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Ici l'Europe du 30 novembre 2024.

Narcotrafic en Europe, une lutte en ordre dispersé.

Alors que les crimes liés au trafic de drogue se multiplient en Europe, les pays européens ne sont pas à l'unisson dans la stratégie pour lutter contre ce fléau, même s'il existe une coopération européenne en la matière de lutte contre le trafic, les politiques de poursuite des consommateurs varient d'un état à l'autre. On en débat cette semaine dans Ici l'Europe, émission diffusée sur France 24, LCP et Public Sénat.

Première partie : Caroline de Camaret reçoit Maroya Gabriel, Présidente de l'Institut Robert Schuman et ancienne commissaire européenne, pour évoquer l'actualité européenne et internationale.

Deuxième partie : Caroline de Camaret et Alexandre Poussart reçoivent les eurodéputés Matthieu Valet (Patriotes pour l'Europe) et Daniel Freund (Verts/ALE) pour un débat sur le thème : « Entre légalisation du cannabis et guerre aux trafiquants : l'UE divisée sur la stratégie anti-drogue ».

Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.

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#LCP #assembleenationale #Politique

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Transcription
00:00France 24, LCP, Public Sénat présente.
00:05Générique
00:07...
00:24Au lendemain de la confirmation de la commission van der Leyen 2,
00:28alors que l'Est de l'Europe est plus déstabilisé que jamais
00:31par les efforts de guerre hybride de la Russie,
00:33nous avons le plaisir de retrouver aujourd'hui Maria Gabriel.
00:38Bonjour, nous sommes avec vous en duplex de Sofia.
00:41Vous êtes une Bulgare qui a officié
00:43dans toutes les institutions de l'Union européenne.
00:45Vous avez été 7 ans députée européenne,
00:485 ans commissaire européenne,
00:50dans la commission Juncker d'abord,
00:51et puis dans la commission van der Leyen 1,
00:53chargée de l'innovation et de la jeunesse.
00:56Et puis vous êtes rentrée dans votre pays,
00:58madame Gabriel, la Bulgarie,
01:00pour signer un accord entre votre parti de droite, le GERB,
01:03arrivé en tête, et l'opposition libérale pro-européenne
01:06pour partager le pouvoir, accord qui a volé en éclats,
01:09provoquant une nouvelle crise politique.
01:11Alors aujourd'hui, vous dirigez l'institut Robert Schuman,
01:14le think tank du Parti populaire européen,
01:17la droite traditionnelle.
01:18Avant de parler, évidemment, de votre pays
01:21et de l'Est de l'Europe,
01:23vous avez sûrement regardé avec beaucoup d'intérêt
01:26ce qui s'est passé pour la commission van der Leyen 2
01:29devant le Parlement européen le mercredi 27 novembre, un vote.
01:33Alors, le résultat est de 370 voix pour, 282 contre.
01:38Cela semble, a priori, confortable,
01:40mais c'est la majorité la plus étroite de tous les temps, en vrai.
01:44Oui, en effet, j'ai suivi de près, en effet,
01:46forte d'une expérience qui me permet à la fois d'avoir un regard
01:50sur comment fonctionne le Parlement européen,
01:52la commission et le Conseil.
01:53Aujourd'hui, justement, à cause de ce regard,
01:56j'ai une certaine perspicacité, c'est-à-dire de se rendre bien compte
02:00qu'il y a énormément d'espoir et d'attente
02:02qui sont placés dans la nouvelle commission.
02:04C'est une commission qui affirme des ambitions,
02:07mais c'est aussi une commission qui doit, à ce moment-là,
02:10vu la diversité de la majorité du vote du 27 novembre,
02:14doit opérer avec beaucoup de minutie, si j'ose dire,
02:18en fonction des différents sujets.
02:19Les sensibilités politiques font en sorte que,
02:22en fonction des sujets, on pourrait s'attendre
02:24à ce que la majorité soit relativement flottante.
02:27Or, aujourd'hui, plus que jamais,
02:29l'Europe a besoin d'une majorité stable,
02:32d'une majorité où chaque institution
02:35assume sa responsabilité de maintenir l'Europe unie
02:39face à tous ces défis qui nous entourent,
02:41mais aussi d'avoir une Europe qui répond clairement
02:43aux attentes des citoyens, tout comme de positionner l'Europe
02:47dans un monde de plus en plus en compétition.
02:50Finalement, un représentant du groupe des conservateurs
02:54et réformistes proche de Georgia Meloni,
02:56donc beaucoup plus à droite que votre parti populaire européen,
03:00pour la première fois accède à une vice-présidence de la commission.
03:03Avec cette extrême droite, il y avait un cordon sanitaire.
03:07Jusqu'à présent, la gauche et une partie du centre
03:10reprochent donc d'avoir brisé ce cordon sanitaire.
03:14Qu'en est-il ?
03:15Moi, je pense que la commission,
03:17c'est une commission qui doit prendre en considération
03:20les résultats des élections.
03:21Il est clair qu'au moment des élections européennes,
03:24les citoyens ont envoyé des messages
03:26et ils ont élu des gens.
03:28Donc c'est aussi le respect démocratique
03:30de pouvoir respecter ce vote.
03:31Maintenant, la question est, quels sont ces sujets
03:34sur lesquels on va pouvoir envoyer des réponses
03:37par rapport aux questions qui ont été formulées
03:39aux élections européennes,
03:41telles la sécurité, la migration,
03:42mais aussi l'environnement, mais aussi l'agriculture,
03:45mais aussi le soutien à l'Ukraine.
