Voilà 10 ans que Laurent Ruquier a repris les rênes de l'émission mythique de RTL, autrefois animée par Philippe Bouvard. Souvenirs, regrets, projets futurs, l'animateur se livre sans concession et revient sur une décennie aux commandes des "Grosses Têtes" ! Une interview inédite au micro de Sara Kemacha et Thibaud Chaboche.
Retrouvez tous les jours le meilleur des Grosses Têtes en podcast sur RTL.fr et l'application RTL.
Retrouvez tous les jours le meilleur des Grosses Têtes en podcast sur RTL.fr et l'application RTL.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Les Grosses Têtes avec Laurent Ruquier, de 16h à 18h, sur RTL.
00:12Bienvenue dans le grand studio RTL. Je suis fier de succéder à Philippe Rouvard, qui a su faire le succès de cette émission pendant 37 ans.
00:22Comptez sur moi pour que les Grosses Têtes vous fassent rire et vous cultivent encore très longtemps.
00:27Merci d'être là à ceux qui écoutaient déjà les Grosses Têtes et bienvenue à tous ceux qui nous rejoignent.
00:33Bonjour Laurent Ruquier.
00:34J'avais oublié cette introduction.
00:36Justement.
00:37Il y en avait pour tout le monde, comme dirait l'autre.
00:39Merci de participer à ce podcast. Ça vous fait quoi d'entendre ça ? C'était le 25 août 2014, il y a un petit peu plus de 10 ans.
00:47Oui, c'est un anniversaire. Ça me fait tout drôle parce que c'était un très beau jour de ma vie, je dois dire.
00:54C'est amusant que vous me fassiez réécouter ça parce que j'ai vu un film il n'y a pas si longtemps avec Hugh Jackman où il s'agissait de repartir dans son passé
01:01et de réfléchir à quels étaient les meilleurs moments qu'on avait envie de revivre.
01:06C'est une question pas si simple de se dire tiens, choisissons cinq moments dans ma vie que j'aimerais avoir envie de revivre.
01:13En réfléchissant, je me suis dit ça, c'est un moment que j'aimerais pouvoir revivre et là vous me le faites revivre.
01:20C'est avec grand plaisir. Ce podcast, c'est une série qui se termine parce que beaucoup de grosses têtes sont venues à notre micro récemment pour raconter leurs meilleurs souvenirs avec vous
01:30dans l'émission des grosses têtes ces dix dernières années pour certaines. C'est pour ça aussi qu'on voulait vous avoir.
01:35Ça fait dix ans que vous animez les grosses têtes mais en réalité, on a un petit peu cherché, dès la fin de vos études, c'était déjà l'émission phare qui vous animait,
01:45qui vous fascinait et vous en étiez même inspiré sur une petite radio locale qui s'appelait à l'époque Radio Force 7, c'est ça ?
01:52C'est ça, oui, j'ai fait les bonnes têtes, les petites têtes même en fonction des radios où j'ai pu travailler au Havre. Radio Locale, ça a commencé sur, vous avez raison, sur Force 7.
02:02Après il y a eu Radio Porte-Océane. Je faisais même des spectacles et des émissions en public au Havre avec des grosses têtes locales évidemment, grosses têtes locales, régionales.
02:11J'avais moi aussi mon navigateur qui s'appelait Paul Vatine qui était, d'ailleurs le pauvre a disparu dans la Transat Jacques Vabre quelques années plus tard.
02:19J'avais ma voyante, j'avais mon homme de culture qui s'appelait Yolande Simon, voilà. J'avais fait mon casting à moi mais régional.
02:27D'où l'idée d'appeler ça les petites têtes et les bonnes têtes mais avec des questions comme Philippe Bouvard.
02:32Dans ma tête j'ai toujours animé les grosses têtes. Même avant de faire de la radio, vous disiez pendant mes études c'est vrai, mais même au lycée j'écoutais déjà les grosses têtes.
02:41J'ai écouté les grosses têtes, peut-être pas parce que je ne veux pas mentir, dès le 1er avril 1977, je crois que c'est la date originale des premières grosses têtes avec Philippe Bouvard.
02:50Mais en tout cas je pense que dès les années 78-79 j'étais un fidèle des grosses têtes, en tout cas dès qu'elles ont été l'après-midi à partir de 16h30.
02:59Je crois qu'au début c'était à l'heure du déjeuner. Mais à 16h30 j'ai été auditeur des grosses têtes dès le départ.
03:05Je connais par cœur, j'ai encore aujourd'hui les cassettes des émissions que je faisais enregistrer à ma maman parce que l'école ou les cours terminaient trop tard pour que je puisse écouter l'émission.
