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Invités cette semaine :
- Marianne Maximi, députée du Puy-de-Dôme, groupe La France Insoumise,
- Emmanuel Capus, sénateur du Maine-et-Loire, groupe Les Indépendants.

Parlement Hebdo est au coeur de l'actualité politique pour vous faire vivre cette année parlementaire inédite.
Chaque vendredi c'est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions en séance ou en commission.
Cette saison, une nouvelle formule : un débat entre un député et un sénateur sur les grands sujets qui rythment la vie du Parlement.

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Transcription
00:00♫ Générique de fin ♫
00:09Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Parlement Hebdo,
00:13l'émission qui vous fait vivre les temps forts de la semaine au Parlement.
00:16Et comme chaque semaine, on vous propose un débat entre un député et un sénateur.
00:19Aujourd'hui, Marianne Maximi, bonjour.
00:21Bonjour.
00:22Vous êtes députée de la France Insoumise du Puy-de-Dôme et face à vous, Emmanuel Capu, bonjour.
00:26Bonjour.
00:27Sénateur Les Indépendants du Maine-et-Loire et membre de Horizon, le parti d'Edouard Philippe.
00:31Et vous débattrez du budget 2025 examiné en ce moment au Sénat.
00:35Les sénateurs ont d'ailleurs rejeté la hausse de la taxe sur l'électricité,
00:38une mesure finalement abandonnée par le Premier ministre Michel Barnier
00:42sous la pression du Rassemblement National qui menace de le censurer.
00:46La réforme des retraites ne sera pas abrogée.
00:49La proposition de loi de la France Insoumise soutenue par le Rassemblement National
00:52n'a pas pu être examinée jusqu'au bout.
00:54Les députés du socle commun ont déposé des centaines d'amendements
00:57pour empêcher le vote final.
00:59Le débat a été très tendu et une altercation physique a eu lieu
01:02entre un député du Modem et un député insoumis.
01:06Mais d'abord, le budget avec les sénateurs qui rejettent donc la hausse de la taxe sur l'électricité.
01:11Marion Delpech avec Tamthra Nui.
01:18Le Sénat imprime sa marque sur le budget.
01:20Principale modification, la suppression de la hausse de la taxe sur l'électricité
01:25souhaitée par la Chambre haute et plébiscitée par le Rassemblement National.
01:28Avec cette mesure, le gouvernement prévoyait une recette de 3,4 milliards d'euros.
01:33Pour compenser, la majorité sénatoriale veut mettre en place plusieurs mesures d'économie
01:38et une hausse des taxes sur le gaz qui rapporterait 950 millions d'euros aux caisses de l'Etat.
01:44On propose de l'ordre de 60 euros de plus sur une facture de gaz.
01:48Le même ménage sur l'électricité avec ce que vous leur prenez sous réptissement,
01:55c'est entre 2 et 300 euros.
01:57Je crois que devant les Français, il n'y a pas photo.
02:00Menacé de censure par le Rassemblement National, Michel Barnier a finalement renoncé jeudi à cette hausse.
02:05Contre l'avis du gouvernement, la Chambre haute a voté d'une courte majorité un amendement du groupe communiste.
02:11Celui-ci renforce l'exit tax, un dispositif pour freiner l'exil fiscal.
02:16100 000 emplois menacés dont la moitié dans l'industrie, c'est de ça qu'on parle.
02:21Je ne rappelle pas le petit boulanger de ceux qui touchent beaucoup d'argent,
02:26versent des dividendes et organisent la fraude fiscale.
02:29Après le scandale sur les pratiques des industriels, le Sénat a voté la TVA sur l'eau en bouteille.
02:35Cet amendement en augmentant la TVA sur les bouteilles en plastique à 20%
02:39vise à encourager les consommateurs à privilégier l'eau du robinet et une solution à la fois économique et écologique.
02:46Actuellement fixée à 5,5%, elle passerait à 20% et pourrait rapporter entre 150 et 300 millions d'euros par an.
02:54Les discussions doivent se poursuivre au Sénat la semaine prochaine sur le volet dépenses du budget 2025.
03:00Emmanuel Caput, on va commencer par débattre de cette hausse de la taxe sur l'électricité.
03:04Finalement Michel Barnier, le Premier ministre sous la pression du RN qui menace de le censurer,
03:09a renoncé à cette hausse de taxe sur l'électricité.
03:12Est-ce qu'il a eu raison de le faire même si cela coûte plus de 3 milliards d'euros aux finances publiques dans ce budget ?
03:17Moi je suis très satisfait puisque c'est une proposition du Sénat.
03:21Je ne sais pas la même lecture que vous.
03:24En tous les cas côté du Sénat vu que c'était ce qu'on avait voté.
