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Découvrez comment Trump a remporté l'élection de 2016 par tromperie, utilisant mensonges, dissimulation et manipulation, notamment via des fake news et la collecte de données personnelles.

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Genre : Documentaire, Film Complet, Donald Trump, Kamala Harris, Election, Fake News,
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#Documentaires #FilmComplet
Transcription
00:00:00L'élection du 45e président des Etats-Unis ne s'est pas jouée à la loyale.
00:00:12Longtemps, le pouvoir s'est offert à ceux qui savaient convaincre, argumenter, séduire.
00:00:17Mais pas cette fois.
00:00:21Donald Trump a rompu avec toutes les règles du combat démocratique.
00:00:30Il a érigé le mensonge en stratégie politique.
00:00:34Il a été soutenu par un clan qui veut imposer à l'Amérique sa vision réactionnaire du monde.
00:00:43Patiemment, ce camp a tracé son chemin vers le pouvoir,
00:00:47et a réussi à influencer le scrutin à l'insu des citoyens.
00:00:53Comment tout cela a-t-il été possible ?
00:00:56Comment la démocratie américaine a-t-elle pu laisser faire ?
00:01:01Mensonge, dissimulation, manipulation.
00:01:05Trois armes qui expliquent cette impossible victoire.
00:01:09Ce film raconte comment la population américaine a été trompée,
00:01:13au point d'ouvrir à Donald Trump les portes de la Maison Blanche.
00:01:30Toutes ces mensonges et ces fausses nouvelles viennent de la campagne de Donald Trump.
00:01:40Je pense que si les Américains savaient que cela se passait, ils seraient effrayés.
00:01:52Nous n'étions pas mentalement capables, à ce point de temps, de voir cela venir.
00:02:01C'est la démocratie qui se passe en lumière, ce n'est pas la démocratie.
00:02:12Ils essaient de gouverner l'Amérique et de la détruire.
00:02:30Je vais vous présenter les faits, tout simplement et honnêtement.
00:02:47Le principal problème avec les mensonges, c'est qu'il y a toujours quelqu'un qui finit par y croire.
00:02:52Teton Island, à New York.
00:02:55Dans cet état majoritairement démocrate, ce faubourg fait figure d'exception.
00:03:00Les gens y ont majoritairement voté pour Donald Trump.
00:03:05C'est ici que vit Scott Lobeido, artiste patriote et surtout,
00:03:10le premier homme à faire face à la démocratie américaine.
00:03:14Il est inconventionnel.
00:03:16Je suis inconventionnel.
00:03:19Je suis un artiste de New York City, et j'ai toujours été un out-spoken.
00:03:24Je les vends pour 45 dollars, parce qu'il est le 45ème président.
00:03:28Il y a un nouveau shérif dans la ville.
00:03:30On ne va pas en parler.
00:03:32On ne va pas en parler.
00:03:34On ne va pas en parler.
00:03:36On ne va pas en parler.
00:03:38On ne va pas en parler.
00:03:39Il y a un nouveau président.
00:03:41Il y a un nouveau shérif dans la ville.
00:03:43On va avoir une maison propre.
00:03:45On va faire du boulot.
00:03:49A-t-il besoin de la média pour gagner l'élection ?
00:03:52Quand c'était sur lui ?
00:03:54C'est toujours sur les républicains.
00:03:56Peu importe qui aurait gagné.
00:03:58C'est comme ça avec la média.
00:04:00Et c'est comme le malheur.
00:04:03Le malheur évident.
00:04:05C'est comme si on mettait sur CNN.
00:04:07C'est comme ça.
00:04:09C'est comme ça.
00:04:11Mais je vais me faire un tour et c'est comme…
00:04:14Merde.
00:04:16Et MSNBC.
00:04:18C'est comme si ils n'avaient pas l'espoir.
00:04:20Ils ne peuvent pas compter qu'il a battu...
00:04:23Eux.
00:04:25Parce qu'ils disaient qu'il n'allait pas gagner.
00:04:29Dégoûté par les médias traditionnels,
00:04:31Scott trouve désormais ses informations sur Internet.
00:04:35Tu sais, je vais passer une heure.
00:04:37Comme des millions d'électeurs de Trump, Scott s'est donc mis à croire, sans retenue,
00:04:54tout ce qu'il voyait passer sur le web.
00:04:56Par exemple, cet article « Trump croit que des millions de clandestins ont voté illégalement
00:05:04» ou celui-là.
00:05:05Hillary Clinton a recueilli 800 000 votes illégaux.
00:05:09Evidemment, tout ça, c'est un mensonge.
00:05:30Les clandestins ne votent pas aux Etats-Unis.
00:05:33C'est une fausse information, caractéristique de cette campagne électorale, au point que
00:05:38ces faux articles ont désormais un nom générique, les « fake news ».
00:05:46Elles ont déferlé sur les réseaux sociaux et les pseudos sites d'information, et même
00:05:50chez certains grands médias.
00:05:52Cela a frisé le délire, et systématiquement, c'était en faveur d'un même camp, celui
00:05:57de Donald Trump.
00:05:57Parmi celles qui ont le plus circulé, on retrouve le Pizzagate, un réseau pédophile
00:06:05démocrate soi-disant caché dans une pizzeria de Washington.
00:06:08Les Mexicains, qui seraient tous des meurtriers, des violeurs en puissance, ou encore l'homosexualité
00:06:15qui rendrait carrément débile.
00:06:17Scott est loin d'être le seul à avoir cru à ces mensonges.
00:06:21Ils sont des millions à les avoir gobés.
00:06:24Mais d'où sortent ces fausses informations ? Elles n'apparaissent pas par magie sur
00:06:31nos écrans, bien au contraire.
00:06:32Elles sont fabriquées, patiemment, avec méthode, et elles répondent à des exigences
00:06:37très précises.
00:06:38Nous avons retrouvé un créateur de « fake news ».
00:06:44Cela n'a pas été simple, car en ce moment, il voyage tout le temps.
00:06:48Il a fallu le coincer entre deux avions dans un hôtel d'Atlanta.
00:06:53Paul Horner, c'est un homme facétieux qui a fait du web son terrain de jeu.
00:06:57Il s'amuse à créer de faux articles de presse pour faire le buzz, attirer du monde,
00:07:02et il se rémunère avec la pub en ligne.
00:07:04L'un de ses trucs préférés, c'est d'inventer des personnages délirants qu'il va faire
00:07:08vivre sur la toile.
00:07:22Paul Horner était habitué à ce que ses histoires fassent le buzz.
00:07:33Mais cette année, il a été dépassé par l'ampleur prise par ses blagues de potache.
00:07:52Cet article, le voici.
00:08:03Tout a l'air vrai, à commencer par le faux site copiant ABC News.
00:08:08Mais en y regardant de plus près, on découvre la supercherie.