03:14J'écoutais ça en rentrant, il fallait à l'époque, les jeunes ne peuvent pas vraiment comprendre ça, mais changer la cassette de côté parce qu'elle n'était pas assez longue pour pouvoir enregistrer la totalité de l'émission.
03:24Même si à l'époque elle ne faisait qu'1h30, c'était 16h30-18h, mais je connais toute l'histoire de l'émission par cœur.
03:30Et je raconte souvent que ce jour-là, du mois d'août 2014, quand j'ai animé pour la première fois les grosses têtes, à la fin de l'émission, à la fin de l'enregistrement,
03:40il y avait quelques journalistes qui étaient là, il y a une journaliste de Télérama qui est venue m'interroger, qui m'a dit « on a l'impression que vous avez fait ça toute votre vie ».
03:47Et effectivement, je vous rejoins, je lui ai répondu « mais j'ai fait ça toute ma vie ».
03:52Alors on va revenir justement, très bonne transition, au 25 août 2014, votre première émission des grosses têtes sur RTL.
03:58Enfin là encore, ce n'était pas tout à fait votre première émission parce que vous avez fait ce qu'on appelle une émission zéro. Est-ce que vous vous souvenez des grosses têtes qu'il y avait ce jour-là ?
04:06Alors justement, j'ai un petit doute là-dessus, je suis certain parce qu'effectivement vous avez raison.
04:12On a fait une émission test témoin qui a été diffusée d'ailleurs, mais elle n'a pas été diffusée le premier jour sur l'antenne.
04:18Donc c'est une deuxième émission qui a été diffusée le premier jour sur l'antenne, et la première qu'on a enregistrée pour voir si ça marchait.
04:25Et c'est celle-là dont je parlais d'ailleurs, tout à l'heure quand je parlais d'un journaliste qui m'a interrogé, c'est en fait l'émission test.
04:30Parce que pour moi, je considère que c'est celle-là la première que j'ai enregistrée, puisque de toute façon, toutes les émissions sont enregistrées, même si elle a été diffusée un peu plus tard.
04:37Et je suis sûr qu'il y avait Pierre Bénichoux, je suis sûr qu'il y avait Bernard Mabie, je suis sûr qu'il y avait Marcela Yacoub, et j'ai un doute sur les autres.
04:45Je pense peut-être Laurent Baffi ou Caroline Diamant.
04:48Oui, bonne réponse.
04:49Et il m'en manque un.
04:50Et il en manque un, et justement, c'est Florian Gazan.
04:52Et Florian, voilà.
04:53Et il s'en souvient très bien dans l'un des podcasts sur vos dix ans aux grosses têtes. Écoutez.
04:58Il avait monté un casting avec certaines personnes, et donc on avait fait celle numéro zéro, je me souviens, rue Bayard.
05:04Et donc on a fait l'émission, et ça s'est hyper bien passé. Au bout de cinq minutes, tu sentais que Laurent était né pour faire ça.
05:10Et voilà, ça aussi, c'est un souvenir inoubliable, parce que c'était le début d'une aventure qui fait qu'on est là depuis dix ans.
05:15Voilà, c'est l'impression d'être un peu Christophe Colomb qui débarquait en Amérique.
05:19C'est vrai ce que Florian dit, il n'y avait pas de pression, c'était à ce point-là une évidence pour vous ?
05:23C'était comme si, je ne sais pas comment expliquer ça, c'était comme si j'avais toujours fait ce métier pour ce moment-là.
05:29Et c'est très, très émouvant d'ailleurs pour moi d'en parler, parce que vraiment, c'était comme une consécration.
05:35Je le vis d'ailleurs encore aujourd'hui comme ça, même quand j'entends, je ne suis pas blasé, quand j'entends encore les grosses têtes,
05:42parfois ça m'arrive sur la route le week-end, comme ce n'est pas moi qui fais les best-of,
05:46il peut m'arriver de brocher la tête pour savoir ce que mon réalisateur et ses camarades ont mis comme morceau dans les best-of du week-end.
05:54Et en plus, il y a souvent des morceaux très anciens dont j'ai moi-même oublié l'existence, les réponses et même les blagues.
06:01Donc je ris comme un auditeur lambda dans ma voiture et je me dis, mais quand même, c'est moi qui fais ça, ça m'impressionne encore.
06:11Est-ce que ça vous a aidé de prendre des gens que vous connaissiez dans d'autres médias auparavant ?
