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[#Reportage] Akanda : Plus de 500 familles menacée de déguerpissement


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00:00Depuis quelques années, plus de 500 familles habitant le quartier Marseille 2 dans le
00:26deuxième arrondissement de la commune d'Akanda sont plongées dans une interminable procédure
00:31judiciaire contre une SCI, Société Civile Immobilière, appelée SCI Avrambam. L'objet
00:38du litige, elle l'aurait vendiqué par l'entreprise et que les habitants, qui disent y résider depuis
00:43des décennies, contestent. La SCI Avrambam, tout en pâle, moi, souvenu en 90, j'ai abordé mon terrain.
00:53La SCI Avrambam, j'ai retrouvé en 2011, alors là je ne comprends absolument rien. La SCI Avrambam
01:10vient trouver tous les quartiers là déjà construits. Selon les habitants, la SCI Avrambam
01:20aurait brandi, pour faire valoir ses droits sur cet espace, un titre de propriété dont la régularité
01:26a été remise en cause par le tribunal administratif de Libreville en date du 6 février 2019. Une
01:33décision ensuite renforcée par des conclusions du commissaire général à la loi pour qui, lorsqu'un
01:39acte administratif est frappé d'inexistence juridique, ses effets antérieurs et postérieurs
01:45sont anéantis. Autrement dit, le titre de propriété brandi par la SCI pour demander
01:51le déguerpissement des lieux par les personnes occupant n'aurait aucune valeur aux yeux de la
01:56loi. Selon certaines parties à l'affaire, le décret d'attribution définitive de la parcelle
02:00revendiquée par la SCI aurait en réalité été annulé en 2007. En 2012, l'entreprise serait
02:07revenue à la charge demandant aux occupants de déguerpir. Une procédure devant la justice
02:13aurait alors été entreprise par les personnes occupant les lieux. Toute chose qui avait,
02:17selon ces derniers, donné lieu à la décision du 6 février 2019. Selon les juges ayant rendu
02:24cette décision, le décret d'attribution du titre définitif de la SCI à Vrombam n'emporte pas d'effet
02:30juridique si l'on s'en tient aux directives contenues dans la proposition de réserve foncière
02:35établie le 5 avril 2008 par le ministre de l'Habitat de l'époque et qui prescrivait l'obligation de se
02:42faire établir un décret d'attribution provisoire avant l'éviction du titre définitif. Si cette
02:48affaire dure depuis des années déjà, pour le chef du quartier, la situation devient intenable.
02:53Les habitants justement, nous avons souhaité mesurer l'ampleur de cette affaire en allant
03:04au contact de certaines familles qui, en plus de vivre sous la crainte d'une expulsion pouvant
03:09intervenir à tout moment, ont vu leur environnement se dégrader au gré des travaux de remblais
03:15effectués selon eux par des personnes qui ont récemment acquis des bouts de parcelles avec
03:20la SCI. En effet, des hommes qui jadis ne connaissaient pas des inondations sont aujourd'hui
03:26envahis par des eaux, plongeant ainsi davantage ces familles dans la précarité.
03:39Pour cette mère de famille, la détresse est donc à la mesure de l'urgence.
04:09Alors que nous sommes venus ici, il n'y avait même pas encore des routes. Les routes n'existaient
04:13pas, les courants n'existaient pas. On vivait ici avec les groupes électrogènes et on suivait la
04:18télévision avec des batteries. Je suis une mère d'enfants. Tous ceux-là, ce sont mes enfants.
04:23Personne ne travaille. Et je continue à leur nourrir, des grands enfants comme ça. Alors que
04:29je n'ai plus l'âge de leur nourrir, ce sont eux qui doivent maintenant me nourrir. Il n'y a pas
04:33de travail. Donc c'est moi qui continue à nourrir mes enfants, jusqu'aux petits-enfants. Ce que je
04:38suis dépassée. Maman, elle a des enfants. Elle vit ici. Ils sont à 15 par là, parce qu'il y a
04:44des enfants et des petits-enfants. Et laissez-moi vous dire que cette dame-là, elle nourrit toutes
04:51ces personnes-là. Ça l'aide du commerce qu'elle fait. Elle fait le commerce. Voici ce qu'elle
04:55vend. C'est le manioc. Elle vend le manioc. Et c'est avec ça qu'elle envoie les enfants à l'école.
05:00Les gens ne peuvent pas venir commencer à s'encaparer des terrains qu'ils ne connaissent
05:05pas au début. Parce qu'ils ont des moyens, ils partent faire des papiers à l'insu des gens.
05:10Il faut dire que le nombre de familles potentiellement impactées dépasse l'entendement.
05:16Loin d'être un étage foncier qui se limite à quelques familles, comme nous en avons l'habitude
05:20au Gabon, cette fois, ce sont plusieurs centaines de compatriotes qui seraient menacés d'expulsion.
