Dans son édito du 11/12/2024, Gauthier Le Bret revient sur le choix par Emmanuel Macron d'un futur Premier ministre.
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00:00Le psychodrame continue encore et encore, comme dirait l'autre.
00:03Et pendant ce temps, la France n'a toujours pas de Premier ministre et on perd du temps.
00:08Rien ne change pour les Français, Gauthier Lebret.
00:10Si on regarde depuis le 9 juin dernier, depuis le soir du scrutin des Européennes
00:14et la dissolution qui a été annoncée par Emmanuel Macron,
00:18on perd du temps et on passe du temps dans les tractations politiques,
00:22à commenter les tractations politiques.
00:24Mais la France n'a pas eu de budget en raison de la censure et il ne se passe rien.
00:28Concrètement, rien ne change pour le quotidien des Français.
00:31Donc on a eu ce score aux Européennes, enfin ce suffrage aux Européennes.
00:35Ensuite, il y a eu la dissolution.
00:36Il y a eu la campagne pour les législatives.
00:38Il y a eu les législatives premier et deuxième tour.
00:40Il y a eu la période estivale, les Jeux olympiques.
00:42Tout le monde était très content.
00:43Ensuite, on a eu enfin un gouvernement après 50 jours du gouvernement
00:48démissionnaire de Gabriel Attal.
00:50Michel Barnier a tenu 90 jours.
00:52Il n'a strictement rien fait.
00:53Il n'a rien pu faire.
00:54Il n'a même pas fait adopter un budget.
00:56Aucune loi, évidemment, n'est passée.
00:58Et donc, on se retrouve là avec un gouvernement à nouveau démissionnaire
01:03en train de perdre du temps en espérant que ça ne dure pas une nouvelle fois 50 jours.
01:06Parce que la promesse d'Emmanuel Macron, c'était d'agir rapidement,
01:09de trouver un Premier ministre rapidement.
01:11Donc au départ, on s'est dit bon, on va rester dans le socle commun LR macroniste
01:14avec effectivement le pouvoir de censure du Rassemblement national.
01:17Sauf qu'Emmanuel Macron, il a dit c'est terminé.
01:18Je ne veux plus que Marine Le Pen fasse tomber à elle seule en s'alliant,
01:21évidemment, à une motion de censure de gauche, le gouvernement.
01:24Donc, il faut sortir le PS du nouveau Front populaire.
01:28C'est son obsession.
01:29Sauf qu'on ne sait pas si ça va marcher.
01:31Et en attendant, tous les sujets qu'on traite continuent de s'enliser.
01:35Les sujets sécuritaires, les sujets migratoires, les sujets budgétaires,
01:39évidemment, les agriculteurs qui attendent leurs aides.
01:42Et donc, en fait, il y a une grande déconnexion.
01:44Tout ce petit jeu dans les couloirs des palais du pouvoir
01:48sont tellement loin des préoccupations des Français.
01:51Et on voit juste que ce deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron
01:54est en train de devenir un immense gâchis,
01:56avec une instabilité totale en raison de cette dissolution,
02:00avec un risque de voir les gouvernements s'enchaîner façon quatrième République.
02:04Je le répète à chaque fois, mais c'est quand même un record.
02:06C'est hallucinant.
02:07Quatre premiers ministres en un an.
02:08Quatre premiers ministres en un an.
02:10Les ministres de l'Éducation nationale,
02:11vous venez de parler, Romain, des problèmes d'éducation nationale.
02:14S'il y a quelqu'un pour succéder à une jeuneté,
02:16on sera six ministres de l'Éducation nationale depuis 2022.
02:20Comment voulez-vous mettre en place une politique stable
02:23avec une telle instabilité ?
02:24Et vous pouvez regarder comme ça, dans nombre de ministères,
02:26les ministres s'enchaînent.
02:28Alors, les administrations suivent.
02:29Après, on tape sur les administrations.
02:30Enfin, si vous enlevez aussi les administrations,
02:33c'est l'administration qui crée la stabilité
02:35au milieu de ce marasme politique où rien n'est possible.
02:38Pour le moment, on va retenir deux choses concrètes
02:41du gouvernement d'Emmanuel Macron, de ce second quinquennat.
02:44Chacun jugera si c'était bon ou mauvais.
