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Le congrès de la FIFA a attribué, ce mercredi après-midi, l'organisation des deux prochaines Coupes du monde. L'édition 2034 revient à l'Arabie saoudite.

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00:00Depuis quelques années, disons que l'Arabie Saoudite a amorcé un projet, le projet Vision 2030 pour sortir un petit peu le pays de sa dépendance pétrolière.
00:10Donc, ils organisent énormément d'événements, que ce soit culturel ou même sportif.
00:15Les finales des Supercoupes d'Italie et d'Espagne, ça se passe en Arabie Saoudite. Il y a un Grand Prix de F1 depuis 2021, le Dakar depuis 2020.
00:24De la boxe, Brahim, bien évidemment, des très très grands combats de boxe qui sont organisés là-bas. Je pense à Fury & Ganou, je pense à Fury Music ou Joshua encore & Ganou.
00:32Il y a le Six Kings Slam, le fameux tournoi de tennis très lucratif qui est organisé là-bas ou encore les Jeux Asiatiques divers.
00:39C'est vrai, Brahim, que l'Arabie Saoudite, en termes d'organisation d'événements sportifs, on est sur du très très haut de gamme. Je pense notamment à ce qu'ils font avec la boxe.
00:48Oui, complètement. Ils investissent énormément. Ils veulent aussi s'illustrer. Ils veulent participer aussi au sport mondial.
00:56Et bien évidemment, en ce moment, ils font l'acquisition pratiquement des championnats majeurs. De les voir aujourd'hui acquérir la Coupe du Monde, c'est un pays sincèrement qui est fan de football.
01:05Sans doute beaucoup plus que nos 48 nations ou les 32 qui sont actées. Il y a une vraie culture foot. Après, c'est des cultures un peu différentes de la nôtre.
01:14Avec des lois qui ne sont pas en adéquation avec nous occidentaux. Mais c'est grâce à ça qu'on va les aider à pouvoir changer. Il y a quelques temps, quelques années de ça, les femmes n'avaient pas le droit de conduire.
01:27Ça a évolué au Qatar ?
01:29Là, on ne parle pas du Qatar. Je parle de l'Arabie Saoudite.
01:31Il y a eu une Coupe du Monde en 2020.
01:33Bien évidemment qu'il y a eu une évolution. Pas comme on la souhaite, mais la démocratie n'est pas identique dans tous les pays du monde.
01:40Je veux bien qu'on les critique, mais à un moment donné, je ne suis pas quatari. Peut-être qu'ils se contentent de ça et que ça leur plaît très bien.
01:46C'est des choses aussi où on n'a pas un son de cloche.
01:49Non, les droits de l'homme, c'est quand même...
01:51Ok, mais là, on ne parle pas du Qatar sur les droits de l'homme.
01:53Entre autres ? Le Qatar ?
01:56Là, on les a beaucoup accusés d'avoir exploité des gens pour pouvoir construire...
02:00Mais c'est ça le droit de l'homme qu'il y a eu.
02:02Ce que je veux dire, c'est qu'on est beaucoup d'honneurs de son dans les chantiers en France ou en Europe.
02:05Je ne dis pas que c'est bien.
02:08Pour recentrer un petit peu sur l'Arabie Saoudite, je veux dire que c'est le seul pays aujourd'hui à ne pas avoir signé la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948.
02:17Mais peut-être que grâce à ça...
02:19Il n'y a pas de liberté de la presse en Arabie Saoudite.
02:21C'est classé 170e sur 180 dans le classement mondial de reporter.
02:25Je sais, je sais.
02:27Nous, on va quand même écouter un professeur en géopolitique, Patrick Girard, qui a été contacté par notre journaliste Grégoire Noely.
02:33Pour Patrick Girard, donc, il faut penser à l'après-pétrole.
02:37Et l'Arabie Saoudite utilise aussi le sport pour redorer justement son image.
02:41En géopolitique, on appelle le soft power.
02:44Et l'Arabie Saoudite, par rapport à d'autres pays qui sont semblables en termes de caractéristiques, était très en retard.
02:51Et notamment par rapport à son rival numéro un sur ce terrain-là qui est le Qatar.