03:27C'est une proposition de la commission des finances et de Jean-François Husson.
03:30On l'a adoptée en commission des finances, on l'a votée en séance.
03:33Et moi ça me va très bien. Pourquoi ?
03:35Parce que depuis le début ce qu'on dit, nous, c'est qu'il faut que l'effort porte davantage sur la dépense publique
03:41que sur les impôts et sur les taxes.
03:43Donc là on augmente moins les impôts.
03:46On n'augmente pas les impôts et le prix de la taxe sur l'électricité.
03:50Donc moi ça me va très bien.
03:51Si en plus ça satisfait Marine Le Pen c'est tant mieux.
03:53Mais à la base ça vient du Sénat.
03:55Alors cette hausse, cet abandon de la hausse de taxe sur l'électricité,
04:00c'était aussi une demande de votre groupe.
04:02Est-ce que Michel Barnier a cédé au Rassemblement national ou à la gauche ?
04:07Alors c'est aussi une mesure qui a été refusée à l'Assemblée nationale,
04:10que ce soit en commission des finances ou en séance.
04:12Moi je pense qu'il faut être très prudent avec les annonces de Michel Barnier
04:15parce que je pense qu'il y a une opération de communication.
04:17Et je renvoie d'ailleurs à un article des Echos de vendredi matin
04:20qui démontre qu'il n'y a pas réellement de baisse du tarif d'électricité.
04:24Au contraire, c'est une façon de communiquer qui est assez mensongère du côté du gouvernement.
04:29Et en fait, dans l'article des Echos, il démontre que les ménages en moyenne
04:33vont avoir une augmentation de 75 euros par an de leur facture d'électricité.
04:36Donc je pense qu'il va falloir un peu regarder entre les lignes
04:39par rapport à la communication qui est faite
04:41et qu'en fait il n'y a pas du tout de renoncement du côté du gouvernement.
04:44Et sur votre question vis-à-vis du Rassemblement national,
04:46nous voyons aujourd'hui que le gouvernement a fait un choix,
04:49celui de plaire au Rassemblement national.
04:51Ce n'est pas nouveau, mais là dans le budget c'est très clair,
04:54notamment avec des annonces sur l'AME pour contenter les xénophobes du pays,
04:57ce qui est extrêmement grave.
04:59Justement, le Premier ministre a aussi cédé sur cette question de l'AME,
05:02l'Aide médicale d'État, et il a dit vouloir baisser sensiblement
05:06les crédits des soins médicaux des étrangers en situation irrégulière.
05:10C'est problématique sur le plan politique, sur le plan des valeurs,
05:13cette baisse des crédits de l'Aide médicale d'État annoncée par Michel Barnier ?
05:16Je crois qu'il ne faut pas faire de démagogie sur ce sujet-là,
05:19et il y a beaucoup de faux débats.
05:21Personne ne va laisser mourir les gens dans les hôpitaux.
05:25Je ne connais aucun médecin qui laissera mourir quelqu'un,
05:28et tout le monde sera toujours soigné dans ce pays.
05:30Donc nous, moi j'étais favorable au maintien de l'AME,
05:34et j'ai toujours défendu l'AME.
05:37Pourquoi ? Parce que, de toute façon, quoi qu'il arrive,
05:40les malades sont soignés dans les hôpitaux, donc il faut un budget.
05:43Donc soit on a un budget qui le prévoit, une ligne budgétaire qui le prévoit,
05:47soit c'est les hôpitaux qui prennent sur leur budget à eux.
05:50Donc qu'est-ce que ça vous inspire ce renoncement de Michel Barnier ?
05:53En revanche, très clairement, il y a une demande assez forte,
05:57notamment du rapport qui avait été fait par Évin et Stéphanini,
06:01sur le fait qu'il faut éviter les abus,
06:03il faut éviter qu'il y ait un panier de soins qui soit trop important,
06:07il faut éviter qu'il y ait des détournements du système,
06:13de la générosité des Français,
06:15et donc il faut avoir un panier de soins restreint
06:17qui permet l'aide d'urgence, l'aide médicale en cas de danger,
06:21et qui permet de protéger aussi la population française.
06:25Parce que si on ne soigne pas les étrangers,
06:27il y a des répercussions sur les Français.
06:29Panier de soins restreint, vous êtes d'accord avec ce que dit le sénateur ?
06:32Absolument pas, mais ça c'est quelque chose qui est agité
06:34par la droite et l'extrême droite et qui est grave,
06:36parce que d'une part ça remet en question les compétences des médecins,
06:40parce qu'en fait si des médecins prescrivent, c'est qu'il y a besoin médical.
06:43Donc en fait si le panier de soins est composé de ces soins-là,
06:47c'est qu'il y en a besoin, et quand les médecins les prescrivent,
06:49c'est que c'est nécessaire, déjà c'est une première chose.
