Atmo Hauts-de-France, organisme qui étudie la qualité de l'air, a réalisé une étude en partenariat avec Santé Publique France afin de chiffrer les conséquences sur la santé de la pollution de l'air dans la métropole lilloise.
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00:00Bonjour Hélène de Villers, c'est la métropole lilloise que vous passez au crible dans cette étude réalisée en partenariat avec Santé Publique France.
00:08La métropole lilloise avec différents types de pollution, on peut peut-être commencer avec celle qui a le plus de conséquences sur notre santé, c'est la pollution aux particules fines.
00:16De quoi parle-t-on ? A quoi est due cette pollution particulière ?
00:18Alors les particules fines, ce qu'il faut savoir c'est qu'elles sont invisibles et qu'elles peuvent aller très loin dans l'organisme.
00:25Il y a plusieurs types de particules fines, on appelle les PM10 parce qu'elles font 10 microns de diamètre, après il y a les PM25 et il y a les PM1.
00:32En gros, plus elles sont fines, plus elles vont loin dans l'organisme et donc elles sont reconnues comme étant mutagènes et cancérigènes.
00:37Et donc effectivement les particules fines, alors les PM25 qui font l'objet de l'étude de Santé Publique France, elles sont liées en grande partie au chauffage et au chauffage au bois, ainsi qu'à la circulation.
00:50Et l'industrie également, que l'on peut citer dans votre étude, vous avez montré que cette pollution aux particules fines était supérieure dans la métropole lilloise aux recommandations de l'OMS.
00:58Et si on respectait ne serait-ce que ces normes de l'OMS, on pourrait sauver quasiment un millier de vies par an.
01:04C'est énorme, un millier de vies qu'on pourrait sauver juste en se confortant aux recommandations.
01:09Oui alors effectivement, cette étude montre que sur les trois métropoles qui ont été investiguées, c'est-à-dire Montpellier, Rouen et Lille, on pourrait sauver un millier de vies.
01:17Et au niveau de la qualité de l'air, on parle même en France de 48 000 décès qui pourraient être évités par an au niveau français.
01:22Donc effectivement, il y a une problématique de qualité de l'air et ce qui est intéressant avec cette étude de Santé Publique France, c'est qu'elle est de mieux en mieux documentée.
01:31Et ça permet vraiment de voir l'impact et c'est vrai qu'on ne peut pas choisir l'air qu'on respire.
01:35On respire 15 000 litres d'air par jour et c'est un bien commun et donc l'idée c'est qu'on agisse tous ensemble pour améliorer la qualité de l'air.
01:43Il y a cette pollution en particules fines essentiellement due donc au chauffage, il y a aussi le dioxyde d'azote que vous avez évoqué qui est dû là pour le coup au gaz d'échappement.
01:50Là aussi, si on respectait les recommandations sanitaires de l'OMS, on pourrait éviter des pathologies, des décès, tout ça est très bien documenté, c'est ce que vous venez de dire ?
01:58Oui, notamment sur le dioxyde d'azote, c'est vrai qu'il est très toxique, irritant et il aggrave et crée des crises d'asthme.
02:06Donc effectivement, on peut éviter de nombreuses pathologies. La pollution de l'air a des effets sur les cancers, sur les maladies cardiovasculaires et aussi sur, par exemple, cancer du sein, poumon mais aussi cancer du sein.
02:18Et donc voilà, c'est vraiment des effets très importants sur la santé.
02:23Ces pollutions sont homogènes à l'échelle de la métropole ou les communes plus rurales sont moins concernées que l'ultra-centre-ville de Lille par exemple ?
02:31Alors ce qu'il faut savoir, c'est que les particules voyagent sur des distances quand même assez longues et d'ailleurs il n'y a pas que la métropole européenne de Lille qui est concernée par cette pollution puisque c'est un problème globalement régional.
02:42C'est une forte concentration de particules dans la région.
02:45C'est hors 49. Ici matin, nous sommes en direct avec Hélène de Villers, la directrice générale d'ATMO Hauts-de-France.
