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00:00Je n'échoue jamais, soit je gagne, soit j'apprends.
00:03Je suis Alexandre Mars, je suis un entrepreneur, on m'appelle engagé,
00:07c'est-à-dire que j'essaie à chaque fois d'utiliser mes entreprises
00:10pour avoir un impact positif sur l'environnement ou sur les gens d'une manière plus générale.
00:15J'ai eu en effet quelques échecs, plutôt scolaires, puisque j'ai redoublé deux fois.
00:19J'ai après été en faculté à l'université de Nanterre, Paris X.
00:23De là, j'ai commencé à comprendre qu'il fallait peut-être un peu plus travailler.
00:26J'ai eu des très bons résultats qui m'ont permis d'aller à l'université de Paris Dauphine.
00:29Là aussi, j'ai eu des très bons résultats qui m'ont permis de terminer à HEC.
00:32J'ai réussi à démontrer qu'on pouvait être très mauvais, en tout cas d'avoir des mauvais résultats scolaires.
00:36Et puis, en travaillant peut-être plus qu'avant, de réussir correctement sa fin de scolarité.
00:40Il y a eu, on va dire, deux rencontres décisives.
00:43La première, c'est la rencontre avec mon épouse qui, elle, travaillait beaucoup mieux que moi.
00:46Donc, ça m'a peut-être donné un petit peu un coup pour avancer plus vite.
00:49Mais cette rencontre avec mon proviseur au lycée a été marquante.
00:53À l'époque, je n'étais pas un très bon élève, mais j'étais très impliqué dans la vie du lycée
00:57puisque j'étais le président des élèves de mon lycée.
00:59Et ce proviseur avait vu quelque chose que certains proviseurs n'avaient pas forcément vu.
01:03Une qualité que j'avais, que je ne mettais pas forcément dans le travail au quotidien dans mes notes,
01:07mais que je mettais pour m'occuper de mes camarades.
01:10Et certains proviseurs ne voulaient pas que je redouble dans le lycée.
01:12Il s'était imposé en disant « Alexandre redoublera dans mon lycée ».
01:15Et je pense qu'en effet, il m'a permis d'avoir une trajectoire de vie bien différente
01:19que si j'avais dû être dans un autre lycée.
01:21Tout le monde échoue.
01:22Ma vulnérabilité vient de mes échecs aussi, et surtout de les assumer.
01:25Moi je pense qu'on apprend tellement des échecs.
01:27Alors j'aurais préféré peut-être ne jamais avoir d'échecs dans ma vie,
01:30mais ça n'existe pas un monde sans échecs.
01:32Donc c'est pour ça que très tôt, je me suis dit « qu'est-ce que je vais en apprendre ? »
01:35Et ça c'est ma maman qui m'a appris.
01:37Regarde toujours le verre à moitié plein.
01:39Donc d'apprendre de quelque chose, de quelqu'un.
01:41Donc moi je suis toujours à l'écoute, toujours.
01:43Pourquoi j'ai mal fait ? Comment je peux faire mieux demain ?
01:45Si on regarde la réussite il y a 20 ou 10 ans pour beaucoup de gens,
01:48c'était un peu la génération tapis.
01:50La réussite c'était d'avoir le plus grand nombre de zéros dans son compte en banque.
01:53La réussite elle était très financière.
01:55On voit qu'aujourd'hui, la réussite elle est différente.
01:58Ça peut être une balance de vie pour certaines personnes.
02:00Pour certaines personnes, j'ai envie de rester habiter dans cet endroit-là.
02:03Je n'ai pas envie forcément d'aller dans cet endroit-là.
02:05Dans mon livre Pause, il y a cette discussion avec cette femme d'une tribu de Madagascar
02:11à qui on pose la question de réussite.
02:14Et qui répond « la réussite pour moi, c'est quand j'aurai mon dernier souffle,
02:18d'avoir le sourire sur mon visage. »
02:20Pour moi ça c'est la vraie définition de la réussite.
02:22C'est-à-dire que quels que soient les succès potentiels que nous ayons,
02:25qu'est-ce qui est vraiment si important de ça ?
02:27Je ne suis personne pour vous le dire, vous êtes les seuls à savoir.
02:29Le concept de réussite a beaucoup évolué et tant mieux.
02:32Quand j'ai monté ma première entreprise à 17 ans,
02:34j'ai monté cette entreprise pour gagner de l'argent.
02:37Est-ce que vous considérez qu'on peut être aligné en ayant ça en tête ?
02:41Peut-être oui, peut-être non.
02:43Moi je savais qu'il fallait que j'ai ces moyens financiers,
02:46il fallait que j'ai cette capacité d'avoir cette opportunité de décider de ma vie future.
02:49Je tente le plus possible d'être aligné,
02:52c'est-à-dire de pouvoir mettre mes pensées en relation forte avec mes actions.
02:57Je ne suis pas paragon de vertu,
02:59il m'arrive encore de commander sur Amazon
03:01alors que je promeuse ou j'aimerais mieux promouvoir les libraires de quartier.