06:51Il y a évidemment un besoin sanitaire.
06:53C'est une bêtise énorme de dire qu'il faut restreindre l'AME,
06:56parce que les virus, les microbes, les bactéries n'ont pas de frontières,
07:00et donc effectivement c'est une mesure de santé publique.
07:03Un quart des bénéficiaires de l'AME sont des enfants,
07:07qui ont besoin de soins aussi.
07:10Et sans prendre justement au droit des enfants,
07:12mais c'est tout à fait logique, on voit bien aujourd'hui,
07:15le gouvernement où il va, vers qui il s'attaque,
07:18en tout cas ce sont vers les plus faibles, les plus vulnérables,
07:21et ça c'est grave, mais ça répond aussi à un agenda, je le redis,
07:24xénophobe, qui est dicté par l'extrême droite,
07:26et là nous avons un gouvernement qui a choisi de plaire,
07:29de concilier en fait des points programmatiques avec l'extrême droite.
07:33C'est un choix politique qui clarifie réellement la situation du pays.
07:36Emmanuel Caput, politiquement Michel Barnier a cédé
07:39au Rassemblement national et à Marine Le Pen sur ce point,
07:42sur ce point de l'aide médicale d'état que Michel Barnier
07:45compte réduire sensiblement en tout cas les crédits.
07:47Je ne crois pas, encore une fois je pense que ce qu'il propose
07:50est un peu dans l'esprit de ce qui a été voté l'année dernière au Sénat,
07:53cette aide médicale d'urgence, avec en réalité une aide médicale,
07:57mais avec un panier de soins qui est plus réduit,
08:00mais en réalité c'est ce qui avait été voté ici par la majorité sénatoriale.
08:04Je précise que moi je m'étais abstenu parce que je pense qu'il faut
08:08davantage faire attention sur ce système-là,
08:13ne pas aller trop loin et sortir de la démagogie.
08:15Est-ce qu'on assiste à une convergence programmatique
08:18entre le socle commun et le Rassemblement national ?
08:20Non.
08:21Oui.
08:22Marianne Maximi ?
08:23Bien sûr que oui, mais ce n'est pas quelque chose de nouveau,
08:25c'est quelque chose qu'on voit depuis quelques mois maintenant.
08:28On l'a vu avec la loi immigration l'année dernière à l'Assemblée nationale
08:31qui a été adoptée avec les idées de l'extrême droite,
08:33par les voix de l'extrême droite.
08:35Le socle commun était présent et ils ont voté ensemble.
08:39Et c'est ce qu'on voit depuis la dissolution,
08:41qu'aujourd'hui la droite qui gouverne ce pays,
08:45qu'elle soit macroniste, républicaine,
08:47a décidé de s'allier avec l'extrême droite pour se maintenir au pouvoir.
08:51Et on voit exactement ce qui est en train de se passer avec Michel Barnier
08:54qui cède sur des politiques xénophobes.
08:57C'est extrêmement grave ce qui est en train de se passer.
08:59Malgré tout Marine Le Pen maintient la pression sur Michel Barnier.
09:03Comment vous l'interprétez, comment ça va se terminer ?
09:07Comment ça va se terminer, ça j'en sais rien.
09:10Vous me posez la question d'une éventuelle censure en réalité.
09:13Une censure ?
09:15Les choses sont extrêmement simples.
09:18Soit Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se mettent d'accord
09:21pour faire tomber le gouvernement avec l'appui des socialistes et des écologistes
09:25et le gouvernement tombera.
09:28Soit les partis de gouvernement, les socialistes, les écologistes
09:32refusent de rentrer dans cette combine pour faire tomber le gouvernement
09:36parce qu'ils se disent qu'on a besoin d'un budget,
09:39parce qu'ils se disent qu'on ne va pas se permettre
09:42au moment où on est en train de vivre une crise politique forte
09:45de rajouter en plus une crise budgétaire et une crise financière.
09:48Que les Français ne peuvent pas, ne pas avoir de salaire,
09:53ne pas connaître une crise économique et financière dramatique dès janvier.
09:58Et dans ces cas-là...
10:00Dans ces cas-là, que ce soit les socialistes,
10:03que ce soit le RN, mais que ce soit aussi LFI,
10:06ils voteront le budget, ou en tous les cas,
10:09ils s'abstiendront sur une motion de censure.
10:11Marine Maximilien, en cas de censure du gouvernement Barnier,
10:13vous assumerez le fait qu'il n'y ait pas de budget à la fin de l'année
10:16et une éventuelle tempête financière pour la France ?
10:18Je crois que ce n'est pas à nous d'assumer ça.
10:19Qui a mis le pays dans cette situation ?