06:15Oui, alors le but d'ailleurs de cette mayonnaise, dès le premier jour, dès le premier enregistrement, c'était l'idée de dire,
06:22tiens, il me faut des gens que les auditeurs de Philippe Bouvard entendaient déjà ces derniers mois, c'est-à-dire Bernard Mabille et Laurent Baffi.
06:30Il m'en faut que je ramène de repas pour ne pas décevoir les auditeurs de repas qui m'auraient suivi et ça a été le cas d'ailleurs.
06:37Ils m'ont suivi pour la plupart à l'époque, on a vidé les après-midi de la station d'en face.
06:42Et ça, c'est grâce effectivement à Florian Gazan, grâce à Pierre Bénichoux et Caroline Diamant, ça c'est les trois transfugés.
06:49Et je me suis dit aussi, il faut absolument aussi une personne qui n'était ni chez Bouvard, ni chez moi.
06:54Et c'est pour ça que je suis allé chercher Marcella Yacoub, que je considère encore un peu comme mon porte-bonheur aujourd'hui,
07:00parce que d'abord j'ai été flatté qu'elle me dise oui à l'époque, je ne la connaissais pas.
07:04Elle était considérée comme une intellectuelle, journaliste à Libération et qu'elle accepte de venir s'amuser avec des saltimbanques.
07:12C'était pour moi pas une preuve d'amitié parce qu'on n'était pas amis à cette époque-là.
07:16Mais en tout cas, vraiment, j'ai trouvé ça pour elle un challenge et un signe formidable d'aventure qui peut-être allait durer.
07:25Et ça a duré, la preuve, elle est toujours là, Marcella.
07:27Alors, les Grosses Têtes, dix ans, c'est un rythme assez effréné, c'est cinq émissions voire plus par semaine.
07:34Nous, les Grosses Têtes, quand on leur parle, elles parlent d'alchimie et d'une connexion qui s'est établie entre vous, elles, la station, l'émission.
07:41Et notamment Philippe Claudel, écoutez ce qu'il racontait.
07:45Ce qui est intéressant, c'est de voir l'équilibre qu'il fait entre les différentes personnes qui sont là à chaque émission.
07:51On est tous un peu dans notre rôle.
07:53Et ce qui fait que cette mayonnaise, elle prend.
07:56Et ça, c'est un vrai talent aussi, non seulement d'animer, mais de constituer des groupes de personnes,
08:02faire en sorte que ça se passe bien entre eux et que ça donne du plaisir aux auditeurs.
08:07Est-ce que finalement, c'est ça qui est le plus dur, constituer tous les jours une équipe qui, sur le papier, doit fonctionner ?
08:13Oui, parce qu'il y a des ratages.
08:15D'ailleurs, ça arrive, on va dire qu'à 95%, ça marche.
08:19Mais il y a les 5% qui sont toujours là de temps en temps.
08:22Où, heureusement, le travail de montage fait le reste.
08:25Mais où on a un peu ramé, galéré.
08:27Parce que, par exemple, quelqu'un, au dernier moment, nous a dit « je ne peux plus venir »,
08:31donc on le remplace par quelqu'un d'autre.
08:33Et d'un seul coup, on va dire que la petite Tour Eiffel qu'on avait construite, elle s'écroule avant l'enregistrement.
08:38Parce que l'équilibre qu'on avait imaginé, confectionné, dosé, il n'existe plus.
08:44Et puis aussi parce que parfois, il y a des gens qui sont moins en forme.
08:46Ça arrive à tout le monde, même moi, je suis parfois moins en forme.
08:49Donc voilà, il y a forcément, sur toutes les émissions, certaines qui sont un peu moins bien.
08:55Et d'ailleurs, c'est normal, moi-même, quand j'étais auditeur des Grosses Têtes de Philippe Bouvard,
08:59j'écoutais le matin la composition de l'équipe qui était annoncée par le journaliste de RTL,
09:05pour savoir qui j'allais entendre l'après-midi.
09:08Et je me disais « oh là là, ça va être moins bien cet après-midi ».
09:11En fait, j'ai toujours fait ça.
09:13Puisque dans ma tête, il faut savoir que quand j'étais lycéen, j'avais mon RTL bis,
09:17et je faisais ma radio à moi, avec mes Grosses Têtes à moi,
09:21qui n'étaient pas forcément la même composition que celle de Philippe Bouvard.
09:25Bien sûr, il y en avait, je mettais Valéry Méresse, j'ai encore des cassettes avec le nom Valéry Méresse dessus.
09:30Mais j'allais aussi chercher sur les autres radios, dans le spectacle, des gens que j'aurais aimé voir aux Grosses Têtes.