00:08:12Fausse citation de Trump qui dit que les « Amish » font le meilleur travail pour pas cher.
00:08:18Et la bio du faux journaliste qui écrit le papier, carrément surréaliste.
00:08:22Il aime passer du temps avec sa femme Anastasia, une Russe commandée par la Poste et âgée
00:08:28d'à peine deux mois.
00:08:29Aucune importance, de nombreux internautes y croient.
00:08:33Et pire encore, d'autres sites reprennent l'information, comme ce blog conservateur.
00:08:47Un autre canular de Paul Horner a eu un certain retentissement.
00:09:02Cet article, qui explique que les manifestants anti-Trump sont payés 3500 dollars par la
00:09:08campagne de Clinton.
00:09:10Cette fois-ci, ce n'est pas un blog conservateur, mais le propre fils du président qui relève
00:09:14sur Twitter.
00:09:16Finalement, la vérité éclate.
00:09:38Le souci, c'est que Paul est loin d'être le seul à produire des mensonges sur Internet.
00:09:45En effet, comme Paul Horner, certains médias ont fait du mensonge leur ligne éditoriale.
00:10:12Mais eux, ce n'est pas pour rire.
00:10:14Leur but est politique.
00:10:19Ils s'attaquent à l'establishment, à la crédibilité des journalistes, ou plus simplement,
00:10:24ils se sont acharnés sur l'adversaire de Donald Trump, Hillary Clinton.
00:10:30Le plus célèbre d'entre eux, c'est Breitbart News.
00:10:34Style trash, iconographie racoleuse et informations mensongères, sur Breitbart, on trouve des
00:10:39articles comme celui-ci.
00:10:41Le féminisme rend-il moche ?
00:10:43Ou celui-là ?
00:10:45Préféreriez-vous que vos enfants aient le féminisme ou le cancer ?
00:10:49Votre obsession de Breitbart, c'est l'islam ?
00:10:53L'ouest contre l'islam, c'est la nouvelle guerre froide.
00:10:56D'où encore ?
00:10:57Le politiquement correct protège la culture du viol des musulmans.
00:11:00C'est vulgaire, misogyne, raciste.
00:11:06Et ça sert une idéologie réactionnaire, l'ADN de Breitbart News.
00:11:36Au cours de l'année 2016, l'audience de Breitbart a explosé.
00:12:0345 millions de visiteurs uniques mensuels, plus de 100 millions en octobre et novembre.
00:12:10Breitbart est devenue en quelques mois la principale source d'informations de la droite
00:12:15américaine.
00:12:16La vision du monde diffusée par Breitbart, Donald Trump l'a adoptée.
00:12:28Il savait qu'elle allait toucher au cœur son électorat.
00:12:58Tout au long de la campagne, à longueur de tweets, Trump va donc faire avaler au public
00:13:26des énormités en surfant sur leurs angoisses.
00:13:28Tad Devine fait de la politique depuis 40 ans.
00:13:38Pour lui, ce serait une erreur de penser que ces fake news n'ont pas d'impact sur
00:13:42le comportement électoral des Américains.
00:13:56Il ne s'agit pas du fait que les médias légitimistes sont suppliés par ces fake news, où les gens
00:14:25Le mensonge devient un argument politique à part entière.
00:14:53Une arme de manipulation massive, vous en doutez.
00:14:59PolitiFact est une agence indépendante de vérification des discours politiques, très
00:15:03respectée aux USA.
00:15:05Elle a passé au crible les propos tenus par Donald Trump en 2016 et les a classés comme
00:15:10suit. Il y a le vrai, le quasiment vrai, le demi vrai, le presque faux, le faux et une
00:15:17dernière catégorie baptisée pants on fire, littéralement le pantalon en feu.
00:15:22En gros, du délire.
00:15:24Et le résultat est sidérant.
00:15:2618% de ces interventions sont du délire total.
00:15:2933% sont entièrement fausses.
00:15:3219% sont presque fausses.
00:15:3415% de ces propos sont à moitié vrai.
00:15:3711% presque vrai.
00:15:39Vous l'avez calculé vous même.
00:15:41Seuls 4% de ce qu'il a dit est vrai.
00:15:44A titre de comparaison, Hillary Clinton a prononcé 75% de propos presque à moitié ou
00:15:50totalement vrai durant la campagne.
00:15:54Promu à ce point par le candidat, le mensonge circule en permanent chez ses partisans et
00:15:59de fait, s'auto-alimente.
00:16:23C'est ce qu'il y a de plus drôle, c'est qu'il n'y a pas d'information sur ce qu'il a dit.
00:16:28Il n'y a pas d'information sur ce qu'il a dit, il n'y a pas d'information sur ce qu'il a dit, il
00:16:31n'y a pas d'information sur ce qu'il a dit, il n'y a pas d'information sur ce qu'il a dit, il
00:16:34n'y a pas d'information sur ce qu'il a dit, il n'y a pas d'information sur ce qu'il a dit, il
00:16:36n'y a pas d'information sur ce qu'il a dit, il n'y a pas d'information sur ce qu'il a dit, il
00:16:39n'y a pas d'information sur ce qu'il a dit.
00:17:00Les mensonges ne sont jamais contredits.
00:17:02Au contraire, ils sont renforcés.
00:17:04En particulier sur Facebook, la première source d'information de la population américaine.
00:17:11A partir de juillet 2016, l'audience des fake news augmente de manière exponentielle.
00:17:17Au mois de septembre, elle finit par dépasser celle des informations sérieuses sur le réseau social.
00:17:23En clair, il circule plus de mensonges que de vérités sur le web.
00:17:28La presse traditionnelle est balayée, impuissante.
00:17:34Et ce modèle de couverture de campagne n'a pas été créé avec Donald Trump à l'esprit.
00:17:42Le désespoir de Trump pour faire des vrais rapports est quelque chose que beaucoup de rapporteurs ont eu du mal à gérer,
00:17:50parce qu'on n'est pas habitués à ça.
00:17:52On n'est pas habitués aux politiciens ou aux gens de la presse qui mentent tout de suite.
00:17:57Ce qu'ils vont essayer de faire, c'est d'utiliser leurs propres médias.
00:18:01Comme Breitbart et d'autres médias publicitaires.
00:18:05Pour transmettre leur message à leur public, aux gens qui consomment ces médias.
00:18:11Ils vont aussi essayer de délégitimer les médias sociaux.
00:18:22Les médias sociaux sont déroulés.
00:18:25Et parce que les médias sociaux sont déroulés, la vérité est déroulée.
00:18:28Et si la vérité est déroulée, vous pouvez juste diffuser votre propre version de la vérité.
00:18:34En mentant effrontément tout au long de ses discours,
00:18:38Donald Trump n'a pas seulement trompé ses électeurs.