03:47Donc aujourd'hui, je pense qu'on doit être
03:50beaucoup plus pragmatiques
03:51et on doit adresser de façon très ciblée
03:54les questions que les citoyens ont posées.
03:56Certains craignent une commission
03:59qu'on appellerait Commission Pénélope,
04:02du nom de l'épouse d'Ulysse,
04:04qui défaisait la nuit son travail de tissage de la journée.
04:07C'est-à-dire que le jour la commission va tisser des textes
04:12pour une industrie propre,
04:14avec votre parti, le PPE et le centre,
04:18et puis la nuit, elle risque de détricoter
04:21toutes les avancées du pacte vert,
04:22on l'a vu sur la loi contre la déforestation,
04:25en votant cette fois-ci avec la droite plus extrême.
04:28Je pense qu'en Europe, nous sommes très forts
04:31à adresser des critiques sans avoir vu encore des actions.
04:34Je pense qu'il faut laisser la chance à cette commission,
04:36au moins pour ses ambitions qu'elle affiche
04:38des 100 premiers jours.
04:39N'oublions pas ce qui a été annoncé
04:42le 27 novembre,
04:43c'est que la première initiative de la commission,
04:45ce sera de la compétitivité.
04:47Qu'est-ce qui n'y est pas ?
04:48Est-ce qu'il y a un problème majeur
04:50qui est l'Europe de combler l'écart de l'innovation
04:53et de se positionner par un monde
04:55et ainsi soutenir nos entreprises ?
04:58C'est dedans. Qu'est-ce qui n'est pas ?
04:59La décarbonisation est liée, l'Europe est très forte,
05:02elle va continuer dans cette voie.
05:04La question est de trouver vraiment l'équilibre
05:06entre préserver des emplois, créer des emplois,
05:08préserver des secteurs, encourager de nouveaux secteurs.
05:11De même, la question de la sécurité,
05:13les 100 premiers jours, la question affirme son ambition
05:15de sortir un livre blanc sur la défense.
05:18Aujourd'hui, plus que jamais,
05:19l'Europe a besoin d'investir massivement en défense
05:22pour pouvoir ne pas compter sur d'autres
05:24pour assurer sa propre sécurité.
05:26Donc je pense qu'il faut donner la chance
05:28à cette commission européenne
05:30de pouvoir véritablement sortir les premières initiatives,
05:34d'en débattre et d'en trouver des textes qui soient équilibrés,
05:36mais surtout des textes qui servent tous les Européens.
05:39Parlons d'un sujet qui fait débat au Parlement,
05:42mais dans toutes les institutions, effectivement,
05:44générant d'ailleurs une mobilisation du monde agricole
05:48en France et en Pologne.
05:49Hormis ces deux pays, l'Autriche, la Belgique,
05:51où les Pays-Bas s'inquiètent également,
05:53des conséquences possibles d'un accord entre l'UE
05:56et le Mercosur, donc l'Amérique latine.
05:58Est-ce qu'au Parti populaire européen,
06:00on estime que cet accord va passer et qu'il est souhaitable ?
06:03Moi, je pense que nous ne pouvons pas ignorer
06:07les demandes et les préoccupations de nos agriculteurs.
06:11L'Europe est une puissance agricole exportatrice.
06:14Pour nous, l'agriculture est un secteur clé.
06:17Donc aujourd'hui, je ne pense pas que la question,
06:19c'est de s'opposer à tout traité de commerce et de libre-échange
06:23parce que l'Europe doit se positionner.
06:25Si nous voyons ce qui se passe aux Etats-Unis et en Chine,
06:28nous ne pouvons pas nous permettre le luxe
06:30de perdre de nouveaux marchés, de pouvoir négocier.
06:33Mais ceci doit se faire sur la base de la réciprocité,
06:37sur la base de la protection des intérêts des Européens.
06:40C'est les agriculteurs,
06:41mais c'est aussi nos ambitions par rapport à l'environnement.
06:45Donc aujourd'hui, je pense que les préoccupations
06:48doivent être entendues et doivent être reflétées
06:50dans la version finale de l'accord,
06:52qui en soi est une bonne chose.
06:54Alors, partons en direction de la Roumanie,
06:56un pays voisin du vôtre, Maria Gabriel,
06:59où il y a eu une grosse surprise.
07:00Le candidat d'extrême-droite prorusse Kaline Georgescu
07:03est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle.
07:07Alors, Maria Gabriel, je rappelle que vous étiez commissaire
07:10en charge de la désinformation.
07:13Est-ce que le réseau chinois TikTok,
07:15relayé par les robots russes,
07:17pour vous a eu un impact déterminant dans cette élection
07:20et dans d'autres peut-être aussi ?
07:22Il faut commencer en disant qu'aucun État européen
07:24n'est à l'abri de ce qui vient de se passer en Roumanie.
07:27Ensuite, se pencher sur la question du rôle des plateformes numériques,
07:32c'est une question à laquelle l'Union européenne
07:34travaille maintenant depuis des années.
07:35Et tout ce débat aujourd'hui sur interdire ou pas
07:39me rappelle le débat par rapport aux fake news
07:42et la désinformation que j'ai commencé, en effet,
07:45quand j'étais commissaire au numérique.
