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00:00Bienvenue, merci d'être avec nous. C'est la grande interview CNews Europe 1.
00:05Vous êtes eurodéputée La France Insoumise. Emmanuel Macron n'a toujours pas nommé son quatrième Premier Ministre de l'année 2024.
00:13Déjà, comment est-ce que vous qualifiez la situation politique que l'on connaît actuellement en France ?
00:17Je pense que c'est une situation politique qui est absolument désastreuse.
00:21On a un président de la République qui n'a toujours pas compris le résultat des urnes,
00:26qui devait nommer un Premier Ministre dans les 24 heures, puis dans les 48 heures.
00:30Huit jours après, on en est encore là, on en est à le traquer sur Flight Record,
00:35entre la Pologne et la France, pour savoir quand est-ce qu'il arrive.
00:39Et c'est une situation qui est absolument folle.
00:42Alors que, franchement, on est peut-être à quelques minutes d'avoir le nom du Premier Ministre.
00:46Mais moi, je peux vous le donner, ce matin, le nom du Premier Ministre. On le connaît.
00:50Il s'appelle Emmanuel Macron. Ce qu'est Emmanuel Macron, c'est très clair.
00:53Il veut la poursuite de sa politique, et donc, au point où il en est, qu'il se nomme Amatignon,
00:58et qu'il assume complètement...
01:00Quand il avait nommé Michel Barnier, ce n'était pas véritablement la poursuite de sa politique.
01:03Je vous l'accorde, il avait nommé un Premier Ministre qui était issu du plus petit groupe à l'Assemblée nationale,
01:09qui avait fait 5 % des voix, et qui, si, allait poursuivre sa politique.
01:13Il est là, le nœud du problème. Le nœud du problème, c'est qu'on a un président de la République
01:17qui est retranché à l'Elysée, tel un forcené, qui refuse de reconnaître le résultat du scrutin,
01:23qui est plus solitaire et plus isolé que jamais,
01:26et qui refuse de, finalement, se remettre au sens même de la démocratie,
01:31et qui l'a convoqué lui-même, ces élections législatives, c'est lui qui les a demandées.
01:35Le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête, mais non, comme par magie.
01:39On va prendre les mêmes et recommencer. Franchement, c'est lunaire.
01:42On ne va pas en reparler. Le Nouveau Front Populaire n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
01:46Oui, mais il est arrivé premier aux élections. En fait, si vous convoquez des élections
01:50et que vous avez un Premier ministre qui n'est pas issu du bloc politique qui est arrivé en tête,
01:54à quoi bon faire des élections ? A quoi bon se rendre aux urnes ?
01:57Vous voyez, il détruit l'idée même de démocratie.
01:59Et donc, moi, je refuse que ce soit on prend les mêmes et on recommence.
02:02Vraiment, il perd trois fois les élections, et là, il se dit,
02:05Eureka, formidable, prenons les mêmes, recommençons exactement la même politique.
02:09Il perd trois fois les élections comme Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle.
02:11Alors, Jean-Luc Mélenchon, il a fait 22 % à l'élection présidentielle,
02:15mais ça ne vous a pas échappé que là, c'est en fonction des élections législatives
02:19qu'on détermine le Premier ministre et qu'aux élections législatives, Emmanuel Macron a perdu.
02:23Donc, on ne peut pas reprendre les mêmes pour recommencer la même politique.
02:26Donc, plus personne ne veut. Mais rendez-vous compte
02:29à quel point Emmanuel Macron est détesté dans ce pays.
02:32Plus personne ne veut de lui. On voit bien que le problème, c'est lui.
02:36Il est temps qu'il s'en aille, qu'il parte, qu'on organise de nouvelles élections.
02:40On va parler de votre stratégie à la France insoumise.
02:44François Bayrou va être reçu dans une vingtaine de minutes, à 8h30 à l'Elysée.
02:48François Bayrou, c'est le centre. Est-ce que ça vous irait ?
