À Marseille se tient la 222e édition de la Foire aux santons. Les 22 santonniers présents se battent pour obtenir le label IG (indication géographique), garantissant l'authenticité de leurs santons. Michel Bouvier, artisan engagé, dénonce la délocalisation de certains producteurs et l'importance de préserver le savoir-faire provençal face à la concurrence étrangère.
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00:006h21, Histoire en France avec les BFM locales, donc à moins de trois semaines de Noël.
00:04Trois semaines, moins de trois semaines de Noël, ça va aller vite maintenant.
00:07La traditionnelle foire aux centaunes de Marseille bat son plein,
00:10et en fait les 22 centauniers présents partagent un combat.
00:15Oui, ils veulent obtenir le label IG, Indication Géographique,
00:19depuis une loi de 2014 qui s'appelle la loi Hamon,
00:22les produits artisanaux peuvent obtenir ce label.
00:25L'intérêt pour les centauniers, c'est de protéger leur savoir-faire,
00:28qu'ils soient fabriqués en Provence et qu'on n'ait pas des petits centaunes qui viennent d'ailleurs.
00:31Reportage à la foire aux centaunes de Marseille, signé Alexis Pluyette.
00:37Défendre le centaune de Provence, c'est le combat de Michel Bouvier.
00:40Depuis huit ans, ce centaunier milite pour un label IG,
00:43une sorte d'appellation d'origine réservée aux produits artisanaux.
00:47Objectif, garantir un procédé de fabrication 100% provençal.
00:51Il faut absolument qu'on arrive à se protéger.
00:54Il y a des gens qui délocalisent leur fabrication, notamment en Tunisie,
01:00qui nous posent problème dans la mesure, si vous voulez,
01:03où il faut absolument qu'une personne qui achète un centaune soit sûre de l'origine de ce centaune.
01:08Et les clients croisés dans les allées de la foire soutiennent ce combat.
01:13Ils ont raison, parce que des fois, il y a des centaunes qui viennent de Chine ou d'autres pays
01:18qui n'ont pas cette valeur ajoutée.
01:20Ce public, c'est quand même la Provence qui a été la première à créer les centaunes.
01:24Les centaunes fabriquées à l'étranger, les voici.
01:27Patrice Jarque est centaunier à Aubagne depuis presque 30 ans.
01:30Il a décidé de sous-traiter 50% de sa production en Tunisie depuis près de dix ans.
01:36On a besoin de main-d'oeuvre pour pouvoir produire.
01:39La main-d'oeuvre en France, on n'en a plus.
01:42Donc on a une sous-traitance de main-d'oeuvre à l'étranger.
01:45Ce qui n'empêche pas que nous sommes une entreprise artisanale,
01:48que nous créons nos moules, que nous travaillons dans la tradition.
01:51Avec le coût du travail ici, il est difficile d'être compétitif en travaillant dans les règles.
01:58Patrice Jarque dénonce les procédés de fabrication opaques de ses concurrents,
02:02ce qui rend selon lui les homologations et les contrôles complexes pour obtenir le label IG.
02:07En presque dix ans d'existence, le précieux sésame n'a été décerné qu'à 14 filières françaises.