07:46Je pense qu'il faut faire très, très attention
07:49parce que je me rappelle, à cette époque-là,
07:51combien c'était très facile d'instrumentaliser
07:54tous les arguments qui sont liés à la liberté d'expression,
07:56la liberté d'accès à l'information.
07:58Ce sont des principes fondamentaux que nous devons préserver.
08:02Mais il faut se rendre aussi compte qu'aujourd'hui,
08:04ces plateformes numériques ont acquis un pouvoir
08:07à l'intersection entre la vie politique et la vie numérique.
08:12Donc aujourd'hui, je pense que ce serait trop simpliste
08:16d'interdire, d'autant plus qu'il faut des preuves,
08:18qu'il faut des évidences.
08:20Je pense, en revanche, que c'est beaucoup plus intelligent
08:23de s'attaquer à des problèmes, avoir des preuves
08:26et à ce moment prendre des mesures.
08:27N'oublions pas que TikTok a déjà été pénalisé.
08:31Au moment où l'Union européenne a adopté
08:34l'acte de service numérique,
08:35nous avons des règles qui sont très claires.
08:38Et cela a abouti à ce que TikTok ne lance pas, par exemple,
08:41son programme TikTok Lead en France, en Espagne,
08:44justement parce qu'il y a eu non-conformité
08:47par rapport à ces règles.
08:49Donc aujourd'hui, je pense qu'il faut trouver un équilibre
08:52entre préserver la liberté d'expression,
08:56le droit à l'accès à l'information,
08:58parce que les réseaux sociaux sont un moyen d'engager
09:02la conversation, le dialogue avec les citoyens.
09:04Il y a des opinions qui s'expriment.
09:07Ce n'est qu'une autre façon de faire clairement la distinction
09:09de la lutte contre la désinformation,
09:11d'avoir de la responsabilité par rapport au contenu,
09:14d'avoir de la transparence algorithmique
09:17et aussi d'avoir à chaque fois des rapports d'impact systémique.
09:21Donc je pense que nous avons suffisamment d'éléments
09:23par rapport à l'acte de service numérique
09:26qui nous permet, à ce moment-là, d'établir clairement des faits
09:29et d'agir uniquement sur la base de ces faits.
09:32C'est ainsi qu'on va aussi convaincre les citoyens simples
09:35qui utilisent ces plateformes pour leurs besoins personnels.
09:38Nos actions sont des actions qui visent à protéger la démocratie,
09:43la vie démocratique, le dialogue, le débat.
09:45En attendant, donc, monsieur Georges Escoux,
09:48ce candidat prorusse d'extrême droite
09:50a déjà fustigé à plusieurs reprises l'OTAN, l'Alliance atlantique.
09:54La Roumanie est membre de cette organisation
09:57et dépense d'ailleurs 3 % de son PIB pour la défense.
10:01Est-ce qu'elle est susceptible de se retirer ?
10:04Je crois en la capacité des Romains
10:07de défendre leur adhésion à l'Union européenne et à l'OTAN,
10:11parce que ce sont des choix qui sont réfléchis.
10:14Ce sont, à la limite, des choix civilisationnels.
10:17Aujourd'hui, c'est adhérer à l'Union européenne et à l'OTAN,
10:20c'est partager des valeurs,
10:22c'est avoir des capacités communes de résistance,
10:24c'est aussi moderniser ensemble.
10:26Donc, je crois qu'ici, la question est
10:30d'avoir suffisamment de masses critiques,
10:32de personnes qui se mobilisent derrière ces principes
10:35pour pouvoir contrer des tentatives
10:38d'imposer une réalité différente.
10:40Et je pense que ça, c'est tout l'enjeu
10:42et nous devons le défendre à tout prix.
10:45Quand on parle d'influence russe,
10:48on pense aussi à votre pays, la Bulgarie.
10:51Maria Gabriel, après sept scrutins législatifs,
10:54cinq premiers ministres en moins de quatre ans,
10:57deux tiers des Bulgares jugent la situation extrêmement préoccupante.
11:01Et votre président, Roumen Radev, lui, est bien installé.
11:05Et peut-être, d'ailleurs, qu'on lui prête des sentiments pro-russe.
11:08Qu'en est-il ?
11:09Aujourd'hui,
11:11toute l'Union européenne doit regarder plus attentivement
11:14ce qui se passe en Bulgarie.
11:15La Bulgarie a une position géostratégique
11:18extrêmement importante.
11:19N'oublions pas que le pays est la croisée des chemins
11:22entre la Turquie, l'Asie centrale.
11:26On peut aller plus loin et voir ce qui se passe en Ukraine, en Russie.
11:29Donc, il y a un véritable enjeu dans cette région-là.
11:33Et évidemment que cette région a fondamentalement changé
11:37depuis l'agression russe contre l'Ukraine.
11:39Aujourd'hui, nous voyons que c'est un nouveau champ de bataille,
11:43à la fois pour la propagande russe, pour des attaques hybrides,
11:46d'où l'appel véritablement pour l'Union européenne
11:49d'avoir une stratégie par rapport à la région de la mer Noire.
11:52N'oublions pas la crise avec le blé, la nourriture.
11:56N'oublions pas l'énergie.
11:57N'oublions pas la collectivité, les axes nord-sud.
12:01Tout ceci fait qu'aujourd'hui,
12:03ce qui se passe en Bulgarie est extrêmement important.