02:51François Bayrou, c'est un des premiers soutiens d'Emmanuel Macron en 2017 à l'élection présidentielle.
02:57François Bayrou, il a été par ailleurs commissaire au plan.
03:00On ne sait pas très bien ce qu'il a fait comme commissaire au plan,
03:03mais il est l'incarnation même du macronisme.
03:07Et donc, comment se fait-il que quand Emmanuel Macron perd l'élection,
03:11il veuille à tout prix nous imposer la continuité de sa propre politique ?
03:16Vous voyez bien que ça ne marche pas.
03:18Donc, vous ne voulez pas de François Bayrou, vous ne voulez pas de Bernard Cazeneuve,
03:22vous ne voulez pas de Jean-Yves Le Drian, qui sont centre et gauche, Roland Lescure.
03:26Vous ne proposez que des macronistes. Il y a quand même un problème.
03:29Vous ne voulez pas de LR. En fait, vous ne voulez personne.
03:33Non, je veux la démocratie aux mains des arts.
03:36Et la démocratie, c'est quand on va aux urnes, on respecte le résultat du scrutin
03:39et le résultat de ce scrutin, c'est que le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête.
03:43Je sais que ça déplaît un certain nombre de gens,
03:45mais je vous dirais exactement la même chose si c'était un Républicain qui était arrivé en tête.
03:50Et d'ailleurs, je vous mets au défi...
03:52Donc, vous voyez qui est Amathignon ?
03:53Si le Rassemblement national était arrivé en tête, on nous aurait dit que ce serait Jordan Bardella.
03:57Ce serait Jean-Luc Mélenchon, Amathignon ?
03:59Non, c'est un candidat issu du Nouveau Front Populaire.
04:02Il se trouve que le Nouveau Front Populaire avait proposé ensemble un nom,
04:06celui de Lucie Castet, pour ensuite travailler avec l'Assemblée nationale.
04:11Nous l'avions dit dès le début, sans utiliser de 49-3, sans brutaliser...
04:14Lucie Castet, comme aucune expérience ministérielle, vous saviez très bien que ça ne pouvait pas passer.
04:17Donc, vous présentez un nom qui...
04:19Et vous savez dès le début que c'était inacceptable.
04:22Vous avez vu ce sondage sur ce qu'attendent les Français pour la nomination du Premier ministre ?
04:26Ils attendent en priorité quelqu'un qui est issu de la société civile
04:29et quelqu'un qui est issu du Nouveau Front Populaire.
04:31Il se trouve que Lucie Castet est issue du Nouveau Front Populaire
04:34et issue de la société civile.
04:36Oui, c'était le meilleur profil, mais je vais vous dire,
04:39ce n'est pas juste de la politicaille,
04:41ce n'est pas que pour respecter la démocratie.
04:43Pourquoi il nous faut un Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire ?
04:46Si on veut abroger la réforme des retraites aux mains des arbres,
04:49seul le Nouveau Front Populaire le fera.
04:51Si l'on veut augmenter le salaire minimum,
04:53si l'on veut faire face à le drame social qui est en train de courir à travers le pays,
05:00la multiplication des suppressions d'emplois,
05:02si l'on veut faire face à l'Union Européenne
05:04sur l'accord de libre-échange avec le Mercosur,
05:06et j'en profite pour dire à votre antenne que nous déposons aussi
05:09une motion de censure à l'échelon européen
05:11contre la Commission Européenne de Wunderland
05:13qui passe en force sur cet accord de libre-échange,
05:15il nous faut un Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire
05:18à la fois pour respecter la démocratie,
05:20mais aussi pour changer la vie de millions de Françaises et de Français.
05:23J'ai le sentiment que Jean-Luc Mélenchon ne veut surtout pas
05:25qu'une solution soit trouvée, il veut cette présidentielle
05:27anticipée dont vous parlez à l'instant.
