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Accompagnée de l'explorateur Jean-Louis Etienne, premier homme à atteindre le Pôle Nord à pied en solitaire, Nathalie Schraen-Guirma nous invite à prende un grand bol d'air sur l'une des plus belles routes de France, la route des Grandes Alpes. De Thonon-les-Bains jusqu'à Nice, à bord du multivan bicolore de l'émission, Nathalie et son invité avalent plus de 700 km de route à travers les plus hauts massifs d'Europe. Ce road-trip sur la route des Grandes Alpes nous permet de tout savoir sur la station d'Avoriaz, de découvrir la saga Opinel et son fameux couteau à Saint-Jean-de-Maurienne et d'entrer dans le fabuleux univers des chiens de traineau à Vars.

Année de Production : 2023

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Transcription
00:30Bonjour ! Vous aimez la nature, les paysages de montagnes à couper le souffle, l'authenticité,
00:40les rencontres peu banales ? Alors je vous propose de prendre un grand bonnet d'air
00:46sur l'une des plus belles routes du monde. 700 km à travers les plus hauts massifs d'Europe,
00:5116 colles à gravir, 30 000 m de dénivelé. J'espère que vous avez pris vos gants et votre bonnet.
00:59Moi, j'ai vérifié les pneus neige. Bienvenue sur la route des Grandes Alles !
01:13De Toulon-les-Bains jusqu'à Nice, nous allons bien profiter de ces montagnes.
01:17Nous ferons étape à Avoria où nous découvrirons comment est née cette station.
01:21Ensuite, nous passerons par Saint-Jean-de-Maurienne, l'occasion d'évoquer un célèbre couteau de poche.
01:27Nous poursuivrons notre route par le col de Vars, rendu célèbre par le Tour de France.
01:32Et avant d'arriver à destination, nous traverserons la vallée de Mumbai et son fameux village de Barcelonette.
01:43On arrive au bord du lac Léman. Donc Toulon, c'est le point de départ de notre route mythique
01:46qui va nous mener jusqu'à Nice. Et j'ai demandé à un authentique explorateur de se joindre à nous.
01:51Alors quelques indices, ce serait bien que vous deviniez. Si je vous dis qu'il n'a pas peur du froid,
01:56si je vous dis qu'il a été le premier homme à atteindre le pôle Nord seul, en solitaire, à pied, avec son traîneau.
02:03Il a gravi l'Himalaya, il a gravi l'Everest. On ne compte même plus ses exploits.
02:07Il s'agit de… Ah ben le voilà, il est devant moi, Jean-Louis Etienne.
02:11Ah, je suis contente, je suis ravie de faire ce voyage avec lui, c'est un homme exceptionnel.
02:15Ça serait bien quand même que je ne l'écrase pas. On commence bien le voyage.
02:18Attention Jean-Louis, j'arrive.
02:21Ah, on va faire une belle balade, ça j'en suis sûre.
02:24Bonjour Jean-Louis.
02:25Elle est magnifique.
02:27Comment allez-vous ?
02:28Bonjour.
02:29Je suis ravie de faire cette route avec vous.
02:32Alors, que pensez-vous de cette belle voiture qui va vous accompagner pendant 700 kilomètres ?
02:36Déjà, belle impression, c'est magnifique.
02:39Avec ses belles couleurs, on est très confortable, vous allez le voir.
02:42Alors, je vais chercher les cartes pour vous montrer quand même le trajet.
02:45D'accord.
02:47Montre-moi ça.
02:48On va peut-être prendre celle de Renalp.
02:50Oui, ça c'est la Méditerranée, pas encore.
02:51On a peu de temps pour celle-là.
02:52J'adore les cartes.
02:53C'est vrai ?
02:54Ah oui, oui, je me régale, parce que c'est vrai qu'on les utilise de moins en moins.
02:57Et vous les lisez comment, les cartes ?
02:59Est-ce que vous faites attention aux reliefs par exemple ?
03:01Ah ben oui, il y a tout, c'est génial.
03:03Regarde ça, on est là, regarde, là.
03:08Ça c'est les coins où j'ai fait pas mal de montagnes.
03:10Je suis ravi, moi.
03:11Bon, on va en parler de tout ça justement.
03:13Bon, on passe à côté ?
03:14Oui.
03:15C'est moi le pilote.
03:16D'accord.
03:29J'aimerais bien qu'on puisse commencer cette route en commençant par le kilomètre zéro.
03:33Le kilomètre zéro de cette ligne, le point de départ.
03:35Ah bon ?
03:36Parce qu'il est ici, il est à ton nom les bas.
03:38Ah bon ?
03:39Donc c'est une route mythique qui est...
03:41Ah oui, c'est une vraie route.
03:42Qui est identifiée...
03:43Exactement, la route des Grandes Alpes.
03:45Et ça fait partie des grandes routes mythiques de France.
03:48Et justement, je crois que c'est devant l'hôtel de ville qui a le point de départ de cette route.
03:54Et surtout qu'il y a une incrustation.
03:56D'accord.
03:58On va avoir de plus près cette plaque.
04:00Belle plaque en France.
04:01Ah oui, oui, oui.
04:02Elle est belle, hein ?
04:03C'est marrant.
04:04Donc, route des Grandes Alpes.
04:06Tonon.
04:07Oui.
04:08Et Montaunis.
04:09Montaunis, d'accord.
04:10Alors...
04:11Je ne savais pas que c'était matérialisé aussi bien que ça.
04:13Tiens.
04:14Vous êtes prêts Jean-Louis ?
04:15Oui.
04:16Un, deux, trois.
04:19Génial.
04:20C'est parti ?
04:21Oui, allez on y va.
04:22On y va.
04:23Il y a de la route.
04:24Ah oui, il y a de la route.
04:25J'ai un parcours assez particulier.
04:27J'avais donc des difficultés scolaires.
04:29Et donc, j'ai été orienté à 14 ans vers une formation professionnelle.
04:34Et donc, j'ai dû aller au collège technique pour faire tournoi Fraiseur.
04:37Et puis, assez tôt, j'ai eu la chance d'être piloté par une prof de maths qui était très bienveillante.
04:45Qui a découvert, qui a mis les capacités.
04:47Qui a dit, ce gars-là, il faut le mettre à Iver.
04:50Et donc, je suis rentré en seconde directement dans la classe du bac.
04:55Et j'ai passé le bac.
04:56Et alors, la perspective du bac, c'était quelque chose d'inespéré.
05:00Et médecine, c'est quelque chose qui m'a intéressé assez tôt.
05:03En seconde, je commençais à réfléchir.
05:06Je me dis, le bac, mais tu vois, tout est possible.
05:09Et donc, j'ai décidé de faire médecine.
05:11J'ai passé un bac technique.
05:12Et puis ensuite, j'ai passé un bac mathématique.
05:14Ça s'appelait mathélème.
05:15Et je suis rentré à la fac de médecine.
05:17Et puis, j'ai fait médecine.
05:18Donc, c'est un parcours assez particulier.
05:31J'ai toujours rêvé de faire des expéditions.
05:33C'est très ancien.
05:35Je suis mis à la campagne.
05:37J'aimais vivre dehors, camper dehors,
05:41aller passer une nuit à la belle étoile.
05:43J'ai toujours aimé ça.
05:45Et donc, j'avais des rêves comme ça d'expédition en grandissant.
05:49Mais donc, la médecine m'a donné accès à ces expéditions,
05:53ces grandes expéditions que j'ai faites, la course autour du monde.
05:56C'est la médecine qui m'a permis d'accéder à ces grandes expéditions.
05:59Et à un moment donné, donc, j'ai voulu faire la mienne.
06:02Ça a été au Pôle Nord.
06:03Et puis après, j'ai senti que c'était ma voie.
06:06Et voilà.
06:07Et donc, j'ai cultivé.
06:09Alors, bien sûr, il y a cette notion de passion.
06:12On me dit tout le temps la passion.
06:14Mais la passion, c'est comme le feu.
