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Volodymyr Zelensky a ouvert la porte à un cessez-le-feu si le territoire ukrainien sous le contrôle de Kiev est placé "sous l'égide de l'Otan" avant de récupérer les zones occupées par "voie diplomatique".

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00:00Un cessez-le-feu en Ukraine est-il proche ? Pour la première fois, Volodymyr Zelensky accepte de renoncer à une partie de son territoire.
00:08Alors c'est un renoncement sous condition pour garantir la paix. On va expliquer tout ça, vous expliquez tout cela dans un instant.
00:15Mais d'abord, que propose-t-il exactement ? On voit cela avec Pierre-Henri Olderbo.
00:21Alors qu'il l'avait toujours exclu, pour la première fois, Volodymyr Zelensky se dit prêt à céder des territoires en échange de la paix, mais sous condition.
00:30Si nous voulons mettre fin à la phase chaude de la guerre, l'OTAN doit désormais défendre le territoire ukrainien que nous contrôlons encore.
00:38Nous devons agir vite. Et ensuite, pour les territoires occupés par la Russie, l'Ukraine pourra les récupérer par voie diplomatique.
00:46Cette solution n'a jamais été envisagée par l'Ukraine, car personne ne nous l'a jamais proposée jusqu'à présent.
00:52La solution d'une présence de l'OTAN pourrait dissuader Vladimir Poutine, selon ce spécialiste.
00:57Faire en sorte que Vladimir Poutine, dont on sait que la voix et la parole ne vaut absolument rien, respecte effectivement ce statu quo autour d'une ligne, la ligne de combat actuelle.
01:06Ça, c'est quelque chose qui est certainement envisageable.
01:09Pour l'instant, Moscou contrôle 18% des territoires à l'est du pays. Mais ces dernières semaines, les frappes russes se sont intensifiées.
01:17Et Vladimir Poutine menace d'utiliser son missile Auraknik en réponse à l'envoi de matériel militaire fourni par les États-Unis et le Royaume-Uni.
01:25Un comportement dénoncé par Emmanuel Macron hier lors d'un échange téléphonique avec le président ukrainien.
01:31Ces frappes, la coopération accrue avec la Corée du Nord et la rhétorique irresponsable qui les accompagne, participent d'une logique d'escalade inacceptable de la part de la Russie.
01:41L'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche semble pousser Volodymyr Zelensky à vite trouver une solution de sortie.
01:48Alors comment réagit-on en Ukraine à cette proposition d'Angelo Atta et l'envoyé spécial de BFM TV ?
01:55Une grande partie de la population ukrainienne n'a qu'un seul horizon, la paix, et est probablement prête à faire quelques concessions pour cela.
02:03Nous avons été assez étonnés, notamment depuis plus d'une semaine avec David Coulomb, de voir également un certain nombre de personnes dans des villes comme Kiev ou Lviv
02:11qui souhaitent tellement la paix et sont si fatigués, si épuisés par la guerre qu'ils n'en suivent même plus les nouvelles via les médias.
02:20Il y a également certaines rencontres qui nous ont marqué cette semaine, je pense notamment à un soldat ukrainien qui il y a quelques semaines a perdu sa jambe
02:29sur une mine lors d'une offensive en territoire russe et lui nous a confié très clairement avoir sa famille en zone occupée actuellement
02:38et il n'envisageait certainement pas une solution de paix faisant ce type de concessions.
02:43Alors cette proposition a-t-elle une chance d'aboutir ? On va décrypter tout ça avec nos invités.
02:48Bonjour, chercheur associé à l'Institut des relations internationales et stratégiques, le général Jérôme Pélistrandi. Bonjour, notre consultant Défense BFM TV.
02:54D'abord, qu'on comprenne bien, il s'agit non pas de renoncer totalement à ces territoires mais de geler en fait la situation avec une sécurisation qui serait assurée par les soldats de l'OTAN.
03:05Oui, c'est-à-dire que le président Zelensky intègre un principe de réalité, il sait qu'il va y avoir un changement de paradigme,
03:14un game changer avec la nouvelle administration Trump qui a dans ses cartons effectivement l'idée de faire la paix par la force entre guillemets,
03:21c'est-à-dire en faisant pression sur les belligérants de part et d'autre et donc il est obligé de donner des gages en montrant qu'il est de bonne volonté,
03:30qu'il ne pourra pas tout avoir puisqu'il y a eu une déclaration il y a quelques temps où il disait que la souveraineté ukrainienne ne peut pas être sacrifiée.