05:31Si des présidentielles anticipées avaient lieu dans un sondage de l'IFOP,
05:35c'est Marine Le Pen qui arriverait en tête.
05:37Jusqu'à 38% des voix.
05:39Gabriel Attal, deuxième position avec 20%.
05:43Jean-Luc Mélenchon, 12%.
05:45Vous vous rendez compte que si la présidentielle avait lieu
05:48dans quelques semaines, quelques mois,
05:51vous ne seriez pas plus avancé.
05:52Moi, nez à armes.
05:53Vous vous souvenez des sondages pour les élections législatives ?
05:56Vous allez dire que les sondages se mentent et se trempent ?
05:59Je ne dis pas qu'ils mentent, je prends des faits.
06:02Les élections législatives, il y a eu 27 sondages dans l'entre-deux-tours.
06:05100% de ces 27 sondages, donc les 27 sondages sur 27,
06:08donnaient le Rassemblement national en tête.
06:11Est-ce que le Rassemblement national est arrivé en tête des élections législatives ?
06:14Donc vous dites que les...
06:15La réponse est non.
06:16Non, donc les sondages, c'est...
06:18Quand ils sont bons, on y croit, quand ils ne sont pas bons, on y croit moins.
06:21Non, je dis juste une chose, c'est que les sondages se sont allègrement trompés
06:25et par ailleurs, si vous voulez prendre l'échelon présidentiel,
06:27pour les dernières élections présidentielles,
06:29Jean-Luc Mélenchon a démarré sa campagne à 8%.
06:32Quel a été son score final ? 22%.
06:35Par ailleurs, Marine Le Pen a démarré sa campagne
06:38avec un score bien plus élevé que celui qu'elle a fait au final.
06:40Donc vous voyez, rien n'est joué pour l'élection présidentielle.
06:43Et pourquoi nous plaidons pour une élection présidentielle ?
06:45Pas pour le loisir de faire une nouvelle campagne présidentielle.
06:48Je dois vous dire, quand on est des militants politiques,
06:50on a fait pas mal de campagnes ces derniers temps,
06:52mais on a pas mal dans les pattes.
06:53Mais quand vous avez une situation de blocage politique,
06:56quand le président de la République refuse de reconnaître
06:59ce qu'il se passe, les équilibres politiques de l'Assemblée nationale,
07:02quand il s'entête de cette manière-là,
07:04vous voyez bien que le problème aujourd'hui,
07:06c'est Emmanuel Macron lui-même.
07:08Et quand vous avez une situation de blocage,
07:10quand on est des démocrates, le meilleur moyen,
07:11c'est de s'en remettre aux électrices et aux électeurs.
07:13Et vous me réinviterez ensuite pour analyser le résultat
07:15et on verra si j'avais raison.
07:16La grande interview CNews Europe 1 avec Manon Aubry,
07:19eurodéputée France Insoumise.
07:21Olivier Faure, le patron du PS, a des mots durs à l'endroit de Jean-Luc Mélenchon.
07:25Plus Jean-Luc Mélenchon crie, moins on l'entend.
07:28Il estime que LFI affaiblit la gauche.
07:30Le divorce est acté entre LFI et le PS ?
07:33Écoutez, moi j'ai le sentiment que plus le Parti Socialiste parle,
07:36moins on le comprend.
07:37Donc la réponse est oui, le divorce est acté.
07:39Non, j'y arrive.
07:42D'abord sur le Parti Socialiste.
07:44Pourquoi je vous dis ça ?
07:45Parce que d'un plateau à l'autre,
07:46on a un peu du mal à comprendre quelle est la position du Parti Socialiste.
07:49Un jour, il participe à la mascarade organisée
07:52par le Président de la République,
07:54des consultations, de l'accord de non-censure, je sais pas quoi.