00:18:41Il a réussi à créer peu à peu sa propre vérité.
00:18:45Une version idéalisée de son histoire qui fait de lui un chevalier blanc,
00:18:49prêt à débarrasser l'Amérique de tout ce qui la corrompt.
00:19:04Asséché le marigot politique,
00:19:07ce slogan a permis à Trump de se forger une image d'indépendance.
00:19:12Il lui a surtout permis d'occulter la face sombre de sa campagne.
00:19:17Car le candidat républicain n'est pas l'homme seul qu'il prétend être.
00:19:22Il est en fait soutenu dans l'ombre par un réseau ultra-puissant
00:19:27qui cherche à tout prix à imposer à l'Amérique ses idées réactionnaires.
00:19:34Je sais que la corruption a atteint un niveau
00:19:38qui n'a jamais eu lieu dans notre pays.
00:20:038383 Wilshire Boulevard.
00:20:07Une adresse chic de Los Angeles.
00:20:10Cet immeuble anonyme symbolise la mainmise d'un milliardaire
00:20:14sur la campagne de Donald Trump.
00:20:17Derrière ses fenêtres, dans l'appartement numéro 1000,
00:20:21sont établis plusieurs entreprises qu'apparemment rien ne rapproche.
00:20:25La première, c'est Breitbart News,
00:20:28le site internet spécialisé dans les fake news qui roule pour Trump.
00:20:31La deuxième s'appelle Glittering Steel.
00:20:35C'est une petite société de production audiovisuelle.
00:20:38Ces entreprises ont un point commun.
00:20:41Elles sont liées à un homme dont le grand public n'a jamais entendu parler.
00:20:45Un personnage mystérieux qui se cache derrière la victoire de Trump.
00:20:51Son nom, Robert Mercer.
00:20:57Robert Mercer a 71 ans aujourd'hui.
00:21:01Il est le PDG d'un fonds d'investissement, Renaissance Technologies,
00:21:05dont il a gravi les échelons un à un depuis 1993.
00:21:13Carole Cadwallader enquête depuis un an
00:21:16sur cet ingénieur informatique devenu milliardaire.
00:21:32Il a travaillé dans le domaine du processus de traduction naturelle,
00:21:37qui est la base de l'intelligence artificielle.
00:21:41Il était là dès le début,
00:21:44et travaillait sur la façon de traduire les langues.
00:21:49Google Translate, que l'on utilise tout le temps,
00:21:53est un descendant du travail qu'il a fait.
00:21:57Il est sans doute un des ingénieurs computers les plus brillants de sa génération.
00:22:03Il était juste un mec de classe moyenne à l'IBM,
00:22:09qui faisait un travail professionnel.
00:22:12Il a reçu une offre de Renaissance Technologies,
00:22:16ce fonds d'investissement, pour aller travailler pour eux, et il l'a fait.
00:22:21Au début des années 90, Robert Mercer quitte donc IBM
00:22:26pour un fonds d'investissement basé à New York, Renaissance Technologies.
00:22:31Chez eux, il va appliquer ses méthodes de calcul mathématique
00:22:35au cours de bourses des entreprises, afin de prévoir leur variation.
00:22:57Renaissance a vu quelque chose qui reste toujours un peu secret,
00:23:02sur la façon de faire des profits dans les marchés,
00:23:05mais son origine, c'est d'appliquer des techniques computers
00:23:09avancées à l'information, sans s'inquiéter
00:23:13de la théorie de l'économie,
00:23:16ou de l'actualité des instruments que l'on traite.
00:23:21Si l'on achète des futures de viande,
00:23:23ou si l'on achète une part d'une entreprise de voitures,
00:23:27on ne s'inquiète pas du fait que c'est une entreprise de voitures ou de viande.
00:23:31On regarde simplement la performance des futures ou des ventes,
00:23:35et la chose clé, c'est de la considérer comme un ensemble de numéros.
00:23:40En appliquant ses méthodes mathématiques,
00:23:43Robert Mercer va bouleverser la façon d'investir chez Renaissance Technologies,
00:23:47et en faire en 10 ans le fonds le plus rentable du monde.
00:23:51Mercer est devenu très riche à la Renaissance,
00:23:55parce que la performance du fonds, dans lequel il avait son propre argent,
00:23:59était extraordinaire.
00:24:01Si ça augmente de 30 à 35 % chaque année,
00:24:04on devient rapidement très riche.
00:24:09Robert Mercer est donc devenu très riche.
00:24:12Il est également très secret.
00:24:15Il ne s'exprime quasiment jamais.
00:24:17Sébastien Malabaye est d'ailleurs le seul journaliste à l'avoir rencontré.
00:24:21C'était en 2008, à l'occasion de son livre consacré au hedge fund,
00:24:25Plus Riche Que Dieu.
00:24:47Il a préféré l'entreprise des chats aux gens.
00:24:52C'est un phénomène avec les scientifiques,
00:24:56ils s'approchent bien des symboles abstraits sur leur écran,
00:25:00plus peut-être qu'ils s'approchent des autres.
00:25:04Pas tous les scientifiques sont comme ça, mais il en est un.
00:25:17Robert Mercer n'est pas le seul à fournir des photos de lui.
00:25:21Il en existe quelques-unes, toujours les mêmes.
00:25:26Et aussi une vidéo de mauvaise qualité.
00:25:29Son seul discours public, en 2014,
00:25:32lors d'une cérémonie en son honneur.
00:25:48S'il y a une chose que Google veut bien nous montrer de Robert Mercer,
00:25:53c'est sa maison.
00:25:55Il vit reclus dans une somptueuse propriété à l'est de New York,
00:25:59où il s'adonne à ses passions surprenantes.
00:26:02Il possède un train électrique d'une valeur de 3 millions de dollars,
00:26:06une flotte de yachts,
00:26:08et dispose d'une des plus grandes collections d'armes à feu du pays.
00:26:12Et quand il le peut, il joue au poker à un niveau professionnel.
00:26:18Je pense qu'il a deux qualités qui lui sont adéquates.
00:26:21La première, c'est une haute intelligence,
00:26:23et une capacité probablement à se souvenir des cartes qui ont été jouées, etc.
00:26:27Et la deuxième, c'est l'émotion basse.
00:26:29Ne rien donner.
00:26:31Et ces deux qualités combinées font de toi un bon joueur de poker.
00:26:38Devenu milliardaire,
00:26:40Robert Mercer aurait pu choisir de profiter tranquillement de sa nouvelle fortune.
00:26:44Seulement, l'ancien ingénieur a aussi des convictions politiques assez tranchées.
00:26:50Désormais, il entend bien promouvoir ses idées et même les faire appliquer.
00:26:55Mais pour cela, il faut faire modifier la loi.