10:21C'est vous qui allez censurer.
10:22Mais attendez, qui a décidé de la dissolution au mois de juin,
10:24seul, de mettre le pays dans cette situation-là ?
10:27Ce n'est pas nous, c'est le président de la République.
10:29Effectivement, nous avons des outils constitutionnels
10:32pour montrer nos désaccords.
10:33Ce gouvernement n'a pas de légitimité démocratique
10:35et on devrait faire quoi ?
10:36Enregistrer le fait qu'il soit là,
10:38le fait qu'il gouverne avec l'extrême droite ?
10:40Non.
10:41En tout cas, nous, c'est notre rôle.
10:42Nous l'avons, nous l'assumons.
10:43Et la crise financière...
10:45Même s'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée,
10:47il faut quand même un budget à la fin de l'année.
10:48Il faut un budget, mais il n'y aura pas de catastrophe.
10:50On n'est pas aux États-Unis.
10:51Je pense qu'il ne faut pas agiter des peurs,
10:53pas dire qu'il n'y aura pas de salaire, c'est faux.
10:55Il peut y avoir des lois spéciales,
10:57il peut y avoir un gouvernement démissionnaire.
10:59Il y a encore beaucoup de possibilités
11:02pour faire en sorte qu'il n'y ait pas, effectivement,
11:04de difficultés pour les fonctionnaires
11:06pour lever des impôts.
11:07Nous, ce que nous disons, c'est que nous ne sommes pas
11:09responsables de la crise politique du moment.
11:11Par contre, nous ne sommes pas là pour la cautionner.
11:13Et donc, effectivement, nous allons déposer
11:15une motion de censure, que nous voterons.
11:17Ensuite, le Rassemblement national fera bien
11:19ce qu'il voudra, c'est son choix.
11:21On voit bien qu'aujourd'hui, Michel Barnier
11:23essaie d'apaiser le Rassemblement national.
11:25Il aurait pu faire le choix de discuter avec la gauche.
11:27Ce n'est pas du tout ce qu'il fait.
11:29Et pourtant, la gauche a porté énormément d'amendements
11:31dans le budget. Nous avons fait un budget
11:33qui est compatible avec notre programme.
11:35Et Michel Barnier a fait le choix de se diriger
11:37vers l'extrême droite. Donc, effectivement,
11:39nous allons censurer ce gouvernement, il va tomber.
11:41Et ensuite, moi, je pense qu'il y a un dernier problème,
11:43c'est que la censure ne sera pas suffisante.
11:45Tant qu'Emmanuel Macron restera président de la République,
11:47nous serons dans cette situation.
11:49Moi, ce que j'observe, c'est que de plus en plus de gens
11:51pensent que, oui, pour débloquer la situation,
11:53il faut que le président démissionne.
11:55Et moi, je vous parie que dans pas très longtemps,
11:57ce sera ses alliés qui vont lâcher au fur et à mesure
11:59le président de la République et peut-être
12:01Édouard Philippe dans pas longtemps.
12:03– Emmanuel Capu, Marine Le Pen a maintenu la pression,
12:05je la cite, c'était dans le monde jeudi dernier.
12:07Nous sommes jeudi, il a jusqu'à lundi,
12:09pour céder sur les dernières lignes rouges.
12:11C'est une façon de faire ?
12:13Pour vous, c'est acceptable de mettre comme ça
12:15le pistolet sur la tente de Michel Barnier ?
12:17– Le sujet, ce n'est pas ça.
12:19Le sujet, c'est qu'on a besoin d'un budget.
12:21On ne peut pas rajouter une crise financière et budgétaire
12:25à la crise politique que nous avons.
12:27Et j'entends, on nous dit, il n'y aura pas de shutdown,
12:29il n'y aura pas de…
12:31– Mais vous avez peur de ça ?
12:33– Si on ne veut pas de shutdown,
12:35il faut quand même voter une loi qui permet
12:37de reprendre le budget de l'année dernière.
12:39Je ne vois pas comment LFI et le RN
12:41pourraient voter pour le budget de l'année dernière
12:43qu'ils ont rejeté l'année dernière.
12:45Il y a un peu de cohérence, très concrètement.
12:47C'est le pays.
12:49Et s'ils ne le votent pas, s'ils le gouvernent,
12:51on n'aura pas de budget au 31 décembre.
12:55Et non seulement on n'aura pas de budget,
12:57mais en plus, on aura une dégradation
12:59de notre notation par toutes les agences de notation,
13:01qui fait qu'on paie déjà 50 milliards d'intérêt de la dette,
13:05on paiera encore plus.
13:07Et donc, c'est de l'argent en moins
13:09pour les Français, bêtement.
13:11Donc il ne faut pas rajouter de désordre à l'instabilité.