06:15Si on ne met pas des bûches, ça s'arrête, quoi.
06:17C'est plein de doutes.
06:19C'est plein de questions.
06:20C'est plein de choses.
06:21C'est plein de choses.
06:23Ça s'arrête, quoi.
06:24C'est plein de doutes.
06:25C'est plein de...
06:26Parce que c'est une voie assez marginale.
06:28Et dès qu'on...
06:29C'est un peu comme les artistes.
06:30Quand on crée, les écrivains, même les chefs d'entreprise,
06:34quand on décide d'innover, de créer, on crée son chemin.
06:39Et on est animé par un désir,
06:41mais avec des fois des envies d'abandonner, des choses comme ça,
06:45parce qu'on est fragilisé.
06:48Le déclic, il est...
06:50Je ne sais pas s'il est né ou acquis, comment,
06:53mais c'est un désir profond, ces expéditions.
06:56Et la médecine a été une opportunité, un passeport pour l'aventure pour moi.
07:00Et c'est...
07:01Après, j'ai cherché des rencontres.
07:04Je rentre de Patagonie, j'ai une escala Rio,
07:06et à l'aéroport, je vois Tabarly.
07:09Mais moi, j'avais envie de participer à une course au large.
07:13Oui.
07:14Et donc, je rencontre Tabarly par hasard,
07:17mais dans l'aéroport, il y avait 1 000 personnes,
07:20et j'avais envie de participer à une course au large.
07:23Oui.
07:24Et donc, je rencontre Tabarly par hasard,
07:27mais dans l'aéroport, il y avait 1 000 personnes,
07:30mais dans l'aéroport, il y avait 1 000 personnes.
07:33C'est un grand aéroport, Rio, il y avait 1 000 personnes.
07:36Tout le monde était là, croisait Tabarly,
07:39mais ne le connaissait pas, n'avait rien à faire avec lui.
07:42Et moi, j'étais dans mes idées, j'avais envie de rencontrer cet homme.
07:45Et donc, le hasard fait que je le rencontre,
07:47mais je suis prêt pour cette rencontre.
07:49C'est ça que je veux dire.
07:51On a rencontré tout à l'heure, on le rencontre sur la route,
07:54des personnes par hasard, mais on ne les connaît pas,
07:56on n'a rien à faire avec eux,
07:58on n'a pas d'engagement dans notre tête à faire avec ces personnes.
08:02Mais voilà, on rencontre Tabarly,
08:04et quand on a envie de faire une course au large,
08:06je suis organisé pour le rencontrer,
08:09et le hasard fait effectivement que je le croise.
08:13Et c'est pour ça que je dis que le hasard s'organise.
08:15Quand on désire quelque chose,
08:17il faut être actif dans ses choix.
08:20C'est-à-dire qu'on lit, on écoute, on s'entretient,
08:25et puis à un moment donné, il y a quelque chose qui se passe,
08:29un film qui vous donne envie,
08:31qui vous confirme dans vos choix,
08:33et puis paf, la rencontre se fait parce qu'on est prêt.
08:39Nous, nous allons rencontrer une passionnée d'Avoria.
08:42C'est son domaine depuis presque 30 ans.
08:45Elle va nous raconter la genèse de cette station.
08:56Donc là, Jean-Louis, on va faire un tour en carriole avec Chantal.
08:59Chantal, elle connaît tout d'Avoria.
09:01Elle a écrit un livre référent, ça s'appelle L'Aventure Fantastique.
09:04Elle nous dira tout.
09:05Bonjour !
09:06On peut vous faire la bise ?
09:07Oui, bien sûr.
09:08Bonjour, Chantal.
09:09Bonjour, bienvenue à Avoria.
09:11Merci.
09:12Donc on va faire un tour en calèche.
09:14Oui, volontiers.
09:15C'est vous qui connaissez tout ça ?
09:17Je vais essayer de vous parler un petit peu de cette histoire fantastique.
09:21C'est parti.
09:22En plus, on a de la chance.
09:23Il fait beau.
09:24Il fait beau.
09:27Donc c'est rock'n'roll.
09:29C'est vrai que c'est très agréable d'être dans cette petite balade comme ça en calèche.
09:33Et ça fait partie des avantages, pas à part de voiture.
09:36Oui, effectivement.
09:37Avoria est la station sans voiture par excellence.
09:40Depuis les débuts et jusqu'à maintenant,
09:42il n'y a pas eu d'accident,
09:43il n'y a pas eu d'accident,
09:44il n'y a pas eu d'accident,
09:45il n'y a pas eu d'accident,
09:46il n'y a pas eu d'accident,
09:47il n'y a pas eu d'accident,
09:48depuis les débuts et jusqu'à maintenant encore.
09:50et jusqu'à maintenant encore.
09:51Et les rues, comme vous le voyez,
09:52sont des pistes de ski
09:54où on circule en trainer ou avec des engins chenillés.
09:57Jean-Luc, vous connaissez bien cette station Avoria.
10:00« Bien », c'est un bien grand mot
10:02mais je suis déjà venu plusieurs fois.
10:04Et j'avais découvert, les calèches, tout ça.
10:07Et ce qui m'avait frappé,
10:09c'était cette anticipation, je trouve, architecturale.
10:13Ce parti-pris du bois, de la verticalité
10:15pour ne pas occuper tout l'espace,
10:16je me trouvais ça intéressant.
10:17fort de cette architecture, c'est qu'elle est bioclimatique, c'est-à-dire la station
10:20est tournée vers le soleil, c'est-à-dire même au moment du solstice d'hiver où les
10:25jours sont le plus courts, où le soleil passe le plus bas, tous les immeubles, tous les
10:29appartements bénéficient de l'ensoleillement, puisque c'est construit en gradin, avec donc
10:34justement les plus petits devant, les grands derrière, et puis on a profité ici des toitures
10:40pour habiller les immeubles, tous les bâtiments sont équipés de ce qu'on appelle des porte-neige,
10:45ces grands plateaux de bois qui permettent à la neige de se stocker dessus et d'habiller,
10:51comme ils sont généralement en escalier, on peut dire aussi que ça fait comme un cocon
10:56de neige, c'est un petit igloo, c'est ça l'igloo, et ça se font bien au paysage, c'est
11:03magnifique, et on voit, je reviens à ce qu'on voit sur l'architecture, on voit ici ces immeubles
11:09qui sont habillés de bois, avec ces avancées là, ces balcons en décrochement, là aussi
11:15qui permettent à tout le monde de bénéficier de l'ensoleillement, et on voit ce bois, et
11:19ce bois n'est pas n'importe quel bois, et qu'il change de couleur en fonction de l'exposition,
11:25ces couleurs elles ont aussi l'énorme avantage d'intégrer l'immeuble dans son paysage, puisque
11:31ce sont des tonalités qu'on retrouve naturellement dans l'environnement.
11:34Et alors comment on choisit un domaine skiable ?
11:37L'histoire d'Avoria est née avec la médaille d'or de Jean Vuarnet, et en 1660, il est parti
11:45aux Etats-Unis, conquérir sa seule médaille d'or, cette année-là c'était la seule médaille
11:48d'or des français, donc elle a d'autant plus marqué les esprits.
11:51Il faut imaginer que quand il est revenu ici au pays, Jean Vuarnet il a été, on va dire,
11:55un peu happé par la population en disant, ah c'est bien ta médaille d'or, mais maintenant
12:00on va associer ton nom à Morzine, on disait Morzine la station de Jean Vuarnet, et lui
12:05il voulait construire un domaine skiable, et ce qu'il a vu c'est Léofort, cette montagne
12:09qui est juste en face de nous, 2465 mètres, le point culminant, en disant c'est là qu'il
12:14faut faire des pistes de ski, la neige sera garantie, et le relief permet de tracer belles
12:19pistes.
12:28Il est magnifique cet hôtel ! Voilà, ça c'est l'hôtel de Drummond, premier bâtiment
12:31construit à Vauria.