09:36Déjà, quand j'avais 15 ans, je faisais ça. En fait, je l'ai toujours fait.
09:39Est-ce qu'on peut dire, au final, qu'une émission réussie, c'est presque celle où vous me parlez peu,
09:44où vous ne posez pas forcément énormément de questions ?
09:46Moi, je trouve que, effectivement, parfois je parle encore trop, il y a trop de questions,
09:49parce que mon rêve, c'est que c'est arrivé, je crois, à Philippe Bouvard une fois ou deux,
09:53quand Thierry Leuron, Jean-Yann et autres, effectivement, ont fait tout pour l'interrompre dès qu'il démarrait une question.
10:01Hélas, je trouve que ça n'arrive pas assez souvent, mais comment peut-on faire pour trouver des génies ?
10:07Comme il y a eu chez Philippe Bouvard à cette époque-là, comme Jacques Martin, Jean-Yann, Olivier de Kersauson, qui lui, est toujours là.
10:14J'en ai eu. J'ai eu Pierre Bénichoux, qui était capable de ça.
10:18Il y a Thoen, qui est capable de le faire aussi encore aujourd'hui, mais c'est rare, ces personnes-là,
10:23des personnes capables d'improviser comme ont su le faire Yann et Martin.
10:29Évidemment, le succès des Grosses Têtes, c'est d'abord Philippe Bouvard, mais c'est quasi autant celui aussi de Jacques Martin et de Jean-Yann,
10:37parce que ce sont quand même eux qui ont fait aussi le succès des Grosses Têtes.
10:41Il y a peut-être quelque chose d'autre qui est aussi compliqué, c'est de toujours plaire aux auditeurs.
10:45Comment vous faites pour vous renouveler constamment ? Est-ce qu'il y a des évolutions qui ne vous ont pas plu au cours de ces dernières années ?
10:51Ça, c'est peut-être un défaut, mais je crois que c'est aussi une de mes qualités. Je ne cherche pas à plaire.
10:57Je fais l'émission telle que moi, j'ai envie qu'elle soit, et je cherche à ce qu'un grand nombre d'auditeurs se retrouvent,
11:06mais on ne peut pas plaire à tous les auditeurs.
11:10Je viens citer des noms, Jacques Martin par exemple, le premier qui a été vraiment quelqu'un d'important dans l'histoire des Grosses Têtes.
11:17Je sais qu'il y a des auditeurs du RTL à l'époque, je sais parce que je faisais en plus moi écouter les émissions, je faisais du prosélytisme à l'époque.
11:23J'étais attaché de presse de Philippe Bouvard sans qu'il le sache quand j'étais adolescent et étudiant, mais c'est vrai.
11:28Il y a des gens qui ne supportaient pas Jacques Martin, parce qu'ils trouvaient qu'il prenait trop de place, parce qu'il coupait tout le temps la parole à Philippe Bouvard,
11:35parce qu'il était omniprésent, Martin, quand il était dans l'émission, pas Jean-Yann.
11:39Jean-Yann, il pouvait improviser, mais s'il fallait se taire, il se taisait.
11:43Tandis que Martin, non. Martin, il était quasi co-animateur.
11:46Il faut reconnaître à Philippe Bouvard le fair play de l'accepter, parce qu'il savait aussi ce que ça apportait à l'émission.
11:53Moi, je suis dans le même état, la même attitude vis-à-vis des gens qui sont capables de faire ça.
12:00C'est ça qui est chouette, c'est qu'on puisse effectivement improviser, avoir des noms comme ça, qui sont des noms phares dans l'émission.
12:08Ce qui revient aussi, c'est votre force de travail, Laurent.
12:11Et d'ailleurs, je crois que Jérémie Ferrari se demande encore où vous puisez toute votre énergie.
12:15Écoutez, chaque émission, je me dis, c'est pas possible. Il est toujours aussi performant.
12:19Alors que ce qu'on oublie, c'est quand même pendant toutes ces émissions, lui, il a une vie aussi.
12:23Il a des moments où il est fatigué, il vit des trucs perso, etc.
12:26On ne sent rien dans les émissions. Il n'y en a pas une où il est en dessous.
12:29Comment on gère ce rythme qui est si particulier ? Parce que vous avez 1000 vies, il l'a dit, Jérémie.
12:34Il y a forcément des moments où vous êtes, j'imagine, un peu moins en forme. Comment vous faites ?
12:38Alors, c'est vrai, mais je sais que Philippe Bouvard disait ça assez souvent.