13:15C'est sur le fond.
13:17Emmanuel Capuça, c'est sur le fond.
13:19Mais sur la forme, on a vraiment l'impression
13:21que Marine Le Pen dicte à Michel Barnier
13:23le budget qui doit être voté.
13:25Ça ne vous gêne pas, cette manière de faire ?
13:27Je n'ai pas l'impression que Michel Barnier
13:29soit quelqu'un qui se laisse dicter
13:31ses positions.
13:33Il a une position de stabilité,
13:35il a ses positions,
13:37et je ne crois pas qu'il se fasse dicter.
13:39Après, il a toujours dit qu'il était ouvert
13:41à toutes les opinions.
13:43Et je suis d'accord avec vous
13:45sur le point qu'effectivement,
13:47il faut aussi écouter les partis de gouvernement,
13:49le Parti socialiste,
13:51les écologistes,
13:53mais il faut aussi ne pas rejeter
13:55et ni mépriser
13:57l'ensemble des représentants
13:59de la classe politique française.
14:01Marine Maxime, vous n'étiez pas tout à fait d'accord
14:03avec ce que disait Emmanuel Capu.
14:05Non, je ne suis pas d'accord,
14:07parce que déjà, un parti de gouvernement,
14:09c'est une drôle de définition que vous avez là.
14:11C'est des amendements identiques,
14:13et c'est ceux qui ont été adoptés par l'Assemblée nationale.
14:15Donc je pense qu'ici, il y a des discussions à avoir.
14:17C'est avec le nouveau Front populaire.
14:19Vous nous parlez des marchés financiers.
14:21L'inquiétude des marchés financiers, elle ne vient pas forcément
14:23de la situation politique actuelle.
14:25Elle vient, par exemple, du déficit.
14:27Et ça, c'est quelque chose que vous ne voulez pas régler,
14:29parce que nous, nous avons proposé un budget,
14:31et quand je dis nous, c'est le nouveau Front populaire,
14:33qui vient chercher des nouvelles recettes.
14:35Mais avec beaucoup de nouvelles recettes.
14:37La situation l'exige.
14:39Désolé, nous refusons le fait d'aller prendre sur les services publics.
14:41Donc nous trouvons de nouvelles recettes.
14:43Et une pression fiscale très forte.
14:45On parle, par exemple, de la taxe Zucman.
14:47La taxe Zucman, qui fait peur à la Macronie.
14:49Mais je suis désolée, c'est une taxe qui est discutée
14:51au sein du G20.
14:53C'est un économiste très sérieux qui vise à s'en prendre
14:55à des très, très, très, très grandes fortunes,
14:57ou aux grandes multinationales.
14:59Donc on n'est pas dans une surenchère fiscale,
15:01dans une hystérie fiscale, ou je ne sais quoi.
15:03On rappelle, la taxe Zucman, c'est 2% sur le patrimoine
15:05des milliardaires, au-dessus d'un milliard.
15:07Donc je suis désolée, je crois que ça ne devrait pas
15:09inquiéter qui que ce soit dans le pays.
15:11Deuxième thème de ce débat, on va parler
15:13de la proposition noire de la France insoumise
15:15d'abrogation de la réforme des retraites,
15:17soutenue par une majorité de députés de gauche
15:19et du RN. Mais le vote n'a pas pu avoir lieu
15:21dans les temps, à cause des centaines
15:23d'amendements déposés par
15:25les députés du Bloc central.
15:27Récit d'une séance extrêmement tendue
15:29par Elzinmond Agava.
15:31Musique
15:33Il est minuit,
15:35les insoumis n'ont pas réussi
15:37à faire voter l'abrogation
15:39de la réforme des retraites.
15:41Là, on a le spectacle d'une
15:43pseudo-majorité socle commun
15:45qui est aux abois, qui est
15:47en fin de course et qui ne trouve rien
15:49d'autre à faire que de l'obstruction
15:51sur une niche de l'opposition, sur un texte
15:53rejeté par tout le pays.
15:55Toute la journée, les groupes de gauche ont reproché
15:57au socle commun d'avoir déposé
15:59des centaines d'amendements.
16:01Ça suffit la manière dont vous traitez
16:03la démocratie. Quand on a été
16:05président d'un groupe où on a déposé
16:07des dizaines de milliers d'amendements,
16:09on n'oppose pas aux autres
16:11le fait qu'ils aient déposé 800.
16:13Suspension de séance
16:15rappelle au règlement
16:17une journée de tension.
16:19Faites attention, parce que ce sera
16:21public sur le site de l'Assemblée nationale. Il y aura
16:23des listes avec vos noms, qui a voté pour,
16:25qui a voté contre. Moi, je serai vous.