12:32On dirait la tour de Babel, hein Jean-Louis, vous ne trouvez pas ? Effectivement, c'est
12:36comme un champignon qui jaillit de terre.
12:38Alors c'est l'un des premiers hôtels construits ici à Vauria.
12:44La construction a débuté à l'été 1965, et les premiers résidents sont arrivés à
12:49Noël 66, c'est pourquoi cette année on fête les 50 ans de la station.
12:53Magnifique, alors je ne sais pas si on appelle ça des bardeaux de bois, en Normandie on
12:57dirait des bardeaux de bois, qui sont bien patinés, c'est bon beau ! On appelle ça
13:01des tavaillons, ces lamelles de bois qui sont collées les unes contre les autres, qui assurent
13:05une véritable peau à l'immeuble, au bâtiment, à la structure, c'est une vêture de bois
13:11qui sert aussi pour l'isolation, ça aussi, ça permet d'isoler.
13:14Il y a une question, comment est-ce qu'on le fait ? C'est tac, tac, tac ? Ou alors
13:18c'est des plaques qui arrivent toutes faites ? Ou alors on les colle l'un après l'autre ?
13:21Non, elles sont posées les unes après les autres.
13:23C'est énorme ! C'est un gros travail.
13:25Parce qu'en fait c'est d'en bas vers le haut.
13:27Voilà, et ce bois, avec la pente que vous voyez sur cet immeuble, il permet aussi d'accrocher
13:33la neige.
13:34Là, vous le voyez aujourd'hui, un jour de soleil où la neige est tombée depuis quelques
13:37temps, mais quand la neige tombe, elle s'accroche.
13:40Vêtue de son manteau blanc.
13:41Il est tout à fait dans une bogue de neige et il est tout blanc.
13:44On continue la visite, Chantal ? Oui, tout à fait, je propose qu'on aille voir quelques
13:48chalets.
13:49Avec plaisir.
13:50Ça vous dit, Jean-Louis ? Visiter quelques chalets ? S'il a envie, il vous dit de vous
13:55installer dans la région.
13:56C'est sportif, hein ? Oui, effectivement, il faut aimer marcher.
14:01Tu veux qu'on s'arrête là ? Alors oui, je voulais vous montrer ce chalet, parce qu'il
14:06y a quand même quelques chalets individuels.
14:09Celui-ci s'appelle Love.
14:11Il a été construit au tout début des années 70 par l'un des frères Servan-Schreber,
14:22qui voulait en faire un peu cadeau à sa femme pour se faire pardonner.
14:26Quelques frasques amoureuses, on va dire.
14:30Et il avait le droit de se faire pardonner.
14:33Seulement, on va dire, l'employé qui est venu faire les finitions du chalet, qui devait
14:40poser les lettres, avait dans les mains les quatre lettres de Love, mais lui, il ne connaissait
14:45pas du tout l'anglais.
14:46Donc, il a regardé et il ne savait pas quoi faire, donc il a écrit vélo.
14:50Et quand Servan-Schreber est arrivé avec sa femme en lui disant, regarde, voilà, quelle
14:57bicyclette, n'est-ce pas ?
14:58C'est rectifié, je vois qu'il y a écrit Love.
15:00Oui, bien sûr, ça a été rectifié rapidement derrière.
15:02C'est parti, au revoir, encore merci, au revoir, au plaisir, merci Dorothée, je vous
15:28revois à Avoria.
15:29Ah oui, et un gros bisou à Lulu.
15:33J'y manquerai pas.
15:34Au revoir.
15:35Au revoir.
15:36On va au combi ?
15:37Oui.
15:38Allez, c'est reparti.
15:39C'est quoi le quotidien de l'explorateur ?
15:53Alors, ça dépend où il se trouve, mais je ne sais pas, par exemple, au Pôle Nord,
16:03le quotidien, c'est lever 6 heures, faire le petit déjeuner, c'est-à-dire refondre
16:09la glace pour prendre le petit déjeuner, non, oui, tout droit, pardon, oui.
16:13Et donc, tu me disais, oui, le quotidien, donc toi, par exemple, au Pôle Nord, c'était
16:17un exploit sportif, mais il y avait aussi une mission scientifique derrière.
16:21Oui, oui, j'ai fait un travail sur la physiologie de l'homme à basse température, c'est un
16:27travail que je faisais.
16:28La physiologie de l'homme à basse température, d'accord.
16:29L'adaptation au corps.
16:30Du corps au froid, d'accord.
16:31Voilà, c'était l'objet de mon travail, mais je me levais à 6 heures, on fait fondre
16:37la glace pour le petit déjeuner, puis le temps de prendre le petit déjeuner, puis
16:42il y a le camp, il faut, entre le moment où on se réveille et le moment où on part,
16:45il y a deux heures.
16:46Donc, départ à 8 heures du matin et là, 8 heures de marche d'affilée, non-stop, parce
16:53qu'on ne peut pas s'arrêter, il fait trop froid.
16:55Et quand on s'arrêtait, donc je montais la tente, un goûter, un bon goûter.
17:02C'est quoi un bon goûter pour toi ? Un bon goûter, c'est la nourriture hyophilisée.
17:06Encore une fois, faire fondre un litre de glace fondue.
17:12Et puis, on met toutes sortes de fruits secs, du beurre, du chocolat, du lait en poudre.
17:18En fait, l'ennemi, c'est l'eau.
17:20Donc, l'ennemi, c'est l'eau.
17:21C'est-à-dire qu'il faut éviter d'avoir de l'eau parce que ça prend du poids et surtout,
17:24il y a de l'eau sur place.
17:25Donc, en fait, il y a tout sauf de l'eau.
17:27L'ennemi, c'est quand on tire son talon, c'est le poids.
17:29C'est le poids de l'eau.
17:30Et donc, c'est vrai que les aliments sont… Par exemple, 100 grammes de bon steak, c'est
17:3780 grammes d'eau.
17:39Le corps humain est fait à 80 % d'eau.
17:41On est fait d'eau.
17:42Donc, si on transporte la nourriture et qu'on va dans un coin où on peut trouver de l'eau,
17:47ce n'est pas la peine de transporter de la nourriture.
17:50Donc, on fait la nourriture déshydratée par lyophilisation.
17:53Mais le goûter, c'était beaucoup de céréales.
17:57Donc, c'est sec.
17:58Des fruits secs, du miel, du lait en poudre, du chocolat, du beurre.
18:05C'était vraiment très consistant, très riche.
18:08Donc, vous aviez de quoi tenir tout le temps l'expédition ?
18:11Non.
18:12Vous n'étiez pas ravitaillé sur place ?
18:13Si, j'ai eu des ravitaillements.
18:14J'ai eu des ravitaillements sur la route tous les 15 jours.
18:17Et donc, ce goûter, c'est une bonne pâté qui tient chaud.
18:22C'est pour prendre des forces chauds.
18:23Et puis, je faisais une sieste.
18:24Je dormais pendant deux heures à peu près.
18:26Puis, j'avais une vacation radio.
18:28La vacance radio avec le camp de base qui était à 1200 kilomètres, même plus au début,
18:34mais après très loin.
18:35Et donc, on me donnait ma position.
18:37Je n'avais pas de GPS, mais j'avais une balise Argos.
18:40Une balise Argos, c'est une petite balise qui envoie un signal sur le satellite.
18:43Et si on rentre dans le terminal du centre spatial, on a notre position.
18:48Et par radio, on me disait où j'étais.
18:50Et puis, j'avais un repas du soir.
18:52Et puis, je m'endormais jusqu'à 6 heures du matin.
18:54Donc, c'était un rituel extrêmement bien rodé.
18:58On fait dans le sens de l'économie d'énergie,
19:00que tout soit vraiment très routinier, très rodé.
19:06Et ça, c'est tous les jours pendant 63 jours.
19:10Et qu'est-ce qui a été le plus dur à vivre sur place ?
19:12Par exemple, est-ce qu'il y a eu des moments où vous aviez vie extrêmement fin ?