02:55Et donc, si l'Arabie Saoudite voulait redorer son image et reprendre les avant-postes en termes de soft power,
03:03c'est-à-dire véritablement d'influence via le sport ou le prestige,
03:08il était nécessaire qu'elle aille chercher soit des Jeux Olympiques, soit la Coupe du monde de football.
03:13Dans quelques années, dizaines d'années, les hydrocarbures n'étant plus là,
03:16il va falloir recharger des éléments de puissance avec d'autres caractéristiques.
03:21L'immatériel, donc le sport, peut être un très bon vecteur, y compris économique.
03:26Ça fait venir des touristes, ça fait venir évidemment tous les acteurs de ce sport.
03:31Et on le voit bien en Formule 1, l'énorme succès depuis quelque temps que la Formule 1 a.
03:36Et il n'est pas non plus un hasard que ce sont aussi des Saoudiens qui sont maintenant pleinement engagés dans la Formule 1.
03:43Au-delà de la retransmission à la télévision, c'est aussi de faire venir des personnes sur le sol
03:49et d'amener de la consommation, de la production et de l'investissement.
03:53Puisqu'il faut faire des stades, il faut faire des infrastructures.
03:56Ça veut dire que c'est un véritable moteur économique.
03:58Merci beaucoup à Patrick Girard de nous avoir accordé quelques instants pour développer ce sujet.
04:03C'est vrai que Pierre, finalement la stratégie de l'Arabie Saoudite, par le sport pour odorer son image, n'est pas plus efficace.
04:10C'est de la logique et du bon sens.
04:13À écouter les gens, dans les deux cas, ils sont perdants.
04:18C'est-à-dire que s'ils prennent des initiatives pour essayer de s'ouvrir un petit peu au monde et enchaîner sur quelque chose, ça ne va pas.
04:25Et si on n'y va pas, et s'ils ne font rien, ça ne va pas non plus.
04:28Je fais partie de ceux en tout cas qui pensent que tu peux changer les choses aussi en accueillant un public extérieur,
04:35en essayant de progresser aussi dans la liberté, dans plein de choses.
04:42Ça doit suivre après.
04:44En fait, Séverine, tu es beaucoup trop exigeante sur la durabilité et l'enchaînement derrière.
04:52Pas parce que tu fais une coupe du monde qu'en fait tout de suite tu deviens un pays comme la France.
04:55Ce n'est pas possible.
04:56En fait, ils ont une culture, il faut essayer de la garder, de la comprendre.
04:59Il faut essayer de prendre en considération qu'il y a des gens qui ne vivent pas comme nous.
05:02Et puis ce n'est pas grave, on va dans d'autres pays pour essayer de trouver des différences aussi.
05:06On est étrangers quand on va là-bas aussi.
05:08Donc, on a besoin d'apprendre d'autres choses et de s'inspirer de choses différentes.
05:11Moi, je suis content que c'est élu en Arabie Saoudite justement pour ces raisons-là.
05:16Pour les aider à comprendre un petit peu mieux le monde extérieur et s'ouvrir un petit peu à différentes choses.
05:21Je rappelle quand même que le Royaume reste dans le viseur de beaucoup d'ONG.
05:24Évidemment, mais il y a encore un travail de fond à faire.
05:28Ça va les obliger aussi à améliorer ce processus.
05:30On l'espère.
05:31Je ne peux pas affirmer.
05:32Tu ne peux pas accueillir la Coupe du Monde et de rester comme ça.
05:35Ils savent très bien qu'ils vont se faire défoncer.
05:37Donc, bien évidemment qu'ils vont faire en sorte d'améliorer tous ces points négatifs pour pouvoir…
05:42Il y a eu une évolution déjà.
05:43Mais bien sûr.
05:44C'est vrai.
05:45Les femmes peuvent conduire déjà.
05:46Les femmes peuvent chercher un travail.
05:47Oui.
05:48Va leur demander là-bas.
05:49Oui, mais c'est des cultures totalement différentes.
05:51Tu es obligé aussi de te mettre…
05:52Tu ne peux pas juger les gens et un pays parce qu'il est à l'opposé de ce qu'ils pensent.
05:55C'est vrai.
05:56En ce sens, c'est vrai de s'exprimer.
05:57On réagit sur des faits.