07:57Le jour d'après, il nous dit
07:58« Ah, finalement, on ne veut pas vraiment gouverner avec les macronistes. »
08:01Qu'est-ce qu'on fait, nous, à la France Insoumise ?
08:03On essaie d'être fidèles au mandat qui nous a été donné.
08:05Ce mandat, c'est le programme du nouveau Front Populaire.
08:08Donc oui, on ne participera pas à la poursuite de la politique d'Emmanuel Macron.
08:13On parlait à l'instant avec peut-être un Premier ministre
08:16qui pourrait être François Bayrou.
08:18Et moi, j'en appelle les socialistes à revenir à la maison,
08:21revenir à la raison pour que, finalement,
08:24on reste fidèles à ce qui a fait notre force,
08:26à l'espoir immense qui était né au mois de juillet dernier.
08:29Moi, je me souviens d'une campagne qui a été enthousiaste,
08:31de plein de nouvelles personnes qui ont voté
08:33et qui ont espéré avec le nouveau Front Populaire.
08:35Et je veux dire que, quoi qu'il arrive,
08:37ce nouveau Front Populaire se poursuivra.
08:39Manon Aubry, on va changer de sujet.
08:42Voulez-vous parler d'un sujet de santé ?
08:44La Haute Autorité de Santé souhaite rendre gratuits
08:47l'accès au changement de sexe en France dès 16 ans.
08:51C'est une information de nos confrères du Figaro de ce matin.
08:54Le cadrage de cette proposition est exclusivement fait
08:57par des membres qui sont plutôt favorables
09:02à la théorie du genre et au changement de sexe.
09:06Quelle est votre position ?
09:07Moi, je pense que c'est utile et nécessaire.
09:11Je ne sais pas si...
09:12De rembourser par la Sécurité Sociale
09:14le changement de sexe en France dès 16 ans.
09:16Est-ce que vous savez qu'en France,
09:19les personnes transgenres se suicident
09:22huit fois plus que la moyenne des Françaises et des Français ?
09:26Et pour toutes celles et tous ceux qui sont la cible
09:30et attaqués du matin au soir,
09:32souvent par l'extrême droite,
09:34qui s'en prennent aux personnes transgenres
09:37comme si elles avaient choisi de ne pas naître dans le corps...
09:40Excusez-moi, les agressions d'homosexuels en France
09:42et de personnes transgenres, je suis confus, madame.
09:44Elles viennent assez peu de gens d'extrême droite.
09:47Elles viennent également d'autres personnes.
09:49Elles sont extrêmement nombreuses, et vous savez comme moi,
09:51et ça arrive d'ailleurs à votre antenne,
09:53que l'extrême droite les prenne pour cibles.
09:55Et moi, ce que je veux dire, c'est qu'on est aujourd'hui
09:57dans un pays où la majorité sexuelle...
09:59Il y a des quartiers en France où les homosexuels ne peuvent pas...
10:02La majorité sexuelle est à 16 ans.
10:04À 16 ans, on peut décider librement de ses actes sexuels
10:10et on est responsable devant la loi,
10:12mais on ne peut pas décider de son genre.
10:14Donc il y a un paradoxe là.
10:15Et moi, oui, je suis favorable.
10:17Est-ce qu'on puisse choisir librement dans quel corps on veut vivre ?
10:20Et le remboursement des 16 ans,
10:22avec le retrait de l'autorité parentale,
10:25également, si les parents ne sont pas d'accord,
10:28avec une procédure qui pourra aller jusqu'au retrait de l'autorité parentale ?
10:31Je vous le redis, pourquoi, de nouveau,
10:32vous auriez la majorité sexuelle à 16 ans,
10:34c'est-à-dire que vous décidez sans l'autorisation de vos parents,
10:36mais vous n'auriez pas la majorité
10:38en ce qui concerne le choix de votre genre ?
10:40Il y a un paradoxe là,
10:41et je pense que cette proposition permet de le résoudre.