16:27Ce débat sur la question de la réforme des retraites
16:29mérite mieux que des menaces,
16:31des attaques personnelles, des menaces de liste.
16:33Et moi, je n'ai aucun problème
16:35à figurer sur la liste des gens
16:37responsables. Jusqu'à
16:39l'altercation. Autour de
16:4122h30, pendant une suspension
16:43de séance, le député modem
16:45Nicolas Turquois s'emporte
16:47contre des députés de gauche.
16:49Des huissiers et des membres de son
16:51groupe doivent s'interposer.
16:53Il peut arriver, et je le regrette,
16:55dans mon groupe, comme dans tous les groupes,
16:57qu'il y ait des manifestations, soit de menaces, soit de violences.
16:59Il faut aussi mesurer ce que c'est que la tension
17:01de recevoir du harcèlement, y compris à domicile.
17:03Le député en question s'en expliquera
17:05le temps venu.
17:07Son cas sera étudié lors du prochain
17:09bureau de l'Assemblée nationale.
17:11Marianne Maximi, vous étiez
17:13en séance lors de cette
17:15scène surréaliste. Un député
17:17modem qui menace physiquement
17:19ses collègues de gauche, vous demandez quoi ? Des sanctions ?
17:21On demande évidemment
17:23une sanction, mais la question de la sanction,
17:25c'est pas une réponse
17:27institutionnelle à l'Assemblée.
17:29Ce qui s'est passé hier est assez grave, mais ce n'est pas
17:31que cette altercation et cette violence.
17:33C'est l'ensemble de la journée parlementaire
17:35qui était un triste spectacle pour
17:37les Français et les Françaises. On a eu une majorité
17:39et une minorité
17:41et un gouvernement qui ont participé à une obstruction
17:43de justice parlementaire. On n'a jamais vu ça.
17:45On n'a jamais vu ça. Un député
17:47qui se lève... Je pense que
17:49l'histoire de l'Assemblée nationale est faite de
17:51moments de confrontation et de violence.
17:53Je pense que ce n'est pas nouveau. Moi, ce qui m'intéresse
17:55là-dedans, c'est qu'on nous fait beaucoup
17:57de leçons, nous, à la France Insoumise, pour nous expliquer
17:59que nous sommes des gens qui ne se tenons pas
18:01bien, qui seraient agressifs.
18:03La démonstration est qu'en fait, la violence vient
18:05là, clairement, du côté d'un député
18:07de la majorité.
18:09C'est grave, effectivement. Moi, je ne m'analyse pas
18:11à la violence, mais je voudrais juste dire
18:13que nous avons été des députés
18:15qui avons travaillé toute la journée dans le calme,
18:17dans le respect de l'Assemblée, et que
18:19le fait d'être dans une situation
18:21de tension qui a été créée par le gouvernement
18:23et par les groupes du socle commun
18:25a conduit, effectivement, à cette situation
18:27qui est insupportable, qui est un exemple
18:29assez pitoyable de l'institution.
18:31Et donc, oui,
18:33on demande effectivement une sanction au bureau, c'est la moindre
18:35des choses, mais ça ne doit pas
18:37cacher non plus ce qui s'est passé du
18:39matin 9h jusqu'à minuit.
18:41On va en parler de ce débat sur l'abrogation de la réforme des retraites.
18:43Mais d'abord, Emmanuel Caput, on n'a pas l'habitude de
18:45voir ce type de comportement de la part d'un député
18:47du Bloc central. On a franchi un cap
18:49dans la brutalisation de la vie politique ?
18:51Je vous confirme que c'est quelque chose qu'on n'a pas l'habitude de voir
18:53encore moins au Sénat, où on a des débats un peu
18:55moins passionnés, enfin tout aussi passionnés
18:57mais moins physiques.
18:59Quoi qu'il arrive,
19:01en politique, il n'y a pas
19:03lieu, il n'y a pas la place
19:05pour la violence
19:07et pour les menaces. Donc, évidemment,
19:09je condamne extrêmement
19:11fermement tout type de menaces, tout type de violences
19:13de quelque endroit qu'elles viennent.
19:15Qu'est-ce que vous pensez de cette stratégie
19:17notamment, venant de la gauche, du
19:19même Einstein, c'est-à-dire de rendre public
19:21les noms des députés du Bloc central qui sont
19:23contre cette abrogation de la réforme des retraites ?
19:25On a entendu Hugo Bernal ici se dire
19:27attention, vos noms seront publics.
19:29Qu'est-ce que je peux
19:31vous dire là-dessus ? Je suis assez d'accord avec
19:33Aurore Berger qui dit que c'est plutôt une fierté, je pense, d'être sur la liste
19:35dressée par LFI.
