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00:00Bonjour Jean-Yves Le Nahour, vous êtes historien, vous êtes spécialiste de la première guerre mondiale,
00:08auteur notamment de 14-18 l'intégrale chez Perrin.
00:12Un mémorial pour ces soldats tués en OPEX depuis 1963, inauguré le même jour que l'armistice de 1918, c'est un problème pour vous ?
00:21Non, ce n'est pas véritablement un problème, parce que depuis février 2012, une loi a été votée qui institue un jour du souvenir,
00:30et qui fait du 11 novembre non plus seulement le jour de recueillement de la France au sujet du grand sacrifice de la première guerre mondiale,
00:39mais qui en fait un jour de recueillement pour tous ces morts, tous les morts.
00:43Mais ce n'est pas parce qu'il y a une loi que c'est forcément bien, j'aimerais avoir votre sentiment personnel, est-ce qu'on ne mélange pas un peu tout ?
00:50Alors, ces débats ont eu lieu en 2011 quand Nicolas Sarkozy a fait cette proposition, et en 2012 quand la loi a été votée.
00:57A l'époque d'ailleurs François Hollande y était hostile, mais quand il est devenu président de la République,
01:01il a tout à fait accepté cette espèce de journée de mémoire, Memorial Day.
01:07Effectivement, pour les français, on peut faire des lois, mais la mémoire ça ne se décrète pas, l'oubli ça ne se décrète pas non plus.
01:17Et pour les français, le 11 novembre est associé à la première guerre mondiale, parce qu'il y a eu 1 500 000 morts, on a des blessures dans toutes nos familles.
01:24Justement Jean-Yves Le Nahour, quand on parle de la grande guerre, ce qu'on retient, c'est vraiment ce charnier, les soldats ont été littéralement massacrés.
01:31C'est même 900 morts, je voudrais faire cette moyenne, 900 morts par jour.
01:36Oui, parce que quand on a un mort en opération, on en a eu un tout récemment au Mali, aussitôt il fait les grands titres du journal.
01:45Après, on ne va pas comparer parce que les temps ne sont pas les mêmes, et les armes non plus.
01:51Bien sûr, mais c'est pour vous dire à quel point le 14-18 était un moloque, un monstre qui dévorait le pays.
02:00Et aujourd'hui, si effectivement quand on a un mort, il fait les grands titres de la presse, de la radio et de la télévision, c'est parce que la guerre et parce que la mort nous est absolument insupportable.
02:12Alors qu'en 14-18, la valeur sacrifice était au centre. Aujourd'hui, pour un chef en opération, ce n'est plus du tout le sacrifice, c'est ramener ces gars, c'est ça le premier point.
02:21Merci Jean-Yves Le Nahour d'avoir été en direct dans le journal de 6 heures ce matin. Je rappelle que vous êtes historien, spécialiste de la première guerre mondiale.