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00:00Et nous sommes nombreux ce soir dans le studio d'Europe 1, bonsoir Raphaël Stainville,
00:08bonsoir Pierre, directeur adjoint de la rédaction du JDD, bonsoir Vincent Roy, bonsoir Pierre,
00:12journaliste écrivain, bonsoir Louis Oselter, bonsoir, journaliste politique, oh Figaro,
00:17notre invité politique et le sénateur UDI des Hauts-de-Seine, bonsoir Hervé Marseille,
00:21bonsoir.
00:22Est-ce que ça vous réjouit que enfin demain la fumée blanche devrait, et je parle au
00:25conditionnel, sortir de l'Elysée pour la nomination à Matignon ?
00:30Oui, j'espère qu'il y aura une nomination demain parce que c'est important qu'on puisse
00:34enfin sortir de cette crise, il y a eu une motion de censure et je pense qu'il y a beaucoup
00:40de Français qui attendent qu'un gouvernement se mette en place et qu'il prenne des décisions
00:44parce que derrière toutes ces discussions politiques, j'allais dire politiciennes,
00:49il y a aussi des entreprises, des agriculteurs, des fonctionnaires, une armée qui se bat
00:54à l'extérieur et qui attendent des décisions.
00:57Et des réformes, est-ce que si le Premier ministre, et ça dépend aussi duquel va être
01:02choisi, est-ce que des réformes engagées par le gouvernement Barnier, et je pense notamment
01:06au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, vont être entre guillemets gardées ou est-ce
01:10qu'on arrête tout et on recommence ?
01:12J'espère, je l'ai écrit dimanche dans un journal, que Bruno Retailleau restera au
01:19gouvernement parce que d'abord il y a un socle parlementaire qui a soutenu le précédent
01:24gouvernement, il faut déjà commencer par maintenir ce socle parlementaire.
01:28Avant de l'élargir alors que justement on se dit, hélas, on a l'impression d'entendre
01:32ça dans la bouche du Président, hélas le socle n'a pas pu être élargi.
01:35Donc déjà il y a un socle parlementaire, il est ce qu'il est, il faut déjà le maintenir,
01:40et pour le maintenir il faut qu'il ait l'air, les Républicains restent dans ce socle et
01:45pour que les Républicains demeurent dans ce périmètre parlementaire, il faut qu'il
01:51constitue la référence aujourd'hui pour beaucoup et notamment chez les Républicains.
01:56Qu'est-ce qui se passe s'il ne reste pas arrivé à Marseille ?
01:59Écoutez, moi je ne me place pas dans cette situation, je pense qu'il a commencé un
02:03travail, il a engagé des réformes et il souhaite, à ma connaissance, les poursuivre.
02:09Donc pas à n'importe quel prix, à n'importe quelles conditions, mais en tous les cas il
02:12a manifesté le souhait de pouvoir continuer à travailler.
02:15Certes il a manifesté un souhait, mais pourquoi est-ce que vous ne vous placez pas dans cette
02:18situation ? Vous avez dit qu'il faut qu'on mette fin à la crise, j'allais vous demander
02:22quelle crise, parce qu'il y en avait quand même quelques-unes en quelques mois, qu'est-ce
02:27qui vous permet de ne pas vous mettre dans une situation où Bruno Retailleau ne sera
02:31pas gardé ? Permettez-moi de vous dire, vous connaissant depuis des années dans la vie
02:37politique, je trouve ça insensé de votre part de se dire, si Bruno Retailleau va rester
02:41et puis c'est comme ça ? Écoutez, il y a l'esprit de responsabilité,
02:45ça fait déjà plusieurs mois que les choses évoluent très vite.
02:50Il y a eu les européennes, la dissolution, et puis il y a eu l'arrivée de la droite
02:58républicaine dans le socle parlementaire.
03:02Ce n'était pas fait.
03:03Et puis les gens ne se parlaient pas au-delà et aujourd'hui, depuis hier, il y a eu un
03:07tour de table où la gauche est venue en disant, nous sommes ouverts au dialogue parce qu'il
03:14a donné de la stabilité au pays.
03:15Donc à partir du socle parlementaire qui existait, il y a un dialogue qui s'ouvre
03:21pour essayer de trouver une stabilité parce qu'aujourd'hui, elle n'existe pas.
03:25Vincent Roy.
03:26Oui, vous parliez de M.
03:27Retailleau, mais dans le même camp, si je ne m'abuse, vous avez M.
03:30Wauquiez qui, lui, n'entend pas de cette oreille puisqu'il ne veut pas de M.
03:33Retailleau.
03:34Et là, on a la politicienne qui s'invite au dialogue, bien sûr.
03:41De l'une de ses lignes rouges.
03:42Et puis, deuxième constat, on a longtemps parlé, selon une formule du mariage, je parle
03:48de la gauche, DLR et démacroniste, du mariage de la carpe et du lapin.
03:53Sauf que là, il y a beaucoup de carpes et beaucoup de lapins.
03:55Il y a les lapins qui courent, les carpes qui gobent.
03:58Je pense notamment à M.
04:00Ford qui, de toute façon, n'accèdera pas.
04:02Enfin, je ne vois pas comment Emmanuel Macron va nommer un Premier ministre de gauche.
04:07On est d'accord.
04:08Le but de l'opération n'est pas de nommer, à ma connaissance et ce que je peux imaginer,
04:14un Premier ministre de gauche.
04:16Parce que, justement, le socle parlementaire n'est pas favorable à la gauche.
04:21D'ailleurs, s'il y avait une majorité de gauche, il y aurait un président de l'Assemblée
04:25nationale qui serait de gauche.
04:27Donc, il y a des minorités relatives.
