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Le secrétaire d'État chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations était l'invité de "franceinfo soir" vendredi 29 novembre.

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00:00François Frossoir, l'invité Aurélie Herbemont
00:05Bonsoir Othmane Nassrou.
00:07Vous êtes membre du gouvernement de Michel Barnier.
00:10Est-ce que dans une semaine vous pensez que vous serez toujours à votre poste ?
00:14Vous savez la question des postes des uns et des autres n'a aucune importance.
00:17La question c'est l'intérêt du pays.
00:20Aujourd'hui ce qui menace l'intérêt du pays ce n'est pas le dépôt d'une motion de censure.
00:25C'est le fait qu'elle soit votée ?
00:28Pas simplement d'une motion de censure.
00:30Parce que derrière que notre pays se retrouve, de tous les pays d'ailleurs,
00:34de tous les pays européens, sans budget pour 2025,
00:37ce serait une situation catastrophique.
00:39Et ceux qui veulent faire croire que cela n'a pas d'incidence
00:42ne disent pas la vérité aux Français.
00:44Et moi je suis fier, pour répondre à votre question,
00:46d'être aux côtés depuis deux mois d'un Premier ministre Michel Barnier
00:49qui est courageux et qui essaye de faire en sorte
00:52que notre pays adopte un budget,
00:54un budget sérieux au regard de la situation difficile
00:57sur le plan budgétaire dans laquelle se trouve le pays.
01:01Et voilà le sujet.
01:02Et donc il faut qu'on y arrive.
01:03Malgré vos mises en garde sur la catastrophe
01:06qui pourrait advenir en cas de vote d'une motion de censure,
01:09le Rassemblement national maintient la pression.
01:11Et ce, malgré les concessions effectuées par le Premier ministre,
01:14par exemple l'abandon de la taxe sur l'électricité,
01:17la baisse des soins couverts par l'aide médicale d'État pour les sans-papiers,
01:21ce sont des revendications du Rassemblement national.
01:24Sauf que d'ici lundi, Marine Le Pen vote aussi la réindexation
01:27de toutes les retraites sur l'inflation au 1er janvier.
01:30Est-ce que le Premier ministre doit céder à cet ultimatum ?
01:33Non, il n'y a pas d'ultimatum.
01:35Le seul ultimatum c'est qu'on ait un budget
01:38et que chacun prenne ses responsabilités.
01:40Il n'y a que deux options.
01:43Il y a d'un côté ceux qui choisiront le désordre
01:45et ceux qui feront en sorte que le pays soit doté d'un budget
01:48pour préserver nos concitoyens de difficultés supplémentaires.
01:51Parce que c'est cela aujourd'hui qui menace le pouvoir d'achat,
01:54l'épargne des Français et les pensions de retraite.
01:57C'est le fait qu'on se retrouve dans une situation de crise financière.
02:00Je vous rappelle simplement que si nous n'avons pas de budget,
02:02l'impôt sur le revenu sera alourdi de 3 milliards.
02:05Si nous n'avons pas de budget, nous ne pourrons pas avancer
02:08pour la situation de nos agriculteurs qui en ce moment même est manifeste.
02:11Si nous n'avons pas de budget, nos taux d'intérêt vont exploser.
02:15Ils se sont déjà considérablement alourdis à cause de cette instabilité.
02:18Et pour éviter tout ça, Haute-Main-de-Nassrou,
02:19est-ce qu'il faut donc donner d'autres victoires à Marine Le Pen
02:22comme la réindexation des retraites sur l'inflation
02:25ou encore éviter de dérembourser des médicaments ?
02:28Depuis le départ, le Premier ministre écoute toutes les forces politiques.
02:30Il a montré qu'il écoutait et qu'il prenait en compte des idées.
02:33Des uns ou des autres d'ailleurs.
02:35Certaines idées sont communes à plusieurs groupes politiques.
02:38Et bien sûr que tout le monde veut des efforts pour le pouvoir d'achat des Français.
02:41Le sujet c'est l'équilibre global du budget.
02:43Je veux bien qu'on prenne toutes les idées,
02:45mais je n'entends pas beaucoup d'idées en matière d'économie.
02:48Et je le dis globalement dans le débat public.
02:50Donc il ne s'agit pas de céder à qui que ce soit,
02:52il s'agit de trouver un équilibre.
02:54Donc c'était les derniers gestes effectués par Michel Barnier,
02:57c'était les derniers hier, d'ici lundi ?