03:39Ça avait donné lieu d'ailleurs à un tweet assez moqueur d'Elon Musk qui disait qu'il avait le sens de l'humour, sous-entendu que sans la sécurité
03:47et sans l'aide américaine de toute façon il ne pouvait rien faire, ce qui est vrai, donc il intègre cette donnée.
03:52Mais en même temps il veut obtenir des contreparties, c'est-à-dire que ce n'est pas renoncer totalement aux territoires, c'est accepter de ne pas les recouvrer
04:01de manière immédiate par la force, à charge pour ses alliés d'assurer une sécurité à long terme et d'où la demande effectivement d'une présence de l'OTAN
04:10sur le territoire ukrainien qui n'a pas été conquis pour éviter que Vladimir Poutine et des velléités d'aller plus loin.
04:17Et là ça va être le point central justement parce que Donald Trump là-dessus il sait très bien que du côté de Poutine il y a un refus catégorique
04:24de l'idée d'une intégration de l'Ukraine même partielle en termes de territoire au sein de l'OTAN.
04:30Général, on va peut-être prendre les cartes avec vous, si on met entre parenthèses, si on gèle comme le dit le président Zelensky les zones conquises pour l'heure par la Russie,
04:39c'est combien du pourcentage du territoire ukrainien ?
04:43En gros il y a entre 18 et 20% du territoire ukrainien qui est sous occupation russe, j'emploie à dire le terme occupation puisque ce sont des territoires
04:55qui sont sous la souveraineté ukrainienne au regard du droit international.
04:59Et on les voit très bien là.
05:00Ils sont en rouge vous voyez.
05:01Exactement.
05:02Et avec la problématique qu'il y a deux grandes villes majeures qui sont Kerson et il y a le fleuve Dnieper, les Russes ils sont juste de l'autre côté.
05:11Vous avez Zaporizhia qui est aussi une des hautes grandes villes.
05:14Avec l'autre problématique c'est que la centrale nucléaire de Zaporizhia qui est à environ une cinquantaine de kilomètres de la ville de Zaporizhia
05:21est sur la rive gauche occupée par les Russes et donc c'est une part conséquente du territoire.
05:2820% du territoire qui est sous occupation russe.
05:31Mais ça veut dire David Rubulero si on regarde cette carte que le long de ces territoires qu'on voit en rouge, on va reprendre la carte si c'est possible,
05:38le long de ces territoires qu'on voit en rouge on aurait des soldats de l'OTAN qui feraient tampon avec les zones contrôlées par les Russes.
05:46C'est toute la question, c'est évidemment la demande de Zelensky vraisemblablement mais ça ne sera pas forcément la suite qui sera donnée à cette demande.
05:54Parce que la question de l'OTAN de toute façon il y a une décision américaine.
05:57Donc la question c'est de savoir est-ce qu'il y aura des troupes européennes de l'OTAN en tant qu'otaniennes ou des troupes européennes en tant qu'européennes tout court.
06:05Puisqu'il y a aussi la candidature de l'Ukraine à l'Union Européenne qui n'est pas la même qu'à l'OTAN évidemment.
06:11Donc il va y avoir un débat de fond effectivement qui va se poser et les Américains vont certainement mettre les Européens au pied du mur en termes de responsabilité.
06:19Parce que les Américains n'ont pas envie, pas uniquement pour des raisons financières, de prendre en charge ce qu'ils considèrent à tort ou à raison, en tout cas de Donald Trump, comme une affaire européenne.
06:29Ce qu'il faut rajouter c'est que là on voit sur la carte la partie en rouge qui est sous occupation russe.
06:34Mais il y a aussi la problématique de toute la frontière nord avec notamment la ville de Kharkiv.
06:39Vous voyez là où il y a marqué Russie, cette frontière, l'autre côté c'est la Russie.
06:44Donc est-ce que ça veut dire aussi avoir des forces qui seraient en quelque sorte le long de cette frontière ?
06:49Il faut bien comprendre que le front il fait le long de la frontière environ 1000 kilomètres.
06:55Donc ça voudrait dire aussi un déploiement de forces conséquentes.
06:59Pas uniquement quelques patrouilles avec des véhicules légers qui seraient là pour observer.
07:05Ça a été fait.
07:06Ça a été fait de 2014 à 2022 après on va dire la première guerre du Donbass où il y avait l'organisation de sécurité de coopération en Europe, l'OSCE,
07:17qui avait des patrouilles un peu comme des casques bleus des armées et on voit que ça a été un fiasco.