00:27:00A l'époque, en 2010, impossible en effet de dépenser autant d'argent qu'on ne le souhaite en politique.
00:27:08La règle américaine est très stricte.
00:27:10Le financement des campagnes électorales est plafonné à 2700 dollars pour les citoyens,
00:27:15et à 5000 pour les entreprises.
00:27:18Pour changer cela,
00:27:20Robert Mercer va donc soutenir un recours devant la Cour suprême,
00:27:24et ce, aux grandes dames de Brendan Fisher,
00:27:27avocat pour le Campaign Legal Center,
00:27:29une ONG qui vérifie la légalité des élections.
00:27:41Les juges vont en fait considérer qu'interdire de financer la politique
00:27:45est une atteinte à la liberté d'expression.
00:28:11Concrètement, cette décision de la Cour suprême change considérablement les choses.
00:28:15Les candidats peuvent désormais être soutenus par deux types de structures.
00:28:19D'un côté, la campagne officielle,
00:28:21qui organise les meetings, paye les publicités et tracts,
00:28:24et dont le financement reste un objectif.
00:28:26De l'autre côté, la campagne électorale,
00:28:28dont le financement reste un objectif.
00:28:30La campagne officielle,
00:28:32qui organise les meetings,
00:28:34paye les publicités et tracts,
00:28:36et dont le financement reste un objectif.
00:28:37De l'autre, des comités de soutien
00:28:39qui peuvent récolter et dépenser de l'argent sans aucune limite.
00:28:42Robert Mercer a désormais les coups défranches.
00:29:07Un certain nombre de milliardaires et de multimillionnaires
00:29:10sont devenus la force principale
00:29:12dans les élections américaines et dans la politique américaine.
00:29:15Le système politique en Amérique est tellement brisé
00:29:18à cause de l'argent de l'intérêt spécial qui flotte les campagnes.
00:29:21Ce qui se passe, c'est que l'intérêt spécial a un agenda.
00:29:24Si vous êtes une compagnie d'huile, par exemple,
00:29:26et que vous souhaitez continuer à fabriquer de l'énergie fossile,
00:29:29ou que vous êtes un pollueur,
00:29:31et que vous voulez s'assurer de continuer à polluer,
00:29:34vous entrez et vous soutenez les politiciens
00:29:37qui croient dans votre agenda.
00:29:39Les politiciens qui vont dire, par exemple,
00:29:41que le changement climatique n'est pas en train d'arriver
00:29:43à cause des activités manuels.
00:29:45Ils vont le promouvoir publiquement
00:29:47parce que ça protège les intérêts spéciaux
00:29:49qui financent leurs campagnes.
00:29:54Robert Mercer dispose de sa propre structure
00:29:57de financement de la politique,
00:29:59la Mercer Family Foundation.
00:30:01À sa tête, il a placé sa fille, Rebecca.
00:30:04Mais quelles sont exactement les idées qu'il veut défendre ?
00:30:07Difficile à dire, car Robert Mercer
00:30:10n'exprime jamais publiquement ses opinions.
00:30:24Faute de savoir ce que pense Robert Mercer,
00:30:27tâchons donc de savoir ce qu'il dépense.
00:30:29Pour cela, nous disposons de documents fiscaux
00:30:32dans lesquels sa fondation déclare
00:30:34à qui elle distribue de l'argent
00:30:36pour les années 2012 à 2015.
00:30:39Mercer finance de multiples instituts
00:30:42et lobbies réactionnaires.
00:30:44Parmi eux, Heritage Foundation,
00:30:47qui combat les impôts et les régulations économiques,
00:30:501,5 million de dollars.
00:30:52Le Media Research Center,
00:30:55qui lutte contre les biais gauchistes des médias.
00:30:5712 millions de dollars.
00:30:59Le Government Accountability Institute,
00:31:02qui traque la corruption gouvernementale
00:31:05et publie des livres contre Hillary Clinton.
00:31:08Près de 4 millions de dollars.
00:31:10Le Heartland Institute,
00:31:12qui défend les thèses climato-sceptiques.
00:31:14Près de 3 millions de dollars.
00:31:16À New York,
00:31:18il a même payé une publicité
00:31:20pour dénoncer la construction d'une mosquée
00:31:22aux abords de Ground Zero.
00:31:24En deux ans à peine,
00:31:25Robert Mercer devient ainsi
00:31:27l'un des dix milliardaires
00:31:29les plus influents en politique,
00:31:31selon le Washington Post.
00:31:43Seulement, le milliardaire a beau dépenser de l'argent
00:31:46pour soutenir ses causes,
00:31:48il fait face à une difficulté.
00:31:50Ses idées, jugées trop extrêmes,
00:31:52ne passent pas dans les médias.
00:31:53Pour les imposer,
00:31:55il va donc s'acheter son propre organe de presse.
00:31:59En 2011,
00:32:01le journal en ligne Breitbart News,
00:32:03positionné très à droite,
00:32:05est en grande difficulté financière.
00:32:07Bob Mercer sent l'opportunité.
00:32:09Il rachète Breitbart pour 10 millions de dollars.
00:32:12À sa tête,
00:32:14il place son homme de confiance,
00:32:16un homme de l'ombre que l'on retrouve
00:32:18à toutes les étapes de cette enquête.
00:32:20Un certain Stephen Bannon,
00:32:23ancien trader chez Goldman Sachs.
00:32:26Il devient producteur à Hollywood
00:32:28à la fin des années 90.
00:32:30Il veut fabriquer des films et des séries
00:32:32pour promouvoir ses idées politiques,
00:32:34des idées ultra-conservatrices.
00:32:37Bannon,
00:32:39c'est un admirateur de Lenny Riefenstahl,
00:32:41la cinéaste du Troisième Reich.
00:32:43Son livre de chevet,
00:32:45c'est Le camp des Saints,
00:32:47obscur roman raciste
00:32:49écrit par le français Jean Raspail,
00:32:51qui imagine qu'un million de millions
00:32:53d'immigrants débarquent dans le sud de la France.
00:32:56Lors d'une conférence,
00:32:58Bannon est présenté à Robert Mercer.
00:33:01C'est le coup de foudre politique entre les deux hommes.
00:33:04Très rapidement,
00:33:06Bannon devient l'éminence grise de Robert Mercer.
00:33:24En quelques mois,
00:33:26Bannon va faire de Breitbart News une machine de guerre
00:33:29au service des idées réactionnaires.
00:33:54Robert Mercer a donc construit
00:33:56un réseau d'influences politiques et médiatiques.
00:33:59Il ne lui manque plus qu'une chose pour promouvoir ses idées,
00:34:02un état de droit.
00:34:04La France.
00:34:06La France qui est en train de se détruire.
00:34:09Et l'établissement,
00:34:11qui se déstabilise.
00:34:13C'est la France qui est en train de se détruire.