02:59Il peut encore y avoir des bougées ?
03:01Jusque ce que le budget soit adopté, il peut y avoir des changements.
03:04Et la démarche d'écoute du Premier ministre,
03:07on a vu qu'elle était sincère puisqu'il y a encore des changements.
03:11Mais encore une fois, il y a un moment où il va falloir qu'on adopte un budget.
03:14Et il faut que de ce point de vue-là, chacun prenne ses responsabilités.
03:16C'est l'intérêt du pays.
03:18Sur les retraites, vous ferez un geste ou pas ?
03:20C'est au Premier ministre de dire les choses.
03:22Je veux rappeler qu'un geste important a été fait à la demande de la droite,
03:25à la demande de Laurent Wauquiez.
03:27Insuffisant pour Marine Le Pen ?
03:29C'est quand même un geste qui vient à un effort substantiel
03:32par rapport à ce qui était prévu et qui se justifie,
03:35en particulier pour les petites retraites.
03:37Et moi je suis heureux qu'on ait pu faire ce geste.
03:39Mais encore une fois, nous avons 60 milliards à trouver
03:42si on veut remettre notre pays dans une trajectoire financière.
03:44Et donc on va continuer à discuter.
03:46C'est ce que fait le Premier ministre avec tout le monde.
03:48Mais il faut aussi que chacun prenne ses responsabilités.
03:50Justement, vous parlez de la dette, du déficit.
03:53Michel Barnier avait un objectif de 5% de déficit.
03:57Ce matin, dans le Figaro, il dit autour de 5%.
04:00C'est-à-dire qu'on sera sans doute au-delà.
04:02Vous êtes prêt à sacrifier les finances publiques
04:05pour rester à votre poste en faisant des gestes comme ça
04:07pour les différentes forces politiques ?
04:08C'est plutôt l'inverse.
04:09Le Premier ministre a choisi cette mission difficile,
04:13courageuse dans ce contexte, précisément pour remettre
04:16le pays sur une trajectoire financière sérieuse.
04:18Mais il faut trouver un chemin.
04:20Et donc un chemin qui pèse le moins possible
04:23sur l'épaule dans la poche des contribuables.
04:25Et donc il faut qu'on continue de dessiner une trajectoire financière
04:29qui, pardon, ne s'arrête pas l'année prochaine,
04:31mais qui doit aller jusqu'en 2029.
04:33Pour revenir à 3% ?
04:34Nous serons le dernier pays d'Europe à le faire.
04:37Et à condition que Michel Barnier réussisse.
04:39Et qu'on l'aide à réussir.
04:40Et donc c'est aujourd'hui l'intérêt du pays.
04:42Nous sommes les derniers en Europe en matière de maîtrise du déficit.
04:45Donc cette trajectoire, au-delà de 2025,
04:47au-delà des ajustements qui peuvent se faire sur le budget,
04:49nous devons la poursuivre jusqu'en 2029.
04:51Et il faut que chacun mesure l'effort que nous devons collectivement faire.
04:55Vous êtes piégé, en quelque sorte, par le Rassemblement national ?
04:58Nous sommes piégés par la situation budgétaire,
05:01la situation politique du pays.
05:03Mais je crois que, collectivement, nous pouvons sortir de ce piège.
05:06Et nous le devons à nos concitoyens.
05:08Le gouvernement a fait un geste sur l'aide médicale d'État
05:11pour satisfaire aux demandes du Rassemblement national.
05:14Les médecins sont hostiles à la remise en cause de l'aide médicale d'État.
05:18L'ancien ministre de la Santé, François Braune,
05:21dit sur France Info que c'est une faute.
05:23Vous êtes plus sensible aux demandes de Marine Le Pen
05:25qu'aux recommandations des médecins ?
05:27J'appartiens à une famille politique qui a toujours pensé
05:29qu'il fallait qu'on réforme cette aide médicale d'État.
05:31Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, l'a lui-même dit à plusieurs reprises
05:34avant sa prise de fonction et à nouveau depuis sa prise de fonction.
05:37La question, ce n'est pas de supprimer l'aide médicale d'État,
05:40c'est de la recentrer sur une aide dans les cas d'urgence.
05:43Aujourd'hui, ça coûte 1,2 milliards d'euros.
05:46Vous avez une idée de qu'est-ce qu'on supprime comme soins
05:49dans ce que le Premier ministre a proposé ?
05:52Baisse sensible des dépenses.