19:16Est-ce qu'il y a eu des moments où vous aviez vraiment plus que vous alliez ?
19:20Le plus difficile, c'est le froid.
19:22C'est le froid le plus dur ?
19:23Oui, le froid complique tout.
19:25Quand on s'arrête, quand on marche, ce n'est pas un problème.
19:28On sait tous, quand on court, qu'on a chaud.
19:30Parce que le corps humain produit de la chaleur en courant.
19:37Quand on s'arrête, par contre, camper quand il fait moins 45, moins 50,
19:42ça, c'est la température sous l'attente.
19:44Oui, c'est très froid.
19:45D'ailleurs, j'ai lu dans votre livre que vous avez eu de belles mésaventures.
19:49Notamment, un matin, je trouve ça incroyable,
19:53vous vous êtes rendu compte que vous étiez en train de vous étouffer sous votre couette.
19:56Parce que le froid avait gelé les fermetures de votre sac de couchage.
20:02Vous avez failli mourir étouffé.
20:04Oui, c'est-à-dire qu'on laisse un tout petit trou pour respirer de l'air.
20:10C'est un sac de couchage, un sarcophage qui est tout fermé,
20:13avec un tout petit trou pour laisser entrer l'air.
20:15Et en fait, quand on expire de l'air, c'est un air qui est saturé d'humidité
20:20et qui a gelé sur l'ouverture.
20:24Et donc, petit à petit, ça a bouché mon trou de respiration.
20:27Et je me suis réveillé en plein cauchemar, en train de m'asphyxier.
20:31Dans un sac mortuaire.
20:32Le trou n'était pas assez gros, c'est ça qui a failli causer votre perte.
20:38Je ne sais pas ce qui se serait passé, mais ça partait mal.
20:44Alors ce qui est intéressant, c'est qu'il y a une alarme.
20:49Je me suis réveillé avec des cauchemars.
20:51Je ne me suis pas endormi en m'asphyxiant.
20:54Parce que je manquais d'oxygène, simplement.
20:56Mais il y a des alarmes, c'est intéressant.
20:59Il y a une alarme que je vous ai prévenue juste là.
21:01L'alarme personnelle de cauchemar, mal à la tête,
21:04qui m'a réveillé avant de m'endormir définitivement.
21:09Et vous n'avez pas un couteau-poche sur vous, pour pouvoir faire un trou ?
21:14Non, je n'avais pas ça avec moi dans le sac de couchage.
21:18Mais en fait, j'ai trouvé la solution.
21:20Parce que j'étais très embêté, je n'arrivais pas à ouvrir la fermeture à glissière qui était gelée.
21:26Et en fait, il a fallu que je fasse tout ça fondre à la chaleur du doigt.
21:31La chaleur humaine ?
21:32La chaleur humaine, pour faire un petit trou, et après j'ai respiré.
21:38C'est pour ça que techniquement, le pôle Nord,
21:41ce n'est pas quelque chose de très compliqué.
21:43Tirer un traîneau, ce n'est pas compliqué.
21:45Par contre, c'est important d'avoir une expérience du camping dans des conditions compliquées.
21:50Extrême, de façon à pouvoir…
21:52On devient un super-campeur.
21:54C'est ça, système D, super-campeur.
21:57Super-campeur, c'est-à-dire savoir endurer toutes ces conditions difficiles sans paniquer, sans s'énerver.
22:11Le meilleur ami du super-campeur, c'est bien sûr le couteau de poche.
22:14Nous ne pouvions pas passer par la vallée de la Morienne sans nous arrêter au musée Opinel,
22:19un musée qui retrace l'histoire d'un savoir-faire alpin.
22:30Tu en as un de couteau Opinel ?
22:32Avec moi, non. Mais à la maison, oui.
22:34Toujours.
22:35Tiens.
22:36Bonjour.
22:37De la maison, bonjour.
22:38Bienvenue au musée Opinel.
22:40On a fait de retard, c'est toujours comme ça à la montagne.
22:43Peut-être que je vous invite à entrer.
22:45J'étais en train de lui dire que j'avais toujours un couteau Opinel en expédition.
22:49Comment on peut vivre sans Opinel ? Surtout en expédition.
22:52Quand on pense que ce petit couteau savoyard est devenu une icône du design, vous en vendez combien ?
22:58Aujourd'hui, il se fabrique à peu près 5 millions de couteaux par an, toutes tailles confondues,
23:03et distribués sur 80 pays dans le monde.
23:065 millions ?
23:07Un peu plus ou moins.
23:09C'est même passé dans le langage d'Anton Opinel ?
23:12Bien sûr.
23:13Parce qu'Anton Opinel, ça va même plus loin, même si ce n'est pas un Opinel.
23:17C'est devenu le synonyme de couteau.
23:20Oui, de couteau.
23:21Alors là, on a la silhouette de Joseph, mon grand-oncle, qui pose devant le premier atelier Opinel,
23:28qui date des années 1830, et c'est là que la famille Opinel exerçait le métier de forgeron taillantier,
23:37spécialisé dans la fabrication d'outils à taillant, pour tailler, pour couper des haches, des cerfs.
23:42Et c'est vraiment Joseph Opinel qui s'est plus intéressé à la fabrication des couteaux,
23:47aux grands dames de son père qui lui reprochaient de vouloir s'amuser.
23:51Faire des couteaux, ce n'était pas sérieux.
23:53On a un premier modèle qui date des années 1830.
23:57Il a toujours la même forme, le même modèle, qui lui a été décliné en 12 tailles différentes.
24:03Quelle année vous avez inventé la virole ?
24:05La virole tournante, telle qu'on la connaît aujourd'hui, a été créée en 1955, justement par le fils aîné…
24:121955 ?
24:131955.
24:14Ah, donc ce n'est pas Joseph Opinel qui l'a inventée ?
24:16Non, ce n'est pas Joseph Opinel qui a créé le système de blocage.
24:19Et là, on a une forge.
24:21Voilà, c'est une forge de l'atelier.
24:23Mais d'origine, hein ?
24:24C'est une forge authentique. Là, on est vraiment dans la forge d'un atelier Opinel,
24:28qui a été transformée en musée il y a quelques années.
24:31Et de cette forge sortaient les fermes.
24:33Et ça, c'est l'atelier d'origine ?
24:34Ce n'est pas celui d'origine, c'est un atelier qui date de 1930, qui a fonctionné jusqu'en 1973.
24:42C'est des vraies flammes ?
24:45Tout à fait, ça simule le feu.
24:47Et on peut imaginer l'ambiance qu'il y avait à l'époque, où il y avait plusieurs forges,
24:51et les gens façonnaient leurs outils.
24:53Donc là, vous chauffez le métal, il sort rouge.
24:57Et sur l'enclume, avec le marteau, les premières lames étaient façonnées à la main.
25:01Une par une ?
25:02Une par une à la main.
25:03Ma question, c'était comment est-ce qu'on, à partir d'une lame, on arrive à faire le même ?
25:09C'est le coup de main.
25:10Alors là, c'est le coup de main. Vraiment le même, mais ils se ressemblaient.
25:15Le seul couteau était unique, mais il y avait la forme générale qui était préservée.
25:19Et ils avaient l'habitude, à force. C'est comme tous les artisans, les métiers.
25:24Les dinandiers, c'est vrai que c'est incroyable, c'est net, c'est parfait à coup de martelage.
25:28Ils ont le coup de main.
25:29Tout d'un coup, on a une grosse machine.
25:31Après, très vite, pour augmenter la cadence, la productivité…
25:35Le marteau à engrenage.
25:37Le marteau à engrenage qui permettait de se passer de la forge à la main.
25:41Et on forgeait les morceaux d'acier avec…
25:44Une presse.
25:45Avec ce marteau à engrenage, dont la masse était montée par la planche.
25:49On la laissait tomber deux ou trois fois sur un petit crampon d'acier,
25:52préalablement taillé dans une barre d'acier qu'on appelle un crampon.