00:34:16La France qui est en train de se détruire.
00:34:19Le pays où on a été,
00:34:21c'est la France qui a bûté,
00:34:23candidat. 2015, la campagne des primaires républicaines commence. Robert Mercer va
00:34:32jeter son dévolu sur Ted Cruz, le sénateur du Texas, figure de pro de la droite dure américaine.
00:34:38Mercer fonde un comité de soutien pro-Cruz, baptisé Keep the Promise. Il y injecte 13
00:34:46millions de dollars, une somme colossale. Mais malgré tous ses efforts, Robert Mercer
00:34:52n'arrive pas à faire gagner son favori. Ted Cruz est battu par un personnage iconoclaste,
00:34:57investi par les républicains contre toute attente. Donald Trump. Qu'à cela ne tienne,
00:35:04puisque son poulain est en jeu, Mercer va changer de cheval. Son comité pro-Cruz se
00:35:11transforme en comité pro-Trump. Son nom, Make America Number One, doté de 15 millions de dollars.
00:35:17Mais Mercer va aller encore plus loin. Il va faire un coup de force et prendre le contrôle de la
00:35:25campagne Trump. Juillet 2016, un dîner se tient dans un grand hôtel de New York. Il réunit,
00:35:41entre autres, Rebecca, la fille de Robert Mercer, et Donald Trump en personne. Durant la soirée,
00:35:48Rebecca Mercer est très claire. La campagne de Trump est chaotique et peu professionnelle. S'il
00:35:55veut gagner, il doit tout changer. Elle lui offre une aide financière et médiatique, en contrepartie
00:36:01à l'impose au candidat républicain de remplacer son directeur de campagne par l'homme de confiance
00:36:06de la famille, Stephen Bannon. À l'issue de ce dîner, tout est joué. Steve Bannon devient directeur
00:36:31de la campagne de Donald Trump. Kellyanne Conway, qui dirigeait le comité de soutien des mères
00:36:36serres pour Cruz, devient numéro 2. David Bossie, un fidèle des mères serres, devient numéro 3.
00:36:48Robert Mercer a réussi son offensive. Ce trio qu'il a mis en place pilote désormais seul la stratégie
00:36:55du candidat républicain.
00:37:06En faisant main basse sur la campagne Trump, Robert Mercer a réussi le coup parfait. Enfin,
00:37:34pas tout à fait. Il a quand même commis une erreur. Voici ce que nous avons découvert en
00:37:40analysant les comptes de campagne officielles de Donald Trump. Chacune de ces lignes correspond à
00:37:45une dépense. Or, pendant les cinq mois qu'il y a passé, aucune trace de rémunération pour Steve
00:37:52Bannon. En revanche, quand on épluche les paiements réalisés par le comité de soutien créé par Robert
00:37:59Mercer, un nom revient à de nombreuses reprises. Glittering Steel, une société de production vidéo.
00:38:06En tout, cette entreprise a reçu en cinq mois 300 000 dollars du comité de soutien. Et qui est le
00:38:13patron de cette société ? Steve Bannon, encore lui. Il aurait donc été rémunéré via Glittering
00:38:20Steel pour travailler pour la campagne officielle de Trump. Et ça, ce serait du financement illégal
00:38:25de campagne. C'est aussi la thèse du Campaign Legal Center qui a décidé de porter plainte.
00:38:31Make America Number One a réalisé des contributions cachées et excessives envers la campagne Trump,
00:38:38en rémunérant indirectement Steve Bannon pour des services personnels rendus à la campagne
00:38:43officielle. Steve Bannon risque une amende et surtout des poursuites du ministère de la
00:38:50justice qui pourraient le mener derrière les barreaux.
00:39:20Glittering Steel LLC, une société de production vidéo, est très proche de Steve Bannon.
00:39:26Certains observateurs l'ont décrié comme un front pour Bannon. Nous pensons que c'est
00:39:32possible que le Super PAC Make America Number One ait subsidié le travail de Steve Bannon
00:39:38pour la campagne de Trump en faisant des rembourses à Bannon grâce à Glittering Steel LLC,
00:39:45Cette adresse, vous la connaissez. Le 8383 Wilshire Boulevard à Los Angeles. L'immeuble
00:40:03qui héberge Breitbart News et donc Glittering Steel. C'est ici que s'est jouée la part sombre
00:40:10de la campagne présidentielle de Donald Trump et peut-être même plus encore qu'on ne pourrait
00:40:15le croire car le fameux appartement numéro 1000 n'a pas livré tous ses secrets. Il abrite une
00:40:22autre société, la filiale d'une firme anglaise aux méthodes mystérieuses et qui a permis de
00:40:28manipuler l'opinion américaine.
00:40:59C'est sur les bords de la Tamise qu'une partie de la dernière élection présidentielle américaine
00:41:07s'est jouée. En plein cœur de Londres, le siège d'une firme inconnue du grand public,
00:41:14SCL Group, Strategic Communication Laboratories. Dans ces bureaux, des scientifiques compilent
00:41:23et analysent des milliards d'informations sur les individus afin de mieux les comprendre.
00:41:29Leur objectif, déterminer ce qui motive les comportements humains, tout ça pour les
00:41:35influencer. Le Strategic Communication Laboratories, c'est une entreprise qui a été fondée il y a 25
00:41:45ans. Ils ont plusieurs branches, une branche militaire, une branche commerciale, pour des
00:41:50publicités classiques, une branche élection, une branche analytics. Ce qu'ils font, c'est
00:41:55vraiment de la psychologie. Donc ils essayent d'utiliser la psychologie pour influencer les
00:42:00gens. En effet, sur son site, la firme laisse peu de place aux doutes quant au service qu'elle
00:42:20propose. La planification et l'évaluation de l'influence comportementale est idéalement
00:42:25pour nos clients qui désirent utiliser l'influence pour régler un problème.
00:42:31Parmi ses clients, l'OTAN, le ministère de la Défense britannique, la NSA ou le département
00:42:38d'État américain. Pour eux, SCL a par exemple aidé à identifier les leaders d'opinion en
00:42:44Afghanistan afin de faciliter l'intervention américaine. Autre cas, SCL a organisé la
00:42:51communication autour d'une campagne de vaccination au Ghana. Mais l'entreprise
00:42:55peut aller beaucoup plus loin. Derrière cette façade se cachent d'autres pratiques.
00:43:21Derrière ces formules alambiquées, SCL propose clairement des services de manipulation de
00:43:32l'opinion. L'entreprise se vante par exemple d'avoir organisé des manifestations au Nigeria
00:43:37en 2007 pour peser sur les élections. SCL est également intervenu lors d'un scrutin sur l'île
00:43:44de Saint-Vincent aux Caraïbes d'une façon assez surprenante. SCL Elections a aidé par exemple à un
00:43:52candidat à se faire élire en engageant des gens pour aller mettre des graffitis sur les murs et
00:43:56créer un problème avec la jeunesse dans ce pays parce que leur candidat était prêt avec une
00:44:01réponse à ce problème. Donc ils ont vraiment créé un problème de toute part pour après le résoudre.