04:29Il y a 143 députés du Rassemblement national.
04:31Il y en a un peu plus de 190 de toutes les gauches.
04:35Et il y en a autour de 220 de ce qu'on appelle le bloc central.
04:40Donc, les moins minoritaires, si je puis dire, c'est le bloc central.
04:44Encore faut-il le conforter.
04:46Et puis, à partir de ce bloc central, il faut dialoguer avec ceux qui sont capables
04:51de faire des compromis pour essayer de faire avancer des textes.
04:55Sinon, il n'y a pas de solution.
04:57On est dans l'instabilité et dans l'insécurité.
04:59Et à ce moment-là, on court vers une autre dissolution dans les mois qui viennent.
05:02Et M. Ford peut faire des compromis ?
05:05Moi, j'ai entendu hier à l'Elysée des gens qui, venant de la gauche, s'exprimaient
05:11pour dire qu'ils étaient prêts à faire des compromis.
05:13Louis Osalter ?
05:14En fait, garder le périmètre du socle commun est en effet déjà un défi.
05:18C'est-à-dire que si, par exemple, vous avez François Bayrou en apparence centriste
05:22qui aurait le profil pour mettre d'accord des gens sur sa gauche et sur sa droite.
05:27Sauf qu'il y a un passif entre François Bayrou et les Républicains.
05:31Il n'avait pas soutenu François Hollande en 2012.
05:34Il n'avait pas non plus tellement soutenu en 2007.
05:36C'est quand même des choses qui restent.
05:38Un Nicolas Sarkozy qui s'agit en coulisses, par exemple, va pousser tous les autres noms
05:42que François Bayrou.
05:45Ma question, c'est dans la mesure où ce qui est assez clair, c'est que la droite
05:50ne veut pas gouverner avec la gauche et la gauche ne veut pas gouverner avec la droite.
05:54Est-ce qu'à ce stade, une semaine après la motion de censure,
05:57on est toujours sur le même périmètre de socle commun
06:00qui va du modem au républicain
06:03avec pas une seule personne de gauche qui n'est réellement dedans
06:06et en plus un RN qui aujourd'hui ne se prive plus de censurer ?
06:09En gros, est-ce qu'en une semaine, on n'a pas avancé d'un pouce ?
06:12Je ne crois pas que l'idée soit de faire un gouvernement d'union nationale.
06:17D'ailleurs, le président de la République l'a dit.
06:20Il a parlé d'intérêt général, mais pas d'union nationale.
06:23Il ne s'agit pas de mélanger les uns avec les autres.
06:26A ma connaissance, il n'y a personne qui l'a demandé ou qui le souhaite.
06:29Il y a un socle parlementaire avec tous les groupes que vous venez de citer à l'instant
06:37et puis à partir de là, il faut essayer de trouver des compromis avec d'autres
06:41pour qu'ils ne censurent pas.
06:44Il n'y a pas un gouvernement.
06:45Il y a une Assemblée nationale. C'est les Français qui l'ont décidée comme celle-là.
06:49Il n'y a pas de majorité.
06:52Il faut faire avec, au moins jusqu'à l'été prochain.
06:55Et au-delà, puisque le président de la République a mis l'horizon à 30 mois.
06:59Il veut rester jusqu'en 2027 et il gardera ce mandat.
07:02Et il a dit clairement, je n'ai pas vocation à dissoudre si les choses fonctionnent.
07:07Donc, il a un peu placé la responsabilité chez les parlementaires
07:10en disant, en gros, entendez-vous.
07:12Donc, la méthode, c'était de dire, il faut trouver des compromis.
07:15Après, le futur Premier ministre ou la future Première Ministre,
07:18elle aura à donner un contenu, c'est-à-dire des programmes et des priorités.
07:22Raphaël Saint-Ville, JDD.
07:24Oui, vous avez évoqué cet horizon de 30 mois.
07:27Finalement, c'est le seul cadre dans lequel les parlementaires socialistes
07:32peuvent imaginer, finalement, rejoindre ce bloc central
07:38pour pouvoir gouverner.
07:40Sans quoi, ils le savent très bien, leur durée de vie politique,
07:45si des élections devaient arriver dès le mois de juillet prochain
07:51et s'ils devaient s'en remettre à LFI pour pouvoir avoir des gages,
08:00ils seraient morts.
08:01Donc, on voit que tout ça est quand même très fragile
08:03et ne tient finalement qu'à la possibilité d'une non-censure.
08:07Donc, c'est vraiment cet accord de non-censure,
08:10ce pacte de non-censure possible
08:13qui permet l'hypothèse d'un gouvernement élargi
08:17avec les socialistes dans cette coalition.
08:21Et qui travaille et qui continue, à minima,
08:23le travail entamé par le gouvernement dernier.
08:26Je crois qu'encore une fois, il n'est pas question
08:29de mélanger les uns avec les autres au sein d'un gouvernement.
08:34En revanche, l'idée, c'est de trouver des compromis.
08:37Personne n'a intérêt à retourner devant les électeurs.
08:40Personne.
08:42Parce qu'on voit bien ce qui se passerait si c'était le cas.
08:46Vous avez sûrement vu les derniers sondages ce soir.
08:50Le moins qu'on puisse dire...
08:51Personne dans le bloc central ?
08:53Oui, le bloc central et à gauche.
08:55Parce qu'il n'y aurait plus de front républicain.
08:57Mais du côté du RN, les choses sont très différentes.
09:00Oui, le RN a des chiffres...
09:02Non, mais quand vous dites personne,
09:03personne dans la composition...
09:05Vous parlez pour l'UDI, Hervé Marseille.
09:07Marine Le Pen y a peut-être intérêt.