12:42Il l'a surtout dit, d'ailleurs, les dernières années où il animait, parce que lui aussi avait des moments encore plus,
12:48évidemment, avec l'âge de fatigue, etc. Et il considérait que c'était pour lui une récréation.
12:52Et moi aussi. Moi, je pense que le moment, même si j'aime aussi ce moment-là, le moment le plus long et le plus compliqué pour moi,
12:58c'est les 4 heures que je passe tous les matins, puisque tous les matins, je passe 4 heures à préparer l'émission.
13:03C'est ça, le plus difficile. Après, une fois que je suis à l'antenne, bon, il y a des fois, effectivement, comme je vous l'ai dit,
13:10dans 5% des cas où j'ai l'impression de travailler parce que ça rame un peu plus, parce que l'équilibre n'est pas le bon.
13:17Mais dans 90 ou 95% des cas, c'est un moment où pendant 2h30, presque 3h, puisque l'enregistrement est un peu plus long que la diffusion,
13:27je m'amuse, je m'éclate, je ris. Et je ris naturellement, je ne me force pas. J'ai choisi des gens qui sont là pour m'épater et me faire rire.
13:38Jérémy Ferrari, qu'on vient d'entendre, je suis client, il me fait rire. Il nous manque, d'ailleurs, en ce moment-là, on a hâte qu'il revienne,
13:44puisqu'il tourne pour le cinéma. Mais toi, il me fait rire. Il n'y a personne qui m'insupporte.
13:49Tous les gens qui sont là sont des gens que je suis content de retrouver. C'est la règle.
13:54D'ailleurs, c'est pour ça que parfois, ça peut arriver qu'avec la direction de RTL, on ait des désaccords.
13:58C'est très rare, parce que très rare qu'on me suggère des noms, mais ça peut arriver qu'on me suggère des noms.
14:03Mais ça ne se passe pas comme ça. On ne peut pas, comme ça, inventer quelqu'un qui va débarquer.
14:08On peut faire des essais, mais il faut que la personne... Il y ait quelque chose qui se passe, qu'on ait envie de la retrouver, qu'on ait envie de la retrouver.
14:13Et alors, c'est vrai pour les auditeurs aussi. Et les auditeurs, je reviens à la question précédente, il y en a qui adorent Thoen, d'autres qui le détestent.
14:21Il y en a qui adoraient Pierre Bénichoup, il y en a qui ne le supportaient pas.
14:25Souvent, d'ailleurs, les plus forts dans l'émission sont les plus segmentants.
14:30Parce qu'évidemment, j'essaie de répondre à la question précédente en même temps, parce qu'elle n'est pas tout à fait répondue, je m'en rends compte.
14:38C'est que les auditeurs, si vous les écoutez, il y en a dix qui vont vous dire qu'il faut virer un tel, puis dix autres qui vont virer tel autre.
14:49Et il n'y a plus personne, il y en a certains qui ne supportent pas le rire de Jean-Phi, d'autres qui ne supportent pas Ariel Dombas, d'autres encore ça va être Marcel Ayakou.
14:57Mais si vous écoutez tous les auditeurs, il n'y a plus personne dans les grosses têtes à la fin.
15:01Donc, c'est pour ça que je n'en fais qu'à ma tête.
15:05On a cité beaucoup de grosses têtes depuis le début de cet enregistrement.
15:09Certaines sont devenues vos amies, on peut le dire, vous passez beaucoup de temps ensemble en dehors du micro rouge.
15:16Et nous, on a retrouvé un petit passage de Bernard Mabille.
15:19Il en avait d'ailleurs parlé dans l'émission.
15:22Écoutez.
15:23Je lui ai démoli son portail.
15:25J'avais un problème avec ma voiture qui avait des alarmes, mais qui étaient trop hautes par rapport aux petites alarmes du portail de Laurent.
15:33C'était après le repas.
15:35On avait bien fait soigner.
15:36Je n'étais pas bourré.
15:37Ça a bloqué tous les gens qui voulaient partir.
15:39J'étais très enquiquiné quand même.
15:41Il était deux heures du matin et Laurent est rentré.
15:43Il m'a dit, attends, je vais conduire, je vais sortir la voiture.
15:46Et c'était pire que toi aussi.
15:50Ça, vous en aviez parlé à l'antenne.
15:52On s'en souvient.
15:53Oui, il serait qu'on se nourrit dans l'émission parfois des anecdotes collégiales, collectives, des moments qu'on peut vivre ensemble.
16:01Je trouve que c'est important.
16:02J'ai toujours fait comme ça.
16:03Alors, est-ce que vous parlez d'amis ?