00:44:07Bref, SCL met en place des stratégies d'influence ultra ciblées. Et avec l'avènement du web, grâce
00:44:16aux milliards d'informations qui circulent, son business va prendre une nouvelle ampleur.
00:44:21Pour se positionner sur ce nouveau marché, SCL Group va donc créer une nouvelle filiale aux
00:44:41Etats-Unis, dénommée Cambridge Analytica. Vers la fin 2013, il y a une société Cambridge Analytica
00:44:50qui est fondée au Delaware et qui par après est présentée comme une filiale ou un trade name aux
00:44:57Etats-Unis pour SCL Elections. Donc c'est vraiment l'idée de se cacher derrière cette autre structure,
00:45:05de se présenter comme les anglais qui arrivent aux Etats-Unis, Cambridge Analytica, et qui vont
00:45:11offrir en gros les mêmes services. Pour créer Cambridge Analytica, SCL va s'associer à un
00:45:17milliardaire américain. Pas n'importe lequel. Un mathématicien spécialiste des données
00:45:23informatiques, Robert Mercer. A la vice-présidence de la firme, on retrouve son proche parmi les
00:45:30proches, Steve Bannon. D'emblée, l'objectif est clair, il s'agit purement et simplement de
00:45:38révolutionner la façon de mener une campagne électorale. Malgré nos multiples demandes
00:45:44d'interviews, Cambridge Analytica a toujours refusé de nous recevoir. Alors pour comprendre
00:45:49exactement ce qu'ils font, nous avons fait une chose très simple, nous avons regardé leur film de publicité.
00:46:14Dit comme cela, ça paraît très simple de gagner une élection. La réalité est plus complexe et
00:46:35surtout beaucoup plus obscure que Cambridge Analytica ne veut bien le dire. Car dès son
00:46:40installation aux Etats-Unis, la firme se lance dans une opération inédite. Compiler des millions
00:46:47de données sur la population américaine à son insu. Voici comment. Imaginons que dans cette
00:46:56voiture se trouve monsieur X. Sans qu'il s'en rende compte et comme tout individu, il laisse
00:47:02traîner sur internet des milliers d'informations personnelles. Son adresse, son âge, ses revenus,
00:47:08ses hobbies, ses achats mais aussi sa religion ou s'il possède ou non une arme à feu. Toutes ces
00:47:14données Cambridge Analytica va les racheter aux sociétés de crédit, aux banques, à la sécurité
00:47:19sociale mais aussi aux géants du web comme Facebook, Google ou Twitter. C'est légal mais personne ne
00:47:27s'en vante. En tout, elle dispose ainsi de 4 à 5 000 informations pour chacun des 230 millions
00:47:35d'adultes vivant aux Etats-Unis. C'est énorme et pour savoir ce qu'elle va en faire, il suffit de
00:47:42regarder la suite de sa publicité.
00:48:05Voici les points clés du comportement national, politique, consommateur et de la vie pour chaque voteur aux Etats-Unis.
00:48:11Ensuite, nous ajoutons une couche unique de données sur la personnalité, la décision et la motivation.
00:48:17Cela crée une vue riche et détaillée sans parallèle des votants et les problèmes qu'ils s'intéressent.
00:48:23Ainsi, vous savez exactement qui targuer avec exactement quel type de message. Nous appelons cela le
00:48:28micro-targeting du comportement. Notre équipe de scientifiques de données, de psychologues et
00:48:33d'experts de campagne peut vous montrer les individuels que vous avez besoin de gagner pour
00:48:38obtenir la victoire.
00:49:04La psychométrie est en fait une science des mesures psychologiques.
00:49:09Nous avons donc remarqué qu'au lieu d'utiliser des questionnaires pour vous demander vos pensées,
00:49:14ressentiments, expériences et comportements du passé, comme si vous étiez une personne bien organisée,
00:49:20nous pouvons en fait regarder vos empreintes numériques et voir ce que vous êtes en fait.
00:49:27Ces tests qui permettent de déterminer les traits psychologiques des individus s'appellent des tests Océans.
00:49:32Ils mesurent les personnalités selon cinq critères.
00:49:35L'ouverture, la conscience, l'extraversion, l'amabilité et la névrose.
00:49:43Les tests qui permettent de déterminer les traits psychologiques des individus sont appelés
00:49:46les tests Océans.
00:49:48Ils mesurent les personnalités selon cinq critères.
00:49:51L'extraversion, l'amabilité et la névrose.
00:49:56Concrètement, cela se passe via des questionnaires a priori anodins,
00:50:00que l'on peut compléter sur certains sites comme ceci.
00:50:04Quel super-héros êtes-vous ?
00:50:07Quel personnage du magicien d'Oz êtes-vous ?
00:50:11Quel film êtes-vous ?
00:50:13Michal Kosinski a créé en 2008 le plus célèbre de ces tests sur Facebook,
00:50:17baptisé MyPersonality, un questionnaire pour en savoir plus sur soi-même.
00:50:48Du coup, Michal Kosinski dispose de la plus grande base de données psychométriques au monde.
00:50:53Une base qu'il peut croiser à loisir avec les profils Facebook des 6 millions de personnes qui ont répondu.
00:50:59De quoi en savoir long sur vous.
00:51:17Les gens me demandent souvent à quel point ces algorithmes sont précis
00:51:20en prévoyant nos traits intimes.
00:51:23Et je pense que le meilleur exemple vient de notre étude récente,
00:51:26où nous avons comparé l'accuracité des algorithmes avec celle des autres.
00:51:31Donc, ce que nous avons fait, c'est qu'on a pris des amis et des membres de famille de nos participants,
00:51:36et nous leur avons demandé de filer des questionnaires de personnalité
00:51:42au nom de nos participants.
00:51:44Maintenant, nous allons offrir l'algorithme avec un set de likes sur Facebook
00:51:49et le faire faire la même chose.
00:51:52Donc, basé sur vos likes sur Facebook, essayez de prédire votre personnalité.
00:51:57Et les résultats de cette expérience sont hallucinants.
00:52:00En étudiant 10 de vos likes sur Facebook, l'algorithme vous connaît mieux que vos collègues.
00:52:06Avec 100 likes étudiés, il vous connaît mieux que votre famille.
00:52:11Et avec 230 likes, il vous connaît mieux que votre conjoint.
00:52:16Compte tenu de la quantité d'images,
00:52:18de combien d'images nous partageons tous les jours
00:52:21en utilisant Internet et en jouant avec nos téléphones,
00:52:25cela signifie que les ordinateurs peuvent nous connaître de meilleures manières
00:52:31que nos membres de famille.