19:37En revanche, je ne suis pas vraiment certain
19:39que venant de LFI, ça soit
19:41quelque chose de positif
19:43dans leur esprit. Donc, c'est totalement
19:45inacceptable. Ça fait partie d'une méthode démocratique
19:47de publier les noms.
19:49Sur le site de l'Assemblée nationale, les votes sont publics.
19:51Nous sommes des personnalités publiques, nous portons un
19:53mandat et la moindre des choses, c'est la transparence
19:55des décisions politiques.
19:57Il faut quand même remettre les choses dans l'ordre.
19:59Sur le site de l'Assemblée nationale, vous avez ce qui s'appelle
20:01des scrutins publics et tous les votes
20:03en scrutin public sont publics avec des listes
20:05qui sont publiées par les services même de l'Assemblée nationale.
20:07Ensuite, quant aux interpellations
20:09de parlementaires, c'est quelque chose
20:11de très classique. N'importe quelle association
20:13le fait pour un texte de loi. Nous recevons
20:15beaucoup de mails. Nos adresses mail sont publiques
20:17là encore, disponibles sur les sites de l'Assemblée nationale.
20:19Et c'est aussi le jeu
20:21de la démocratie d'être interpellé par des citoyens,
20:23par des collectifs. Donc, je ne vois rien
20:25de nouveau là-dedans, rien de grave non plus.
20:27Sur le fond, vous avez porté le fer contre
20:29la réforme d'Elisabeth Borne jusqu'à minuit.
20:31Il n'y a pas eu de vote. Est-ce que...
20:33Vous n'avez pas réussi à faire abroger cette réforme.
20:35C'est un échec pour la France insoumise ?
20:37Ce n'est pas un échec. C'est un échec pour
20:39le gouvernement et pour le socle commun.
20:41C'est un échec pour eux parce qu'ils ont démontré
20:43à quel point ils étaient minoritaires
20:45dans l'Assemblée nationale. C'est d'ailleurs
20:47pour ça qu'ils ont fait une obstruction assez ridicule
20:49et assez inédite dans le cadre d'une niche parlementaire.
20:51Parce que nous avons assumé notre obstruction
20:53oui, en 2023. Mais on n'est pas
20:55du tout dans le même contexte. Nous sommes sur un texte
20:57du gouvernement, imposé par la force
20:59face à une opinion publique
21:01et une extrême grande majorité des Français
21:03qui étaient opposés. Et dans un cadre où le débat
21:05parlementaire aurait pu être allongé pendant
21:07des semaines pour arriver au bout du texte.
21:09Donc, l'obstruction n'est pas du tout la même.
21:11L'obstruction est un projet de loi mais pas une proposition de loi.
21:13L'obstruction n'est pas nouvelle et c'est une tactique
21:15parlementaire qui d'ailleurs est utilisée par les groupes
21:17d'opposition sur des textes importants. Je crois que ça a eu lieu
21:19sur le Pax. Je crois que ça a eu lieu sur le mariage pour tous.
21:21Donc ne faites pas de procès à la France insoumise.
21:23Je crois que c'est aussi vieux que le Parlement existe.
21:25Par contre, que le gouvernement,
21:27qu'un groupe soi-disant de la majorité
21:29la pratique sur une niche parlementaire qui s'arrête à minuit,
21:31je le rappelle, c'est une journée par rang
21:33où nous avons le droit de fixer l'agenda,
21:35ça c'est inédit et ça c'est extrêmement grave
21:37parce que l'obstruction par des groupes d'opposition
21:39c'est une tactique, l'obstruction par une majorité
21:41ça c'est un déni de démocratie
21:43et ça prouve juste qu'ils sont minoritaires
21:45et non, ce n'est pas un échec de la France insoumise
21:47parce qu'en tout cas, l'amendement qui était important
21:49c'était celui qui visait à supprimer l'article de cette loi
21:51le plus important c'était la brogation
21:53a été repoussé donc ça démontrait juste
21:55qu'il y avait une majorité à l'Assemblée
21:57pour voter contre la réforme de retraite.
21:59Il y avait une majorité à l'Assemblée pour voter cette réforme
22:01et pourtant, le vote n'a pas eu lieu
22:03il y a bien eu de l'obstruction.
22:05Il n'y a pas eu d'obstruction, il y a eu une provocation
22:07de la France insoumise
22:09en mettant ce texte
22:11important
22:13dans une niche
22:15on a passé, ils ont passé
22:17quinze jours à l'Assemblée nationale
22:19sur la réforme des retraites pour voter
22:21deux articles, ils s'étaient arrêtés à l'article 2
22:23nous on a mis pareil, quinze jours
22:25et on a réussi à voter le texte péniblement
22:27en travaillant jour et nuit, donc il y a
22:29une provocation évidente et une volonté
22:31de mettre le bazar à l'Assemblée
22:33en mettant dans une niche un truc
22:35qui mérite des débats
22:37pendant plusieurs semaines au moins
22:39donc il n'y a pas d'obstruction
22:41il n'y a pas d'obstruction, il y a une provocation
22:43une provocation sur un texte qui en plus
22:45était extrêmement, la réforme de retraite
22:47était extrêmement importante.