10:44Manon Aubry, je voulais également vous parler d'un rapport
10:46publié par la gendarmerie nationale
10:48qui stipule que la drogue se répand de plus en plus à la campagne.
10:53Ce n'est plus uniquement dans les cités dangereuses,
10:56dans les quartiers dangereux,
10:57mais également dans les petites villes.
10:59C'est un drame ?
11:00Oui, c'est un fléau, c'est un drame.
11:02C'est un drame pour nos jeunes.
11:04C'est un drame pour notre société.
11:06C'est un drame pour les forces de l'ordre
11:08qui se retrouvent essentiellement aussi à gérer au quotidien.
11:11Face à l'utilisation de plus en plus répandue de la drogue,
11:15il faut une stratégie globale,
11:17une stratégie d'accompagnement des personnes
11:20qui sont dépendantes de la drogue,
11:22une stratégie pour démanteler l'ensemble des réseaux.
11:25Pour ça, il faut des moyens pour les forces de l'ordre.
11:27Il faut des moyens aussi pour démanteler en amont,
11:30des moyens pour le contrôle aux frontières,
11:33des denrées qui peuvent être échangées.
11:37Donc, ça veut dire avoir une stratégie complète.
11:40Mais je ne suis pas surprise d'apprendre.
11:42Tout le monde voit ce qui se passe dans notre pays.
11:44Je ne suis pas surprise d'apprendre
11:46que la drogue se répand partout dans notre pays,
11:48quel qu'en soit le lieu.
11:49Qu'est-ce qu'on a fait pour en arriver là ?
11:51On a fait pas mal d'erreurs, sans doute.
11:54Je pense que dans les erreurs qui ont été commises,
11:57c'est celle de ne pas prendre suffisamment sérieusement
12:01les réseaux de grand banditisme pour les démanteler,
12:03et celle de ne pas prendre suffisamment au sérieux aussi
12:06la prévention.
12:07Je vous le disais, si vous voulez vous attaquer au réseau,
12:11il faut s'attaquer au début du réseau,
12:12et puis il faut accompagner au bout du réseau
12:14celles et ceux qui sont dépendants de la drogue.
12:17Donc, c'est tout ça qu'il faut réussir à mettre en place
12:19avec une stratégie nationale.
12:20Est-ce qu'il ne faut pas beaucoup plus de sévérité,
12:22la fin du laxisme, mettre en prison les trafiquants,
12:26également sanctionner les consommateurs ?
12:29Alors, sur les trafiquants, vous avez raison,
12:31et c'est pour ça qu'il faut davantage de moyens
12:33pour pouvoir démanteler ces réseaux.
12:35En ce qui concerne la répression vis-à-vis des consommateurs,
12:39on est en Europe, la France, le pays qui a le système répressif
12:44le plus dur vis-à-vis des consommateurs.
12:46Et pour autant, on est, par exemple,
12:48le premier pays consommateur de cannabis.
12:50Donc, vous voyez là qu'il y a un paradoxe,
12:52et cette politique tout répression ne fonctionne pas.
12:55Donc, peut-être qu'on pourrait s'interroger un petit peu
12:57sur les échecs de cette politique-là,
12:59et changer de braquet à la fois sur le démantelage des réseaux
13:02et sur l'accompagnement et la prévention
13:04pour faire en sorte qu'en effet, les gens ne tombent pas dans la drogue
13:06parce que c'est évidemment un fléau.
13:07Pourquoi la gauche s'est désintéressée des questions de sécurité
13:10pendant si longtemps, en parlant d'un sentiment de sécurité ?
13:13On s'en souvient, il y a 30 ans, vous savez, avec Lionel Jostin...
13:16Vous savez, moi j'ai 34 ans,
13:17donc je ne faisais pas vraiment de politique quand j'avais 4 ans, mais...
13:20Il y a un rapport du ministère de l'Intérieur qui est publié
13:25et qui parle de l'exaspération des Français en matière d'insécurité.