00:52:37Des ordinateurs qui croisent données personnelles et tests psychologiques
00:52:40afin de prédire le comportement des êtres humains.
00:52:43Vous trouvez ça trop gros ?
00:52:46Vous allez voir que ce n'est pas le cas.
00:52:50David Carroll est professeur de médias à l'université de Parsons, à New York.
00:52:55Il a bataillé des mois pour récupérer les données que Cambridge Analytica possède sur lui.
00:53:00Et il a été sidéré de ce qu'il a découvert.
00:53:14D'un côté, des dizaines d'informations le concernant,
00:53:17glanées sur le web par la firme.
00:53:43De l'autre, l'interprétation psychométrique de sa personnalité.
00:54:13C'est-à-dire mon ordre d'importance, mon partisanship enregistré, mon partisanship non-registré.
00:54:18Vous voyez clairement qui était leur client.
00:54:20Ce n'est pas un démocrate ou un républicain.
00:54:23C'est juste un très improbable républicain.
00:54:26Vous pouvez aussi voir que le modèle lui-même
00:54:29est dans l'intérêt de trouver des votants conservateurs,
00:54:34particulièrement des votants conservateurs
00:54:36qui pourraient être enregistrés en tant que démocrate,
00:54:38mais qui vont en fait voter républicain.
00:54:40Donc être en mesure d'aller jusqu'au niveau du code ZIP
00:54:44et de le réassocier à tous les autres départements d'élection
00:54:48vous permet de géotarguer si précisément.
00:54:52Et c'est ainsi que vous allez bouger la clé dans les élections américaines.
00:54:56Je pense que si les Américains savaient que ça se passait,
00:54:58et que ça se passait internationalement,
00:55:00ils seraient en colère.
00:55:04Financé par Robert Mercer et dirigé par Steve Bannon,
00:55:08Cambridge Analytica propose tout naturellement ses services
00:55:11au candidat Donald Trump.
00:55:15Pendant plusieurs mois, celui-ci refuse cette offre.
00:55:18Mais un événement inattendu de l'autre côté de l'Atlantique
00:55:21va le faire changer d'avis.
00:55:24Le 23 juin 2016, au Royaume-Uni, coup de tonnerre.
00:55:28Les Britanniques choisissent par référendum
00:55:30de quitter l'Union Européenne.
00:55:32Personne ne s'y attendait.
00:55:34Le camp du Brexit a mené une campagne très offensive sur Internet.
00:55:38Et grâce à qui ?
00:55:40Cambridge Analytica.
00:55:42Le camp du Brexit a mené une campagne très offensive sur Internet.
00:55:45Et grâce à qui ?
00:55:47Cambridge Analytica.
00:55:49Le camp du Brexit a mené une campagne très offensive sur Internet.
00:55:52Et grâce à qui ?
00:55:54Cambridge Analytica.
00:55:56Carole Cadwallader a rencontré Andrew Wigmore,
00:55:59le directeur de la communication du Brexit,
00:56:02pour lui demander quels étaient leurs liens avec la firme psychométrique.
00:56:23Et il a dit que c'était les Mersers
00:56:26qui l'ont introduit à Cambridge Analytica
00:56:30et qui leur ont suggéré d'utiliser leurs services.
00:56:33Et Andrew Wigmore a dit,
00:56:35nous sommes tous des membres de la même famille,
00:56:39ils voulaient exactement ce que nous voulions,
00:56:43et donc c'était des amis qui aidaient des amis.
00:56:47C'est pourquoi Cambridge Analytica,
00:56:49nous ne leur avons pas donné de l'argent,
00:56:51ils étaient juste heureux de nous aider.
00:57:21La campagne financée par Robert Mercer
00:57:23va lui aussi verser 5 millions à Cambridge Analytica.
00:57:26En définitive,
00:57:28la firme anglaise touchera donc 11 millions de dollars
00:57:31pour s'occuper de la campagne Trump.
00:57:37A partir du mois d'août 2016,
00:57:39la machine à gagner les élections de Robert Mercer
00:57:42tourne à plein régime pour le candidat républicain.
00:57:45Reste à trouver la stratégie pour bien l'utiliser
00:57:48dans le cadre de la campagne américaine.
00:58:02Grâce à la connaissance de l'électorat de Cambridge Analytica,
00:58:06les conseillers de Trump vont imaginer une tactique très ciblée
00:58:10liée à la particularité du mode de scrutin.
00:58:13Aux Etats-Unis,
00:58:15le président n'est en effet pas élu directement par le peuple,
00:58:18mais par de grands électeurs,
00:58:20désignés dans chacun des 50 Etats.
00:58:23Tous les Etats n'ont pas le même nombre de grands électeurs.
00:58:26Il est donc plus important de remporter certains Etats que d'autres.
00:58:33Le camp Trump pressentait qu'il ne gagnerait pas le scrutin au niveau national.
00:58:37Alors ses stratéges ont décidé de se concentrer sur des Etats-clés.
00:58:45En sachant qu'ils perdraient le vote populaire national,
00:58:50comment gagner ?
00:58:52Vous gagnez en capturant l'électorat.
00:58:55Comment le faire ?
00:58:56Vous essayez de trouver un moyen d'appuyer
00:58:59un nombre relativement petit.
00:59:02Il allait à des endroits où beaucoup pensaient
00:59:04« Pourquoi fait-il ça ? Il ne devrait pas faire ça.
00:59:06Il devrait aller à un autre endroit. »
00:59:08Mais il ne l'a pas fait.
00:59:09Il y avait une stratégie de regarder des endroits
00:59:12qui étaient considérés comme des Etats démocratiques.
00:59:16Des Etats comme Michigan, Wisconsin et Pennsylvanie.
00:59:19Tous trois desquels, M. Trump les a menés en novembre.
00:59:25Voilà la stratégie que propose Cambridge Analytica.
00:59:28Non pas tenter de convaincre des millions d'Américains
00:59:31sur tout le territoire de voter Trump,
00:59:33mais plutôt cibler uniquement les quelques dizaines de milliers d'électeurs
00:59:37dont la firme sait, grâce à ses analyses,
00:59:40qu'ils sont chancelants.
01:00:10C'est la possibilité d'utiliser les données
01:00:13et le potentiel pour manipuler
01:00:15sur une plateforme comme Facebook.
01:00:18Cela peut vous donner l'échelle
01:00:20que vous pouvez exploiter par des choses comme les fausses nouvelles
01:00:24et toutes ces autres techniques et tactiques.
01:00:29Voilà comment les scientifiques de Cambridge Analytica procèdent.
01:00:35Grâce à toutes les informations dont ils disposent sur l'électorat,
01:00:38ils ont défini 32 types de personnalités
01:00:40réparties sur l'ensemble du territoire.