25:58Ce morceau d'acier était chauffé au rouge dans un four, avec des tenues et des pinces,
26:03et on le mettait sous cette machine, dans une grosse machine pour faire ça,
26:06et on transformait ce petit crampon en estampe.
26:10Après la forge, on obtenait ce crampon forgé en biseau,
26:15qui préfigure déjà le profil de la lame.
26:18Une fois qu'on avait forgé…
26:20C'est une sorte de presse encore, non ?
26:21Oui, c'est une presse à balancier, qui n'a pas besoin de moteur, un peu d'huile de coude,
26:25et qui permettait de marquer…
26:26Toujours pour la lame, ici ?
26:27Toujours pour la lame, d'apposer la marque Opinel,
26:29et la petite encoche, l'onglet, grâce à cette presse à balancier.
26:32Bien sûr que c'était fait pièce par pièce, opération en préparation, une par une, à la fois.
26:40Alors, on continue la visite ?
26:41Voilà, on va poursuivre la visite.
26:43À côté de nous, on a une machine très vieille, réalisée justement par Joseph Opinel,
26:48et avec cette machine à reproduire, avec un modèle reproducteur qui sert de référence.
26:56Après usinage, on obtient un manche à la forme traditionnelle.
27:00C'est l'imprimante 3D de l'époque ?
27:02Peut-être, voilà, tout à fait.
27:03On l'usine et on retrouve… Là, on a notre modèle à chaque fois ?
27:05Voilà, un modèle métallique qui sert de référence.
27:07D'accord, que l'on souhaite obtenir.
27:08Qui était changé selon la taille du couteau.
27:10Et on obtenait uniquement la forme du manche.
27:13Ce manche, pour qu'il puisse recevoir une lame,
27:15devait subir toute une série de petites opérations,
27:18qui se faisaient l'une après l'autre sur des machines manuelles.
27:21Combien d'opérations ?
27:23Autrefois, pour faire le manche, il fallait déjà le scier à bonne longueur.
27:26Ensuite, on lui faisait les chanfreins d'extrémité,
27:28de petits, de grands, qui, outre un aspect esthétique,
27:31vont surtout permettre d'avoir une surface de référence
27:33pour la poursuite de l'élaboration du couteau.
27:35Usinage du tenon pour mettre la virole,
27:37sciage de la fente et ponçage du manche.
27:39Et chacune de ces opérations était l'objet d'un passage
27:42d'une machine à l'autre, manche par manche, opération après opération.
27:46Ça, c'est des ajusteurs qui font ça.
27:50Parce que toi, t'as une formation de tourneur-fraiseur.
27:53Oui, tourneur-fraiseur. On fait du bureau d'études.
27:56Par exemple, on reçoit une pièce comme ça,
27:58qui a été dessinée au bureau d'études.
28:01Et on part d'une pièce comme ça, qu'on va usiner à la fraiseuse.
28:06Un bloc d'acier.
28:08Un bloc d'acier à la fraiseuse.
28:10Et c'est vous qui avez eu l'idée de ce musée, Jacques ?
28:13Moi, j'ai fabriqué les couteaux dans cet atelier jusqu'en 1986,
28:16date à laquelle toute la fabrication a été transférée
28:19sur l'usine principale de Chambéry.
28:21Et j'ai souhaité laisser une trace d'Opinel sur la vallée d'origine.
28:25Et j'ai transformé mon petit atelier en musée de l'Opinel en 1989.
28:29Et très vite, il a connu du succès.
28:32Depuis 2013, on l'a rénové.
28:34Combien de visiteurs par an ?
28:35Aujourd'hui, on a plus de 50 000 visiteurs par an.
28:37Et on est devenu le premier musée de savon.
28:40D'accord, d'accord.
28:41Merci, Jacques.
28:42Merci, au revoir, au plaisir.
28:47Moi, j'étais ravi de voir ce musée.
28:51Parce que le mot Opinel fait partie de l'aventure.
28:59Complètement.
29:00Tu vois ?
29:01Complètement, je suis d'accord.
29:02À la maison, tu n'as peut-être pas forcément besoin de l'Opinel quand tu as commencé.
29:05C'est attachant.
29:07Si tu veux, c'est un peu l'équivalent d'un ventre du fumeur de pipe.
29:10C'est vrai, c'est vrai.
29:12C'est l'outil en bonne compagnie.
29:14C'est vrai.
29:15L'Opinel, c'est le petit truc que tu amènes avec toi.
29:24La plus grande aventure, celle que tout le monde connaît,
29:27si on fait un sondage sur toi,
29:29la première aventure qui va ressortir tout de suite, c'est le Pôle Nord.
29:31Et c'est ce fameux livre que tu as écrit, Les Marcheurs du Pôle.
29:34Oui.
29:35Oui, c'est vrai.
29:36Parce que le Pôle Nord, si tu veux, c'est une charnière importante dans ma vie.
29:40Je décide de faire ma propre expédition.
29:44Après avoir été pendant 15 ans médecin dans des expéditions,
29:48je me suis dit qu'aujourd'hui, j'ai envie de faire la mienne.
29:51Donc, je fais ce Pôle Nord et je le réussis.
29:54Et donc, pour la première fois, j'étais le chef d'expédition de la mienne.
30:00C'est-à-dire que j'avais eu l'idée, j'avais réuni les moyens pour la faire,
30:03je l'avais réalisé, je l'avais réussi.
30:05Et donc, à partir de ce moment-là, je me suis dit
30:08je peux continuer cette vie de monter des expéditions qui m'a toujours plu.
30:15Et donc, ça a été un moment charnier où j'ai abandonné la médecine
30:19parce qu'avant, je vivais en faisant de la médecine générale en remplacement.
30:22Dès que tu rentrais, tu reprenais tes...
30:23Les remplacements.
30:24D'accord, tu faisais des remplacements dès que tu rentrais.
30:26De médecin, oui.
30:27J'ai fait ça pendant 14 ans.
30:28Je n'ai jamais eu mon cabinet, en fait.
30:30Je faisais des remplacements.
30:31Mais parce que tu as jamais eu de cabinet parce que tu savais que tu partirais.
30:34Je faisais ça pour partir, pour rester aux îles.
30:37Tu avais aucune raison de t'enraciner quelque part.
30:39Non.
30:40Et donc, le Pôle Nord, ça a été le départ d'une professionnalisation de mes expéditions.
30:46J'ai fait construire le bateau Antarctica, j'ai fait construire...
30:49Et après, j'ai fait plein d'autres inspections, d'autres constructions, etc.
30:52Et j'avais besoin de cette liberté.
30:57Et ça n'a pas été dur, même pour ta vie de famille, comme ça,
31:00de partir aussi longtemps, en même temps, quand on épouse un explorateur.
31:04J'imagine qu'on s'attend à ce qu'il parte très souvent.
31:06Alors, tu vois, je vais te faire une confidence.
31:09Mais pendant presque 50 ans, j'ai été l'homme de ma vie.
31:14J'ai été l'homme de ma vie.
31:16C'est-à-dire que je faisais ce que je voulais quand je voulais.
31:18J'étais l'homme de ma vie.
31:20C'est génial.
31:21Tu vois, j'ai décidé de...
31:24Tu veux dire avant d'avoir des enfants.
31:26Oui, avant d'avoir des enfants.
31:28Oui, c'est ça, avant d'avoir des enfants.
31:29Mais tu veux dire aussi que tu avais...
31:30Des femmes avant, bien sûr.
31:31Mais ça ne pouvait pas fonctionner vraiment longtemps.
31:35Parce que tu étais toujours...
31:36C'était...
31:37Et puis, quand tu es...
31:39L'expédition, ce n'est pas quelque chose que tu fais que sur le terrain.
31:42C'est quelque chose...
31:43Il faut l'habiter pour être prêt pour le réaliser.
31:47Donc, tu as la tête là-dedans.
31:49Et avec les enfants, c'est différent.
31:53Mais j'ai changé.
