L’arrivée de l’hiver questionne l’approvisionnement en électricité des ménages. Il repose sur le bon fonctionnement des 56 réacteurs nucléaires. Alors, la France est-elle prête ?
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00:00Souvenez-vous, je baisse, j'éteins, je décale. Ce slogan diffusait un peu partout pour inciter à réduire la consommation.
00:06C'était il y a deux ans, l'hiver 2022-2023, la France était au bord du blackout.
00:11Entre la corrosion de plusieurs réacteurs nucléaires et les tensions sur le gaz causées par la guerre en Ukraine,
00:17l'approvisionnement électrique des Français semblait suspendu à un fil.
00:21Aujourd'hui, la situation a changé. Électricité, nucléaire et exportation ont fait le point.
00:31La situation est sous contrôle pour l'hiver 2024.
00:33Selon RTE, le gestionnaire du réseau de transport électrique, les perspectives sont favorables.
00:39Malgré des arrêts de centrales prévus pour maintenance sur plusieurs réacteurs,
00:44la France devrait pouvoir garantir son approvisionnement électrique.
00:47En moyenne, 80 à 85 % des capacités maximales du parc nucléaire seront disponibles.
00:54Alors pourquoi la consommation a baissé ?
00:56Il y a plusieurs raisons.
00:57D'abord parce que l'équilibre entre offres et demandes s'est amélioré grâce à une baisse de la consommation.
01:03Elle est aujourd'hui 5 à 10 % inférieure à ce qu'elle était avant la crise énergétique.
01:09Les entreprises, face à la flambée des prix de l'énergie, ont optimisé leur consommation.
01:14Et de leur côté, les ménages adoptent des usages plus sobres après avoir été marqués par des factures élevées.
01:20Mais cette baisse de consommation cache aussi un problème.
01:23Certaines industries électro-intensives tournent au ralenti, voire pas du tout.
01:27C'est le cas de l'usine Vancorex, un fleuron de la chimie française,
01:30aujourd'hui en redressement judiciaire avec ses 450 salariés en grève.
01:37Grâce à un niveau de production stable cet hiver, la France redevient un exportateur net d'électricité.
01:43Les clients habituels, l'Italie, le Royaume-Uni et surtout l'Allemagne,
01:47comptent sur notre capacité à fournir une énergie fiable, notamment nucléaire.
01:52L'Allemagne, qui a fait le choix de tout miser sur le renouvelable et de fermer ses centrales nucléaires,
01:56dépend encore largement du gaz russe,
01:59une erreur que la France a évité grâce à son mix énergétique dominé par le nucléaire.
02:04Pour rentrer dans le détail, 65% de l'électricité française provient du nucléaire.
02:09Les énergies renouvelables, bien qu'en progression, souffrent encore de leur intermittence
02:13et leur pic de production en lieu en été quand la demande est faible,
02:17ce qui complique leur intégration sur le marché de l'électricité.
02:22On peut également compter sur les projets de nouveaux réacteurs nucléaires.
02:27Depuis sa réélection, Emmanuel Macron a pris un vrai virage pro-nucléaire.
02:31La construction de 6 à 14 nouveaux réacteurs a déjà été annoncée,
02:35avec 8 EPR2 validés sur les sites de Panly, Gravelines et Bugey.
02:40Ces réacteurs de nouvelle génération verront le jour entre 2040 et 2045,
02:45après une longue phase d'instruction auprès de l'Autorité de Sûreté Nucléaire.
02:5015 à 20 ans, c'est long.
02:51Il faut dire que la complexité administrative française est souvent un frein
02:56et certains appellent à plus d'agilité pour répondre aux enjeux économiques et industriels.
03:01Pour conclure, on peut souligner une initiative comme celle d'Alféor,
03:04portée par Arnaud Montebourg, l'ancien ministre de l'économie,
03:08et Pierre-Edouard Steyrin, un entrepreneur et investisseur
03:11qui montre que la relance de la filière nucléaire mobilise bien au-delà de l'État.
03:15Avec déjà 4 acquisitions d'entreprises de pointe dans le secteur,
03:20Alféor s'impose déjà comme un acteur clé du nucléaire.
03:23Ce dynamisme industriel témoigne d'une conviction partagée,
03:27la souveraineté énergétique française ne pourra pas se passer d'un nucléaire fort.
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