09:09Voilà, pour tous ceux qui discutent,
09:14personne n'a intérêt.
09:16Personne n'a intérêt à retourner devant les électeurs.
09:19Et on voit bien quelles seraient les conséquences.
09:23Donc, à partir de là,
09:25leur responsabilité,
09:27que ce soit à ceux du bloc central
09:30comme à la gauche démocrate qui discutent,
09:33c'est de trouver des compromis pour essayer d'avancer.
09:36Parce que sinon, qu'est-ce qui se passe l'été prochain,
09:38une fois que le Président dispose à nouveau du droit de dissolution ?
09:41Qu'est-ce qu'il peut se passer ?
09:43Si ça ne marche pas, il y a un risque.
09:45Un risque de quoi ?
09:46Un risque du fait que le RN devienne à nouveau majoritaire à l'Assemblée Nationale ?
09:50Le risque, c'est d'abord la dissolution.
09:52Après, le résultat des élections...
09:54Mais pardonnez-moi, Hervé Marseille,
09:55quand vous avez deux sondages.
09:57Prenons le sondage de l'IFOP qui donne
09:59Marine Le Pen à 36-38%
10:03au premier tour de la présidentielle,
10:05loin devant... Comment ?
10:06Dans le Figaro, pardon.
10:08Vous êtes tellement chauvin, Louis Odalter.
10:11Loin devant Gabriel Attal ou Édouard Philippe.
10:14Quand vous avez le sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD,
10:1965% des Français trouvent qu'il était anormal
10:24d'exclure le LFI et le RN
10:27pour participer aux discussions pour le gouvernement.
10:30Quand vous avez, et je suis hors sondage,
10:3311 millions d'électeurs qui ont voté pour Marine Le Pen,
10:36vous dites ce soir,
10:38le risque, c'est d'avoir le RN qui revienne.
10:41Non, mais pour tous ceux qui discutent,
10:43parce qu'eux, ils sont députés, et si jamais...
10:45Mais il y a 143 députés RN.
10:47Oui, je sais bien.
10:48Mais alors ?
10:49Mais ils ont censuré.
10:50Les RN et LFI ont censuré ensemble.
10:56RN et NFP ont censuré.
10:59Pas que LFI.
11:00Ensemble.
11:01Parce que les anti-républicains dont parle Emmanuel Macron,
11:04ils essaient maintenant de tenter,
11:05c'est-à-dire le Parti Socialiste,
11:07en l'espèce, par exemple,
11:09aujourd'hui, ils ne sont plus si anti-républicains qu'il venait,
11:12vu qu'il les reçoit,
11:13et qu'avec eux, il veut élargir le bloc central dont vous parlez.
11:17Donc, c'est quand même très très compliqué.
11:20Il ne s'agit pas, encore une fois,
11:22j'essaie de m'expliquer le plus simplement possible,
11:24il ne s'agit pas de rallier tout ce que ce soit.
11:28Il s'agit de trouver des compromis
11:30pour trouver un point d'équilibre et de lancer un pacte de non-agression.
11:35Vous ne faites pas partie du gouvernement, dit-il, grosso modo,
11:38vous ne ferez pas partie, vous laissez-t-il entendre, à Olivier Faure,
11:41vous ne ferez pas partie du gouvernement,
11:43mais je vous demande un pacte de non-agression.
11:45Réponse d'Hervé Marseille, et on va devoir conclure là-dessus.
11:48Très simplement, il faut pouvoir voter un budget,
11:50il faut pouvoir faire des lois pour aider les agriculteurs,
11:53il faut pouvoir faire des lois pour parler du narcotrafic,
11:57et ça, il faut trouver des points d'équilibre et discuter
11:59pour faire aboutir ce gouvernement.
12:01Tout en écartant le RN.
12:03Aujourd'hui, le RN, il est en dehors de ce périmètre.
12:07De l'arc, comment on appelle ça maintenant ?
12:09L'arc gouvernemental, c'est ça ?
12:11Appelez-le comme vous voulez.
12:13Merci beaucoup, Hervé Marseille, de vous être prêté
12:15au jeu des questions sur Europe 1 dans Europe 1 Soir, 20h27.
12:19Dans un instant, on revient pour parler politique aussi.
12:22Raphaël Stainville, Louis Oselter, Vincent Rois sont là.
12:24A tout de suite sur Europe 1 Soir.
12:2619h21, Pierre de Villeneuve.
12:29Toujours avec Louis Oselter du Figaro,
12:31Raphaël Stainville du Journal du Dimanche,
12:33et Vincent Rois pour parler de l'actualité.
12:36Ce Premier ministre qu'on nous promet maintenant pour demain.
12:40Alors, c'est un peu, j'allais dire, étonnant.
12:44Ça demande quelques acrobaties du Président de la République,
12:48puisque soit il annoncerait ce nom avant son départ en Pologne,
12:53soit, et c'est l'hypothèse privilégiée, à son retour de Varsovie
12:57pour ce voyage express, dont il sera question
13:00notamment de défense, mais aussi de la présidence polonaise de l'Union Européenne à partir du 1er janvier.
13:05Les noms circulent, mais je voulais quand même, chers amis,
13:09Louis, Vincent et Raphaël revenir sur ce qu'a dit Hervé Marseille,
13:14ce qui, je pense, nous fascine d'une certaine manière,
13:17c'est qu'on a 11 millions d'électeurs qui ont voté pour l'ERN,
13:21et vous avez M. Marseille qui est dans le bloc central,
13:25qui essaye de nous dire qu'il faut faire des compromis, etc.
13:29sans presque jamais parler du RN et de Marine Le Pen.