03:05Je tente d'être le plus aligné possible, mais ce n'est pas toujours facile.
03:09Les premières qualités d'un entrepreneur,
03:11première qualité très importante,
03:13c'est d'avouer qu'on ne sait pas, ce qui n'est pas toujours non plus évident.
03:16Ne pensez jamais mieux savoir.
03:18Chaque fois, je pars du principe, je ne sais pas.
03:20Je contacte des gens, je me renseigne,
03:22pour savoir comment ça se passe dans votre industrie,
03:24comment je pourrais faire différemment.
03:26Deuxième qualité essentielle, c'est d'avoir son tour et de bons conseils,
03:29parfois de collaboratrices, de collaborateurs essentiels.
03:32Troisième qualité majeure, travailler beaucoup.
03:35Peut-être que sur Instagram,
03:37certaines personnes tentent de montrer que tout est facile,
03:40qu'ils peuvent travailler un jour et s'amuser six jours,
03:44moi je n'en connais pas.
03:45La vie Instagram, c'est un leurre.
03:47Nous tous, on va dessus, dès qu'on a un peu de temps,
03:50on regarde quelque chose, on compare.
03:52Si vous allez sur mon feed Instagram ou sur mes réseaux sociaux,
03:55vous allez voir la meilleure version de moi-même,
03:57version où vous allez peu voir mes défauts peut-être.
04:00La vraie vie, ce n'est pas celle-là.
04:01Prenons une certaine distance par rapport à ça.
04:04Construisons la vraie version de nous-mêmes,
04:06pas la meilleure version de nous-mêmes.
04:08Un bon manager, je pense que ça s'apprend aussi.
04:10Comme entrepreneur, parfois il faut faire des erreurs,
04:12il faut assumer ces erreurs-là.
04:14Depuis que j'ai 17 ans, je manage des équipes
04:17et j'ai certainement amélioré ma qualité de management.
04:20Il y a certainement des choses que je fais de la même manière
04:22et puis j'ai aussi compris qu'il fallait s'adapter aussi.
04:24C'est vrai que mon management, il est quand même de grande confiance.
04:28Il laisse beaucoup d'autonomie à mes équipes.
04:30C'est comme ça que je fonctionne
04:32parce que je fais aussi beaucoup de choses
04:34et je n'aurai pas de toute façon le temps de tout vérifier.
04:37Il y a des choses qui sont essentielles pour moi,
04:39ces choses-là, je vais les regarder de très près.
04:41J'aime déléguer et j'aime avoir confiance.
04:43Et puis, vous savez quoi ?
04:44La plupart du temps depuis que j'ai lancé ma première entreprise
04:46quand j'avais 17 ans, j'ai très, très, très rarement été déçu.
04:50Quand on travaille beaucoup, quand on fait beaucoup de choses,
04:52il faut savoir ce qu'on va sacrifier.
04:54Est-ce que ça va être vos loisirs ?
04:56Est-ce que ça va être votre famille, malheureusement ?
04:58Est-ce que ça va être vos amis ?
05:00Vous sacrifiez quelque chose si vous voulez travailler plus que de raison,
05:03si vous voulez atteindre des objectifs qui sont peut-être importants.
05:06Comme je fais en effet un certain nombre de choses,
05:08j'ai une structure assez rigide, on va dire.
05:11J'ai entre 12 et 14 rendez-vous par jour.
05:13Je sais à quelle heure j'arrive le matin au bureau, à quelle heure je termine.
05:16Six fois par semaine, je fais du sport.
05:18Et je tente le plus possible de protéger mon premier cercle, c'est-à-dire ma famille.
05:21C'est les gens à qui je vais continuer à passer du temps et à protéger ce temps-là
05:25d'une manière où il n'y aura pas grand-chose qui pourrait venir contrecarrer
05:29cette partie-là que j'ai décidée de ne pas sacrifier.
05:33Le monde dans lequel nous vivons est un monde ultra-libéral.
05:36Il est impossible qu'il ne soit pas en conséquence hyper-social.
05:40Je fais en effet partie de ce monde qui pense que les deux doivent aller ensemble.
05:45On ne peut pas imaginer un monde qui ne pense qu'au profit,
05:51qu'à la capacité de donner plus aux actionnaires.
05:55Je fais partie de ces gens qui voient aujourd'hui le secteur privé
06:00comme un secteur essentiel pour avoir une société qui va faire plus attention
06:04aux gens qui sont en position de faiblesse, de difficulté.
06:07L'entreprise a un rôle considérable à jouer et ne pas uniquement laisser
06:12le secteur public pouvoir tout faire parce qu'ils n'y arriveront pas.
06:15Si on veut faire changer des modèles, il faut des lois.
06:18Pour ça, il faut évidemment travailler main dans la main avec des gouvernements
06:22parce qu'ils sont essentiels, parce qu'on a besoin d'eux.
06:24Mais de nouveau, c'est une balance.
06:26C'est ces deux grands systèmes, le système public d'un côté et le système privé de l'autre
06:29pour que collectivement, nous ayons un monde plus juste.