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Ce mercredi, sur Europe 1, Olivier Babeau s'intéresse à l'hypothèse de sa démission qui a été balayée par le président Emmanuel Macron.
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Transcription
00:00Bonjour Olivier Babou, bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:04L'édito éco sur Europe 1, vous venez nous dire ce matin Olivier que ceux qui pensent que la crise actuelle se résoudra par,
00:10justement on en parlait à l'instant, une démission du Président et donc une nouvelle présidentielle, vous pensez qu'ils se trompent ceux-là.
00:16Oui Dimitri, dans cette monarchie élective qu'est la France de la Vème République, tout converge vers le Président comme hier tout converger vers le Roi.
00:24Un grand nombre de gens semblent persuadés que le désordre que l'on traverse se résoudra par une présidentielle.
00:29Ils sous-entendent que notre problème essentiel est que notre décideur, nos décideurs, manquent de légitimité démocratique en plus de majorité parlementaire.
00:37Pour eux, un nouveau président doté idéalement dans la foulée d'une assemblée gouvernable remettrait enfin notre régime sur les rails qu'il est clairement en train de quitter.
00:45Et bien c'est une grave erreur, une présidentielle ne résoudra absolument rien.
00:50Pourquoi cela ?
00:51Imaginons qu'on entre dans une campagne présidentielle à un cours tout long.
00:54Chaque candidat revêtira comme d'habitude son costume de Père Noël à la haute pleine de cadeaux.
01:00Chaque camp se fera aussi magicien des comptes publics, multipliant les prévisions de recettes et de croissance d'un optimisme échevelé.
01:06Nous irons chercher l'argent là où il est.
01:08Comme d'habitude, il ne sera quasiment pas question, ou seulement de façon cosmétique, de réforme de l'État, de remise à plat de notre système de protection sociale.
01:16Personne ne veut mettre le costume de Père Fouettard.
01:19Alors Olivier, vous nous dites qu'un nouveau président, qui serait bien élu, qui aurait une majorité parlementaire, malgré tout ça ne permettrait pas l'apaisement.
01:26Non, ça ne réglerait absolument rien.
01:28Ce que nous vivons n'est pas d'abord une crise de légitimité politique.
01:31Ce n'est pas non plus d'abord une crise budgétaire.
01:34C'est avant tout un deuil.
01:36Nous sommes en train, collectivement, de faire le deuil de la France triomphante et riche d'hier.
01:41Nous avons vécu pendant des décennies au-dessus de nos moyens.
01:45Sans aucune des profondes réformes courageuses qui auraient inversé la tendance.
01:50Nous avons pensé que la prospérité était un dû, que l'on pouvait travailler toujours moins et gagner toujours plus.
01:56Que les entreprises étaient d'inépuisables cornes d'abondance, où on pouvait puiser emploi et ressources fiscales.
02:01Que l'enjeu essentiel était de redistribuer la richesse et non de la créer.
02:06Nous avons cru que les lois de la démographie, de l'économie, de la finance ne s'appliquaient pas à nous.
02:11Dans les cinq étapes du deuil, déni, colère, marchandage, dépression et acceptation,
02:17nous sommes désespérément bloqués dans une étrange navigation entre les quatre premières.
02:21Projet fou de hausse d'impôt d'une gauche pour qui le seul problème est qu'on ne prélève pas assez, c'est le déni.
02:27Manifestation et dégradation en tout genre, c'est la colère.
02:31Tractation infinie où chacun cherche à défendre son précaré pour que rien ne change, c'est le marchandage.
02:36Quant à la dépression, elle semble assez bien répandue dans la population.
02:40Un sondage a montré que 78% des Français pensaient que leurs enfants vivraient moins bien qu'eux.
02:45Nous sommes incapables de passer à la seule étape qui nous sauverait, l'acceptation.
02:49Car alors, nous pourrions enfin adopter les solutions pour remonter la pente et cesser d'élire des Pères Noël.
02:55Destituer le Premier ministre comme on s'apprête à le faire, c'est juste tuer le messager.
02:59Signature Europe 1, Olivier Babaud, vous nous avez dit qu'il y avait des solutions pour le pays.
03:04Tiens, lundi, il faudra peut-être nous les présenter, celles que vous préconisez pour la France.
03:08Merci beaucoup Olivier Babaud, 7h22.

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