13:34Oui, parce qu'en fait, ce qui est fascinant,
13:37c'est de voir aujourd'hui à quel point les dirigeants politiques
13:41assument finalement, pour leur survie politique,
13:46de faire de la tambouille politique en excluant,
13:49en se refusant même de discuter avec les parlementaires du RN.
13:55Donc en fait, ils assument à grands jours
13:57qu'on a une sorte de rétrécissement de l'hémicycle.
14:02On a un arc de gouvernement.
14:04LFI a été exclu d'un côté, le RN exclu de l'autre,
14:07et donc on essaye de composer une petite tambouille
14:10avec l'EPS, le LR, le bloc central anciennement présidentiel,
14:17enfin toujours présidentiel, mais en fait...
14:19Au mépris de l'hémicycle qui est le symbole de la démocratie représentative
14:23et donc de la représentation nationale.
14:24Et on nous parle encore de l'intérêt général.
14:28En fait, on comprend quand même essentiellement
14:31que cet intérêt, c'est la survie de ceux qui,
14:35hier et avant-hier, étaient au pouvoir
14:39et qui essayent de conserver à tout prix les manettes du pouvoir.
14:44Dans un excellent sondage du Figaro...
14:49Il est payé, Vincent !
14:53Il y a de l'amitié sociale, je le sais.
14:56Vous avez, pour élargir encore davantage notre débat,
14:59vous avez Marine Le Pen qui est donnée ce matin à 36 à 38%
15:03et Jean-Luc Mélenchon à 21%.
15:06Calcule mathématique, vous additionnez les deux,
15:09ça fait beaucoup plus d'un Français sur deux.
15:13Il est à moins que ça, Jean-Luc Mélenchon.
15:16Ah non, il est à 12% dans l'hypothèse...
15:19Vous avez eu à l'envers, Vincent !
15:21Dans l'hypothèse Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon...
15:23Mélenchon est à 12%, Gabriel Attal est à 20%.
15:25Savonara, il commence à 12% et il finit avant.
15:27Il est à 22%.
15:29Donc, ça veut dire que vous avez un Français sur deux
15:31qui n'est absolument pas écouté.
15:34Absolument pas écouté, dont personne ne tient compte.
15:37C'est quand même absolument merveilleux.
15:39Ça veut dire que les gens votent,
15:41on l'a vu d'ailleurs aux dernières législatives,
15:44en masse, c'est extrêmement clair.
15:47Et le vote de ces Français est absolument passé sous silence.
15:53Au-delà de ça, vous voyez des gens,
15:57je pense à M. Faure, je pense à M. Wauquiez,
16:01je pense à d'autres encore,
16:04vous voyez des gens qui n'ont plus de colonne vertébrale politique.
16:08Ils sont atteints d'une scoliose extrêmement prononcée,
16:12ils ont une colonne vertébrale totalement déformée.
16:14Ils sont prêtes, qui ne doivent en plus d'avoir été élus pour certains,
16:18que parce qu'il y a eu des accords de désistement,
16:20avec la France insoumise.
16:22Absolument.
16:24On entend souvent une musique disant,
16:27puisqu'il y a eu ce front républicain,
16:29il faut que tous ces gens qui en ont bénéficié,
16:30se mettent ensemble pour gouverner.
16:32Pardon, c'était juste un certain nombre d'électeurs de gauche
16:35ou macronistes qui ont fait barrage au RN.
16:37C'était tout à fait leur droit de voter contre des candidats RN,
16:40mais ça ne vaut pas le mandat pour former un gouvernement.
16:43Dans les gens qui en ont bénéficié,
16:45il y a des gens qui sont pour la réforme des retraites d'Emmanuel Macron,
16:47il y a des gens qui veulent l'abroger.
16:49Il y a des gens qui sont contre l'immigration,
16:51et le fait qu'il y ait plus d'immigration.
16:52Il y a des gens qui ne sont pas du tout d'accord.
16:54Sur tous les sujets, ces gens-là sont à peu près en désaccord.
16:56Il y a juste une alliance de circonstances,
16:58purement de circonstances,
17:00pour empêcher le RN d'accéder au pouvoir.
17:03C'est ce qui explique pourquoi ça ne marche pas aujourd'hui,
17:07c'est parce que ça n'est pas un mandat de gouvernement.
17:09Il y a une autre chose qui me frappe en stratégie,
17:11c'est que le Bloc central veut se mettre en dehors de la dépendance du RN
17:15pour éviter une motion de censure qui viendrait de Marine Le Pen.
17:18Mais ils vont perdre cette espèce de partenaire de jeu,
17:22mais ils en retrouvent un autre.
17:23S'ils se mettent dans la main du Parti Socialiste,
17:25on est exactement dans la même situation,
17:27mais avec un autre Bloc qui joue,
17:29avec des débats idéologiques qui vont se déporter vers la gauche.
17:33Mais tactiquement, on se retrouve dans la même situation.
17:35Ce Bloc sera dépendant du bon vouloir,
17:38non plus de Marine Le Pen et Jordan Bardella,
17:40mais d'Olivier Faure, Boris Vallaud et les autres responsables socialistes.
17:43En fait, c'est le serpent qui se mord la queue.
17:45Effectivement, dans tout ça,
17:47la colonne vertébrale, parce qu'on n'a pas parlé de fond,
17:49mais si on se mettait à parler de fond,
17:51la colonne vertébrale est quand même extrêmement souple,
17:53extrêmement tordue quand on passe de l'un à l'autre.
17:55Le Parti Socialiste, on va y venir,
17:57parce que ça devient un parti,
17:59non pas un ancien parti Solférino,
18:01ce qu'on a connu avec tous les autres,
18:03mais voilà, c'est un parti presque jeune,
18:05c'est presque une start-up, le Parti Socialiste,
18:07qui est en train de se dégager de LFI,
18:09si on part du principe que
18:11la nupes n'existe plus,
18:13ou en tout cas, pas sous les mêmes cultures.