02:50Hélène de Villers, nous venons de faire le constat, il y a de la pollution, des conséquences sanitaires mais il faut le préciser tout d'un coup, ça s'est amélioré ces 15 dernières années, d'ailleurs à l'échelle de la région des Hauts-de-France
02:59et surtout il y a des solutions pour encore améliorer les choses.
03:02La première chose à faire c'est le chauffage, c'est ce que vous nous avez dit en introduction, c'est notamment les particules fines dues au chauffage au bois, c'est quelque chose sur lequel on peut agir relativement facilement ?
03:12Oui, déjà il faut savoir qu'il y a 2,5 millions de logements dans les Hauts-de-France et que donc forcément ça fait beaucoup de chauffage.
03:18Alors déjà la première chose c'est de continuer l'isolation des maisons puisque forcément mieux c'est isolé, moins on chauffe.
03:24Et après il y a encore des gens qui se chauffent au charbon, ça c'est vraiment les personnes qui se chauffent encore au charbon si elles peuvent essayer de changer leur chauffage.
03:32Ensuite forcément ce qui peut être idéal c'est tout ce qui ne crée pas de combustion donc plutôt l'aérothermie et le chauffage électrique.
03:40Et il y a une question effectivement autour du chauffage au bois puisque le chauffage au bois peut être favorable pour le climat dans la mesure où le bois quand il pousse il capte du carbone,
03:48néanmoins ça crée des polluants qui sont mauvais pour la santé.
03:51Donc l'idée c'est dans la mesure du possible d'adopter des bonnes pratiques et essayer de changer pour des inserts plus récentes et quand on allume le feu, allumer par le haut, etc.
04:03Je précise qu'il y a différentes aides qui sont mises en place au niveau des différentes collectivités, la MEL notamment pour changer son type de chauffage.
04:09Dans votre étude on voit aussi que développer la pratique du vélo, développer la pratique de la marche à pied, créer des espaces verts, tout ça peut aussi sauver des vies.
04:18C'est quelque chose qu'on nous dit depuis longtemps, vous voyez tout de même les décisions arriver, la métropole européenne de l'île dit qu'ils font des grands plans pour favoriser le fait qu'on utilise davantage le vélo pour créer des espaces verts, vous avez vu l'évolution de tout ça ?
04:33Ce qui est intéressant effectivement c'est que la qualité de l'air est liée à beaucoup de facteurs et effectivement plus on a d'espaces verts, plus les gens vont décider d'aller à pied en vélo et au plus la qualité de l'air va s'améliorer.
04:45Et oui, on a vu des évolutions puisque la qualité de l'air s'est largement améliorée depuis 15 ans dans la région puisque finalement sur la région les concentrations ont diminué de 40% par exemple sur les PM2.5, donc il y a des choses qui bougent mais il faut continuer.
04:58Atmo, vous renseignez régulièrement les habitants de la région sur la qualité de l'air avec des alertes éventuellement, combien d'alertes cette année, vous avez le chiffre en mémoire, combien d'alertes à la pollution que vous avez émises ?
05:11Là cette année on n'a déclenché que trois jours de pollution, on va dire qu'on a une année très pluvieuse qui a favorisé le peu de pollution mais il faut avoir en tête qu'il n'y a pas seulement les épisodes de pollution, que tout ce qu'on respire tout au long de l'année ça a aussi un impact finalement sur la pollution.
05:27Et donc chaque jour les gens peuvent regarder l'indice Atmo, je les encourage à venir sur notre site internet ou à charger l'appli qui s'appelle Air2go avec les indices de qualité de l'air chaque jour qui cumulent plusieurs polluants.
05:38Et puisqu'on en est à signaler des sites internet, francebleu.fr également où on vous a résumé l'étude que vous avez réalisée en partenariat avec Santé Publique France, merci beaucoup Hélène de Villières de nous avoir détaillé justement ses travaux ce matin, directrice générale d'Atmo dans la région des Hauts-de-France, bonne journée.