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00:00Quartier Deidou, arrondissement d'Edouard Ier. Demandez une référence de la filière poisson dans la zone et la majorité des riverains vous conduira à coup sûr au domicile familial de Maman Yogo.
00:22Une fois sur les lieux, aux premières heures de la journée, un stock de produits halieutiques nous souhaite la bienvenue, au même titre que les soeurs et tantes de Maman Yogo.
00:31Après une petite causerie pour se raconter quelques anecdotes, mais davantage pour mieux planifier la journée d'activité, c'est le temps de prendre le chemin du marché.
00:40Je vais aller au marché saké pour faire mes achats de poissons. Je vais acheter les barres, la saule et les macarons et la carpe.
00:52Les boursues de 10 000 francs. Je prends le macarons 10 000 francs, la carpe 10 000 francs et la saule 10 000 francs.
01:04On va au marché saké.
01:10On va au marché saké là.
01:14Vous nous laissez en bas du marché.
01:19C'est ici, au lieu du marché saké, que Maman Yogo a choisi de se rendre, comme pour s'éloigner un temps soit peu de l'affluence généralement observée au marché du poisson rayo-pouet.
01:39C'est ici.
01:44C'est ici.
01:49C'est ici.
01:54C'est ici.
01:59C'est ici.
02:03C'est ici.
02:19Après la première phase d'achat, les sentiments sont mitigés au vu des prix proposés.
02:24Vous faites un bien bon travail.
02:30Merci aussi beaucoup.
02:32Alors tu vas chercher la monnaie parce que je n'ai plus de monnaie.
02:35Maman, tu ne veux pas la monnaie aussi ?
02:37Le marché est cher parce que présentement il n'y a même pas les poissons.
02:40On n'en trouve même pas.
02:42Dans le peu qu'on peut trouver, on est obligé de prendre ça comme ça.
02:48Parce qu'il n'y a pas le poisson.
02:50Vous-même vous avez vu comment le lieu est.
02:52Quand il y a le poisson, il n'est pas souvent comme ça.
02:55Donc on fait avec.
02:56Moi je l'utilise pour aller congeler.
03:00Je l'utilise pour aller congeler.
03:02Parce qu'ici je trouve mes poissons près.
03:04Il faut que j'aille à la poissonnerie.
03:06Je vais essayer de voir ce que je peux prendre.
03:08Parce que partout là, on ne s'en sort pas.
03:11Parce qu'on n'en trouve même pas.
03:13Dans le peu qu'on en trouve, c'est cher.
03:16Donc tu es obligé de prendre ce que tu peux prendre.
03:22Pour la seconde phase d'achat, direction la poissonnerie la plus proche
03:26pour un approvisionnement en poissons maquérots.
03:31Oui.
03:37C'est bon.
03:38Oui, c'est bon.
03:39Vas-y.
03:41Ok, ça va.
03:421500.
03:50C'est combien?
03:516800.
03:55On prend le brochet.
03:57Non, ça va.
03:58Ma fille, tu me rembourses.
04:02Non, tu donnes les pièces à Mickael.
04:05300.
04:07Ok.
04:08Merci, merci, c'est bien.
04:13Oui, on va nettoyer.
04:16La phase de nettoyage s'en suit.
04:18Sous l'habileté et la célérité de Mickael,
04:21fils de la quinquagénaire,
04:23orfef de la filière poisson.
04:26En se rendant disponible pour donner un coup de main à sa maman,
04:30le jeune Mike a construit au fil du temps sa notoriété
04:33et est de plus en plus sollicité.
04:35On nettoie que les poissons, ça fait pratiquement 5 ans.
04:38J'aime nettoyer et puis c'est mon passe-temps.
04:42C'est là que j'égale mon quotidien.
04:45On a des cartons de poissons.
04:47Il y a des poissons à peu près qui sortent de 32 ou 40
04:51et on nettoie un maximum.
04:53Par jour, je peux être dans mes 5000, 6000.
04:56Je peux gagner.
04:58Le jour où c'est entré, je peux être dans 7000, 8000.
05:03Au début, ce n'était pas facile.
05:05Avec l'évolution du temps, il y a la clientèle qui vient
05:09et le service rendu au client.
05:11Nous avons beaucoup de clients.
05:13Par rapport à quand on a commencé.
05:16Aujourd'hui, on a un peu plus de clients par rapport à avant.
05:20Puisqu'on nettoie comme ça, on fait des livraisons.
05:23Si on peut aller le laisser à domicile,
05:25on envoie les motos, on les dépose.
05:28Il y a des clients qui achètent et laissent.
05:31C'est la confiance.
05:35On a aussi des motomanes de confiance
05:37qui nous font des livraisons pour qu'on puisse gagner en temps.
05:40Puisqu'il faut nettoyer et aller livrer, ce n'est pas facile.
05:44C'est pour ça qu'on utilise les motos qu'on les paye.
05:47Ils partent et nous faisons des livraisons.
05:53Il y a des jours où il n'y a pas d'activité.
05:56Il y a des semaines où c'est mort.
05:58Quand les mamans pleurent, le marché crie, ça ne passe pas.
06:01Nous-mêmes, ça nous affecte.