18:17Ce qui m'a un peu surpris,
18:19vraiment surpris,
18:21parce qu'on est quand même rarement surpris
18:23après tant d'années de
18:25journalisme politique autour de cette table,
18:27tous les trois, on a à peu près,
18:29on a suivi quand même
18:31beaucoup de choses très différentes.
18:33Quand Hervé Marseille dit
18:35vous vous rendez compte,
18:37on ne veut surtout pas
18:39une nouvelle dissolution,
18:41sans quoi le Rassemblement National,
18:43il est probable que le RN arriverait en tête.
18:45Mais j'avais envie de dire,
18:47est-ce qu'on ne la veut pas cette dissolution ?
18:49Est-ce qu'on n'est pas dans l'angle mort
18:51le plus terrible de la Vème République ?
18:53Parce qu'on comprend très bien
18:55que la Vème République,
18:57ça marche avec une majorité absolue,
18:59ça marche beaucoup moins bien avec une majorité relative,
19:01mais ça ne marche pas du tout
19:03quand on a trois blocs
19:05identiques
19:07et qu'on est dans un chaos,
19:09pardonnez-moi, depuis plusieurs mois
19:11maintenant, et on n'arrive pas à s'en sortir
19:13et on passe de chaos en chaos
19:15et on va avoir demain un Premier Ministre
19:17qui va être chaotique, aussi chaotique
19:19que celui d'avant, parce qu'en fait
19:21on n'arrive pas du tout à s'entendre,
19:23et comme vous le disiez Louis,
19:25avec des compositions politiques
19:27faites de briquettes, des start-up
19:29ça marche d'autant moins bien,
19:31et vous avez raison, que l'on tord
19:33les institutions pour lesquelles,
19:35qui par ailleurs nous permettent, malgré tout,
19:37de voir
19:39et un gouvernement et un Président
19:41se maintenir bon gré mal gré,
19:43que l'on exclut
19:45une grande partie
19:47de nos représentants politiques
19:49et on fait, et d'ailleurs,
19:51et on s'en accommode, comme si finalement
19:53l'ERN et l'EFI n'existaient pas
19:55dans cet hémicycle,
19:57c'est précisément parce que l'on tord les institutions
19:59et que l'on met
20:01des œillères sur les aspirations
20:03d'un côté de 11 millions d'électeurs
20:05et de l'autre
20:07d'un paquet de
20:09votants, qu'aujourd'hui on est
20:11dans une situation politique impossible.
20:13Et comme l'a dit Vincent Roy à l'instant,
20:15en attendant, c'est bien l'EFI
20:17plus l'ERN qui ont censuré
20:19et qui arrivent à la situation
20:21actuelle pour se faire entendre.
20:23À l'instant de la gauche, on peut très bien
20:25avoir un accord, par exemple, de non-agression,
20:27comme le disait M. Marseille,
20:29avec des gens comme M. Vallaud,
20:31comme M. Ford.
20:33N'oubliez pas ce que disait M. Barnier
20:35la dernière fois à l'Assemblée dans son discours,
20:37il interpelle M. Vallaud et il lui dit
20:39écoutez, j'étais aussitôt élu,
20:41je n'avais pas nommé encore mon gouvernement
20:43et vous êtes venu me dire,
20:45je vais vous censurer.
20:47C'est pourquoi tout à l'heure je parlais
20:49du mariage des carpes et des lapins,
20:51il s'agit exactement de ça.
20:53Il y a beaucoup de carpes et de lapins, on garde cette image.
20:55Je voulais juste qu'on entende
20:57la dichotomie, est-ce qu'on peut dire ce mot-là
20:59entre l'EFI
21:01et le Parti Socialiste ?
21:03C'est pour ça que je parlais de start-up.
21:05Écoutez, tour à tour, Manuel Bompard sur France Info
21:07ce matin et Olivier Faure sur BFM TV.
21:09Plus Jean-Luc Mélenchon crie,
21:11moins on l'entend.
21:13Il devrait comprendre aujourd'hui que
21:15sa responsabilité, ce n'est pas
21:17simplement d'organiser à chaque fois
21:19la résistance, être tout le temps dans
21:21« je ne veux rien »,
21:23il faut qu'il soit celui aussi
21:25qui avance, qui propose et qui
21:27parfois accepte aussi
21:29les compromis. Parce que les compromis,
21:31moi je ne cherche pas
21:33une rupture, je dis simplement que
21:35quand je vois qu'il faut avancer, j'avance.
21:37Et quand eux
21:39refusent d'avancer et qu'ils
21:41se mettent en retrait et se replient sur eux-mêmes,
21:43je leur dis qu'ils commettent une faute.
21:45Le nouveau Front Populaire appartient à ses électrices et à ses électeurs.
21:47Donc la question, c'est la question
21:49de la fidélité aux engagements que nous avons
21:51pris devant les électrices et les électeurs.
21:53Et abandonner notre programme pour aller participer
21:55avec une grande coalition avec les macronistes,
21:57là je pense que ce serait une rupture
21:59avec le programme du nouveau Front Populaire.
22:01Qu'est-ce qu'il se passe Louis Zoltaire ?
22:03Il y a une heure de vérité quand même.
22:05A partir du moment où Olivier Faure
22:07vendredi disait le mot « concession réciproque »
22:09en parlant des macronistes,
22:11traité avec des macronistes,
22:13là c'était la guerre,
22:15la guerre directe avec Jean-Luc Mélenchon.