12:06En Bulgarie, vous aviez essayé de stabiliser ce gouvernement
12:09avec un accord de coalition entre votre parti de droite,
12:13le Gerbe, et le Parti libéral pro-européen.
12:16Nous continuons le changement bulgari-démocratique
12:19pour partager le poste de Premier ministre neuf mois.
12:23Alors, ils ont fait leurs neuf mois et puis ça a volé en éclats
12:26au moment où vous deviez devenir Premier ministre,
12:29Première ministre, j'ai envie de dire,
12:31avec des nouvelles élections en octobre
12:33où le Gerbe de Boyko-Borisov est arrivé aussi en tête,
12:37mais dans les mêmes proportions. Est-ce que ça valait le coup ?
12:39Je voudrais quand même préciser que les élections d'octobre
12:42étaient les deuxièmes après les élections de mois de juin.
12:45Donc, quand même, il y a deux élections qui sont passées depuis.
12:47Mais ça montre, encore une fois,
12:49combien c'est important d'avoir, à ce moment, dans le pays,
12:53des responsables politiques qui tiennent parole
12:57et d'avoir aussi des responsables politiques
12:59qui aient un minimum d'occulture, de dialogue, de compromis
13:03et de respect envers l'un de l'autre.
13:05Parce que quand ces forces pro-européennes,
13:10pro-L'OTAN, ne s'entendent pas,
13:12parce qu'ils n'arrivent pas à trouver la force de travailler ensemble,
13:16évidemment que cette brèche est utilisée parfaitement
13:21par toutes ces forces pro-russes ou tout simplement anti-systèmes
13:26qui permettent à ce qu'aujourd'hui le pays se retrouve immobilisé.
13:31Pas de gouvernement, pas de plan de relance,
13:34tout un tas de projets comme la zone euro
13:36doit avancer beaucoup plus rapidement.
13:38Donc, je pense qu'aujourd'hui, plus que jamais,
13:41le pays a besoin de gens responsables,
13:43des gens qui se rendent compte que chaque jour qui passe,
13:46le monde bouge et la Bulgarie doit aussi avoir un gouvernement stable
13:50auquel c'est important de travailler ensemble avec la nouvelle Commission
13:54pour pouvoir faire évoluer et développer le pays.
13:57Sinon, on laisse à la place toutes sortes d'attaques hybrides
14:00et de discours populistes qui n'amènent à rien.
14:04Parlons d'un autre pays que vous connaissez bien
14:06et qui a du mal à avoir un gouvernement stable, la France,
14:08en l'occurrence, qui explose les déficits autorisés
14:13et sera sans doute sanctionnée par Bruxelles.
14:16Et puis, on n'est pas sûrs non plus que le gouvernement Barnier
14:20tienne jusqu'à Noël.
14:21Est-ce que l'affaiblissement de la France est malvenu dans cette Europe ?
14:26Je pense que l'Union européenne a toujours eu et a toujours besoin
14:30d'une France qui soit stable, qui soit solide,
14:34parce que ce n'est pas un hasard si on considère la France
14:37comme l'un des moteurs de l'Union européenne.
14:40Donc, j'espère véritablement que ce moment difficile
14:43sera traversé avec plus de sagesse.
14:48Et encore une fois, je pense que les mêmes arguments sont valides
14:52au moment où le monde est extrêmement instable,
14:56au moment où tous nos repères de l'ancien monde
14:58sont en train plus ou moins de s'effondrer
15:01et nous faisons face à des défis qui sont des défis de tous les jours,
15:04nous devons véritablement faire preuve de responsabilité.
15:08Et pour moi, en France, comme en Bulgarie,
15:11la responsabilité, à ce moment-là,
15:13c'est d'outrepasser ces petits calculs politiciens
15:18ou strictement liés à des élections
15:21pour pouvoir gouverner pour le bien des citoyens
15:24et pour le bien d'une Europe
15:26qui nous aidera à nous protéger dans ce monde
15:28ô combien instable et dynamique.
15:30Donald Trump, qui va s'installer à la Maison-Blanche en janvier,
15:34recherche un accord pour terminer la guerre en Ukraine
15:37avant son entrée en fonction.
15:39On a vu circuler des plans pour convaincre Kiev
15:42d'abandonner une partie de son territoire
15:44et peut-être même l'interdiction d'adhérer à l'OTAN.
15:48Les Européens semblent être dans l'attentisme.
15:51Je ne pense pas que l'Union européenne est dans l'attentisme,
15:54mais l'Union européenne doit faire très attention
15:56d'abord à rester unie,
15:57parce que, contrairement à tout ce qui était attendu,
16:00l'Union européenne a su rester unie
16:03avec tous les paquets de sanctions, le soutien à l'Ukraine.
16:06Défendre la sécurité de l'Ukraine,
16:07c'est défendre notre propre sécurité.
16:10Ensuite, l'Union européenne,
16:11de part justement le rôle qu'il a joué
16:13depuis le début de la guerre russe en Ukraine,
16:17doit être à la table.
16:18Mais au-delà de tout,
16:20je pense que le point de départ doit être très clair.
16:23Une paix en Ukraine, avec l'Ukraine,
16:25et pour l'Ukraine, on ne peut pas faire un pass.
16:29Donc je pense que l'Union européenne a une position
16:32qui lui permet de jouer.
16:35Maintenant, l'enjeu reste, encore une fois, je le dis,
16:38de rester unie.