31:54Puis avec l'âge, je n'ai plus les mêmes types d'engagement.
31:57Mais est-ce que ta vie aujourd'hui te paraît, pas plus fade,
32:01mais le fait d'avoir vécu tellement d'exploits sur exploits,
32:04est-ce qu'une simple vie au quotidien avec ses enfants,
32:07ou bien c'est juste différent ?
32:09Mais aujourd'hui, c'est ce que tu as envie.
32:11Là, tu vois, j'ai une prochaine expédition.
32:15Oui, parce que là, tu prépares.
32:16Ça fait cinq ans que je suis dessus,
32:18avec toujours autant d'envie, en fait.
32:22Et...
32:25Est-ce que je m'arrêterai ?
32:27Oui.
32:29Le rêve de tout bourlingueur, je crois,
32:32même pas de tous, mais lui-mien,
32:34c'est un jour d'avoir la sagesse de s'arrêter,
32:37de se dire que finalement, c'est là que je vais poser mon sac.
32:41Sauf que toi, tu es encore en train de préparer...
32:43Ah oui, ce n'est pas une truc de tout retour.
32:45Une sacrée aventure.
32:46Alors là, tu es dans la phase du financement, c'est ça ?
32:48Tu recherches un petit peu les fonds pour finaliser ton projet.
32:51Oui, c'est toujours le plus compliqué.
32:53Alors, Magellan a mis sept ans.
32:59Il a mis sept ans, il a changé de nationalité.
33:01Moi, je suis à cinq ans et demi à peu près.
33:04Il me reste un an et demi avant Magellan pour partir.
33:11Accueilli par la neige, nous voilà maintenant à Vars,
33:14au cœur de la réserve naturelle du Val d'Escrin.
33:17L'occasion de faire revivre à Jean-Louis
33:19des sensations vécues lors de ses voyages dans le Grand Nord.
33:25Alors Jean-Louis, nous sommes à Vars,
33:27et j'ai une petite surprise pour toi.
33:29Tu vas voir, tu as envie de comprendre.
33:31Donc, c'est la tempête ce matin.
33:35Tempête...
33:36Comment tu fais pour vivre à moins 50 ?
33:38Je ne pouvais pas.
33:40J'ai froid, je n'en peux plus.
33:41Non, mais attends, mais moins de 50,
33:43c'est une question d'équipement et puis d'envie.
33:46Non, non, non, je ne crois pas.
33:47Je ne crois pas qu'il y ait que ça.
33:48Non, non, non.
33:49Alors, est-ce que tu entends ces cris du cœur ?
33:51Regarde-moi ces bêtes.
33:52Ça te rappelle quelque chose ?
33:54Bien sûr.
33:56Tu t'approches, il faut qu'il te voie.
33:58Tu vois, il te regarde.
33:59Tu t'approches doucement et puis tu tends la main.
34:01Il te sent, il faut qu'il te sent.
34:03Voilà, viens, viens, viens.
34:05Tu vas aider.
34:09Voilà.
34:10Et maintenant, je peux le caresser ?
34:12Oui, oui, oui, voilà.
34:13Oh, il m'adore.
34:14Tu vois, il s'enlèche les babines.
34:16Je vois ça.
34:17On va se prendre un thé chaud ou un café chaud ?
34:19Je vois que ça fume.
34:20Je n'en peux plus, là.
34:21Salut, quoi.
34:22Petite surprise.
34:23Tu ne m'attendais pas, là.
34:24Salut.
34:25Salut Jean-Louis.
34:26Petite surprise.
34:27On va trouver un de tes confrères.
34:28Tu es une farceuse, toi.
34:29Écoute, les confrères, comme ça, ils sont rares.
34:31C'est vrai ?
34:32Il est rare qu'il conjugue la médecine et puis il est un guide de montagne.
34:35Il s'est engagé à la foire et en montagne et en médecine.
34:37Moi, je suis fière de la montagne.
34:39Entrez, entrez.
34:40Qu'est-ce qu'il fait froid ?
34:41C'est bon, c'est la montagne.
34:42C'est bon, c'est la montagne.
34:43C'est bon, c'est la montagne.
34:45Bonjour.
34:46Bonjour.
34:47Enchanté.
34:48Enchanté, Laurent.
34:49Laurent.
34:50Salut, toi.
34:51Un plaisir.
34:52J'ai une question.
34:53Oui.
34:54Est-ce que tu sens le réchauffement climatique, ici ?
34:55Ah oui, énormément.
34:56On est quand même à 2100 mètres d'altitude.
34:572100 ?
34:582100 mètres d'altitude et tu vois, c'est la deuxième année où on débute à 2200 mètres.
34:59Et là, c'est l'été.
35:00C'est l'été.
35:01C'est l'été.
35:02C'est l'été.
35:03C'est l'été.
35:04C'est l'été.
35:05C'est l'été.
35:06C'est l'été.
35:07C'est l'été.
35:08C'est l'été.
35:09Et les chiens en souffrent ?
35:10Oui, les chiens.
35:11Non seulement les chiens en souffrent, mais je veux dire au niveau de température et
35:12puis au niveau période d'enneigement et fréquence d'enneigement, chute de neige,
35:13ça n'a plus rien à voir par rapport à il y a à peu près une dizaine, quinzaine
35:14d'années en arrière.
35:15Ah oui.
35:16C'est important qu'on maintienne ces vêtements, ces atelages, quoi.
35:17Complètement, oui.
35:18Ah oui, oui.
35:19Parce que ça fait partie du biotope.
35:20Complètement.
35:21Alors, j'avais une petite surprise pour toi.
35:22C'est quoi ?
35:23C'est une petite surprise.
35:24C'est une petite surprise.
35:25C'est une petite surprise.
35:26C'est une petite surprise.
35:27Alors, on va conduire.
35:28Non, parce que les chiens, c'est pas comme à la mobilette, quoi.
35:29Il faut leur parler.
35:30Mais je veux bien aller avec toi ou avec Vincent faire un petit tour.
35:31On fait un petit tour ?
35:32Oui.
35:33OK.
35:34Bon.
35:35Donc, finalement, tu vas le conduire, alors, Jean-Louis ?
35:36Oui.
35:37Oui.
35:38Je vais le conduire.
35:39Je vais le conduire.
35:40Je vais le conduire.
35:41Je vais le conduire.
35:42Je vais le conduire.
35:43Je vais le conduire.
35:44Je vais le conduire.
35:45Je vais le conduire.
35:46Je vais le conduire.
35:47Je vais le conduire.
35:48Je vais le conduire.
35:49Je vais le conduire.
35:50Je vais le conduire.
35:51Je vais le conduire.
35:52Je vais le conduire.
35:57Je vais le conduire.
35:58Je vais le conduire.
35:59Je vais le conduire.
36:00Je vais le conduire.
36:01Je vais le conduire.
36:02Je vais le conduire.
36:03Je vais le conduire.
36:04Je vais le conduire.
36:05Je vais le conduire.
36:06Je vais le conduire.
36:07Je vais le conduire.
36:08Je vais le conduire.
36:09Je vais le conduire.
36:10Je vais le conduire.
36:11Je vais le conduire.
36:12Je vais le conduire.
36:13Je vais le conduire.
36:14Je vais le conduire.
36:15Je vais le conduire.
36:16Je vais le conduire.
36:17Je vais le conduire.
36:18Je vais le conduire.
36:19Je vais le conduire.
36:20Je vais le conduire.
36:21Je vais le conduire.
36:22Je vais le conduire.
36:23Je vais le conduire.
36:24Je vais le conduire.
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37:40Je vais le conduire.
37:41Je vais le conduire.
37:42Je vais le conduire.
37:43Je vais le conduire.
37:44Je vais le conduire.
37:45Là, on enlève l'ancre, le frein à main du mocheur.
37:47Je suis bien, moi, là.
37:48Si j'aurais avancé d'un mètre ou deux, pouf, tu démarres en même temps que moi.
37:58C'est impressionnant !
38:15Un kilo.