22:17Le problème
22:19des partenaires de ce
22:21nouveau Front Populaire, c'est les élections.
22:23C'est juste les élections.
22:25Imaginez qu'il y ait une dissolution.
22:27Et c'est pour ça d'ailleurs qu'Hervé Marseille n'est pas le seul à ne pas le vouloir.
22:29Les socialistes sont tétanisés à l'idée d'une nouvelle dissolution.
22:31Pourquoi ? Parce que dans un grand nombre de circonceptions,
22:33si les insoumis envoient des candidats contre eux,
22:35ils vont se faire dézinguer.
22:37Olivier Faure en priorité dans sa circonscription de Seine-et-Marne.
22:39Songez ensuite aux élections municipales.
22:41Parce qu'il y a toujours ce rejet de la politique d'Emmanuel Macron.
22:43On en revient toujours là.
22:45Et puis parce que sociologiquement,
22:47la France Insoumise a su prendre des positions,
22:49notamment dans les grandes villes,
22:51qui permettent aujourd'hui d'être une force électorale.
22:53Pas forcément qui gagne, mais qui peut faire perdre.
22:55N'importe quel autre candidat de gauche.
22:57Et puis songez aux élections municipales.
22:59Grandes villes, maintenant la France Insoumise
23:01qui avant perdait toujours aux élections municipales
23:03quand elle se lançait en son nom propre,
23:05aujourd'hui a en tant que capacité de faire ou de défaire
23:07des élections dans des grandes villes de gauche
23:09et écologistes.
23:11Je peux vous dire que les écologistes qui ont pris des grandes villes la dernière fois,
23:13ils sont comme ça. Et que les socialistes,
23:15qui ont encore quelques bastions, sont comme ça aussi.
23:17Donc tout ça, ce raisonnement est purement électoral.
23:19C'est pour ça que dans le raisonnement
23:21d'Olivier Faure
23:23et des responsables du Parti Socialiste,
23:25il faut vraiment qu'ils aillent présenter
23:27ce qu'ils présenteront comme des victoires politiques.
23:29Qu'ils aillent conquérir des victoires politiques sur le fond
23:31en négociant avec les Macronistes à leurs électeurs.
23:33Et je ne suis pas sûr que ça aboutisse.
23:35Je ne suis pas sûr que la régression de la réforme des retraites...
23:37Mais le petit pacte de non-agression,
23:39je souscris évidemment
23:41à tout ce que vous venez de dire,
23:43il sert quand même trois causes.
23:45Un, l'EPS,
23:47parce que sinon, disparition assurée.
23:49Deux, le Bloc Central,
23:51qui ne veut pas voir, évidemment,
23:53l'émergence du RN
23:55en cas de dissolution.
23:57Et Emmanuel Macron.
23:59C'est pour ça que tout le monde est d'accord.
24:01Tout le monde est d'accord sur ces combinations,
24:03ces combinatoires, vous appelez ça comme vous voulez,
24:05politiques, parce qu'Emmanuel Macron...
24:07Combination, disait Raphael.
24:09Oui, oui, c'est le mot.
24:11Je n'ai pas bien dit Raphael.
24:13C'est pas Raphael, c'est Stoneville.
24:15Mais pour évidemment,
24:17tout le monde est d'accord là-dessus,
24:19et notamment le Président de la République,
24:21parce que s'il nomme un Premier ministre
24:23que celui-ci,
24:25et défait, évidemment, ça ne se passe pas très mal.
24:27Un mot de Raphael et on doit partir en pause.
24:29C'est là où on voit toute l'habileté,
24:31malgré tout, d'Emmanuel Macron.
24:33C'est qu'il a compris que pour pouvoir
24:35se maintenir au pouvoir,
24:37en tout cas que la question
24:39de sa démission
24:41ne soit plus qu'un vague souvenir,
24:43il lui fallait finalement
24:45laisser accroître
24:47aux partis socialistes, qui avaient un intérêt à eux,
24:49d'aller à la gamelle.
24:51Et pour ça, c'est ce pacte
24:53de non-censure
24:55qui est absolument nécessaire.
24:57Non-censure et non-dissolution
24:59vont de pair.
25:01Il a besoin pour que les socialistes
25:03acceptent,
25:05à défaut d'entrer au gouvernement, en tout cas de ne pas censurer,
25:07qu'il n'y ait pas cette perspective
25:09d'être censure,
25:11que cette assemblée soit dissoute.
25:13Raphaël Stainville, Louis Osalter, Vincent Roy
25:15sont avec moi jusqu'à 9h.
25:17Je vous signale qu'au cœur de l'histoire,
25:19c'est tous les jours, de 15h à 16h
25:21sur Europe 1 avec Stéphane Bern,
25:23du lundi au vendredi. Stéphane, demain,
25:25vous raconte le procès
25:27de Socrate.
25:299h moins le quart, dans un instant,
25:31le ministre de l'actualité.
25:33Europe 1 soir, 19h21,
25:35Pierre de Villeneuve.
25:37On suit l'actualité politique passionnément,
25:39alors que ce ne sont pas forcément des moments passionnants,
25:41parce que ce sont des moments d'attente
25:43et ils sont parfois un peu pénibles.
25:45Louis Osalter, du Figaro,
25:47Vincent Roy,
25:49et Raphaël Stainville, directeur adjoint
25:51du JDD.
25:53David Lissnard était sur Europe 1
25:55et sur CNews ce matin avec Sonia Mabrouk.
25:57Le maire de Cannes et président
25:59de l'AMF a déploré une nouvelle fois
26:01une opportunité pour l'ORN de se poser en victime
26:03en ne les invitant pas
26:05à ses concertations. On écoute.