16:39Donc il faut éviter des erreurs
16:41comme passer des appels entre différents pays
16:45ou avoir des réunions sans prendre en considération les autres.
16:48Je vois que ça commence petit à petit à faire son chemin.
16:51Mais aussi avoir une ligne très claire.
16:53Quelle est la position que nous défendons pour le futur ?
16:56Merci, Marie-Gabrielle, d'avoir été notre invitée aujourd'hui.
17:01À suivre tout de suite, un débat au Parlement européen
17:04sur la question du trafic de drogues en Europe
17:07et de la lutte contre ces drogues.
17:09C'est tout de suite le débat.
17:16Merci de nous rejoindre à Bruxelles, au Parlement européen,
17:19pour évoquer la question du trafic de drogues
17:21qui inonde l'Europe avec ce chiffre.
17:2322 millions d'Européens, soit environ 8 % des adultes,
17:26ont consommé en 2024 du cannabis,
17:294 millions de la cocaïne et 3 millions de l'ecstasie.
17:32Et ces chiffres sont amenés à augmenter.
17:34Je vous propose d'écouter le chef de la lutte antidrogue d'Europol.
17:37C'était en juin dernier,
17:39après la saisie de plus de 8 tonnes de cocaïne dans un port espagnol.
17:43Nous savons que la production mondiale de cocaïne
17:47monte en flèche en Amérique latine.
17:49Principalement en Colombie, au Pérou et en Bolivie.
17:52Il s'agit d'une tendance lourde.
17:54De même, les saisies de cocaïne en Europe,
17:56en Espagne, aux Pays-Bas, en Belgique et dans d'autres ports secondaires,
18:00n'ont jamais été aussi importantes.
18:02Le trafic de drogues génère
18:05des dizaines de milliards d'euros de chiffre d'affaires en Europe.
18:07Les États membres détiennent la compétence sur ce sujet de la drogue.
18:13Certains ont légalisé le cannabis dans l'espoir d'achèter ce marché.
18:18Il est égal, juteux, le Luxembourg, Malte, l'Allemagne,
18:22depuis 2024.
18:24Donc, quel impact sur le narcotrafic,
18:28alors qu'on constate que la violence des gangs
18:30a augmenté considérablement ces dernières années ?
18:33Pour en débattre, aujourd'hui, deux eurodéputés.
18:35Mathieu Vallée, bonjour, eurodéputé français,
18:37ancien commissaire de police qui a rejoint
18:39lors des dernières élections européennes
18:41le Rassemblement national en France,
18:43membre du groupe Les Patriotes pour l'Europe
18:45au Parlement européen.
18:46Vous êtes face aujourd'hui à Daniel Freund, bonjour,
18:49eurodéputé allemand du groupe des Verts.
18:51On rappelait que l'Allemagne vient de choisir
18:53la légalisation du cannabis.
18:55Daniel Freund, est-ce que, comme le craint
18:57le président de l'Agence européenne sur les drogues,
18:58on pourrait voir se former à l'avenir, en Europe,
19:01des narco-États gangrénés par le trafic de drogues ?
19:05On espère tous que non, et on fait tout pour éviter ça.
19:09Et je pense, pour éviter justement d'avoir des narco-États,
19:13cette montée de violence et de la criminalité organisée,
19:18il faut d'un part les drogues qui ne sont pas dangereuses,
19:21comme le cannabis, les légaliser,
19:23les retirer de cette industrie, en fait, de la drogue,
19:28mais en même temps, une beaucoup meilleure coopération
19:31en Europe pour lutter contre la criminalité organisée,
19:34le trafic de drogues, mais de vraies drogues.
19:36Là, il faut y aller à fond, avec l'État de droit,
19:39mais aussi avec les moyens à l'échelle européenne.
19:41On ne va pas y faire face avec 27 polices nationales
19:45ou même encore plus au niveau local.
19:47Ça, on ne va pas vraiment y arriver.
19:49En 2022, on disait, Europol a démantelé un super cartel
19:53qui détenait un tiers du marché de la cocaïne en Europe.
19:57La lutte contre le trafic de drogues reste une compétence nationale
20:01et les réseaux de narco-trafiquants, on vient de le dire,
20:05vont au-delà des frontières de l'État, donc du coup,
20:08vous êtes un parti qui est pour des approches nationales,
20:12mais on voit bien qu'on est obligé de traiter au niveau européen.
20:15On est un parti responsable et pragmatique.
20:18On ne fait pas du dogme, on va dans l'intérêt des Français.
20:21Aujourd'hui, Europol propose des équipes d'enquêteurs
20:24de différents pays qui instruisent des dossiers
20:27sur la prostitution, sur le trafic des traites humains,
20:31sur les trafics de stupéfiants, et nous, c'est ça qu'on veut renforcer.
20:34L'extrême-gauche, que représente mon collègue allemand,
20:37je ne suis pas l'extrême-gauche.
20:39Vous faites partie d'Alliance contre l'augmentation
20:42des pouvoirs de l'agence Europol.
20:44Depuis 2011, on a accord de prume 2
20:46qui doit se concrétiser par des partages de registres de police,
20:50des partages d'informations, d'empreintes génétiques
20:53et digitales par une coopération plus forte
20:55que permettrait Europol aux agences de police nationale,
20:58comme on est pour une coopération qui marche,
21:01et pas une substitution qui ne marcherait pas,
21:04et puis légaliser, c'est donner la clé de nos démocraties
21:07à ces cartels, à ces mafias.