05:27Ils nous convoquent au tribunal, c'était vendredi passé, disant qu'il y a 30 hectares de terre,
05:38donc plus de 600 familles impactées dans ces 30 000 hectares. Nous ne comprenions pas parce
05:45que nous sommes installés ici depuis des années. Cette affaire n'impacte pas visiblement seulement
05:50les personnes vivant. En effet, de nombreuses sépultures où sont enterrées les proches de
05:56ces familles pourraient également disparaître. Ici ce sont les tombes de nos frères, notre arrière
06:03grand-mère qui est installée ici. Mon papa qui est ici enterré depuis plus de 26 ans, mort le 6
06:09août 1999. On ne comprend pas que depuis toutes ces années, ce monsieur ne s'est jamais présenté
06:14à nous. Ici sur les tombes, toutes nos tombes sinon, chez mon arrière grand-mère, ma grand-mère,
06:21mes frères, mes papas qui sont enterrés ici. Le monsieur a vendu en face, il a vendu le terrain
06:30et le terrain, toutes les tombes sinon, toutes les tombes sinon. Nous avons les tombes de plus
06:35de 30 ans ici. Comment expliquer qu'un monsieur vienne déranger plus de 600 familles? Nous avons
06:42demandé à sillonner le secteur concerné par ce litige. 30 hectares de terrain, disent les habitants,
06:48dans lequel on retrouve aussi bien des familles modestes que des familles aisées, des bâtiments
06:53à plusieurs niveaux, des structures commerciales. Bref, c'est toute une vie qui s'était établie dans
06:59ce secteur du quartier Marseille 2, dans la commune d'Akanda. Alors que l'affaire se trouve
07:04désormais devant le conseil d'état, en 2023, la SAI a sommé par voie glissée certains de libérer
07:11les lieux. Par une ordonnance de référé, datée du 19 septembre 2023, le tribunal de première
07:17instance de Libreville a débouté la SAI Avrambam de sa demande d'expulsion. Nous avons souhaité en
07:23savoir un peu plus dans ce dossier, en prenant attache avec un représentant de la SAI Avrambam.
07:28Ce dernier a bien voulu nous apporter la version de l'entreprise, à condition que nous préservions
07:34son anonymat. Nous reconstituons donc pour vous, mot pour mot, les réponses apportées sur plusieurs
07:40griefs qui sont soulevés contre l'entreprise. Je prends la peine de vous rappeler, parce que
07:46vous avez été corrects. D'autres auraient écrit sans entendre les autres. La SAI est en procédure
07:52depuis 17 ans avec les personnes qui n'ont ni titre ni droit. Nous disposons aujourd'hui d'un
07:57arrêt du conseil d'état qui rejette toutes leurs demandes. L'affaire va être jugée au fond par le
08:02conseil d'état pour clôturer définitivement ce dossier. Monsieur, sachez que je n'ai pas acquis
08:08ce terrain auprès de X ou Y. J'ai fait la procédure en passant par une demande auprès de l'administration
08:14numérale. C'est trop facile aujourd'hui que ces personnes viennent dire qu'elles sont sur le terrain
08:20depuis. La SAI est passée par une démarche officielle pour obtenir le titre foncier. Pour
08:26votre information, dans cette procédure, c'est la SAI à Vaurambam, l'état gabonais, entre parenthèses,
08:32l'agence judiciaire de l'état, l'ANITTC, la conservation foncière, c'est-à-dire en réalité
08:38toute l'administration foncière qui participe à la création d'un titre foncier, contre les
08:44squatteurs. Nous sommes dans un pays où tout est écrit. Il faut juste que les gens appliquent.
08:50Ces personnes ont mis à votre disposition la décision du tribunal administratif de Libreville
08:55du 6 février 2019, qui allait dans leur sens. Mais pourquoi ne vous ont-elles pas communiqué
09:01l'arrêt de la cour d'appel du tribunal administratif du 4 février 2021? Lorsqu'on
09:07vous communique des éléments, il faut dans ce cas tout communiquer et non choisir. Après toutes
09:13ces années d'angoisse, ces compatriotes frappés par ce dossier en appellent désormais aux pouvoirs
09:19politiques, et notamment au général Brice Clotaire Oligi Ngema, qui a fait du foncier une priorité
09:25de son action. Monsieur le président de la transition, Brice Clotaire Oligi Ngema, nous sommes
09:31fatigués, nous, population de Marseille, nous sommes fatigués par cette SAI, par cette SAI qui
09:39nous embête. Nous voulons que vous réglez cette histoire parce que toutes les SAI dans
09:43Akanda ont été annulées, sauf celle de Vorambam. Monsieur le président, nous avons ce problème
09:51là, dans l'immédiat. Ma population, ils sont vraiment fâchés, et moi-même.

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