26:07Le président de la République, soit il se place d'un point de vue institutionnel
26:09et il doit recevoir toutes les formations,
26:11y compris à l'EFI et y compris
26:13évidemment à l'Assemblée Nationale, qui est le premier groupe
26:15à l'Assemblée Nationale,
26:17qui aujourd'hui se victimise
26:19et de façon légitime, en disant mais pourquoi on ne nous reçoit pas ?
26:21Soit il fait ce qu'il a fait hier,
26:23c'est-à-dire qu'il se positionne comme une sorte
26:25de chef d'une majorité qui n'existe pas.
26:27Donc je pense qu'il s'expose,
26:29qu'il expose une fois de plus la fonction
26:31et qu'il fragilise la fonction.
26:33Oui. Faux.
26:35Moi je dirais, David Lisnard,
26:37l'ORN ne se victimise pas.
26:39Marine Le Pen bénéficie,
26:41on l'a dit, d'un sondage
26:43qui la met première
26:45au premier tour d'une présidentielle
26:47si ça avait lieu.
26:49Et puis, deuxièmement, elle a toujours
26:51le doigt sur la gâchette, Marine Le Pen.
26:53Oui, mais les changements de pied
26:55au discours d'Emmanuel Macron
26:57sans même qu'elle ait besoin de se victimiser
26:59en tout cas de surligner
27:01les incohérences du président, ne font que
27:03finalement lui donner
27:05une plaçante.
27:07C'est là-dessus que je ne suis pas
27:09d'accord avec le maire de Cannes.
27:11Un jour, le Ration
27:13nationale est dans l'arc républicain.
27:15Jordan Pardela peut
27:17dialoguer avec le président.
27:19Ce sont les rencontres de Saint-Denis.
27:21C'est le président qui l'appelle
27:23sur son portable directement.
27:25Le lendemain, ils en sont
27:27inexclus. Les Français
27:29assistent à ce spectacle sans rien comprendre
27:31et sans comprendre
27:33l'espèce de colonne vertébrale du président.
27:35Je suis presque d'accord. Ils ont compris et ils ont voté.
27:37Mais le vote n'a pas été
27:39accepté, entre guillemets,
27:41par le président de la République, qui a dissout.
27:43Oui, peut-être, mais au gré
27:45des circonstances,
27:47Emmanuel Macron s'accommode
27:49ou en tout cas, accommode une nouvelle réalité
27:51d'un jour où ils sont dans l'arc républicain
27:53et d'un jour où ils n'y sont plus.
27:55Très honnêtement, Marine Le Pen n'a pas besoin de se
27:57victimiser pour profiter de la situation politique
27:59et les
28:01Français le s'apprécient.
28:03On voudrait que Marine Le Pen
28:05passe de 38% à 45%
28:07dans les sondages et peut-être
28:09dans le cadre d'une prochaine
28:11dissolution comme un groupe
28:13absolument pléthorique à l'Assemblée nationale
28:15qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
28:17Oui, parce que la réunion
28:19d'hier à l'Élysée, le vrai ordre du jour
28:21c'était comment rester au pouvoir, comment garder
28:23les manettes, comment garder le pouvoir.
28:25C'était ça au cœur
28:27des combines. Après,
28:29petite nuance par rapport à ce qu'on disait
28:31tout à l'heure, il y a quand même un point commun
28:33entre les partis
28:35exclus de cette réunion d'hier
28:37par Emmanuel Macron, la France insoumise et la Rassemblement
28:39national, c'est qu'eux, ils ne veulent pas
28:41participer à ce nouveau gouvernement
28:43qu'il y aura. Marine Le Pen
28:45le dit d'ailleurs au Figaro la semaine dernière, c'est extrêmement clair.
28:47Elle dit même qu'elle ne veut pas être invitée
28:49à discuter de la nouvelle combinaison politique
28:51puisqu'elle dit que ça ne sert à rien.
28:53De toute façon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen
28:55ne vont pas gouverner ensemble.
28:57Et la France insoumise, c'est pareil, avec eux en plus
28:59une stratégie d'accélération
29:01qui est de vouloir provoquer une nouvelle élection
29:03présidentielle dans un court délai.
29:05Donc, on assiste
29:07quand même à...
29:09Ce sont les deux partis, en fait, qui eux
29:11assument de ne pas vouloir
29:13participer à ces discussions.
29:15On peut l'accéder au pouvoir par une élection.
29:17Alors, une élection législative, dans le cas du Rassemblement
29:19national, s'il recommence une opération
29:21Matignon, la dernière n'ayant pas bien fonctionné.
29:23Donc, dans le cas d'une dissolution
29:25ou alors une élection présidentielle avec Marine Le Pen.
29:27Et dans le cas de Jean-Luc Mélenchon, c'est très clair,
29:29tous les insoumis l'assument désormais.
29:31C'est une stratégie présidentielle
29:33anticipée puisque son but est d'en provoquer une.
29:35Quelle chance ou
29:37quelle possibilité plutôt
29:39pour rester neutre, pour par exemple
29:41Bruno Retailleau et les réformes
29:43entamées, de continuer ?
29:45Bruno Retailleau a plutôt des
29:47grandes chances de rester au gouvernement,
29:49quelle que soit la configuration. Pourquoi ? Parce que, déjà,
29:51il est très peu probable, on l'a dit,
29:53qu'Emmanuel Macron regarde vers sa gauche
29:55pour nommer un Premier ministre. Il regarde vers sa gauche
29:57pour acquérir une non-censure, mais je
29:59ne crois pas qu'il nomme un Premier ministre
30:01issu de la gauche. Et ensuite, parce que Bruno
30:03Retailleau, c'était le seul
30:05ministre qui a émergé, en fait, dans ce gouvernement
30:07d'inconnu, ce gouvernement
30:09plus pléthorique, ce gouvernement qui a eu très
30:11peu de temps pour se rendre visible.