21:08Je suis désolé, mais vous regardez l'Italie,
21:11les Pays-Bas, ces pays qui ont eu la lâcheté
21:13de donner des clés aux cartels.
21:15Demain, vous voulez que les juges soient menacés,
21:18que le gouvernement soit sur le couteau sur la gorge
21:21de Dreyfus ?
21:22On va parler, on va débattre de la légalisation,
21:25mais je voudrais qu'on parle des moyens mis en oeuvre
21:28par l'UE. Est-ce que l'Europe, actuellement,
21:30en fait assez pour lutter contre le narcotrafic ?
21:33Et est-ce que vous êtes pour une hausse des moyens
21:36de l'UE, et par exemple d'Europol, sur ce sujet ?
21:38Oui. Donc, premièrement, moi, je préfère, en fait,
21:42une police européenne plutôt qu'une coopération
21:45des polices nationales, parce que le crime européen,
21:49et on voit bien qu'à la fois la mafia, le terrorisme,
21:52mais aussi, évidemment, tout ce qui est autour de la drogue,
21:55les narcotrafiquants, c'est un phénomène au moins européen.
21:59C'est pas dans un seul État, c'est pas...
22:02Ça traverse les frontières, évidemment, très facilement.
22:06Donc, si on veut y faire face, il faut une police européenne
22:09avec des vraies compétences, parce qu'on voit qu'à chaque fois
22:12qu'il y a coopération, il y a de l'information qui se perd,
22:16c'est pas bien fourni aux autres polices.
22:20Si déjà il y a une enquête dans un État membre,
22:23de travailler avec la police dans les autres États membres,
22:27il y a toujours des problèmes de coopération.
22:29Donc, plutôt une police européenne qui fait face à ce phénomène
22:34plutôt que d'une multitude de petites polices
22:37mal équipées, mal financées au niveau national et local.
22:41Ne mettons pas, chers collègues, la charrue avant les bœufs.
22:44On a des juges européens qui nous mettent à genoux
22:47face aux narcotrafiquants.
22:48Quand vous avez des jurisprudences qui obligent, par exemple,
22:52les détenus brièvement interpellés par les services de police,
22:55et dans lesquelles on interdit les fouilles systématiques,
22:58on sait que c'est des incubateurs d'objets prohibés,
23:01quand vous avez des juges européens
23:03qui interdisent aux policiers de faire de la géolocalisation
23:07en temps réel, qui permettent d'établir des ramifications...
23:10Vous êtes contre le parquet européen.
23:12On n'a pas les mêmes législations.
23:14On ne s'est pas fait d'accord sur armer nos policiers
23:17plutôt que désarmer les voyous.
23:19On terrorise, monsieur.
23:20Je suis dans un pays qui, le 13 novembre 2015,
23:23a été 131 de nos compétentes assassinées
23:25par des terroristes islamistes.
23:27Les législations belges et françaises, par exemple,
23:30on doit les interpeller à la réussite
23:32uniquement qu'à la bonne volonté des policiers.
23:35Commençons déjà par armer nos policiers
23:37plutôt que de vouloir avoir des grandes idées.
23:39Chez nous, on a des petites faits mis en application.
23:42On vous propose un parquet européen.
23:44Le parquet européen ne servira à rien.
23:47J'ai envie de dire que l'Observatoire européen
23:49des drogues et de toxicomanie devient l'agence européenne
23:52sur les drogues et on peut peut-être penser que ça va...
23:55Vous parlez du parquet européen,
23:57mais vous savez que, par exemple,
23:59l'Europe nous oblige de débrancher
24:01les caméras de vidéosurveillance dans les cellules de garde à vue
24:04des policiers et des gendarmes
24:06pour les personnes qui font l'objet d'une procédure judiciaire,
24:09ce qui enlève de lutter contre les narcotrafiquants.
24:12Pardon, je suis concret, ancien policier,
24:14je parle de ce qui impacte nos quotidiennes et nos compatriotes.
24:18Vous disiez qu'il faut mener cette guerre
24:20contre les narcotrafiquants dans le cadre de l'Etat de droit.
24:23Il faut faire évoluer cet Etat de droit
24:25au niveau européen pour être plus efficace.
24:29Si c'est à démanteler les droits fondamentaux,
24:33évidemment que non,
24:34mais il faut avoir un Etat de droit qui fonctionne,
24:37où les procédures ne sont pas dans les cours pendant des années,
24:41il ne se passe rien,
24:42parce qu'on n'a pas dédié suffisamment de moyens,
24:45on n'a pas bien équipé la police,
24:47on n'a pas bien équipé les cours pour faire leur travail,
24:50mais il faut cette coopération européenne.
24:53Il n'y a aucune chance pour aucun Etat membre...
24:55J'ai dit que j'étais pour la coopération européenne,
24:58pas pour une police européenne.
25:00Après, vous bloquez toute forme de financement de cette coopération
25:04et vous bloquez aussi toute réponse européenne,
25:07parce que pour démanteler ces mafias,
25:10il s'agit aussi d'aller vers leur fond
25:13et de faire en sorte que le blanchiment d'argent,
25:17par exemple, en Europe, est bien adressé.
25:19Ca se fait qu'au niveau européen,
25:21parce qu'on a un marché unique, des banques uniques
25:23dans l'Union européenne,
25:25sauf que vous, vous bloquez toute législation
25:27qui nous permet de lutter contre ce blanchissement d'argent.