02:46C'est sa réforme des retraites et sa loi émigration.
02:49La seule qui a fait quelque chose et qui a proposé
02:50des projets de loi qui avancent, c'est Élisabeth Borne.
02:54Tout le reste, Gabriel Attal, il n'a rien fait.
02:57Il a reculé sur l'assurance chômage.
02:58Tout le reste, il n'y a rien de concret.
03:00Donc, il est temps, évidemment, de trouver un peu de stabilité,
03:02d'avoir un gouvernement qui peut rester et qui peut faire avancer des lois.
03:05Mais ce n'est absolument pas sûr que ce soit possible
03:07avec cette Assemblée nationale.
03:09Emmanuel Macron prend du temps pour fracturer la gauche ?
03:11C'est son seul objectif, encore une fois.
03:13Il est obsédé par la censure de Marine Le Pen.
03:16Il s'est dit, elle m'a fait tomber Michel Barnier.
03:18Il ne faut pas qu'elle me fasse tomber un autre premier ministre,
03:21parce qu'il sait très bien, à chaque premier ministre qui tombe,
03:23la petite musique de la démission monte d'un cran.
03:26D'ailleurs, c'est la prédiction de Jean-Luc Mélenchon.
03:30À chaque meeting, il dit, Emmanuel Macron finira par démissionner
03:34devant l'instabilité.
03:35Donc, s'il n'a pas un premier ministre capable de tenir,
03:37alors lui, il cherche même la perle rare.
03:39Il veut un premier ministre qui serait capable de tenir 30 mois
03:41jusqu'à la fin de son quinquennat.
03:43Je ne suis pas sûr que le profil miracle et la formule miracle existent.
03:46Mais voilà, c'est sa seule obsession, fracturer la gauche.
03:49D'ailleurs, on se demande même si François Bayrou n'était pas un leurre,
03:52c'est-à-dire un nom qu'on jette dans la presse comme ça,
03:54sans avoir jamais l'intention de le nommer,
03:56pour tenter de fracturer la gauche et de ramener le Parti socialiste.
04:00Jean-Yves Le Drian pourrait être un leurre tout autant,
04:03puisqu'il vient lui-même du Parti socialiste et qu'on parle de lui
04:05pour être premier ministre, l'ancien ministre de la Défense de François Hollande.
04:09Mais voilà, la seule obsession, c'est de ne pas avoir
04:12un nouveau premier ministre qui chute dans les trois mois,
04:13parce que sinon, ça va vraiment devenir intenable
04:15pour le président de la République.
04:16C'est une situation qui bénéficie au Rassemblement national ?
04:19Alors, au début, on pouvait se dire, certains disaient,
04:22c'est pas dans l'intérêt de Marine Le Pen, donc elle ne va pas censurer.
04:24Elle a censuré Marine Le Pen.
04:26On peut se dire, c'est potentiellement pas dans son intérêt d'avoir censuré
04:30et ça va lui coûter cher.
04:31Il y a une législative partielle qu'elle a perdue.
04:34Il y a les agriculteurs qui viennent s'en prendre
04:35au permanence du Rassemblement national.
04:38Sauf qu'il y a un sondage qui va tomber dans les prochaines heures.
04:41Et le sondage, il a été réalisé après la motion de censure,
04:44votée par le Rassemblement national.
04:45Et ce sondage, c'est un triomphe pour Marine Le Pen.
04:48Elle caracole en tête du premier tour,
04:51loin devant ses concurrents macronistes.
04:54Donc, ce n'est pas aussi simple que ça.
04:55Et surtout, la réunion d'hier, il y avait une stratégie différente.
04:59Jordan Bardella disait, il fallait nous inviter.
05:00Marine Le Pen, elle disait, ça me va très bien de ne pas être invité
05:02parce que moi, je ne suis pas avec eux.
05:03Mais la réunion d'hier, qui recrée un peu l'UMPS, LRPS,
05:07où tout le monde est là, sauf le Rassemblement national
05:10et la France insoumise.
05:11Au final, ça peut leur être bénéfique à la fois à LFI et au RN.
05:14Et d'ailleurs, hier, Emmanuel Macron a alerté
05:16sur les risques d'un second tour.
05:17Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen.
05:19Est-ce que ça ne sera pas la fin de tout cela ?
05:21L'histoire n'est pas encore écrite.