16:05C'est toujours compliqué de dire ça parce que les amis, c'est ceux qui sont là quand l'émission n'existe plus.
16:09Mais ça, on verra.
16:12Je suis très lucide là-dessus.
16:13Mais des copains, oui.
16:14Des camarades de jeu.
16:15Des gens avec qui on a envie de se retrouver le temps d'un dîner, le temps d'un week-end.
16:19Trois jours, pourquoi pas quatre ?
16:21Mais voilà.
16:22Et ça, c'est vrai que c'est important pour la cohésion d'une équipe.
16:25J'ai toujours fait ça parce qu'on voit bien, ça nourrit même la tolérance des uns vis-à-vis des autres.
16:34Des gens que, peut-être, certains n'aiment pas ou n'aiment moins.
16:39D'un seul coup, le fait d'avoir passé un ou deux jours ensemble, d'avoir bien rigolé, d'avoir partagé des moments sympathiques,
16:45ça crée, si ce n'est une famille en tout cas, ça crée une osmose.
16:49On en parlait il y a encore quelques minutes.
16:51Sébastien Thohen, qui fait partie de ces grandes têtes qui sont arrivées récemment,
16:55on lui avait justement demandé ce qu'il avait pensé de son arrivée et de sa première émission.
16:59Écoutez.
17:01J'avais compris qu'il fallait quand même que je sois très présent.
17:03Je ne serais pas la personne qui allait bien répondre aux réponses de Culture Générale, ou pas souvent,
17:08que j'allais être la personne qui allait être un petit peu timorée, sympathique,
17:11genre l'oncle ou la tante sympathique.
17:14Donc, je serais un peu le sniper, entre guillemets, celui qui dit des bêtises,
17:17qui met un peu l'ambiance, qui est un peu lourd, forcément.
17:19Mais si on n'est pas lourd à la radio, on est vite invisible.
17:22Donc, j'ai envoyé la sauce pour parler vraiment poliment tout de suite.
17:26Et j'ai vu dans son œil que ça lui plaisait.
17:28Alors, vous avez peut-être déjà répondu un peu à la question,
17:31c'est vrai, ça a matché à ce point-là avec Sébastien Thoéne.
17:33Oui, parce qu'en fait, il a appliqué Thoéne.
17:36Sans même, je crois que je lui dis, c'est parce que je ne crois pas qu'il m'ait demandé.
17:39Peut-être que je lui avais dit en même temps, je ne me souviens plus.
17:41Mais en tout cas, le conseil unique que je donne aux grosses têtes qui débarquent,
17:47et ça depuis des années, quand on me dit, mais il faut faire quoi ?
17:51Récemment, Stomy Boxi, Sylvie Tellier,
17:53toutes les nouvelles grosses têtes qui sont arrivées ces derniers mois,
17:57ils me disent, mais qu'est-ce que je dois faire ?
17:59Je dis, la ramener.
18:01Si vous ne la ramenez pas, c'est foutu.
18:04Parce qu'effectivement, je n'ai pas besoin de grosses têtes qui sont là dans un coin
18:07et puis qui disent deux ou trois mots de temps en temps.
18:10Ou alors, il faut avoir du génie.
18:11Pardon, je vais évoquer quelqu'un qui a été dans l'actualité,
18:14hélas, pour d'autres raisons tristes et dramatiques,
18:17Pierre Palmade, par exemple, qui a fait partie des grosses têtes.
18:20Lui, il avait ce génie pour le coup.
18:21Parce qu'effectivement, il n'était pas très présent dans l'émission,
18:25pour X raisons parfois.
18:27Mais quand il disait un truc, c'était la phrase qui faisait mouche.
18:30Il y en avait quatre dans l'émission, mais elle faisait mouche.
18:32Alors, ça arrive, mais c'est très rare.
18:34On va dire que majoritairement, ce qu'il faut pour marcher et réussir aux grosses têtes,
18:38c'est la ramener.
18:40Si vous ne la ramenez pas, il n'y a pas d'intérêt à être là.
18:42Beaucoup le compare Sébastien Thohen à Pierre Bénichoux, que vous avez connu.
18:45Vous êtes d'accord avec ça ?
18:46Oui, bien sûr, il y a vraiment une filigation aux grosses têtes
18:50entre ce qu'ont été Yann, Martin, Kersauson, Bénichoux et maintenant Thohen.
18:56Parce que ce sont des gens qui monopolisent la parole,
18:59au risque d'agacer la moitié des auditeurs,
19:03mais qui font hurler de rire l'autre moitié.
19:05Il y a d'autres grosses têtes comme ça ?