22:49Sur le fond, Marianne Maximi, vu l'état de nos finances publiques
22:51est-ce que c'est responsable de vouloir revenir à la retraite
22:53à 62 ans et avec 42 annuités ?
22:55Oui c'est responsable et je crois
22:57que d'ailleurs la réforme qui a été menée par
22:59Isabelle Born et qui a été imposée
23:01parce que moi j'ai entendu beaucoup hier, on a voté, on a voté
23:03c'est faux, nous n'avons jamais voté nous à l'Assemblée
23:05cette réforme, il y a eu un 49-3.
23:07Mais sur le fond de la réforme ? Sur le fond de la réforme, cette réforme ne règle
23:09rien, il y a toujours des difficultés
23:11économiques et nous ce que nous avons proposé c'est
23:13plein de financements différents. Nous avons
23:15des recettes pour financer la réforme
23:17des retraites. L'égalité salariale femmes-hommes
23:19si on y arrivait vraiment c'est 5 milliards en plus
23:21mais par contre il n'y a aucune contrainte aujourd'hui dans les entreprises
23:23qui appliquent des salaires qui sont
23:25égaux entre les femmes et les hommes.
23:27Il y a le fait de revenir peut-être sur les exonérations
23:29de cotisations patronales.
23:31Ça aussi c'est des recettes en plus et ça c'est
23:33des choses qu'on pourrait mettre dans un texte de loi quand nous arriverons
23:35au gouvernement, d'ici pas longtemps je l'imagine
23:37et donc il y a des recettes qui peuvent exister.
23:39C'est un faux débat, c'est un faux débat
23:41nous l'avons démontré l'année dernière, enfin il y a deux ans
23:43qu'on pouvait faire autrement, c'est un choix politique
23:45qui est grave et qui s'oppose
23:47et qui met en difficulté les gens.
23:49La réponse d'Emmanuel Capu, la retraite à 62 ans
23:51c'est possible mais avec des financements en face.
23:53Vous êtes d'accord ?
23:55Bien sûr, la retraite à 62 ans, pour maintenir
23:57la retraite, pour que les gens puissent avoir une retraite
23:59soit vous augmentez les cotisations
24:01soit vous baissez les retraites, soit vous augmentez
24:03la durée, c'est un choix politique.
24:05Ce que veut la France insoumise c'est qu'on augmente
24:07les cotisations et que ça suffira pas et qu'on augmente
24:09les impôts pour que ceux qui sont en retraite
24:11aujourd'hui touchent une retraite
24:13au même taux et que ceux qui sont derrière
24:15cotisent toute leur vie
24:17et en plus ne touchent pas de retraite.
24:19Et c'est pas une solution viable ?
24:21Pourquoi ? Parce qu'on est déjà le pays
24:23qui a le taux d'imposition
24:25le plus élevé de l'OCDE
24:27donc ça n'est pas une solution viable.
24:29Marie-Anne Maxime, vous proposez par exemple
24:31pour financer le système de retraite
24:33une contribution sur les bénéfices exceptionnels
24:35des entreprises pétrolières et gazières
24:37mais c'est par définition exceptionnel.
24:39Ça c'était pour gager le texte
24:41parce que là aussi ça a été un grand débat hier
24:43où on nous a expliqué que ça n'allait pas.
24:45Je rappellerai quand même qu'il y a un texte, il y a l'article 40
24:47Si on veut s'attaquer
24:49aux exonérations de cotisations patronales
24:51il faut un texte
24:53de financement de la sécurité sociale.
24:55C'est ce que je dis, quand on sera au gouvernement
24:57ça sera les leviers qu'on activera.
24:59Pour pouvoir déposer ce texte
25:01et en débattre jeudi dernier
25:03il a fallu mettre des recettes
25:05exceptionnelles pour permettre de discuter.
25:07On l'a expliqué à maintes reprises
25:09parce qu'on a dû expliquer quand même
25:11le fonctionnement constitutionnel de l'Assemblée
25:13et de notre démocratie à des députés
25:15qui semblaient découvrir que oui,
25:17quand on sera au gouvernement, on ne peut pas faire un PLFSS.
25:19Et c'est la fin de ce débat. Merci à tous les deux d'y avoir participé.
25:21Merci d'avoir suivi cette émission.
25:23Et à la semaine prochaine.
25:25On se retrouve très vite. Ciao ciao.

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