30:13Oui, mais ils ont
30:15plutôt des relations respectueuses.
30:17C'est plutôt Nicolas Sarkozy
30:19qui en veut à François Bayrou pour ses
30:21prises de position passées. Bruno Retailleau n'est pas du tout
30:23Sarkozy, ce n'est pas du tout son histoire.
30:25Et les deux hommes sont deux hommes qui se respectent.
30:27Non, c'est plutôt la tendance Philippe Devilliers.
30:29Oui, voilà, exactement. Mais, franchement,
30:31ils n'ont pas des relations du tout
30:33d'hostilité.
30:35Bruno Retailleau peut aussi aller dans un gouvernement
30:37qui sera dirigé par Sébastien Lecornu,
30:39autre ancien
30:41de l'UMP et de LR.
30:43Candidat qui n'est pas candidat.
30:45Tout le monde est candidat, en réalité, mais
30:47il y a des prétendants, disons.
30:49Et d'ailleurs, les deux se sont parlé la semaine
30:51dernière. Tout ça a
30:53se fait en bonne entente.
30:55Et en fait, à vrai dire, le Premier ministre, quel qu'il
30:57soit, prendrait un risque politique
30:59majeur en se pruivant de Bruno
31:01Retailleau, tout simplement parce que c'est le seul
31:03ministre qui s'est rendu visible
31:05et qui, quelque part, a voulu
31:07montrer aux Français, même s'il y a eu très peu de temps pour avoir
31:09des résultats, que l'action politique
31:11est encore possible, que tout n'est pas piloté par la
31:13technocratie, qu'on peut encore, par
31:15le verbe et par les leviers,
31:17agir dans la vie
31:19quotidienne, même si ça ne s'est pas encore
31:21vu, pour la bonne raison, quand,
31:23moins de trois mois, on n'obtient pas de résultats probants.
31:25Et puis, c'est un des seuls ministres aussi
31:27à avoir à peu
31:29près clairement dit aux Français
31:31« je vous ai compris ».
31:33Oui, il est tout à fait entendu.
31:35C'était même un premier ministrable.
31:37Je parle sous votre contrôle, mais on a
31:39entendu il y a encore quelques jours, quelques semaines
31:41et pourquoi pas Bruno Retailleau à Matignon.
31:43Et les Français auront beau jeu de s'étonner,
31:45compte tenu de ce qu'ils
31:47disent, de ce qu'ils ont dit,
31:49lors des différentes élections
31:51récentes,
31:53ils auraient tout lieu de s'étonner
31:55de se retrouver avec M. Bayrou
31:57comme Premier ministre.
31:59Probablement que
32:01c'est délicat pour
32:03Bruno Retailleau d'envisager Matignon.
32:05En revanche, tout le monde a
32:07à l'esprit que, déjà du
32:09temps de Michel Barnier, c'était un
32:11véritable vice-premier ministre.
32:13En fait, il avait une épaisseur
32:15et une vision
32:17qu'il s'agisse
32:19de l'intérieur qui était son
32:21précaré, mais également sur la justice
32:23et plein d'autres sujets.
32:25Il embêtait beaucoup sur la justice,
32:27qui embêtait beaucoup M. Bayrou.
32:29Son positionnement politique aujourd'hui
32:31rend probablement compliqué
32:33qu'il puisse accéder demain à Matignon.
32:35Et alors même dans l'hypothèse,
32:37il y a l'hypothèse de Le Drian,
32:39est-ce qu'elle est complètement exclue ?
32:41On est sur un Premier ministre de gauche
32:43qui n'est pas partant.
32:45Oui, mais qu'apporte ?
32:47Jean-Yves Le Drian lui-même,
32:49pour différentes raisons, il fait plutôt savoir
32:51que ce n'est pas forcément
32:53son optique aujourd'hui. Par ailleurs,
32:55il y a l'équation politique. Bernard Cazeneuve
32:57a fait un tour de piste l'été dernier, il a été reçu par
32:59Emmanuel Macron. Finalement, ça n'a pas été lui.
33:01Qu'apportent en fait ces
33:03anciens ministres
33:05socialistes, mais qui aujourd'hui
33:07ne font plus partie du Parti Socialiste,
33:09qui ne sont plus des références dans ce qui était
33:11leur ancien parti ? Parce que Bernard Cazeneuve,
33:13on a bien vu que parmi ceux
33:15qui l'ont éliminé l'année dernière,
33:17c'était le Parti Socialiste, c'était Olivier Faure.
33:19Ils ont participé à l'opération qui consistait
33:21à éliminer Bernard Cazeneuve de la course.
33:23Un Jean-Yves Le Drian aujourd'hui, mais qu'est-ce qu'il apporte
33:25comme député socialiste ? Parce que ça se passe
33:27à l'Assemblée Nationale. Or, ce qui est frappant,
33:29c'est que dans tous ces gens de gauche
33:31dont on parle pour Matignon ou d'autres postes,
33:33ce sont des gens qui ne sont pas députés, ce sont des gens
33:35qui ne sont pas à l'Assemblée Nationale, et ce sont des gens
33:37qui ont exercé des responsabilités il y a assez
33:39longtemps, et à ce qui était une autre époque
33:41du Parti Socialiste, notamment parce qu'il était...
33:43L'époque de Solférino, merci beaucoup
33:45Louis Oselter, merci beaucoup Vincent Roy,
33:47merci à vous Raphaël Stainville.
33:50Tout de suite, les enfants d'Europe.

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