25:30Répétez un mensonge, ça ne fait pas une vérité.
25:33Par où rentre la drogue ?
25:34C'est important.
25:36Par les ports.
25:37Pas uniquement par les ports,
25:38mais par les aéroports, les gares maritimes...
25:41C'est Anvers, Rotterdam, Algeciras, Marseille.
25:44Il y a aussi les Bofast.
25:45Je défends les intérêts de mon pays,
25:47je suis très patriot et je suis fier de l'être.
25:50Vous faites partie d'une coalition,
25:52que ce soit les Verts, les Socialistes,
25:54qui veulent faire de Frontex
25:56une agence d'accueil pour migrants et complices
25:58des passeurs et des trafiquants d'êtres humains.
26:01Là, on est sur un autre sujet.
26:03On est sur la même chose.
26:04Vous avez des filières criminelles qui viennent de l'étranger
26:07et qui acheminent par des Bofast, par les ports,
26:10je pense aussi à Anvers,
26:11de la matière suffisante, notamment de la cocaïne.
26:14On n'est pas pour mélanger
26:16le trafic d'êtres humains et le trafic de drogue.
26:19C'est deux sujets différents.
26:21C'est criminel.
26:22Dans le droit français, c'est pareil avec le terrorisme.
26:25Si vous voulez parler d'un sujet, soyons précis.
26:27Pardon d'être un professionnel du métier que j'ai exercé
26:30et qui n'a pas été le vôtre.
26:32Frontex doit protéger nos frontières,
26:34qui, aujourd'hui, sont des passeurs,
26:36les protéger contre les passeurs qui font de nos maires
26:39des cimetières à migrants.
26:41Il faut protéger la drogue qui arrive par les ports.
26:43Il fait partie d'une coalition qui veut faire de Frontex
26:46une agence pour le renforcement de Frontex.
26:49Vous aussi, mais c'est...
26:51Il y a un enjeu avec les pays producteurs.
26:53Daniel Frohn, est-ce que l'Union européenne
26:55coopère assez avec les pays producteurs,
26:58notamment en Amérique du Sud, pour lutter à la racine du mal ?
27:02La racine du mal, c'est pas seulement
27:04dans les pays producteurs, c'est aussi...
27:06Il faut quand même faire de la prévention de drogue,
27:09de la bonne éducation dans nos écoles
27:12pour qu'il n'y ait pas de consommation,
27:14mais aussi qu'il n'y ait pas de recrutement
27:17des mafias
27:20qui recrutent des jeunes,
27:22parfois même des enfants,
27:24qui leur aident dans leur business.
27:27Dans tous ces domaines,
27:29évidemment, il faut faire de la prévention
27:32et une coopération avec les pays producteurs,
27:34évidemment, pour lutter contre tout ça.
27:37On a commencé à parler, effectivement,
27:39de l'égalisation du cannabis au 1er avril en Allemagne.
27:44Écoutons les arguments du ministre de la Santé allemand
27:47en février dernier.
27:51Aujourd'hui, nous adoptons une loi très importante
27:53qui modifie fondamentalement notre politique
27:56du contrôle du cannabis.
27:57Nous poursuivons 2 objectifs.
27:59Le 1er est de lutter contre le marché noir.
28:02Le 2d objectif est d'améliorer la protection
28:04des enfants et des jeunes.
28:06Daniel Freund, quelles sont vos attentes
28:08avec cette légalisation du cannabis en Allemagne ?
28:11Est-ce que ça a déjà porté ses fruits en Allemagne ?
28:14C'est tout juste que ça arrive d'entrer en vigueur.
28:17On a les 1ers clubs d'agriculteurs cannabis,
28:22si vous voulez, qui sont en train de se lancer.
28:25Donc, on est tous au début.
28:27Déjà, la légalisation dans le terme
28:30que la police ne poursuit plus ces anciennes lois,
28:34ça, c'est déjà là, et c'est bien
28:37qu'on n'occupe pas nos commissaires,
28:39nos institutions, avec une drogue
28:43qui est beaucoup moins dangereuse que l'alcool,
28:45que la cigarette.
28:46On le voit très clairement.
28:48Toutes les études nous montrent que c'est moins dangereux
28:51que les 2 autres.
28:52Les 2 autres, on permet aux gens de consommer.
28:55Donc, pourquoi pas pour le cannabis ?
28:57Moi, je suis très pour la légalisation.
29:00Donc, c'est bien que ça arrive.
29:02Il faut regarder de très près comment ça marche.
29:05Ce qu'on a vu dans les Pays-Bas, dans d'autres pays,
29:08c'est que la décriminalisation,
29:10mais pas de permettre aussi de faire l'agriculture du cannabis,
29:14ça, ça amène la violence et plein de problèmes derrière.
29:18On continue à se fournir avec les réseaux illégaux.
29:21Alors, regardons cette carte réalisée par nos confrères
29:24du site d'information Toute l'Europe,
29:26qui est très parlante.
29:27Il y a légalisation de la consommation de cannabis
29:30dans 3 pays et dépénalisation dans 8 autres.
29:34Mathieu Valeux, on va évoquer aussi le cas du Canada
29:37qui a légalisé cette consommation et la production de cannabis
29:41en 2018. 6 ans plus tard, le marché noir
29:43compte plus que 30 % des ventes de cannabis.