07:24Voilà donc c'est ça aussi l'une des difficultés que l'on va rencontrer dans les discussions à venir.
07:29Cette proposition elle met quand même les Européens au pied du mur parce que ça relance cette discussion que le président Macron avait évoquée un temps
07:37pour lequel il avait été très critiqué, c'est-à-dire l'envoi de soldats français, pas au nom de la France mais au nom de l'OTAN, sur ce territoire
07:43comme d'autres soldats d'autres pays européens.
07:45Oui d'ailleurs le ministre des Affaires étrangères vient récemment de dire qu'il n'y avait pas de ligne rouge.
07:50Implicitement il y avait cette possibilité, cette option, pas explicité mais en tout cas d'envoi de troupes au sol.
07:58On ne pourrait pas le faire seul de toute façon.
08:00Mais le problème c'est que tous les pays européens sont divisés d'abord sur le principe et puis que les exécutifs européens sont en difficulté.
08:08C'est en Allemagne, en France et donc pour ce type d'opération de très grande envergure évidemment ça suppose un consensus, une logistique
08:16et puis il y a la question générale évoquée, les lignes effectivement directes de contact, c'est la question de la no-fly zone.
08:23C'est-à-dire pour avoir une sécurité des troupes au sol il faut aussi une sécurité de l'espace aérien.
08:29Et là on retrouve évidemment le problème central, c'est les États-Unis qui sont les seuls en mesure d'assurer cette no-fly zone.
08:37Donc on voit bien à quel point les choses sont compliquées.
08:40Est-ce que cette proposition arrive aussi opportunément au moment où Vladimir Poutine menace du fameux missile balistique Orechtin,
08:48qu'on en a beaucoup parlé ces dernières heures, un missile de très forte puissance, menace directement Kiev ?
08:53Oui parce qu'on est vraiment dans cette phase très complexe où il y a une escalade militaire voulue par Moscou pour obtenir un maximum de gages sur le terrain.
09:05Il y a aussi un autre aspect, c'est pour punir les Ukrainiens, parce que Vladimir Poutine ne supporte pas que les Ukrainiens lui résistent depuis bientôt trois ans.
09:14Et tout ça pour être en position de force pour pouvoir négocier, sachant que dans l'esprit de Vladimir Poutine, négocier c'est que Kiev capitule.
09:26Donc tout ce qui peut faire pression, faire des dégâts, faire mal, et puis donc faire capituler Kiev.
09:33Et également, comme le disait très bien David Rigolero, faire peur aux Européens.
09:39C'est les menaces qu'il a répétées en disant que le missile Orechtin pourrait taper ailleurs.
09:48Donc on est vraiment dans ce brin de fer qui est intense avec une population civile ukrainienne qui souffre.
09:56Il ne faut pas oublier, on l'a vu, Gilles Loata était dans la neige.
09:59Et quand il n'y a plus d'électricité et qu'il fait zéro degré, la vie est extrêmement pénible.
10:05Donc on voit bien que Volodymyr Zelensky fait preuve de pragmatisme.
10:08Il sait qu'il ne peut pas aller au-delà et que de toute façon en 2025, il serait incapable de reprendre une offensive.
10:16Donc c'est maintenant ou jamais, mais à quelles conditions ?
10:19Ce sont les questions qui sont sur la table.
10:21Est-ce que cette proposition, elle peut vraiment aboutir ?
10:23C'est difficile. Il faut attendre l'arrivée de Donald Trump.
10:27En tout cas, il y a une roadmap, une feuille de route qui a été formalisée par son envoyé spécial, Keith Kellogg,
10:37qui est chargé justement de cette question ukrainienne.
10:40C'est effectivement de toute façon convaincre Zelensky qu'il ne pourra pas continuer tel qu'il l'a fait jusqu'à aujourd'hui.
10:48D'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est que Jake Sullivan, qui est le conseiller de la Sécurité nationale de l'actuelle administration,
10:53a sous-entendu aussi qu'il y avait une impasse, puisqu'il a demandé à Kiev de baisser l'âge de mobilisation à 18 ans pour être crédible.
11:02Or, on sait bien que la population ukrainienne est déjà épuisée.
11:06Et donc, ça explique les réactions que vous avez mentionnées dans le reportage, où il y a une aspiration quand même à ce que ça s'arrête.
11:12Mais effectivement, pas à n'importe quel prix.
11:14Merci beaucoup. Merci à vous deux pour toutes ces explications.
11:16On continue évidemment à suivre cette actualité tout au long du live BFM.

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