05:58Julien, ce que tu as dit par rapport aux signatures, etc., moi, je trouve ça hyper grave.
06:02C'est à l'heure actuelle.
06:03Oui, mais donc à l'heure actuelle.
06:04On en parlera dans 20 ans.
06:05Ça fait combien ?
06:06Ok, deux fois.
06:07Autant ? Aussi longtemps ?
06:08Évidemment.
06:09Ça fait des années qu'ils sont hyper impliqués dans le sport.
06:10Évidemment.
06:11Là où c'est un truc d'image totale, c'est qu'ils ont des énormes ambassadeurs.
06:13Il y a Karim Benzema, d'ailleurs, qui vient de faire une vidéo allant en Arabie Saoudite.
06:17Rafael Nadal est ambassadeur d'Arabie Saoudite.
06:19C'est Noronado.
06:20C'est Noronado.
06:22Mais si aussi, il a fait des campagnes pour l'Arabie Saoudite aussi dans le passé.
06:25C'est clairement une question d'image.
06:27Là où je suis exigeante, oui, c'est parce que je veux qu'il y ait vraiment des changements.
06:31Mais bien sûr, on est d'accord.
06:32Donc, ce n'est pas juste faire des événements, parce que je sais très bien qu'ils savent faire des événements.
06:35On le voit en F1, c'est incroyable.
06:37La boxe, c'est incroyable.
06:38Le tennis, c'est incroyable.
06:39Ils savent très bien travailler.
06:40Ils savent très bien travailler.
06:41Ils savent faire des événements sportifs.
06:42Ils ont compris le côté divertissement, ce que d'autres pays n'ont pas totalement compris.
06:45Ce qui n'était pas le cas avant.
06:46Exactement.
06:52Ils font des sports qui fonctionnent en Europe avec d'autres cultures, parce que c'est ce qu'ils sont en train de faire.
06:55Ils font des sports qui fonctionnent dans d'autres cultures, qui les mettent dans leur pays.
06:59Mais je veux qu'à côté de ça, ça se suive, qu'il y ait un travail, qu'il y ait une ouverture d'esprit.
07:04Écoutons Patrick Girard, notre professeur en géopolitique, sur cette question justement, sur les droits de l'homme.
07:10Rappelons-nous, il y a encore quelques années que l'Arabie Saoudite était montrée du doigt,
07:14pointée du doigt, dans des exécutions, dans la peine de mort qui est encore en place dans ce pays,
07:22dans le droit des femmes aussi et dans la liberté d'expression.
07:26Maintenant, l'Arabie Saoudite, par rapport à l'Occident, est un allié.
07:30On en a besoin.
07:31On voit bien dans la résolution des conflits au Moyen-Orient actuellement que l'Arabie Saoudite a repris sa place d'influence
07:37et qu'effectivement, malheureusement, les droits humains sont mis entre parenthèses.
07:42Ce qui fait qu'on se bande les yeux, on ferme les oreilles, même si on aura évidemment des personnes qui vont manifester et qui vont contester,
07:50peut-être des pays qui vont boycotter, on verra.
07:52Mais je pense que l'Arabie Saoudite va passer largement à travers.
07:55Encore une fois, elle a des alliés très forts.
07:57L'arrivée de Donald Trump de nouveau à la Maison-Blanche va renouer un partenariat extrêmement fort avec les États-Unis.
08:03Ce qui fait que je n'ai pas l'impression que ça les ait fait beaucoup hésiter.
08:09Et ensuite, on peut peut-être être aussi optimiste.
08:12Certains nous diront que l'intégration de ces pays dits non démocratiques dans le concert des nations d'un point de vue du sport
08:20peut peut-être aussi les amener à évoluer, à faire des efforts, à se conformer à une certaine démocratie en tout cas.
08:28C'est peut-être le pari vertueux qu'on aura.
08:31En tout cas, je pense que c'est le discours qu'ils auront.
08:34Et on n'oublie pas non plus que le prince héritier a déjà fait pas mal de réformes
08:38qu'on peut aussi taxer d'opportunistes par rapport à la liberté.
08:42Mais il y a quand même eu des évolutions qui font que ce pays est en train de se normaliser un petit peu plus.

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