19:07Dix ans aux grosses têtes, il y en a d'autres, des personnalités comme ça,
19:10qui vous ont autant marqué que Thohen ?
19:12Autant que Thohen, c'est compliqué.
19:16Jérémie Ferrari, je trouve.
19:17C'est bizarre parce qu'il n'y a pas de règles.
19:19Jérémie Ferrari, par exemple, il a eu du mal au début.
19:22Il vous le raconterait lui-même, je pense.
19:25Mais les premières années où il est venu,
19:28ça n'a pas forcément accroché.
19:30Il n'est pas revenu tout de suite.
19:32On a essayé une deuxième fois,
19:34et la deuxième fois, c'est un gros bosseur Ferrari.
19:37J'imagine qu'il a écouté des tas d'émissions.
19:39Et quand il est revenu, il était au taquet.
19:42Et ça marchait tout de suite.
19:44Il n'y a pas de règles.
19:45C'est pour ça que je dis toujours à quelqu'un,
19:47ce n'est pas parce que ça n'a pas marché une fois,
19:48que ça ne marchera pas la fois d'après.
19:50Parfois, c'est définitif, ça arrive.
19:52J'ai du pif quand même, je crois.
19:54Je sens à peu près quand...
19:56Et Ferrari, il avait un tel potentiel
19:58que ça valait le coup de réessayer.
20:00La preuve, c'est qu'aujourd'hui,
20:01il n'est pas là pour des raisons professionnelles
20:04et cinématographiques.
20:06Autrement, oui, c'est devenu un pilier.
20:08Caroline Diamant, dans son genre,
20:10est aussi un pilier parce qu'elle est très présente.
20:13Elle cherche, elle a le don du jeu.
20:16Elle ne va pas laisser l'antenne en carafe.
20:19C'est des gens importants.
20:21Ça fait partie des rouages de l'émission.
20:23Pour finir ce podcast, Laurent,
20:25on sait qu'au moment du 45e anniversaire
20:28des Grosses Têtes en 2022,
20:30vous avez dit vouloir aller au moins
20:32jusqu'au 50e anniversaire en 2027.
20:34Est-ce que c'est toujours d'actualité ?
20:36C'est d'actualité si la chaîne et le groupe M6
20:40me laissent aller jusque-là.
20:42Je le souhaite.
20:44Mais ce n'est pas moi qui peux le dire.
20:47Après, oui, j'en ai l'envie
20:49d'aller jusqu'au 50e anniversaire.
20:51Bien sûr, je serais bête de ne pas vouloir.
20:54Je n'ai que 61 ans.
20:56Je n'en suis pas encore à 80.
20:58Donc, au moins aller jusqu'au 50e.
21:00Après, on verra.
21:02Déjà, fêtons l'anniversaire en 2027.
21:05Si j'arrive à aller jusque-là,
21:07il peut y avoir des raisons de santé d'ici-là.
21:10On ne sait pas ce que l'avenir nous réserve.
21:12Mais si je suis en bonne santé
21:14et que les directeurs de RTL
21:16le sont aussi en bonne santé mentale,
21:19alors on ira jusque-là tous ensemble.
21:21Ça compte aussi.
21:23On sait que vous n'aimez pas parler
21:25de votre potentiel successeur.
21:27Mais je crois qu'il y en a un
21:29qui voudrait exprimer sa reconnaissance
21:31avec une toute petite idée derrière la tête.
21:33J'ai la chance qu'il m'ait fait confiance
21:35et de me retrouver au Grosse Tête,
21:37qui était également l'émission de radio
21:39qu'on écoutait en famille.
21:41Mon père était fan des Grosse Tête.
21:43Il est mort depuis longtemps,
21:45donc il ne m'a jamais entendu au Grosse Tête.
21:47J'espère que Laurent passe encore
21:49de longues années à la tête des Grosse Tête
21:51avant de me refiler le bébé, bien sûr.
21:53Peut-être ou pas.
21:55Je suis moins cher.
21:57Alors, Christophe Beaugrand ?
21:59Il dit ça à chaque fois, mais je crois qu'il a tort.
22:01Il ne devrait pas répéter ça souvent.
22:03Je ne m'en ficherai pas.
22:05Par définition, je ne serai plus là.
22:07Il l'a encore dit cette semaine.
22:09Je pense que c'est jamais celui
22:11qu'on pense qu'il y ait.
22:13Il faut faire gaffe à ça.
22:15Parce que je sais qu'il y en a
22:17beaucoup à l'époque,
22:19au moment de la succession de Philippe Bouvard.
