Après la prise de parole de Michel Barnier sur TF1 cette semaine, les taux d'emprunt à 10 ans de la France ont temporairement dépassé ceux de la Grèce, le pays le plus endetté de l'Union européenne.
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00:00Eh oui, quand Michel Barnier vous parle d'une tempête financière, mieux vaut de ne pas mettre le nez dehors.
00:05Alors on va un peu nuancer quand même. Plus qu'une tempête financière, c'est un peu fort.
00:09C'est plutôt un coup de chaud sur la dette publique.
00:11Mais c'est vrai que le fait que le taux d'emprunt de la France ait brièvement tutoyé celui de la Grèce,
00:15ça a créé un certain émoi sur les marchés financiers.
00:17Bon, rassurons-nous, le niveau des taux reste malgré tout raisonnable, 3% sur 10 ans.
00:22On est loin des 22% en 2012 qui avaient été appliqués à la Grèce.
00:26Et la France rembourse en plus au rythme d'un métronome.
00:29Il n'empêche, si cette crise de défiance vis-à-vis de la France s'installe,
00:32les répercussions à venir pourraient frapper le quotidien des Français.
00:36Je m'explique. La hausse des taux d'emprunt pour la France,
00:38ça veut dire qu'elle va dépenser plus de milliards pour rembourser sa dette,
00:41même si les taux restent bas.
00:43Mais ces milliards, et on le voit en ce moment avec les fameux 60 milliards
00:46que cherche le gouvernement pour boucler son budget,
00:48il faut quand même aller les chercher, alors ça va être comment ?
00:51Avec des hausses d'impôts pour nous, mais aussi pour les entreprises
00:54qui du coup vont les répercuter sur leurs tarifs.
00:56Ça veut dire inflation.
00:58Cela pourrait aussi signifier des coûts de rabot dans les dépenses de l'État,
01:01donc potentiellement sur les pensions des retraités,
01:04sur les traitements des fonctionnaires qui ne seraient pas revalorisés.
01:07Au niveau macro, on peut aussi craindre une fuite des capitaux,
01:09ça veut dire une baisse de la valeur de l'euro,
01:11une augmentation des coûts, à nouveau de l'inflation.
01:14Et puis on peut aussi imaginer une réduction des dépenses publiques
01:17sur l'éducation, la santé, les infrastructures.
01:19Donc pour le moment, pas d'affolement.
01:21Si la situation budgétaire s'aggrave,
01:23il faudra effectivement en venir à des sacrifices,
01:26voire à revoir notre modèle social.