38:35Mais quelle aventure, Laurent !
38:37Très bien ! Tu veux le pilotage ?
38:40Génial, vraiment …
38:42On met l'autre.
38:43On peut descendre.
38:44Vraiment génial. Écoute, j'ai constaté vraiment qu'il fallait constamment
38:52bavarder avec les chiens. Il faut tout le temps qu'il y ait un lien avec la voix.
38:55J'ai vu Jean-Louis qui leur parlait aussi tout le temps.
38:58C'est pour ça qu'ils le connaissent. Tous les mots réagissent en fonction de tout ce qu'ils disent.
39:04Écoute, ça m'a vraiment fait plaisir.
39:06Et Jean-Louis, vraiment c'est...
39:08J'étais prêt pour repartir.
39:09Tu peux revenir quand tu veux.
39:12Ouais, c'est sympa.
39:13Merci en tout cas.
39:14J'imagine que tu connais. Tu connais Jean-Louis, ses exploits ?
39:16Il a fait les deux premiers livres que j'ai achetés, c'était les siens.
39:20Médecine et sport de montagne.
39:21Et le marchand d'école.
39:21Et ensuite, le marchand de l'école.
39:22Médecine et sport de montagne.
39:23Et oui. C'était le premier parce que c'était la seule référence qu'on avait en termes de
39:27formation pour les gelures, tout ce qui était organisme, etc. Etant donné qu'il était médecin
39:31aussi, c'était important de lire quelque chose. Et je veux pas être méchant, mais ce petit
39:36bonhomme qui est grand...
39:36C'est un héros pour toi.
39:37Pour moi, c'est une icône.
39:39C'est l'explorateur, le vrai.
39:42Je suis d'accord avec toi.
39:43C'est quelqu'un qui est aussi bien sur les eaux que sur la banquise ou quoi que ce soit.
39:48Ou même dans les airs ! Parce qu'on rappelle que vous, il a quand même traversé le pôle
39:51nord en ballon.
39:52Merci beaucoup encore Laurent.
39:53Merci.
39:53Ça a été vraiment une sacrée aventure.
39:55De rien Nathalie, je vous en prie. Au contraire, ce plaisir est pour nous.
39:58Laurent, ça m'a vraiment fait plaisir.
40:01Jean-Louis, merci à toi.
40:02La sensation d'un coup, ça m'a rappelé des souvenirs extraordinaires.
40:07Ça t'a rappelé la Transantarctique.
40:10Occupe-toi bien des chiens, mais je vais pas te le dire.
40:12Au revoir Jean-Louis.
40:13Au revoir Nathalie.
40:14Merci.
40:14Bon vent à toi Jean-Louis.
40:17Quelle aventure !
40:20Je me suis régalé.
40:22J'ai adoré.
40:30Bon, je sais que tu vas devoir me quitter Jean-Louis.
40:33Oui.
40:33De nouvelles aventures t'attendent.
40:35Oui.
40:36Notamment PolarPod.
40:38Oui, je travaille sur ce projet depuis longtemps.
40:39Un navire à la verticale.
40:41C'est un navire à la verticale, c'est-à-dire c'est un grand flotteur
40:44pour aller étudier les eaux qui entourent le continent antarctique.
40:47Là, ça va être donc vers le pôle sud.
40:50Je travaille sur ce projet depuis longtemps.
40:52C'est un projet complexe, mais c'est très innovant.
40:55C'est magnifique.
40:56On va être dans un bouchon vertical.
40:58Tu vois, c'est 100 mètres de haut.
41:00Ça n'a jamais été fait ça.
41:01Non, non, non, non.
41:01C'est un vaisseau très particulier, 100 mètres de haut, 1000 tonnes.
41:04Et donc, on va être emporté par le courant circumpolaire
41:07pour étudier cet océan.
41:08Tu sais quoi, moi, je vais suivre ça de très près.
41:10Écoute, ça m'a fait plaisir.
41:11Merci beaucoup, Jean-Louis.
41:14Bonne suite à toi.
41:15C'est vraiment un plaisir.
41:17Moi aussi.
41:17Je t'emmène tenter les sièges.
41:18Oui.
41:20Allez.
41:22Salut.
41:22Au revoir, Jean-Louis.
41:35Je ne pensais pas, en commençant cette aventure,
41:38que je serais amenée à être conduite par Jean-Louis,
41:41tractée par des chiens.
41:42Non, mais c'est ouf.
41:43Pendant que je parle, j'ai failli tomber dans le fossé, moi.
41:46Il y a quand même un souci.
41:47C'est que j'ai perdu mon copilote.
41:49Donc, il va quand même falloir que je trouve quelqu'un pour m'aider
41:50parce que sinon, je ne sais pas comment je vais faire.
41:52Écoute, ça tombe bien parce qu'il y a un cycliste, là.
41:54Je vais l'attendre, je vais l'attendre, je vais l'attendre.
41:56Je vais l'attendre, je vais l'attendre, je vais l'attendre.
41:59Bonjour.
41:59Bonjour, madame.
42:00Excusez-moi, je suis un peu perdue.
42:01Je vais à Barcelonette.
42:02Ah, vous êtes sur la bonne route.
42:04J'ai combien de temps de route, encore ?
42:0540 minutes, merci beaucoup.
42:07Vous entraînez pour le Tour de France ?
42:09Oui, pratiquement, oui.
42:11Non, non, je m'entretiens, simplement.
42:12Vous êtes de la région ? C'est vrai ?
42:14Oui.
42:14Un cycliste est passionné.
42:15Voilà.
42:17Oui, il y en a des très anciennes que je ne connais pas forcément.
42:19Et puis, il y en a des un peu moins.
42:21Il y en a des très anciennes que je ne connais pas forcément.
42:23Et puis, il y en a des très anciennes que je ne connais pas forcément.
42:25Et puis, il y en a des très anciennes que je ne connais pas forcément.
42:27Et puis, il y en a des très anciennes que je ne connais pas forcément.
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42:47Et puis, il y en a des très anciennes que je ne connais pas forcément.
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42:51Et puis, il y en a des très anciennes que je ne connais pas forcément.
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42:57Et puis, il y en a des très anciennes que je ne connais pas forcément.
42:59Et puis, il y en a des très anciennes que je ne connais pas forcément.
43:01Il a commencé à faiblir dans la montée, dans les derniers kilomètres du col.
43:03Il a commencé à faiblir dans la montée, dans les derniers kilomètres du col.
43:05Et puis, après, il a encore perdu du temps dans la montée du col d'Izoard.
43:07Et puis, après, il a encore perdu du temps dans la montée du col d'Izoard.
43:09Et puis, après, il a encore perdu du temps dans la montée du col d'Izoard.
43:11Et il est arrivé avec beaucoup de retard au col du Granon, à Serre-Chevalier.
43:13Et il est arrivé avec beaucoup de retard au col du Granon, à Serre-Chevalier.
43:15Je suis contente de vous avoir croisé parce que je me suis dit que faire la route des Grandes Alpes sans croiser un cycliste, c'est quand même dommage.
43:17Je suis contente de vous avoir croisé parce que je me suis dit que faire la route des Grandes Alpes sans croiser un cycliste, c'est quand même dommage.
43:19Je suis contente de vous avoir croisé parce que je me suis dit que faire la route des Grandes Alpes sans croiser un cycliste, c'est quand même dommage.
43:21Merci beaucoup. Je ne me suis même pas présentée. Nathalie.
43:23Merci beaucoup. Je ne me suis même pas présentée. Nathalie.
43:25Enchantée, Denis. Bon voyage.
43:27Enchantée, Denis. Merci beaucoup. Au revoir.
43:39Là, on quitte la commune de Vars.
43:41On est dans le col de Vars d'ailleurs.
43:43On le descend doucement et on va direction Barcelonette.
43:45direction Barcelonette. On m'a vraiment conseillé de m'arrêter dans cette ville parce qu'il paraît
43:49qu'elle est vraiment très atypique sur le plan architectural donc je ne la connais pas du tout.