01:00:43Ils vont envoyer des milliers de messages individualisés,
01:00:47en ciblant les personnes jugées les plus névrosées ou inquiètes
01:00:50et donc les plus susceptibles d'être sensibles
01:00:53aux messages anxiogènes de Donald Trump.
01:00:57La firme en a repéré beaucoup dans trois États,
01:00:59le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie.
01:01:03Trois États qu'elle estime pouvoir faire basculer en faveur de Trump.
01:01:08Dans un communiqué de presse,
01:01:10Cambridge Analytica explique d'ailleurs ouvertement sa stratégie.
01:01:14« Quand dans les dernières semaines de scrutin,
01:01:16les scientifiques de la firme ont recalculé l'abstention potentielle
01:01:19et du coup recalibré leur modèle pour montrer
01:01:22comment Donald Trump pouvait l'emporter,
01:01:24le candidat républicain s'est rendu plusieurs fois
01:01:26dans les États du Michigan et du Wisconsin. »
01:01:31Reste une question sur laquelle la firme anglaise ne s'étend pas.
01:01:35Comment a-t-elle fait pour justement toucher
01:01:37ces fameux électeurs très ciblés ?
01:01:40Eh bien, elle l'a fait à leur insu,
01:01:42en utilisant une fonctionnalité méconnue du réseau Facebook,
01:01:46le « dark post ».
01:01:52« L'idée, c'est qu'une entreprise ou une page Facebook
01:01:55peut sortir un message pour une population déterminée
01:02:00et que ce message soit seulement visible pour cette population-là.
01:02:03Le message ne veut pas apparaître sur la page.
01:02:05Dans un contexte électoral, ça veut dire que des candidats
01:02:08peuvent parler à des individus sur Facebook
01:02:11avec des messages potentiellement négatifs contre l'autre candidat,
01:02:15mais que les journalistes, par exemple,
01:02:17ne sauraient pas que ça se fait,
01:02:19parce que ces messages ne vont pas apparaître de manière publique. »
01:02:25Le « dark post » est donc un message hyper personnalisé,
01:02:27qui n'est visible que par la personne à laquelle il est destiné.
01:02:31Concrètement, comment ça se passe ?
01:02:34Reprenons M. X.
01:02:36Grâce à Cambridge Analytica,
01:02:38la campagne de Trump sait qu'il est favorable au port des armes inflées.
01:02:42Du coup, elle va imaginer un message juste pour lui.
01:02:47« Sais-tu qu'Hillary Clinton va te piquer ton flingue ? »
01:02:50Ce message, il va le recevoir dans son fil d'actualité Facebook,
01:02:54à un horaire précis,
01:02:56défini par ses habitudes et ses empreintes numériques.
01:03:00Personne d'autre que lui n'aura de traces de cette publicité ciblée,
01:03:04qui va disparaître quelques heures après qu'il l'aura vue.
01:03:31Cette offensive numérique sur la campagne
01:03:33s'est concentrée sur les dernières semaines.
01:03:36Et le 8 novembre 2016, contre toute attente,
01:03:40le « we are not alone » de Trump a été annoncé.
01:03:44Il y a quelques jours,
01:03:45le président de l'Assemblée nationale a annoncé
01:03:47qu'il allait annoncer une nouvelle campagne
01:03:49contre les armes inflées.
01:03:51Il y a quelques jours,
01:03:52le président de l'Assemblée nationale a annoncé
01:03:54qu'il allait annoncer une nouvelle campagne
01:03:56contre les armes inflées.
01:03:58Contre toute attente,
01:04:00le Wisconsin bascule pour 23 000 voix en faveur de Trump,
01:04:05le Michigan pour 11 000
01:04:07et la Pennsylvanie pour 43 000.
01:04:09En tout, ce sont donc 77 000 suffrages
01:04:12dans ces trois états-clés qui donnent la victoire à Trump,
01:04:16alors qu'il a 3 millions de voix de retard sur l'ensemble du territoire.
01:04:20La stratégie Cambridge Analytica a porté ses fruits.
01:04:28Les états les plus importants,
01:04:30comme le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie,
01:04:32ont décidé, la semaine dernière,
01:04:35d'amener un groupe un peu plus grand,
01:04:37un peu plus grand,
01:04:39et ils ont soutenu Donald Trump
01:04:41par des marges beaucoup plus élevées.
01:04:43Des marges de 10 points
01:04:45et, je pense, de 17 points,
01:04:48et, dans un cas, bien plus de 20 points.
01:04:51C'est le marge entre Trump et Clinton
01:04:54parmi les gens qui se sont réunis la semaine dernière.
01:04:58On peut voir qu'environ 70 000 votants
01:05:01ont pris la décision pour tout le reste
01:05:04parce qu'ils étaient ceux dans les états-clés
01:05:07qui ont fini par décider.
01:05:10Finalement, je pense que cela souligne aussi
01:05:13la vulnérabilité de notre système électoral.
01:05:16Si l'information et les données
01:05:19permettent aux votants les plus importants
01:05:22d'être facilement retrouvés,
01:05:24cela diminue effectivement
01:05:27le vote de tous les autres.
01:05:32La politique et la démocratie
01:05:34étaient les prochaines industries à tomber.
01:05:36On savait que la technologie interrompait
01:05:38les journaux, le journalisme et la musique,
01:05:40et c'était comme si c'était là.
01:05:42On a parlé tout le temps
01:05:44de la qualité de la technologie
01:05:46et de sa disruption.
01:05:48C'était comme si on cherchait
01:05:50la prochaine technologie disruptive.
01:05:52La technologie interrompt la politique.
01:05:54Et ce n'est pas seulement la politique,
01:05:56c'est la démocratie.
01:05:58Et Donald Trump est le grand interrompeur.
01:06:23Jamais un candidat n'avait autant menti aux électeurs.
01:06:26Jamais un candidat n'avait autant usé
01:06:28des technologies de manipulation de l'opinion.
01:06:31Jamais un candidat n'avait autant été soutenu
01:06:34par un clan prêt à tout pour accéder au pouvoir.
01:06:42En quelques mois, Robert Mercer a placé
01:06:45tous ses proches au plus près de Donald Trump.
01:06:49Steve Bannon a été nommé conseiller stratégique du président.
01:06:54Kellyanne Conway a été nommé conseillère en communication.
01:07:00David Bossie est son conseiller de crise.
01:07:05Quant à Rebecca, la fille de Robert Mercer,
01:07:08elle a elle-même géré la mise en place
01:07:10de l'administration Trump,
01:07:12choisissant ses membres les plus importants.
01:07:16Tous ceux qui ont soutenu Donald Trump dans l'ombre
01:07:19sont désormais payés de retour.

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