05:54Il y a un rapport qui avait été produit par Patrick Stefanini, par Claude Évin,
05:57qui disait déjà un certain nombre de choses
05:59qui méritent d'être regardées et qui nous permet déjà de maîtriser
06:02le coût de cette aide médicale d'État qui doit être, encore une fois, recentrée.
06:05Nous sommes le pays d'Europe où cette aide est construite de cette façon-là
06:10et qui coûte aussi cher.
06:11Nous, il n'est pas infamant de se demander
06:14comment est-ce qu'à la fin on évite les urgences vitales et les risques épidémiologiques
06:17mais en ayant un panier de soins beaucoup plus raisonnable.
06:19Ce que vous disent les médecins, c'est que parfois ça peut aggraver la situation,
06:23qu'il peut y avoir un engorgement des urgences.
06:25Si on ne traite pas des maladies assez tôt, il peut y avoir des risques d'épidémie.
06:30Ça ne vous freine pas du tout dans votre volonté de modifier l'aide médicale d'État ?
06:35Je viens de vous dire qu'on peut la modifier précisément pour la recentrer
06:38sur les risques épidémiologiques.
06:39Et donc à la marge ? Vraiment à la marge ?
06:40Ecoutez, cette aide médicale d'État, au départ, coûtait 80 millions d'euros.
06:43Elle coûte aujourd'hui 1 milliard 200 millions d'euros.
06:45Je crois qu'on peut faire un effort sur l'économie et aussi sur un principe de justice
06:50parce que je vous rappelle que nous sommes l'un des rares pays à avoir une aide de ce type-là.
06:53Olivier Faure, le patron du Parti Socialiste, dénonce une alliance de la honte
06:58entre le gouvernement et l'URN. Qu'est-ce que vous lui répondez ?
07:01Olivier Faure, au nom du Parti Socialiste, est un spécialiste des alliances de la honte
07:06puisque lui, il a choisi de s'allier avec la France Insoumise.
07:09Attendez, Hauteman Nassrouf, vous comparez une alliance électorale officielle et assumée
07:13entre le Parti Socialiste et les Insoumis au sein du Nouveau Front Populaire
07:17et ce qui se passe aujourd'hui entre le gouvernement et le Rassemblement National ?
07:20Non, je dis juste qu'avant de parler d'alliance de la honte, il faut faire le ménage chez soi.
07:25Je trouve qu'aujourd'hui, malheureusement, la gauche républicaine s'est fondue
07:30avec une extrême gauche qui a proposé il n'y a pas si longtemps
07:33de supprimer le délit d'apologie du terrorisme dans notre pays.
07:37Je vois qu'aujourd'hui, la France Insoumise espère encore qu'il y ait le désordre,
07:41espère qu'il y ait la censure.
07:43Nous verrons si le Rassemblement National contribue à ce désordre
07:46que moi, je ne souhaite pas pour mon pays.
07:48Donc, vous avez besoin du Rassemblement National ?
07:50Moi, j'ai besoin que nous votions un budget qui soit sérieux
07:53et qui mette le pays sur une trajectoire financière sérieuse.
07:55Dans les signaux du Premier ministre au Rassemblement National,
07:58il y a aussi la proportionnelle avec une promesse encore assez vague de réforme au printemps.
08:02Othmane Nassrou pour nos auditeurs qui ne vous connaîtraient pas très bien,
08:05vous êtes membre de LR, donc le même parti que Michel Barnier,
08:08et sans doute le parti le plus hostile à la proportionnelle dans la classe politique.
08:13Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, vous êtes pour la proportionnelle pour élire les députés ?
08:18Moi, je suis tout à fait prêt à ce qu'on regarde comment on fait vivre notre démocratie.
08:22Il y a des débats, il y a plusieurs forces politiques qui demandent la proportionnelle.
08:25Ça peut être une proportionnelle intégrale, ça peut être une dose de proportionnelle.
08:28Ce que je constate, c'est que nous avons besoin d'un nouveau souffle
08:30dans notre vie démocratique, dans notre vie électorale.
08:33Et donc moi, je ne vais pas préempter un débat qui va s'ouvrir.
08:35Le Premier ministre a dit qu'il fallait qu'on ait ce débat-là.
08:38Ça n'est pas illégitime et ma famille politique s'exprimera sur cette proposition-là le moment venu.
08:43Mais je vous le dis, on a un sujet bien sûr pour faire vivre notre démocratie.