22:21Je pense à Stéphane Bern et à quelques autres
22:23qui y pensaient.
22:25Christophe Orbaldelli, je l'en remercie encore,
22:27est venu me chercher à Europe 1.
22:29Je n'ai pas postulé.
22:31On est venu me chercher.
22:33C'est vrai, je faisais une émission
22:35si ce n'est identique, en tout cas,
22:37qui s'est inspirée des Grosse Tête,
22:39même si Philippe Bouvard aussi et les Grosse Tête
22:41se sont inspirés de moi.
22:43Je les faisais en face,
22:45parce que ça a marché dans les deux sens.
22:47Parce qu'au départ, les Grosse Tête, ce n'était pas de l'actualité.
22:49Ce n'était que
22:51des questions culturelles.
22:53Il n'y avait pas de commentaires sur l'actualité
22:55du moment. Et c'est parce que moi, j'ai fait
22:57l'actualité du moment que très vite, Philippe Bouvard
22:59s'est dit et que nous, on grignotait au fur et à mesure.
23:01On se souvient même qu'RTL
23:03a précipitamment
23:05écarté Philippe pour mettre Christophe
23:07de Chavannes pendant trois mois, puis ils l'ont fait revenir
23:09très très vite. Et en tout cas,
23:11Philippe Bouvard était venu
23:13chez moi à Europe 1 pendant ces trois mois-là
23:15et il en avait tiré, lui aussi,
23:17quelques enseignements. Donc, on va dire que ça a été un échange
23:19de bons procédés, même si je dois
23:21beaucoup, évidemment, à ce que
23:23Philippe Bouvard a fait pendant des années.
23:25Mais je dirais même avant les Grosse Tête, puisque moi, j'ai toujours été
23:27fan de Bouvard, même quand
23:29il était à la télévision, avant Le Petit Théâtre
23:31et quand il faisait des émissions qui s'appelaient
23:33Chez Maxime, sous Bouvard du samedi soir,
23:35qui était un
23:37journaliste animateur tellement différent
23:39des autres, un peu méchant parfois
23:41dans sa façon de poser les questions, donc
23:43ça reste un maître pour moi, mais
23:45avant même les Grosse Tête.
23:47On vient de passer Christophe Augran, mais beaucoup de Grosse Tête
23:49nous parlent de votre fidélité, de votre amitié
23:51envers elles, et elles étaient même assez
23:53émues en évoquant tous ses souvenirs, donc
23:55si vous aviez là trois mots pour résumer
23:57ces dix dernières années aux Grosse Tête, ce serait quoi ?
23:59C'est une aventure formidable,
24:01je me pince encore, vraiment, vraiment,
24:03chaque jour je me pince, c'est pour ça que je suis encore
24:05heureux de venir le matin préparer
24:07l'émission, je viens jamais en trainant les pieds
24:09le matin, il faut dire que j'ai une équipe formidable aussi
24:11avec qui je travaille au bureau, on rit
24:13tous les matins, avec Anthony Bloch,
24:15Arnaud Crampon, Julien Bonneau,
24:17Rachel, on rit tous les matins,
24:19et ça c'est important, on rit déjà en préparant
24:21l'émission, mais c'est vrai que je la
24:23prépare encore comme un artisan,
24:25c'est-à-dire que je maîtrise la moindre question,
24:27parce que je prépare mes questions
24:29moi-même, je les choisis,
24:31j'en sais pas l'ordre, je sais pas
24:33exactement celles que je vais faire chaque jour,
24:35mais en tout cas, c'est moi qui les ai faites,
24:37elles sont même pas écrites d'ailleurs, les questions,
24:39puisque j'ai la source des questions, je sais où
24:41je vais les trouver, mais elles sont même pas
24:43formulées, je les formule pendant
24:45l'émission, ça s'entend parfois d'ailleurs,
24:47mes camarades sont là pour me
24:49se moquer de moi, quand je vois que je...
24:51quand ils voient que je...
24:53je tatille, je... oui,
24:55je tergiverse, je... j'ai pas encore
24:57vraiment la formule pour la poser, mais enfin, on va dire que dans
24:5990% des cas, j'y arrive,
25:01et je trouve que c'est ce qui fait
25:03encore la spontanéité, le naturel,
25:05et je crois qu'une émission de
25:07radio, pour qu'elle parle aux auditeurs, il faut que
25:09celui qui l'anime, ce soit celui
25:11qui l'a préparé.
25:12Merci beaucoup, Laurent, et à très vite
25:14aux Grosses Têtes !
25:15Et bien merci, à très vite !