43:53Donc on va aller découvrir ensemble. Allez c'est parti les amis, on y va.
44:03Ça tourne, ça tourne dans l'école. Faut rester vigilant.
44:15Nous avons déjà parcouru plus de 350 km pour arriver maintenant dans la vallée de
44:30Lubaï et plus précisément à Barcelonette, une ville dont l'histoire est reliée au
44:36Mexique de façon singulière. Cherchons à en savoir plus.
44:45Ah, on y est. Donc là, on va aller rencontrer une personne qui connaît par cœur l'histoire de
45:02Barcelonette, c'est son mère, Pierre Charpenel. Donc il va pouvoir nous en dire un petit peu
45:07plus sur l'épopée de cette commune. On y va ?
45:16Magnifique ici donc. Bonjour Pierre. Bonjour Nathalie. Pierre Charpenel, merci beaucoup de
45:26me recevoir. Vous avez fait bonne route ? Oui, j'ai fait bonne route. Parfait. En arrivant,
45:30j'ai vraiment été étonnée par l'architecture de ces maisons qui échappent complètement au
45:34paysage classique local. Complètement et c'est ce qui fait notre particularité à Barcelonette,
45:39c'est cet ensemble de parcs avec ces villas qui font penser pour certains,
45:44croyant que nous sommes une ville d'eau. Qui sont les propriétaires justement de ces belles
45:48maisons ? C'est des jeunes qui sont partis paysans, qui ont fait suffisamment de fortune au Mexique
45:53pour au retour dire on va venir construire une belle maison. En quelle année ils sont partis au
45:59Mexique ? Alors, ils sont partis les premiers dans les années début du XXe siècle, disons. Et
46:04l'âge d'or, comme on l'appelle, c'est 1890-1920 à peu près. Là, ils sont revenus en masse. Pourquoi
46:11ils sont partis ? Ça faisait des siècles précédemment qu'ils faisaient du colportage.
46:15Ils étaient colporteurs ? Colporteurs. Colporteurs de tissus. Ils avaient l'envie et l'habitude de
46:21voyager. Et quand le colportage a périclité au début du XIXe siècle avec le chemin de fer qui
46:26est arrivé, quelques pionniers sont partis en Louisiane. Ils étaient trois. Et de la Louisiane,
46:33ils sont rentrés au Mexique. Et là, ils ont vu un pays qui s'ouvrait aux étrangers en 1821. Et à
46:38ce moment-là, ils ont été les initiateurs de ce mouvement qui a duré pratiquement jusqu'à la
46:43dernière guerre. En fait, c'était des entrepreneurs dans l'âme, des entrepreneurs alpins. Ils n'ont pas
46:46eu peur de partir comme ça à la conquête. Et vous, vous avez un membre de votre famille qui a
46:50participé à cette épopée. Mon grand-oncle. Votre grand-oncle. Léon. Il s'appelait Léon. Et Léon
46:55Martin est parti là-bas en 1902 ou en 1903. Et malheureusement, il est parti à 17 ans, mais il
47:03est mort à 20 ans. Des fois, je peux rêver en disant si Léon avait vécu, peut-être que je
47:08aurais gagné une maison comme celle-ci. Mais vous avez gardé, vous avez retrouvé aussi de la
47:13correspondance, je crois. Alors oui, par contre, il a laissé ses traces, je vais dire, et même son
47:19vécu dans des lettres. Elles sont précieuses. D'ailleurs, j'ai vu que vous avez pris des gants
47:24blancs pour les manipuler. Oui, c'est toutes les lettres que Léon écrivait à ses parents. Alors,
47:28c'était toujours bien chers parents, etc. Et il racontait quoi alors, son quotidien ? Voilà,
47:33c'est ça qui est le plus intéressant, c'est que c'est une histoire vécue au jour le jour,
47:38on peut le dire. Et dans ses lettres, on retrouve la nostalgie. Dites-moi où est le chien ? Est-ce
47:43que, parce qu'il montait en alpage, est-ce que la récolte a été bonne ? Souvent, les migrants
47:48partent sans espoir de retour ou sans volonté de retour. Ici, ils partaient avec l'idée de
47:53revenir. Eh bien, bravo pour ce que vous faites, notamment pour justement entretenir ce patrimoine.
47:58Vous avez une richesse et une histoire aussi belles et aussi originales. Il faut prendre soin.
48:03Absolument. Merci Pierre. Merci Nathalie, merci à vous. Au revoir, je vais continuer ma route moi,
48:08je reprends mon combi et je repars sur ma route des Grandes Alpes.
48:28J'arrive au bout de mon périple, je suis partie de Tonon-les-Bains au bord du lac Léman et me
48:47voici bien à Nice, en bord de mer, là encore, d'une rive à une autre, Ripaille à Tonon et Riviera
48:52ici à Nice. Alors, j'ai à mes côtés Jean-Loup. Jean-Loup, c'est un spécialiste de la route des
48:58Grandes Alpes. Tiens, on peut s'asseoir là, en bord de mer ? Ça vous dit ? On y va. La route des
49:04Grandes Alpes, en fait, au départ, c'est d'abord et avant toute chose un programme stratégique.
49:08C'est l'armée qui décide, qui a besoin en fait d'avoir... C'était pas une route touristique au
49:13départ, c'était une route militaire. Le moins du monde. D'accord, mais je pensais que c'était le
49:16Touring Club de France qui avait justement participé. Le Touring Club de France va intervenir
49:21très astucieusement pour compléter les aménagements, les équipements et particulièrement
49:28pour favoriser, financer même, l'ouverture d'un certain nombre de passages de col. Qui utilisait
49:35cette route ? Le profil des voyageurs qui empruntaient cette route des Grandes Alpes ?
49:39La bourgeoisie, c'est-à-dire les gens aisés, ont leur propre voiture, leur propre chauffeur. On
49:49recommande d'ailleurs, dans certains passages difficiles, de descendre de la voiture et de
49:54laisser le chauffeur tout seul. S'il y a un risque à prendre, c'est à lui de l'assumer. On va à pied,
50:00par exemple, au col de l'Iseran. On dit, dans le tunnel de l'Iseran, la route est verglacée,
50:06le tunnel est tout noir, évidemment, on n'y voit rien du tout. Donc vous laissez le chauffeur aller,
50:12vous vous prenez votre Alpenstock, votre bâton de marche, vous montez, vous aurez un panorama
50:18merveilleux, c'est magnifique, ça vous fera prendre l'air, le bon air de la montagne. Et
50:22puis vous retrouvez la voiture et le chauffeur, s'ils sont encore en bon état, de l'autre côté
50:28du col. Alors en fait, très rapidement, ce que l'on veut faire avec la route des Grandes Alpes,
50:35c'est d'amener une population nouvelle et surtout de développer le tourisme, de développer le
50:43tourisme de ces jours, absolument. L'hôtellerie, la restauration. Tout à fait, qui vont se développer
50:50complètement au long de la route des Grandes Alpes, de manière à apporter une modernité,
50:56véritablement, dans un paysage qui est à l'époque un tout petit peu abandonné. Encore un grand
51:03merci Jean-Loup. Sur la route des Grandes Alpes, n'hésitez pas à en profiter et à venir nous
51:10revoir. Oui, et pour l'instant, je vais me promener sur la promenade des Anglais. Allez-la pour ça.
51:14Au revoir Jean-Loup, encore un grand merci. Au revoir.
51:27Alors j'espère que vous avez apprécié ce voyage. Alors moi, j'ai compris une chose,
51:30après ces rencontres authentiques et surtout voyager avec Jean-Louis et Étienne, que le
51:35bonheur est dans la montagne. Bon allez, je vais en profiter pour aller me balader sur la promenade
51:39des Anglais. Mais pourquoi pas piquer une tête. Il y a la mer, autant en profiter.
51:43Bon, vu l'heure, à mon avis, ce sera un bain de nuit. Allez, à bientôt pour de nouvelles routes mythiques.

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