13:28Une exaspération qui grimpe, qui grimpe, qui grimpe.
13:31D'abord, ce n'est pas vrai de dire que la gauche ne s'intéresse pas
13:34aux questions de sécurité.
13:35Nous, à la France Insoumise, on a même un livret spécifique
13:38avec des propositions spécifiques sur la sécurité.
13:41Je peux vous en faire un certain nombre.
13:43Sur les questions de sécurité, je pense qu'une des erreurs a été
13:46de supprimer la police de proximité,
13:48qui permet de créer un lien au quotidien avec les forces de l'ordre
13:51et d'avoir précisément une présence des forces de l'ordre
13:54au quotidien dans des quartiers qui sont devenus parfois
13:56des quartiers de non-droit.
13:57Et c'est important de recréer des liens humains
14:00pour ne pas abandonner des quartiers.
14:01Et je suis sûre qu'il y a plein de gens qui nous écoutent ce matin
14:03et qui se disent
14:04mais moi, je vis dans des quartiers abandonnés de la République,
14:06tant d'un point de vue sécurité,
14:08mais aussi d'un point de vue service public.
14:10Quand vous n'avez ni police de proximité,
14:12mais ni service public, ni poste,
14:15des écoles à l'abandon, des services de santé à l'abandon,
14:18oui, vous sentez que vous faites partie
14:21d'une espèce de forme de périphérie de la République.
14:25Et en France, on ne peut tolérer de périphéries de la République,
14:28et je veux dire à tous ces gens-là qui font pleinement partie de la République
14:31et que jamais on ne devra les abandonner.
14:33Manon Aubry, une dernière question sur le Mercosur.
14:35Depuis la Pologne, hier, le chef de l'État a une nouvelle fois martelé
14:38qu'il était opposé à l'accord du Mercosur en l'État.
14:42Vous lui faites confiance ?
14:43Non, je ne lui fais absolument pas confiance
14:45pour une simple et bonne raison,
14:46c'est qu'il est président de la République depuis sept ans,
14:48qu'il aurait pu demander la suspension
14:51et l'arrêt du mandat de négociation,
14:53qu'il n'a rien fait.
14:54Et je veux lancer l'alerte soulanément à votre antenne.
14:57La Commission européenne est en train de passer en force.
15:00Elle nous a refusé l'accès aux documents de négociation.
15:04Je suis la première vice-présidente de la Commission des affaires commerciales
15:07au Parlement européen,
15:08et la Commission européenne,
15:09pendant toutes les dénonciations, ne nous a pas tenu au courant,
15:11nous a refusé l'accès aux documents,
15:13souhaite passer en force aussi en contournant le vote des Parlements nationaux.
15:17Pour toutes ces raisons,
15:18parce que cet accord va tuer l'agriculture européenne,
15:20tuer notre santé et tuer aussi la planète,
15:23je dépose avec mon groupe une motion de censure contre la Commission européenne.
15:28J'interpelle tous les autres députés européens
15:31qui font beaucoup de bruit sur l'accord de libre-échange avec le Marcosour.
15:34Ce sera un moment de vérité.
15:35Vont-ils soutenir cette motion de censure ?
15:38Regardez en France.
15:39On a réussi à faire tomber Michel Barnier et son gouvernement.
15:41Maintenant, on va faire tomber cette Commission européenne
15:43qui nous impose un accord de libre-échange
15:45qui va tuer notre agriculture
15:47et que, moi, je refuse.
15:48Charge aux autres de nous suivre.
15:50C'était la grande interview CNE de Manon Aubry.
15:53Merci à vous Manon Aubry.
15:54Bonne journée et à bientôt.
15:55Merci Manon Aubry.
15:56Merci Romain Desarbres.
15:57Dans un instant, vos signatures européennes du vendredi,
15:59à commencer par Catherine Ney mais aussi Eugénie Bastier.
16:02A tout de suite.