29:46Ca fait quand même baisser le trafic et les narcotrafiquants.
29:49On n'a pas la même histoire et le même fonctionnement
29:52que le Canada.
29:53Je remarque que dans les pays où ça légalise,
29:56d'abord, vous prenez le tabac,
29:58ça n'empêche pas le trafic de cigarettes.
30:00J'ai travaillé à Barbès,
30:01c'est un fléau.
30:02Pareil à Marseille, à Lille, à Lyon,
30:05on a de la criminalité aussi forte.
30:07Ca ne baisse pas.
30:08Quand vous habitez, vous n'habitez peut-être pas dans ces quartiers,
30:12les 30 %, ça ne me parle pas.
30:13Les gens qui, tous les jours, voient des trafiquants de drogue,
30:17vous croyez que des gens qui ne payent pas d'impôts,
30:20qui ne payent pas d'URSSAF,
30:21qui n'ont pas les mêmes règles environnementales
30:24et sociétales que les entreprises,
30:26vous croyez qu'ils vont se mettre au goût de la page de l'Etat
30:29pour pouvoir avoir des obligations qu'ils n'ont pas
30:32et faire baisser le profit ?
30:34Le but, c'est de couper l'herbe sous le pied des trafiquants.
30:37Je vous donne ma position. Ca ne coupe pas l'herbe sous le pied.
30:40Vous ne dites pas où il y a eu l'égalisation.
30:43Vous avez les narcotrafiquants, les cartels, les mafias,
30:46comme au Brésil ou en Colombie,
30:47qui mettent le couteau sous la gorge à nos gouvernants,
30:50qui mettent des contrats sur des magistrats
30:53et des hauts fonctionnaires de police.
30:55Quand il y a des morts, je n'ai pas l'impression
30:58que c'est une grande réussite.
30:59Votre parti veut de courtes peines de prison
31:02pour les consommateurs de drogue.
31:04Est-ce que ce n'est pas prendre le problème à l'envers ?
31:07On est parti sur l'idée que les consommateurs de drogue
31:10sont les meilleurs consommateurs de drogue.
31:12Vous prenez le Canada qui n'est pas dans l'Europe.
31:15Les pays nordiques, comme la Norvège, le Danemark ou la Suède,
31:19font des courtes peines.
31:20La réponse pénale est satisfaisante.
31:22Mettre les gens en prison, ça va les empêcher de frouguer.
31:26Ca permet aux gens qui payent des impôts et qui sont réglos
31:29de vivre paisiblement.
31:30Vous n'avez peut-être pas dans des quartiers
31:33où la délinquance est vie.
31:34Quand j'avais un consommateur en moins,
31:37ça me donnait de l'air.
31:38C'est le 1er producteur au monde du cannabis dans le monde.
31:41C'est le Maroc.
31:42Je ne sais pas pourquoi vous ne le proposez pas,
31:45mais nous, on veut que la France,
31:47le Royaume-Uni, garde sa production de cannabis légale
31:50dans son pays.
31:51S'il veut que ses consommateurs soient délivrés,
31:54tant mieux.
31:55Je veux protéger les jeunes de cette consommation
31:58qui détruit leurs travaux.
31:59La réponse de Daniel Freud, car la position est inverse en France
32:03avec le gouvernement français qui veut pénaliser le consommateur
32:07en disant que chaque joint a le goût du sang.
32:09Faut-il responsabiliser le consommateur ?
32:11Oui, et moi, je ne comprends pas la logique.
32:14Si on permet aux gens de boire de l'alcool,
32:17de fumer des cigarettes,
32:18de ne pas leur permettre de fumer ou de consommer le cannabis,
32:23parce que c'est moins dangereux.
32:25Après, oui, on est des adultes responsables.
32:29Moi, je pense qu'il faut après créer et forcer un marché légal
32:34qui paye les impôts, qui est sûr
32:37et qui respecte les règles plutôt sanitaires.
32:40Et peut-être considérer aussi que le consommateur
32:44a un problème d'addiction et de santé publique.
32:46Oui, mais on voit... L'addiction au cannabis, ça existe.
32:50Non, mais pour les autres drogues.
32:52Si on pense à l'héroïne et la cocaïne,
32:55est-ce qu'on a eu des grandes politiques de santé publique
32:58pour le Covid ?
33:00Est-ce qu'on peut mettre ce problème de santé publique
33:02et de l'addiction à d'autres drogues au centre du jeu européen ?
33:06Moi, je pense que c'est à traiter plutôt comme une maladie
33:10que de la criminalisation.
33:12On a vu dans tous les pays où on fait la guerre à la drogue,
33:16ça ne marche pas.
33:17Tant que les gens veulent consommer, ils vont consommer.
33:21Donc, plutôt consommer légalement, contrôlé par le gouvernement,
33:24que de laisser ça aux mafias.
33:26Elle l'a jeté face aux mafias qui veulent mettre sous Omertan.
33:29Mme Hidalgo, la maire de Paris, qui est de la coalition de monsieur,
33:32elle a mis des scènes de shoot en place
33:35qui n'ont absolument pas fonctionné.
33:37La délinquance n'a pas baissé, la consommation non plus.
33:40Rien de réussite des verbes et de la coalition.
33:42Merci à tous les deux d'avoir débattu
33:45de ce grave problème du trafic de drogue.
33:47Merci d'avoir été en notre compagnie.
33:49Restez sur nos antennes où l'actualité continue.

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