08:47On a beaucoup d'élus, de maires aujourd'hui qui renoncent à se présenter
08:50et qui trouvent que c'est de plus en plus difficile.
08:52C'est un sujet de citoyenneté, qui sont d'ailleurs parfois agressés dans leurs fonctions.
08:56C'est inacceptable et donc nous avons besoin de revivifier notre démocratie.
09:00Ce sera un sujet évidemment à traiter dans les mois à venir.
09:03Jean-François Copé, l'ancien patron de l'UMP, l'ancêtre de LR,
09:08considère qu'Emmanuel Macron ne pourra pas tenir jusqu'en 2027
09:12et qu'il devrait partir pour résoudre la crise politique.
09:15Vous êtes ministre aujourd'hui, vous êtes d'accord avec ça ?
09:18Le problème c'est le Président de la République ?
09:20Moi je ne joue pas avec la stabilité des institutions.
09:23Et j'entends des propos aussi à la France Insoumise, parfois au Rassemblement National.
09:28Là, on parle de Jean-François Copé, qui n'est pas du tout un insoumis.
09:31Oui, mais je ne crois pas que Jean-François Copé appelle à la démission du Président de la République.
09:35Moi je vais vous le dire très clairement.
09:36Ceux qui veulent déstabiliser le Président de la République,
09:38aujourd'hui risquent de déstabiliser la République elle-même.
09:41Voilà, donc moi je ne joue pas avec les institutions.
09:43J'appartiens à une famille politique gaulliste
09:45et on peut être d'accord ou pas d'accord.
09:47Le Président de la République, il est élu, il a ses prérogatives
09:49et moi j'ai du respect pour sa fonction.
09:51Et ça me paraît normal et chacun doit jouer son rôle.
09:53Et donc n'attendez pas de moi que je sois un élément, là aussi, de déstabilisation
09:57parce que ce ne serait pas l'intérêt du pays.
09:59Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise,
10:01a écrit aujourd'hui à votre ministre de tutelle, Bruno Retailleau,
10:04le ministre de l'Intérieur, pour lui demander d'informer les partis politiques
10:08sur les modalités d'organisation d'une éventuelle présidentielle anticipée.
10:12Est-ce que Bruno Retailleau doit lui répondre ?
10:14On est vraiment là sur une demande un peu too much.
10:18C'est bien la preuve que la France Insoumise cherche le désordre,
10:20rêve que le gouvernement tombe et espère provoquer d'autres troubles dans notre pays.
10:25Moi je vous l'ai dit, nous avons besoin de stabilité,
10:27nous avons besoin de sérieux, nous avons besoin d'ordre.
10:30C'est ce que nous faisons avec Michel Barnier, avec Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur
10:34et moi j'espère que nous allons pouvoir poursuivre ce travail
10:36parce que autrement nous aurons de nouvelles difficultés pour notre pays.
10:40Ça, ça dépendra de ce qui se passe peut-être dès la semaine prochaine.
10:44Emmanuel Macron a visité ce matin le chantier de Notre-Dame.
10:48Il prédit un choc d'espérance avec la réouverture de la cathédrale la semaine prochaine.
10:53C'était pas un peu déconnecté par rapport à la situation politique et économique du pays ?
10:58Moi je pense que la fin des travaux et la réouverture de Notre-Dame, c'est une formidable nouvelle
11:04et on a besoin aussi de bonnes nouvelles.
11:06On se souvient de l'émoi terrible face à cet incendie qui a ravagé ce joyau du patrimoine français.
11:12Moi je suis très heureux que pour le coup le pari du Président là-dessus ait été tenu.
11:16Vous étiez en opposant au Président il y a encore quelques mois.
11:19J'ai eu des divergences politiques très claires que j'assume.
11:22Je ne renie absolument rien des convictions que j'ai pu porter, je les porte toujours aujourd'hui.
11:25Je ne vous dis pas autre chose sur les sujets de fond
11:27mais je considère que le succès aujourd'hui de Notre-Dame est un succès du Président
11:32mais surtout un succès du pays.
11:33C'est ça qui compte au bout d'un moment, c'est de regarder l'intérêt du pays
11:36quelles que soient les divergences politiques qu'on peut avoir.
11:38Merci Hauteman Nassrou, secrétaire d'État à la citoyenneté et à la lutte contre les discriminations.
11:46Merci beaucoup.
11:47Hauteman Nassrou qui était l'invité d'Aurélie Herbemont du service politique de France Info.

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