et qui a fait que j'ai commencé
06:09à devenir fada de l'OM, comme on dit.
06:11Sinon, en termes professionnels, si j'ai un souvenir, ce sera la victoire au tir au but
06:16contre Benfica l'année dernière, avec les arrêts de Paul Lopez, puisqu'on est d'accord
06:20qu'on a un travail de longue, mais ça c'est quelque chose sur lequel on intervient.
06:23Pour la petite histoire, c'est sur cette séance de tir au but, avec l'entraînement des gardiens,
06:27avec le staff, on avait préparé une petite bouteille avec les potentiels tireurs et de
06:32quel côté ils pouvaient éventuellement tirer.
06:33Donc c'était en accord avec Pao, on lui a remis cette bouteille avant la séance et
06:37je pense que le souvenir, il en a arrêté deux ou trois et on se qualifie là-dessus.
06:41Pour moi, c'était le top souvenir.
06:42Il y a un match qui m'a marqué et ce n'est même pas un match, c'est un avant-match,
06:47le dernier match de phase de poule de Ligue des Champions, donc en 2022 contre Tottenham.
06:51On part de la commanderie en bus et on arrive en bas des caillols avec une horde de scooters
06:59qui étaient infinies, qui suivaient le bus et déjà là, je me dis « Waouh, c'est fou les gens,
07:05ce qu'ils font de venir nous suivre comme ça, là, tous en scooter, c'était incroyable. »
07:09Et puis on arrive en ville et là, on passe dans un tunnel de fumigène, ça a duré plusieurs minutes,
07:15on n'arrivait pas à avancer, on voyait les gens qui étaient fous dehors.
07:18La fin était malheureuse, mais franchement, l'avant-match était incroyable.
07:29Moi, je n'avais pas craqué, moi, je n'avais pas craqué.