06:03Nous aussi, on n'a pas de poissons à nettoyer.
06:05Du coup, on est au chômage.
06:13Du retour à la maison, place à la conservation.
06:18C'est bon.
06:22Il ne faut pas monter un gélateur.
06:31Maman Yoko et ses soeurs sont de plein pied dans l'assaisonnement.
06:48Le dispositif de braise peut dès lors être installé de façon progressive.
07:02La tombette de la nuit s'accompagne d'une nature capricieuse,
07:06mais pas suffisante pour décourager Maman Yoko et l'ensemble de son équipe.
07:10Il en est ainsi, depuis près d'une décennie,
07:13après une expérience pénible en tant que ménagère.
07:44On a tout fait, les enquêtes.
07:46On n'a pas vu ce que j'avais voulu.
07:51Et mes frères ont décidé, et mes soeurs,
07:54en me disant de faire mon commerce devant le portail.
07:59C'est de là que j'ai commencé mon commerce.
08:02Je suis dans le métier depuis huit ans.
08:05Les débuts ont été très difficiles, très difficiles même.
08:09Mais j'ai essayé de faire mes efforts à mon niveau.
08:13Oui, j'ai persévéré.
08:16C'est pour ça que je suis encore là jusqu'à nos jours.
08:20Ici c'est 2 500.
08:22Là c'est 2 000.
08:24Ici là c'est 1 000 francs.
08:26Là c'est 500.
08:28Vous-même vous savez que le marché est dur.
08:31Ici c'est 650.
08:34Là c'est 2 000.
08:36Ici c'est 2 000.
08:38Là c'est 500.
08:40Vous-même vous savez que le marché est dur.
08:43Ici c'est 650.
08:46Ici c'est 650.
08:49Ici c'est 650.
08:51Là c'est 750.
08:53Ici c'est 1 000, 1 000 francs parce que je veux mettre les poissons là-ici.
08:58Et la sole aussi, ça dépend des prix.
09:01J'ai les prix de 4 000, 3 500.
09:06Et la cape aussi, ça dépend de...
09:10Oui, de la cape aussi.
09:13J'ai les capes de 3 500, 3 000.
09:184 000.
09:20Jusqu'à 5 000, ça dépend des capes.
09:29Les miandos, fidèles compagnons des poissons à la Bresse,
09:33sont aussi apprêtés tout à côté, avec délicatesse,
09:36C'est un commerce familial.
09:38On n'a pas le choix, peu importe ce qu'on a à faire.
09:40Il faut d'abord aussi atteler, avant de vaquer à autre chose.
09:44Comme tout un commerce, avec les eaux et les bagnes,
09:48par la grâce de Dieu, on finit toujours par s'en sortir.
09:51Il y a des soirées où on peut faire 10 paquets, 15.
09:54Donc ça dépend vraiment du marché.
09:59Le marché, c'est le commerce familial.
10:03Les gens qui viennent en Bresse,
10:06ils ne font pas du commerce familial.
10:09Ils ne font pas du commerce familial.
10:12C'est le commerce familial,
10:15et c'est l'entreprise qui fait le commerce.
10:18J'ai l'impression qu'ils font le commerce familial,
10:21mais je pense qu'ils travaillent dans le commerce familial.
10:24Une clientèle liée à Maman Yogo depuis plusieurs années, tel un contrat de fidélité plein d'appétit.
10:43Ma mère m'emmenait déjà manger le poisson ici, donc c'est par habitude que je viens.
10:48Je trouve que son poisson est très bon.
10:54C'est un peu comme la famille.
10:56C'est notre moment international, donc je recommande à tout le monde de venir tester son poisson, il est très bon.
11:07Elle braise bien le poisson, elle assaisonne bien son poisson et son piment.
11:10Elle est très accueillante, c'est-à-dire qu'elle accueille bien ses clients.
11:14Elle n'a pas l'envie de venir encore et encore, donc elle est très accueillante.
11:18Ça donne l'envie de revenir, même si c'est avec les autres.
11:22C'est vrai que c'est assez différent.
11:25Quand je suis arrivée, il y en avait qui me parlaient mal par rapport à ce que j'essayais de discuter, mais elle, non.
11:36Je serais prête à demander aux gens de venir parce qu'elle prépare très bien.
11:41Elle accueille très bien les gens, vous ne serez pas déçus si vous venez ici.
11:55C'est l'ancien mamie qui prépare la bonne nourriture.
12:00C'est pour ça que j'aime mes clients.
12:02Je ne sollicite pas mes clients parce que je fais bien mon poisson, j'assaisonne bien mon poisson.
12:11Je ne sollicite pas des odeurs du poisson par rapport aux autres.
12:17Donc quand je vais laver mon poisson, je mets mon citron dans l'eau.
12:22Je lave mon poisson avant d'assaisonner mon poisson.
12:27Contre vente et mariée, c'est avec foi et persévérance que Maman Yogo poursuit son activité, tout en faisant grandir sa notoriété.
12:34C'est pour cela qu'elle préserve le visage et l'orfef du poisson à la braise,
12:41qu'on court aussi à sa manière à préserver l'un des visages identitaires de la culture saouale.